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Editorial Coordinateurs : Mongi Aouinet, Néjiba Hamrouni, Charles Autheman et Sylvaine Petit Formateurs : Sabah Mahmoudi, Florence Al Aswad, Moncef Ayari, Lotfi Touati Secrétariat de rédaction : Mohamed Drissi Traduction : SETRA Traductions Rédaction : Manel Mejri, Ghabri Olfa, Raoudha Selmi, Karima Ben Youssef, Melek Lakdar, Zahra Ben Kalma, Mohamed Boughanmi, Rim Ben Frej, Marwa Sahli, Wafa Ghawari, Chokri Belhedi, Hattab Fezai. Ne peut être vendu Numéro 4 Mai 2012 Le Journal du citoyen est édité dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne http://journalducitoyen.wordpress.com/ Contact : [email protected] Imprimerie : Imprimerie des Berges du Lac, imprimeriedulac.com Le transfert de la mouvance de l’espace et du temps Les contes et les histoires que nous relatons atterrissent dans des espaces restreints et fermés pour leur assurer discrétion et réserve, et ainsi permettre les sous-entendus et l’expression des symboles et ne sont divulgués ouver- tement que lorsqu’il s’agit des choses courantes de la vie. C’est comme quant on dit « il est dépourvu de tout moyen de survie et de dignité », une telle information n’atteint que les personnes qui, par dévotion, font la charité en étant convaincues qu’un tel acte les rapproche de Dieu. Mais avec l’avènement des médias, la vérité a petit à pe- tit fait son petit bonhomme de chemin avec une pléthore d’histoires puisées dans le quotidien douloureux des gens et des peuples et rapportées dans un style dramatique qui expose différents problèmes allant du plus général au plus particulier. L’avancée technologique contribue à la diffusion de ces his- toires parmi les membres de notre village planétaire. Une autre culture est née dont l’essence n’est autre que la liber- té d’expression et sa forme d’interaction. Elle traverse les barrières sociales et démultiplie notre société en plusieurs sociétés et groupes indépendants qui produisent leurs propres informations et dont les membres créent leurs nouvelles dans les lieux qu’ils choisissent et au moment qui leur convient bien au delà de la notion conventionnelle de l’espace et du temps. Sous l’effet des blogs qui ont assigné aux médias conven- tionnels un coup fatal, la censure apparait comme une alternative ridicule et désespérée du moment où les indivi- dus sont en mesure d’intervenir et de faire bouger les eaux stagnantes à travers des médias nouveaux et innovants. Il s’agit d’un tremblement de terre dans la sphère de l’infor- mation conventionnelle. Le citoyen publie les informations et les photos en utilisant divers outils sur un support diffé- rent dans un autre temps. Tout citoyen muni d’un ordina- teur et d’une connexion Internet est en mesure de relater les informations de sa région, ses soucis, ses joies et ses malheurs et de couvrir des évènements qui seront par la suite repris par les médias classiques. Je voudrais que ces vidéos et ces informations, qui échappent aux circuits conventionnels, entrent sans à- coups et sans aucun contrôle dans le cadre de la liberté d’expression et la divulgation de la vérité. En fait, ces infor- mations ont constitué un tournant qui a permis de diver- sifier les acteurs et d’augmenter leur nombre. Des incon- nus et des marginaux font maintenant partie de la carte médiatique, normalement régie par divers us et interdits, et se voient devenir une source d’information qui est des fois prise en considération comme elle est des fois taxée de manque de fiabilité même si elle est véridique. Les Libyens à Djerba : Oxygène de l’économie L’île de Djerba a toujours été la destination d’un grand nombre de touristes venant de partout dans le monde en vertu des caractéristiques particulières de cette région unique par la beauté de la mer et la profondeur du désert. Et bien que l’île est traditionnellement une destination importante pour les Libyens, le nombre des visiteurs Libyens a augmenté de façon significative après la Révolution libyenne, qui a éclaté en Février 2011. Mais en dépit du rétablissement du calme en Lybie, la reprise d’une vie normale et le retour de la sécurité, beaucoup de Libyens restent encore à Djerba ; alors à quel point ce nombre important de touristes Libyens est en mesure de contribuer au progrès de l’économie? Et quelle est la nature de leurs relations avec les habitants de la région? Selon les statistiques publiées par la Banque Africaine de Développement, la Tunisie est la première destination des Libyens depuis 2003, avec une moyenne d’un million et demi de touristes chaque année. Les mêmes sta- tistiques indiquent qu’un million et 800 000 libyens ont visité la Tunisie en 2010 et que ce nombre devrait atteindre deux millions en 2013. En ce qui concerne l’île de Djerba, selon les statistiques de la direction régionale de tourisme à Médenine, et compte tenu du nombre de nuitées passées pendant le pre- mier trimestre de l’année 2012, le nombre a quadruplé par rapport à la même période de 2011, en passant de 3954 nuitées à 32 070 nuitées. Bien qu’il est important, ce chiffre n’indique pas le nombre total des Libyens sur l’île, car beaucoup d’entre eux ne font pas de réservations dans des hôtels, mais louent des maisons et des appartements à proximité des centres commerciaux du centre-ville ou à proximité des cliniques. Les statistiques de la Banque Africaine de Développement, révèlent que 2 pour cent uniquement des Libyens résident dans des hôtels, et selon les analystes, en l’absence de chiffres officiels, la moyenne de leurs dépenses varie entre 200 et 400 dinars par semaine. D’après ces données et ces chiffres, nous pouvons constater que la contribution des Libyens à l’état d’avancement de l’éco- nomie est extrêmement importante. Pour confirmer cette idée, nous avons fait un tour dans l’île et on a rencontré M. Walid Kham- mar, gérant d’un restaurant à Houmt Souk, l’une des communes de l’île de Djerba, et il nous a confirmé que les Libyens contribuent fortement dans le cycle économique, à tra- vers leur consommation à la fois en terme quantitatif et qualitatif, et il a ajouté qu’ils peuvent dépenser entre 80 et 150 dinars par jour. Mais il a dit précisé que la majorité des clients du restaurant sont les familles et que les jeunes qui viennent seuls préfèrent l’hôtel. Dans ce même contexte, on a posé la (Suite page 3) (Suite page 2)

Journal du Citoyen 4

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Le Journal du Citoyen est un nouveau rendez-vous avec l’information et l’actualité politique tunisienne. Axé sur la préparation des futures élections, ses numéros d’automne seront consacrés à la Constituante.Fleurissante après la révolution du 14 janvier dernier, la vie politique tunisienne n’en demeure pas moins complexe par ses enjeux et le foisonnement de ses formations politiques.Qu’il s’agisse d’analyser les questions de fond comme la place des courants religieux, la question de la parité ou encore de décrypter les aspects pratiques des processus électoraux à venir, le Journal du Citoyen cherchera surtout à écouter les attentes des Tunisiens. Il essayera d’apporter un regard critique et constructif sur cette nouvelle page de l’histoire du pays.La rédaction, riche de journalistes issus de différents médias (presse écrite, radio, télévision) bénéficie d’un encadrement spécialisé sur les questions électorales et du soutien du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT).Notre équipe se déplacera à votre rencontre en région afin de rendre compte de la diversité des opinions et des initiatives qui font la force de la Tunisie d’aujourd’hui.Disponible en arabe et en français, le journal est fait par et pour les citoyens tunisiens, bonne lecture !L'institut Panos Paris et Le Syndicat National des Journalistes TunisiensAvec le soutien de l'UE.

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Page 1: Journal du Citoyen 4

Ed i to r i a l

Coordinateurs : Mongi Aouinet, Néjiba Hamrouni, Charles Autheman et Sylvaine PetitFormateurs : Sabah Mahmoudi, Florence Al Aswad, Moncef

Ayari, Lotfi TouatiSecrétariat de rédaction : Mohamed DrissiTraduction :SETRA Traductions

Rédaction : Manel Mejri, Ghabri Olfa, Raoudha Selmi, Karima Ben Youssef, Melek Lakdar, Zahra Ben Kalma,

Mohamed Boughanmi, Rim Ben Frej, Marwa Sahli, Wafa Ghawari, Chokri Belhedi, Hattab Fezai.

Ne peut être venduNuméro 4

Mai 2012Le Journal du citoyen est édité dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne

http://journalducitoyen.wordpress.com/ Contact : [email protected] Imprimerie : Imprimerie des Berges du Lac, imprimeriedulac.com

Le transfert de la mouvance de l’espace et du tempsLes contes et les histoires que nous relatons atterrissent dans des espaces restreints et fermés pour leur assurer discrétion et réserve, et ainsi permettre les sous-entendus et l’expression des symboles et ne sont divulgués ouver-tement que lorsqu’il s’agit des choses courantes de la vie. C’est comme quant on dit « il est dépourvu de tout moyen de survie et de dignité », une telle information n’atteint que les personnes qui, par dévotion, font la charité en étant convaincues qu’un tel acte les rapproche de Dieu. Mais avec l’avènement des médias, la vérité a petit à pe-tit fait son petit bonhomme de chemin avec une pléthore d’histoires puisées dans le quotidien douloureux des gens et des peuples et rapportées dans un style dramatique qui expose différents problèmes allant du plus général au plus particulier.L’avancée technologique contribue à la diffusion de ces his-toires parmi les membres de notre village planétaire. Une autre culture est née dont l’essence n’est autre que la liber-té d’expression et sa forme d’interaction. Elle traverse les barrières sociales et démultiplie notre société en plusieurs sociétés et groupes indépendants qui produisent leurs propres informations et dont les membres créent leurs nouvelles dans les lieux qu’ils choisissent et au moment qui leur convient bien au delà de la notion conventionnelle de l’espace et du temps.Sous l’effet des blogs qui ont assigné aux médias conven-tionnels un coup fatal, la censure apparait comme une alternative ridicule et désespérée du moment où les indivi-dus sont en mesure d’intervenir et de faire bouger les eaux stagnantes à travers des médias nouveaux et innovants.Il s’agit d’un tremblement de terre dans la sphère de l’infor-mation conventionnelle. Le citoyen publie les informations et les photos en utilisant divers outils sur un support diffé-rent dans un autre temps. Tout citoyen muni d’un ordina-teur et d’une connexion Internet est en mesure de relater les informations de sa région, ses soucis, ses joies et ses malheurs et de couvrir des évènements qui seront par la suite repris par les médias classiques.Je voudrais que ces vidéos et ces informations, qui échappent aux circuits conventionnels, entrent sans à-coups et sans aucun contrôle dans le cadre de la liberté d’expression et la divulgation de la vérité. En fait, ces infor-mations ont constitué un tournant qui a permis de diver-sifier les acteurs et d’augmenter leur nombre. Des incon-nus et des marginaux font maintenant partie de la carte médiatique, normalement régie par divers us et interdits, et se voient devenir une source d’information qui est des fois prise en considération comme elle est des fois taxée de manque de fiabilité même si elle est véridique.

Les Libyens à Djerba :

Oxygène de l’économie L’île de Djerba a toujours été la destination d’un grand nombre de touristes venant de partout dans le monde en vertu des caractéristiques particulières de cette région unique par la beauté de la mer et la profondeur du désert. Et bien que l’île est traditionnellement une destination importante pour les Libyens, le nombre des visiteurs Libyens a augmenté de façon significative après la Révolution libyenne, qui a éclaté en Février 2011. Mais en dépit du rétablissement du calme en Lybie, la reprise d’une vie normale et le retour de la sécurité, beaucoup de Libyens restent encore à Djerba ; alors à quel point ce nombre important de touristes Libyens est en mesure de contribuer au progrès de l’économie? Et quelle est la nature de leurs relations avec les habitants de la région?

Selon les statistiques publiées par la Banque Africaine de Développement, la Tunisie est la première destination des Libyens depuis 2003, avec une moyenne d’un million et demi de touristes chaque année. Les mêmes sta-tistiques indiquent qu’un million et 800 000 libyens ont visité la Tunisie en 2010 et que ce nombre devrait atteindre deux millions en 2013.En ce qui concerne l’île de Djerba, selon les statistiques de la direction régionale de tourisme à Médenine, et compte tenu du nombre de nuitées passées pendant le pre-mier trimestre de l’année 2012, le nombre a quadruplé par rapport à la même période de 2011, en passant de 3954 nuitées à 32 070 nuitées. Bien qu’il est important, ce chiffre n’indique pas le nombre total des Libyens sur l’île, car beaucoup d’entre eux ne font pas de réservations dans des hôtels, mais louent des maisons et des appartements à proximité des centres commerciaux du centre-ville ou à proximité des cliniques.

Les statistiques de la Banque Africaine de Développement, révèlent que 2 pour cent uniquement des Libyens résident dans des hôtels, et selon les analystes, en l’absence de chiffres officiels, la moyenne de leurs dépenses varie entre 200 et 400 dinars par semaine. D’après ces données et ces chiffres, nous pouvons constater que la contribution des Libyens à l’état d’avancement de l’éco-nomie est extrêmement importante. Pour confirmer cette idée, nous avons fait un tour dans l’île et on a rencontré M. Walid Kham-mar, gérant d’un restaurant à Houmt Souk, l’une des communes de l’île de Djerba, et il nous a confirmé que les Libyens contribuent fortement dans le cycle économique, à tra-vers leur consommation à la fois en terme quantitatif et qualitatif, et il a ajouté qu’ils peuvent dépenser entre 80 et 150 dinars par jour. Mais il a dit précisé que la majorité des clients du restaurant sont les familles et que les jeunes qui viennent seuls préfèrent l’hôtel. Dans ce même contexte, on a posé la

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Page 2: Journal du Citoyen 4

2 Journal du Citoyen • Numéro 4

Le tourisme à Yasmine Hammamet :

Une reprise relative dans le secteur du tourisme au cours de cette année

Le secteur de tourisme en Tunisie est passé par plusieurs changements. En Mars de l’année courante, le chargé d’information et de communication au Commissariat Régional de Tourisme à Hammamet a indiqué qu’il y a une reprise relative du tourisme. «Le faible taux d’arrivage des touristes était très marqué après la décision de certains touristes français de changer leur destination vers l’Espagne et la Turquie.» Il a affirmé que la situation s’est globalement améliorée en comparaison avec la situation désastreuse du secteur de tourisme à Hammamet, mais l’espoir d’une reprise d’activité du secteur dans les prochains jours dépend du

rétablissement de la confiance du touriste dans le pays. Il a ajouté que « certains hôtels ont été fermés après la révolution.»Comparé à l’année 2011, le secteur du tourisme s’est détériorée en raison d’une variété d’événements tels que la situation tendue sur la frontière tuniso-libyenne, les événements en Libye et ceux de Lampedusa qui ont conduit à l’effondrement des marchés italien et libyen et donc à la perte de marchés touristiques importants.Toutes ces conditions, en plus de la propagation du désordre et des mouvements de protestation et les sit-in, ont conduit à l’effondrement du

tourisme et à la fermeture de plusieurs établissements touristiques.Le chargé de l’information et de la communication au Commissariat Régional de Tourisme à Hammamet a déclaré que l’année 2011 et la pire année dans l’histoire du tourisme en Tunisie, mais cela ne nie pas le fait que « notre tourisme souffre depuis 2000.». Le nombre de touristes allemands qui ont visité la Tunisie en 2011 a baissé de 41 pour cent par rapport à 2010. Le ministère du Tourisme a déclaré que 270 mille touristes allemands ont visité la Tunisie en 2011, contre 485 000 600 en 2010. Mais en 2010, les statistiques publiées par l’Institut National de Statistique ont indiqué une baisse du nombre de touristes visitant la Tunisie durant les cinq premiers mois de 2010 ce qui représente 1,9 pour cent (3 pour cent des touristes venant d’Europe et 1 pour cent des touristes des pays du Maghreb).

Cependant, tous les indicateurs montrent que la saison touristique de 2010 a connu une crise se traduisant notamment par la faible activité du pôle touristique à Yasmine Hammamet qui n’a jamais auparavant, selon certain fournisseurs de services touristiques, connu un tel recul du taux de visite.Il est à constater que la zone touristique de Nabeul - Hammamet compte pour plus de 20% de la capacité d’accueil totale en 2007 selon les publications de l’Office National de Tourisme et plus de 4% du volume d’investissements dans les secteurs d’hébergement et d’animation touristique.Le tourisme tunisien couvre également 60% du déficit commercial, et représente 6,5% du produit intérieur brut, en plus du fait que le secteur du tourisme est un secteur à forte capacité d’emploi puisqu’il fournit 400 mille emplois directs et indirects, selon les statistiques de l’Office National du Tourisme tunisien.

Marwa Sahli

(Suite de l’Editorial)

Ils se sont assemblés devant le siège de l’Assemblée Constituante; d’autres reviennent pour la deuxième journée d’affilée après avoir été épuisés par la longue attente d’hier ... Ils sont arrivés très tôt le matin avec beaucoup d’espoir dans la réalisation de leur aspirations ou une lueur d’espoir de voir apparaisse les représentants des parties politiques qui ont remportés les élections.Les autres sont des représentants qui n’ont fait que jouer des rôles et qui n’ont représenté que les partis au lieu de représenter Kasserine et les demandes des jeunes de la révolution qui était hier encore leur slogan de campagne électorale. Les bureaux des représentants sont fermés, puisqu’ils n’ouvrent que pour vendre des illusions et recueillir des votes pour une seule raison: “Profiter de la révolution et arriver au pouvoir.”Entre hier et aujourd’hui, un seul bureau a été ouvert pour recueillir les demandes des gens venus de parts et d’autres du pays fatigués et épuisés de l’attente: des files d’attente, des attentes de promesses qui ont confisqué les rêves des jeunes et rompu le silence des années.

Wafa Ghawary

«Votes pour moi…Je ne te représente pas »

Billet

la zone touristique à Hammamet est la destination touristique pour nombreux touristes de différentes nationalités. Il ya plus de 100 hôtels dans cette ville mais le tourisme n’a pas vraiment bien repris dans cette région jusqu’à maintenant.

Il est maintenant possible d’aborder des sujets tels que l’éducation et la santé, les zones rurales et les res-ponsables, la drogue et la marginalisation ou encore la fouille des poubelles et des égouts. Désormais, les journaux de tous bords s’expriment et montrent que nous vivons actuellement l’ère de la libre expression mais également celle de l’expression anarchique. Qui pourra donc raisonner et indiquer le tempo ? Avec l’amenuisement des distances entre les régions et les villages isolés au sein d’une même patrie ce n’est autre que le citoyen qui rapporte les nouvelles et ex-prime son point de vue pour devenir ainsi un citoyen multiple et diversifié à l’image de l’information qui nous illumine à moindre coût.Le journalisme classique de proximité est-il donc en voie d’extinction au profit du journalisme électro-nique de proximité ?

Sabeh Mahmoudi

Page 3: Journal du Citoyen 4

Numéro 4 • Journal du Citoyen 3

question à M. Kamal, vendeur de fruits secs, qui a confirmé que les Libyens sont le véritable moteur du commerce, soulignant leur forte consomma-tion par rapport aux Tunisiens, à la fois en termes de la valeur et de la quantité de ce qu’ils achètent, et précisant qu’ ils achètent parfois ce dont ils ont besoin en gros, et pas en détail. Tout le monde est du même avis concernant le fait que les Libyens sur l’île sont la cause de reprise économique, mais cela ne nie pas qu’ils causent parfois certains problèmes. M. Abdul Aziz Al-Rais, chauffeur de taxi, a indiqué que les Libyens repré-sentent la première cause des hausses des prix, en particulier dans le domaine de la location, et que les loyers se sont envolés à cause des Libyens qui louent les appartements meublés. Il a ajouté que, dans plusieurs cas, ils étaient la cause de l’interruption de l’approvisionnement en certains produits de base sur l’île. En ce qui concerne leur comportement , M. Abdul Aziz a souligné qu’en

général, ils sont pacifiques et bons, mais les pro-blèmes sont en général causés par les jeunes, en particulier à cause de leur conduite irresponsable des voitures. Madame Basma, employée dans un hôtel, a fait le même constat et a considéré que les Libyens, et indépendamment de leur contribution à l’économie, représentent une source de préoc-cupation en vue des problèmes qu’ils causent de plus en plus notamment le harcèlement sexuel ou l’exploitation de certaines filles pour des trans-gressions morales. Mme Basma a estimé que le phénomène s’amplifie malgré la vigilance des agents de la sécurité et la détection de plusieurs réseaux de prostitution récemment.Ces problèmes ne sont pas importants si on les compare aux aspects positifs de la présence de Libyens à Djerba, puisque les chiffres confirment que la reprise économique locale dans la région de Djerba est particulièrement due aux Libyens et les habitant sont allés dans le même sens et ont

souligné fermement que les Libyens sont le mo-teur de l’économie. Mais en dépit de cette reprise relative, les parties prenantes dans le secteur du tourisme doivent assumer la responsabilité de leurs rôles et travailler également pour amener les touristes étrangers d’autres pays. En fait, à cause des changements qu’ont connu la Tunisie et la région, on ne peut plus se contenter tout sim-plement et uniquement des touristes libyens, en particulier depuis que l’Algérie a annoncé qu’elle allait entrer dans la compétition avec la Tunisie et le Maroc pour attirer les touristes en adoptant de nouvelles stratégies visant à améliorer la pro-motion touristique. Par conséquent, trouver de nouvelles stratégies pour attirer les touristes est devenu une question d’urgence, d’autant plus que la Tunisie compte sur le tourisme comme un secteur qui, à la fois, génère des revenus pour le pays et offre plusieurs opportunités d’emploi.

Reportage de Manal Mejri

Borj Ettoumi est une région agricole dans laquelle les agriculteurs souffrent de nombreux problèmes, et la situa-tion s’est aggravée depuis environ un mois et demi quand l’eau d’irrigation a été coupée surtout que la saison est très sensible vu que c’est la saison de tomates produites en grandes quanti-tés dans cette région. Najem Essafi, 32 ans, agriculteur de la région affirme: «Nous sommes dans une situation critique en raison de l’interruption de l’eau d’irrigation qui aura des réper-cussions dramatiques sur la saison agricole et qui provoquera une grande perte pour l’agriculteur, car il a dépen-sé beaucoup d’argent pour acheter des matières premières mais il est encore jusqu’à aujourd’hui incapable de tra-vailler et n’a même pas commencé la cultivation en raison de la coupure de l’eau d’irrigation».

Soif et autres problèmes Parmi les problèmes rencontrés par les agriculteurs dans la région de Borj Ettoumi, est celle de l’aggravation de la dette qui est la raison principale des coupures d’eau d’irrigation. La plupart des agriculteurs ne paient pas leurs dettes dues du coût de l’eau d’irrigation, et dans ce contexte Saad Lekhzémi, 40 and, agriculteur indique : «parmi les raisons pour lesquelles les dettes se sont accumulées est le manque de facilités prévues pour l’agriculteur modeste et le faible taux d’indemnisation pour les dommages causés aux agriculteurs par les inon-dations ainsi que le coût très élevés des matières premières et du matériel d’irrigation «goutte à goutte», malgré sa modeste qualité. Ces problèmes ont alourdi le fardeau des agriculteurs qui

sont devenus incapables de payer le coût de l’irrigation, ce qui a, à son tour, accumule leurs dettes causant la cou-pure d’eau d’irrigation. » Le directeur du Groupement de l’eau affirme que le taux de dette est très élevé et que les agriculteurs doivent payer vingt pour cent de leur dette, estimée à 68 mil-lions de dinars tunisiens pour rétablir l’eau d’irrigation.La coupure de l’eau d’irrigation à Borj Ettoumi implique l’interruption de la vie, parce que l’activité principale de la plupart des familles est l’agricul-ture. A propos des raisons de l’inter-ruption de l’eau d’irrigation pour cette région dans cette période sensible de la saison de tomate, M. Moncef Salmi, président du Groupement de l’eau «al wifaq» à Borj Ettoumi explique: «L’accumulation des dettes n’est pas la seule raison, mais la corruption finan-cière de l’ancienne assemblée du grou-pement de l’eau et des investisseurs est aussi l’une des principales raisons de la détérioration de la situation qui a aussi conduit à la coupure d’eau d’irri-gation pour les agriculteurs pendant la saison de pointe».Les agriculteurs de Borj Ettoumi sont confrontés à de nombreux problèmes, et parmi les facteurs qui ont contri-bué à la détérioration de la situation et à l’aggravation du chômage parmi les jeunes, dont la solution est lié au secteur agricole dans la région, est le problème de l’exploitation par les

investisseurs de vastes terres revenant à l’état ce qui leur génèrent d’énormes profits. Lasaad Khézami, explique dans ce sens : «le petit agriculteur loue la terre d’un grand agriculteur moyen-nant une somme très élevée pour la culture de tomates ou de pommes de terre, tandis que l’investisseur obtient la terre pour une somme modique, ne l’exploite pas, et n’emploie pas les jeunes de la région ce qui cause une perte pour le petit agriculteur et aug-mente le chômage».

Solutions impossiblesEn ce qui concerne des solutions qui peuvent aider les agriculteurs à sur-monter ces obstacles, le directeur du groupement M. Moncef Salmi indique que les autorités régionales sont conscientes de ces problèmes et sur-tout du problème de l’eau d’irrigation, mais la solution, reste cependant, dans la main de l’agriculteur et elle consiste à payer la dette.Dans ce contexte, le maire de Borj Ettoumi, M. Wissem Ayari, affirme que les problèmes de l’agriculture dans la région ont été soulevées avec le préfet du Battan mais en ce qui concerne le problème de l’eau d’irrigation, la déci-sion du ministre de l’Agriculture reste claire à ce sujet : « il faut absolument payer vingt pour cent de la dette pour chaque agriculteur pour restituer l’eau d’irrigation.

Olfa Gharbi/Photos: Hattab Fazai

Un grand nombre de jeunes agriculteurs se sont réunis à Borj Ettoumi du gouvernorat de la Manouba très tôt le matin dans un des cafés populaires de la région alors qu’à cette heure là, ils étaient censés commencer à travailler leurs terres. A l’origine de ce chômage, la coupure d’eau d’irrigation depuis environ un mois et demi qui les a obligé à cesser l’activité agricole malgré que la saison des tomates a commencé. Quelles sont les implications de la coupure d’eau d’irrigation sur la saison agricole? Et quelles sont les solutions proposées par les responsables régionaux pour rétablir l’eau d’irrigation et sauver la saison agricole. .

(Suite de la page 1)

Moncef Salmi Saad LekhzémiWissem Ayari

Coupure d’eau d’irrigation à Borj Ettoumi:

La saison agricole, survivra-t-elle ?

Page 4: Journal du Citoyen 4

4 Journal du Citoyen • Numéro 4

Dans la perspective de redynamiser le travail des bureaux régionaux du CJD et de promouvoir le développement économique et social de la ville, CJD Kasserine et CJD Sousse, avec la participa-tion de Konrad Adenauer Stiftung, ont organisé une journée de partenariats visant à faire décou-vrir les avantages durables de la région. Insérée dans le plan d’action 2011-2013, la jour-née Kasserine a mis en exergue les points forts stratégiques de la région et qui contribueront à la promotion de l’économie durable. Il est à rappeler que ledit séminaire vient après que les deux bureaux du CJD (Kasserine et Sousse) avec la participation de l’UTICA, aient organisé du-rant deux mois des réunions et des débats entre des chefs d’entreprises de la zone côtière et les jeunes kasserinois.

Avantages comparatifs inestimables Possédant 30% des richesses archéologiques tunisiennes, le sommet le plus haut de la Tunisie (Chaambi) et la seconde usine de cellulose dans le monde grâce à la Halfa, Kasserine a à son actif plusieurs atouts qui, une fois combinés, redres-seraient la ville sur le plan économique, archéo-logique, écologique et touristique. D’ailleurs, l’une des visées de cette journée est d’en faire «un produit touristique à caractère écologique-archéologique». Quant à la manière de procéder, elle est simple et efficace. Instaurer la culture du tourisme écolo-gique chez les jeunes (on vise tous les établisse-ments universitaires et scolaires) avec la partici-pation des agences de voyages en organisant des sorties, des randonnées et des visites aux champs

de Halfa (démonstration de sa cueillette et visite de l’usine de la cellulose pour découvrir la pro-duction du papier noble à partir de cette plante), des sites archéologiques et de la montagne de Chaambi.

Témoignage de Sadri Ben Ahmed, CJD Sousse

Pourriez-vous présenter le CJD à nos lecteurs?Sadri Ben Ahmed : Nous sommes un centre qui réunit les jeunes dirigeants d’entreprises et tra-vaillant pour l’instauration d’une économie libé-rale responsable. Nous sommes parrainés par l’UTICA et avons 13 centres répartis sur tout le territoire tunisien. On est un rassemblement de jeunes hommes et de femmes d’affaires et on n’est pas syndicalisés. Au sein du CJD, on ne se focalise pas sur un secteur spécifique. Notre visée est, tout simplement, de promouvoir un système économique libéral et responsable qui se base sur l’équité sociale. Quelle stratégie adopte le CJD pour la promotion du développement économique régional ?On travaille dans le cadre des commissions et on part d’un thème précis. D’ailleurs, nous accor-dons la primauté au développement régional du point de vue du privé. Certes, l’Etat fait de grands efforts pour rééquilibrer le tissu économique entre les régions. Il n’en demeure pas moins que c’est en-deçà des demandes et des besoins ; cela prendra une dizaine, voire une vingtaine d’an-nées pour que cela florisse ! En fait, notre straté-gie est de rompre avec cette stratégie économique régionale archaïque qui se base sur trois axes,

nord, sud et la côte.. On a créé un pôle Centre qui englobe Sousse, Monastir, Mahdia, Kairouan, Kasserine et bientôt Sidi Bouzid. Ce pôle permet-tra un échange au long terme entre les hommes et les femmes d’affaires de toutes ces régions avec les compétences intellectuelles des jeunes diplô-més dans les villes marginalisées.. En parlant de cette journée du samedi à Kasse-rine, qu’est ce qui a fait que vous choisissiez ce gouvernorat plutôt qu’un autre ? La journée du samedi à Kasserine est le résultat de deux mois d’échanges et de dialogues entre les CJD de Sousse et de Tunis, plusieurs repré-sentants de l’UTICA et les hommes d’affaires et les jeunes kasserinois. Nous avons tenu plusieurs réunions avant d’organiser cette journée. Notre plan d’action est de mettre en valeur les avan-tages comparatifs durables de Kasserine. Chose qu’ignorent les Tunisiens, c’est que ce gouverno-rat possède la seconde usine de papier à base de Halfa dans le monde, après les Etats-Unis. Axer sur le développement d’une agriculture durable ne pourrait que booster le développement de la région. Kasserine est aussi 30% des sites archéo-logiques tunisiens. Concrètement et au terme de cette journée à la ville de Kasserine, quel est le bilan final ?Concrètement, CJD Kasserine et tous les par-ticipants se sont mis d’accord sur un projet à plusieurs valeurs, écologiques, économiques, touristiques et culturels. Grâce aux avantages comparatifs durables de Kasserine, nous allons lancer une entreprise des jeunes du CJD Kasse-rine pour promouvoir le circuit chez les écoliers. Nous travaillons à travers une convention avec trois ministères, le ministère de l’Enseignement, le ministère de l’Agriculture, le ministère du dé-veloppement régional et l’INP (Institut National du Patrimoine). Nous avons 2 millions d’élèves en Tunisie et au lieu de miser sur le touriste alle-mand très exigeant, pourquoi ne pas miser plutôt sur nos enfants ? Abolir les embuches régionalistes et promouvoir la synergie entre les régions. Sur quels critères se base le CJD pour cibler les régions et quelle est votre prochaine destination ?Le CJD a pour principe d’encourager les compé-tences juvéniles en matière de développement et de business, à condition que cela soit respectueux envers l’environnement et que cela soit durable. On tient à ce que cette complicité nouvellement née entre les villes côtières et le centre de la Tuni-sie soit effective et riche. Les partenariats entre les jeunes hommes d’affaires, les chefs d’entre-prise des zones côtières avec les jeunes kasseri-nois aideront à mieux promouvoir le développe-ment. L’échange du savoir, des expériences, des stratégies d’entreprise présentera un busines model aux futurs jeunes dirigeants d’entreprises kasserinois. Quant à notre prochaine destination c’est le gouvernorat de Séliana.

Melek LAKDAR

Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise

Les sources naturelles, meilleur allié de développement économique durable

Sous le thème : “Gouvernorat de Kasserine : Les avantages comparatifs naturels, sources de développement économique et social”, le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise) a mis le cap sur la ville de Kasserine, le samedi 31 mars 2012.

Kasserine «Time for action» !