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Sauv’Garde #l Janvier 2013 Sauv’Garde #l Janvier 2013 18 19 SANTÉ PUBLIQUE Contraception : petit état des lieux E st parue en Septembre 2012 les résul- tats de l’étude FECOND, menée par l’INSERM1 et l’INED2. Cette étude s’interroge sur les moyens de contraception des femmes en âge de procréer. Purement statistique, cette étude dresse des constats pour le moins intéressants. Resituons le contexte : en 1967, la contracep- tion devient légale. En 1975, Simone Veil fait promulguer une loi qui autorise l’avortement sous conditions. En 2001 a été votée la Loi Aubry, qui remanie en profondeur la loi Veil. Elle autorise les médecins généralistes à pres- crire l’IVG médicamenteuse (pilule RU 489), facilite l’accès à la contraception, affirme le droit des femmes à avorter et autorise la sté- rilisation comme moyen de contrôle des naissances. Parallèlement, depuis 2000, on voit fleurir de nouvelles méthodes de contraception révolutionnaires (implant, patch...), permettant à chaque femme de choisir une contraception adaptée à son mode de vie. Globalement, la pilule contraceptive reste la méthode de contraception plébiscitée par les femmes : elle est utilisée par une femme sur deux entre 15 et 49 ans. En revanche, on constate que son utilisation a diminué depuis les années 2000 (-4,6%), mais cette baisse est compensée par le recours aux nouvelles méthodes hormonales. Plus alar- mant, chez les 20-24 ans, cette baisse d’uti- lisation (-10,4%) n’est pas compensée par le recours aux autres méthodes contraceptives (dont on constate une augmentation d’utili- sation de 5,1% seulement) Concernant les autres méthodes contracep- tives, l’utilisation du préservatif augmente. Le DIU, lui, fait toujours l’objet de polé- miques médicales. Son utilisation a diminué depuis 2000 et bien que des recommanda- tions de l’HAS de 2004 autorisent la pose d’un DIU chez une nullipare, les clichés ont la vie dure : 54% des femmes, 69% des gyné- cologues et 84% des généralistes considèrent que ce moyen de contraception n’est pas indiqué chez une femme n’ayant pas encore eu d’enfant. Le milieu socio-économique, dé- terminants du choix du mode de contraception Ainsi, cette étude révèle une véritable que la contraception répond, entre autres, à des critères socio-économiques : le choix de la méthode de contraception, en France, est très lié à notre mode de vie sexuelle et au contexte économique : “Le modèle contra- ceptif français apparaît peu flexible, restant caractérisé par un recours important au pré- servatif en début de vie sexuelle, l’utilisation de la pilule dès que la vie sexuelle se régula- rise et le recours au stérilet quand les couples ont eu les enfants qu’ils désiraient”. Economiquement, la dégradation des condi- tions économiques, particulièrement pour les jeunes femmes, peut expliquer l’augmen- tation des femmes entre 20 et 24 ans n’ayant pas de suivi gynécologique augmentent (12,2% contre 6,9% en 2000). Ceci en paral- lèle d’un taux de chômage croissant pour cette tranche d’âge. Les femmes vivant dans un milieu rural, peu ou pas diplômées, avec une situation écono- mique difficile ou précaire, ont également tendance à ne pas utiliser de contraception alors qu’elles ne désirent pas d’en- fants. Et la contraception d’urgence ? Environ des femmes ne souhaitant pas de gros- sesse ont pourtant des rapports sexuels à risque de grossesse. Parmi elles, la moitié n’utilisent jamais ou temporairement pas de contraception. Pourtant, elles sont seulement 20% à avoir recours à la contraception d’urgence, qui fait pourtant l’objet de préjugés, puisque près de la moitié des femmes pensent qu’elle est abortive et peut se substituer à une IVG. Pourquoi une telle sous-utilisation ? La ré- ponse se trouve peut-être dans la perception des femmes de la pilule du lendemain et du sur-lendemain : la prise d’une contraception d’urgence serait associée à un sentiment de honte (20% des femmes) ou d’imprudence (66%) ! Ces deux facteurs sont à ajouter à un manque d’information, sur la pilule du lendemain, mais aussi sur le risque de gros- sesse : 51% des femmes n’ayant pas utilisé de contraception d’urgence ne pensaient pas risquer une grossesse. En conclusion, la contraception est glo- balement stable depuis 2000, malgré une baisse d’utilisation chez les femmes jeunes, probablement lié à un contexte écono- mique peu favorable. Pour la contraception d’urgence, il s’agit encore d’un sujet tabou chez les femmes, lié à des forts sentiments de culpabilité et de honte, associé à une grave méconnaissance. Alors que les moyens de contraception se multiplient, alors que la pilule contraceptive pour homme se déve- loppe, à quand une information claire et sans tabou sur la contraception et le risque de grossesse ? 1: INSERM : Institut National de la Santé Et de la Re- cherche Médicale 2: INED : Institut National des Etudes Démographiques Sources : - Etude FECOND, Inserm : “La contraception en France : nouveau contexte, nouvelles pratiques!?”, Nathalie Ba- jos, Aline Bohet, Mireille Le Guen, Caroline Moreau et l’équipe de l’enquête Fecond - Enquête BVA Mars 2012 sur la contraception d’urgence Plus alarmant, chez les 20-24 ans, cette baisse d’utili- sation (-10,4%) n’est pas compensée par le re- cours aux autres mé- thodes contra- ceptives L’ANEMF 37 nombre d’associations actives qui composent le réseau L’ANEMF en chiff res 21 nombre de membres du bureau national de l’ANEMF 7600 nombre de D4 ayant passé les ECN en juin 2012 11 nombre de congrès ANEMF organisés par an 32 nombre de HDN (Hôpital des Nounours) organisés en 2011 151 000 € récoltés pour le téléthon 2011 242 nombre d’étudiants partis faire des stages à l’étranger en 2012 via SCOPE (221) et SCORE (21) organisés par l’ANEMF et l’IFMSA 12 000 nombre de visites du site e-carabin.net par jour 46 pays ayant reçus des stagiaires SCOPE français l’an dernier 14 pays ayant reçus des stagiaires SCORE français l’an dernier 1 200 € brut empochés par mois quand on souscrit un CESP 32 000 guides édités annuellement par l’ANEMF 24 391 mails échangés au cours d’un mandat www.anemf.org A près s’être offert un lifting au début de l’année 2012, le site ANEMF.org s’est très vite imposé comme une référence pour tous les étudiants en médecine de France ! ANEMF.org, c’est d’abord un portail proposant des dizaines d’ar- ticles consacrés aux études et à la pratique médicale. L’objectif est simple : offrir à chacun la possibilité de trouver une réponse claire et complète aux questions que posent la vie d’étudiant en méde- cine. Comment lire sa fiche de paye d’externe ? Comment accéder aux aides au logement ? Qu’est-ce que la sécurité sociale étudiante ? Qu’est-ce que la procédure de choix ? Quelles aides sont proposées pour s’installer ? Comment fonctionne le CESP ? Les sujets sont variés, et nous concerne tous à un moment de notre cursus : prendre quelques minutes pour s’informer, c’est l’assurance de ne pas rater le coche. Mais ANEMF.org c’est aussi et surtout le portail de l’ANEMF ! Parce que les études médicales évoluent et parce que la démographie médicale est un sujet de débats politiques inépuisable, nous sommes, en tant que carabins, particulièrement concernés par l’actualité. De la réforme des ECN à la mobilisation des internes, en passant par l’évo- lution des conditions de travail en stage, il ne se passe pas un jour sans que l’ANEMF ne soit sollicitée pour porter la voix des étudiants en médecine de France. Le fruit de cette représentation étudiante active et continue vous est communiqué par le biais d’ANEMF.org, qui regorge d’articles et de communiqués à la pointe de l’actualité. Il vous est même possible d’inscrire votre adresse mail sur la mailing “Général”. Vous pourrez ainsi recevoir, chaque fois que la situation l’exige, des mails détaillant les discussions en cours et l’état des ré- formes à venir ! Plus qu’une force de représentation, l’ANEMF est un véritable réseau d’étudiants en médecine de toute la France. L’un de ses objectifs, outre de porter haut et fort les aspirations des futurs praticiens, est de mettre en relation les intiatives locales de l’ensemble des associations de carabins. Qui n’a par exemple jamais entendu parler de l’Hôpital des Nounours, des échanges internationaux, du Téléthon ou encore des InterCHU ? Tous ces projets sont coordonnés nationalement par l’ANEMF, et c’est donc tout naturellement que des rubriques leur sont consacrées sur le site ! En bref, ANEMF.org est un portail sans cesse renouvelé, où vous trouverez forcément quelques infos qui vous avaient échappé ! Pre- nez 5 minutes pour le découvrir, et promis : vous l’aimerez !

Contraception petit état des lieux

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Page 1: Contraception   petit état des lieux

Sauv’Garde #l Janvier 2013 Sauv’Garde #l Janvier 2013

18 19

SANTÉ PUBLIQUEContraception : petit état des lieux

Est parue en Septembre 2012 les résul-tats de l’étude FECOND, menée par l’INSERM1 et l’INED2. Cette étude

s’interroge sur les moyens de contraception des femmes en âge de procréer. Purement statistique, cette étude dresse des constats pour le moins intéressants.

Resituons le contexte : en 1967, la contracep-tion devient légale. En 1975, Simone Veil fait promulguer une loi qui autorise l’avortement sous conditions. En 2001 a été votée la Loi Aubry, qui remanie en profondeur la loi Veil. Elle autorise les médecins généralistes à pres-crire l’IVG médicamenteuse (pilule RU 489), facilite l’accès à la contraception, affirme le droit des femmes à avorter et autorise la sté-rilisation comme moyen de contrôle des naissances. Parallèlement, depuis 2000, on voit fleurir de nouvelles méthodes de contraception révolutionnaires (implant, patch...), permettant à chaque femme de choisir une contraception adaptée à son mode de vie.

Globalement, la pilule contraceptive reste la méthode de contraception plébiscitée par les femmes : elle est utilisée par une femme sur deux entre 15 et 49 ans. En revanche, on constate que son utilisation a diminué depuis les années 2000 (-4,6%), mais cette baisse est compensée par le recours aux nouvelles méthodes hormonales. Plus alar-mant, chez les 20-24 ans, cette baisse d’uti-lisation (-10,4%) n’est pas compensée par le recours aux autres méthodes contraceptives (dont on constate une augmentation d’utili-sation de 5,1% seulement)Concernant les autres méthodes contracep-tives, l’utilisation du préservatif augmente. Le DIU, lui, fait toujours l’objet de polé-miques médicales. Son utilisation a diminué depuis 2000 et bien que des recommanda-tions de l’HAS de 2004 autorisent la pose d’un DIU chez une nullipare, les clichés ont la vie dure : 54% des femmes, 69% des gyné-cologues et 84% des généralistes considèrent que ce moyen de contraception n’est pas indiqué chez une femme n’ayant pas encore eu d’enfant.

Le milieu socio-économique, dé-

terminants du choix du mode de

contraceptionAinsi, cette étude révèle une véritable que la contraception répond, entre autres, à des critères socio-économiques : le choix de la méthode de contraception, en France, est très lié à notre mode de vie sexuelle et au contexte économique : “Le modèle contra-ceptif français apparaît peu flexible, restant

caractérisé par un recours important au pré-servatif en début de vie sexuelle, l’utilisation de la pilule dès que la vie sexuelle se régula-rise et le recours au stérilet quand les couples ont eu les enfants qu’ils désiraient”.Economiquement, la dégradation des condi-tions économiques, particulièrement pour les jeunes femmes, peut expliquer l’augmen-tation des femmes entre 20 et 24 ans n’ayant pas de suivi gynécologique augmentent (12,2% contre 6,9% en 2000). Ceci en paral-lèle d’un taux de chômage croissant pour cette tranche d’âge.Les femmes vivant dans un milieu rural, peu ou pas diplômées, avec une situation écono-mique difficile ou précaire, ont également tendance à ne pas utiliser de contraception

alors qu’elles ne désirent pas d’en-fants.

Et la contraception

d’urgence ?Environ # des femmes ne souhaitant pas de gros-sesse ont pourtant des rapports sexuels à risque de grossesse. Parmi

elles, la moitié n’utilisent jamais ou temporairement

pas de contraception. Pourtant, elles sont seulement 20% à avoir

recours à la contraception d’urgence, qui fait pourtant l’objet de préjugés, puisque près de la moitié des femmes pensent qu’elle est abortive et peut se substituer à une IVG.Pourquoi une telle sous-utilisation ? La ré-ponse se trouve peut-être dans la perception des femmes de la pilule du lendemain et du sur-lendemain : la prise d’une contraception d’urgence serait associée à un sentiment de honte (20% des femmes) ou d’imprudence (66%) ! Ces deux facteurs sont à ajouter à un manque d’information, sur la pilule du lendemain, mais aussi sur le risque de gros-sesse : 51% des femmes n’ayant pas utilisé

de contraception d’urgence ne pensaient pas risquer une grossesse.

En conclusion, la contraception est glo-balement stable depuis 2000, malgré une baisse d’utilisation chez les femmes jeunes, probablement lié à un contexte écono-mique peu favorable. Pour la contraception d’urgence, il s’agit encore d’un sujet tabou chez les femmes, lié à des forts sentiments de culpabilité et de honte, associé à une grave méconnaissance. Alors que les moyens de contraception se multiplient, alors que la pilule contraceptive pour homme se déve-loppe, à quand une information claire et sans tabou sur la contraception et le risque de grossesse ?

1: INSERM : Institut National de la Santé Et de la Re-cherche Médicale2: INED : Institut National des Etudes Démographiques

Sources :- Etude FECOND, Inserm : “La contraception en France : nouveau contexte, nouvelles pratiques!?”, Nathalie Ba-jos, Aline Bohet, Mireille Le Guen, Caroline Moreau et l’équipe de l’enquête Fecond- Enquête BVA Mars 2012 sur la contraception d’urgence

Plus

alarmant,

chez les 20-24

ans, cette baisse d’utili-

sation (-10,4%) n’est pas

compensée par le re-

cours aux autres mé-

thodes contra-

ceptives

L’ANEMF

37 nombre d’associations actives qui composent le

réseau

L’ANEMF

en

chiffres

21 nombre de membres du bureau national

de l’ANEMF

7600 nombre de D4 ayant passé les ECN en

juin 2012

11 nombre de congrès ANEMF organisés par

an

32 nombre de HDN (Hôpital des Nounours) organisés en 2011

151 000 € récoltés pour le téléthon 2011

242 nombre d’étudiants partis faire des stages à l’étranger en 2012 via SCOPE (221) et SCORE (21) organisés par l’ANEMF et

l’IFMSA

12 000 nombre de visites du site

e-carabin.net par jour

46 pays ayant reçus des stagiaires SCOPE

français l’an dernier

14 pays ayant reçus des stagiaires SCORE français

l’an dernier1 200 € brut empochés par mois quand on souscrit un CESP

32 000 guides édités annuellement

par l’ANEMF

24 391 mails échangés

au cours d’un mandat

www.anemf.org

Après s’être offert un lifting au début de l’année 2012, le site ANEMF.org s’est très vite imposé comme une référence pour tous les étudiants en médecine de France !

ANEMF.org, c’est d’abord un portail proposant des dizaines d’ar-ticles consacrés aux études et à la pratique médicale. L’objectif est simple : offrir à chacun la possibilité de trouver une réponse claire et complète aux questions que posent la vie d’étudiant en méde-cine. Comment lire sa fiche de paye d’externe ? Comment accéder aux aides au logement ? Qu’est-ce que la sécurité sociale étudiante ? Qu’est-ce que la procédure de choix ? Quelles aides sont proposées pour s’installer ? Comment fonctionne le CESP ? Les sujets sont variés, et nous concerne tous à un moment de notre cursus : prendre quelques minutes pour s’informer, c’est l’assurance de ne pas rater le coche.

Mais ANEMF.org c’est aussi et surtout le portail de l’ANEMF ! Parce que les études médicales évoluent et parce que la démographie médicale est un sujet de débats politiques inépuisable, nous sommes, en tant que carabins, particulièrement concernés par l’actualité. De la réforme des ECN à la mobilisation des internes, en passant par l’évo-lution des conditions de travail en stage, il ne se passe pas un jour sans que l’ANEMF ne soit sollicitée pour porter la voix des étudiants en médecine de France. Le fruit de cette représentation étudiante active et continue vous est communiqué par le biais d’ANEMF.org, qui regorge d’articles et de communiqués à la pointe de l’actualité. Il vous est même possible d’inscrire votre adresse mail sur la mailing

“Général”. Vous pourrez ainsi recevoir, chaque fois que la situation l’exige, des mails détaillant les discussions en cours et l’état des ré-formes à venir !

Plus qu’une force de représentation, l’ANEMF est un véritable réseau d’étudiants en médecine de toute la France. L’un de ses objectifs, outre de porter haut et fort les aspirations des futurs praticiens, est de mettre en relation les intiatives locales de l’ensemble des associations de carabins. Qui n’a par exemple jamais entendu parler de l’Hôpital des Nounours, des échanges internationaux, du Téléthon ou encore des InterCHU ? Tous ces projets sont coordonnés nationalement par l’ANEMF, et c’est donc tout naturellement que des rubriques leur sont consacrées sur le site !

En bref, ANEMF.org est un portail sans cesse renouvelé, où vous trouverez forcément quelques infos qui vous avaient échappé ! Pre-nez 5 minutes pour le découvrir, et promis : vous l’aimerez !