Click here to load reader
Upload
philippe-hunaut
View
312
Download
0
Embed Size (px)
DESCRIPTION
Pour connaitre la philosophie de F.M Alexander
Citation preview
Au-delà de la vision mécaniste et réductrice de la vie, il existe une connaissance sensible, émotionnelle, réfléchie de l'organisme vivant. Notre corps, dont nous partageons les caractéristiques avec tous les êtres sensibles, nous fait prendre conscience de notre
capacité innée à guérir du traumatisme.
PETER LEVINE
La c
onsc
ienc
e du
cor
psEN
VIE
Principes fondamentaux de la Technique Alexander
La technique FM Alexander est une pratique à caractère éducatif, basée sur l’auto-observation et visant à défaire les habitudes physiques et psychologiques qui entravent la mobilité naturelle. Elle apporte de nouveaux moyens kinesthésiques dans notre façon de réagir à chaque situation.
Qui était F.M Alexander ?
Acteur australien spécialisé dans le répertoire shakespearien, Frederick Mathias Alexander a développé sa méthode à la suite d’un problème d’extinction de voix sur scène. Grâce à son grand sens de l’observation, il prit conscience que des habitudes corporelles bien ancrées étaient responsables de son aphonie. Il
découvrit de manière empirique un mécanisme capable de freiner consciemment l’amorce de toute action habituelle. En privilégiant une relation dynamique entre la tête et la colonne vertébrale, non seulement il résolut sa défaillance vocale mais il améliora de manière globale la coordination naturelle de son organisme. En élaborant une technique pour désapprendre, il devint le pionnier de toutes les approches de conscience corporelle.
Comment ça marche ?
Tout le monde, en voulant faire , a tendance à trop faire. Sous la conduite d’un professeur, l’élève retrouve une aisance naturelle en prenant conscience des tensions qu’il s’impose inconsciemment. En favorisant
un équilibre naturel de la tête sur le sommet de la colonne vertébrale avant d’engager n’importe quelle action ( ce que FM Alexander appelait le «contrôle primaire»), l’élève ne sent plus la nécessité de contracter une grande partie de son corps pour atteindre son but. Au lieu de laisser son énergie se disperser dans des automatismes, la mise en place de cette « commande primaire » entre la tête et la colonne vertébrale lui permet de percevoir corporellement une nouvelle direction pour gérer ses forces physiques et psychiques. L’effet le plus immédiat est un allongement et un redéploiement du système musculaire tout entier. Le but ultime est «d’utiliser le corps» dans une juste tension. La tension musculaire relève de la croyance, affirmait FM Alexander.
L'unité psychophysique
Le mouvement et la pensée sont intimement liés : le mode de pensée détermine le résultat de nos actes, la manière dont nous agissons façonne notre perception du monde, un changement de l'équilibre physique in>luencera nos états d'âme et la nature des pensées modi>iera l'attitude physique. F.M Alexander s'est appuyé sur ce principe essentiel d'interrelation entre le corps et l'esprit pour élaborer sa méthode.
L'usage de soi gouverne la fonction
La façon dont nous utilisons notre corps détermine la qualité de son fonctionnement. Rappelons que pour F.M Alexander l'usage de soi représente tout ce qui est sous le contrôle conscient de l'individu, et le fonctionnement englobe toutes les activités automatiques non conscientes du corps. Ainsi si nous agissons toujours de manière tendue et contractée, non seulement nous induisons inef>icacité et inconfort dans l'attitude et la gestuelle, mais nous imposons un dysfonctionnement dans l'organisme. Par contre en adoptant une attitude plus centrée, moins rigide, nous améliorons évidemment la qualité de nos actions, nous permettons surtout au corps de retrouver le fonctionnement de son unité originelle. Ainsi, le travail proposé par F.M Alexander rejoint la conception holistique du fonctionnement du corps humain considéré dans sa globalité, dans son unité.
Le contrôle primaire
Il s'agit là de l'une des découvertes fondamentales de F.M Alexander. L'équilibre naturel de la tête sur le sommet de la colonne vertébrale, en relation avec le reste du corps, est le facteur physique primordial re>létant l'harmonie et la réceptivité de l'être dans sa globalité. Notre habileté à réagir de manière libre et ef>icace est directement proportionnelle à la capacité de la tête à s'adapter aux changements subtils de la posture. Quand une tension excessive s'installe de manière durable, elle commence généralement par la tête, puis irradie vers le tronc et les extrémités. La >ixation de la tête sur la colonne vertébrale renforce les sensations de menace et de vulnérabilité pour le système nerveux central. Une tension chronique s'intègre peu à peu dans toutes nos actions, l'énergie développée par l'individu ne faisant que renforcer le pattern imposé par l'état de tension. L'utilisation du contrôle primaire, c'est-à-dire de la liberté de la tête par rapport au corps, permet à l'individu d'inhiber les tensions inutiles et de diriger directement son énergie dans la qualité des actions plutôt que dans le renforcement du pattern.
La perception erronée
Lorsque l'état de tension nous est devenu familier, nous ne pouvons plus le percevoir comme étant nuisible à la qualité de nos actions. Ce pattern nous apparaît comme normal. Dans la nature, les tensions musculaires constituent un système de réaction face aux évènements nouveaux et imprévus. Mais lorsque nous nous sommes identi>iés à un pattern d’« hypertendu musculaire », nous devons accroître de plus en plus le niveau des tensions pour percevoir le sens de notre action. Cet état s'ampli>ie au >il des mois et des années jusqu'au jour où une blessure semble arriver de nulle part. En réalité ce sont les activités habituelles effectuées dans un état de contraction permanente qui conduisent inexorablement à la blessure, parfois sous l'impulsion d'une sollicitation supplémentaire insigni>iante. F.M Alexander nommait ce processus la « perception sensorielle erronée », qui nous éloigne peu à peu de l'état de vigilance naturelle vers un état de tension habituelle imposée par les conditionnements.
L'inhibition
L'inhibition en méthode Alexander n'est pas le blocage d'une action ou le refoulement d'un sentiment ; elle correspond en fait à la suppression des réactions habituelles face aux stimuli. Cela permet de créer un espace entre le stimulus et la réponse et de donner une possibilité de choix dans notre façon de réagir. Par exemple si vous devez vous lever d'une chaise, vous sentirez en premier lieu la nécessité de contracter une partie du corps pour atteindre votre but, pour vous lever. Si vous décidez de ne pas engager l'action avec cette intention et si vous permettez simplement à la tête de trouver un équilibre naturel sur le sommet de la colonne vertébrale (contrôle primaire), alors vous permettrez à tout le système de rester libre, coordonné et uni>ié. Vous aurez quitté le cycle des automatismes et des conditionnements régissant quotidiennement les réactions habituelles. Et vous pourrez alors vous lever sans effort !
La direction
Si vous cessez d'agir avec les efforts habituels, vous aurez besoin d'un apport d'énergie nouvelle pour mener à bien vos actions. En technique Alexander, cela fait référence à la notion de direction. Grâce à des ordres mentaux « préventifs », l'énergie développée par la personne est utilisée directement dans le support dynamique du corps et dans l'activité, plutôt que dans le renforcement du pattern des tensions habituelles. Ainsi durant une séance, la direction peut être transmise par une série d'ordres kinesthésiques ou verbaux tels que : le cou reste libre, la tête se relâche en haut et en avant, le dos peut s'allonger et s'élargir, etc. L'effet combiné de l'inhibition et de la direction procure une qualité de travail sans sensation d'effort. Les artistes et les athlètes font souvent référence à cet état dynamique et équilibré leur permettant d'acquérir une ef>icacité maximale, ainsi que les pratiquants d'arts martiaux, qui se comparent à de simples conduits où l'énergie peut s'écouler et diriger elle-même l'action. La conscience est ici utilisée pour activer des ré>lexes qui développeront une qualité de non-faire dans le mouvement. Lorsque nous réagissons avec beaucoup d'efforts, l'énergie alimente le pattern des tensions
habituelles. Lorsque nous inhibons les réactions a u t oma t i q u e s , l ' é n e r g i e e s t u t i l i s é e d an s l'accomplissement juste et harmonieux d'une action. Ceci explique le problème de certains artistes qui, bien que travaillant de plus en plus pour améliorer l'expression de leur art, deviennent de plus en plus tendus et de moins en moins expressifs.
End-gaining, means whereby
L'un des principaux obstacles que rencontrent les débutants dans cette méthode est leur conditionnement à n'être attentifs qu'au but à atteindre (end-gaining) tout en ignorant le processus qui garantira le résultat désiré (means whereby). Cela peut demander beaucoup de patience et de courage pour engager une action sans l'obsession du résultat. Lorsque les élèves se concentrent uniquement sur la qualité des moyens utilisés, ils peuvent se sentir désorientés et anxieux avec une sensation de perte de contrôle sur le processus en cours. Par contre au >il des séances, en se détachant de l'obligation de résultat pour améliorer toujours et encore la manière d'engager un processus, ils éprouvent un sentiment de légèreté et d'expansion, ils deviennent plus enracinés, plus calmes et mieux coordonnés.
Le contrôle constructif conscient
Le terme « contrôle constructif conscient » est utilisé par F.M Alexander en opposition à la notion habituelle du contrôle synonyme d'efforts. Le contrôle authentique repose sur la décision de ne pas interférer dans le fonctionnement naturel et ef>icace du corps, la conscience étant utilisée pour permettre l'activation de ré>lexes de facilitation que nous pouvons seulement in>luencer de manière indirecte. C'est une expérience faisant appel à une nouvelle qualité de responsabilité personnelle uniquement basée sur la liberté d'esprit et de choix. Étudier la technique nous renvoie au centre de nos vies en faisant les choix qui détermineront la qualité de nos expériences. Apprendre à répondre de manière consciente au stress et aux diverses dif>icultés de la vie permet à l'individu d'atteindre un haut niveau de « contrôle constructif conscient ».
What you think is what you get
La technique Alexander s'adresse à la personne dans sa globalité en intervenant sur plusieurs niveaux. Au niveau physique, grâce au contrôle primaire, elle permet d'interrompre le pattern de tensions excessives. Au niveau mental, elle met en évidence l'appréciation sensorielle erronée, propre à chaque individu enfermé dans ses habitudes. Si nous fonctionnons avec des informations erronées sur nous-mêmes et sur le monde environnant, nous créons des con>lits corporels et psychologiques. Sur le plan émotionnel, la méthode, en nous recentrant, nous aide à éviter des réponses maladroites aux situations stressantes et à éprouver sincèrement les émotions, même les plus puissantes. Tout ceci n'est accessible qu'avec une participation plus importante de la conscience de l'individu, de sa capacité d'attention et de choix pour améliorer sa coordination globale. Si nous sommes capables de changer notre « Usage de soi » grâce aux principes résumés ci-dessus, nous pouvons atténuer les conséquences du stress pour nous-mêmes et pour les autres, nous menons chaque action avec plus d'harmonie, nous bougeons avec plus de légèreté, nous faisons face à la vie avec plus de facilité et de sincérité.
Quels sont les bénéBices ?
➡ Récupérer de manière douce une coordination naturelle
➡ Retrouver un allongement et une ouverture de la musculature
➡ Gérer le stress en reconnaissant les tensions que nous nous imposons
➡ Développer une plus grande conscience dans notre manière de faire et d'être grâce à des sensations et des perceptions plus =iables
➡ Acquérir une nouvelle façon d’utiliser nos propres ressources physiques et psychiques