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La violence scolaire: La violence scolaire: entre mythe et réalité entre mythe et réalité Tarquinio Cyril, Tarquinio Cyril, Professeur des Universités Professeur des Universités Directeur du Laboratoire APEMAC/EPSAM EA 4360 Directeur du Laboratoire APEMAC/EPSAM EA 4360 Université de Lorraine Université de Lorraine Directeur du Centre Pierre Janet Directeur du Centre Pierre Janet Directeur du Master Psychologie clinique, psychologie de la santé Directeur du Master Psychologie clinique, psychologie de la santé

Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

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Page 1: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

La violence scolaire: La violence scolaire: entre mythe et réalitéentre mythe et réalité

Tarquinio Cyril, Tarquinio Cyril, Professeur des UniversitésProfesseur des Universités

Directeur du Laboratoire APEMAC/EPSAM EA 4360 Directeur du Laboratoire APEMAC/EPSAM EA 4360 Université de LorraineUniversité de Lorraine

Directeur du Centre Pierre JanetDirecteur du Centre Pierre JanetDirecteur du Master Psychologie clinique, psychologie de la santéDirecteur du Master Psychologie clinique, psychologie de la santé

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PlanPlan► Introduction généraleIntroduction générale► 1. Les violences classiques1. Les violences classiques

1.1. Définitions générales1.1. Définitions générales 1.2. Quelques chiffres1.2. Quelques chiffres

► 2. Les facteurs du harcèlement scolaire2. Les facteurs du harcèlement scolaire 2.1. Evolution du type de violence dans le temps2.1. Evolution du type de violence dans le temps 2.2. Les facteurs scolaires2.2. Les facteurs scolaires 2.3. Les facteurs personnels et psychologiques2.3. Les facteurs personnels et psychologiques 2.4. Les facteurs familiaux2.4. Les facteurs familiaux

► 3. Les conséquences psychologiques de la violence 3. Les conséquences psychologiques de la violence scolairescolaire

► 4. Le cas particulier des cyberviolences4. Le cas particulier des cyberviolences► 5. Que faire?5. Que faire?

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Un détail…..?Un détail…..?

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C'était il y a six ans. Elève de quatrième C'était il y a six ans. Elève de quatrième d'un collège très calme de la d'un collège très calme de la banlieue de Rouenbanlieue de Rouen, Sébastien , Sébastien bégayait un peubégayait un peu. Ce fut assez pour tout . Ce fut assez pour tout déclencher. Au début de l'année, alertés par des moqueries d'adolescents déclencher. Au début de l'année, alertés par des moqueries d'adolescents au téléphone, ses parents en parlent au professeur principal. Chacun croit au téléphone, ses parents en parlent au professeur principal. Chacun croit l'affaire close. Par la suite, aucun incident n'est signalé. "l'affaire close. Par la suite, aucun incident n'est signalé. "Sébastien ne Sébastien ne disait riendisait rien", rapporte sa mère. Mais un jour de mars, le collégien prend un ", rapporte sa mère. Mais un jour de mars, le collégien prend un appel sur la ligne fixe du domicile. appel sur la ligne fixe du domicile. La communication dure trois minutes, La communication dure trois minutes, puis il remonte dans sa chambre… et se pendpuis il remonte dans sa chambre… et se pend..

Ses parents n'ont alors aucune idée de ce qui a pu se passer, jusqu'à la Ses parents n'ont alors aucune idée de ce qui a pu se passer, jusqu'à la découverte sur le blog de leur fils d'un message laissé après le drame par découverte sur le blog de leur fils d'un message laissé après le drame par un élève. Ils comprennent que Sébastien un élève. Ils comprennent que Sébastien était persécutéétait persécuté. Une plainte est . Une plainte est déposée, d'abord classée sans suite, mais l'enquête révèle peu à peu déposée, d'abord classée sans suite, mais l'enquête révèle peu à peu l'ampleur de ce que le jeune garçon avait subi. Finalement, plusieurs de l'ampleur de ce que le jeune garçon avait subi. Finalement, plusieurs de ses « ses « tourmenteurs »tourmenteurs » sont reconnus coupables par un tribunal pour sont reconnus coupables par un tribunal pour enfants. enfants.

Les violences physiques n'étaient pas les pires.Les violences physiques n'étaient pas les pires.

Le Monde 2.05.11Le Monde 2.05.11

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Objectif:Objectif:

Présenter les différentes formes de Présenter les différentes formes de violences scolaires (intra) et identifier violences scolaires (intra) et identifier leurs caractéristiques, ainsi que leurs leurs caractéristiques, ainsi que leurs effets sur les élèves.effets sur les élèves.

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1. Les violences classiques1. Les violences classiques

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1.1. Définitions générales1.1. Définitions générales

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Toutes les formes de violences, Toutes les formes de violences, physiques ou physiques ou psychologiquespsychologiques, produites , produites au sein de lau sein de l’’institutioninstitution, , qui peuvent être qui peuvent être dirigées ou non contre celle-ci dirigées ou non contre celle-ci et et qui comprennent parmi ses protagonistes un(des) qui comprennent parmi ses protagonistes un(des) élèveélève(s), quil(s) soit(ent) (s), quil(s) soit(ent) acteuracteur(s) ou (s) ou observateurobservateur(s), (s), auteuauteur(s) ou r(s) ou victimevictime(s). (s).

Définition des violences scolairesDéfinition des violences scolaires

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Définition du harcèlementDéfinition du harcèlement

Depuis les travaux d’Depuis les travaux d’Olweus (1978), lOlweus (1978), l’’intimidation intimidation (plus connue sous le terme anglo-saxon de (plus connue sous le terme anglo-saxon de ««bullyingbullying» ou encore, en France, sous le terme » ou encore, en France, sous le terme ««harcèlementharcèlement») est décrite comme une ») est décrite comme une forme forme insidieuse de violenceinsidieuse de violence qui répond à 3 critères : qui répond à 3 critères :

• Intention de nuire de l’agresseur

• Domination de l’agresseur sur sa victime

• Répétition de l’agression dans le temps

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Définition du harcèlementDéfinition du harcèlement

Le Le dépasse la seule notion de violence dépasse la seule notion de violence scolaire car ce ne sont pas seulement des actes scolaire car ce ne sont pas seulement des actes agressifs classiques, ce sont également des agressifs classiques, ce sont également des qui tendent à l’ qui tendent à l’exclusionexclusion d d’’un un individu, qui viennent renforcer le individu, qui viennent renforcer le

à là l’’encontre de victimes, ces dernières vivant de fait encontre de victimes, ces dernières vivant de fait leur leur

comme inéluctable, allant de soi, dressant le comme inéluctable, allant de soi, dressant le

constat dconstat d’’adultes indifférents voire cautionnant. adultes indifférents voire cautionnant.

phénomènes de groupe

sentiment de puissance d’agresseurs

infériorisation

bullying

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Définition du harcèlementDéfinition du harcèlement

Le Le dépasse la seule notion de violence dépasse la seule notion de violence scolaire car ce ne sont pas seulement des actes scolaire car ce ne sont pas seulement des actes agressifs classiques, ce sont également des agressifs classiques, ce sont également des qui tendent à l’exclusion d’un qui tendent à l’exclusion d’un individu, qui viennent renforcer le individu, qui viennent renforcer le

à l’encontre de victimes, ces dernières vivant de fait à l’encontre de victimes, ces dernières vivant de fait leur leur

comme inéluctable, allant de soi, dressant le comme inéluctable, allant de soi, dressant le

constat d’adultes indifférents voire cautionnant. constat d’adultes indifférents voire cautionnant.

phénomènes de groupe

sentiment de puissance d’agresseurs

infériorisation

bullying

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Un parallèle?Un parallèle?

►Harcèlement à l’écoleHarcèlement à l’école ►Harcèlement au Harcèlement au travailtravail

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Mobbing : terme anglais, to mob signifiant Mobbing : terme anglais, to mob signifiant assiéger, assaillir)assiéger, assaillir)..

« l’enchaînement sur une assez longue période, « l’enchaînement sur une assez longue période, de propos et d’agissements hostiles exprimés ou de propos et d’agissements hostiles exprimés ou manifestés par une ou plusieurs personnes manifestés par une ou plusieurs personnes envers une autre, agissements qui envers une autre, agissements qui pris pris isolement, pourraient sembler anodinsisolement, pourraient sembler anodins, mais dont , mais dont la répétition constante a des effets pernicieux »la répétition constante a des effets pernicieux » (Leymann, 1996(Leymann, 1996).).

Définition du harcèlement des « grands: le Définition du harcèlement des « grands: le mobbing.mobbing.

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La violence verticaleLa violence verticale ou la violence ou la violence hiérarchiquehiérarchique

►AscendanteAscendante►DescendanteDescendante

Le harcèlement horizontalLe harcèlement horizontal ou la violence entre ou la violence entre collèguescollègues

Mobbing horizontal    44% Mobbing descendant 37% Mobbing combiné     10% Mobbing ascendant     9%

Qui contre qui?Qui contre qui?

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1.2. Quelques chiffres…1.2. Quelques chiffres…

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Quelques chiffres…Quelques chiffres…

- La violence en milieu scolaire est un problème majeur de santé publique. On situe la victimation sérieuse aux environs des 5 %, et celle d’intensité moindre entre 15 et 30 %;

-L’ensemble des enquêtes menées dans différents pays montrent que la violence en milieu scolaire est rarement une violence d’intrusion (10%)

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- En primaire (Debarbieux, 2010), 7,7% des jeunes élèves français disaient avoir peur d’une violence forte dans leur école.

- Au collège (DEPP, 2011) 5% des répondants disaient avoir manqué l’école par peur de la violence.

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Cohortes Youth Risk Behavior Survey (11 000 à 16 000 élèves) et School Crime Supplement (9 000 élèves, depuis 1995).

-25 % des jeunes de 16 ans affirment avoir été victimes d’une forme de harcèlement ou de violences physiques répétées (1995).

-16,6 % des élèves interrogés ont porté une arme, 20,1 % des élèves ont été harcelés durant les 30 jours précédent l’enquête, 8 % des élèves déclarent avoir été abusés sexuellement et 5,9 % des élèves ne se sont pas rendus à l’école par peur de la violence et de l’insécurité.

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Depuis 2001, le British Crime Survey recueille des données sur la victimation d’enfants dès l’âge de 10 ans.

-51% des jeunes entre 11 et 16 ans avaient subi une agression, 30% d’entre eux avaient été victimes de brimades

-29% avaient été confrontés au racisme en milieu scolaire

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Une enquête sur la violence dans les écoles du Québec a été réalisée par une équipe de Montréal (Janosz & alii, 2009) sur un très important échantillon, tant en primaire (55 écoles, 6050 élèves, 1499 adultes) qu’en secondaire (57684 élèves et 5151 adultes dans 97 écoles)

- 20,2% des garçons du secondaire sont victimes de violence à répétition, contre 13% des filles

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2. Les facteurs du harcèlement 2. Les facteurs du harcèlement scolairescolaire

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2.1. Évolution du type de violence dans le 2.1. Évolution du type de violence dans le tempstemps

Moins de 13 ansPlus de 13 ans

Bullying

Destruction de matériel

Dégradation des locaux

Vols

Incivilités

Violences sexuelles

Agressions avec coups et blessures

Tags

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Filles <-> Agressions indirectesFil les <-> Agressions indirectesCalomnies, manipulation des liens Calomnies, manipulation des liens

dd’’amitié, rumeurs…amitié, rumeurs…

Garçons <-> Agressions directesGarçons <-> Agressions directes Injures, bagarres, coups…Injures, bagarres, coups…

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Dans toutes les enquêtes mondiales, le caractère «genré» de la violence scolaire est marqué. Ainsi dans l’enquête d’E. Debarbieux à l’école élémentaire…

- Si les filles sont légèrement plus victimes de médisances, les « médisants » sont des garçons plus que des filles (44% des auteurs contre 32% pour les filles et 24% en groupes mixtes).

- La violence physique touche plus nettement les garçons, largement plus agresseurs (67% des agressions physiques sont le fait de garçons dont la moitié en groupe, contre 20% par des filles et 12% par des groupes mixtes).

Les enquêtes montrent que la violence à l’école est en grande partie une affaire de garçons

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2.2.Les facteurs scolaires2.2.Les facteurs scolaires

LL’’échec scolaireéchec scolaireLL’’influence des pairsinfluence des pairs

La relation pédagogiqueLa relation pédagogique- un manque de clarté du règlement et de la politique associée - un soutient administratif faible, et inconsistant du personnel - une approche indifférenciée des élèves 

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2.3. Les facteurs personnels et 2.3. Les facteurs personnels et psychologiquespsychologiques

Les élèves agresseurs Les élèves agresseurs

Plus dépressifs, plus anxieux, peur dPlus dépressifs, plus anxieux, peur d’’être soi-mêmeêtre soi-mêmeagressé, manifestent des troubles de lagressé, manifestent des troubles de l ’’attention, faibleattention, faiblecontrôle de soi, faible attention aux sentiments des contrôle de soi, faible attention aux sentiments des autres, lacunes concernant les habiletés sociales, besoin de autres, lacunes concernant les habiletés sociales, besoin de dominer les autres…dominer les autres…et globalement une image posit ive det globalement une image posit ive d ’’eux-eux-mêmes!mêmes!Quatre symptômes majeurs:

- Il n’a pas intégré le respect de soi et des autres, - Il a une faible résistance à la frustration,- Son identité est mal affirmée et il manque de confiance,- Il n’a pas un sentiment d’appartenance suffisamment fort à sa famille ou à la société .

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“ victimes soumises ”

“ victimes provocantes ”

Les victimes

- angoissées, - manque de confiance en soi, souffrent d’un sentiment d’infériorité, - timides, sensibles et calmes, - lorsque les autres les assaillent, ils se referment sur eux-mêmes, - ont une image négative d’elles-mêmes et de leur situation.

- réactions angoissées et agressives,- des problèmes de concentration, - leur comportement est susceptible de susciter irritation et tension - certains sont hyperactifs.

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Quatre profils d’élèves sont identifiés dans le harcèlement scolaire

- les «neutres» sont les élèves qui ne subissent et ne pratiquent aucune forme d’intimidation ;

- les «victimes» subissent les agressions sans y avoir recours à leur tours ;

- les «agresseurs » les initient sans les subir ;

- les «agresseurs/victimes» subissent et initient l’agression sur d’autres élèves que ceux qui les ont agressés (Solberg & Olweus,2003 ; Solberg, Olweus, & Endersen, 2007).

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2.4. Les facteurs familiaux2.4. Les facteurs familiaux

Les conditions de Les conditions de logement/chômagelogement/chômage

Inconsistance Inconsistance de la discipline Décès ou absence de la discipline Décès ou absence

dd’’un des parentsun des parentsÉducation parentaleÉducation parentaletrop rigide ou trop laxistetrop rigide ou trop laxiste

Recours à la violenceRecours à la violence

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Plusieurs adolescents et adultes estiment que le harcèlement subi pendant la scolarité relève de «l’expérience de la vie » (Feder, 2007 ;Smith & Brain, 2000).

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3. Les conséquences 3. Les conséquences psychologiques de la violences psychologiques de la violences

scolairesscolaires

Page 33: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

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Incident critique

Evénement Traumatique

Page 34: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

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EvénementsEvénementsMajeurs Majeurs répétésrépétés

MicrotraumatismMicrotraumatismesesrépétésrépétés MaladieMaladie

MaltraitanceMaltraitance«non «non traitance»traitance»

EvénementsEvénementsMajeurs Majeurs ponctuelsponctuels

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Souvenir(s) spontané(s), récurent(s), involontaire(s) et intrusif(s) de l’événement traumatique

Critère B1 DSM 5

Symptômes intrusifs associés avec l’événement traumatiqueCritère B DSM 5

Rêve(s) répétitif(s) et pénible(s) dans le(s)quel(s) le contenu ou l’émotion sont reliés aux événements

Critère B2 DSM 5

Réaction(s) dissociative(s) (flashback) dans la(es)quelle(s) les sensations et les actions de l’individu sont comme si l’événement allait recommencer (de telles réactions peuvent s'étaler sur un continuum avec comme expression extrême une perte complète de conscience de l'environnement présent)

Critère B3 DSM 5

35

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Evitement des indices de rappel internes (pensées, sensations,..)

Critère C1 DSM 5

Evitement persistant des stimuli liés à l’événement traumatiqueCritère C DSM 5

Evitement des indices de rappel externes (personnes, lieux, conversation, activités,..)

Critère C2 DSM 5

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Incapacité à se rappeler un aspect important de l’événement traumatique (amnésie dissociative)

Critère D1

Altérations négatives dans les cognitions et l’humeur associées à l’événement traumatique (E.T.)

Critère D DSM 5

Persistance et exagération négative des «expectations» à propos de soi et des autres (je suis mauvais,...le monde est mauvais)

Critère D2

Auto-accusation ou accusation des autres déformées en ce qui concerne les causes ou les conséquences de l’E.T.

Critère D3

Propagation de l’état émotionnel négatif (peur, horreur,angoisse, honte)

Critère D4

Diminution de l’intérêt ou de la participation à des activités signifiantes

Critère D5

Incapacité à ressentir des émotions positives (aimer,...)Critère D6

Sentiment de détachement ou d’être étranger par rapport aux autres

Critère D6

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Critère E DSM 5

Critère E1

Critère E2

Critère E3

Critère E4

Critère E5

Critère E6

Altérations de l’activation et de la réactivité associés à l’E.T.

Irritabilité et comportement d’agression

Insouciance (laissé aller) par rapport à soi et autodestruction

Hypervigilance

Réaction de sursaut exagéré

Problème de concentration

Troubles du sommeil

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► Concernant l’enfant victime, Duplechain (1998) indique que le niveau d’exposition à la violence, positivement corrélé au stress post-traumatique, a un effet sur les résultats scolaires.

► Plus l’enfant est exposé, plus ses performances scolaires sont faibles.

► Impact psychosomatique des événements sur la santé des élèves (Forero, McLellan, Rissel, & Bauman, 1999).

► Les victimes souffriraient de trouble du sommeil, d’énurésie, de maux de tête, de maux de ventre, et d’un sentiment de tristesse en comparaison à des enfants qui ne sont pas victimes d’agression (Williams, Chamblers, Logan, & Robinson, 1996).

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► Une étude récente de Natvig, Albrektsen, & Qvarnstrom (2001) effectuée auprès d’enfants âgés de 13 à 15 ans montrent que les symptômes varient selon le genre de l’enfant victime.

► les garçons ont plutôt tendance à avoir des maux de tête, mal au dos et tendent à être plus irritables

► les filles manifestent plutôt des troubles du sommeil.

Page 42: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

4. Le cas particulier des 4. Le cas particulier des cyberviolencescyberviolences

Page 43: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

4.1. Définitions générales4.1. Définitions générales

Page 44: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

La définition souvent citée du bullying dans le cyberspace La définition souvent citée du bullying dans le cyberspace dans les articles et revues de la littérature est formulée par dans les articles et revues de la littérature est formulée par Smith et al. en 2008 et dérive de la définition du bullying dit Smith et al. en 2008 et dérive de la définition du bullying dit traditionnel de Olweus en 1993.traditionnel de Olweus en 1993.

« Le cyberbullying consiste en des actes agressifs sur le « Le cyberbullying consiste en des actes agressifs sur le long terme, répétés, intentionnels, perpétrés par un ou long terme, répétés, intentionnels, perpétrés par un ou plusieurs individus, en utilisant des plusieurs individus, en utilisant des outils électroniquesoutils électroniques, et , et dirigés contre une victime plus faible. dirigés contre une victime plus faible. » »

La répétition, l’intentionnalité et le déséquilibre de pouvoir La répétition, l’intentionnalité et le déséquilibre de pouvoir sont des aspects partagés entre le cyberbullying et le sont des aspects partagés entre le cyberbullying et le bullying traditionnel.bullying traditionnel.

Page 45: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

« Le cyberbullying « Le cyberbullying peut prendre la forme d’insultes, peut prendre la forme d’insultes, de harcèlement, de dénigrementde harcèlement, de dénigrement, , d’imitations ou d’imitations ou d’usurpations d’identité, de divulgation de secrets d’usurpations d’identité, de divulgation de secrets ou de tromperies, d’exclusion, de traqueou de tromperies, d’exclusion, de traque, de , de menaces et de menaces et de

« « happy slapping happy slapping », forme qui consiste à s’en », forme qui consiste à s’en prendre physiquement à quelqu’un pendant qu’un prendre physiquement à quelqu’un pendant qu’un

autre filme la scène.autre filme la scène.

Page 46: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

Auprès des adolescents, la cyberintimidation Auprès des adolescents, la cyberintimidation représenterait représenterait 20 % 20 % des formes de harcèlements des formes de harcèlements existantes et aurait des existantes et aurait des conséquences égales à conséquences égales à ll’’intimidation traditionnelle intimidation traditionnelle telles que la telles que la manifestation de symptômes dépressifs, anxieux, manifestation de symptômes dépressifs, anxieux, un risque suicidaire accru et une faible estime de un risque suicidaire accru et une faible estime de soi.soi.

La littérature suggère lLa littérature suggère l’’existence dexistence d’’une forte une forte associatio nentre lassociatio nentre l’’intimidation à lintimidation à l’’école et la école et la cyberintimidation. cyberintimidation.

Page 47: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique
Page 48: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

5. Que faire?5. Que faire?

Page 49: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

Prévention primairePrévention primaire

► Renforcement de la cohésion de l’établissement (Gottfredson, 2001)Renforcement de la cohésion de l’établissement (Gottfredson, 2001)► Interventions pour établir des normes claires, lisibles et justesInterventions pour établir des normes claires, lisibles et justes► Augmentation des attitudes encourageantes et récompenses pour unAugmentation des attitudes encourageantes et récompenses pour unrenforcement positif des comportementsrenforcement positif des comportements► Réorganisation des classes dans le sens d’une plus grande flexibilité Réorganisation des classes dans le sens d’une plus grande flexibilité

(pour éviter des classes « ghettos »)(pour éviter des classes « ghettos »)

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Prévention secondairePrévention secondaire

► Programmes d’entraînement au raisonnement moral et d’entraînement Programmes d’entraînement au raisonnement moral et d’entraînement à la résolution des problèmes sociauxà la résolution des problèmes sociaux

► Techniques cognitives et renforcement des compétences sociales, en Techniques cognitives et renforcement des compétences sociales, en particulier l’empathie .particulier l’empathie .

► Formations des parents et des enseignants, pour utiliser des Formations des parents et des enseignants, pour utiliser des compétences spécifiques de gestion des enfantscompétences spécifiques de gestion des enfants

► Visites au domicile des familles en difficulté, en particulier d’infirmières Visites au domicile des familles en difficulté, en particulier d’infirmières lors de la période post‐natalelors de la période post‐natale

Page 51: Les violences scolaires entre mythe et réalité clinique

Prévention tertiairePrévention tertiaire

► Prise en charge psychothérapeutique et sociale des agresseursPrise en charge psychothérapeutique et sociale des agresseurs► Prise en charge psychothérapeutique des victimesPrise en charge psychothérapeutique des victimes

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Pour conclurePour conclure

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ConclusionConclusion

«La jeunesse d’aujourd’hui aime le luxe ; elle manque de tenue, raille l’autorité et n’a aucun respect pour ses aînés. Les enfants sont de vrais petits tyrans. Ils ne se lèvent plus quand une personne d’âge entre dans la pièce où ils sont, ils contredisent leurs parents, se tiennent à table comme des gloutons et font une vie d’enfer à leurs maîtres  »

Auteur grecque, 5ème siècle avant JC

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Merci pour votre attention…Merci pour votre attention…