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1 Contacts presse Marie de Lombardon (Orchestre Lamoureux) 01 58 39 30 30, [email protected] Frédérique Triquet (Grand Prix Lycéen des Compositeurs) 06 73 27 59 61/01 40 36 55 34, [email protected]

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Concert du 15e Grand Prix Lycéen des Compositeurs 7 avril 2014 Théâtre du Châtelet

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Contacts presse Marie de Lombardon (Orchestre Lamoureux) 01 58 39 30 30, [email protected] Frédérique Triquet (Grand Prix Lycéen des Compositeurs) 06 73 27 59 61/01 40 36 55 34, [email protected]

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Lundi 7 avril 2014 Théâtre du Châtelet 20h00

Concert du 15e Grand Prix Lycéen des Compositeurs* En partenariat avec musique nouvelle en liberté Fayçal Karoui Direction Avec le Quatuor Debussy Kaija Saariaho Ciel d’hiver, pour orchestre. Création mondiale ** Œuvre éditée par Chester Music

Edouard Lalo Namouna, extraits des Suites d’orchestre n°1 et n°2 Thierry Pécou Spinoza in Cuzco pour quatuor à cordes et orchestre. Création mondiale ** Jacques Offenbach / Manuel Rosenthal Gaîté parisienne, Suite de ballet * Le Grand Prix Lycéen des Compositeurs, organisé par musique nouvelle en liberté, a pour objet d’initier chaque année 3000 lycéens de la France entière à la musique contemporaine. Plus d’infos sur www.mnl-paris.com. ** Commandes de musique nouvelle en liberté-ville de Paris

Tarifs de 8 à 40 euros Réservations auprès du Théâtre du Châtelet : 01 40 28 28 40, www.chatelet-theatre.com

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Note de programme

L’Orchestre Lamoureux, musique nouvelle en liberté et le Théâtre du Châtelet

s’associent pour donner, en prolongation à la journée du Grand Prix Lycéen des Compositeurs, un concert en hommage à la musique nouvelle – avec les créations mondiales de Kaija Saariaho et Thierry Pécou –, qui sera ponctué par de célèbres pages de musique française. Le Quatuor Debussy sera invité à interpréter la création de Thierry Pécou, œuvre qui lui est dédiée.

Ce programme est un parcours à travers les inspirations de quatre compositeurs : Kaija Saariaho (« la plus française des compositrices finlandaises », J. Szpirglas) offre la contemplation d’une nuit étoilée, Thierry Pécou, le voyage d’un philosophe dans le pays des Incas, Edouard Lalo, les couleurs chaudes et orientales de la Méditerranée, et Manuel Rosenthal, un pot-pourri de thèmes tirés des opérettes de Jacques Offenbach. Ciel d’Hiver de Kaija Saariaho est l’arrangement du 2ème mouvement de sa pièce pour orchestre, Orion. Forgée sur la figure du chasseur géant de la mythologie grecque (placé par Zeus dans le ciel sous la forme de constellation), Orion est la métaphore d’une éternité, de l’infini, et du mouvement énergique du chasseur. Pour ce concert, Kaija Saariaho dit avoir donné à ce même matériau musical « une forme plus intime et chaleureuse », « inspirée par le sentiment de calme et de solitude ressenti en contemplant le ciel étoilé pendant l’hiver ». De son côté, la création de Thierry Pécou, Spinoza in Cuzco pour orchestre et quatuor à cordes, est la rencontre entre une représentation symbolique du « prince des philosophes » Baruch Spinoza et l’empire Inca avant sa chute. Ouvert à toutes les cultures, la musique de Thierry Pécou est « un voyage sans frontières, où l’on côtoie les confins des continents » (R. Bruneau-Boulmier, Classica). Le Quatuor Debussy sera le noyau moteur de tout le déroulement musical de l’œuvre. Les extraits des Suites n°1 et n°2 de Namouna de Lalo transporteront elles aussi le spectateur dans des contrées lointaines : l’écriture mélodique fait référence au folklore méditerranéen – Lalo cite par exemple des airs marocains – tandis que l’instrumentation, d’une très grande richesse, vient souligner les rythmes et les harmonies teintées d’exotisme. Si à sa création en 1882 l’œuvre ne reçoit qu’un accueil mitigé, la salle compte tout de même des enthousiastes : Gabriel Fauré, Emmanuel Chabrier, Ernest Chausson, Claude Debussy, compositeurs qui allaient devenir l’honneur de la musique française. La Gaîté Parisienne viendra conclure ce concert avec allégresse. La partition est un pot-pourri des thèmes significatifs d’Offenbach que le compositeur et chef d’orchestre Manuel Rosenthal écrivit en 1938 pour les Ballets de Monte-Carlo : outre la Vie Parisienne, l’ouverture donne à entendre le Galop infernal d’Orphée aux Enfers ou la Barcarolle des Contes d’Hoffmann. Fayçal Karoui, ancien directeur du New York City Ballet et ardent défenseur de la musique de notre temps, aura plaisir à diriger ce programme mêlant les œuvres phares du répertoire du ballet et la création de musiques nouvelles.

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L’Orchestre Lamoureux

Formation fondée en 1881 par Charles Lamoureux

Son fondateur Charles Lamoureux lui avait à l’époque donné pour nom "Société des nouveaux Concerts". Lamoureux était un violoniste et chef d’orchestre d’origine bordelaise. C’était un grand admirateur - entre autres - de la musique de Richard Wagner. Ce n’est donc pas un hasard si c’est à Charles Lamoureux, et à l’orchestre qu’il venait de créer, (quelques petites années auparavant) que l’on doit d’avoir entendu en France, pour la première fois, Lohengrin : c’était en 1887, dans une version de concert donnée à l’Eden Théâtre (en lieu et place de l’actuel Théâtre de l’Athénée).

Les décennies qui suivirent ont imposé l’Orchestre Lamoureux dans le répertoire français. Debussy et Ravel lui doivent les premières auditions de La Mer, du Concerto en sol, de La Valse, du Boléro… et puis l’histoire du Lamoureux est aussi liée aux noms de quelques grands chefs, de Paul Paray à Igor Markevitch, de Jean Martinon à Yutaka Sado, qui a présidé aux destinées de cette formation pendant 17 ans. Aujourd’hui, l’Orchestre Lamoureux regarde vers l’avenir avec son nouveau directeur musical. Il s’appelle Fayçal Karoui. Il a une formidable ambition pour ses musiciens.

Stéphane Grant

Saison 2013-2014 de l’Orchestre Lamoureux

Après une première saison inoubliable de Fayçal Karoui à la tête de l’Orchestre Lamoureux, marquée par l’émotion de la série exceptionnelle de trente concerts pour la Folle Journée à Nantes et au Japon, la saison 2013-2014 de l’Orchestre s’inscrit dans la continuité.

Depuis maintenant 132 ans, les sonorités de l’Orchestre Lamoureux sont façonnées par les richesses du répertoire français. Pour la saison 2013-2014, Fayçal Karoui et l’Orchestre s’attachent toujours à faire entendre au plus large public les œuvres de Saint-Saëns, Berlioz, Fauré ou Magnard, comme les dernières pages de la création, avec Thierry Pécou, Kaija Saariaho ou Pascal Zavaro. Aussi, cette saison sera l’occasion d’entendre le Chœur Lamoureux, dirigé par Patrick Marco, chanter des œuvres trop peu jouées jusqu’ici, comme la Messe des Pêcheurs de Villerville de Fauré et Messager et le Requiem de Duruflé.  

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Crédit : Rouge 202 Fayçal Karoui Directeur musical de l’Orchestre Lamoureux Fayçal Karoui prend ses fonctions à l’Orchestre Lamoureux en septembre 2012. Le français succède au japonais Yutaka Sado, chef principal de la formation durant dix-sept ans (1993-2010), et ajoute son nom à une liste de baguettes prestigieuses. Il anime également l’Orchestre de Pau-Pays de Béarn depuis sa fondation en 2002 et a assuré la direction musicale du New York City Ballet de 2006 à 2011. Né à Paris en 1971, Fayçal Karoui obtient en 1997 son premier prix de direction d’orchestre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, ainsi que l’entrée en classe de perfectionnement. La bourse « Aida » lui permet alors de travailler comme assistant de Michel Plasson à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, poste qu’il occupe jusqu’en 2002. Cette collaboration l’amène à diriger avec passion les œuvres du répertoire français. Musicien complet, architecte et bâtisseur infatigable de projets riches, originaux et divers, Fayçal Karoui fait partie de ces rares jeunes chefs français remarqués en France et à l’étranger par les plus grands orchestres. Il est invité à diriger l’Orchestre de Paris, l’Orchestre de l’Opéra National de Paris, l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestra Giuseppe Verdi de Milan, l’Orchestra Accademia Santa Cecilia de Rome, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, l’Orchestre Philharmonique de Liège, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo.

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Crédit : Bernard Benant Le Quatuor Debussy Christophe Collette, premier violon ; Marc Vieillefon, second violon ; Vincent Deprecq, alto ; Fabrice Bihan, violoncelle 20 ans d’existence : un quatuor de dimension internationale Premier Grand Prix du concours international de quatuor à cordes d’Évian 1993, Victoire de la musique 1996 ("meilleure formation de musique de chambre"), le Quatuor Debussy jouit d’une reconnaissance professionnelle incontestable. Voilà déjà vingt ans que le Quatuor partage avec les publics du monde entier ses interprétations musicales sur les scènes les plus prestigieuses. Japon, Chine, États-Unis, Russie... ses tournées régulières lui ont permis de se faire un nom sur tous les continents. Une soif insatiable de rencontres Parmi les valeurs et engagements du Quatuor Debussy, on retrouve la curiosité, la surprise, le renouvellement, la découverte et le partage. En créant des passerelles avec différents domaines artistiques comme la danse (Maguy Marin, Anne Teresa De Keersmaeker, Wayne Mac Gregor, Abou Lagraa, Mourad Merzouki...), le théâtre (Philippe Delaigue, Richard Brunel, Jean Lacornerie...) ou encore les musiques actuelles (Olivier Mellano, Robert le Magnifique, Franck Tortiller...), le Quatuor n’est jamais à court d’idées novatrices ! Ayant depuis longtemps choisi de mettre l’accent sur l’échange, le Quatuor Debussy anime chaque année des ateliers pédagogiques en direction des enfants. Il est également à l’initiative de concerts-rencontres pour tous afin de faire partager sa passion pour les musiques d’hier et d’aujourd’hui. A l’occasion de ses 20 ans d’existence, le Quatuor Debussy s’est investi sur trois saisons dans des actions culturelles envers les publics qui n’ont pas accès à la culture, de la communauté gitane aux maisons de retraite, du monde de l’entreprise aux écoles. La transmission du quatuor à cordes Le Quatuor Debussy anime des académies de musique de chambre depuis son origine et donne rendez-vous aux quartettistes chaque année en Ardèche en été (en lien avec le festival Cordes en ballade dont il assure la direction artistique), au festival de l’Epau pour la session de printemps et maintenant, au festival des Inouïes à Arras en août. Depuis novembre 2011, il dirige le cycle specialisé de quatuor à cordes au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon où il propose des sessions pendant toute l’année. Le Quatuor Debussy côté disques Plus de 20 disques, 3 disques à 4 ffff Télérama, de multiples diapasons, de nombreuses étoiles et des Chocs ! Après l’intégrale des Quatuors de Chostakovitch en 6 volumes (Arion), le Quatuor Debussy continue à enrichir sa collection notamment en musique française (Bonnal, Debussy, Onslow, Ravel/Fauré, Witkowski, Lekeu). Il nous entraîne aussi dans ses explorations artistiques : collaboration sur l’album intitulé La chair des anges d’Olivier Mellano (Naïve), deux albums de comptines pour enfants avec Philippe Roussel (Enfance et musique), la transcription de concertos pour piano de Mozart et sa version du célèbre Requiem de Mozart pour quatuor à cordes (Decca - Universal Music France). Le Quatuor Debussy est conventionné par le Ministère de la Culture (DRAC Rhône-Alpes), la Région Rhône-Alpes et la Ville de Lyon. Il est soutenu par la SPEDIDAM, l’association musique nouvelle en liberté et la Banque Rhône-Alpes. www.quatuordebussy.com

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Crédit : Priska Ketterer

Kaija Saariaho Compositrice invitée Née en 1952 en Finlande, Kaija Saariaho vit une enfance imprégnée de musique et joue de plusieurs instruments. Parallèlement à des études musicales, elle entame, à l’école des Beaux Arts d’Helsinki, un cursus qu’elle abandonne vite pour se consacrer entièrement à la musique. À l’Académie Sibelius d’Helsinki, elle reçoit l’enseignement de composition de Paavo Heininen avant de suivre, à Darmstadt puis à Fribourg, les cours de Brian Ferneyhough et Klaus Huber.

Caractéristique de ses œuvres des années 1980, son écriture sensuelle, descriptive et lyrique s’emploie à de subtiles transformations. Sa recherche en matière de timbres nouveaux aura stimulé son étude de nouvelles techniques instrumentales et de l’ordinateur auquel, depuis 1982, elle s’est initiée à l’Ircam. Cette pratique constitue depuis un élément important de ses compositions. Elle confirme sa notoriété internationale avec des œuvres telles que Verblendungen pour orchestre et bande magnétique (1982-84), Lichtbogen pour formation chambriste et électronique (1985-86), Nymphéa (1987) commande du Lincoln Center pour le Quatuor Kronos. À partir des années 1990, sa musique devient plus expressive, souvent plus rapide dans ses fluctuations mélodiques. Les éléments rythmiques deviennent plus forts en dépit de l’absence, toujours, de pulsations rythmiques régulières. Ce qui demeure central : le timbre et les couleurs. Ses œuvres principales comprennent un concerto pour violon, Graal théâtre, écrit pour Gidon Kremer en 1995 ; deux œuvres dédiées à Dawn Upshaw : Château de l’âme créé au Festival de Salzbourg en 1996 et Lonh un cycle de mélodies pour soprano et électro-acoustique créé au Festival Wien Modern en 1996 ; Oltra mar pour orchestre et chœur mixte, créé en 1999 par l’Orchestre Philharmonique de New York ; un concerto pour flûte, Aile du songe, composé pour Camilla Hoitenga (2001) ; Nymphea Reflexion pour orchestre à cordes, dédié à Christoph Eschenbach (2001) ; Orion pour l’Orchestre de Cleveland (2002) ; Quatre Instants, pour soprano, piano/orchestre, pour Karita Mattila, créé en avril 2003. Kaija Saariaho participe également à de nombreuses productions multimédias telles que le ballet Maa (1992) chorégraphié par Carolyn Carlson ou Prisma, cd-rom consacré à son œuvre (Prix multimédia Charles Cros en 2000).

Son premier opéra, L’Amour de loin, livret d’Amin Maalouf et mise en scène de Peter Sellars, a remporté un vif succès lors de sa création au Festival de Salzbourg en 2000 et a été récompensé en 2003 par le Prix de composition Grawemeyer. Parmi les nombreux autres prix qu’elle a reçus, citons le Prix Italia, le Prix musical du Conseil Nordique ou le Musical America Composer of the year 2008. Son second opéra, Adriana Mater, sur un livret original d’Amin Maalouf, entremêlant la réalité sombre du présent et le rêve, a suivi, également mis en scène par Peter Sellars, à l’Opéra Bastille en mars 2006. Il a été repris à Helsinki et à Santa Fe en 2008. Kaija Saariaho a aussi signé un vaste oratorio, La Passion de Simone, commande du Festival de Vienne, du Los Angeles Philharmonic, du Barbican et du Lincoln Center. Le texte de cette œuvre a été écrit par Amin Maalouf autour de la vie et de la pensée de la philosophe Simone Weil. La création s’est faite en novembre 2006 à Vienne, puis à Londres, Helsinki, Stockholm, New York au Lincoln Center for the Performing Arts, ainsi qu’à Los Angeles. En février 2007, fut donnée à Boston la première de Notes on Light pour violoncelle et orchestre, commande à l’occasion du 125ème anniversaire du Boston Symphonic Orchestra. Cette pièce a déjà été interprétée plus d’une dizaine de fois à travers le monde par Anssi Karttunen. La création mondiale de Mirage, pièce pour soprano, violoncelle et orchestre, écrite pour Karita Mattila et Anssi Karttunen, a eu lieu Salle Pleyel avec l’Orchestre de Paris dirigé par Christoph Eschenbach en mars 2008. La pièce a été ensuite jouée à Londres, Berlin et au Carnegie Hall de New York. L’ensemble Les Jeunes Solistes a crée en mai 2008 à l’Amphithéâtre de l’Opéra de Paris Bastille, Écho! pour huit voix et électronique, commande conjointe de l’Opéra de Paris et des Jeunes Solistes. Laterna Magica, pièce d’orchestre pour le Berliner Philharmoniker dirigé par Simon Rattle, a été créée en septembre 2009 à Berlin puis à Lucerne. Son troisième opéra, Émilie, a été crée par Karita Mattila à l’Opéra de Lyon en mars 2010, puis immédiatement après à l’Opéra d’Amsterdam, par Mattila puis par Karen Vourc’h. D’om le vrai sens, son concerto pour clarinette pour Kari Krikku, a été commmandé par le Finnish Radio Symphony Orchestra - qui a donné la première en septembre 2010 au Finlandia Hall, Helsinki, dirigé par Sakari Oramo -, et la BBC, Fundação Casa da Musica, le Swedish Radio Symphony Orchestra et Radio France.

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Thierry Pécou Compositeur invité Né en 1965 à Boulogne-Billancourt, Thierry Pécou a étudié l’orchestration et la composition au C.N.S.M.D. de Paris. Il a été pensionnaire à la Casa de Velazquez à Madrid, lauréat du Prix Villa-Médicis Hors les Murs, et a reçu de nombreux prix pour ses compositions, qui font l'objet de commandes de la part d'institutions et d'interprètes renommés. Ses œuvres ont ainsi été interprétées dans des lieux tels que les festivals « Présences » à Radio France, l’Opéra de Umea en Suède, la Gaudeamus Music-Week à Amsterdam, l’Automne de Moscou, les New Music Concerts à Toronto, le Foro Internacional de Musica Nueva de Mexico, Automne en Normandie, le Festival d'Ambronay, Bath Music Festival, Tampere Choir Festival (Finlande), Shanghai Spring Music Festival, ainsi qu’à l’Auditorium de Yokohama au Japon, et à la Salle Pleyel, aux Théâtre de la Ville et Théâtre des Champs-Elysées à Paris. Ce compositeur est l’un des rares musiciens à réunir le geste de la composition et son incarnation sur la scène. Il interprète fréquemment ses propres œuvres, au piano ou à la tête de Variances, ensemble à géométrie variable dédié à la création, dont il est le fondateur, ou en soliste avec orchestre, pour ses concertos pour piano (Tremendum et L'Oiseau innumérable). Thierry Pécou s’est engagé très tôt dans un itinéraire singulier, à l’écart des notions d’avant-garde, et de post-modernité centrées de manières univoques sur l’histoire esthétique de l’occident. Au fil de ses créations, le compositeur est allé à la rencontre de cultures éloignées dans l’espace et dans le temps : les langues et l’imaginaire de l’Amérique précolombienne et des sociétés amérindiennes dans la Symphonie du Jaguar et la cantate Passeurs d’eau, les mythes grecs qui ont inspiré Les Filles du Feu, les traces de l’Afrique et de l’Amérique dans Tremendum un carnaval brésilien, Outre-Mémoire et L’Oiseau innumérable, mais aussi la Chine ancienne, la spiritualité tibétaine… En rencontrant ces traditions, Thierry Pécou, « rêve de faire résonner le monde entier », et cherche à redonner à la musique sa dimension de rituel. Ainsi conçue, la musique invite, absorbe l’auditeur. La forme musicale est alors indissociable du geste corporel. La forme, le geste de l’instrumentiste et éventuellement, la danse, s’inscrivent dans le même échange d’énergie qui caractérise les cultes afro-américains – tel le candomblé brésilien ou les rituels chamaniques amérindiens. Sa musique s’inscrit dans le souffle épique du Tout-Monde que prédit le poète martiniquais Edouard Glissant et qui n’est pas une totalité uniforme mais la multiplicité imprévisible de toutes nos singularités. Pour Thierry Pécou, la complexité n’est pas l’objet d’un art : elle résulte d’une écoute du monde. C’est ainsi que la virtuosité compositionnelle que l’on entend dans Vague de pierre côtoie la répétition incantatoire de simples formules mélodiques, tout comme, aux abords d’une île, un cordon uniforme de sable longe la végétation enchevêtrée de la mangrove. Thierry Pécou sait également sculpter le son vers le silence pour dévoiler et dépasser un autre silence : celui auquel ont été réduits les peuples et les cultures victimes de l’expansion coloniale de l’Occident. C’est par la métaphore et par l’invocation que Ñawpa oppose sa résistance à la destruction dont a été l’objet la musique rituelle de l’ancienne civilisation andine de Tawantinsuyu. C’est par la force de l’intention poétique et l’adresse de l’écriture qu’Outre-Mémoire ressuscite la mémoire interdite des victimes de la traite négrière. Pour Thierry Pécou, écrire c’est se trouver face à l’autre homme, dans sa fragilité et sa souffrance. Pourtant, la substance et la forme musicale ainsi que leur réception ne peuvent être circonscrites par un système ou réduites à l’expression d’une idéologie. Elles accompagnent la pensée du compositeur mais acquièrent leur propre existence, qui dépasse le geste et le moment de la création. Jean-Luc Tamby