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SPÉCIAL DÉCOexclusif 130| madameFIGARO CRÉATRICE ÉCLAIRÉE Dorothée Boissier (sans son associé et mari, Patrick Gilles) devant le « Harcourt Wall » et ses 2000 verres iconiques. Page de droite, le Petit Salon et ses boiseries fumées, inspiré des hôtels particuliers à la française. Table signée Armand Jonkers, l’un des artistes-contributors du projet. SPÉCIAL DÉCOexclusif madameFIGARO | 131 ÉCRIN DE LUMIÈRE SUR LA VILLE, LE PREMIER BACCARAT HOTEL OUVRE SES PORTES. SIGNÉ GILLES & BOISSIER, IL ASSOCIE LES CODES DU CHIC À LA FRANÇAISE ET LE GLAMOUR AMÉRICAIN DES ANNÉES “BREAKFAST AT TIFFANY’S”. REPORTAGE EN AVANT-PREMIÈRE. NEW YORK RYSTAL PALACE PAR FÉLICIA DU ROURET PHOTOS JASON SCHMIDT RÉALISATION SABINE BOUVET PHOTOS JASON SCHMIDT

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CRÉATRICEÉCLAIRÉEDorothée Boissier (sans son associé et mari, Patrick Gilles)devant le « Harcourt Wall »et ses 2000 verres iconiques.

Page de droite, le Petit Salon et ses boiseries fumées, inspiré des hôtels particuliersà la française. Table signée Armand Jonkers, l’un des artistes-contributors du projet.

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ÉCRIN DE LUMIÈRE SUR LA VILLE, LE PREMIER BACCARAT HOTEL OUVRESES PORTES. SIGNÉ GILLES & BOISSIER, IL ASSOCIE LES CODESDU CHIC À LA FRANÇAISE ET LE GLAMOUR AMÉRICAIN DES

ANNÉES “BREAKFAST AT TIFFANY’S”. REPORTAGE EN AVANT-PREMIÈRE.

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PAR FÉLICIA DU ROURET PHOTOS JASON SCHMIDT RÉALISATION SABINE BOUVET

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UUNE ENTRÉE ÉCLATANTE DANS LA BOURGEOISIETRIOMPHANTE DU SECOND EMPIRE, un grand pasdans le design grâce à Starck il y a treize ans (MaisonBaccarat à Paris), et aujourd’hui un premier hôtelcomme un temple de cristal au cœur de Manhattan…Baccarat – 250 ans – a fait du chemin depuis sa Lorraine natale. Face au MoMA, ce lieu d’un nouveau genre s’inspiredes traditionnels hôtels particuliers parisiens. Une Frenchtouch distillée par les-très-en-vogue Dorothée Boissier et Patrick Gilles. Décryptage pour « Madame Figaro ».NEW YORK CITY« C’est le New York qui coïncide avec l’arrivée de Bacca-rat dans la ville en 1948. Un succès fracassant attribué àArthur Miller quand il offre à Marilyn la sublime horlogeSoleil Art déco dessinée par Georges Chevalier. La ville respire le glamour ; les buildings s’érigent de façon verti-gineuse, créant une excitation graphique. La vieille Europe inspire les créateurs, les poussant à plus d’audaceet de sophistication. Une atmosphère puissante que nousavons voulu retranscrire dans ce lieu. »CRISTAL« C’est l’essence même de Baccarat. À l’état brut, il est mat, massif, masculin ; poli, ciselé, gravé, il devient mer-veilleusement féminin. C’est dans l’ombre qu’il se révèlele mieux, voire sur “un tas de gravats” comme le diraitStarck (Dorothée Boissier a travaillé aux côtés du desi-gner sur le projet de la Maison Baccarat Paris, en 2002). »FRENCH TOUCH« On vante souvent le savoir-faire des décorateurs français hérité de la tradition des ensembliers. Mais lanouvelle génération des décorateurs américains n’arien à nous envier ! Ce qui a sans doute fait la diffé-rence, c’est notre idée de partir du plan d’un hôtel par-ticulier du XVIIIe pour déterminer la circulation despièces et leur enchaînement…, concept inédit pour unhôtel. Notre style aussi, forme de moderne-classique,même si l’univers Baccarat nous a poussés à davan-tage d’extravagance… »DUO« Un doux oxymore… Nos différences font la force denotre complémentarité. Lorsque nous sommes allés voirl’expo Marcel Duchamp (à Beaubourg), sa “Roue debicyclette” nous a fait penser à notre façon de fonction-ner : le tabouret, c’est le socle, la stabilité ; la roue, l’ima-ginaire débridé. Parfois l’un est le tabouret, l’autre laroue ! Nos rôles sont interchangeables, sauf sur un point :je (NDLR Dorothée Boissier) suis dans le cheminement du projet et Patrick transforme tout en dessin. »5 baccaratresidencesny.com/fr

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MURDE VERRELe Baccarat Hotel occupe, faceau MoMA, les 12 premiers étages d’une nouvelle tour (qui en compte 47)conçue par la très influente agence d’architecturenew-yorkaise,SOM.Depuis la rue, sa façade spectaculaire composéede panneaux prismatiquesen verre (une technique exceptionnelle pratiquée par une compagnie australienne), ne passe pas inaperçue.

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MIX & MATCHINSPIRÉLe B bar, ci-contre, se devine depuis l’Antichambre en boisde châtaignier et son sol à damier peint. Page de droite, de gauche à droite, de hauten bas : devant chaque suite,le verre Harcourt réinterprété par un artiste contemporain, ici par Marianne Guély. La terrasse du B bar face au MoMA. Dans le Grand Salon, la lumière coule à flot à travers la façade en verre. L’une des suites à l’élégance sobre et lumineuse.

Pour info : un voyage luxe Paris-New York avec La Compagnie qui assure des vols réguliers dans une cabineunique businessclass de 74 sièges. À partir de 1300 € A/R. www.lacompagnie.com

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စ « J’aime cette maison parce qu’elle évoquele grand siècle français, les artisans de l’excellence, le New York des années 1940,les chorégraphies de Busby Berkeley… »စ « Mon souvenir le plus marquant : découvrirla tour de l’hôtel érigée face au MoMA ! »စ « Mon conseil déco : un lieu devrait pouvoir embrasser tous nos paradoxes, nos élégances,nos audaces, nos vices, nos cultures ! »စ Ce qu’on ne verra pas ailleurs : le mur Harcourt dans le hall d’entrée avec ses 2 000 verres éclairés de l’intérieur. »စ « J’ai un faible pour le B bar, le bar de l’hôtel,calé sous une voûte rouge et une pluie de lustres. Il est rayonnant, transgressif et narratif avec ses œuvres d’art. »

LE BACCARAT HOTEL VU PAR DOROTHÉE BOISSIER