Monique Romon, Professeur de Nutrition

PrPrPrPréééécaritcaritcaritcaritéééé et alimentationet alimentationet alimentationet alimentation

Monique RomonProfesseur de Nutrition UniversitéLille2

Rencontres Fondation Louis Bonduelle 2008 2

QuQuQuQu’’’’est ce que la prest ce que la prest ce que la prest ce que la préééécaritcaritcaritcaritéééé????

La précarité se définit comme une très forte incertitudequant aux chances de conserver ou récupérer une situation acceptable dans un avenir proche

SDF Travailleurspauvres


Le constat*Le constat*Le constat*Le constat*

Population de 1594 individus âgés de 18 à 70 ans– représentative de la population nationale,– sélectionnée selon la méthode des quotas (critères

utilisés: age, sexe, PCS, région)

* Programme NUTRIALIS-RARE J P Poulain M Romon


Recueil de donnRecueil de donnRecueil de donnRecueil de donnééééeseseses

Mesures anthropométriques : poids mesuré en vêtements légers, taille rapportée

Questionnaire en face à face– Signalétique– Pratiques alimentaires: reconstruction de la journée

précédente– Normes alimentaires: aliments qui pour le sujet doivent

constituer chacune des prises alimentaires normées (repas) de la journée


Indice de positionnement social (PS) calculé àpartir de : – Catégorie socio-professionnelle– Diplôme– Revenus

3 groupes:

Faible PSMoyen PSHaut PS


LLLL’’’’obobobobéééésitsitsitsitéééé nnnn’’’’est pas plus frest pas plus frest pas plus frest pas plus frééééquente que quente que quente que quente que dans les classes sociales moyennesdans les classes sociales moyennesdans les classes sociales moyennesdans les classes sociales moyennes

11,210,6

6

0

2

4

6

8

10

12

faible moyen haut

POSITIONNEMENT SOCIAL

P=0,01


Mais elle est plus sMais elle est plus sMais elle est plus sMais elle est plus séééévvvvèèèère!re!re!re!

2,1

0,8

0,06

0

0,5

1

1,5

2

faible moyen haut

POSITIONNEMENT SOCIAL

P=0,02


faiblemoyenhaut

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

plats préparés pain fromage allégés poissons

nb d

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pa

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**

**

*

*

*

On consomme plus de plats prOn consomme plus de plats prOn consomme plus de plats prOn consomme plus de plats prééééparparparparéééés, plus s, plus s, plus s, plus de fromages, mais la consommation de fruits de fromages, mais la consommation de fruits de fromages, mais la consommation de fruits de fromages, mais la consommation de fruits et de let de let de let de léééégumes dgumes dgumes dgumes déééépend plus de lpend plus de lpend plus de lpend plus de l’’’’âge que de âge que de âge que de âge que de

la classe socialela classe socialela classe socialela classe sociale


0

0,5

1

1,5

2

poissons légumes charcuteries pain

nom

bre

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itatio

ns

***

**

**

**

Parmi les aliments devant être consommParmi les aliments devant être consommParmi les aliments devant être consommParmi les aliments devant être consomméééés s s s les lles lles lles léééégumes et le poisson sont citgumes et le poisson sont citgumes et le poisson sont citgumes et le poisson sont citéééés moins s moins s moins s moins

souvent, souvent, souvent, souvent, àààà llll’’’’opposopposopposopposéééé des charcuteriesdes charcuteriesdes charcuteriesdes charcuteriesfaiblemoyenhaut


Consommation de lConsommation de lConsommation de lConsommation de léééégumes et gumes et gumes et gumes et indicateurs de la classe socialeindicateurs de la classe socialeindicateurs de la classe socialeindicateurs de la classe sociale

La consommation de légumes est plus faible pour les bas revenus.

Mais elle est davantage liée au niveau d’éducation

00,20,40,60,8

11,2

<950 950-1700 1700-2700 >2700

0,951

1,051,1

1,151,2

≤ CAP ou BEP Bac à Bac + 2 Bac + 3 et plus


Quelque soit le niveau , ils considQuelque soit le niveau , ils considQuelque soit le niveau , ils considQuelque soit le niveau , ils considèèèèrent rent rent rent ququququ’’’’ils devraient en manger plus!ils devraient en manger plus!ils devraient en manger plus!ils devraient en manger plus!

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

1,6

1,8

2

Nombr e de l égumes consommés Nombr e de l égumes ci tés

≤ CAP ou BEP

Bac à Bac + 2

Bac + 3 et pl us

Les raisonsLes raisonsLes raisonsLes raisons

Le coût ?


0

10

20

30

40

1 10 100 1000Coût de l'énergie (€cents/MJ)

Den

sité

éne

rgét

ique

(M

J/kg

)

sucre

huile

poissonsalade

margarine

p. de terre

légumineuses

viande maigre

fromage

beurre

viande rougepain

yaourtagrumeslait

chocolat

biscottes

biscuits

légumes verts

R2 = 0.49

�Les aliments conseillés sont des sources chères d’énergie�Les aliments riches en énergie sont des sources d’énergie bon marché

De plus, ils sont:

échelle log

CoCoûûtt de de ll’é’énergienergie dansdans les alimentsles aliments(prix/cal)(prix/cal)

(Darmon, Drewnowski, Briend, Pub Health Nutrition, 2004)

�pauvres en eau, donc faciles à conserver (limite le gaspillage)�agréables à consommer (gras/sucre),� pauvres en eau, donc légers (facilite le transport)


Les achats de lLes achats de lLes achats de lLes achats de léééégumes frais sont ligumes frais sont ligumes frais sont ligumes frais sont liéééés au revenu, s au revenu, s au revenu, s au revenu,

mais non ceux des lmais non ceux des lmais non ceux des lmais non ceux des léééégumes en conserve*gumes en conserve*gumes en conserve*gumes en conserve*

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

1500 3500 5500 7500 9500F/personne/mois

kg/p

erso

nne/

an

Conserves, surgelés

Légumes frais

*Secodip 1997

Il nIl nIl nIl n’’’’ y a pas que le coy a pas que le coy a pas que le coy a pas que le coûûûûtttt


Comme le montrent les achats Comme le montrent les achats Comme le montrent les achats Comme le montrent les achats de desserts lactde desserts lactde desserts lactde desserts lactéééés*s*s*s*

3

4

5

6

7

8

9

10

11

1500 3500 5500 7500 9500

F/personne/mois

kg/p

erso

nne/

an

Desserts lactés

Yaourts nature

Yaourts aux fruits, aromatisés

*Secodip 1997


La contrainte La contrainte La contrainte La contrainte ééééconomiqueconomiqueconomiqueconomique

Intervient relativement peu sur les achats au quotidien

Mais exclut de la société de consommation

Paradoxalement , certains aliments, valorisés par la publicité apparaissent comme le seul « luxe »

Autres dAutres dAutres dAutres dééééterminantsterminantsterminantsterminants


Place de lPlace de lPlace de lPlace de l ’’’’alimentation dans la alimentation dans la alimentation dans la alimentation dans la vie familiale* vie familiale* vie familiale* vie familiale*

Affaiblissement de la pratique culinaire avec la déstructuration de la cellule conjugale

L ’alimentation n ’assure plus son rôle structurant mais suit et renforce les contraintes sociales et familiales des individus

* Lhuissier A. Pauvreté, monoparentalité et alimentation, une étude de cas dans le Nord de la France. Cahiers de nutrition et de diététique. 2006, 41-2, 104-110

Autres dAutres dAutres dAutres dééééterminantsterminantsterminantsterminants

Les préoccupations de santéà long terme


Secondaires devant les difficultSecondaires devant les difficultSecondaires devant les difficultSecondaires devant les difficultéééés de s de s de s de la vie quotidiennela vie quotidiennela vie quotidiennela vie quotidienne nenenene sontsontsontsont pas pas pas pas moteursmoteursmoteursmoteurs du du du du comportementcomportementcomportementcomportement

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

tabagisme sédentarité

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

tabagisme sédentarité

femmes hommes

James et al BMJ; 1997 314: 1545


ConclusionConclusionConclusionConclusion

La prise en charge de ces populations est prioritaire

Il est nécessaire de développer des outils d’éducation adaptés à ces populations

Et d’avoir un discours adapté à leurs préoccupations

Health & Medicine

Monique Romon, Professeur de Nutrition