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Les priorités de développement en tunisie

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Page 1: Les priorités de développement en tunisie
Page 2: Les priorités de développement en tunisie

Crédit PhotographiqueAmine Landolsi - justfotoit.blogspot.com/

Design

- anis ben ammar

Rapport élaboré par :Boutheina Ferchiou

Chahrazed Ben HamidaHaifa Khammari

Nawel AyadiSelim Ben Hassen

Supervisé pour le PNUD par :Mohamed El Mounir

Relecture assurée par :Chirine Ben Abdallah

Claire CabrolHamza Asshidi

Nadia Khammari

Page 3: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

1

RépondRe aux attentes des citoyens

Les priorités de déveLoppement en tunisievues par La société civiLe

RappoRt Final des conFéRences RégionalessuR la contRibution de la société civile

À la tRansition démocRatique

mars 2015

conférences réalisées conjointement avec

Page 4: Les priorités de développement en tunisie

2

Réussir la Transition : Les priorités du développement vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 3

Objectifs et Méthodologie 6

Le rôle des femmes dans la transition démocratique 12

Le rôle des jeunes dans la transition démocratique 18

L’emploi 24

La lutte contre la corruption 28

Les disparités régionales 32

L’environnement 38

La violence politique 44

La réforme du secteur de sécurité 48

Conclusion 52

Annexes 53

Page 5: Les priorités de développement en tunisie

Réussir la Transition : Les priorités du développement vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

INTRODUCTION

Dès les lendemains du 14 janvier 2011, la société civile tunisienne s’est mise à la tâche pour œuvrer à la construction d’une

Tunisie nouvelle, plus démocratique et plus juste. Avec l’appui des partenaires techniques et financiers et notamment du

Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), des projets et des activités variés ont vu le jour, dans des

domaines aussi divers que la citoyenneté, l’Etat de droit, les élections, le développement, les droits des femmes et la jeu-

nesse. Ce faisant, la société civile tunisienne a renforcé ses capacités en même temps qu’elle a montré sa volonté et sa

détermination à s’impliquer dans le champ public et à jouer le rôle d’acteur clé du développement politique et socio-écono-

mique du pays. Il lui reste désormais à consolider son expérience et à se professionnaliser davantage en vue de réussir

pleinement sa mission.

Aujourd’hui, avec l’adoption de la Constitution du 26 janvier 2014, la Tunisie a juridiquement consacré cette volonté et s’est

fermement engagée dans la voie de l’implication de la société civile dans les affaires publiques. En témoigne l’appel des

Constituants à un « régime démocratique et participatif » dans le préambule du texte constitutionnel ; en témoigne surtout

l’article 139 relatif au « pouvoir local », aux termes duquel « les collectivités locales adoptent les instruments de la démo-

cratie participative et les principes de la gouvernance ouverte afin d’assurer la plus large participation des citoyens et de la

société civile dans la préparation de projets de développement et d’aménagement du territoire et le suivi de leur

exécution ».

Penser les enjeux du développement et participer à leur déploiement suppose, pour la société civile, d’être en mesure de

dresser un état des lieux de l’existant et de formuler les recommandations relatives aux thématiques jugées comme priori-

taires. C’est précisément à l’atteinte de cet objectif que s’est attelée la présente initiative du Programme des Nations Unies

pour le Développement, en organisant 16 conférences régionales entre le 22 novembre et le 23 décembre 2013 dont le but

fut d’écouter et d’accompagner la société civile dans ses efforts de diagnostic et de propositions en matière de

développement.

Dans le même temps, la richesse des discussions et des débats qui a émergé peut constituer une ressource extrêmement

précieuse pour quiconque souhaitant comprendre les attentes et les aspirations de la société civile tunisienne, ses analyses

et ses propositions. Le présent rapport répond à cette utilité : il s’adresse aux décideurs publics, à l’ensemble des organisa-

tions de la société civile ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers œuvrant en Tunisie. Il vise à dresser un état des

lieux des problématiques régionales telles que perçues par la société civile régionale et les recommandations et propositions

de cette composante en vue de résoudre ces problèmes.

Par son esprit et son ampleur, cette initiative, qui a rassemblé 840 participants, a constitué une expérience pilote plaidant

en faveur de la prise en compte de la voix citoyenne et soulignant le fait que la durabilité des politiques publiques dépend

largement de l’appropriation des décisions adoptées par les populations bénéficiaires et par ceux qui défendent leurs inté-

rêts. Un tel processus n’est possible qu’en faisant intervenir la société civile, en particulier locale et régionale, dans toutes

les étapes de la prise de décision publique.

3

Page 6: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

4

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

5

Objectifs et méthodologie

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

6

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Objectifs du cycle des conférences régionalesobjectifs globaux - Engager un débat national sur l’implication de la société civile

dans le processus de transition démocratique et valoriser sa

contribution ;

- Etablir un état des lieux exhaustif et précis des difficultés et

des leçons apprises, relatives à l’implication de la société civile

dans la transition démocratique ;

- Identifier les problèmes et les obstacles à surmonter pour une

transition réussie, inclusive et apaisée.

objectifs spécifiques :- Contribuer au dialogue et à la prévention des crises dans le

pays ;

- Répondre aux interrogations de la société à travers une ana-

lyse approfondie des dynamiques et des potentiels de conflits,

ainsi que des facteurs structurels qui affectent et conditionnent

la stabilité du pays ;

- Permettre aux acteurs de la société civile d’engager une réflexion

sur les problématiques majeures de la transition et d’établir un

diagnostic des problèmes liés au contexte actuel.

Déroulement des conférencesidentification des thématiques reflétantles préoccupations actuelles des tunisiensA la suite d’une enquête réalisée en amont par le PNUD auprès

de 1100 jeunes au sujet de leurs attentes concernant le processus

constitutionnel et la transition démocratique en Tunisie, huit

thématiques ont été identifiées comme prioritaires :

- L’emploi ;

- Les disparités régionales ;

- Le rôle des femmes dans la transition démocratique ;

- Le rôle des jeunes dans la transition démocratique ;

- La sécurité ;

- La lutte contre la corruption ;

- La violence politique ;

- L’environnement.

Suite à ce travail, trois réunions ont été conduites avec une tren-

taine d’universitaires identifiés pour leurs compétences et leur

expertise dans diverses spécialités (économie, histoire, droit,

sociologie, géographie, démographie).

Leur mission visait à dégager des sous-axes pertinents et les

questions idoines afin d’accompagner les participants dans les

discussions et la formulation de recommandations.

Onze associations, partenaires du PNUD ayant conduit des projets

en relation avec la prévention de la violence et la promotion du

dialogue, ont également été impliquées pour penser et accompa-

gner le processus : Al-Khaldounia, l’ATED (Association Tunisienne

pour l’Eveil Démocratique), l’ATEP (Association Tunisienne

d’Etudes Politiques), CSID (Centre pour l’Etude de l’Islam et de la

Démocratie), Femmes et Leadership, le Forum El Jahedh, Inma

Maamoura, la Ligue Tunisienne de Citoyenneté, Ofiya, le SDEC

(Centre de développement social et d’autonomisation) et TAAMS

(Association Tunisienne de Gestion et de Stabilité Sociale).

conférences et communication des expertsSix experts ont été mobilisés afin de donner des conférences en

relation avec chacune des huit thématiques à aborder lors des

ateliers de réflexion. Ces conférences ont permis de placer les

thématiques dans leur contexte et d’amorcer la réflexion et le

débat entre les participants.

Le cycle des 16 conférences a concerné les 24 gouvernorats du

pays et a duré un mois (22 novembre – 23 décembre 2013), à

raison d’un jour et demi par conférence.

Les participants ont été choisis en fonction de leur connaissance

de la société tunisienne ainsi que de leur capacité à participer à

des débats de manière constructive. Un soin particulier a été

apporté afin de parvenir à un échantillonnage pertinent des pro-

fils idéologiques et socioprofessionnels reflétant la diversité

régionale. Les participants invités peuvent être classés au sein

des quatre catégories suivantes :

- Les médias, vecteurs de diffusion d’information et de commu-

nication ;

- Les autorités religieuses, composante pivot de la société régionale ;

- Les organisations de la société civile, acteur crédible et légi-

time sur le plan régional ;

- Les personnalités locales, disposant d’un pouvoir d’influence

significatif.

Objectifs et méthodologie

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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En complément des six experts, trois facilitateurs ont assuré la modération des conférences et ont permis, en dirigeant les débats, de

recueillir les interventions des participants et de récolter la plus large expression de points de vue.

3. La participation en chiffresLe cycle de conférences a enregistré une participation totale de 840 personnes avec une moyenne de 52 participants par événement.

Les tableaux suivants décrivent de manière détaillée la répartition de la participation en fonction du genre, des régions et des théma-

tiques abordées.

Répartition régionale et par genre des effectifs de participants

Effectifs et pourcentages

Total conférences 16

Total participants 840

Répartitions selon genre512 hommes 328 femmes

61% 39%

Répartition des participants par régionet par genre Total Hommes (%) Femmes (%)

Béja 26 16 70 10 30

Bizerte 47 31 65 17 35

Gabès 41 25 61 16 39

Gafsa 125 65 52 60 48

Jendouba 72 36 50 36 50

Kairouan 47 31 66 16 34

Kasserine 57 31 55 26 45

Kef 65 32 51 33 49

Mahdia, Monastir et Sousse 40 28 70 12 30

Médenine 32 27 80 5 20

Nabeul & Zaghouan 61 36 59 25 41

Sfax 45 25 56 20 44

Sidi Bouzid & Siliana 32 24 75 8 25

Tataouine 41 34 83 7 17

Tozeur & Kébili 52 34 65 18 35

Ariana, Ben Arous, Manouba & Tunis 56 37 66 19 34

Moyenne des participants/conférence 52 32 20

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Répartition des effectifs de participants par thématique et par région

Femmes Jeunes Emploi Dispar Pool 1 Environ. Violence Sécurité Corrup. Pool 2

Mahdia Monastir Sousse 4 14 10 12 40 4 11 12 13 40

Kairouan 13 14 10 10 47 5 14 12 11 42

Sidi Bouzid / Siliana 9 11 5 7 32 7 9 5 11 32

Bizerte 9 14 15 10 48 6 9 6 11 32

Grand Tunis 15 15 14 11 55 6 19 15 15 55

Nabeul / Zaghouan 14 15 19 13 61 16 14 3 15 48

Béjà 8 8 5 5 26 11 6 4 5 26

Gabès 9 8 12 12 41 8 7 6 8 29

Médenine 6 6 8 12 32 7 8 5 8 28

Sfax 8 10 16 11 45 11 18 6 10 45

Gafsa 24 37 38 24 123 22 27 12 15 76

Kasserine 12 15 15 15 57 13 7 8 20 48

Jendouba 13 20 21 18 72 14 15 19 18 66

Kef 15 22 15 9 61 10 16 12 18 56

Tozeur / Kébili 5 13 11 20 49 12 9 10 21 52

Tataouine 6 10 8 12 36 8 9 12 12 41

Total 170 232 222 201 825 160 198 147 211 716

Moyenne 11 15 14 13 51 10 12 9 13 44

Objectifs et méthodologie

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Répartition des effectifs de participants par thématique et par genre

Ateliers Participants (%) Femmes (%) Hommes (%)

1er p

ool

Rôle des femmes dans la transition démocratique

170 21 124 73 46 27

Rôle des jeunes dans la transition démocratique

232 28 80 34 152 66

Emploi 222 27 71 32 151 68

Disparités régionales 201 24 47 23 154 77

Total 825 100 322 39 503 61

2nd p

ool

Environnement 160 22 69 43 91 57

Violence politique 198 28 68 34 130 66

Sécurité 147 21 52 35 95 65

Lutte contre la corruption 211 29 76 36 135 64

Total 716 100 265 37 451 63

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Le rôle des femmes dans la transition démocratique

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

La femme tunisienne : entre légitimitéhistorique et contestation sociétale La femme tunisienne, perçue comme jouissant d’un statut excep-

tionnel dans le monde arabe compte tenu des droits et des liber-

tés dont elle bénéficie juridiquement , rencontre néanmoins un

certain nombre de difficultés dans la pratique.

En effet, si le Code du statut personnel réserve à la femme un

statut privilégié depuis sa promulgation le 13 août 1956 et si

l’actualité politique a récemment confirmé ce statut, la réalité du

terrain présente un bilan plus contrastée, à la fois dans les

champs social, économique et politique.

Attentes et priorités discutéeslors des conférences- Quelles sont les activités que les femmes doivent mettre en

œuvre afin de contribuer à la réussite du processus de transition

démocratique ?

- Quel peut être le rôle des femmes dans la vie politique tuni-

sienne ?

- Comment renforcer les acquis de la femme après la Révolution?

- Comment mettre à la disposition des femmes davantage de

moyens pour qu’elles puissent prétendre aux rôles de leaders

dans leur région, tout en tenant compte des spécificités locales ?

Diagnostic et état des lieux Les contraintes socioculturelles, les difficultés économiques, la

présence limitée dans l’espace public, les entraves à l’éducation

et les violences subies par les femmes ont constitué les princi-

paux enjeux identifiés et discutés par les participants lors des

conférences régionales.

contraintes socioculturelles croissantes Dans la plupart des régions, les participants ont dressé un bilan

socioculturel préoccupant au regard de la situation de la femme

et ont dénoncé le poids de l’héritage culturel qui cantonne la

femme au rôle de mère au foyer la rendant ainsi économique-

ment dépendante de l’homme.

Une étude réalisée par le Centre de Recherche, d’Etudes, de

Documentation et d’Information sur la Femme (CREDIF) confirme

ce diagnostic, montrant que les femmes consacrent huit fois plus

de temps que les hommes à l’accomplissement du travail domes-

tique 1 ; la même étude souligne la défiance généralisée vis-à-vis

de la femme active quant à sa capacité à concilier ses responsa-

bilités familiales et professionnelles 2 .

Dans le même sens, l’accent a été mis sur le fait que la femme

active ne bénéficie pas de flexibilité en période de maternité, situa-

tion aggravée par l’insuffisance, voire l’absence de garderies pour

enfants dans certaines régions ; à cet égard, et selon une enquête

réalisée en 2008 auprès de 220 femmes actives, le fait d’avoir des

enfants est considéré, par ces dernières, comme un frein assez

important à la poursuite de leur carrière professionnelle 3.

difficultés économiques prononcées Les participants ont par ailleurs estimé que la situation écono-

mique de la femme tunisienne était caractérisée encore

aujourd’hui par l’exploitation économique, la discrimination et la

précarité.

Et en effet, selon les données de l’Institut National des

Statistiques (INS) de 2013, le chômage est plus sévère chez les

femmes (21,9%) que chez les hommes (12,8%) ; dans le même

sens, les 2/3 des femmes employées se trouvent concentrées

dans trois secteurs principaux à forte main d’œuvre féminine, à

savoir les services (49,4%), l’industrie manufacturière (26,4%) et

l’agriculture (16,7%), dans lesquelles les femmes acceptent des

rémunérations plus basses et des conditions de travail moins

avantageuses.

La discrimination soulevée par les participants s’observe en

termes d’inégalités de rémunération mais également lors des

recrutements. Pour citer l’exemple du secteur privé, une étude

réalisée par la GIZ en 2013 affirme que 4 entreprises seulement

sur les 30 plus grandes entreprises tunisiennes comptent une

femme dans leur conseil d’administration 4. Par ailleurs, la

Tunisie compte entre 14.000 et 15.000 femmes chefs d’entre-

prises estimées, soit 6,5%. De plus, les données mises à disposi-

tion par le Secrétariat d’Etat aux affaires de la Femme et de la

Famille (SEFF) révèlent de manière remarquable que le pourcen-

1 «Budget-temps des ménages ruraux et travail invisible des femmes rurales en Tunisie», CREDIF (Centre de Recherches d’Études, de Documentation, d’Information sur les Femmes), Ministère des Affaires de la Femme et de la Famille, 20002 Ibid.3 Ouraissa Hajer, Enquête : L’emploi, la femme et l’éducation des enfants, publiée sur le site Nawaat, le 13/01/2014, consultable sur le site : http://nawaat.org/por-tail/2014/01/13/enquete-lemploi-la-femme-et-leducation-des-enfants/.4 «Plaidoyer pour une approche managériale adaptée : l’économie tunisienne et la diversité des genres», GIZ, Tunis, 2013

Le rôle des femmes dans la transition démocratique

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

13

tage des femmes occupant des postes de décision dans la fonc-

tion publique par rapport au total des femmes fonctionnaires est

à peine de 2,03%, et que le pourcentage des femmes occupant

des postes de décision par rapport à la totalité des agents de la

fonction publique est seulement de 0,76% 5.

présence limitée dans l’espace publicLes participants s’accordent à souligner une présence limitée de

la femme dans l’espace public. Ils ont ainsi fait observer l’ab-

sence des femmes des postes de responsabilité, notamment dans

l’administration publique régionale ; et ont fait état d’une sous-

représentativité voire d’une absence des femmes sur la scène

politique.

Dans les faits, et malgré l’institution de la parité d’alternance

obligatoire sur les listes électorales lors des élections du 23

octobre 2011, peu de femmes ont été présentées en tête de liste,

leur pourcentage au sein de l’Assemblée Nationale Constituante

s’étant, de ce fait, limité à 29,9% des députés.

Il convient néanmoins de noter que, s’agissant de la sphère asso-

ciative, les femmes sont plus présentes, même si le quota des

femmes actives dans les associations varie d’une région à l’

autre. En effet, une étude réalisée par l’Union Européenne en

Tunisie6 a montré que les associations dont le quota de femmes

dépassait les 70% étaient basées dans la région du Nord-Ouest

(Béja, Jendouba, Le Kef), le Grand Tunis et Gabès ; les régions du

Centre-Ouest et du Sud enregistrent quant à elles, les taux les

plus bas de participation féminine.

Tableau de bord des élections d’un point de vue du genre

2011 2014

Taux de féminisation des inscrits 45% 50,5%

Taux de féminisation des têtes de listes 7% 11,25%

Taux de féminisation des bureaux de vote 28,46% -

Taux de féminisation des instances régionales 16% 14,57%

Source : CREDIF, « Femmes et élections », Revue du CREDIF, 3ème

trimestre 2014

5 http://www.femme.gov.tn/6 Délégation de l’Union européenne en Tunisie, Profil Genre de la Tunisie, 2014, consultable sur : http://eeas.europa.eu/delegations/tunisia/documents/page_content/profil_genre_tunisie2014_courte_fr.pdf

entraves à l’éducation La question de la déscolarisation précoce a été systématique-

ment soulevée dans les gouvernorats dits « défavorisés » ou à

fort caractère agricole et rural.

Les propos des parties prenantes aux ateliers se trouvent véri-

fiés par une étude du Ministère du Développement et de la

Coopération Internationale publiée en 2013, qui enregistre une

différence significative dans l’accès au collège, au lycée et à

l’université entre les zones urbaines et rurales : le taux de scola-

risation en milieu urbain s’élève ainsi à 80,7% contre 59,3% en

milieu rural.

Cet abandon scolaire est souvent justifié par des contraintes

matérielles liées à l’éloignement des écoles et à l’absence de

moyens de transport appropriés, ou encore au choix des familles

pauvres de privilégier la scolarisation des garçons au détriment

de celle des filles 7.

exposition prononcée aux violencesLes acteurs présents lors des ateliers ont pointé du doigt les

violences subies de manière quotidienne par les femmes, pou-

vant être verbales, physiques, morales, sexuelles et s’exercer

dans des cercles aussi divers que la famille, l’administration,

l’entreprise, les lieux publics ou la sphère politique. Les résultats

d’une enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes

révèlent effectivement que 47.6% des femmes âgées de 18 à 64

ans déclarent avoir subi au moins une des multiples formes de

violence pendant toute leur vie 8.

Lors des ateliers, les participants ont souligné que la plupart des

femmes se résignaient à accepter cette violence en dépit de son

caractère délictuel en Tunisie depuis 1993, ne disposant ni de la

connaissance des outils juridiques ni des moyens qui leur per-

mettraient de s’en affranchir.

7 Ibid.8 ONFP, AECID, «Promotion de l’Equité de Genre et Prévention de la Violence à l’Egard des Femmes». Enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes en Tunisie, 2010

Page 16: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Prévalence de la violence selon le type

de population féminine âgée de 18 à 64 ans

Pendant toute la vieAu cours des

12 derniers mois

Effectif % Effectif %

Violence physique 1203 31,7 273 7,3

Violence psychologique 1094 28,9 587 15,8

Prévalence sexuelle 591 15,7 276 7,4

Violence économique 269 7,1 138 3,8

Source : ONFP/AECID, Enquête nationale à l’égard des femmes en

Tunisie, décembre 2010

Recommandations spécifiquesLes principales recommandations ont porté sur l’information, la

formation et la sensibilisation, l’activation et le renforcement

des cadres administratif et législatif, la mobilisation et l’appui de

la société civile, l’insertion dans la vie politique, l’accompagne-

ment et l’encadrement des femmes vulnérables et enfin le réa-

ménagement du cadre socioprofessionnel de la femme active.

information, formation et sensibilisation - Sensibiliser aux droits de la femme et valoriser son rôle au sein

de la société, dans les établissements scolaires et auprès du

grand public, à travers des campagnes de communication et des

activités de proximité ;

- Sensibiliser les femmes à leurs droits par le biais de séminaires

et de cycles de formation sur les questions relatives au droit du

travail, aux droits civiques et politiques, à la santé, à l’égalité au

sein de la famille et dans la société, etc. ;

- Conduire des activités culturelles pour sensibiliser aux ques-

tions relatives aux femmes de manière originale et innovante ;

- Organiser, à intervalles réguliers, des caravanes sanitaires dans

les zones rurales pour informer et prévenir.

activation et renforcement des cadresadministratif et législatif - Appliquer et renforcer les lois existantes relatives aux droits

des femmes et consacrant l’égalité entre femmes et hommes

dans les secteurs public et privé et, en particulier, dans l’accès à

la fonction publique et à l’instruction obligatoire ;

- Réformer les lois existantes qui conduisent à une discrimina-

tion basée sur le genre et adopter de nouvelles lois imposant la

représentativité paritaire entre hommes et femmes à travers la

politique des quotas ;

- Adopter les lois nécessaires à la mise en œuvre effective des

articles de la Constitution relatifs aux droits des femmes ;

- Préparer le cadre légal pour encourager la participation des

femmes dans la gouvernance locale : loi organique sur les collec-

tivités locales, code électoral, loi sur les finances locales, etc. ;

- Promouvoir l’entrepreneuriat féminin à travers des incitations

administratives, financières et fiscales spécifiques ;

- Développer une politique de protection sociale spécifique aux

femmes ;

- Adopter une approche par tranche d’âge pour les thématiques

liées aux femmes.

mobilisation et appui de la société civile - Capitaliser sur les associations féminines existantes en leur

fournissant le soutien et l’appui nécessaires et encourager les

associations nationales à créer des filiales dans les régions de

l’intérieur ;

- Favoriser la formation de consortiums associatifs qui tra-

vaillent sur les questions de la femme afin d’augmenter l’effica-

cité des acteurs concernés et éviter la fragmentation des efforts ;

- Encourager le partenariat État/société civile pour la mise en

œuvre des projets et des politiques publiques relatifs à la ques-

tion des femmes ;

Le rôle des femmes dans la transition démocratique

Page 17: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

15

- Créer un syndicat national ou des organismes régionaux dédiés

à la défense des droits des femmes, ainsi que des maisons de

culture régionales capables d’offrir un encadrement culturel aux

femmes ;

- Renforcer la présence des femmes dans les structures syndi-

cales et dans les organisations de la société civile.

insertion dans la vie politique - Renforcer la présence des femmes dans les rencontres poli-

tiques, les encourager à être candidates et à participer aux cam-

pagnes électorales et les soutenir dans leur tentative d’accéder

au centre du pouvoir politique ;

- Accorder une véritable place aux femmes dans les structures

des partis politiques, au-delà d’une présence purement

symbolique.

accompagnement et encadrement des femmes vulnérables - Accompagner psychologiquement les femmes vulnérables en

les initiant au développement personnel et en les incitant à

croire en leurs capacités ;

- Renforcer les commissions chargées de la veille et du contrôle

des atteintes subies par les femmes et les structures spécialisées

dans l’encadrement et l’assistance aux femmes et mettre en

place des cellules d’écoute pour les femmes violentées ;

- Promouvoir les investissements et les projets insérant profes-

sionnellement les femmes ;

- Mettre en œuvre des mécanismes de protection des richesses

et des revenus des femmes vulnérables ;

- Associer les femmes rurales à la prise des décisions les concer-

nant, les encourager dans la création de micro-projets et renfor-

cer les mécanismes de protection et de couverture sociale de ces

dernières.

réaménagement du cadre socioprofessionnel de la femme active - Réaménager le temps de travail de la femme active en adap-

tant ses horaires aux contraintes familiales ou le réduire à tra-

vers le recours au travail à temps partiel ;

- Créer des structures féminines locales spécialisées dans le sou-

tien aux personnes âgées et la garde d’enfants, qui permettraient

aux femmes de disposer davantage de leur temps et de partici-

per activement aux affaires publiques.

Page 18: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

16

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Page 19: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

17

Le rôle des jeunes dans la transition démocratique

Page 20: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

18

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Une jeunesse à l’avant-gardede la Révolution mais encore désemparéeAux avant-postes de la Révolution, les jeunes se considèrent

aujourd’hui comme les grands oubliés de la période de transi-

tion. Leurs angoisses et leurs peurs, liées à l’insertion profession-

nelle, à l’émancipation de la tutelle familiale, à l’acquisition d’un

premier logement, restent souvent sans réponse et se trouvent

accentuées par le manque de perspectives d’avenir.

Attentes et priorités discutéeslors des conférences- Quel est le positionnement actuel des jeunes par rapport aux

évolutions que connaissent les catégories sociales et l’élite poli-

tique après la Révolution ?

- Comment se manifeste la représentation de l’opinion publique

de la jeunesse tunisienne ?

- Quelle approche adopter dans l’encadrement des jeunes et leur

intégration dans la vie associative et professionnelle ?

- Quelles sont les causes de l’immigration clandestine des jeunes ?

Comment éradiquer ce phénomène ?

Diagnostic et état des lieux Le diagnostic effectué porte sur la vulnérabilité socioculturelle

des jeunes, la fragilité de l’engagement de la société civile en la

matière, la suspicion des jeunes envers la sphère politique, les

difficultés économiques et les défaillances éducatives.

vulnérabilité socioculturelle Les participants ont dressé un diagnostic reposant sur deux

crises principales vécues actuellement par la jeunesse tuni-

sienne : une crise de citoyenneté et une crise culturelle.

- La crise de citoyenneté est décrite comme l’absence de senti-

ment de citoyenneté chez les jeunes tunisiens. Les participants

imputent ce constat à une incompréhension de ces notions,

notamment du fait du manque de programmes pédagogiques

suffisamment tournés vers ces valeurs.

Selon une enquête nationale sur les attentes des jeunes à l’égard

du processus de transition, les jeunes considèrent d’ailleurs eux-

mêmes l’amélioration de la formation, l’éducation et l’enseigne-

ment comme une priorité (42,3% des interviewés) 9 ;

9 PNUD, Enquête nationale sur les attentes des jeunes à l’égard du processus constitutionnel et la transition démocratique en Tunisie, avril 2013, consultable sur le site : http://www.undp.org/content/dam/tunisia/docs/Projets/Gouvernance%20D%C3%A9mocratique/Publications/UNDP_TN_Rapport%20Gouvernance.pdf

- L’appauvrissement culturel des jeunes a également été souli-

gné, dû à l’insuffisance voire l’absence d’espaces de loisirs et

d’encadrement culturels et à l’inefficacité des structures cultu-

relles existantes.

En effet, il est souvent reproché à l’Etat d’être le principal frein

au développement du secteur culturel comme l’évoque Selima

Karoui, chercheure en sciences de l’art, dans un article dressant

un bilan du secteur de la culture : « que ce soit sous forme de

subventions, de parrainage, de collaboration ou de partenariat,

c’est la vacuité totale et absolue (…) En somme, ce sont toujours

les mêmes pratiques consensuelles et systématiques qui profi-

tent du soutien ministériel » 10.

Ces différentes défaillances entraînent, de l’avis des partici-

pants, une profonde marginalisation des jeunes.

La dévalorisation de leurs capacités conjuguée au manque d’en-

cadrement familial et public favorisent, entre autres, la recru-

descence de la délinquance juvénile, l’isolement social et l’immi-

gration clandestine. A ce propos, « le mois de février 2011 à lui

seul comptabilise 5000 clandestins à Lampedusa qui veulent

pour la plupart atteindre la France » 11 , comme le rappelle

Shaima Mersni dans un article consacré à la question des

migrants clandestins tunisiens. Le même article rapporte le der-

nier bilan statistique de la Direction centrale de la police aux

frontières qui classe la Tunisie en tête de liste des pays compre-

nant le plus grand nombre d’expulsés d’Europe, avec 1880 expul-

sions en 2013 12. Au sein de cette population de migrants, les

jeunes occupent une place considérable, qui s’explique notam-

ment par le manque de perspectives offertes 13.

Fragilité de l’engagement dans la société civile Aujourd’hui encore, et malgré les perspectives offertes par la

société civile, les jeunes tunisiens manquent d’intérêt et d’enga-

gement pour la vie associative, soit parce qu’ils sont réticents à

participer à des activités de bénévolat, soit par manque d’expé-

rience dans ce domaine. Il en résulte une faible représentativité

10 Karoui Selima, Bilan d’un an de “légitimité” : La culture, un secteur porté par ses acteurs et non par ses gouverneurs, Nawaat, 16/11/2012, consultable sur le site : http://nawaat.org/portail/2012/11/16/tunisie-bilan-dun-an-de-legitimite-la-culture-un-secteur-porte-par-ses-acteurs-et-non-par-ses-gouverneurs/11 Mersni Samia, La question des migrants clandestins tunisiens : un poids dans les deux rives de la méditerranée, 6/01/2014, consultable sur le site : http://www.maison-migrations.tn/index.php/39-actualites/actualites-migrations-en-tunisie/312-la-question-des-migrants-clandestins-tunisiens-un-poids-dans-les-deux-rives-de-la-mediterranee12 Ibid.13 http://www.migrationpolicycentre.eu/docs/MPC-RR-2013-01.pdf

Le rôle des jeunes dans la transition démocratique

Page 21: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

19

des jeunes dans la société civile régionale ; le pourcentage des

jeunes déclarant être adhérents ou membres actifs dans une

association varie entre 1,5% et 6% -selon les études récentes

parmi lesquelles figure celle de la BIT précédemment citée, un

chiffre particulièrement faible s’agissant d’un contexte de transi-

tion issu d’une révolution portée en grande partie par les jeunes.

Graphique des réponses portant sur la question

« Quel est votre degré d’implication au sein d’une organisation de la

société civile (association, syndicat) ? »

Source : PNUD, Enquête nationale sur les attentes des jeunes à

l’égard du processus constitutionnel et de la transition démocra-

tique en Tunisie, 04/2013

scepticisme et récupération politiquesUn constat majeur émerge du diagnostic effectué lors des confé-

rences régionales relatif à l’absence des jeunes de la scène poli-

tique tunisienne.

Quel est votre degré d’implication

au sein d’un parti politique ?

Source : PNUD, Enquête nationale sur les attentes des jeunes à

l’égard du processus constitutionnel et de la transition démocra-

tique en Tunisie, 04/2013

D’après la même étude réalisée par le PNUD, 4,1% des jeunes

déclarent être des militants actifs au sein d’un parti politique et

6,3% affirment en être adhérents, contre une majorité de jeunes

qui disent n’avoir aucune appartenance politique 14.

Cette situation est due, pour les participants, à la méfiance des

jeunes envers la classe politique et à leur peur d’être « récupé-

rés  » ou instrumentalisés pour des motifs électoralistes. A ce

propos, une étude réalisée par la Banque Mondiale en 2012

affirme que les jeunes ont davantage confiance en leur famille,

l’institution militaire et les institutions religieuses que dans les

institutions politiques.

Avec un taux de méfiance beaucoup plus élevé chez les jeunes

issus des milieux ruraux, ces derniers faisant confiance aux

hommes politiques à hauteur de 8,8% contre 31,1% des jeunes

issus des milieux urbains 15.

difficultés économiques et précarité professionnelleL’évocation systématique de la problématique du chômage dans

la majorité des conférences en dit long sur son importance aux

yeux des participants.

Cette préoccupation est justifiée par le taux de chômage des

jeunes (entre 15 et 29 ans) qui s’élève, pour l’année 2012, à

30,7%16 , faisant de la Tunisie le 14ème pays du monde où le

chômage des jeunes est le plus important.

Les jeunes diplômés du supérieur sont particulièrement touchés

par le chômage avec 241.000 diplômés chômeurs (sur 605 000

chômeurs en Tunisie), recensés par l’INS en avril 201417 .

Il est important de noter que ce taux a pratiquement doublé ces

5 dernières années 18.

Selon Mohamed Abdouh, chercheur en économie sociale,

« la situation actuelle se caractérise par une remise en cause à la

fois de la garantie qu’offrait le diplôme pour accéder à l’emploi

14 Mersni Samia, La question des migrants clandestins tunisiens : un poids dans les deux rives de la méditerranée, 6/01/2014, consultable sur le site : http://www.maison-migrations.tn/index.php/39-actualites/actualites-migrations-en-tunisie/312-la-question-des-migrants-clandestins-tunisiens-un-poids-dans-les-deux-rives-de-la-mediterranee15 Banque Mondiale, “Surmonter les obstacles à l’intégration des jeunes”, rapport publié en 2012, consultable sur le site : http://www.banquemondiale.org/fr/country/tunisia/publication/tunisia-breaking-the-barriers-to-youth-inclusion16 Chiffre consultable sur le site : www.indexmundi.com17 Données consultables sur le site : http://www.ins.nat.tn/indexfr.php18 Ibid.

militant actif

simple adherent

une instance independante

sympathisant

membre actif ponctuel

Responsable associatif

58%

7%3%

3%3%

26%

Simple adhérent

Simpathisant

Aucune appartenance politique

Militant actif

Responsable au sein d’un parti

1,4%

4,1%

61,2%

20,8%

6,3%

Page 22: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

20

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

et, du même coup, de la fonction de promotion sociale que les

familles accordaient aux diplômes universitaires 19 ».

Types de contrat des jeunes employés

(15 à 25 ans) en milieu rural

Source : Observatoire National de la Jeunesse /Banque Mondiale,

Surmonter les obstacles à l’intégration des jeunes, 2014

Les participants à l’atelier ont expliqué que les difficultés

économiques ne se limitaient pas au chômage dans la mesure

où beaucoup de jeunes actifs se voyaient contraints d’accep-

ter un travail intérimaire et précaire comme le montrent les

chiffres avancés par une étude publiée en 2014 par l’Obser-

vatoire National de l’Emploi et des Qualifications.

Types de contrat des jeunes employés

(15 à 25 ans) en milieu urbain

Source : Observatoire National de la Jeunesse /Banque Mondiale,

Surmonter les obstacles à l’intégration des jeunes, 2014

19 Abdouh Mohamed, « L’insertion professionnelle des lauréats de l’université », in GEISSER Vincent, Diplômés maghrébins d’ici ou d’ailleurs, trajectoire sociale et itiné-raires migratoires, CNRS, Paris, 2000

Selon cette étude, 42,8% des jeunes travaillent sans contrat

et 22,4% avec un contrat à durée déterminée (CDD)20 .

des défaillances personnelles et éducatives sources de comportements déviants Le chômage croissant couplé à une dévalorisation de la forma-

tion professionnelle et à une dégradation du niveau scolaire et

universitaire favoriseraient, selon les participants, des phéno-

mènes déviants tels que la consommation de drogues, la contre-

bande et d’autres comportements « à risque » chez les jeunes,

qu’il est urgent de traiter. Pour ne citer que l’exemple de la

consommation de drogue, le chiffre annoncé en 2014 par les

autorités publiques et certaines organisations de la société civile

œuvrant dans le domaine est alarmant, touchant désormais 55%

des jeunes dont l’âge varie entre 15 et 19 ans 21.

Recommandations spécifiques Les recommandations ont principalement porté sur la sensibili-

sation, la formation et l’encadrement, la révision des systèmes

éducatif et législatif et la réforme des politiques publiques, l’im-

plication des jeunes dans la prise de décision, l’amélioration de

la représentativité des jeunes et la dynamisation des structures

culturelles.

sensibilisation, formation et encadrement- Organiser des cycles auprès des jeunes des régions afin de les

former en matière d’entreprenariat, de gouvernance locale, de

développement personnel, d’éducation civique et politique, de

leadership et de travail associatif ;

- Initier la jeunesse tunisienne à l’importance de son rôle dans la

vie publique et politique, aux notions de citoyenneté, aux droits

de l’homme, au travail associatif et à la culture du dialogue ;

- Sensibiliser les partis politiques, les associations et les familles

à la nécessité de valoriser les jeunes et de les impliquer dans la

prise de décision ;

- Conduire des études sur le thème de la jeunesse en prenant

soin d’effectuer les désagrégations pertinentes en termes de

tranches d’âges et de zones géographiques.

20 Observatoire National de l’Emploi et des Qualifications et BIT,, Transition vers le marché du travail des jeunes femmes et hommes en Tunisie, Work4youth, n°15, juin 2014, consultable sur le site : http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---dgreports/---dcomm/documents/publication/wcms_247560.pdf21 www.atlmstsida.org

Temporaire

Saisonnier

Journalier

CDD

CDI

15,3%

20,1%

6%6,9%

51,7%

Temporaire

Saisonnier

Journalier

CDD

CDI

38,8%

19,1%

20,9%

17,2%

3,9%

Rural

urbain

Temporaire

Saisonnier

Journalier

CDD

CDI

15,3%

20,1%

6%6,9%

51,7%

Temporaire

Saisonnier

Journalier

CDD

CDI

38,8%

19,1%

20,9%

17,2%

3,9%

Rural

urbain

Le rôle des jeunes dans la transition démocratique

Page 23: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

21

révision des systèmes éducatif et législatifet réforme des politiques publiques - Réformer le système éducatif tunisien en opérant des change-

ments radicaux dans les programmes d’enseignement, notam-

ment en révisant et en mettant à jour les programmes d’éduca-

tion civique et citoyenne ;

- Intégrer, au sein des établissements d’enseignement, des spé-

cialistes en psychologie sociale et collaborer avec les respon-

sables de la protection de l’enfance, les associations et les

familles pour un meilleur encadrement des jeunes ;

- Développer la formation professionnelle à travers des pro-

grammes incitatifs et créer des plateformes d’emploi et/ou des

centres ayant pour mission de contrôler et de fournir les emplois

aux jeunes dans les entreprises privées et les administrations

publiques ;

- Mettre en œuvre une politique spécifique d’insertion des

jeunes marginalisés ;

- Créer des mécanismes fonctionnels pour mettre en œuvre les

dispositions de l’article 8 de la Constitution.

implication effective dans la prise de décision - Associer les jeunes de manière effective au traitement des

questions publiques et à l’élaboration des programmes socio-

économiques et politiques ;

- Faciliter aux jeunes l’accès aux postes de direction au sein des

partis politiques et dans le secteur privé ;

- Mettre en place un système de consultation des jeunes pour la

planification et l’exécution des politiques publiques les

concernant.

vers une communication plus importanteet ciblée - Renforcer et animer les espaces dédiés à la jeunesse de manière

à les aider à developper leurs capacités de communication ;

- Favoriser la compréhension des aspirations des jeunes via l’or-

ganisation de rencontres, de séminaires, de symposiums et de

cellules d’écoute ;

- Fournir aux jeunes l’information nécessaire relative à leur

région, notamment à travers la création de sites électroniques

d’informations régionales ;

- Encourager les médias nationaux et régionaux à élaborer des

programmes à l’attention des jeunes.

renforcement et élargissement de la représen-tativité et de l’implication des jeunes - Créer un ensemble d’organes représentatifs des jeunes, tels

que les assemblées de jeunes ayant des attributions consulta-

tives auprès des instances locales, des conseils régionaux pour

les jeunes et/ou des observatoires régionaux de la jeunesse ;

- Renforcer les liens des jeunes avec les institutions d’éducation

nationale et les maisons de jeunes, et leur permettre, à travers

ces structures, de contribuer concrètement à la réflexion, l’éla-

boration et l’application des programmes publics destinés aux

jeunes ;

- Encourager les jeunes à intégrer les réseaux politiques et à

accéder aux bureaux exécutifs des appareils partisans, notam-

ment par la mise en œuvre d’une politique des quotas au niveau

local, régional et national ;

- Persuader les associations d’impliquer les jeunes dans leurs

activités, de les encourager à adhérer, récompenser les initia-

tives bénévoles et créer des emplois au sein de leurs

structures ;

- Impliquer les associations régionales dans l’identification et la

prise en charge des besoins et aspirations des jeunes.

dynamisation des structures culturelles - Moderniser les maisons de jeunes et promouvoir, en leur sein,

des activités qui correspondent aux attentes des jeunes des

régions ;

- Animer et soutenir les cafés culturels existants, valoriser les

activités des associations spécialisées dans le domaine culturel

et proposer des projets culturels attractifs ;

- Réformer les lieux de culture et de loisirs pour les rendre plus

attrayants pour les jeunes, afin qu’ils puissent jouer au mieux

leur rôle d’intégration, de protection et d’autonomisation des

jeunes ;

- Créer des maisons de jeunes et des maisons de culture

« pilotes », cofinancées par le secteur privé en échange d’incita-

tions fiscales ;

- Exploiter les alentours des parcs sportifs en y intégrant des

bibliothèques et des espaces de culture pour les jeunes.

Page 24: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

22

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Page 25: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

23

l’emploi

Page 26: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

24

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

La problématique régionale de l’emploile fléau du chômageLe chômage en Tunisie demeure une préoccupation centrale de

la société civile. Aujourd’hui, et au cours du premier semestre de

l’année 2015, le taux de chômage atteint 15.2% de la population,

portant le nombre de chômeurs à 605.000 personnes 22. En

novembre 2013, durant la période des conférences régionales, ce

taux s’établissait à 15,7%, avec un nombre de chômeurs estimé à

620.000 personnes 23.

Le taux de chômage touchait alors 13.1 % d’hommes et 22.5 % de

femmes. Chiffre alarmant, il se montait, pour les diplômés du

supérieur, à 248.000 personnes, ce qui correspond à une propor-

tion de 33.5 % de la population au chômage 24. Dans ces condi-

tions, il est naturel que cette problématique constitue une préoc-

cupation majeure des Tunisiennes et des Tunisiens, et notamment

de la société civile.

Attentes et priorités discutéeslors des conférences- Comment la société civile peut-elle intervenir dans la lutte

contre le chômage des jeunes diplômés ?

- Comment la formation professionnelle peut-elle contribuer à

réduire le taux de chômage ?

- Comment attribuer encore plus d’avantages et d’incitations fis-

cales, sociales ou financières aux investisseurs ?

- Comment développer les ressources humaines, eu égard aux

défis du marché de l’emploi ?

Diagnostic et Etat des lieux Au regard de la thématique de l’emploi, les participants ont essen-

tiellement souligné l’échec des politiques de l’Etat et l’insuffisance

et l’inadaptation des formations aux besoins du marché.

echec des politiques de l’etatLes moyens mis en œuvre par l’Etat en vue de résorber le chô-

mage ont été jugés faibles, voire inexistants par la majorité des

participants, en particulier ceux présents dans les régions de

Kasserine, de Médenine et de Tataouine.

Comme le note le Rapport annuel de l’ONEQ (Observatoire

National de l’Emploi et des Qualifications) de 2013, « la capacité

22 http://www.ins.nat.tn/indexfr.php23 Ibid. 24 http://www.afdb.org/fr/countries/north-africa/tunisia/tunisia-economic-outlook/

de l’économie nationale de créer des emplois demeure faible

pour inverser la tendance à la hausse du chômage. En effet,

durant les six dernières années, l’économie a créé en moyenne

61 mille emplois nets par an alors que près de 81 mille demandes

additionnelles d’emploi viennent s’ajouter chaque année » 25.

Les participants ont expliqué ce phénomène par la faiblesse des

investissements privés, imputés à l’insuffisance de la politique

d’incitation et d’aide aux investissements, aux dysfonctionne-

ments administratifs, à la complexité des procédures administra-

tives et juridiques et à des procédures d’octroi de crédits dissua-

sives, en particulier pour les jeunes entrepreneurs.

Evolution comparée de la création d’emploi

et de la demande d’emploi additionnelle (en milliers)

Source : Observatoire National de l’Emploi et des Qualifications,

Le marché du travail en Tunisie, rapport annuel, 11/2013

insuffisance et inadaptation des formationset des diplômes aux besoins régionauxL’incompatibilité entre les formations diplômantes et les besoins

du marché de l’emploi a été largement soulignée lors des confé-

rences. Le manque de suivi et d’études sur les diplômés en vue

d’améliorer l’employabilité a en outre été déploré. A ce titre, les

participants ont fait remarquer qu’aucune base de données sur

les diplômés n’était mise à la disposition des entreprises pour

faciliter le recrutement. Ce constat de l’inadéquation entre les

formations et l’offre d’emploi par les entreprises et les opéra-

teurs économiques se trouve confirmé par les chiffres : en 2013,

1/3 des employés ont en effet obtenu des postes d’emploi jugés

en deçà de leurs attentes et/ou de leurs qualifications, et 20%

d’entre eux étaient employés dans des secteurs ou des activités

25 http://eeas.europa.eu/delegations/tunisia/documents/page_content/rapt_qneq_dec2013_fr.pdf

l’emlpoi

création d’emploi demandes additionnelles

-140

87,182,1 85,4 80 75,4

78,6

91,8

-137,6

70,5

43,570,380,2

-90

-40

10

60

110

Mai 2007 Mai 2008 Mai 2009 Mai 2010 Mai 2011 Mai 2012

Page 27: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

25

totalement en dehors de leurs spécialités ou de leur formation26 .

A cet égard, la carte suivante montre le désintéressement des

jeunes Tunisiens de l’emploi qu’ils occupent, en envisageant leur

taux de satisfaction des employés sur l’ensemble du territoire

national.

Source :

Observatoire

National de l’Emploi

et des

Qualifications, Le

marché du travail

en Tunisie, rapport

annuel, 11/2013

Recommandations spécifiquesLes recommandations se sont focalisées sur la sensibilisation, la for-

mation et l’accompagnement, la dynamisation de la créativité et du

lancement de projets, le plaidoyer auprès des autorités pour amélio-

rer la politique de l’emploi et enfin l’adaptation des formations et

des diplômes aux besoins des marchés régionaux de l’emploi.

sensibilisation, formation et accompagnement- Conduire des études et des travaux sur le chômage et le déve-

loppement ;

- Valoriser les atouts locaux et inciter les hommes d’affaires

locaux à investir dans leur région ;

- Organiser des rencontres et des ateliers afin de rapprocher les

demandeurs d’emploi et les entreprises ;

- Créer des canaux de communication entre les administrations

publiques et les employeurs privés d’une part et les jeunes chô-

meurs d’autre part ;

- Créer des réseaux associatifs de soutien et d’encadrement pour

les petits projets, ainsi que des associations spécialisées dans la

mise en place de mécanismes « d’emplois jeunes », d’orientation

universitaire et de choix de spécialités ;

26 Ibid

dynamisation de la créativité et lancementde projets- Créer des délégations régionales de réflexion sur la dynamisa-

tion des secteurs prometteurs et des observatoires régionaux

des jeunes compétences ;

- Identifier et promouvoir les produits locaux en organisant des fes-

tivals et en communiquant à l’échelle nationale et internationale ;

- Diversifier les disciplines au niveau de l’enseignement supérieur

afin de permettre de varier les projets, notamment en favorisant

le tourisme dans les régions rurales ou encore le tourisme écolo-

gique et alternatif comme moyens de relance de l’emploi ;

- Faciliter les démarches administratives et l’accès au crédit pour

l’entreprenariat et améliorer les prestations d’orientation et de

formation à la recherche d’emploi.

action de plaidoyer auprès des autorités pour améliorer la politique de l’emploi - Plaider auprès des autorités pour l’amélioration des politiques

d’aide à l’emploi, à travers notamment la réforme du code du

travail, le changement du code des investissements et l’appel à

un meilleur équilibre entre régions dans la création d’entreprises

et dans le développement de l’infrastructure indispensable à l’in-

vestissement ;

- Assurer une meilleure coordination entre le Ministère de l’Em-

ploi et celui de l’Education et encourager la restructuration du

bureau de l’emploi.

adaptation des formations et des diplômes aux besoins des marchés régionaux de l’emploi - Créer une base de données à destination des entreprises, rela-

tive, d’une part, aux diplômes et spécialités offerts par les uni-

versités et institutions de formation et, d’autre part, à l’évolution

du nombre de diplômés annuels ;

- Revoir les spécialités, les programmes et le système d’orienta-

tion en vue de les adapter aux besoins du marché de l’emploi ;

- Implanter des pôles universitaires adaptés aux spécificités des

régions, impliquer les professionnels dans l’élaboration des pro-

grammes de l’enseignement supérieur, développer un partena-

riat entre les établissements de formation et les entreprises et

créer un fond de financement des projets communs entre les

chercheurs et les industriels.

Page 28: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

26

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

27

la lutte contre la corruption

Page 30: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

La corruption : une pratique persistanteEn 2014, la Tunisie a perdu deux places, par rapport à 2013, en se

classant au 79ème rang mondial dans l’indice de perception de la

corruption publié, en décembre 2014, par l’organisation anti-cor-

ruption Transparency International 27. Il y a, à cet égard, un sen-

timent d’une justice à deux vitesses et d’un manque de réelle

volonté politique pour lutter contre ce fléau. Au-delà du décret-

loi cadre n° 2011-120 du 14 novembre 2011 relatif à la lutte contre

la corruption, le rôle de la société civile est important dans la

mise en place d’un système de veille et de vigilance pour une plus

grande transparence des administrations publiques.

Evolution de l’indice de perception de la corruption

en Tunisie entre 1998 et 2011

Source : Transparency International, Rule of law index – rapport

sur la Tunisie, The World Justice Project, 09/2011

Attentes et priorités discutées lors des conférences - Quelles sont les nouvelles formes de corruption ?

- Quel rôle doivent jouer les médias et la société civile dans la

divulgation et la dénonciation cette pratique ?

- Quelles sont les réformes à entreprendre dans le domaine de la

lutte contre ce phénomène ?

Diagnostic et état des lieux La question de la lutte contre la corruption a été abordée sous

l’angle des formes qu’elle est susceptible de revêtir, à savoir la

corruption financière, la corruption administrative, la corruption

judiciaire et des institutions de sécurité et la corruption politique.

corruption financièreLe trafic de devises, le blanchiment d’argent et la faible pénalisation

27 http://www.transparency.org/country/#TUN

des infractions et délits fiscaux, particulièrement constatés dans

les zones frontalières du Sud, ont fait l’objet de vives inquiétudes

de la part des participants. Dans les régions agricoles, le manque

de transparence et le clientélisme au niveau de l’attribution des

prêts et subventions ont également été signalés.

corruption administrativeLe manque de transparence et la centralisation de la prise de

décision ont manifestement conduit à une suspicion généralisée

envers les décisions prises, notamment celles relatives aux auto-

risations (forage et utilisation des ressources hydrauliques à Sidi

Bouzid par exemple), aux recrutements, aux promotions et aux

concours dans les institutions publiques. La société civile régio-

nale estime que la corruption administrative concerne essentiel-

lement les marchés publics et la procédure d’appel d’offres, ces

derniers souffrant d’opacité et de non-respect des critères d’at-

tribution. La mauvaise gestion des deniers publics et le détour-

nement des fonds publics à l’échelle régionale auraient par

ailleurs conduit à des achats fictifs amputant les budgets régio-

naux déjà insuffisants et privant les régions de la réalisation de

projets de développement importants.

corruption judiciaire et des institutionsde sécuritéLes défaillances du système sécuritaire, les réformes inappli-

quées et les soupçons de corruption au cœur du système judi-

ciaire ne permettent pas, aux yeux des participants, de lutter

contre le crime organisé, le proxénétisme, le trafic d’armes ou

encore la contrebande.

Combien parmi les personnes suivantes sont engagées

dans des pratiques de corruption en Tunisie ?

Source : Transparency International, Rule of law index – rapport

sur la Tunisie, The World Justice Project, 09/2011

la lutte contre la corruption

la police

Membre du parlementcongres

fonctionnaires dugouvernement national

fonctionnaires dugouvernement local

juges et magistrats

0 20

30

31

32

32

51

40 60 80 100

33 34 32 3136

39 3943

51

61 62 6559

73

19981999200020012002

200320042005

200620072008

2010

2009

2011

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

29

A ce titre, une étude de Transparency International a fait valoir

que 51% des Tunisiens considéraient que la police était corrom-

pue et que 31% d’entre eux formulaient le même jugement à

l’égard des magistrats28 .

politique et corruption Le risque de fraudes électorales semblait particulièrement pré-

occuper la société civile régionale. L’absence de contrôle et de

transparence au niveau des financements des partis politiques et

des associations, les phénomènes d’achats de voix ainsi que les

lacunes parfois observées en ce qui concerne la neutralité du

tissu associatif laissaient la société civile perplexe quant au

déroulement des futures élections.

Par ailleurs, le manque de neutralité politique, l’utilisation des

moyens de l’administration à des fins partisanes et les recrute-

ments partisans sont également dénoncés dans la plupart des

régions qui ont accueilli les conférences.

Recommandations spécifiquesIl s’agit principalement de développer la réglementation et les

mécanismes de contrôle, renforcer le rôle des associations dans

la lutte contre la corruption, de sensibiliser les médias et enfin

de garantir la neutralité politique de l’administration et des

associations.

développer la réglementation et les méca-nismes de contrôle- Clarifier les procédures d’octroi des marchés publics et publier

les informations relatives à ceux-ci via une plateforme ouverte ;

- Veiller à l’application de la réglementation relative à la lutte

contre la corruption, notamment en renforçant les mécanismes

du contrôle public ;

- Mettre en œuvre des procédures de dénonciation et de protec-

tion des dénonciateurs, via la mise en place d’un numéro vert et

d’un site internet de dénonciation de la corruption ;

- Encourager les individus impliqués dans la corruption à se

repentir, en mettant en place un système de clémence pour les

dénonciateurs ;

- Créer un observatoire régional pour détecter les infractions

administratives et décentraliser l’Instance Nationale de la lutte

contre la corruption ;

28 http://www.tunisiainvestmentforum.tn/En/upload/1364338993.pdf

- Mettre en place une procédure de déclaration des biens et

patrimoines des juges et responsables administratifs avant leur

prise de fonction ;

- Assurer la protection juridique et le soutien psychologique et

financier aux dénonciateurs et associations qui se chargent de

combattre la corruption.

renforcer le rôle des associations dans la lutte contre la corruption- Renforcer les capacités des associations spécialisées dans la

transparence et la lutte contre la corruption, appelées à adopter

une approche scientifique selon des normes internationales ;

- Mettre en place, par le biais des associations compétentes, des

formations destinées aux agents de l’administration et aux

citoyens.

sensibiliser autour de la lutte contre la corrup-tion et le rôle des médias- Organiser des campagnes de sensibilisation et des forums de

discussion autour de la lutte contre la corruption et de l’éthique

dans la fonction publique ;

- Sensibiliser les citoyens à participer et à s’impliquer davantage

dans la lutte contre la corruption, à travers la promotion des com-

portements civiques et l’appui aux mécanismes de vigilance ;

- Encourager les médias à jouer un rôle important dans la sensibi-

lisation et la valorisation de l’intégrité, en dénonçant les pratiques

de corruption et en diffusant la culture de la transparence fiscale ;

- Assurer des formations en journalisme d’investigation, ainsi

que le développement des compétences journalistiques régio-

nales dans le domaine de la corruption.

Garantir la neutralité politique de l’administra-tion et des associations- Travailler en faveur de l’indépendance de l’administration en

assurant des mécanismes de contrôle efficaces ;

- Assurer la séparation entre le travail associatif et le travail

partisan et empêcher les associations de se mettre au service

des partis politiques.

Page 32: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

30

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les disparités régionales

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Les disparités régionales : un héritage lourd et persistantLe sentiment d’une inéquitable répartition des richesses natio-

nales et d’un développement régional à deux vitesses, qui ont

constitué l’une des principales causes de la Révolution, conti-

nuent d’exacerber le sentiment d’injustice chez les citoyens et la

revendication d’un effort en faveur des régions les plus défavo-

risées. Si la réduction de ces disparités demeure en premier lieu

tributaire d’une volonté politique, le rôle de la société civile

reste toutefois déterminant en la matière.

Attentes et priorités discutéeslors des conférences- Comment parvenir à une exploitation saine et optimale des

ressources locales ?

- Quel est le rôle des acteurs locaux dans l’esquisse des straté-

gies de développement du pays et des régions ?

- Comment la société civile peut-elle intervenir au niveau régio-

nal afin de participer à la réhabilitation des régions

défavorisées?

- Quels sont les moyens nécessaires pour réduire les disparités

régionales ?

Diagnostic et état des lieuxLes axes de la discussion ont principalement concerné le carac-

tère inéquitable du développement et la marginalisation dont

souffrent plusieurs régions du pays.

un développement inéquitableLa persistance des disparités et déséquilibres régionaux, l’insuf-

fisance des infrastructures dans les régions rurales et le faible

développement du tissu économique dans la plupart des régions

du centre et du sud ont longuement été dénoncés au cours des

conférences régionales.

Selon le rapport précité de l’ONEQ, et malgré une baisse généra-

lisée du chômage en 2012, les disparités régionales persistent :

« les régions du Sud et de l’Ouest du pays demeurent les plus

touchées par le chômage avec un taux de 25,7% au Sud-Est, de

22,1% au Sud-Ouest, de 21,3% au Nord- Ouest et de 20,7% au

Centre-Ouest. Quant aux régions Nord-Est et du Centre-Est, ce

taux atteint 11,4% 29» .

Taux de chômage dans les grandes régions en 2011

selon les tranches d’âge (15-29 ans) comparées

à une tranche d’âge adulte (30-24 ans)

Source : Observatoire National de l’Emploi et des Qualifications,

Le marché du travail en Tunisie, rapport annuel, 11/2013

Aux yeux des participants, les écarts constatés en termes de

politiques publiques du développement se constatent à diffé-

rents niveaux et en particulier au sein des secteurs agricole,

industriel et touristique :

- Secteur agricole : il a été fait état de la pauvreté qui touche

certaines régions en dépit de leur richesse en ressources natu-

relles et de la fertilité de leurs terres. L’absence de politiques

d’exploitation efficientes a été mise en cause, ainsi que le

manque de mesures contre le morcellement des terres agricoles,

entravant le développement d’une production agricole de quali-

té. Les disparités en matière agricole se manifestent surtout à

travers le fait que certaines régions sont privées des retombées

des richesses qu’elles produisent car celles-ci sont détournées au

profit d’autres zones du pays.

Le constat d’un secteur agricole en crise se retrouve d’ailleurs

dans certains articles d’opinion. Dans un article de mars 2014

intitulé « l’agriculture en Tunisie, un secteur en perdition » 30, le

site Nawaat décrit la situation en ces termes : « face à l’explosion

des prix de gazoil, des pesticides, de l’ammonitrate, des engrais

(comme le DAP dont le prix est passé de 47 dinars le quintal en

2011 à 60 dinars aujourd’hui), sans compter la pénurie de cer-

29 http://eeas.europa.eu/delegations/tunisia/documents/page_content/rapt_qneq_dec2013_fr.pdf30 http://nawaat.org/portail/2014/03/06/lagriculture-en-tunisie-un-secteur-en-per-dition/

Les disparités régionales

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

33

tains produits et l’existence d’un marché parallèle parfois plus

fort que l’Etat lui-même, l’agriculteur est à l’agonie.

L’augmentation des dépenses et la stabilité des revenus entraî-

nant, ainsi, petit à petit, un ras le bol général caractérisé par la

vente des terres à de « grands agriculteurs » ou à des sociétés

spécialisées » ;

- Secteur industriel : il existe de la même manière des disparités

manifestes entre les régions. Beaucoup d’entre elles souffrent

encore de l’absence d’une activité industrielle qui permettrait de

résorber le chômage local et de créer une dynamique écono-

mique. Cette situation a été expliquée lors des conférences

régionales par l’absence de mesures incitatives et d’une infras-

tructure adéquate destinées à attirer les entrepreneurs, une telle

explication se trouvant confirmée par les différentes études

menées à ce sujet 31;

- Secteur touristique : plusieurs régions n’ont pas pu profiter de

la politique du développement touristique et hôtelier malgré les

atouts qu’elles présentent, aussi bien en termes de côtes mari-

times que de ressources balnéaires et autres sites historiques et

naturels qui pourraient constituer des attractions touristiques et

permettre de créer une dynamique positive.

A l’instar du développement industriel, le développement touris-

tique se trouve sérieusement compromis par l’absence d’une

infrastructure suffisante dans plusieurs régions, notamment en

matière de réseaux routiers et de moyens de transport com-

muns. Ce secteur, qui représente 7% du PIB tunisien et emploie

près de 400.000 personnes, directement ou indirectement, a

connu une hausse de 25% par rapport à l’année 2011 avec des

recettes de 3,17 milliards de dinars32 . Il semble néanmoins qu’il

ne soit pas exploité de manière équitable dans les différentes

régions du pays.

La marginalisation- Précarité sociale : si le nombre des affiliés à la sécurité sociale

est de 2.8 millions -en hausse de 33% par rapport aux 2,3 mil-

lions enregistrés en 2007-, et si la croissance de la couverture

sociale a été meilleure que la croissance du nombre d’employés,

améliorant corrélativement le taux de couverture, certaines

31 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-0096513332 http://eeas.europa.eu/delegations/tunisia/documents/page_content/rapt_qneq_dec2013_fr.pdf

régions se trouvent encore privées de l’accès aux nécessités les

plus élémentaires telles que l’eau potable ou l’électricité et le

gaz. Il en va de même de l’accès à l’école et aux soins en raison

des carences en la matière et du manque d’établissements sco-

laires et de santé de proximité, en particulier dans les zones

rurales.

Au regard des structures existantes, les participants ont fait

valoir que celles-ci se trouvaient souvent sous-équipées ou dans

un état de délabrement inadéquat pour fournir les services

requis ; cette situation se répercute sur les catégories sociales les

plus vulnérables et accentue, de ce fait, leur précarité ; ainsi par

exemple, il existe seulement 45 médecins pour 1000 habitants à

Kasserine, contre 363 à Tunis et 175 à Sfax. Le constat est le

même concernant les services des Soins de Santé de Base (SSB),

puisque 8,9% des centres des SSB offrent des prestations 6 jours

par semaine à Sidi Bouzid, 11,4 à Jendouba, 26% à Sousse, 55% à

Ben Arous et 100% à Tunis.

Taux de pauvreté extrême par région (en %) en 2005

Source : Zidi Fayçal, Politiques économiques et disparités régio-

nales en Tunisie, 03/2014

Page 36: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

34

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

- Marginalisation culturelle : les disparités régionales se mani-

festent aussi dans l’accès à la culture et aux loisirs ; plusieurs

régions se trouvent en effet exclues des dynamiques culturelles

nationales et privées d’un écosystème salutaire de loisirs et de

divertissement.

Il en résulte un préjudice, en particulier pour les jeunes et les

enfants, qui se trouvent en marge de tout développement cultu-

rel, grevant davantage encore leur potentiel de développement.

- Exclusion des processus décisionnels au niveau régional : ce

constat, formulé de manière quasi-unanime, aboutit à la mise en

place de programmes de développement qui ne tiennent pas

nécessairement compte des besoins spécifiques de chaque

région et qui ne répondent pas aux aspirations des différentes

catégories de bénéficiaires ; en outre, l’absence de représentants

issus des régions dans les débats nationaux aurait abouti à une

insuffisance de leur prise en compte et à une répartition désé-

quilibrée des ressources régionales.

Recommandations spécifiques Les recommandations proposées ont porté sur des activités de

promotion des régions, ainsi que des activités de contrôle, de

veille et de collecte de données.

activités de promotion- Préconiser une approche territoriale de traitement de la ques-

tion du développement régional pour pouvoir mieux remédier

aux disparités régionales ;

- Encourager la coordination nécessaire entre les ministères,

dans l’objectif de favoriser un développement intégré des

régions ;

- Promouvoir une approche intersectorielle pour dresser un

meilleur tableau des besoins réels, des enjeux à l’œuvre et de

l’impact des politiques publiques ;

- Mettre en place des politiques de discrimination positive en

faveur des régions défavorisées en tenant compte des équilibres

macro-économiques et en évitant d’exacerber le régionalisme ;

- Consolider le rôle des médiateurs locaux pour mieux résoudre

les conflits et renforcer le tissu social ;

- Organiser des activités d’ordre culturel, touristique ou artis-

tique (festivals, expositions, etc.) dans le but de valoriser les res-

sources de chaque région et leur potentiel concurrentiel ;

- Organiser des cycles de formation pour inciter les jeunes à

créer des projets, en vue de lutter contre l’exode rural et de

favoriser l’investissement local.

activités de contrôle, de veille et de collectede données- Mettre en place des réseaux d’associations afin de mutualiser

l’information, développer des études et des recherches relatives

aux ressources et carences des régions et assurer le contrôle et

le suivi des projets locaux de développement ;

- Assurer l’accès des citoyens aux mêmes droits et à une même

qualité de prestation de service entre les différentes régions;

- Développer des mécanismes de gouvernance des ressources

régionales ;

- Mettre en place des instruments de démocratie locale, tels que

l’accès à l’information locale, les « budgets citoyens », les consul-

tations publiques et l’évaluation et le suivi participatifs des ser-

vices publics ;

- Développer un journalisme de proximité ;

- Développer des mécanismes de transparence et de responsabilité

sociale des entreprises publiques et privées au niveau régional ;

- Réduire les disparités régionales par le recours à la notion de

justice fiscale prévue par l’article 38 de la Constitution ;

- Accélérer la mise en place des lois essentielles au développe-

ment de la démocratie locale (loi sur les élections locales, sur les

finances locales, sur la fiscalité et loi organique des communes) ;

- Institutionnaliser et/ou renforcer le rôle des médiateurs locaux.

Les disparités régionales

Page 37: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

36

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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37

l’environnement

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

38

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

La question environnementaleune responsabilité partagéeFaut-il encore parler des problèmes d’environnement en Tunisie ?

La question, quelque peu provocatrice, a été soulevée par l’uni-

versitaire Mohsen Kalbousssi 33 pour montrer que la conjoncture

met davantage l’accent sur des problématiques d’ordre socio-

économique et aboutit à délaisser ou du moins à marginaliser la

question environnementale.

Pourtant, cette problématique se pose avec une particulière

acuité en Tunisie, en particulier après la Révolution. Consciente

de l’impact et des enjeux qui sont susceptibles d’en résulter, la

société civile dresse un diagnostic alarmant et plaide en faveur

d’une amélioration urgente en la matière.

Attentes et priorités discutées lors des conférences- Comment sensibiliser le citoyen quant à l’importance des éco-

nomies d’énergie et de la protection de l’environnement ?

- Comment préserver la faune et la flore et garantir le respect et

le suivi de l’application des normes internationales dans ce

domaine ?

- Comment encourager les entreprises et le citoyen à produire et

à utiliser les énergies renouvelables ?

- Comment assurer la protection de l’environnement et les droits

des générations futures ?

Diagnostic et état des lieuxLa pollution industrielle, la pollution des villes et l’exploitation

peu optimale des ressources naturelles ont été au centre des

discussions des participants lors des conférences régionales.

pollution industrielle

La pollution industrielle existe dans les régions dont l’activité est

principalement axée sur la production industrielle (Gabès, Gafsa,

Sfax et Tataouine).

33 http://www.kapitalis.com/tribune/18549-faut-il-encore-parler-des-problemes-d-environnement-en-tunisie.html

Elle se manifeste à travers les émissions de gaz et la production

de déchets liquides ou solides, déversés dans la mer ou accumu-

lés sur des sites non aménagés.

Comme l’explique le rapport « Libre échange et environnement

dans le contexte euro-méditerranéen » 34, « Le développement

économique en Tunisie s’est accompagné par un important effort

d’industrialisation du pays. Les impératifs de croissance et de

création d’emplois l’emportaient sur les considérations de pro-

tection de l’environnement et de préservation des équilibres

souvent fragiles des écosystèmes. Plusieurs industries ont ainsi

été mises en place et différentes implantations industrielles ont

été érigées en l’absence de préoccupations environnementales.

Les maigres opportunités d’investissement dans des régions

défavorisées du Centre-ouest et du Sud et le développement des

industries chimiques de transformation de produits miniers sur

le littoral sont à l’origine d’importants préjudices écologiques ».

La question est devenue, au fil du temps, une préoccupation

majeure des habitants, qui ressentent une dégradation de leur

santé et de leur qualité de vie.

Elle résulte, selon les participants, d’une gestion des déchets qui

n’est pas soumise à des normes écologiques et aux contrôles

adéquats.

Il est remarquable à ce sujet que le Ministère de l’Equipement et

de l’Environnement ait lui-même fait part de sa préoccupation,

en déclarant que les études menées sur la pollution industrielle

ont permis de constater que sur environ 5000 unités indus-

trielles, seules 661 utilisent des procès de traitement des

déchets35 .

Cette pollution se manifeste aussi à travers l’exploitation mas-

sive des ressources naturelles (usage de l’eau dans les circuits de

production et déboisement important), qui serait également res-

ponsable de déséquilibres environnementaux importants.

34 195.97.36.231/dbases/MTSReports(Word)/137/RapportFinalZaafrane2.doc35 http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=20385:-tunisie--le-taux-de-pollution-risque-de-devenir-incontrolable&catid=39:eco-finance&Itemid=128

l’environnement

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

39

pollution des villes

La société civile régionale considère que les dérèglements des

services municipaux de gestion des ordures ainsi que l’insuffi-

sance du contrôle d’hygiène par les autorités centrales et locales

ont également conduit à une accélération du phénomène de

pollution.

Dans l’édition du 22 mars 2013 du Temps, le journal parle même

d’une « Tunisie transformée en montagne d’ordures » 36. La res-

ponsabilité des citoyens a dans le même temps été soulevée, en

particulier en termes de lacunes quant au respect de la propreté

des villes.

36 http://www.turess.com/fr/letemps/74811

Une situation que décrit parfaitement une enquête du journal en

ligne Inkyfada en septembre 2014, sous le titre : « Les citoyens

et leurs ordures : quelle responsabilité ? 37 ».

Parallèlement, les participants ont déploré l’insuffisance de pou-

belles et de bennes et l’absence des pratiques de recyclage et de

tri des ordures.

En plus de la détérioration esthétique de la ville, cette pollution

est responsable de la prolifération de microbes et de l’apparition

d’insectes et autres animaux vecteurs de maladies. La situation

dans laquelle s’est enlisé le gouvernorat de Médenine, en parti-

culier les villes de Zarzis et de Djerba, est éloquente à cet

égard 38.

37 https://inkyfada.com/2014/09/enquete-dechets-tunisie-partie2-ordures-et-ci-toyens/38 http://www.letemps.com.tn/article/86490/«djerba-souffre»-les-djerbiens-descen-dent-dans-l’avenue-habib-bourguiba

Activités industrielles en Tunisie : contributionà la pollution de l’eau et de l’air

Source : Hafedh Zaafrane, Libre-échange et environnement dans le contexte euro-méditerranéen, 07/2000

Page 42: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

40

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

exploitation peu optimale des ressources naturelles Deux phénomènes ont été relevés à ce niveau :

- surexploitation de certaines ressources sans tenir compte

des équilibres naturels ni des cycles de renouvellement et

de reproduction : c’est le cas de la chasse et de la pêche sau-

vages, du déboisement intensif, de l’altération de la côte mari-

time, des forêts, des palmeraies par les constructions anar-

chiques ou encore de l’infection des produits agricoles et de

pêche par le recours aux produits et engrais chimiques ;

- Absence d’exploitation et de valorisation des ressources

naturelles qui constitue à la fois une perte et un manque à

gagner financiers, ceci concerne notamment les énergies

renouvelables (solaire, hydraulique et éolienne notamment),

qui gagneraient à être généralisées pour se substituer aux

énergies fossiles, polluantes et coûteuses.

Pour ces deux éléments, le profil environnemental de la Tunisie,

réalisé en 2012, livre des données et des analyses qui permettent

de confirmer le constat, en le relativisant à certains égards 39.

Recommandations spécifiquesLes participants ont amorcé des pistes de recommandations s’il-

lustrant dans des activités de sensibilisation, d’éducation et de

mobilisation, des activités de contrôle et de pression et un cer-

tain nombre de mesures alternatives pour lutter contre la pollu-

tion et protéger l’environnement.

sensibilisation, éducation et mobilisation- Vulgariser les bonnes pratiques en matière d’environnement

(usage rationnalisé de l’énergie, recyclage, préservation de la

nature etc.) et conduire un plaidoyer sur les méfaits, les dangers

et les répercussions que peuvent avoir les pratiques non respec-

tueuses de l’environnement ;

39 http://eeas.europa.eu/delegations/tunisia/documents/projets/profil_environnemen-tal_tunisie_oct2012_fr.pdf

l’environnement

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2000

1500

1000

EQUILIBRE DE LA BALANCE ENERGETIQUE

500

0

-500

-1000

-1500

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Source : OTEDD, Rapport National sur l’Etat de l’Environnement. Edition Spéciale 2010-2011

Solde énergétique de la Tunisie

Page 43: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

41

- Encourager l’entreprenariat écologique, les campagnes de net-

toyage, la mobilisation médiatique, et les formations en matière

à la fois de gestion et de recyclage des déchets et de lutte contre

le gaspillage des ressources.

contrôle et pression - Plaider en faveur de la mise en place, par les pouvoirs publics,

des règles adéquates et efficaces pour garantir le respect de l’en-

vironnement par les particuliers et les entreprises ;

- Mettre en œuvre un ensemble de mesures contraignantes

visant au respect,, par les particuliers, des normes relatives aux

constructions et au respect des spécificités urbaines des régions,

à la gestion des déchets, au respect des zones littorales, histo-

riques et des réserves naturelles ;

- Amener les industriels à respecter les règles relatives aux taux

de pollution ;

- Créer des structures de contrôle indépendantes et équipées

sur les émissions de substances polluantes et nocives, aux-

quelles peuvent être associés les acteurs de la société civile ;

- Créer un observatoire chargé de la question environnementale

et de la pollution ;

- Mener des consultations publiques avant la mise en place de

projets industriels ayant potentiellement un impact environne-

mental ;

- Restaurer les comités de quartier et les impliquer dans le res-

pect de la propreté ;

- Réglementer l’usage des pesticides et des engrais chimiques

dans l’agriculture intensive ;

- Introduire la notion de préjudice écologique dans la

jurisprudence.

mesures alternatives- Mettre en place un mécanisme efficace et global de collecte et

de traitement des déchets ;

- Mettre en place des instruments de tri sélectif ;

- Créer des emplois dans le domaine de la protection de l’envi-

ronnement ;

- Encourager les entreprises de recyclage et de transformation

des déchets.

Page 44: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

42

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Page 45: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

43

la violence politique

Page 46: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

44

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

La violence politique une menace rampante L’avenir démocratique est susceptible d’être entravé par l’appa-

rition de la violence politique après la Révolution et sa recrudes-

cence qui a récemment été constatée à travers les assassinats

politiques et l’émergence du phénomène terroriste.

D’abord apparue sous une forme verbale, la violence politique

s’est par la suite amplifiée, révélant des difficultés à mener une

confrontation d’idées dans une compétition éthique et pacifique.

Ce constat laisse planer le danger d’une perversion de la démo-

cratie naissante et risque de favoriser une violence généralisée

au sein de la société tunisienne.

Attentes et priorités discutéeslors des conférences- Quelles sont les origines et les racines de la violence politique ?

- Comment la société civile peut-elle aider à lutter contre la vio-

lence politique ?

- Quel rôle jouent les médias dans la lutte contre la violence

politique ?

Diagnostic et état des lieuxLe diagnostic réalisé a essentiellement porté sur les facteurs

propices à l’implosion de la violence politique ainsi qu’aux

diverses manifestations qu’a pu revêtir ce phénomène en

Tunisie.

Facteurs propices à l’implosion de la violence politiquePlusieurs points ont été soulevés à ce niveau :

- Intolérance et rejet de l’autre : la société civile a estimé que la

principale cause de la violence politique résidait dans l’intolé-

rance, la non-acceptation de l’autre et le refus du dialogue.

Les participants ont noté, de ce point de vue, une bipolarisation

de la société qui s’accompagne d’un discours incitant ostentatoi-

rement à la haine. Comme le souligne la chercheuse Hela Boujneh 40, « le passage d’un état de non-respect du droit, d’une culture

40 http://www.academia.edu/4681773/la_Violence_en_période_de_Transition_démo-cratique

basée sur l’oppression et la violation des droits de l’Homme au

quotidien à un Etat de Droit ne peut se faire sans dégâts. Suite à

la Révolution, l’Etat a perdu son pouvoir régalien surtout en

matière de sécurité, d’ordre et de justice (…). La violence apparait

quand un Etat a échoué à réaliser l’équilibre social (…) ; le recours

à la violence comme mode de répression n’est plus monopolisé

par l’Etat puisque certains groupes sociaux usent de ce moyen

d’expression, de résistance ou de revendication de leurs

demandes sociales ».

- Immaturité politique et rôle négatif de certains protagonistes :

les participants ont estimé que la violence politique est attisé

par l’importance, d’une part, des enjeux de pouvoir, et d’autre

part, du fait de l’absence de maturité politique observable chez

certaines parties prenantes.

Cette immaturité concernerait, en particulier, certains membres

de la classe politique et médiatique, ainsi qu’une frange de la

société civile qui se serait affranchie des règles légales et déon-

tologiques devant gouverner son action.

Dans une rencontre organisée par le centre Ofyia en février

2014, les participants avaient en outre jugé que « les médias

publics et privés sont en grande partie responsables des conflits

qui dégénèrent en des formes de violence politique, dans la

mesure où certains établissements de presse ne respectent pas

la déontologie journalistique 41» .

manifestations de la violence politiquePour la société civile régionale, la violence politique prend

diverses formes, d’intensité et de gravité variables. Elle va des

violences verbales entre adversaires politiques (échange d’in-

sultes et attaques d’ordre moral) aux batailles rangées au sein

des établissements universitaires entre partisans des différents

partis politiques ; elle atteint aujourd’hui son paroxysme avec le

terrorisme et les assassinats politiques.

Ces différents phénomènes, décrits par les participants, ont lon-

guement été analysés, à la fois du point de vue de leurs causes

et de leurs évolutions, par la chercheuse Hela Boujneh dans « La

41 http://directinfo.webmanagercenter.com/2014/02/02/la-violence-politique-en-tuni-sie-letat-et-les-medias-pointes-du-doigt/

la violence politique

Page 47: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

45

Tunisie en transition face à une violence en évolution » 42. Le leg

de décennies d’autoritarisme et la faiblesse ou la quasi-absence

d’une culture inspirée des droits de l’Homme, la faiblesse de

l’Etat et du discours politique, la faiblesse du maillage sécuri-

taire, institutionnel et judiciaire, les tensions politiques et la pré-

carité économique constituent selon la chercheuse les princi-

pales causes de la violence politique en Tunisie.

Recommandations spécifiques Hormis la sensibilisation et la formation, la mise en place d’es-

paces propices aux échanges et les activités de veille et de

contrôle ont constitué les grands axes de recommandations pro-

posées par les participants.

La sensibilisation et la formation- Mettre en place des programmes de formation en faveur de la

société civile et des partis politiques en matière de communica-

tion non violente, de résolution pacifique des conflits ainsi qu’en

matière de sciences politiques, de droits de l’homme et de

citoyenneté, dans le but d’ancrer les pratiques favorables à une

action militante modérée et conforme aux règles de la démocra-

tie et de l’Etat de droit ;

- Mettre en place un mécanisme consensuel et fédérateur des

femmes leaders des différents partis politiques, et élaborer des

programmes de formation spécifiques aux femmes afin de les

encourager à participer à la vie politique ; à cet égard, la média-

tion des femmes peut participer à l’œuvre d’apaisement et de

réconciliation dans le champ politique ;

- Diffuser la culture de la tolérance à travers les médias, la

culture et l’éducation ;

- Responsabiliser les médias quant aux dangers du discours de la

haine, notamment à travers des formations.

La mise en place d’espaces propices aux échanges en dehors de l’arène politique- Créer des espaces propices à la rencontre et à l’échange entre

citoyens, citoyens et associations et/ou citoyens et partis

42 http://www.academia.edu/4681773/la_Violence_en_période_de_Transition_démo-cratique

politiques, afin de promouvoir une communication apaisée et de

désamorcer les tensions ;

- Développer les centres d’écoute et d’encadrement dans les

milieux scolaires.

La veille et le contrôle- Conduire des études et des recherches sur le phénomène de la

violence politique et ses développements ;

- Miser sur les mesures de prévention : l’école, les maisons de

jeunes, les maisons de la culture, etc. ;

- Contrôler et dénoncer les pratiques susceptibles d’engendrer

et/ou d’alimenter la violence politique;

- Renforcer le rôle des médiateurs locaux ;

- Doter la prochaine instance de la communication audio-visuelle

des prérogatives lui permettant de sanctionner les abus et les

atteintes à la paix sociale ;

- Élargir l’expérience de la charte d’honneur préélectorale entre

les acteurs politiques comme pacte scellant leur engagement

envers un code d’éthique.

Page 48: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

46

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

Page 49: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

47

La réforme du secteur de sécurité

Page 50: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

48

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

La question sécuritaire : un enjeu majeurde stabilitéLes troubles sécuritaires que la Tunisie a connus épisodiquement

depuis la Révolution ont fait resurgir le besoin de sûreté, devenu

l’une des principales préoccupations du citoyen. Si la sécurité se

présente comme un besoin vital pour l’homme et une condition

indispensable de son épanouissement individuel et du dévelop-

pement collectif et national, il devient encore plus pressant dans

la conjoncture actuelle.

Attentes et priorités discutées lorsdes conférences- Comment la société civile peut-elle participer à la lutte contre

le terrorisme ?

- Comment la société civile peut-elle être impliquée dans l’élabo-

ration de solutions sécuritaires ?

- Quel rôle pour la société civile dans la réforme du secteur de

sécurité ?

Diagnostic et état de lieuxSi les participants ont souligné la détérioration du climat sécuri-

taire et l’augmentation du sentiment d’insécurité, ils ont, dans un

même temps, mis en exergue la mauvaise perception de l’appa-

reil de sécurité et les tensions entre police et citoyens.

détérioration du climat sécuritaire et augmen-tation du sentiment d’insécuritéSelon les participants, le sentiment d’insécurité a nettement aug-

menté depuis la Révolution. Ce sentiment serait alimenté par la

multiplication des troubles et atteintes aux biens et aux per-

sonnes qui ont rythmé le quotidien des citoyens depuis plus de

deux ans (blocages, barrages des routes, grande et petite crimi-

nalité, prolifération de la contrebande, circulation et trafic

d’armes, etc.).

La menace terroriste et les assassinats politiques ont de leur

côté contribué à la détérioration du climat sécuritaire et au

développement du sentiment d’insécurité.

Ce constat est d’ailleurs largement partagé par les experts du

domaine : ainsi, dans son briefing n°148 en date du 28 novembre

2013, le Crisis Group souligne que « la Tunisie plonge à inter-

valles réguliers dans des crises politiques dont le lien avec la

dégradation de la situation sécuritaire est chaque jour plus évi-

dent. Bien que de faible intensité, les attentats djihadistes aug-

mentent à un rythme alarmant, choquant la population, alimen-

tant les rumeurs les plus confuses, affaiblissant l’Etat et

polarisant toujours davantage la scène politique » 43 .

Indice de la menace terroriste : « Vous pensez que la menace

terroriste dans le pays est ? » (en % base de 1022 répondants) :

Source : EMRHOD Consulting, sondage national, mai 2013

mauvaise perception de l’appareil de sécurité et tensions entre police et citoyensLes participants ont souligné les relations entre l’appareil de

sécurité et les citoyens, qu’ils ont jugées conflictuelles et ten-

dues ; cette relation serait caractérisée par l’absence de confiance

des citoyens à l’égard des représentants de l’ordre, et traduirait

la revendication d’une police impartiale, intègre, professionnelle

et respectueuse des droits et libertés. A cet égard, et à l’occasion

d’un projet pilote de consultations publiques sur la sécurité

locale organisé par le DCAF (Centre pour le contrôle démocra-

tique des forces armées) en Tunisie en avril 2014 44, certains

participants ont décrit les événements qui se sont déroulés dans

la ville de Rouhiya (Siliana) le 11 avril 2014, et au cours desquels

des affrontements ont eu lieu entre les forces de sécurité et des

groupes armés en présence de civils : « une intervention de l’ap-

pareil sécuritaire a eu lieu pour arrêter des salafistes à Rouhiya.

Cette intervention a été violente et a mis en péril la sécurité

même des civils qui n’étaient pas concernés par les événe-

ments ». Ce témoignage d’un citoyen, parmi beaucoup d’autres,

reflète le regard critique des Tunisiens envers l’appareil sécuri-

taire qui se donne pourtant pour mission de les protéger.

43 http://www.crisisgroup.org/fr/regions/moyen-orient-afrique-du-nord/afrique-du-nord/Tunisia/148-tunisia-s-borders-jihadism-and-contraband.aspx44 http://www.dcaf-tunisie.org//adminDcaf/upload/ejournal/documentfr_10169.pdf

La réforme du secteur de sécurité

22,7

elevee : 52,5% faible : 44,7%

tres elevee plutot elevee plutot faible tres faible nsp

29,832,4

12,3

2,8

Page 51: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

49

Les participants ont considéré dans le même temps que le

citoyen avait sa part de responsabilité, en raison du non-respect

des règles et obligations qui lui incombent par la loi et de son

manque de coopération avec les forces de sécurité dans la lutte

contre la criminalité et le terrorisme.

Aperçu du climat sécuritaire en Tunisie en 2014

Source : Ministère français des Affaires Etrangères et du

Développement International – centre de crise, 14/05/2014

Recommandations spécifiquesLes recommandations émises par les participants concer-

naient la formation et la sensibilisation, la mise en place d’un

cadre propice à l’échange entre police et citoyens et les acti-

vités de prévention et de traitement nécessaires à la stabili-

sation du pays.

Formation et sensibilisation- Sensibiliser et former aux relations constructives entre les

forces de sécurité et les citoyens ;

- Sensibiliser via les médias sur les obligations et la responsabi-

lité des citoyens pour renforcer la sécurité dans le pays ;

- Conduire des opérations de vulgarisation sur les politiques

modernes d’organisation des services de sécurité.

mise en place d’un cadre propiceà l’échange entre police et citoyens- Renforcer les liens entre les citoyens et les agents de sécurité

et établir des canaux de coopération et de communication entre

l’institution policière et la société civile, afin de permettre aux

citoyens de s’approprier la question sécuritaire et de s’impliquer

dans le processus de réforme ;

- Conduire des activités de diagnostic, de veille, de contrôle

citoyen, d’information, d’écoute et d’échange pour participer à la

réconciliation avec la police et permettre la mise en place d’une

approche participative des questions de sécurité.

prévention et traitement- Mettre l’accent sur la « déradicalisation », notamment par

l’écoute, l’accompagnement et la réinsertion des jeunes qui

reviennent de Syrie ;

- Miser sur la protection des jeunes de l’attrait du radicalisme et

de la violence ;

- Conduire une réforme de la police et des services de sécurité

pour introduire de nouvelles pratiques qui ne soient pas fondées

sur la répression, sur le modèle de la police de proximité et/ou

du policier-médiateur ;

- Inciter les citoyens à coopérer avec les services de sécurité

dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en mettant en

place des mécanismes de dénonciation.

Page 52: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

50

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

51

conclusion et annexes

Page 54: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

52

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

conclusion

Capitaliser et valoriser de manière tangible la contribution de la société civile suite à ce cycle de conférences régionales est

apparu comme un choix stratégique de la part du PNUD dans le cadre de son appui à la transition démocratique en Tunisie.

Au-delà de la richesse des diagnostics et des recommandations livrés, il s’agit d’entrevoir et de saisir l’esprit et la philosophie

que cultive la société civile dans une perspective de refondation du pays, mais également d’éclairer les décideurs publics et

les partenaires techniques et financiers sur les potentiels et les opportunités à saisir pour réussir leur mission. A l’expertise

dont disposent ces derniers, une expertise d’usage et de terrain est susceptible de s’ajouter, permettant de compléter la

vision des acteurs, de préciser les stratégies et les projets et de renforcer l’impact des interventions opérées.

A long terme, cette approche inclusive contribue à instaurer un climat de cohésion et de responsabilité sociales, dont la

solidité pourra être assurée par la recherche permanente du consensus et l’appropriation de la décision publique par des

populations bénéficiaires participant elles-mêmes à leur propre développement.

Ce projet a en outre permis de mettre en exergue l’importance que la société civile accorde aux thématiques des femmes,

des jeunes, de l’emploi, de la lutte contre la corruption, des disparités régionales, de l’environnement, de la violence politique

et de la sécurité.

A cet égard, si les activités de formation et de sensibilisation ont fait partie des recommandations les plus souvent formu-

lées, la réforme des politiques publiques et des cadres législatif et administratif relatifs à chacune des thématiques traitées

est également apparu comme une nécessité pressante. Il est par ailleurs important de retenir la nécessité, que souligne la

société civile, d’une écoute attentive, d’un accompagnement et d’un encadrement pour les populations les plus vulnérables

et les zones les plus marginalisées.

In fine, cette initiative traduit la détermination de la société civile quant à son implication dans la conduite des affaires

publiques, en termes de réflexion et d’action. De ce point de vue, ce rapport reflète sa volonté de constituer un partenaire

aux côtés de l’Etat, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers, à la fois au niveau local, régional et national,

dans la réussite collective de la transition démocratique et du développement.

Dans cette perspective, plus qu’un outil de diagnostic ou un instrument d’aide à la décision, cette initiative -et le rapport qui

en a résulté- constituent surtout une invitation à l’intention des décideurs pour faire participer la société civile aux réflexions

menées, mais également à la conception des politiques publiques, à leur exécution et à leur suivi. Ici, le passage d’une logique

de pouvoirs et de contre-pouvoirs à un paradigme de concertation et d’interaction entre les acteurs des différentes sphères

constitue une étape clef d’un processus engagé il y a plus de quatre ans.

conclusion

Page 55: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

53

annexes

Le caLendrIer des conférences régIonaLes (22 noVembre au 22 décembre 2013)

Date Conférences

22-11- 2013 Monastir/ Sousse/ Mahdia

23-11- 2013 Kairouan

24-11- 2013 Sidi Bouzid/Siliana

28-11- 2013 Bizerte

29-11-2013 Grand Tunis(Tunis, Ariana, Manouba, Ben Arous)

30-11-2013 Nabeul/Zaghouan

01-12-2013 Béja

01-12-2013 El Kef

01-12-2013 Tozeur/Kebelli

05-12-2013 Tataouine

06-12-2013 Médenine

07-12-2013 Gabes

08-12-2013 Sfax

12-12-2013 Gafsa

13-12-2013 Kasserine

15-12-2013 Jendouba

rapporteurs et modérateurs des groupes de traVaIL

Facilitateurs Rapporteurs

Asma Ben Hassen

Ibrahim Guizani

Moez Triki

Boutheina FerchiouChahrazed Ben Hamida

Haifa KhammariNawel Ayadi

Selim Ben Hassen

Page 56: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

54

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

CONFéRENCIERS

Conférencier Thème

Abdeljelil Bédoui Défis de l’emploi et rôle de la société civile dans le processus démocratique

Hamadi Tizaoui Le déséquilibre régional et l’intégration territoriale en Tunisie

Maher Gassab

Les enjeux socioéconomiques en période de transition démocratique et le rôle de la société

civile en Tunisie : le cas du Chômage

Les enjeux socioéconomiques en période de transition démocratique et le rôle de la société

civile en Tunisie : le cas des disparités régionales

Mohamed JouiliLe rôle de la société civile dans la lutte contre la corruption

Enjeux, défis et implication de la société civile dans le processus démocratique

Mouldi Guessoumi

Enjeux, défis et implication de la société civile dans le processus démocratique

La place des jeunes dans la société civile et leur rôle dans la transition démocratique

La société civile face aux défis du développement et des inégalités entre les régions

Sami Brahem

Enjeux, défis et implication de la société civile dans le processus démocratique

Le rôle de la société civile dans la lutte contre la violence

La société civile et les disparités régionales

LES ONZE ASSOCIATIONS PARTENAIRES

Association partenaire

Al Khaldouniya – Byrsa Forum El Jahedh

Association Tunisienne d’Esthétique et de Poétique Inma Maamoura

Association Tunisienne pour l’Eveil Démocratique Ligue Tunisienne de la Citoyenneté

Center of the Study of Islam and Democracy Social Development and Empowerment Center

Centre Ofiya Tunisian Association for Managementand Social Stability

Femmes & Leadership

conclusion et annexes

Page 57: Les priorités de développement en tunisie

Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

55

pLaQuette de présentatIon des conférences

Conférences régionales

sur la participation de la société civile

dans le processus de la transition démocratique

du 22 novembre au 25 décembre 2013dans tous les gouvernorats

الملتقيات الجهوية

حول مساهمة المجتمع المدني

في اإلنتقال الديمقراطي

من 22 نوفمبر إلى 25 ديسمبر 2013كامل الواليات

Au servicedes peuples

et des nations

Au servicedes peuples

et des nations

Au servicedes peuples

et des nations

اإلطار العام تميزت مرحلة اإلنتقال الديمقراطي الذي تعيشه تونس بانتشار أنشطة مواطنة تبرهن على إرادة المجتمع المدني في أن يكون

طرفا فاعال في إنجاح المسار اإلنتقالي.و يساند برنامج األمم المتحدة اإلنمائي هذه المبادرة بتشجيع

ودعم مشاركة المواطنين على الميدان.

مبادرة متميزة تمت برمجة ستة عشر ملتقا في الجهات تهدف إلى مساهمة فاعلين من ميادين مختلفة من بينها منظمات المجتمع المدني و المحامين والصحافيين والجامعيين و القياديين االجتماعيين. وسيتم خالل هذه الملتقيات تسليط الضوء على الديناميكيات في الفاعلين إرادة وإبراز النقاش دائرة توسيع و المحلية المساهمة بشكل ملموس في إرساء الديمقراطية في البالد.

سلم في تندرج كبرى محاور ثمانية الملتقيات تشمل و إلى بالرجوع أولوية ذات تصنيفها وتم المواطنين اهتمامات

البحوث والدراسات الميدانية التي تم اجراءها في الغرض.وتهدف الملتقيات المذكورة إلى توسيع دائرة النقاش حول هذه

المواضيع وإرساء حوارات مثمرة حول االهتمامات الوطنيةو وسائل المساهمة في المسار اإلنتقالي.

كما تهدف بشكل خاص إلى :- تقييم مساهمة المجتمع المدني في المسار اإلنتقالي

و تقدير إضافته في هذا المجال،- تشخيص العقبات التي تعوق مساهمة المجتمع المدني في

المسار اإلنتقالي، تجاوز في المدني للمجتمع المحتملة المساهمة تحديد -

في هذا اإلطار، سيتم تنظيم سلسلة من الملتقيات الجهوية فتح عامة، قصد المدني بصورة المجتمع الفاعلين في تضم بالمسار المتعلقة األساسية المواضيع حول نقاش إثراء شأنها من توصيات و مقترحات وصياغة الديمقراطي

النقاش حول التنمية.

العقبات نحو انتقال شامل و سلمي،- صياغة توصيات واضحة مستمدة من النقاشات حول المحاور

المعالجة في الغرض.آراء بين الجمع على تعتمد مقاربة تبني تم اإلطار هذا وفي المجتمع المدني التي تم التوافق بشأنها، في مفهوم واسع، النظر وجهات تقريب على والعمل المجال في الخبراء وآراء

بينهما.االقتصاديون و المؤرخون و االجتماع علماء وسيقوم صياغة وفي النقاش هذا في بالمشاركة والحقوقيون

التوصيات النهائية."الكتاب إعداد في اعتمادها سيتم التي التوصيات هذه والذي الملتقيات نهاية إثر إصداره سيتم الذي األبيض" خالل المشاركين عن الصادرة التوصيات ملخص سيتضمن

الملتقيات الستة عشرالمذكورة. اإلنتقالي، المسار في المدني المجتمع دور تعزيز وبهدف سيحضر هذه الملتقيات مجموعة من الجامعيين ذوي الكفاءات حول حوارات إلدراج الوطني المستوى على بها المعترف

المحاور و إلثراء النقاش.

في إطار شراكة غير مسبوقةسيتم تنفيذ هذا النشاط بمشاركة 11 جمعية شريكة لبرنامج األمم المتحدة اإلنمائي تتولى المساهمة في ضبط شكل الملتقيات

و تحديد المشاركين في 24 والية .وستحضر منظمات المجتمع المدني وكذلك فريق برنامج األمم المتحدة اإلنمائي في كامل الجهات لدعم سير الملتقيات المذكورة. المتحدة اإلنمائي في إطار المشاريع برنامج األمم تتعاون مع الجمعيات الشريكة تنتمي إلى آفاق مختلفة و بالذكر أن و جدير الديمقراطية لليقظة التونسية الجمعية و الخلدونية جمعية : التوالي على وهي العنف ومقاومة الحوار بتطوير المتعلقة «ATED» والجمعية التونسية للشعر والجمالية « ATEP » و مركز الدراسات حول اإلسالم والديمقراطية « CSID » و جمعية نساء وقيادات ومنتدى الجاحظ وجمعية إنماء معمورة والرابطة التونسية للمواطنة ومركز أوفياء « OFIYA » ومركز التنمية االجتماعية

. « TAAMS » والجمعية التونسية للتصرف واالستقرار االجتماعي « SDEC » والتمكين

الملتقيات في أرقامملتقا في 24 والية، 16

مشاركا في كل ملتقى، أي 960 مشاركا، 60محاضرين 8

مقررين 4ميسرين 4

خبيرا (علماء االجتماع و االقتصاديين و المؤرخين و الحقوقيين.) 11منتدى مخصص للمجتمع المدني سيتم تنظيمه في خاتمة سلسلة الملتقيات، 1

كتاب أبيض سيتم نشره و يتضمن التوصيات الصادرة عن المجتمع المدني. 1

المحاور المطروحةالتفاوت بين الجهات؛ •

التشغيل؛ •دور المرأة؛ •

دور الشباب؛ •األمن؛ •

الرشوة؛ •العنف السياسي؛ •

البيئة. •

ContexteLa transition démocratique se caractérise par une éclosion d’actions citoyennes qui témoignent de la volonté de la société civile d’être partie prenante dans la réussite de ce processus. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) soutient l’implication de celle-ci en encourageant et en appuyant l’engagement citoyen sur le terrain.

Dans ce cadre, un cycle de conférences régionales est organisé, mobilisant les acteurs de la société civile au sens large, afin d’ouvrir un débat sur les thématiques clés du processus de démocratisation et d’aboutir à des recommandations susceptibles d’enrichir le débat sur le développement.

Une initiative originale…16 conférences régionales sont prévues dans les régions. Elles visent à faire participer des acteurs ayant des parcours diversifiés, dont les organisations de la société civile, les avocats, les journalistes, les universitaires, les leaders sociaux. Il s’agira de mettre en avant, à travers ces conférences, les dynamiques locales, d’élargir le débat et de montrer la volonté des acteurs de participer de manière concrète à la démocratisation du pays. Les conférences porteront sur huit grands thèmes qui se trouvent au cœur des préoccupations des citoyens. Ces thèmes ont été identifiés comme prioritaires grâce à des enquêtes et à des études de terrain. L’objectif est d’élargir le débat sur ces sujets et de générer des discussions fructueuses autour des préoccupations nationales et des moyens de contribuer au processus transitionnel.

Plus spécifiquement, ces conférences visent à :

- Evaluer la contribution de la société civile à la transition, ainsi que sa plus-value ;- Etablir un état des lieux des contraintes pesant sur la contribution de la société civile au processus de transition ;

- Identifier la contribution éventuelle de la société civile pour surmonter les obstacles à une transition inclusive et apaisée ;- Formuler des recommandations claires émanant des débats sur les thématiques traitées. L’approche envisagée consiste à combiner les points de vue de la société civile, entendue dans son sens large, et des experts, pour en croiser les perspectives respectives. Des sociologues, des historiens, des économistes et des juristes prendront part au débat et à la formulation des recommandations finales.

Celles-ci serviront à élaborer un livre blanc qui sera produit, à l’issue des conférences, contenant une synthèse de l’ensemble des recommandations émises par les participants durant les 16 conférences. Dans l’optique de consolider le rôle de la société civile dans la transition, un groupe d’universitaires, jouissant de compétences reconnues sur le plan national, seront présents en vue d’introduire les discussions thématiques et d’enrichir le débat.

…Dans le cadre d’un partenariat sans précédentCette activité est entreprise avec 11 associations partenaires du PNUD qui contribuent à définir le format des conférences et à identifier les participants dans les 24 régions. Les organisations de la société civile seront également présentes, avec l’équipe du PNUD, dans toutes les régions, afin d’appuyer le déroulement des conférences. Ces associations partenaires sont issues d’horizons divers et collaborent avec le PNUD dans le cadre de projets de promotion du dialogue et de lutte contre la violence. Il s’agit des associations Al Khaldounya, ATED (association tunisienne pour l’éveil démocratique), ATEP (association tunisienne d’esthétique et de poëtique), CSID (center of the study of islam and democracy), Femmes et Leadership, Forum El Jahedh, Inmaa Maamoura, Ligue tunisienne de citoyenneté, OFIYA, SDEC (Social Development and Empowerment Center), TAAMS( Tunisian association for management and social stability).

Les conférences en chiffres : - 16 conférences organisées dans les 24 régions

- 60 participants par conférence, soit 960 participants

- 8 conférenciers

- 4 rapporteurs

- 4 facilitateurs

- 11 experts (sociologues, économistes, historiens, juristes…)

- 1 forum consacré à la société civile organisé à l’issue du cycle des conférences

- 1 livre blanc publié, faisant état des recommandations émises par la société civile.

Thématiques traitées : ● Les disparités régionales,

● L’emploi,

● Le rôle des femmes,

● Le rôle des jeunes,

● La sécurité,

● La corruption,

● La violence politique,

● L’environnement.

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Les priorités du développement en Tunisie vues par la société civile Rapport final du cycle des conférences régionales I Mars 2015

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Le PNUD forge des partenariats à tous les niveaux de la société pour aider

à construire des nations résilientes, afin de mener à bien une croissance qui

améliore la qualité de vie de chacun. Présents dans 177 pays et territoires,

nous offrons une perspective mondiale et des connaissances locales au ser-

vice des peuples et des nations.

Les opinions exprimées dans cette publication sont celles de leur(s) auteur(s) et ne

représentent pas nécessairement celles des Nations Unies, y compris le PNUD, ni des

Etats Membres.

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Crédit PhotographiqueAmine Landolsi - justfotoit.blogspot.com/

Design

- anis ben ammar

Rapport élaboré par :Boutheina Ferchiou

Chahrazed Ben HamidaHaifa Khammari

Nawel AyadiSelim Ben Hassen

Supervisé pour le PNUD par :Mohamed El Mounir

Relecture assurée par :Chirine Ben Abdallah

Claire CabrolHamza Asshidi

Nadia Khammari

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