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ASSOCIATION OF THE THREE LEADING EUROPEAN ECONOMIC INSTITUTES www.ifo.de www.insee.fr www.istat.it Le PIB de la zone euro aurait augmenté de 0,4 % au quatrième trimestre 2016 et continuerait de croître sur ce rythme au premier semestre 2017. L’activité économique serait soutenue par une croissance solide de la consommation privée et des dépenses publiques. La bonne orientation du marché du travail ainsi qu’une nouvelle hausse des salaires nominaux stimuleraient le revenu disponible, alors qu’un regain d’inflation éroderait modérément le pouvoir d’achat. De plus, l’investissement serait un peu plus dynamique, grâce à des conditions de financement encore favorables. Par ailleurs la reprise de l’économie mondiale, dans les pays avancés comme dans les pays émergents, stimulerait la demande extérieure. Stimuli extérieurs positifs Au troisième trimestre 2016, l’économie mondiale a progressé à son rythme le plus rapide depuis plusieurs trimestres. Parmi les pays développés, la croissance des États-Unis été la plus vive. Des impulsions budgétaires au Japon, en Chine et en Inde, ainsi que l’arrêt de la contraction économique en Russie ont également favorisé la tendance globalement positive. D’ici mi-2017, le commerce extérieur net devrait moins peser sur la croissance de la zone euro qu’en 2016, car un regain de demande en provenance des États-Unis et des pays émergents stimulerait les exportations. Croissance modérée de l’activité Jusqu’à présent, l’économie de la zone euro a résisté aux incertitudes politiques élevées résultant des référendums au Royaume-Uni et en Italie. Après un ralentissement au deuxième trimestre 2016 (+0,3 % après +0,5 % au premier trimestre), le PIB de la zone euro a continué d’augmenter modérément au troisième trimestre (+0,3 %). Principalement, la production industrielle a continué de croître de 0,4 % aux deuxième et troisième trimestres 2016. La consommation, tant privée que publique, a été le principal moteur de l’activité au troisième trimestre, malgré une croissance plutôt faible (+0,3 % pour la consommation privée après +0,2 % au trimestre précédent). L’investissement a presque calé au troisième trimestre 2016 (+0,2 % après +1,2 %). De plus, le commerce extérieur a été terne et n’a pas significativement contribué à la croissance du PIB. Au quatrième trimestre 2016, la production industrielle aurait continué de croître, quoiqu’un peu plus modérément qu’au troisième trimestre (+0,3 %). Ensuite, sa croissance se redresserait légèrement (+0,4 % aux premier et deuxième trimestres 2017). La consommation privée aurait modérément accéléré au quatrième trimestre 2016 (+0,4 %) et garderait ce rythme jusque mi-2017. Ce dynamisme serait cohérent avec l’augmentation de la confiance des ménages dans les dernières enquêtes de conjoncture. Pour le premier semestre 2017, une hausse de l’emploi continuerait de stimuler la consommation des ménages via leur revenu disponible. La hausse des salaires nominaux serait elle aussi dynamique. Un regain d’inflation jusqu’à l’horizon de prévision entamerait un peu les revenus réels, sans empêcher une hausse du pouvoir d’achat. Les dépenses publiques conserveraient leur tendance actuelle. TABLE 1 | Prévisions FIGURE 1 | Indice de Production Industrielle en zone euro CVS-CJO De plus, la formation brute de capital fixe accélérerait ; tant l’investissement des ménages que celui des entreprises seraient soutenus. Avec la hausse des permis de construire, l’investissement des ménages se renforcerait après avoir calé au troisième trimestre. Il serait vigoureux en particulier en Allemagne, en France 11 janvier 2017 Un peu plus vite

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Le PIB de la zone euro aurait augmenté de 0,4 % au quatrième trimestre 2016 et continuerait de croître sur ce rythme au premier semestre 2017. L’activité économique serait soutenue par une croissance solide de la consommation privée et des dépenses publiques. La bonne orientation du marché du travail ainsi qu’une nouvelle hausse des salaires nominaux stimuleraient le revenu disponible, alors qu’un regain d’inflation éroderait modérément le pouvoir d’achat. De plus, l’investissement serait un peu plus dynamique, grâce à des conditions de financement encore favorables. Par ailleurs la reprise de l’économie mondiale, dans les pays avancés comme dans les pays émergents, stimulerait la demande extérieure.

Stimuli extérieurs positifs Au troisième trimestre 2016, l’économie mondiale a progressé à son rythme le plus rapide depuis plusieurs trimestres. Parmi les pays développés, la croissance des États-Unis été la plus vive. Des impulsions budgétaires au Japon, en Chine et en Inde, ainsi que l’arrêt de la contraction économique en Russie ont également favorisé la tendance globalement positive. D’ici mi-2017, le commerce extérieur net devrait moins peser sur la croissance de la zone euro qu’en 2016, car un regain de demande en provenance des États-Unis et des pays émergents stimulerait les exportations.

Croissance modérée de l’activité Jusqu’à présent, l’économie de la zone euro a résisté aux incertitudes politiques élevées résultant des référendums au Royaume-Uni et en Italie. Après un ralentissement au deuxième trimestre 2016 (+0,3 % après +0,5 % au premier trimestre), le PIB de la zone euro a continué d’augmenter modérément au troisième trimestre (+0,3 %). Principalement, la production industrielle a continué de croître de 0,4 % aux deuxième et troisième trimestres 2016. La consommation, tant privée que publique, a été le principal moteur de l’activité au troisième trimestre, malgré une croissance plutôt faible (+0,3 % pour la consommation privée après +0,2 % au trimestre précédent). L’investissement a presque calé au troisième trimestre 2016 (+0,2 % après +1,2 %). De plus, le commerce extérieur a été terne et n’a pas significativement contribué à la croissance du PIB. Au quatrième trimestre 2016, la production industrielle aurait continué de croître, quoiqu’un peu plus modérément qu’au troisième trimestre (+0,3 %). Ensuite, sa croissance se redresserait légèrement (+0,4 % aux premier et deuxième trimestres 2017). La consommation privée aurait modérément accéléré au quatrième trimestre 2016 (+0,4 %) et garderait ce rythme jusque mi-2017. Ce dynamisme serait cohérent avec l’augmentation de la confiance des ménages dans les dernières enquêtes de conjoncture. Pour le premier semestre 2017, une hausse de l’emploi continuerait de stimuler la consommation des ménages via leur revenu

disponible. La hausse des salaires nominaux serait elle aussi dynamique. Un regain d’inflation jusqu’à l’horizon de prévision entamerait un peu les revenus réels, sans empêcher une hausse du pouvoir d’achat. Les dépenses publiques conserveraient leur tendance actuelle. TABLE 1 | Prévisions

FIGURE 1 | Indice de Production Industrielle en zone euro CVS-CJO

De plus, la formation brute de capital fixe accélérerait ; tant l’investissement des ménages que celui des entreprises seraient soutenus. Avec la hausse des permis de construire, l’investissement des ménages se renforcerait après avoir calé au troisième trimestre. Il serait vigoureux en particulier en Allemagne, en France

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et en Italie. De surcroît, les taux d’utilisation des capacités de production ont atteint au troisième trimestre 2016 leur plus haut niveau depuis huit ans. Ainsi, l’investissement des entreprises augmenterait solidement. La hausse prévue de la demande extérieure devrait aussi soutenir l’investissement. Les conditions de financement demeurent très favorables pour les ménages et les entreprises. Malgré la récente hausse des taux d’intérêt souverains, le niveau des taux d’intérêt privés resterait très bas. Après un troisième trimestre 2016 décevant (+0,2 %), l’investissement total accélérerait au quatrième trimestre 2016 (+0,7 %) et au premier trimestre 2017 (+0,8 %), avant de ralentir légèrement (+0,6 % au deuxième trimestre 2017). FIGURE 2 | Croissance du PIB en zone euro CVS-CJO

Au total, la reprise modérée de l’activité de la zone euro se poursuivrait. Le PIB aurait augmenté de 0,4 % au quatrième trimestre 2016 et conserverait ce rythme aux premier et deuxième trimestres 2017. Cette dynamique reposerait principalement sur une croissance robuste de la consommation privée et des dépenses publiques.

L’inflation se redresse L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a augmenté de 0,3 % (en glissement annuel) au troisième trimestre 2016, après une légère contraction au

deuxième trimestre (-0,1 %). À l’horizon de prévision, l’inflation augmenterait à +0,7 % au quatrième trimestre 2016 et +1,5 % aux premier et deuxième trimestres 2017. Ce mouvement provient de la composante énergétique qui n’est plus orientée à la baisse depuis que les prix du pétrole se stabilisent. La prévision d’inflation totale s’appuie sur l’hypothèse d’un cours du Brent stabilisé à 56 $ le baril et d’un taux de change fluctuant autour de 1,05 dollar pour un euro. À l’horizon de prévision, l’inflation sous-jacente continuerait d’augmenter sur un rythme similaire à celui de 2016, soit environ +0,9 % sur un an.

FIGURE 3 | Inflation en zone euro (IPCH) glissement annuel

Aléa L’incertitude politique demeure élevée, notamment s’agissant des décisions futures du prochain gouvernement américain, des questions quant aux conséquences du vote pro-Brexit et du référendum en Italie. Avec des élections en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, l’incertitude politique ne diminuerait pas. L’ensemble des événements cités pourrait freiner les décisions d’investissement des entreprises.

Note méthodologique

Cette publication trimestrielle est préparée conjointement par l’IFO (institut allemand), l’Insee (institut français) et l’Istat (institut italien). Les prévisions sont fondées sur un consensus issu de méthodes communes aux trois instituts, à partir de modèles économétriques de séries temporelles utilisant comme indicateurs annexes les enquêtes d’opinion auprès des entreprises produites par les instituts nationaux, Eurostat et la Commission européenne. Notre prévision commune à trois trimestres couvre la production industrielle de la zone euro, le PIB, la consommation, l’investissement, et l’inflation. Pour plus d’information par pays :

Ifo Konjunkturprognose, Ifo Stefan Lautenbacher +49 (0) 89 92 24 1265 Conjoncture in France, INSEE Jean-Cyprien Héam +33 (0) 1 41 17 57 57 (bureau de presse) Istat Roberto Iannaccone +39 06 46 73 64 09

Prochaine publication: 11 avril 2017 | Prochain horizon de prévision : T3 2017