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Un livre blanc sur le rôle des systèmes d'information géographique dans la gestion de crise. Auteur : Didier ROBERT, 2011
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Crise et géographie
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« Il semble que l’on atteigne un degré de complexité dans la gestion des sociétés humaines
propre à faire douter de la possibilité même d’une gestion stratégique d’une crise » (Patrick
Lagadec, 1991).
Une crise est un évènement important qui engendre une mobilisation inhabituelle de
moyens, confronte des individus avec des situations nouvelles pour eux et implique des
prises de décision rapides et engageantes pour la vie même des personnes confrontées
à l’évènement. Par son ampleur, une crise amène souvent à voir intervenir des acteurs
extérieurs, parce que ne connaissant pas le terrain local, et qui ne sont pas toujours
habitués à échanger de l’information entre eux, notamment de l’information géographique.
Mineure ou majeure, une crise est un phénomène éminemment géographique. Elle est
localisée et peut avoir une dynamique spatiale de diffusion par contamination ou propagation.
Même strictement localisée, elle engendre une dynamique spatiale dans le sens où des flux
d’entrée (acheminement de moyens) et de sortie (évacuation) sont le plus souvent induits.
Hormis l’idée de diffusion, l’expression « théâtre des opérations » symbolise d’ailleurs assez
bien cela : des personnages entrent et sortent, d’autres sont spectateurs (mais ils financent,
encouragent, voir critiquent) et la pièce se joue en plusieurs actes.
De fait, une crise s’analyse en trois parties : l’avant qui recouvre la phase de préparation et
de prévision, le pendant qui concerne la gestion opérationnelle de l’évènement et l’après
qui porte sur l’accumulation de connaissances et de capacités d’analyses nouvelles.
Ces trois parties sont intimement liées voire imbriquées. Tout d’abord parce qu’il y a une
logique systémique de rétroaction : l’analyse (après) va servir à améliorer les prévisions et
la préparation (avant). Mais aussi parce qu’au sein même d’une crise, des cycles courts
vont se réaliser : les premières analyses doivent susciter une préparation aux séquences
suivantes de l’évènement afin d’éviter une réaction en chaîne et permettre de reprendre
progressivement la maîtrise de l’évènement. L’information géographique, sa maîtrise, son
utilisation, joue un rôle précis à chacune de ces étapes.
Par Didier ROBERT,Directeur Général Adjoint de GeoConcept
Crise et géographie ........................................................................... 3
Avant : un système d’information en place ..................................... 5
Pendant : connaissance et partage de l’information
géographique......................................................................................7
Après : une logique systémique ....................................................... 8
Les défis de la géographique de la gestion de crise.....................10
Agenda
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La phase amont correspond à la phase de prévision et de préparation. La dimension
géographique intervient dans ces deux domaines.
La prévision est un domaine spécifique
visant à préciser le type de risques
pouvant survenir et à donner des
probabilités d’occurrence. Il est évident
que certains territoires sont plus exposés
à certains types de risques. Incidents
chimiques, feux de forêts, tremblements
de terre, ouragans… : l’analyse
géographique des évènements passés
et/ou des conditions actuelles permet d’identifier les zones à risques. L’analyse
géographique permet aussi de qualifier ces risques en simulant leur impact. Il s’agit ici
de tenir compte du terrain sur lequel ils vont s’exercer : foyer urbain dense, difficultés
d’accès ou d’évacuation… Il s’agit aussi de simuler l’extension géographique initiale et
la diffusion spatiale des phénomènes. Ceci contribue à un véritable chiffrage du risque
dont la connaissance précède la phase de préparation. Cette analyse est d’autant plus
facile que le passé – l’Expérience – est grande. Se préparer à l’imprévisible est bien
plus difficile et moins mobilisateur, politiquement, socialement et économiquement.
La préparation est un domaine très différent qui consiste à penser les enchainements
d’actions à prendre, les ressources à mobiliser et à établir l’infrastructure matérielle et
immatérielle qui permettra de gérer au mieux une crise.
Pour ce qui concerne la géographie, deux types d’actions peuvent être dissociées :
■ Les actions visant à assurer la maîtrise préalable du terrain
Les actions visant à assurer la maîtrise préalable du terrain, telles que la collecte
d’informations spécifiques (localisation des hydrants, contraintes d’accessibilité…),
le dimensionnement et la localisation des moyens se rattachant à ces actions,
prennent tout leur sens dans le cas d’évènements prévus (manifestations politiques,
évènements sportifs ou culturels, visites officielles…).
Avant : un système d’information en place
Avant : un système d’information en place
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■ Les actions de préparation à l’imprévisible
Il s’agit notamment de se préparer à collecter, échanger et diffuser l’information
géographique qui sera nécessaire (cartes des réseaux, du relief, des industries,
des lieux publics, des couloirs aériens, des limites administratives, des prédictions
d’extension…) pour gérer les catastrophes naturelles, les accidents technologiques,
les troubles sociaux ou tout évènement exceptionnel sur le territoire. La connaissance
des informations géographiques disponibles et accessibles – notamment via des
métadonnées – et la capacité de création rapide d’infrastructures d’interopérabilité
sont des enjeux majeurs à ce niveau.
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Durant la crise, une géographie se met en place avec ses éléments, voulus ou
imposés par la crise : bases arrières, bases avancées, périmètre d’évacuation, couloir
de propagation, mobilisation de ressources localisées, identification de vecteurs
de transport (personnes, informations, marchandises...), voies de communication
privilégiées…
Toutes ces informations doivent pouvoir être utilisées, voire créées, en temps réel. Elles
alimentent en continu les prises de décision. Elles rendent possibles et optimisent les
actions opérationnelles, à condition que les systèmes opérants puissent accéder à
ces informations et que ces informations soient de qualité suffisante.
En résumé, une bonne intégration de l’information géographique présente trois
bénéfices majeurs lors d’une crise :
■ L’augmentation de la qualité des décisions : connaître rapidement
l’étendue réelle et potentielle des problèmes, la localisation des moyens et l’état des
voies d’acheminement, permet de prendre rapidement les meilleures décisions.
■ L’augmentation de la capacité de mobilisation des moyens : il s’agit notamment de faire intervenir – rapidement – des organisations qui, faute
d’informations n’auraient peut-être même pas pu le faire sans cela. C’est par exemple
le cas pour l’acheminement de produits alimentaires ou d’équipes médicales.
■ L’augmentation de l’efficacité des actions : affecter des moyens –
toujours limités – là où ils sont les plus utiles et les guider dans leur acheminement
permet par exemple de limiter la propagation des crises ou encore de réduire les
délais d’intervention, facteur si décisif dans ces moments.
Pendant : connaissance et partage de l’information géographique
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L’après crise joue un rôle plus important qu’on ne le pense souvent car il permet de
faire évoluer les pensées, les systèmes ou moyens et les modes opératoires. L’exercice
n’est pas évident car l’identification des causes profondes et des enchaînements
réels nécessitent là aussi une information suffisante et de qualité, ainsi qu’une bonne
capacité d’analyse. A défaut, l’information peut être recréée par l’observation a
posteriori (témoignages, dégâts, parcours…).
Très concrètement, il s’agit par exemple de déterminer quelle information géographique
était absente, difficilement accessible ou compréhensible, erronée… et de mettre
en place de nouveaux cadres permettant à l’avenir de supprimer les problèmes
rencontrés. Cette analyse peut aussi entraîner des réflexions plus radicales comme
celles relatives à la répartition des rôles et des responsabilités en cas de crise avec,
parfois, un redécoupage des territoires d’action.
L’après concerne aussi l’analyse d’une nouvelle réalité géographique dont certains
aspects peuvent apparaître négatifs, tel que le déplacement de personnes dans des
zones non sécurisées ou le stockage de rejets industriels dans des zones où ils seront
finalement plus difficiles à traiter voir occasionnant d’autres risques. Le retour à une
situation durable implique parfois de repenser la géographie des lieux de façon à partir
de l’état présent et des enseignements de la crise.
Après : une logique systémique
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Prévision
Identification des lieux à risque,
simulation d’évènements
Préparation
Localisation et précision des
moyens à mettre en place,
création de l’infrastructure
géographique à mobiliser
Décision
Choix de positionnement et
d’engagement des moyens,
délimitation des zones
d’intervention et d’évacuation
Avant
Pendant la crise
Après
Retour d’expérience
Analyse des conséquences des
situations tactiques passées,
simulation de modification du
scénario, identification des
informations géographiques
indispensables
Opération
Transmission des informations
aux acteurs du terrain, navigation
et suivi des moyens engagés,
recueil des informations
localisées
Rétablissement
Définition des priorités de
reconstruction : réseaux,
infrastructures vitales, habitat…
Modifications des paysages
géographiques pour limiter les
risques futurs et repositionnement
des moyens de secours
Principales interventions de la géographie dans les phases d’une crise
© Géographie et gestion de crise, Didier ROBERT
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En conclusion, il est aisé de rappeler les trois principaux défis de l’association entre
géographie et gestion de crise.
■ Le premier défi est celui de l’interopérabilité. Les nouvelles technologies
rendent possible la création de systèmes interopérants et proposant la diffusion
d’informations géographiques à une large échelle. Au-delà de l’information, elles
peuvent même proposer l’accès à de véritables services géographiques (portail de
visualisation dédié, calculs d’itinéraires actualisés, outils de simulation en temps
réel…).
■ Une fois connectés, systèmes et acteurs doivent pouvoir échanger et hiérarchiser
l’information. Il s’agit ici de créer de l’information commune et de partager des analyses
puis des décisions. Au-delà de l’interopérabilité, le défi de l’échange et de la
hiérarchie est davantage celui du sens donné à l’information géographique : quelle
information est importante ? pour qui ? Les questions concrètes sont ici par exemple
relatives à l’existence de métadonnées qualifiant les informations et permettant
d’établir des hiérarchies dans les infrastructures d’information géographique : quel
Les défis de la géographie de la gestion de crise
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est le référentiel de base ? quel est le niveau actuel de connaissance du terrain ? sur
quelle dimension doit-il être enrichi en priorité ?... Il s’agit aussi, dans l’échange, de
diriger et mettre en avant les informations géographiques là où elles seront les plus
utiles. Un chef de groupe local n’a par exemple pas les mêmes besoins qu’un centre
de commandement.
■ Le troisième défi est celui de l’intelligence. Il s’agit de pouvoir déployer des
systèmes suffisamment experts et apprenants pour être en mesure de soutenir
efficacement les phases de décision. La difficulté est grande car les expertises requises
sont multiples : ingénieur nucléaire pour mesurer le risque sur la santé, météorologue
pour prédire la propagation du risque, force de l’ordre pour déterminer les capacités
d’évacuation des réseaux… Il s’agit d’intégrer la dimension géographique au sein de
multiples points de vue et techniques d’analyse.
Par Didier ROBERT,Directeur Général Adjoint de GeoConcept.
Geoptimisation & Gestion de crise Dans une situation d’urgence, il faut prendre la bonne décision et intervenir dans les
meilleurs délais. Le recours à l’information géographique permet de mieux gérer les crises :
avant (connaître le territoire et identifier les zones à risques), pendant (dominer la situation
de crise et optimiser les ressources) et après (anticiper les risques futurs et construire
les plans d’actions). GeoConcept met la géoptimisation au service de la prévision, de la
prévention, de la décision et de l’opération et développe des applications métiers intégrant
des composants technologiques dédiés aux différentes problématiques de la gestion de
crise.
Depuis 20 ans, GeoConcept crée et déploie des solutions d’optimisation de la dimension
géographique des entreprises et organisations.
Les solutions de GeoConcept ont séduit plus de 10 000 clients dans des secteurs d’activité
très variés : Point P, Lyreco, Dell China, Système U, Société Générale, IMS Health, Berner,
Mairie d’Osaka, Services Industriels de Genève, Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris,
Darty, Pizza Hut, PSA Peugeot Citroën, BMW, L’Oréal, Orange…
Contactez-nous pour une présentation de cas concrets d’implémentation de solutions de
géoptimisation :
www.geoconcept.com
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