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20 1 4 Lettres de Châteaux Marie-Stéphane Malbec [email protected] +33 (0) 5 56 44 63 50 millésime Dossier de presse

Millésime 2014 en France

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2014Lettres de ChâteauxMarie-Stéphane Malbec

[email protected]+33 (0) 5 56 44 63 50

m i l l é s i m e

D o s s i e r d e p r e s s e

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S O M M A I R E

LE MILLÉSIME 2014 À BORDEAUX « La persévérance bien récompensée » ...................................................................................................................Château Castera, Cru Bourgeois, Médoc ...................................................................................................................Château Talbot, Grand Cru Classé en 1855, Saint-Julien .................................................................................Château Paveil de Luze, Cru Bourgeois, Margaux ................................................................................................Château Marquis de Terme, Grand Cru Classé en 1855, Margaux ............................................................Château Belle-Vue, Château de Gironville, Crus Bourgeois, Haut-Médoc et Château Bolaire, Bordeaux Supérieur......................................................................................................................Château Cantemerle, Grand Cru Classé en 1855, Haut-Médoc et Château Grand Corbin, Saint-Emilion Grand Cru Classé ......................................................................................................................................Château Sénéjac, Cru Bourgeois, Haut-Médoc .......................................................................................................Château Malleret, Cru Bourgeois, Haut-Médoc ........................................................................................................Château Carbonnieux, Grand Cru Classé, Graves ................................................................................................Château Fonplégade, Saint-Emilion Grand Cru Classé .......................................................................................Château de Pressac, Saint-Emilion Grand Cru Classé .......................................................................................Château Chauvin, Saint-Emilion Grand Cru Classé ..............................................................................................Château Rouget, Pomerol .....................................................................................................................................................

LE MILLÉSIME 2014 À SAUTERNES ET BARSAC« Un grand millésime, vif, pur, précis, marqué par de très beaux équilibres, une puissance maîtrisée et une rare homogénéité. » .......................................................................................Château Guiraud, Grand Cru Classé en 1855, Sauternes ................................................................................

LE MILLÉSIME 2014 EN LANGUEDOC-ROUSSILLONVignobles Lorgeril, Languedoc-Roussillon ...................................................................................................................Château de Caraguilhes, Corbières ...............................................................................................................................

LE MILLÉSIME 2014 EN PROVENCEChâteau Lauzade, Côtes de Provence ..........................................................................................................................

LE MILLÉSIME 2014 À BANDOLDomaine de La Bégude, Bandol ......................................................................................................................................

LE MILLÉSIME 2014 EN BOURGOGNE« En Bourgogne, il a tout d’un grand » .......................................................................................................................Maison Louis Jadot, Bourgogne ........................................................................................................................................

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L E M I L L É S I M E 2 0 1 4 À B O R D E A U X

La persévérance bien récompensée

Au mois d’août, on pensait à un millésime très moyen ; au mois de septembre, on annonçait un millésime correct ; en novembre, on parlait d’un bon millésime ! Autant dire que ce millésime, un peu sauvé des eaux, revient de très loin. Pourquoi ? Parce qu’une météo assez chaotique a d’abord fait craindre le pire, jusqu’à ce que le soleil, enfin arrivé fin août, n’offre à la vigne deux mois d’insolation, gage d’une qualité inespérée. En effet, l’hiver 2014 fut doux mais humide, le mois de mai plutôt frais, le mois de juin magnifique, avec des orages mais un ensoleillement très supérieur à la moyenne ; le mois de juillet fut normal sans plus ; on l’attendait un peu plus chaud, et cette chaleur n’est pas venue en août, qui fut maussade, avec des températures en dessous de la normale. Résultat, le moral des viticulteurs était lui aussi en dessous de la normale, à cette époque. C’est alors que l’été s’est enfin décidé à s’installer, offrant un mois de septembre superbe et chaud, qui a compensé la médiocrité du mois d’août. Cet ensoleillement s’est poursuivi en octobre, ce qui a permis aux cabernets sauvignons et aux petits verdots d’être parfaitement mûrs, et dans un état sanitaire impeccable.

Les vendanges ont été relativement tardives pour les vins rouges, commençant autour du 20 septembre (à Pomerol) et se poursuivant jusqu’à fin octobre dans le Médoc. Les rendements sont à peu près normaux, au dessus de 2013, comparables à 2012, avec une estimation autour de 5,3 millions d’hectolitres pour toute la Gironde. On note cependant des écarts de volume, consécutifs à deux épisodes de grêle dans le Médoc. On doit aussi relever, çà et là, les dégâts de l’oïdium, du mildiou et de la coulure, surtout au printemps. Les vins blancs ont parfaitement bénéficié des conditions de ce millésime, avec des nuits fraîches tout l’été : sémillon bien fruité, sauvignon vif et élégant, muscadelle aromatique. C’est donc une très belle année pour les blancs secs comme pour les liquoreux. Ces derniers ont bénéficié particulièrement de cette lente maturité et de cet été tardif : ils affichent une grande pureté et un subtil équilibre entre une vivacité très particulière et une liqueur fine et élégante.

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2014

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Les vins rouges montrent de très belles textures, un équilibre prometteur, des notes déjà bien fruitées, une structure tannique homogène et un potentiel aromatique incontestable. Les cabernets francs, les cabernets sauvignons et le petit verdot, semblent les grands gagnants de ces vendanges, à condition d’avoir fait preuve d’une longue patience, et d’avoir pratiqué les travaux indispensables à la bonne santé du vignoble, comme les effeuillages. Sur les grands terroirs des Graves, les premières dégustations ont révélé des grands vins de cabernets, dont le potentiel s’apparente à celui d’un grand millésime. Plusieurs producteurs du Médoc affichent de semblables observations.

En conclusion, les vins de Bordeaux du millésime 2014 seront bons à très bons, très classiques dans leur profil, avec une bonne aptitude au vieillissement, une complexité aromatique et une élégance qui en fait le meilleur millésime en Gironde depuis le 2010.

L E M I L L É S I M E 2 0 1 4 À B O R D E A U X2014

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C H Â T E A U C A S T E R ACru Bourgeois, Haut-MédocJean-Pierre Darmuzey - Directeur Commercial

2014 UNE BONNE SURPRISE

Le millésime 2014 était celui de l’espoir, après l’année calamiteuse que nous avions

vécue précédemment. C’était plutôt bien parti avec des conditions climatiques

printanières particulièrement favorables, mais c’était sans compter le terrible évènement

du week-end de Pentecôte où, dans la nuit du dimanche au lundi (8/9 juin),1500 ha

furent dévastés par la grêle dans l’appellation Médoc. L’éclatement en trois parties de

notre vignoble nous a évité le pire, mais tout de même, 25 des 65ha de vignes de notre

propriété furent hachés menu. Nous savions déjà que près de 40% de la récolte étaient

au tapis. Pas de quoi nous donner le moral.

L’ETE EN SEPTEMBRE

Le mois de juillet qui suivit fut relativement … frais et le mois d’août relativement …

maussade. Pourtant le vignoble se portait plutôt bien en dépit des attaques incessantes

des cicadelles. L’expérience des précédentes années nous fit penser que nous aurions

à faire face à un millésime compliqué à gérer. C’était sans compter sur un mois de

septembre « Absolument Fabuleux », avec un ensoleillement exceptionnel et des

températures frisant les 30°C. Aucun indien à l’horizon, pourtant l’été était bel et bien

là ! Ce climat permit une maturité parfaite. Les nuits fraîches offrirent un équilibre et

un retour à des conditions bien médocaines. Tout cela réuni profita aux merlots et aux

cabernets qui donnèrent des baies magnifiques et concentrées.

UN MILLESIME PAS COMME LES AUTRES

Lorsqu’un millésime naît, on lui cherche toujours un frère à qui il pourrait ressembler.

Ce 2014 ne ressemble qu’à lui-même, il ne peut tout de même pas renier son lien de

parenté, il est typiquement médocain ! Après quelques mois de barriques, on peut plus

aisément apprécier sa générosité, sa fraîcheur et sa puissance. Les tannins lui donne

un caractère qui marquera sa personnalité. De toute évidence ce millésime se placera

parmi les tout meilleurs.

Mars 2015

2014

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C H Â T E A U T A L B O TGrand Cru Classé en 1855, Saint-JulienChristian Hostein - Chef de culture

Le plafond est bas, 7°C au meilleur de l’après-midi, un petit vent coulis s’insinue dans les bureaux en pleine restructuration. En somme, un temps bien normal pour la date et cette normalité retrouvée rassure car l’année qui vient de s’écouler n’a pas été très ordinaire, ne serait-ce que par le nombre de mois. Septembre : mois compte double, et ce sera une année à 13 mois et 13 nouvelles lunes.

Ce mois de septembre 2014 restera dans la mémoire du vigneron : pas une goutte d’eau, enfin, et une vigne qui se met à mûrir ses raisins et s’arrête enfin de pousser.

Il a fallu batailler dur de mai à mi-août pour préserver le feuillage des cryptogames et deux traitements cupriques supplémentaires ont dû être réalisés pour cela. Le mildiou avait des dents de lion cette année et l’oïdium, sournois, bénéficiait d’un soleil un peu trop timide au cœur de l’été. Les raisins étaient présents dans des apparences plus conformes à nos espérances refoulées de 2013 et ont donc évolué de manière magistrale en septembre.Je fis refaire plusieurs fois les mêmes prélèvements tant les chiffres que je découvrais paraissaient trop optimistes ! Mais non, le matériel végétal était en bon état, les températures sans excès, les nuits fraîches, les après-midi agréables pour les gens comme pour notre vignoble et les sucres se sont accumulés et avec eux une richesse tannique qui laissaient espérer de grandes choses.

La belle acidité des moûts permit aux cuves un excellent équilibre avec les tannins et les anthocyanes et après les fermentations malolactiques apparaît le profil du vin. Ce qui n’est pas encore défini est la qualité de nos presses, qui sont le liant de l’assemblage, mais je pense qu’individuellement certaines cuves sont d’ores et déjà les égales de nos 2010 qui restent une référence à Talbot.

Pluviométrie :Janvier : 178 mm - Février : 133 mm - Mars : 58.5 mm - Avril : 55.5 mm

Mai : 97.5 mm - Juin : 74.5 mm - Juillet : 45 mm - Août : 63 mm (du 1 au 10 : 26 mm / du 11 au 20 : 31 mm / du 21 au 31 : 6 mm) - Septembre : 0 mm Octobre : 68 mm - (du 1 au 10 : 48 mm / du 11 au 20 : 20 mm) - Novembre : 166 mm

Au 2 décembre 2014 : 939 mm

2014

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Phénologie et travaux :Fin de taille : 24 mars 1er traitement : 30 avril1er levage plante merlot : 16 mai1ères fleurs merlot : 21 mai / orages - pluie forte - grand vent1/2 floraison merlot noir : 3 juinPleine fleur merlot et cabernet sauvignon le 10 juin : poudrage soufre fleur20 juin : début des effeuillages, généralisés à l’ensemble du vignoble, modulés en fonction des origines.21 juin : mariage de Philippine et Romain : grand beau temps1ers grains tournés : le 17 juillet, échaudage par forte chaleur (37°c) sur les pieds de bouts exposés au Sud-Ouest. Véraison des sauvignons blancs et sémillons : 29 juilletVendanges des raisins blancs : les 10, 11 et 12 septembre - Grand beau temps : 30°CIls donnent des jus splendides, vite logés dans nos fûts assoiffés.Vendanges rouges : 1 plante de merlot, essais d’une réception vendanges le 18 septembre Le 22 septembre : début en plein sur les jeunes merlots avec 2 troupesLes 23, 24 et 25 : on étale le ramassage et on finit le 2 octobre tous les merlots : 800 bacs tout rond, de magnifiques merlots mûrs et très sains !La semaine qui suit, les 2 troupes sont mises à contribution pour ramasser les cabernets sauvignons qui sont à point. Nous finissons le 13 octobre.La taille a commencé hier, le 1er décembre, la page est tournée ; un nouveau millésime se prépare. le 2 décembre 2014

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C H Â T E A U T A L B O T

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Les millésimes se succèdent et ne se ressemblent pas toujours. Certains, pour différentes raisons, laissent un souvenir impérissable dans la mémoire d’un vigneron.

Les conditions météorologiques, bien sûr, ne sont jamais les mêmes. L’impartialité du temps et la logique pas toujours implacable des saisons qui passent, font de ce beau métier de la terre et de la vigne un éternel recommencement. Notre vin renaît chaque année dans un contexte qui lui est propre et qui fixera son identité dans toutes les phases de son développement, jusque dans nos verres.

Tout a commencé par des mois de juillet et août frais et humides avec une persistance de pluies qui commençait à nous faire douter. Une véraison longue et de nombreuses questions se soulevaient : les grappes allaient-elles résister ? Quand allions-nous vendanger ? Comment optimiser cette récolte à venir ? Aurions-nous un rendement correct ?

Heureusement l’été ensoleillé n’avait pas disparu, il a seulement glissé lentement, mais surement, vers le début de l’automne, décalant ainsi la maturité optimale des grappes à septembre et octobre. Une maturité qui s’est alors équilibrée formant une belle homogénéité et un grand soulagement pour toute l’équipe.

Les vendanges au Paveil font partie des plus longues que nous ayons eu depuis longtemps.Le 1er octobre, nous avons attaqué les merlots et ce jusqu’au 7 octobre.

Puis, nous avons ramassé les cabernets sauvignons du 14 au 22 octobre.

C’était merveilleux de voir la qualité des raisins et la couleur puissante et immédiate au point qu’il a été impossible de faire un rosé.

Nos conseillers et amis, Stéphane Derenoncourt et Simon Blanchard, étaient heureux de cette belle qualité de raisins et des possibilités que nous avions en terme de vinification. Des macérations longues de 28 jours avec des remontages légers et fréquents. Des

C H Â T E A U P A V E I L D E L U Z ECru Bourgeois, MédocFrédéric de Luze - Propriétaire

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fermentations malolactiques très rapides et un entonnage en barriques ont même permis de partir décontractés pour Noël.

Après toutes les dégustations que nous avons eues, le Château Paveil de Luze 2014 laisse déjà apparaître un niveau qualitatif somptueux, on tend vers l’expression typique margalaise que nous recherchons et on se met même à le rapprocher d’un autre millésime très réussi chez nous, le prestigieux 2010 !!

Bien sûr, il est trop tôt pour se prononcer mais voici nos premières impressions de dégustation au début du mois de janvier :« Dès le premier nez, le vin montre une très belle intensité aromatique ainsi qu’une complexité aromatique typique des grands millésimes dits « classiques ».Les premières notes florales de violettes et de roses fanées laissent rapidement la place à de puissants arômes de ronce sauvage. En bouche, l’attaque est à la fois soyeuse et franche, puis elle évolue sur une trame tannique serrée, aux doux arômes de mûre et de vanille bourbon.La fraîcheur de ce millésime donne à ce vin une finale étirée aux élégants tannins de cabernets sauvignons mûrs et à la noble aromatique de cèdre et cassis. »

Car il y a aussi un contexte humain derrière chaque vin, mon 11ème millésime restera dans ma mémoire comme une longue et belle aventure humaine et professionnelle qui m’a aidé à tenir bon personnellement et qui m’a redonné une énergie nouvelle pour continuer encore de nombreuses années à récolter et magnifier la terre de nos ancêtres et à inscrire nos vins dans le temps.

22 janvier 2015

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C H Â T E A U P A V E I L D E L U Z E

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C H Â T E A U M A R Q U I S D E T E R M EGrand Cru Classé en 1855, MargauxLudovic David - Directeur

Force et Elégance

Un été indien bénéfique et salvateur !

Après un millésime 2013 difficile, marqué par de rigoureuses sélections et de drastiques

choix de vinification, le millésime 2014 nous est apparu tellement plus simple et agréable

à vinifier. Pourtant tout n’a pas été si facile et les conditions météorologiques ont joué

avec nos nerfs nous rappelant, s’il en ait besoin, que la nature dicte sa loi et reste maître

de la maturité finale de nos raisins.

Les conditions météorologiques exceptionnelles d’automne ont bien sûr joué mais au-

delà de ces éléments, la politique d’investissement et de restructuration mise en œuvre

depuis ces 5 dernières années a vu l’aboutissement pour ce millésime d’une rénovation

technique du chai. La multiplicité des cuves permettant les sélections ainsi que le choix

des matériaux de vinification (béton, inox, bois) ont permis d’améliorer encore nos

méthodes de travail et notre précision sur la perception aromatique de nos vins, ainsi

que la qualité et le soyeux des tannins.

L’hiver 2013/2014 a été très doux et pluvieux (430 mm de précipitation en 3 mois).

L’absence d’anticyclone pendant 70 jours provoquant des pluies régulières a rendu les

travaux viticoles fastidieux entre humidité pénétrante et difficulté de se déplacer dans

les vignes.

En début d’année, les températures supérieures à la moyenne ont déclenché un

débourrement relativement précoce autour du 10 mars pour se généraliser vers le 20

mars. La végétation a poussé vite permettant à la vigne d’avoir 15 jours d’avance sur son

cycle normal. Les températures douces se sont maintenues jusqu’à la mi-mai rendant

visibles les boutons floraux. Les premières fleurs de vigne ont fait leur apparition dès le

19 mai sous un temps frais et humide et une fois encore, la pluie s’est installée favorisant

la coulure des merlots et une qualité moyenne de floraison.

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Les parcelles plus tardives, en particulier celles des cabernets sauvignons, ont bénéficié

de belles chaleurs et d’un fort ensoleillement bénéfique pour le développement de la

vigne. Les effeuillages ont commencé plus précocement qu’à l’habitude, dès le 19 juin,

pour que les grappes puissent capter le plus tôt possible les bienfaits du soleil. Le mois

de juillet fut timide en température et faible en ensoleillement. Dans nos vignes, à la fin du

mois de juillet, nous spéculions sur un beau mois d’août pour aider la véraison à venir et

parfaire l’équilibre des raisins. Et bien, nous avons eu la mauvaise surprise de constater

qu’août n’a pas comblé nos attentes. Nous attendions un mois d’août ensoleillé en vain !

La maturité prenait du retard. Ce mois-ci fût très peu ensoleillé et pluvieux.

La chaleur n’est pas venue et il nous fallait un deuxième été pour renverser la situation !

En ce début de septembre nous étions de nouveau inquiets pour la récolte, les

souvenirs de l’année précédente revenaient dans toutes les têtes, certains parlant

déjà de « petit » millésime ! Magie du terroir et de cette situation particulière entre terre

et océan Atlantique, un anticyclone s’est positionné sur la façade Atlantique et l’été

s’est à nouveau installé et ce jusqu’en octobre. Un été indien salvateur, chaud et sec,

comme nous les aimons en Gironde, induisant des stress hydriques nécessaires sur un

végétal toujours en croissance.

Des conditions exceptionnelles qui permettront aux raisins d’accéder à la pleine maturité

recherchée.

De ce fait, nous avons débuté la vendange manuelle des merlots le 23 septembre pour

les finir le 8 octobre, prenant le temps et le soin des sélections parcellaires dans l’ordre

des maturités souhaitées. Des vendanges précises et sereines qui nous rappellent celles

du millésime 2010. Une troupe de 70 vendangeurs, bronzés par le soleil et souffrant de

la chaleur, nous a accompagnés sous ce nouvel été.

Les vendanges des cabernets sauvignons ont commencé à partir du 3 octobre sous le

soleil pour se finir le 17 avec quelques pluies éparses. Le petit verdot a, quant à lui, été

ramassé le 13 octobre.

2014C H Â T E A U M A R Q U I S D E T E R M E. . .

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Après des fermentations en cuves, de taille et de matériaux différents (bois, béton,

inox), nous avons prolongé de longues macérations douces pour obtenir le velouté des

tannins que nous recherchons. Des cuvaisons de 30 à 42 jours ont façonné dans la

délicatesse ce nouveau vin.

Le maître mot de ce millésime sera certainement l’élégance.

Des arômes préservés par les faibles températures du mois d’août, des tannins soyeux

apportés par la maturité lente des raisins au cours du mois de septembre et d’octobre ;

un équilibre alcool / acidité lié à la particularité du grand terroir de graves de Margaux,

constituent les éléments qui caractérisent ce millésime et lui confère sa force.

C’est une alchimie de choix d’homme, de technicité, de terroir, et de conditions

météorologiques particulières, dans un chai rénové, qui nous permet d’anticiper sans

aucun doute sur le fait que les vins de ce millésime 2014 sur la propriété viendront

rejoindre les Grands millésimes du Château Marquis de Terme pour la plus grande joie

des amateurs de vin.

Février 2014

2014C H Â T E A U M A R Q U I S D E T E R M E. . .

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Cycle de la vigne en 2014

Cycle marqué par une climatologie très variable, voyant alterner de janvier à juin des

périodes de grande pluviosité puis de sécheresse relative ; avec un hiver et un printemps

de températures globales plutôt supérieures à la moyenne.

La floraison s’est néanmoins déroulée dans de bonnes conditions, avant un été – juillet / août –

régulièrement arrosé et manquant de soleil.

La vigne a cependant montré une bonne vigueur, et les travaux en vert en finale ont

permis - notamment par un effeuillage « chirurgical » - de maintenir un état sanitaire et

une évolution du raisin prometteurs.

Puis, dès le 1er septembre, le passage à un climat « estival », de belles journées douces

et nuits fraîches, a délivré jusque fin octobre des conditions de récolte parfaites.

Points forts et délicats

Points forts : raisin récolté à maturité idéale dans les conditions du moment, nombreux

lots « explosifs » dès les dégustations après encuvage, montrant déjà des tannins

soyeux, une matière construite et un profil aromatique très séducteur (fruits rouges frais,

délicatesse et intensité).

Points délicats : une conduite du vignoble extrêmement tendue et réactive, dans

l’exécution et le calendrier de toutes les actions techniques (ex. travaux de sol, levages,

épamprages, effeuillages), une attention permanente à l’état du foliaire puis du fruit

naissant.

A l’automne, après le stress (y compris hydrique), la récompense !

Dates et le déroulement des vendanges

Du 30 septembre au 21 octobre 2014, sur 15 journées séquencées en fonction du

suivi très précis de la maturité et état sanitaire, suivi qui nous a permis d’optimiser par

cépage, et par parcelle, la récolte du meilleur fruit possible.

CHÂTEAU BELLE-VUE ET CHÂTEAU DE GIRONVILLECrus Bourgeois, Haut-MédocCHÂTEAU BOLAIREBordeaux SupérieurJean-Michel Marle - Directeur d’Exploitation

2014

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Vendanges donc dynamiques et réactives, avec des phases d’interruption et d’attente

vigilante, puis de récompense durant les autres journées de vendanges.

Spécificité du 2014

Pour nos trois vins, un millésime combinant une très belle matière et un profil aromatique

d’emblée séducteur, des tannins soyeux et gourmands, avec une couleur profonde,

toujours soutenue par le cépage.

Petit Verdot - présent tant dans nos deux Haut-Médoc, Châteaux Belle-Vue et de

Gironville, que Château Bolaire en Bordeaux supérieur.

A quelle autre millésimé le 2014 vous fait-il penser ?

Un intermédiaire entre l’opulence des 2009 et la droiture classique des Bordeaux 2010.

15 décembre 2015

2014CHÂTEAU BELLE-VUE ET CHÂTEAU DE GIRONVILLECHÂTEAU BOLAIRE

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C H Â T E A U C A N T E M E R L EGrand Cru Classé en 1855, Haut-MédocC H Â T E A U G R A N D C O R B I NSaint-Emilion Grand Cru ClasséPhilippe Dambrine - Directeur

Le millésime 2014 restera profondément marqué par le climat exceptionnel apparu au

tournant de l’été. Et si les efforts ont été grands pour amener les fruits de la vigne aux

portes de la réussite, leurs effets ont été modestes en comparaison de ceux que la

nature a produits. Passons donc les épisodes peu favorables qui ont précédé pour nous

intéresser à cette formidable arrière-saison qui a décidé de tout !

Dire que nous avons attendu les premières gelées automnales pour lancer les vendanges

serait une fanfaronnade. Simplement nous avons pu en déplacer progressivement les

bornes grâce aux puissants logiciels de prévision météorologique dont nous disposons

aujourd’hui. Ainsi la cueillette des raisins s’est étalée au gré de la maturité idéale de

chaque cépage sur près d’un mois alors que la durée moyenne d’une récolte se situe

davantage autour d’une quinzaine de jours. D’aucuns diront que le cabernet sauvignon

de la rive gauche est le grand gagnant du millésime car sa maturité est allée au-delà

des espérances les plus folles. Ce n’est pas inexact et les étoiles brilleront certainement

au-dessus de certains grands pavillons médocains. Cependant les cépages merlot et

cabernet franc, ont également donné de magnifiques résultats sur les deux rives malgré

une succession de petits orages à la veille des vendanges en rive droite. D’une manière

générale les vins sont extrêmement séduisants, pleins mais sans excès. L’expression

aromatique est subtile et l’élevage l’enrichira encore davantage. Les finales sont longues

et harmonieuses.

Février 2015

2014

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C H Â T E A U S É N É J A CCru Bourgeois, Haut-MédocDamien Hostein – Directeur Technique

Le millésime 2014 est enfin assemblé, logé dans les barriques, dans la quiétude du chai. Nous avons attendu ce moment avec une grande impatience au regard de la météorologie de l’année qui vient de s’écouler.

Cela a commencé par le risque de gelée, il a fallu faire tourner l’éolienne à deux reprises fin mars : plus de peur que de mal.

Après un hiver très pluvieux, la vigne commençait à débourrer durant la première semaine du printemps.Quelques chiffres : janvier : 204 mm - février : 166 mm - mars : 93 mm

Un beau potentiel de récolte se présente, surtout dans les merlots, très peu de fenêtres et des jolies grappes bien fournies.Le printemps et l’été furent très humides (340 mm entre avril et août), il a fallu « se la donner » au vignoble pour lutter contre les maladies et tenir ses sols propres.

Le mois de septembre est arrivé, et tout le travail fourni a porté ses fruits, notamment les travaux en vert (effeuillage, éclaircissage…). La plante a profité de ces derniers mois, septembre et octobre, où le ciel s’est arrêté de pleurer pour mener à bien son travail de transformation. Nous avions enfin la maturité souhaitée et des fruits sains.

Du 1er au 3 octobre 2014 :Nous ramassons les jeunes merlots.Le 6 octobre nous prenons les cabernets francs, superbes cette année. Nous finirons le cœur des vieux merlots le 8 octobre.Nous reprendrons à vendanger le 13 octobre sur les cabernets sauvignons pour finir le 21 octobre.Les petits verdots ont été ramassés le 16 octobre.

Au final, nous avons un millésime opulent, coloré et structuré, qui se révèlera, je pense, d’un très bon niveau dans quelques temps.

28 janvier 2015

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C H Â T E A U D E M A L L E R E TCru Bourgeois, Haut-MédocPaul Bordes - Gérant

2014, pour le Château de Malleret et l’équipe que nous formons (Paul Bordes - Gérant,

Cyril Nidalini – Maître de chai, Jean-Christophe Vigneaud – Chef d’équipe vigne) en

charge de la remise en état du vignoble et de la vinification, est d’une grande importance.

Après une renaissance qualitative qui commence avec le millésime 2009 (création du

2ème vin), nous avons décidé d’essayer de monter d’un étage en demandant à Stéphane

Derenoncourt et son équipe de venir nous aider de leurs conseils éclairés pour ce

millésime 2014 et ceux à venir.

Année compliquée : après des conditions climatiques maussades en juillet et en août,

nous sommes sauvés par le gong sur la dernière ligne droite, beau mois de septembre

suivi d’un « Indian Summer » en octobre. Cela nous permet de vendanger avec sérénité

sur un mois chaque parcelle à maturité optimale, du 29 septembre au 21 octobre

(coupures comprises). Ces conditions sont exceptionnelles !

2014, millésime du vigneron : ébourgeonnage des contre-boutons, effeuillages du levant

début juillet, du couchant début septembre, vendanges vertes et vendanges manuelles

sur tout le vignoble de Malleret et nos 4 ha de Margaux (le M).

Nous sommes très heureux du résultat et attendons avec confiance les dégustations

d’avril.

20 janvier 2015

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C H Â T E A U C A R B O N N I E U XCru Classé de GravesEric et Philibert Perrin - Propriétaires

2014, de doute en certitude, un millésime sauvé par le dieu soleil...

La végétation de l’année 2014 démarre rapidement dès les premières hausses de température, la floraison se déroule sereinement entre les gouttes printanières pour tous les cépages, on note cependant une légère coulure sur les merlots, une faible sortie sur les vieilles vignes de blanc, sans doute conséquence de la météo de 2013. L’été se poursuit frais et pluvieux tout au long des mois de juillet et août... Les doutes s’échafaudent bien que l’état sanitaire des raisins reste parfait sauf peut-être quelques foyers de pourriture sur certaines parcelles de blanc.

Heureusement, une arrière-saison digne des rêves les plus fous s’installe sur la région à partir de la fin août. Les vendanges démarrent alors le 3 septembre pour les sauvignons blancs, une sélection des baies sur pied est nécessaire par endroit, les blancs se terminent par les sémillons le 19 septembre. Pour la vendange des rouges, l’état sanitaire absolument parfait de tous les cépages permet d’attendre parcelle après parcelle, l’optimum de maturité souhaitée. La récolte des merlots démarre le 24 septembre et les derniers cabernets sont cueillis le 15 octobre, avec quelques interruptions pour parfaire la qualité des raisins.

Les nouveautés techniques de ce millésime 2014 :Transformation complète du cuvier de réception. Utilisation de bennes vibrantes à double fond pour un transport en douceur des raisins au cuvier.Suppression des conquêts de réception.2 nouveaux pressoirs sous gaz inerte (dernière genération) pour sécuriser les risques oxydatifs et limiter le dosage du souffre.

Particularité du millésime :Le millésime 2014 est marqué par une floraison précoce et une maturation très lente. La fraicheur estivale qui a permis de conserver la globalité des arômes et la qualité irréprochable de la vendange laisse présager un millésime de haut vol.

Le mot de Philibert Perrin, propriétaire :« Le contraste, je dirais presque l’inversion climatique entre l’été et l’automne 2014 reste unique dans les annales de Bordeaux et n’a pu qu’enthousiasmer les vignerons

2014

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C H Â T E A U C A R B O N N I E U X

que nous sommes. La pureté aromatique des blancs, la maturité et la structure des rouges sont de belles prédictions. Dès les premières dégustations d’assemblage, nous avons d’ailleurs été étonnés par la grande homogénéité des lots. Notre seule déception cette année sont les rendements des cépages blancs, en dessous de la moyenne, heureusement leur qualité nous console ».

Mars 2015

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Château Carbonnieux Blanc Chateau Carbonnieux Rouge

Méthode CulturaleGestion parcellaire en mode raisonné Gestion parcellaire en mode raisonné

Dates de récolteSauvignon Blanc du 3/09 au 17/09

Sémillon du 12/09 au 19/09Merlot du 24/09/14 au 1/10/14Cabernet Sauvignon du 2/10/14 au 15/10/14Cabernet Franc le 7/10/14 et Petit Verdot le 2/10/14

Vendanges manuelles en plusieurs passesDouble sélection des baies

Vendanges manuellesTriple sélection des baies

Nombre de lots25 23

Légère macération pelliculaire si nécessaire

Rendement34 hl/ha 45 hl/ha

%Alc : 12.8 - pH : 3.25 - AT : 5.2 % Alc : 13.5 - pH : 3.58 - AT : 3.8

Fermentationen barriques, durée moyenne 8 jours en cuves inox thermo-régulées

Date d’entonnagedu 10/09/14 au 24/09/14 du 27/11/14 au 15/01/15

ElevageBois neuf 20%,

3 volumes de contenants (225 l, 400 l, 30hl)Bois neuf 35% en barriques bordelaises

Assemblage75% Sauvignon, 25% Sémillon 60% Cabernet Sauvignon, 30% Merlot, 5% Petit

Verdot, 5% Cabernet Franc

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C H Â T E A U F O N P L É G A D ESaint-Emilion Grand Cru ClasséEloi Jacob – Directeur

Le cycle de la vigne en 2014Le départ en végétation a débuté précocement. Le printemps a été humide et chaud favorisant la pousse de la vigne. L’été s’est résumé à un mois de juillet chaud qui a favorisé un début de véraison précoce. Mais le mois d’août frais et humide a ralenti cette véraison. Cependant, l’excellent mois de septembre ensoleillé et chaud a permis de rattraper le retard accumulé en août. Les points forts et délicatsLes points délicats : le printemps et le mois d’août humides favorisant le développement de maladies (mildiou et botrytis)Les points forts : les mois de juillet et septembre qui ont endigué naturellement le développement de ces cryptogames. Les dates et le déroulement des vendangesLes vendanges se sont étalées sur 2 semaines : du 30 septembre pour la jeune parcelle de merlot au 8 octobre Les caractéristiques de cette année...Des écarts de températures importants d’un mois à l’autre induisant une adaptation perpétuelle de notre mode de conduite du vignoble.Un débourrement, un départ en végétation et une floraison précoce qui ont été retardés par la suite par un été plus frais que la normale. Cependant le mois de septembre très chaud et estival a permis de rééquilibrer la date de vendange à une période classique de la région bordelaise.Un travail méticuleux au vignoble pour réaliser des échardages et des décompactages de grappes afin d’atteindre une maturité optimale. La spécificité du 2014Un équilibre alcool / acidité / puissance phénolique parfait A quelle autre millésimé le 2014 vous fait-il penser ?2012 par son côté fruité et 2010 par son équilibre et sa puissance

2014

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C H Â T E A U F O N P L É G A D E

« Au printemps, en comparant les différents stades de la vigne, nous avions parié sur un millésime très précoce puisque la courbe de croissance de la vigne était une des plus précoces de cette dernière décade. Cependant, l’été frais, et particulièrement le mois d’août a fortement retardé la véraison, nous poussant à penser que le millésime serait très tardif.Au final, nous avons eu un millésime de précocité « normale ».Ceci nous prouve que le climat a une influence importante sur la finalité d’un millésime. Le travail de l’homme est d’adapter la conduite de son vignoble afin de contrebalancer les caprices météorologiques et d’obtenir un produit équilibré révélant la qualité des sols. C’est ce qui fait le charme du métier. Au Château Fonplégade et au Château L’Enclos, la conduite du vignoble en bio nous a permis d’atteindre la maturité phénolique plus rapidement sans avoir des degrés alcooliques excessifs. » Eloi Jacob

30 janvier 2015

2014. . .

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C H Â T E A U D E P R E S S A CSaint-Emilion Grand Cru ClasséJean-François Quenin - Propriétaire

Le millésime 2014 a été assez particulier :

Floraison : après un refroidissement en mai qui a fait craindre que 2013 ne se reproduise,

la floraison s’est faite rapidement et dans de très bonnes conditions, préalable essentiel

à une maturité homogène des raisins au moment des vendanges.

Juillet : moyen, un peu frais et humide.

Août : très médiocre, avec des températures insuffisantes et une pluviométrie excessive.

A la fin du mois, le moral n’était pas très haut !

Septembre et octobre : extraordinaires, avec des températures moyennes supérieures

de plus de 2 degrés aux moyennes trentenaires. Un vrai été indien ! Le thermomètre a

atteint 36°C ! Le déficit d’août a pu être compensé.

Les vendanges se sont déroulées dans d’excellentes conditions. Nous avons pu

atteindre la maturité optimale, et nos vignes plutôt jeunes nous ont permis d’obtenir des

rendements satisfaisants.

Le déroulement des fermentations a été irrégulier selon les cuves, certaines étant un

peu « languissantes », mais finalement sans conséquences négatives.

Les vins se révèlent colorés, riches et fruités, avec des tannins mûrs et soyeux :

probablement un grand millésime à Pressac !

Janvier 2015

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C H Â T E A U C H A U V I NSaint-Emilion Grand Cru ClasséSylvie Cazes - Propriétaire

Château Chauvin 2014 : une nouvelle page d’histoire

Avec mes enfants, nous reprenons cette belle propriété de Chauvin dès le début du mois de mai 2014. Philippe Moureau, ancien directeur technique du Château de Pez et du Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, nous rejoint rapidement et prend la responsabilité technique de la propriété. Comme par le passé, Jean-Philippe Fort et Michel Rolland nous accompagnent tout au long du millésime.

Ce début de printemps est plutôt frais dans le vignoble, ce qui ralentit la progression de la vigne et la floraison s’étale jusqu’au début du mois de juin, entraînant çà et là un peu de coulure.

Dès les premières semaines, Philippe Moureau et son équipe mènent une étude des sols et des sous-sols de la propriété afin de préciser les niveaux d’argile dans chaque zone. Dès ce moment et durant tout l’été, le travail du sol sous le pied est remis en place afin de permettre aux racines de s’installer plus profondément dans les argiles, et ainsi de rendre la vigne moins sensible aux aléas climatiques, en particulier dans les périodes humides.Dès les premiers jours de l’été, nous observons un retour des températures douces, le développement de la vigne est fulgurant et le stade de fermeture de la grappe est atteint dans les premiers jours de juillet. Les premières baies vairées sont observées vers le 20 juillet, mais un mois d’août, plutôt frais et humide, retarde la maturation du raisin.

Les travaux en vert, effeuillages et éclaircissages, sont effectués avec la plus grande précision. La hauteur du feuillage est sensiblement augmentée afin de mieux absorber l’eau des sols et de permettre l’optimisation de la maturation du raisin.

Septembre et octobre très chauds et secs permettent d’attendre sereinement la maturité parfaite des baies et de réaliser des vendanges dans d’excellentes conditions.

La récolte débute le 29 septembre et se termine le 10 octobre. Les raisins sont très beaux et chaque parcelle peut être vendangée à son optimum de maturité. Cette fin de campagne très chaude a néanmoins impacté les rendements à la baisse, les chaleurs ayant fortement concentré les raisins et donc diminué le poids des baies.

2014

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C H Â T E A U C H A U V I N

On utilise pour la première fois des cagettes percées de 36 litres (soit 15 kg de raisins), permettant de préserver la vendange de l’écrasement et d’optimiser le tri à la parcelle, de peser précisément les quantités de vendanges par parcelle et de pouvoir égoutter les raisins couverts de rosée le matin.

Un nouvel égrappoir de dernière génération permet d’assurer un travail de séparation des baies et des rafles optimum. Un double tri à la réception de vendanges (avant et après égrappage) a été instauré afin de ne garder que les baies en parfait état.Les températures étant estivales et souvent proches de 30°C, nous utilisons un container réfrigérant afin de refroidir les raisins ce qui permet d’éviter des démarrages de fermentations trop rapides. Puis on les laisse macérer quelques jours dans la cuve avant de démarrer les fermentations alcooliques (macération pré-fermentaire à froid). L’extraction des anthocyanes et des tannins se fait ainsi de façon plus douce et plus lente et permet d’obtenir des vins plus élégants tout en restant concentrés.

Les vinifications se déroulent dans de très bonnes conditions, les raisins présentant des équilibres parfaits (acidités suffisamment élevées pH de 3,7 et degrés alcooliques raisonnables de l’ordre de 13,5%). On peut ainsi extraire de façon douce et lente les composés du raisin (couleur et tannins notamment). La grande maturité permet d’obtenir des vins fruités sans nuances de type végétal, avec des notes de fruits frais et mûrs. Les raisins peuvent cuver suffisamment longtemps pour atteindre le plus bel équilibre dans chaque cuve.

Une partie de la récolte est mise en barriques neuves dès le mois de novembre pour effectuer sa fermentation malolactique, conférant au vin souplesse et rondeur. A partir du mois de décembre, l’élevage se fait sur lies pendant environ deux mois afin de ne pas trop soutirer les vins et qu’ils conservent tout leur fruit. Nous utilisons au total 40% de barriques neuves.

Pour le millésime 2014, le cœur de l’assemblage est réalisé avec 70% de merlot, 22% de cabernet franc et 8% de cabernet sauvignon.

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C H Â T E A U C H A U V I N

2014 : LA DÉGUSTATION

Les vins sont d’une belle couleur soutenue rubis foncé. On retrouve au nez des notes de fruits rouges, légèrement épicées, avec des nuances de tabac blond et de réglisse. En bouche, l’attaque est fraîche et puissante tout en conservant beaucoup de douceur. Le vin rempli bien le palais sans astringence, les tannins sont présents mais sans agressivité et l’ensemble est d’une belle longueur. Le vin est dense tout en restant très élégant. L’expression est celle d’un grand merlot mêlant douceur, densité et charme. Le tout est équilibré avec une finale longue et finement boisée. On observe également que le bois neuf se fond parfaitement à l’ensemble ce qui est un bon présage sur la qualité intrinsèque des vins.

2014 : LA NOUVELLE IDENTITÉ

En devenant propriétaire du Château Chauvin, Sylvie Cazes a souhaité apporter un élan nouveau, tant au plan technique qu’au plan commercial. Afin de s’approprier pleinement cette propriété et de traduire les changements à l’œuvre, il est apparu nécessaire d’adopter une nouvelle identité visuelle. Au-delà du changement graphique, cette identité a pour objectif de refléter les valeurs chères à Sylvie, à ses enfants et à ses équipes.

La genèse de l’étiquette Lors de recherches dans les archives de la propriété, nous avons retrouvé une étiquette du Château Chauvin éditée en 1929. Celle-ci a tout de suite séduit Sylvie qui a décidé de l’utiliser comme base de travail pour créer la future étiquette.

C’est ensuite en revenant à la signification du mot « chauvin » que se sont orientées les recherches graphiques. Être « chau¬vin » signifie être fier de sa terre, être amoureux de sa terre.

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C H Â T E A U C H A U V I N

À l’étiquette datant de 1929 a donc été ajoutée la gravure apparaissant régulièrement dans la mythologie d’un Cupidon chevauchant un lion : — Le lion est l’emblème de Saint-Émilion, il figure sur son bla¬son. — Cupidon, fils de Vénus, est le dieu de l’Amour dans la mythologie romaine, ses attributs sont un arc et une flèche. Cupidon est souvent représenté conduisant des chars ou montant des lions, des panthères ou des dauphins pour indiquer qu’il n’y a point de créature qui échappe au pouvoir de l’Amour.

C’est pour représenter l’attachement du Château Chauvin à la terre de Saint-Emilion que figurera sur l’étiquette du Château Chauvin, à partir du millésime 2014, un Cupidon chevauchant un lion.

Ce Cupidon personnifie également pour Sylvie ce qu’il y a d’inconditionnel et de désintéressé, comme peut l’être le travail de la vigne.

Mars 2015

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C H Â T E A U R O U G E TPomerol

Edouard Labruyère - Propriétaire

2014 se présentait comme le millésime de tous les challenges. Son prédécesseur avait

été justement boudé par certains dégustateurs, et la climatologie compliquée de 2013

avait fait souffrir la vigne. A Rouget, nous abordions donc ce millésime avec beaucoup

de motivation pour réussir quelque chose de grand si la Nature nous le permettait.

Bien que la pression des maladies ait été aussi intense que l’année précédente en

raison d’une forte pluviométrie au début du printemps, le vent quasi quotidien qui a

soufflé pendant tout le mois de juin a permis à la végétation de sécher. Le passage de

la fleur, moment crucial dans notre métier, a donc été globalement homogène. Nous

tenions ainsi un potentiel de récolte intéressant. L’été fut plus chaotique, mais le grand

beau temps s’installa à partir du 26 août pour ne plus nous abandonner jusqu’à la fin

des vendanges. L’amplitude thermique avec des matinées froides (7°C) et des après-

midis chauds (26°C) a terminé l’affinage des tannins et la maturité des pépins. Cette

arrière-saison estivale a permis de favoriser la concentration et l’homogénéité des

raisins, conditions sine qua non de belles vendanges.

Grâce à l’excellent état sanitaire de notre vignoble, nous avons pu donner nos premiers

coups de sécateurs le 2 octobre pour les terminer le 14. Cette période relativement

longue, eu égard aux 18 hectares de la propriété, est la conséquence de notre nouvelle

politique d’élaboration de nos vins. Persuadés que la mise en valeur de chacun de

nos terroirs nécessite une vendange et une vinification haute couture, nous affinons le

ramassage de nos baies non plus simplement à la parcelle, mais aussi en fonction du

degré de maturité optimal des baies au sein même de chacune. Cela nécessite une

minutie extrême de la part des vendangeurs, quitte à ce qu’ils repassent plusieurs fois

dans la même vigne. Après être passés sous les yeux de nos trieurs – automatiques puis

manuels cette année – la majeure partie des raisins de Rouget sont allés directement en

barriques, facilitant ainsi l’intégration de l’élevage sous bois dès les premiers instants

de la vinification, les autres allant rejoindre nos petites cuves tronconiques de chêne.

2014

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C H Â T E A U R O U G E T

C’est lors de ces quatre jours de macération pré-fermentaire à froid, nécessaires à

l’extraction des tannins les plus fins et savoureux, que les premières dégustations nous

ont convaincus que nous tenions un millésime à très grand potentiel. L’élégance et le

soyeux des tannins, alliés à une belle concentration non ostentatoire, nous ont rendus

très délicats dans nos extractions. La puissance et le velouté étaient intrinsèquement

contenus dans les baies, il était donc inutile de forcer pendant la fermentation alcoolique.

A l’issue de celle-ci, nos vins ont été placés en barriques, pour 30% des fûts neufs,

afin que les fermentations malolactiques se déroulent selon un principe naturel le plus

lent possible. Avec 13,5 degrés d’alcool et une acidité présente mais fondue, les vins

possèdent un équilibre que nous n’avions plus vu depuis trop longtemps.

A l’heure où les vins débutent leur élevage, nous savons que nous avons un grand

millésime dans nos chais, que les 32hl/ha récoltés ne rendront que plus désirable !

Janvier 2015

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L E M I L L É S I M E 2 0 1 4 À S AU T E RN E S & BARSAC

Un grand millésime, vif, pur, précis, marqué par de très beaux équilibres, une

puissance maîtrisée et une rare homogénéité.

Mardi 17 février, tous les propriétaires et responsables techniques de l’ensemble des

CCSB, se sont réunis à Barsac au Château Coutet, pour une première dégustation

interne du millésime 2014.

La pureté, la vivacité du millésime, la finesse de sa liqueur se sont imposées d’emblée.

Chacun a été conquis par la belle énergie de ces vins à la fois puissants et gracieux.

Les propriétaires ont félicité leurs équipes techniques. Rarement une telle homogénéité

a été observée à Sauternes.

On a peine à imaginer les conditions compliquées auxquelles ils ont été confrontés.

Cette année si particulière a nécessité beaucoup de patience et un travail minutieux

et fastidieux au vignoble. Plus que jamais l’élaboration de ces vins s’apparente à de la

haute couture.

La région de Sauternes n’a pas échappé au feuilleton ponctué d’épisodes météorologiques

déroutants qui a tenu Bordeaux en haleine cette année.

Le printemps a démarré d’un coup, début mars, avec des températures particulièrement

élevées pour la saison (20-21°). Le mois d’avril a été chaud et sec, suivi d’un mois de

mai globalement froid et humide.

L’ensemble du vignoble a fleuri d’une manière homogène grâce aux températures

élevées de juin. On enregistre deux semaines d’avance dues à l’extrême douceur du

début du printemps.

Juillet est ponctué de fréquentes petites pluies. Moins humide, août est cependant resté

froid et nuageux. La belle avance acquise au printemps n’est plus qu’un souvenir.

A partir de la fin du mois d’août le beau temps s’installe enfin. Mais un peu trop.

2014

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L E M I L L É S I M E 2 0 1 4 À S AU T E RN E S & BARSAC

Septembre est marqué par une importante sécheresse. Le botrytis tarde…

Des mini tries très localisées permettent de ramasser çà et là les quelques baies qui le

méritent. C’est éprouvant, fastidieux, couteux…

Heureusement la pluie arrive le 9 octobre provoquant un développement étendu du

botrytis. L’été indien s’installe avec des journées chaudes (27°) et des nuits très fraîches

(4-5°).

L’essentiel de la récolte, de très beaux lots sont ramassés en deux ou trois tries après

le 15 octobre.

L’histoire finit bien, même si les rendements, une fois de plus, sont lilliputiens, (aux

alentours de 12hl/ha). La présence des fameuses drosophiles et les tries négatives

drastiques que cela a engendré n’y est, entre autres, pas étrangère.

2014 sera donc un millésime rare, dans tous les sens du terme.

La fraîcheur du début de l’été et le rythme lent de la maturité lui ont donné une énergie

bien particulière.

Les vendanges en deux temps ont engendré des styles très différents et permis des

assemblages d’une formidable complémentarité.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, sous son caractère spontané, fringant, plein d’allant, le

2014 dévoile une puissance et une complexité, d’une rare élégance et sera un millésime

de grande garde.

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CHÂ T E AU GU I R AUDGrand Cru Classé en 1855, SauternesXavier PLanty - Directeur

2014, un millésime attendu

Des températures douces en début d’année ont entraîné une floraison précoce suivie

d’un printemps et d’un été très frais. Fin août a ensuite affiché un soleil radieux et marqué

le début d’un magnifique été indien, véritable sauveur de ce millésime. Le scénario de

vendanges s’est ensuite déroulé de manière optimale en 4 tries du 17 septembre au 29

octobre.

Côté volume, il faudra se contenter d’une demi-récolte, environ 5000 caisses.

2014, 4ème millésime certifié AB de la propriété, porte la signature « Château Guiraud » :

fraîcheur, tension, équilibre et pureté aromatique.

CARNET DE VENDANGES

Dates de vendanges pour le G de Château Guiraud :

2 au 22 septembre 2014

Dates de vendanges pour nos Sauternes

1ère trie : 17 au 22 septembre

2ème trie : 1er au 7 octobre

3ème trie : 15 au 24 octobre

4ème : 27 au 29 octobre

Acabailles : 30 octobre

Production : environ 50 000 blles

Rendement : environ 9 hl/ha

28 août : Vendanges 2014, une rentrée excitante

Après trois semaines d’absence dont deux injoignable, c’est avec beaucoup d’envie

que je suis allé avec Luc (chef de culture) dans les vignes ce matin.

2014

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CHÂ T E AU GU I R AUD

Excitant, très excitant ! C’est le moins que l’on puisse dire !

J’avais pensé que le froid du mois d’août nous retarderait, nous avions dix jours d’avance

à la floraison mais nous vendangerons les secs à une date normale. Il s’agit donc d’une

maturité assez longue dans la fraîcheur des nuits et un soleil qui persiste depuis trois

jours.

Je pense que les vendanges commenceront pour le G de Château Guiraud ce jeudi 4

ou lundi 8 septembre.

Je suis rentré totalement dans mon scénario de vendanges, à suivre selon la météo bien

sûr !

A bientôt,

22 septembre : Qui peut se plaindre ?

Y aura-t-il des esprits chagrins pour remettre en cause nos vendanges ?

Tout est au top, je parle des vins secs ramassés au pic de leur maturité, dans des

conditions de beau temps incroyable.

Trop chaud diront certains, tant mieux ! L’année a été assez fraîche comme cela. Il y

a du fruit, de la puissance, de l’acidité, les fermentations sont franches, à leur rythme.

Parlons des Sauternes : brouillard épais hier matin, rosée abondante ce matin, 8

millimètres de pluie la semaine dernière et des nuits chaudes comme le champignon

les aime.

Nous finissons la première trie aujourd’hui : trie de nettoyage effectuée dans de parfaites

conditions, quelques foyers à jeter, des graines touchées par les oiseaux ou les tracteurs.

Tout est parfait pour une suite que les prévisions météo rendent excitante.

2014. . .

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29 octobre : Une fin de vendange sublime !

La troisième trie s’annonce exceptionnelle : après une pause de quelques jours pour

nos vendangeurs, notre micro-climat sauternais a fonctionné à merveille.

La recette idéale pour des raisins botrytisés à souhait : beaucoup de brouillard le matin,

suivi de fortes températures dans la journée, sublimées par un joli vent d’Est / Sud-Est.

Les raisins ramassés atteignent actuellement leur potentiel idéal avec une pourriture

noble superbe et rapide. Cette semaine est celle du Grand Vin !

Toutes les conditions sont donc réunies pour terminer en beauté ces vendanges et

promettre un millésime de qualité, tout en savourant les prolongations d’un automne

doux et chaud.

19 novembre : Dégustation à la barrique

Citron, menthe, écorce de litchi, fruits exotiques, thé noir, fraîcheur... Les premières

impressions sont enthousiastes !

Janvier 2015

2014CHÂ T E AU GU I R AUD. . .

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V I GNOBL E S LORGE R I L Languedoc RoussillonMiren de Lorgeril - Propriétaire

Millésime 2014 : la sélection et la vigilance nous ont permis un très beau millésimeen Languedoc-Roussillon L’altitude, l’exposition, la pente, éléments structurants du climat, ont, compte tenu des contraintes climatiques, plus que jamais façonné le millésime 2014.

Chacune de nos zones de productions a eu, d’Ouest en Est , des conditions différentes, tout au long de l’année et chacune d’elles, du Cabardès au Roussillon, en passant par le Minervois et le duo Saint Chinian / Faugères du Moulin de Ciffre, a demandé réflexion et adaptation.

Alors que la moyenne nationale de janvier à septembre a atteint 14,22°C en France, deuxième valeur la plus élevée depuis 1946, une fois encore, le fil conducteur des Domaines LORGERIL, qui pour garantir la fraîcheur de leurs vins privilégient l’implantation sur les terroirs d’altitude des différentes appellations du Languedoc Roussillon, trouve crédit, tant ces zones ont été privilégiées et ont une nouvelle fois tiré profit des conditions de ce millésime 2014.

Retour sur les conditions générales • Un début d’année battant des records de douceur, figurant parmi les 3 années les plus chaudes depuis les 20 dernières années.• Puis à partir de février / mars, des pluies vont distinguer les différentes zones de production régionales. - pluies régulières sur l’Ouest Languedoc et les zones d’altitude (Cabardès, Minervois), - pluies rares sur l’Est du Languedoc (50 à 60% de déficit hydrique). - manque d’eau habituel en Roussillon auquel les vignes sont plus habituées • En juin belle floraison partout. • Eté : un été humide et tiède entraine de fortes pressions de mildiou qui nécessite une vigilance constante. • Septembre et octobre beaux, ensoleillés et chauds. On retiendra l’épisode de très fortes pluies, remarquable voire exceptionnel fin septembre, sur l’Est Languedoc au moment des équinoxes, 48h avant la fin des vendanges.

2014

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Climat et Vendange par Domaines OUEST LANGUEDOC- Château de Pennautier et de Caunettes, Domaine de Garille : AOC CABARDESCette zone du Cabardès a été régulièrement arrosée, toute l’année, par petites touches.

La grêle du 6 juillet, très violente autour de Carcassonne, atteint 25% de notre vignoble qui subit des pertes allant de 50 à 70%, principalement sur nos vignobles de chardonnay. La récolte sera réduite mais belle et fraîche sur ce cépage.

Dates de vendanges classiques du 10 septembre, pour les chardonnays, au 23 octobre, pour les cabernets.

Sur l’ensemble des cépages rouges, un équilibre judicieux entre patience et vigilance, la sélection et les choix de récolte ont permis d’optimiser les qualités.*Les syrahs cette année plus fragiles, ont demandé beaucoup de suivis puis de tris.*Les grenaches ont été tardifs mais très beaux.*Les cépages océaniques, merlot, cabernets sauvignon et franc étaient vraiment dans leurs éléments avec cette définition climatique et leur expression marquera vraiment ce millésime.

De grands et beaux vins ont été vinifiés, les vignobles d’altitude marquant une nouvelle fois leur différence.

Le nouveau chai Grand Vin du Château de Pennautier et les équipements de réception et de tri nous ont permis de vinifier dans d’excellentes conditions malgré ce contexte de météo instable.

Le travail des caves se poursuit. De belles perspectives pour nos Grands Vins : Montpeyre, Esprit de Pennautier et Les Collections d’Altitude.

Les vins rosés issus de ces cépages tant AOC qu’IGP, sont de couleurs légères rose pâle. La fraîcheur est présente, le fruit aussi. De belles perspectives une fois le froid hivernal passé, qui permettra une bonne clarification et un affinement de ces cuvées.

2014V I GNOBL E S LORGE R I L

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Rendement moyen AOC et IGP confondus : 46 hl/ha toutes couleurs confondues.

- Borie Blanche : AOC Minervois / AOC Minervois la LiviniereLe vignoble implanté sur les hauteurs de cette appellation, n’a pas subi de dégâts de grêles du 6/07 contrairement aux vignobles du bas Minervois qui ont énormément souffert jusqu’à perdre la quasi-totalité de leur production.

Malgré toute la pression environnante (climatique) nous avons réellement fait des choix opportuns de récolte et des vinifications respectueuses du potentiel des raisins. Tous les éléments ont été réunis sur ce petit secteur pour en faire un très beau millésime, fin et équilibré.

Les vendanges ont démarré par les syrahs le 22 septembre et se sont terminées le 10 octobre.

Ce vignoble est vraiment le bon élève de la classe des Vignobles LORGERIL, les mourvèdres ont donné de très belles qualités, ce millésime lui convenait, les syrahs jouent entre structure et finesse, épices et fruit.

Le rendement moyen est de 49 hl/ha ... du jamais vu sur ce vignoble ...

EST LANGUEDOC :- Château Moulin de CIFFRE : AOC Saint Chinian / AOC FaugèresEvénements marquants : le manque d’eau sur près de 7 mois, légèrement atténué par l’altitude mais induisant des raisins plus petits, pesant moins, une végétation que nous avons maintenue par des nutritions en foliaire.

Nous avons cependant attendu le seuil de qualité requis pour nos cuvées premiums en ajoutant une prise de risque en regard des forts épisodes de pluies que la zone a connus, sur la fin septembre et qui nous a demandés d’attendre encore afin que les vignes récupèrent et digèrent. Sur notre vignoble ces pluies n’ont heureusement représenté que 50 mm sachant qu’à quelques kilomètres, ce sont bien 200 mm, 300 mm et plus qui s’abattaient sur Lamallou les bains et les zones environnantes. Le Moulin de Ciffre et sa ceinture collinaire s’étalant en cirque, sont bien dans un microclimat.

2014V I GNOBL E S LORGE R I L

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Une décision risquée pour nos dernières entrées de mourvèdre et une parcelle de grenache mais qui nous a permis de vraiment faire passer un cap qualitatif et d’obtenir tant sur les schistes de Faugères que sur les galets de Saint Chinian des vins d’une concentration en couleur remarquable, d’une complexité, une densité bien enrobée, typique dans les deux appellations. Et qui déjà sortent du lot dans cette région, des dires de nos consultants.

Les vendanges ont démarré le 20/09 pour se terminer le 5/10

Le rendement moyen est très faible de 22.8 hl/ha, moitié moins que ce que l’appellation permet.

- Mas des Montagnes : AOC Côtes du Roussillon Villages Ces régions, habituellement très sèches l’été, ont bénéficié de pluies d’orage régulières qui ont assuré une belle croissance des baies, permettant un millésime sur le fruit et gourmand.

Les gros épisodes qui ont entraîné des inondations sont heureusement arrivés après les récoltes.

Février 2015

2014V I GNOBL E S LORGE R I L

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CHÂ T E AU D E CARAGU I L H E SCorbièresEtienne Besancenot - Directeur Technique

D’année en année, nous essayons d’acquérir un minimum d’expérience sur Caraguilhes

mais à quoi peut-elle servir puisque chaque millésime est une surprise, chaque

millésime détient ses caractéristiques qu’il faut savoir comprendre et déchiffrer ? Nous

avons réalisé en 2014 à quoi pouvait servir ce petit (mais précieux) historique que nous

construisons sur le domaine : à nous adapter ! Nous réalisons que notre travail est fait

essentiellement d’adaptation vis-à-vis du contexte de l’année. Nous ne pouvons édifier

de grandes règles à suivre impérativement pour chaque millésime …

Avec un mois d’avril pluvieux après un hiver très sec, le millésime 2014 commence très

bien pour l’éclosion des bourgeons. Le millésime semble précoce, cela ressemble à

2011… nous nous préparons pour revivre ce millésime intense.

Puis mai, toujours un peu humide, est très frais, et la végétation reprend un peu de retard,

nous perdons un peu l’avance que nous avions sur 2013. Cela ressemble finalement à

2012…

Juin, qui voit cette année une jolie floraison des grenaches, est chaud et sec notamment

autour du solstice. Les conditions de floraison sont bonnes sous un climat que nous

connaissons bien. Finalement ce millésime 2014 s’orienterait plutôt vers un millésime

du type 2009 ou 2010… Nous ne ferons donc pas d’effeuillages trop sévères sur syrah,

mourvèdre et grenache.

Mais l’été s’installe, et nous avons les mois de juillet et août parmi les plus frais des 50

dernières années, et là, où allons nous finalement ?… C’est là que le millésime 2014

commence à se dessiner avec un trait de plus en plus net. La végétation et l’évolution des

raisins ralentissent, va-t-on retrouver un millésime 2013 d’une tardiveté exceptionnelle ?

Nous suivons donc cette maturation avec soin. Finalement, nous effeuillons certaines

syrah et grenache et tous les mourvèdres qui demandent un ensoleillement maximum

pour mûrir. L’effeuillage nous permet aussi de prévenir la pourriture grise ou pourriture

acide. Les raisins évoluent lentement mais sereinement…

2014

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Finalement les vendanges débutent avec les blancs à des dates habituelles entre le

10 et le 15 septembre (hormis le grenache blanc que nous ramassons toujours fin

septembre ou début octobre) et les rouges entre le 20 septembre et le 10 octobre. Nous

avions dit l’an dernier que le millésime 2013 était un millésime pédagogique et qu’il

devait nous servir pour mieux appréhender la suite. Cela a été le cas. Nous avons pris

l’option cette année d’éviter toute surmaturité inutile. Trop attendre ne sert à rien surtout

quand le temps est trop humide ou trop sec. Mais il faut savoir attendre… c’est pour

cela que nous avons stoppé les vendanges une semaine entre le 20 et le 27 septembre.

Ce n’était pas assez mûr…

Tout est là ! Choisir le bon moment, et cela ne se fait pas toujours de manière très

scientifique, c’est souvent un ressenti.

Par cette approche, nous avons récolté un millésime 2014 frais, franc et coloré. Nous

« perdons » entre 1% et 1.5% d’alcool dans nos vins avec des matières mûres et

franches… l’été frais a donc assuré des maturités lentes et sûres, ce que nous espérons

chaque année. Ce millésime est finalement très intéressant avec des Corbières et des

Boutenac d’une belle intensité, d’une séduisante fraîcheur et d’une étonnante franchise.

2014 apporte donc encore une pierre essentielle à la construction de notre historique

sur Caraguilhes.

13 février 2015

2014CHÂ T E AU D E CARAGU I L H E S

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CHÂ T E AU L AUZAD E Côtes de ProvenceNicolas Perolini - Directeur d’exploitation

Après un hiver doux, le printemps est arrivé à l’heure. La floraison s’est passée dans

des conditions idéales, quasiment pas de coulure, ce qui est extraordinaire et d’autant

plus appréciable avec le grenache, cépage très sensible, et majoritaire sur la propriété.

De ce fait, les vendanges s’annonçaient très bien. Comme il ne faut pas crier victoire.

Un autre ennemi ne rode jamais très loin. Cet ennemi, c’est la grêle, pouvant frapper

n’importe quand. Nous avons échappé au pire début juillet. Un orage anodin qui d’un

coup fait résonner les tuiles, on regarde dehors et là, les minutes paraissent des heures...

Heureusement plus de peur que de mal.

L’été était accompagné d’orages bénéfiques pour la vigne, spécialement ceux de fin

août, pouvant apporter un gain considérable sur les volumes.

Les diverses améliorations au chai achevées, il ne manquait plus que les raisins.

Les premières bennes sont rentrées le 5 septembre, pour se poursuivre jusqu’à la fin

octobre. Jamais nous n’avions pu aller aussi loin dans la sélection parcellaire, une

vingtaine, idéal pour encore mieux connaître la propriété et affiner nos assemblages.

Le résultat est là, un ensemble homogène de très bonne qualité, on recommencera

promis !

30 janvier 2015

2014

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DOMA I N E D E L A B ÉGUDE BandolGuillaume Tari - Propriétaire

Ce millésime 2014 fut « spécial ». Nous y avons cru jusqu’au début du mois de septembre.

Les dernières semaines de l’été 2014, qui n’en fut pas vraiment un, « comme à l’habitude »,

nous ont forcés à improviser une stratégie de récolte en pleine maturation phénolique à

partir de mi-septembre.

Des maturités très anarchiques selon les cépages et les parcelles. Il a ainsi fallu faire

un compromis entre ce que la Terre allait nous offrir et ce que le Ciel était sur le point

de nous envoyer.

A la Bégude, récolter un raisin pas mûr le rend inexploitable, le mourvèdre en première

ligne pour nos rouges comme pour nos rosés. Le laisser sur pied ne présageait rien

de bon car l’automne était déjà là pour rappeler à la vigne la fin de son cycle. La pluie

diluvienne tombée sur le vignoble le 13 septembre a fait exploser des baies déjà gorgées

d’eau de l’orage rédempteur survenu 3 jours avant.

Choisir, trier, sélectionner encore plus qu´à l´accoutumée pour ne garder que le meilleur.

Nous avons terminé la vendange 2014 le 12 octobre.

Il est juste de constater que ces dernières récoltes sont indépendantes et ne font pas

partie d´un cycle comme cela avait été pour 2009, 2010 et 2011 qui par leur exceptionnelle

richesse, un peu comme les « trente glorieuses » nous avait permis de qualifier ce cycle

de « solaire ». Puissants, charnus et séveux, il y avait un lien entre eux.

A contrario, les millésimes 2012, 2013 et ce dernier 2014 ont chacun leur teinte. Le

rosé 2014 de la Bégude s’annonce léger, fringant, doté d´une bonne trame acide et

d´arômes plutôt subtils.

Malgré une acidité encore mordante, les dégustations des rosés sur cuve sont

prometteuses et il semble que nos efforts nous aient permis de « tirer notre épingle ». Il

est difficile de juger un vin rosé doté d´une part de mourvèdre aussi importante (entre

2014

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42

DOMA I N E D E L A B ÉGUDE

70 et 80%) lors de sa mise en bouteille qui remue, brusque et dérange le vin. Il faudra

être patient et le laisser trouver sa place dans la bouteille.

Les éléments naturels restent imprévisibles et incontrôlables.

Le métier de vigneron retrouve ainsi son sens premier : s’adapter avec humilité et bon

sens pour produire le meilleur vin possible malgré les aléas.

Février 2015

2014. . .

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M I L L É S I M E 2 0 1 4 EN BOURGOGNEBureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne

Millésime 2014 : en Bourgogne, il a tout d’un grand

Ce nouveau millésime s’annonce comme très bon et les volumes sont là, même s’ils ne combleront pas totalement le manque de stock. Après une nouvelle année météo surprenante, septembre, fidèle à sa réputation, a pleinement joué son rôle. Les raisins récoltés honorent déjà de belles promesses, avec de très jolis équilibres et des couleurs intenses. Les volumes définitifs seront connus début 2015. Néanmoins, les premières estimations marquent le retour à la normale pour beaucoup, malgré des disparités suivant les secteurs.

Au printemps, le millésime 2014 s’annonce précoce. Les conditions climatiques chaudes et sèches profitent à la vigne. Elles laissent espérer une récolte abondante et préservent la vigne du point vue sanitaire. Toutefois, le potentiel de récolte se trouve affecté par quelques phénomènes de coulure (non transformation des fleurs en fruits).

Le 28 juin, la Bourgogne est touchée par un violent orage de grêle. Les dégâts sont parfois considérables, en particulier sur certaines appellations de la Côte de Beaune et dans le secteur de Lugny. Ces vignobles, souvent impactés pour la deuxième ou troisième année consécutive, voient leurs espoirs de bons rendements s’envoler.

Avec l’été, le soleil semble parti vers d’autres contrées. L’avance acquise en début de cycle n’est plus d’actualité. Cependant, malgré la météo humide et fraîche, la maturation démarre sur un bon rythme fin août. Le soleil, accompagné du vent du Nord, revient dès les premiers jours de septembre. Ce sont des conditions idéales pour une maturationoptimale des raisins et le maintien d’un bel état sanitaire.

La Bourgogne, comme les autres vignobles, a connu quelques foyers de pourriture acide. Les parcelles de Pinot Noir concernées ont fait l’objet d’un tri rigoureux, à la vigne comme en cuverie. Ce phénomène ponctuel et localisé reste une exception dans une année globalement très saine.

Mi-septembre, les vendanges débutent sous le soleil et dans la bonne humeur. Les raisins mûrs, sains et aromatiques rejoignent les caves. Les cuvaisons se déroulent sans encombre et la fermentation alcoolique démarre spontanément. Le début de l’automne, très doux, permet aux fermentations malolactiques de s’enclencher rapidement.

Beaune, le 6 novembre 2014

2014

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MA I SON LOU I S J ADO TBourgogneFrédéric Barnier - Directeur Technique et Manuela Mouroux - Responsable marketing

L’autonome et l’hiver ont été particulièrement doux et arrosés et les très belles conditions

du mois de mars ont largement favorisé un démarrage précoce et dynamique de la

vigne.

En ce début de cycle, le millésime s’annonce précoce. Le temps se maintient au sec et

les quelques gelées tardives de mars et d’avril ne font que très peu de dégâts.

Le printemps prend des couleurs d’été et ces premiers mois de la saison viticole nous

permettent de travailler nos sols et nos plants avec précision.

L’ensoleillement est intense et la fleur s’annonce elle aussi précoce en ce début du mois

de juin.

Elle passe très vite partout, du Nord au Sud de la Bourgogne. Le chardonnay, sensible

à ces conditions très sèches et chaudes, souffre un peu et on observe de nombreuses

baies millerandées.

Les maladies cryptogamiques sont aisément maitrisées à la veille de l’été.

Fin juin (le 28 après midi), un intense orage de grêle s’abat sur plusieurs vignobles

en particulier dans le mâconnais (Lugny, Plottes, Vergisson) et en Côte d’Or (Beaune,

Pommard, Volnay, Chambolle-Musigny, Vosne-Romanée).

Nos vignes de Beaune et de Pommard sont les plus touchées.

L’été reste assez perturbé avec de forts cumuls d’eau en août. La véraison démarre fin

juillet et le cycle ralentit annonçant des vendanges à début septembre.

Septembre arrive et le temps passe au sec, avec pendant quelques jours, le vent du

Nord bienvenu qui assainit les grappes. La belle lumière de cette fin d’été accélère la

maturation des raisins.

Nous commençons les vendanges le 11 septembre par nos blancs qui ont grandement

profité de cette première quinzaine de septembre.

Presque tous les vignobles du Chablisien au Beaujolais vendangent au même moment.

La coupe est rapide et intense car le beau temps se maintient tout au long du mois.

2014

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MA I SON LOU I S J ADO T 2014Les Hautes Côtes en léger décalage de deux semaines sont magnifiques, une belle

récolte en quantité et très saine.

L’équilibre des blancs est très intéressant avec de belles acidités et une densité

prometteuse. Les fermentations sont rapides et les nez purs.

La robe des rouges est intense. Il y a une certaine tendresse des tannins en ce début

d’élevage et nous devrons attendre les fermentations malolactiques pour confirmer une

belle qualité qui s’annonce. La Côte de Nuits est superbe, les robes profondes et le fruit

généreux.

Février 2015

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