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» P. 14 » P. 17 »  P. 4 SOCIÉTÉ CULTURE » suite page 6 » lire page 5 La Carifesta commence déjà ! par Walcam « Nous avons travaillé depuis le mois de mars avec le Conseil électoral provisoire (CEP) sur le décret électoral, le financement, le calendrier, la gestion des problèmes, ainsi que la production des matériels sensibles et nécessaires à la réalisation des scrutins », a expliqué Jean fritz Jean Louis. Au moment d’aborder la dernière ligne droite devant mener au 9 août 2015, le ministre sans portefeuille informe que pendant cette semaine se déroulera la dernière phase du processus électoral, avec la forma- tion des membres des bureaux de vote (MBV). Peu après, ce sera le posi- tionnement du matériel sensible pour permettre au Conseil électoral provisoire de mettre les dernières touches. Le gouvernement se veut rassurant Par Lionel Edouard HAÏTI / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES MARDI 4 AOÛT 2015 NUMÉRO 53 WWW.LENATIONAL.HT QUOTIDIEN • 25 gourdes RÉPUBLIQUE D’HAITI ACTUALITÉ Jude et Moïse au deuxième tour ? HAÏTI / PRÉSIDENTIELLE À environ cinq jours du coup d’envoi du premier tour des législatives, le gouvernement se dit prêt. Le ministre chargé auprès du Premier ministre des Questions électorales, Jean Fritz Jean Louis, assure que tout est en place. Il intervenait lundi, à la conférence hebdomadaire tenue par l’administration Martelly-Paul depuis son intronisation. Jude Célestin (Lapèh) Moïse Jean Charles (Pitit Dessalines) Une plainte contre Martelly pour « outrage public à la pudeur » Par Jean Michel Cadet Alphabétiser les non-scolarisés par CHERISCLER Evens

Journal le national #53 web

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SOCIÉTÉ

CULTURE

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La Carifesta commence déjà ! par Walcam

« Nous avons travaillé depuis le mois de mars avec le Conseil électoral provisoire (CEP) sur le décret électoral, le financement,

le calendrier, la gestion des problèmes, ainsi que la production des matériels sensibles et nécessaires à la réalisation des scrutins », a expliqué Jean fritz Jean Louis.

Au moment d’aborder la dernière ligne droite devant mener au 9 août 2015, le ministre sans portefeuille informe que pendant cette semaine se déroulera la dernière phase du processus électoral, avec la forma-tion des membres des bureaux de vote (MBV).

Peu après, ce sera le posi-tionnement du matériel sensible pour permettre au Conseil électoral provisoire de mettre les dernières touches.

Le gouvernement se veut rassurant Par Lionel Edouard

HAÏTI / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

MARDI 4 AOÛT 2015 NUMÉRO 53

WWW.LENATIONAL.HT

QUOTIDIEN • 25 gourdesRÉPUBLIQUE D’HAITI

ACTUALITÉ

Jude et Moïse au deuxième tour ?

HAÏTI / PRÉSIDENTIELLE

À environ cinq jours du coup d’envoi du premier tour des législatives, le gouvernement se dit prêt. Le ministre chargé auprès du Premier ministre des Questions électorales, Jean Fritz Jean Louis, assure que tout est en place. Il intervenait lundi, à la conférence hebdomadaire tenue par l’administration Martelly-Paul depuis son intronisation.

Jude Célestin (Lapèh) Moïse Jean Charles (Pitit Dessalines)

Une plainte contre Martelly pour « outrage public à la pudeur » Par Jean Michel Cadet

Alphabétiser les non-scolarisés par CHERISCLER Evens

2 | N0 53 MARDI 3 AOÛT 2015

TRIBUNE

Les manifestations marquant le centenaire de l’occupation américaine de 1915 viennent de se terminer dans un concert

de rappel de faits spectaculaires et il n’y a eu aucun débat sur les responsabilités haïtiennes dans cette catastrophe. À quoi est dû ce manque de hauteur dans nos attitudes ? Comment expliquer cette complète indifférence ? Serait-ce que les valeurs qui ont concouru à la désintégration d’Haïti en juillet 1915 prédominent encore ? Serait-ce que la relève des traîneurs de sabre d’hier est assurée par l’individualisme forcené des bandi legal d’aujourd’hui ? Serait-ce qu’en 2015 les egos surdimensionnés des 55 candidats à la présidence officiellement admis bloquent toute remise en question du statu quo ? Serait-ce que nous refusons de nous regarder dans le miroir pour constater notre laideur et l’absence d’éthique maintenant Haïti dans les ténèbres ? L’état d’esprit expliquant l’exclusion perpétuelle de l’autre sous tous les prétextes a investi les mœurs, à la fois des gens aisés et des démunis.

Les comportements totalement absurdes de la classe politique haïtienne expliquent l’occupation de 1915. En effet, de juillet 1911 à juillet 1915, Haïti a connu sept présidents en quatre ans : Antoine Simon, Cincinnatus Leconte, Tancrède Auguste, Michel Oreste, Oreste Zamor, Davilmar Théodore et Vilbrun Guillaume Sam. Cette séquence de présidents ridicules (bann machwè) aboutissant à l’occupation américaine s’inscrit dans une politique de corruption systématique, trois d’entre eux ayant été condamnés pour vol et escroquerie lors du Procès de la Consolidation en 1904. Depuis, des incompétents vaniteux et égocentriques tiennent le haut du pavé. Notre société décline tous les possibles du cynisme et de l’indécence jusqu’à épuisement du sens. On fait tout et le contraire de tout. Tout voum se do.

L’état d’esprit de notre classe politique, toutes tendances confondues, nos rapports avec ceux qui ont une vision différente de la nôtre, nous poussent à rechercher le pouvoir pour nous seuls, même pour le temps d’une « percée louverturienne » ou sous la protection des chars d’assaut de l’aigle américain. Notre folie

du pouvoir passe avant tout. Ces mauvaises mœurs se retrouvent à tous les niveaux et sont réincarnées. Anténor Firmin avait signalé ce mal dont nous souffrons dans son ouvrage L’effort dans le mal publié en 1911. Il écrivait : « Homme, je puis disparaître, sans voir poindre à l’horizon national l’aurore d’un jour meilleur. Cependant, même après ma mort, il faudra de deux choses l’une : ou Haïti passe sous une domination étrangère, ou elle adopte résolument les principes au nom desquels j’ai toujours lutté et combattu. Car, au XXe siècle, et dans l’hémisphère occidental, aucun peuple ne peut vivre indéfiniment sous la tyrannie, dans l’injustice, l’ignorance et la misère . » Terrifiant constat, sombre portrait d’un monde où abondent la médiocrité et l’égoïsme.

La veulerie morale empêche une certaine élévation pourtant nécessaire à tout changement positif. Il est clair que l’absence d’indignation nationale devant le surenchérissement dans la vulgarité du président Tèt Kale sera la perception de notre époque un siècle plus tard. Nous vivons un temps d’absence d’idéaux et de valeurs transcendantales.

La volonté de soumission des élites haïtiennes aux Américains est annoncée dès le 16 février 1911 par Antoine Rigal qui déclare : « Nous sommes fatigués de nous entretuer, d’incendier les villes, de payer des dommages aux résidents étrangers et de nous conduire de telle sorte que le monde nous traite de sauvages. » Puis, une semaine plus tard, le 21 février 1911, Alain Clérié continue avec cette même représentation en écrivant au président américain Taft lui demandant avec convenance sa bienveillance afin « qu’elle daigne me faire l’honneur de m’inspirer quant aux moyens de provoquer l’influence ou le contrôle effectif sur Haïti du gouvernement des Etats-Unis . » La visibilité du courant annexionniste se manifeste encore le 20 décembre 1911 avec les Syriens-Américains Gebara Fils et Co, A. Salami frères, Habib Alain frères, Jaar Gousse et CO. et J. J. Bigio qui réclament l’appui du gouvernement américain pour défendre leurs intérêts menacés.

Le comportement monstrueux des collabos ne s’arrête pas là. Une fois

que les Marines américains contrôlent le territoire, la laideur se passe des manières gracieuses. Par exemple, le conseiller d’État Alfred Auguste Nemours dira : « L’occupation est nécessaire et ne doit pas être levée. » Cette sauvage et archaïque naturalité dans l’abjection continuera avec le raffinement d’un Constantin Mayard qui déclare : « L’occupation s’étale dans toute sa beauté. » Il importe de s’arrêter aux collabos, détenteurs du secret de la décadence haïtienne. Ce sont leurs passions pour les postes de ministre, de directeur général et d’ambassadeur qui cassent toute dynamique de raison et de souveraineté pour Haïti. On les retrouve sous Dartiguenave et Borno, servant sans amour-propre les forces d’occupation.

La responsabilité haïtienne est d’abord celle de l’élite qui a laissé le peuple pourrir dans une misère matérielle et morale sans précédent. En faisant de la fonction publique l’unique source de richesse, elle a accéléré une course pour le pouvoir avec une armée ayant plus d’une centaine de généraux en 1915. La haine du peuple se manifeste dans le peu d’importance accordée à l’éducation, l’inexistence des voies de pénétration et la précarité des soins de santé. Dans tous ces domaines, l’occupation amorcera des changements. Surtout sur le plan sanitaire. En effet, à un moment où les valeurs capitalistes de l’argent sont encore bridées par la religion, un milliardaire de la trempe d’un Rockefeller devait s’agenouiller régulièrement devant son pasteur qui lui recommandait de demander pardon aux pauvres. C’est ainsi qu’il a créé la Fondation Rockefeller qui a délégué un médecin en Haïti « pour y étudier et traiter gratis une des maladies les plus connues parmi les Noirs d’Haïti, les vers intestinaux ». Les paysans qui n’ont pas péri sous les travaux forcés ou dans le camp d’extermination de Chabert ont ainsi bénéficié de soins médicaux jusque-là dispensés en région urbaine.

L’analyse des jeux de pouvoir au sein de la bourgeoisie fonctionariste haïtienne est importante pour comprendre l’énigme haïtienne. Nous avons vu que dès 1911, la corruption du sens s’est installée avec des représentants patentés

de cette élite qui ont appelé à l’occupation. Pourtant, une fois les marines américains sur place, la collaboration de cette même élite est à géométrie variable. En effet, le premier bénéficiaire de l’occupation Sudre Dartiguenave qui devient président de la République, à la place de Rosalvo Bobo, n’est pas heureux devant le vide qu’il constate au moment de sa prise du pouvoir. Les occupants américains ont fait pression sur l’Assemblée nationale et les 116 votants ont donné 94 voix à Sudre Dartiguenave, 14 à Luxembourg Cauvin, 4 à Emmanuel Thézan, 3 à Rosalvo Bobo et un bulletin blanc. Devant la farce monumentale de sa victoire imposée par les forces d’occupation, Sudre Dartiguenave fond en larmes et Constantin Mayard, le maitre de cérémonies, (qui sera d’ailleurs son premier ministre de l’Intérieur), ne trouve pas de mots pour le consoler. En ce temps-là, même les collabos conservent encore un minimum de conscience. En accédant au pouvoir exécutif le 12 août 1915, l’ancien président du Parlement Sudre Dartiguenave constate que les baïonnettes des Marines américains n’ont pas rétabli le sens perdu. (À suivre)

Anténor Firmin, L’Effort dans le mal, (Porto Rico, 1911), Port-au-Prince, Éditions Panorama, 1962 p. 39.

Voir Archives Nationales de Washington, 838.00/528, cité par Roger Gaillard dans « L’Impérialisme sait aussi attendre », Le Nouveau Monde, Port-au-Prince, 30 novembre 1977 et 1er décembre 1977. Voir aussi Roger Gaillard, La République Exterminatrice – Antoine Simon ou la Modification (décembre 1908-février 1911), t. 6, Imprimerie Le Natal, Port-au-Prince, 1998, p. 178-180.

Ibid, Roger Gaillard in « L’Impérialisme sait aussi attendre », Le Nouveau Monde, Port-au-Prince, 30 novembre 1977 et 1er décembre 1977.

Alain Turnier, La société des baïon-nettes, Un regard nouveau, Port-au-Prince, Le Natal, 1985, p. 177.

Louis Bonnaud, L’apostolat en Haïti : journal d’un Missionnaire, Morbihan, Imprimerie des Apprentis-Orphelins de Saint-Michel, 1938, p. 135.

Les responsabilités haïtiennes dans les occupations américaines (1 de 2) Par Leslie Péan, 5 août 2015

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 3ACTUALITÉ

Elections... Jour J-4Nous sommes à quatre jours des élections. Les candidats essaient dans la mesure du

possible de rameuter les électeurs alors que la population dans son ensemble, pres-

surée par un quotidien de plus en plus difficile, piégée par une inflation qui érode son

pouvoir d’achat, ne manifeste pas trop d’intérêt pour ce moment pourtant capital de

notre vie de peuple.

Car il s’agit de renouveler notre personnel politique. De rendre à nouveau fonctionnel

un parlement ayant perdu une partie de son crédit après les turpitudes politiques de

ces dernières années. De redorer l’image de certaines hautes fonctions de l’État que

certains traînent délibérément dans le caniveau.

L’enjeu est d’autant plus grand que la Nation fait face à des problèmes qui menacent

sa survie. Notre économie est sous perfusion. Il n’y a pas de création d’emplois alors

que chaque année des milliers de jeunes arrivent sur le marché du travail. Le chômage

endémique va alimenter mois après mois encore plus la délinquance. Le nombre de

bouches à nourrir augmente alors que le problème environnemental s’aggrave et que

notre production agricole nationale s’amenuise. Le ventre de la population est aux

mains de commerçants dont beaucoup ne s’embarrassent pas de scrupules pour écouler

sur le marché des produits mettant en danger la santé des citoyens.

Il y a donc urgence d’un choix sensé, raisonnable, dans le but, dans un premier temps,

de pourvoir notre parlement d’une majorité de femmes et d’hommes capables de

contribuer à remettre la barque nationale à flot. On ne peut pas courir le risque de

fonctionner encore une fois avec un parlement inefficient, des parlementaires soucieux

seulement de la jouissance de privilèges que la loi ne leur prévoit même pas.

Les cas de violences répertoriés sur le territoire national nous font comprendre ces graves

menaces pour la paix et la stabilité que représentent ces candidats, souvent au passé

et au présent douteux, qui, une fois élus, n’iront comme on dit dans notre savoureux

langage que chauffer les sièges au Parlement en attendant l’occasion de marchander

leur appui à l’Exécutif ou à des secteurs d’affaires, sans aucun souci de l’intérêt national.

Beaucoup s’étonnent ou s’inquiètent de l’apparente apathie d’une population qui,

dans le temps, se serait enflammée pour moins que cela alors que les occasions n’ont

pas manqué ces derniers temps au vu des scandales à répétition et de l’inflation qui

prend de l’ampleur. Cela ne devrait pas être interprété par les ayants droit de ce système

moribond comme un signal les autorisant à continuer leurs manœuvres au détriment

de la communauté.

La nation peut s’assoupir. Elle peut sommeiller un temps. Elle peut être fatiguée d’avoir

été consommée à toutes les sauces.

Mais, zombie, elle ne le sera jamais.

Elle se réveillera au moment où l’on s’y attend le moins.

Gary VICTOR

ÉditoUn nouveau coordonnateur à la tête de la CONALD par Évens REGIS

HAÏTI / ADMINISTRATION PUBLIQUE

Martino Guerrier a remplacé à la tête de la Conald, le colonel Pierre Stanislas Neptune qui n’a passé

que quatre mois aux commandes de cette institution ayant pour mission principale d’établir les politiques du gouvernement en matière de lutte contre la drogue. La cérémonie officielle de passation de pouvoir a eu lieu au local de l’institution à Frères, Pétion-Ville. Déjà, l’actuel coordonnateur dit compter sur l’appui des partenaires nationaux et internationaux pour réaliser les multiples objectifs qu’il s’est fixés, afin d’aider l’institution à lutter efficacement contre tout trafic de stupéfiants en Haïti.

En plus de la Conald, Martino Guerrier aura aussi la tâche de présider le Comité national de lutte contre le blanchiment des avoirs (CNLBA). À cet effet, indique-t-il, son institution cherchera à renforcer ses partenariats avec les différentes institutions internationales, à savoir INL, la SICA-OEA, l’ONUDC, la DEA, l’OICS, l’OPS-OPM, et la Minustah. Aussi s’efforcera-t-elle de dynamiser ses rapports avec les partenaires nationaux, comme le BLTS, la DCPJ, l’APN, l’AAN, l’Ucref, etc, afin que la machine préventive et la machine répressive de l’État fonctionnent en symbiose et marchent à plein régime.

Martino Guerrier qui, dans ses propos, a déclaré que c’est avec une joie immense qu’il retourne travailler au sein de cette institution qu’il a dû laisser pour cause de maladie, a, par ailleurs, dévoilé les paliers fondamentaux de la lutte contre la drogue en Haïti. Il s’agit, entre autres, du renforcement institutionnel, de la réduction de l’offre et de la demande, des mesures de contrôle, et de la coopération internationale. Ces paliers qui, selon le coordonnateur, regroupent les 27 recommandations de la SICA-OEA, que tous les États membres de cette organisation à vocation régionale, sont appelés à respecter pour lutter efficacement contre la drogue au niveau continental.

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Pierre Richard Casimir, a de son côté fait un survol historique de l’institution.

Dans ses propos, il a rappelé les conditions de création de la Conald et sa mission qui consiste à freiner les dérives liées au trafic de la drogue. « Le président Martelly et le Premier ministre Évans Paul accordent beaucoup d’importance à la lutte contre la drogue, je dois vous signaler qu’ils attendent de vous beaucoup de choses à la coordination de cette institution qui doit leur fournir des rapports trimestriels », a communiqué le ministre, d’un ton très sérieux, au nouveau coordonnateur.

Pierre Stanislas Neptune, le coordonnateur sortant, a de son côté remercié le chef de l’État, Michel Joseph Martelly, de lui avoir permis de mettre son expérience au service de la Conald durant ces quatre mois. Il n’a pas raté l’occasion de présenter son bilan. Un bilan qui consiste en la saisie, avec l’appui des agents du BLTS, de 567 kg de marijuana, 110 kg de cocaïne, et 15,70 kg d’héroïne, pendant la période allant d’avril à juillet.

À rappeler que la Conald est une institution placée sous la tutelle du Premier ministre et du ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP). Elle travaille en étroite collaboration à la fois avec le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le ministère des Affaires sociales et du Travail (MAST), ainsi que le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique (MJSAC).

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Pierre Richard Casimir, a procédé le lundi 3 août à l’installation du nouveau coordonnateur de la Commission nationale de lutte contre la drogue (Conald,) Martino Guerrier. Le nouveau coordonnateur promet de travailler avec dévouement, sans trêve et avec science et conscience, en vue de laisser une empreinte positive durant son passage à la coordination de l’institution.

Le nouveau coordonnateur de la Conald, Martino Guerrier.

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4 | N0 53 MARDI 3 AOÛT 2015

ACTUALITÉ

Une plainte contre Martelly pour « outrage public à la pudeur » Par Jean Michel Cadet

HAÏTI / PRÉSIDENCE

La conscience citoyenne s’est quelque peu révoltée. Suite aux agressions verbales du président Michel Martelly lors

d’un meeting politique, le mardi 28 juillet dernier, à l’encontre d’une femme à Miragoâne, des voix de la société se sont élevées contre. Certaines condamnent publiquement l’acte : les médias traditionnels, les réseaux sociaux pleuvent d’interventions. D’autres saisissent la Justice haïtienne.

Opposant farouche au pouvoir « Tèt kale », Me André Michel, candidat à la présidence, n’a pas raté cette occasion pour intenter une action en justice contre M. Martelly au parquet de Miragoâne. Outrage public à la pudeur, tel est le chef d’accusation retenu contre le premier mandataire de la nation pour avoir tenu des propos grivois, désobligeants, à l’endroit d’une femme qui se trouvait dans une foule massée devant lui alors qu’il était en campagne pour son parti « Pati ayisyen tèt kale ». Bien qu’il soit redevable devant la Haute Cour de justice, cette plainte déposée contre Michel Martelly, selon André Michel, prendra réel-lement effet au lendemain du 7 février 2016. Michel Martelly ne sera alors qu’un simple citoyen, passible devant les tribunaux ordi-naires.

Les femmes protestent

Comme on pouvait s’y attendre, plus d’une dizaine d’organisations féminines se sont indignées contre les agissements du chef de l’État. Elles annoncent de ce fait, le mardi 4 août, une marche pour condamner ce qu’elles qualifient d’agressions verbales et de menaces sexuelles du président Martelly. Cette réaction fait suite à un document produit par ces organisations de femmes dans lequel elles crachent leur ras-le-bol.

Les propos orduriers tenus par Michel Martelly, selon le document, visent la femme en soi et constituent une incitation à exercer les violences envers les femmes, particulièrement le viol. Cet acte, poursuit le document, témoigne que pour le président Martelly les femmes sont destinées à assouvir le plaisir des hommes.

Ces organisations de femmes font remarquer qu’en agissant de la sorte, le chef de l’État montre que les nombreux discours qu’il a tenus en faveur de la participation politique des femmes et le respect de leurs droits ne sont qu’une imposture. D’aucuns se souviennent, à cet effet, que M. Martelly a eu beau vanter que son pouvoir a favorisé

dans l’administration publique l’intégration de plus de 30 % du quota des femmes requis par la Constitution révisée.

Estimant que le comportement de Michel Martelly est sexiste, ces militantes ont relaté dans ce document un ensemble de faits qui montrent les dérives du chef de l’État. Le document rappelle qu’au début de son mandat, le président Martelly, pour encourager le tourisme, proposait les femmes haïtiennes parmi les éléments qu’on pouvait offrir au touriste.

Et lors d’une émission télévisée en France, le Président, d’après le document, avait laissé entendre que les femmes défavorisées se plaisaient à multiplier leur progéniture.

Entre autres rappels, le document dit que c’est sous le pouvoir du président Martelly que le ministère à la Condition féminine s’est détérioré au point que, parfois, il est utilisé comme un instrument de propagande du pouvoir. Dans cette veine, ledit document a fait savoir aussi que le harcèlement sexuel envers les femmes tend à s’ériger en règle au sein de l’administration publique.

En guise de conclusion, le document brandit les articles 116 et 117 du décret électoral faisant injonction aux candidats et à leurs partisans d’adopter une attitude correcte, modérée, dans le respect d’autrui sous peine de sanction. Aussi, ces organisations de femmes demandent au CEP d’agir en conséquence.

Le président Michel Martelly dans une de ses exhibitions. / Photo : J.J. Augustin

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 5ACTUALITÉ

Le CEP s'achemine vers la dernière ligne droite Par Reynold Aris

Jude et Moïse au deuxième tour ?

HAÏTI / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

HAÏTI / PRÉSIDENTIELLE

Jour J-6, le Conseil électoral provisoire (CEP) s’engage à mettre son devoir au propre. « Contre vents et marées,

l’échéance du 9 août sera respectée.» Le porte-parole de l’organe électoral, Frantz Bernadin a ainsi informé que les prochaines législatives seront organisées pour 1853 candidats dont 232 aspirants au Sénat (9 femmes et 223 hommes) pour les 20 sièges à pourvoir. De ce nombre, souligne-t-il, près de 1621 sont des prétendants à la députation, alors que seulement 119 sièges sont à pourvoir à la Chambre basse.

Distribuant géographiquement ces 1853 concurrents, le porte-parole a indiqué que les départements de l’Ouest, du Nord, de l’Artibonite et du Sud viennent en tête de liste avec respectivement 452 ; 202 ; 197 et 175 postulants. Ensuite, s’ajoutent ceux du Centre, du Sud-est, du Nord-ouest avec chacun en ce qui le concerne 127 ; 118 et 96 prétendants. Il affirme n’avoir répertorié que 129 femmes parmi les concurrents aux législatives.

Selon ce qu’a indiqué Monsieur Bernadin, les membres des bureaux de vote (BV) sont au nombre de 41 mille 139 et seront répartis sur tout le territoire national, à travers les 13 mille 713 bureaux de vote.

Les départements qui occupent le peloton de tête sont l’Ouest avec 5 mille 497 MBV, l’Artibonite avec 1779 ; le Nord avec 1362 ; le Sud avec 1057. S’ensuivent le Centre avec 916, le Sud-est avec 767, le Nord-ouest avec 724.

La Grand’Anse, le Nord-est et les Nippes se trouvent au bas de l’échelle avec respectivement 587 ; 559 et465 MBV. Soulignant que la formation pour les Membres des

Bureaux de vote (MBV) pourrait débuter dès ce mardi 4 août afin de leur permettre d’avoir les procédés encore frais à l’esprit.

Non-tenue des élections : Seuls les impondérables

En dépit des doutes qui entourent l’organisation des élections, comme c’est le cas des partis politiques et des électeurs. Le porte-parole du CEP, lui, s’est montré plutôt confiant quant à leur tenue. Pour lui, seuls les impondérables peuvent empêcher le déroulement de ce scrutin. Car, soutient-il, ces éléments d’ordre naturel n’ont aucun rapport avec les dispositifs mis en place par l’organisme électoral dans la perspective de ces prochaines joutes. « Le CEP ne fera pas marche arrière. Il entre dans la dernière ligne droite de sa mission. Et il est tenu à respecter cette date », a-t-il martelé.

C’est dans cette optique que l’institution électorale s’évertue à passer en revue les différents éléments relatifs à ces élections. Des Agents de sécurité électorale (ASE)

qui sont au nombre de 5256 incluant 14 superviseurs départementaux et 142 communaux ont reçu des séances de formation dès le lundi 3 août 2015. L’objectif consiste à contribuer au bon déroulement du processus électoral, précise M. Bernadin.

En ce qui a trait aux dispositifs techniques, le porte-parole ne s’en inquiète pas. Il informe que tout marche comme sur des roulettes.

Il cite en exemple la direction électorale qui fonctionne bien. Il en est de même pour le système informatique sans compter l’opération logistique. Il a toutefois convenu qu’il y a toujours un « pourcentage d’erreur » sur le plan technologique qui ne dépend pas de notre volonté.Quid de la localisation des BV ?

À la question de la situation géographique des BV, Frantz Bernadin semble ne pas trop en faire cas. Il a fait des acrobaties pour indiquer aux journalistes l’adresse géographique de son

bureau de vote, sans y parvenir. Alors que cette question demeure préoccupante pour près de 5 millions 838 mille 838 électeurs ne sachant pas exactement où ils pourront exercer leur droit de vote.

Le porte-parole s’est contenté de dire que le CEP avait mis en place un programme servant à aider les électeurs à localiser leurs centres de vote. M. Bernadin a en ce sens indiqué que quatre numéros de téléphone des deux compagnies de téléphonie mobile du pays ont été mis à la disposition des électeurs.

Quant à la question relative aux zones rouges en période électorale, le porte-parole a déclaré que le CEP n’est ni impuissant ni inconscient, ni inconstant, il sait exactement ce qu’il a à faire afin de résoudre tout problème relatif au bon déroulement de ce vote. M. Bernadin explique qu’il existe des plans stratégiques qu’il ne peut pas révéler au grand public en ce qui concerne la tenue de ces compétitions électorales. Ainsi, il relève des compétences des membres de l’organisme électoral d’en définir les directives.

Le Conseil électoral provisoire (CEP) entre dans une semaine décisive à quelques jours de la date butoir du 9 août. Près de 1853 candidats dont 232 au Sénat et 1621 aspirants à la députation, participeront à ce scrutin selon les déclarations du porte-parole du CEP, Frantz Bernadin, lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux du CEP, à Pétion-Ville, le lundi 3 août 2015.

Le porte-parole du CEP, Frantz Bernadin. / Photo : J. J. Augustin

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Jude Célestin et Moïse Jean Charles sont les deux candidats favoris à la présidence et qui pourraient s’affronter au

deuxième tour. C’est le résultat d’un sondage du Brides (Bureau de recherche en informatique et en développement économique et social) pour la période allant du 27 au 31 juillet 2015 réalisé auprès des personnes en âge de voter. Le National publie la liste des 15 premiers suivant leur classement respectif.

1- Jude Célestin (Lapèh);

2- Moïse Jean-Charles (Pitit Dessalines);

3- Jean Henry Céant (Renmen Ayiti) ;

4- Jovenel Moïse (PHTK) ;

5- Maryse Narcisse (Fanmi Lavalas) ;

6- Steven Irvenson Benoît (Konviksyon) ;

7- Sauveur Pierre Etienne (OPL) ;

8- Charles Henri Backer (Respè) ;

9- Chavannes Jean Baptiste (Kontra pèp la) ;

10- Simon Dieuseul Desras (Palmis);

11- Jean-Chavannes Jeune (Canaan);

12- Jean Clarens Renois (Unir) ;

13- Michel André (Plateforme Justice) ;

14- Eric Jean baptiste (MAS) ;

15- Edmonde Supplice Beauzile (Fusion).

6 | N0 53 MARDI 4 AOÛT 2015

ACTUALITÉ

Le gouvernement se veut rassurant

Par Lionel Edouard

HAÏTI / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Ces séances de formation qui débutent le lundi 3 août 2015, concernent plus de 41 mille 139 membres de bureau de vote (MBV) qui se déploieront dans les 13 mille 713 bureaux déjà sélec-tionnés par l’organisme électoral à travers les dix départements géographiques du pays.

Monsieur Jean Louis a, par ailleurs, affirmé que le financement pour les partis politiques est fin prêt. La plupart des entités politiques, informe-t-il, depuis la semaine dernière, ont commencé à retirer leurs chèques. Certains partis récalcitrants n’ont toutefois pas encore prélevé les leurs à la direction administrative du budget.

Environ 166 chèques auraient été imprimés et disponibles à la Direction générale du budget, depuis le mercredi 29 juillet, selon les informations rapportées par le ministre Jean Louis qui

est revenu sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à se rétracter sur la première formule adoptée pour distribuer les fonds aux partis politiques. « Nous avons pris l’habitude d’écouter les partis politiques. À cause des grognes qui montaient de la classe politique, nous avons dû faire marche arrière et refaire nos calculs », a-t-il expliqué.

Faisant la critique de la méthode adoptée pour attribuer ces fonds, Jean Fritz Jean Louis soutient que le premier à être en désaccord avec la manière de distribuer l’argent devant servir au financement de la campagne électorale, est le gouvernement. Comme argument, l’ancien directeur de la loterie nationale avance que c’est un gaspillage. « Si les partis politiques et les candidats étaient moins nombreux, l’argent aurait été plus utile et plus efficace », estime-t-il. Cependant,

monsieur Jean Louis croit que le gouvernement s’est courbé aux prescrits démocratiques, car les partis sont montés selon les procédures tracées par la loi.

« Nous aurions préféré dépenser cet argent pour cinq candidats », a-t-il ajouté. Cependant, l’une des principales critiques adressées au gouvernement par l’opposition est la multiplication de particules politiques devant servir à ramasser les fonds destinés à financer la campagne électorale.

Pour Newton Louis Saint Juste et Sauveur Pierre Étienne qui sont intervenus dans les colonnes du National, la semaine écoulée, c’est une manœuvre visant à favoriser les candidats proches du Prési-dent, qui disposeraient, grâce à ce stratagème, de plus d’argent pour mener campagne. Ce qui serait de nature à fausser le scrutin, d’autant que les fonds débloqués

viennent un peu tard.

Sécurité...

Du côté de la sécurité, les autorités électorales et policières mettent également les bouchées doubles. À cet effet 5 500 agents de sécu-rité électorale (ASE) sont en train de recevoir des formations en vue d’aider à sécuriser le vote de la population, sans compter les 9 000 agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) qui seront déployés le jour du vote.

« Le plan de sécurité de la Police est opérationnel. Le financement pour le déploiement des agents de la PNH est aussi disponible », souligne Jean Fritz Jean Louis qui annonce que des séances de si-mulation seront organisées, cette semaine, pour tester le plan, après celle tenue la semaine écoulée.

Pour pallier les problèmes de violence électorale, il a rappelé que des dispositions ont été prises, parmi lesquelles, l’affectation d’un policier à chaque candidat au Sénat de sexe féminin. De plus, le chargé des Questions électorales invite la population à ne pas voter pour les candidats qui prêchent la violence comme moyen pour accéder au pouvoir. En ce qui a trait à l’utilisation des biens de l’État dans la campagne électorale par le président de la République, Jean Fritz Jean Louis a joué sur la défensive, expliquant que dans une société démocratique, le Président a droit à un certain nombre d’agents de sécurité. « Il faut respecter les principes, on ne peut pas demander au Président de prendre une camionnette pour se déplacer. Je ne pense pas que le président Martelly fasse plus que ce que lui permettent ses prérogatives », soutient-il tout en rappelant les dérives des présidents passés lors des périodes électorales.

» suite de la première page

Jean Fritz Jean Louis, ministre chargé auprès du Premier ministre des Questions électorales. / J. J. Augustin

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 7

Possibilité de sursis sur les rapatriements Par Stephen Ralph Henri

À cinq jours du scrutin, l'insécurité donne des sueurs froides Sources : Alterpresse

HAÏTI / RÉPUBLIQUE DOMINICAINE / MIGRATION

HAÏTI / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Deux jours après l’expiration du délai pour analyser les derniers dossiers des migrants inscrits dans le

Plan national de régularisation des étrangers (PNRE), la Fondation Zile informe que des instances internationales seraient en pourparlers avec les autorités dominicaines, en vue de l’obtention d’un nouveau moratoire sur le rapatriement des immigrants haïtiens. Après l’expiration de la période de quarante-cinq jours, du 17 juin au 2 août 2015, prévue par les autori-tés dominicaines dans le cadre de l’application du Plan national de régularisation des étrangers (PNRE), la chancellerie haïtienne promet de continuer le combat pour le respect des droits humains, notamment des immigrants haïtiens. Les vagues de rapatriements des immigrants dits en situation irrégulière en République dominicaine devraient pourtant se renforcer à partir du lundi 3 août. Pour l’instant, aucun grand mouve-ment n’est rapporté. Contacté par Le National, Edwin Paraison, directeur exécutif de la Fondation Zile, qui observe la situa-tion des immigrants, explique que « des démarches à différents niveaux se réalisent pour essayer de convain-cre la partie dominicaine de reporter, pour le moins jusqu’ à la tenue des élections en Haïti, les déportations qui devraient s’initier dès ce 3 août ».

Edwin Paraison n’a pas donné trop de détails quand aux principaux initia-teurs de cette démarche. Il n’a toute-fois pas écarté la possibilité que cela vienne des États-Unis. Plusieurs journées électorales doi-vent se tenir dans le pays, pour élire de nouveaux dirigeants, dont de nouveaux parlementaires, soit 119 députés et 20 sénateurs.

Le premier jour doit se tenir le dimanche 9 août. Les élections pour élire les dirigeants des communes et des sections communales doivent être également organisées au cours de l’année, ainsi que celles visant à choisir le remplaçant de Michel Joseph Martelly à la tête de l’exécutif. Ce sont 250 000 personnes, y com-pris des Dominicains d’origine haï-tienne, qui sont concernées par ce processus de rapatriement.

À la fin de l’application du PNRE dominicain le 17 juin écoulé, des mou-vements d’expulsions d’immigrants haïtiens vers Haïti ont été constatés. Pas moins de 43 000 personnes sont déjà refoulées en territoire haïtien, toujours d’après la Fondation Zile. Pendant le mouvement de retour des immigrants haïtiens vers le territoire national, l’Organisation des États américains (OEA) avait hâté une mis-sion d’observation sur l’île, du 10 au 14 juillet, pour recueillir des infor-

mations sur la situation. Dans leur rapport, publié le 29 juillet, les mem-bres de la mission de l’organisation hémisphérique ont recommandé la reprise du dialogue entre les deux Républiques. L’organisation a promis de servir de médiatrice dans le cadre de ces éventuels pourparlers. De leur côté, les autorités dominicaines ont rejeté le rapport de l’OEA, tandis que les dirigeants haïtiens ont adopté la position contraire. Pour Edwin Paraison, en plus d’accepter le rapport, « les autori-tés haïtiennes devraient assumer et même promouvoir la réalisation d’une rencontre très large, un sommet sur les relations haïtiano-dominicaines ». En réaction au rapport, le Collectif du 4 Décembre, dirigé par Jean Robert Argant, a estimé que les rencontres bilatérales ne vont effectivement rien changer à la crise. Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) doute que les responsables dominicains vont effectivement observer un moratoire. Revenant sur les dernières attitudes des dirigeants dominicains, Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau, pense qu’« il y a lieu de s’inquiéter» au terme des 45 jours. « Les Dominicains ne veulent pas le dialogue, ils préfèrent se montrer agressifs et sur la défensive », rap-pelle Espérance, qui craint « une chasse des immigrants haïtiens en République dominicaine ». Face à

cette éventuelle prochaine vague de rapatriements d’immigrants haïtiens et de dénationalisés dominicains, Pierre Espérance conçoit que « les autorités haïtiennes doivent cesser de gaspiller de l’argent et mettre en place les dispositifs pour accueillir les rapatriés, en étant capables de leur fournir les premiers soins, les nourrir normalement, les loger con-fortablement ». Le RNDDH appelle, de façon antici-patoire, les instances internationales des droits humains à se préparer pour venir observer la réalité et parvenir à adopter les dispositions qu’il faut. Joint par Le National, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Lener Renaud, souligne que la chancellerie haïtienne restera mobilisée, pour mener sur le plan international le combat pour « contraindre la vel-léité de la République dominicaine de vouloir abuser des droits humains, notamment ceux des ressortissants haïtiens ». Dans la perspective de la reprise du dialogue entre les deux pays, le secrétaire général de la Communau-té caribéenne, Irwin Larocque, a estimé que le Vatican pourrait aider à faciliter les échanges. Il a fait ces déclarations au moment de recevoir les lettres de créances du premier et nouvel ambassadeur du Saint-Siège au sein de la communauté, monsei-gneur Nicola Girasoli.

A moins de 5 jours des élections législatives, prévues pour le dimanche 9 août 2015, des craintes persistent quant à

la réalisation du scrutin dans certains endroits du pays, notamment Cité Soleil, Delmas 2, et Carrefour, vu la tournure des campagnes électorales, observe AlterPresse.

Bien que les autorités se disent prêtes pour ces joutes, visant à renouveler 2/3 du Sénat (20 candidats à élire) et la totalité (119 candidats à élire) de la chambre des députés, dans certains endroits du pays, des candidats ont été agressés et certains ont même échappé de justesse à la mort.

Plus de 5,8 millions d’haïtiennes et d’Haïtiens sont attendus aux urnes le 9 août 2015.

Au cours de cette première semaine d’août 2015, la majorité des matéri-els sensibles vont être distribués dans les dix départements du pays.Des dispositions ont été prises au niveau du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) pour garan-tir l’impartialité de la Police natio-

nale d’Haïti (PNH) dans le cadre du déroulement des élections, a fait savoir le premier ministre Evans Paul, lors d’une longue conférence de presse le jeudi 30 juillet 2015. Le directeur général de la PNH, Godson Orélus, évoque une meilleure redis-tribution de l’effectif de la PNH au cours de la période électorale. Des patrouilles de la PNH vont sillonner chaque commune et chaque section communale, tente d’assurer Orélus.Cependant, la campagne électorale, qui s’achève le vendredi 7 août 2015, reste entachée de confrontations et de tentatives d’assassinats.

Face à des actes de violences, enregis-trés à Carrefour et à Cité Soleil (Ouest), Peredo (dans la commune de Marigot, Sud-Est), la Police nationale d’Haïti paraît fébrile pour assurer la sécurité des votantes et votants dans certaines zones déclarées de non-droit. Un des partisans de Nadine Anilus, une can-didate à la députation du parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens pour la circonscription de Carrefour, a eu l’oreille coupée à l’arme blanche, la semaine dernière, dans la localité de Rivière Froide.

Dans la soirée du mercredi 22 juil-let 2015, Schiller Anthony, Jack-son Pierre et Roudy Jacques, trois membres de la Plateforme Vérité, ont été tués par balles par des individus circulant à bord de motocyclettes, au moment où ils étaient en train d’apposer des affiches et pancartes électorales pour le candidat à la dépu-tation Jacques Beauvil. Germain Fils Alexandre, le candidat à la députa-tion de Petit-Goâve (à 68 km au sud de Port-au-Prince), sous la bannière « Vérité », a dénoncé l’agression, dont lui et son équipe ont été victimes.Il accuse Jacques Stevenson Thi-moléon, candidat à sa propre suc-cession sous la bannière du Parti haïtien Tèt Kale (PHTK) d’en être responsable.

Le Parti Respè a, pour sa part, indi-qué que son candidat à la députation, Denis Pierre Lima, de la circonscrip-tion de Torbeck/Chantal (Sud), a été agressé, dans l’après-midi du mer-credi 29 juillet 2015, par l’ancien député Guy Gérard Georges, candidat sous la bannière de Fanmi Lavalas, et un groupe armé. La voiture de Denis Pierre Lima aurait été touchée par

plusieurs projectiles. Le candidat a été blessé et une jeune femme tabas-sée lors de cette agression. Alfredo Junior Antoine, candidat à la dépu-tation, sous la bannière du parti « Konvansyon inite demokratik » (Kid), pour la commune de Kenscoff (à l’est de la capitale), a été arrêté le 30 juillet2015, puis libéré le même jour.

Alfredo Antoine aurait été sous le coup d’un mandat d’amener, émis à son encontre, en avril 2015, par le juge d’instruction Etzer Aristilde, pour faux et usage de faux.

Peu après son arrestation, il a été libéré sous promesse de rester à dis-position de la justice.

De la troisième semaine du mois de juillet à ce début de la première semaine d’aout 2015, la Commission épiscopale (catholique romaine) Jus-tice et paix (Jilap) dit avoir recensé 15 morts par balles à Cité Soleil, où des tirs nourris se font entendre quo-tidiennement, sans aucune interven-tion de la police pour contrecarrer les bandits.

8 | N0 53 MARDI 4 AOÛT 2015

MONDE

Porto Rico est en défaut de paiement Sources : Le Monde.fr avec AFP

L’archipel américain de Porto Rico, en profonde crise économique, a fait défaut sur une partie de sa dette de 73

milliards de dollars en n’honorant pas un remboursement attendu lundi 3 août, a indiqué l’agence de notation Moody’s.

« Moody’s considère cet événement comme un défaut de paiement », a indiqué une vice-présidente de l’agence, Emily Raimes, dans un communiqué transmis à l’AFP. Parfois surnommé la « Grèce des Caraïbes », Porto Rico devait rem-bourser lundi quelque 58 millions de dollars de dette contractée par une agence gouvernementale mais n’en a remboursé qu’une infime partie (628 000 dollars).

Pas de sauvetage financier de l’île

« C’est, selon nous, la première étape d’un défaut général (du ter-ritoire) sur sa dette », a ajouté la

responsable de Moody’s, assurant que Porto Rico n’avait pas les « moyens » d’honorer l’ensemble de ses échéances financières. Dans un communiqué distinct, Melba Acosta Febo, le président de la banque portoricaine de dével-oppement, bras financier de l’île, avait assuré que le non-paiement reflétait « les graves inquiétudes » sur la crise de liquidités qui frappe le territoire.

Les finances portoricaines ont été durement frappées par la fin en 2006 d’un système d’exemption fiscale pour les entreprises qui a provoqué une récession économique et une flambée du chômage sur ce territoire au statut hybride, qui ne fait pas partie des 50 Etats américains. L’Etat fédéral a déjà exclu tout « sauvetage » financier de l’île qui s’expose désormais à des poursuites en

justice de ses créanciers, pour la plupart des fonds de pension américains.

Pas la possibilité de se déclarer en faillite

Contrairement aux villes améric-aines comme Detroit, Porto Rico n’a ainsi pour l’heure pas la pos-sibilité légale de se déclarer en faillite pour restructurer sa dette à l’abri de ses créanciers. Une proposition de loi lui accordant cette possibilité a été déposée au Congrès américain mais elle est pour l’heure restée lettre morte.

« En cas de statu quo, sans un régime légal qui a déjà fait ses preuves, la solution des prob-lèmes financiers de Porto Rico serait chaotique, longue et coû-teuse pour Porto Rico mais plus généralement pour les Etats-Unis », a mis en garde fin juillet le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew.

Le président américain Barack Obama a lancé lundi son plan très attendu contre la « grande menace » que fait peser le

changement climatique à la planète, insistant sur l’urgence d’agir immédi-atement et annonçant une restriction inédite sur les centrales électriques.

Il s’agit de l’un des « défis clés » de notre époque, a estimé M. Obama depuis la Maison Blanche, d’où il a annoncé le Plan américain pour une énergie propre (« America’s Clean Power Plan »). Le plan ras-semble une série de règles et de réglementations qui imposeront pour la première fois aux centrales électriques de réduire de 32 % d’ici 2030 leurs émissions de carbone, par rapport aux niveaux de 2005.« Il n’y a pas de défi qui pose une plus

grande menace pour notre avenir et pour les générations futures que le changement climatique », a-t-il assuré, soulignant l’urgence d’agir.« La plupart du temps, les problématiques auxquelles nous faisons face sont temporaires et nous pouvons nous attendre à ce que les choses s’améliorent si nous y travaillons dur ».« Mais voilà l’un des rares cas, de par son ampleur, de par sa portée, qui si nous ne le réglons pas, ne pourra pas être inversé. Et nous ne pourrons probablement pas nous adapter suffisamment », a-t-il martelé.Le président américain, qui avait fait dès 2008 de l’environnement une de ses priorités, a souligné la menace que représentait le changement climatique, et en particulier les centrales électriques, sources de pollution au carbone.Le débat est particulièrement vif et

clivant aux Etats-Unis, où 37 % de l’électricité est encore produite par des centrales au charbon. Une source d’énergie problématique d’un point de vue environnemental.M. Obama a décrit les restrictions imposées aux centrales électrique comme « l’étape la plus importance que l’Amérique ait prise dans la lutte » contre le changement climatique.L’Union européenne a immédiatement salué le plan Obama et ses « efforts sincères » pour réduire les émissions de carbone.L’annonce de ce plan intervient à moins de six mois de la tenue à Paris de la conférence sur le climat (COP21). Elle réunira 195 pays qui devraient s’engager à limiter à 2 degrés Celsius la hausse de la température mondiale générée par les émissions de gaz à effet de serre.

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Les centrales électriques sont responsables de 40 % des émissions américaines de dioxyde de carbone, le gaz le plus répandu contribuant au changement climatique.Dans son projet initial présenté l’an dernier, l’administration Obama avait fixé à 30 % le plafond de réduction des émissions de carbone des centrales.Mais la limite ambitieuse de 32 % a provoqué la vive opposition des républicains, vent debout contre des mesures qu’ils jugent « dispro-portionnées » et « maladroites ».Barack Obama fait face sur ce sujet à la ferme opposition du Congrès contrôlé par les républicains, qui n’ont pas tardé à dénoncer les mesures.

L’administration Obama « continue d’imposer des réglementations coûteuses et non nécessaires », a réagi le sénateur républicain Lamar Smith.Avec ce plan, « des centrales électriques à travers le pays vont fermer, les prix de l’électricité vont monter et des milliers d’Américains vont perdre leur travail », a-t-il promis.Le président du parti républicain, Reince Priebus, a fustigé des mesures qui pourraient avoir « des conséquences dévastatrices sur l’économie » américaine.Les réductions des émissions de gaz à effet de serre sont en outre une question politiquement sensible car le charbon, l’une des sources d’énergie les plus polluantes, est un secteur industriel important aux Etats-Unis.Un lobby pro-charbon, l’American coalition for clean coal electricity, a plus tôt lundi indiqué qu’elle pourrait poursuivre l’administration Obama en justice, car elle mène « un plan illégal pour faire grimper les prix de l’électricité ».La candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton a vu pour sa part dans ces mesures un « grand pas en avant », tout comme la directrice de l’agence américaine de protection de l’environnement, Gina McCarthy, qui a salué des objectifs « raisonnables » et « qui peuvent être atteints ».

Le président américain est attendu au cours des prochains mois en Alaska pour mettre en évidence l’impact du réchauffement clima-tique. Il recevra également le pape François à la Maison Blanche, où les deux hommes devraient lancer un appel commun à l’action.

Obama lance un plan contre la « grande menace » du changement climatiqueSources : AFP

Le président américain Barack Obama s’exprime à la Maison Blanche sur le plan américain pour une énergie propre, le 3 août 2015. / Photo : AFP

Dans les rues de San Juan à Porto Rico, le 2 août. Ricardo Arduengo./ Photo: AP

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 9MONDE

Des manifestations ont eu lieu dimanche dans plusieurs villes du Mexique après la mort d’un photojournaliste

et de quatre femmes, dont une mili-tante des droits de l’Homme, abattus par armes à feu, dans un appartement de Mexico.

Environ 2000 personnes ont mani-festé dans la capitale aux cris de « Justice, Justice », brandissant des portraits de Ruben Espinosa et accusant les autorités d’être responsables de ces crimes.

Des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres villes du pays, dont Xalapa, la capitale de Vera-cruz où travaillait le photographe et où une centaine de personnes a de nouveau manifesté dimanche, comme la veille au soir.

Ruben Espinosa, 31 ans, qui travail-lait notamment pour la prestigieuse revue Proceso et le journal AVC Noticias de Veracruz, était venu se réfugier à Mexico, il y a deux mois, après avoir reçu des menaces.

Son corps a été découvert vendredi soir dans un appartement de la capitale, ont confirmé dimanche les autorités judiciaires, ainsi que celui de quatre autres femmes dont une militante des droits de l’Homme, Nadia Vera. L’identité des trois autres victimes n’a pas encore été communiquée.

Chaque victime « présentait une blessure à la tête par arme à feu » et plusieurs présentaient sur le

corps des contusions, « sans doute conséquence d’une lutte » avec les agresseurs, selon les autorités judi-ciaires.

Selon une source policière, les corps avaient « les mains liées » et les victimes auraient pu être tor-turées.

Samedi soir un porte-parole du parquet a précisé à l’AFP que les cadavres avaient été trouvés dans un appartement du quartier de Narvarte, dans le sud de la capitale, après un appel de voisins.

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Les autorités n’ont pour l’heure fourni aucune précision sur l’éventuel mobile de ces homicides, mais ces crimes ont suscité une vive émotion, notamment dans le milieu journalistique.

A Guadalajara, Chilpancingo, Aca-pulco, Oaxaca et Cancún, des ras-semblements ont également été organisés, auxquels participaient des photographes de presse, appa-reil photo dans une main, portrait d’Espinosa dans l’autre.

Dans la capitale, les manifestants, parmi lesquels de nombreux jour-nalistes, se sont aussi rassemblés devant le bâtiment abritant la représentation de Veracruz. Ils accusent le gouverneur de cet Etat, Javier Duarte, d’être responsable des violences qui ont causé la mort de 13 journalistes depuis 2010 dans cette région du Mexique.

Selon l’ONG, Articulo 19, qui défend la liberté de la presse, aucune des femmes décédées n’était liée à des activités journalistiques. Nadia Vera militait pour les droits de l’Homme à Veracruz et organisait des événe-ments artistiques.

La Commission des droits de l’homme de Mexico a demandé aux autorités de « ne pas écarter la piste liée à son travail journalistique » de Ruben Espinosa.

Ce photographe était venu se réfu-gier dans la capitale après avoir été agressé à plusieurs reprises, notamment en 2013 lorsqu’il avait été frappé par la police lors d’une manifestation à Veracruz.

Il n’avait pas hésité à s’en prendre encore récemment aux autorités de l’Etat de Veracruz, les accusant d’entraver la liberté d’expression et d’acheter certains journalistes pour faire taire les critiques.

Au cours de la dernière décennie, plus de 80 journalistes ont été tués au Mexique et 17 sont portés dis-parus, selon Reporters sans fron-tières.

Mexique: manifestations après la mort d'un photoreporter et de quatre femmes Sources : AFP

Des photojournalistes mexicains brandissent la photo de leur confrère décédé Ruben Espinoza lors d’une manifestation à Mexico le 2 août 2015

40 000 résidents de la capitale du Paraguay évacués en raison d'inondations Sources : Le Monde.fr avec AFP

Environ 40 000 personnes ont dû être évacuées des zones basses de la capitale paraguayenne, Asuncion, en

raison d’une importante crue du Rio

Paraguay, la deuxième en un an, ont indiqué des sources officielles.

Sept mille huits cents familles ont été déplacées, selon le secrétariat

d’urgence nationale, rattaché à la présidence, et l’agence municipale d’Asuncion pour les urgences et les catastrophes. « Environ 15 % des sinistrés avaient déjà été sec-

ourus l’an passé et sont revenus demander de l’aide à l’Etat afin d’être relogés sur les hauteurs de la capitale », a déclaré à la presse la directrice de l’agence munici-pale, Nidia Lopez.

La situation reste critique

L’agence nationale de météorologie a attribué cette inondation au phé-nomène El Nino et prévenu qu’en dépit d’une lente décrue cette semaine, les eaux de la rivière pourraient à nouveau monter. « La situation reste critique », a mis en garde Mme Lopez, ajoutant que le nombre de familles évacuées avait augmenté entre jeudi et vendredi.

Les eaux, qui sont montées à 6,11 m, contre moins de 5,5 m d’habitude, ont notamment sub-mergé un quartier populaire où le pape François avait rassemblé quelque 10 000 habitants le 12 juillet dernier.

Dans les rues inondées d’Asuncion, la capitale du Paraguay, le 30 juillet. Jorge Saenz / AP

10 | N0 53 MARDI 4 AOÛT 2015

ÉCONOMIE

Une représentante de l'Artibonite à la tête de la CCIH Par Therno N. A. Sénélus

COMMERCE ET INDUSTRIE

L’entrepreneure Carline C. Joseph, de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Artibonite, a été élue prési-

dente de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH) pour une durée de deux ans, à l’issue d’une assemblée générale tenue récem-ment, avec la participation de toutes les chambres de commerce départe-mentales du pays. Elle remplace à ce poste Alix Didier Fils-Aimé, actuel-lement candidat au Sénat pour le département de l’Ouest.

Pour Carline C. Joseph, la CCIH est en train de donner un signal positif en élisant démocratique-ment – dans un pays caractérisé par une centralisation excessive – une femme issue d’une autre région. Elle est convaincue que l’institution poursuivra son objec-tif d’amélioration de l’image de marque des chambres départe-mentales.

Mettant l’emphase sur la décen-tralisation et la représenta-tivité de tous les départements géographiques du pays, la nou-velle présidente déclare vou-loir se mettre au travail pour « resserrer les liens entre les entités représentées au sein du Réseau national des chambres de com-merce départementales et ren-forcer le dialogue en cours entre les secteurs public et privé ».

L’État, pour prendre des mesures incitatives

L’État à lui seul ne peut pas amé-liorer l’environnement des affaires en Haïti. Néanmoins, Carline Joseph croit qu’il prendra des mesures incitatives pour porter le secteur privé à investir réelle-ment pour conforter la produc-tion nationale et à promouvoir un cadre légal ans cette perspective. « Il n’y a pas de production sans électricité », soutient la femme d’affaires, faisant allusion aux lacunes enregistrées au niveau des infrastructures du pays et se préoccupant de l’augmentation régulière des coûts de produc-tion. Sinon, lance-t-elle comme avertissement, les produits locaux ne vont pas pouvoir devenir com-pétitifs par rapport aux produits importés.

Le gouvernement haïtien, pense-t-elle, devrait œuvrer au renforce-ment de la capacité productive du secteur privé dans le cadre des efforts actuels de résolution des conflits entachant les rela-tions haïtiano-dominicaines. Il

y a trente ans, rappelle-t-elle, les importations haïtiennes de produits de première nécessité ne représentaient que 35 % du volume des échanges. Actuelle-ment, Haïti importe plus de 75 % de sa consommation vitale. Ce qui contribue, entre autres facteurs, à exercer une pression poussée sur la gourde.

Elle croit que l’État devrait « encourager le secteur privé, l’encadrer de façon à ce qu’il évolue librement et sans con-trainte ». Des mesures qui, d’après la présidente du CCIH, permettraient aux entreprises de créer des emplois durables dans le pays tout en contribuant à la con-solidation des secteurs agricole et industriel. Des initiatives en cours

Plusieurs initiatives sont envisa-gées par la CCIH, à en croire les propos de Carline Joseph. « La CCIH se préoccupera de recher-cher des opportunités de finance-ment pour les petites et moyennes entreprises (PME), de les orienter vers la production pour l’export ». Il en sera de même pour sa par-ticipation aux initiatives liées à la formation professionnelle dans le cadre d’un partenariat soutenu avec l’Institut de formation profes-sionnelle (INFP). Ces démarches, dit-elle, seront entreprises pour ranimer certains projets de lois jetés aux oubliettes du Parlement.

Sont aussi prévus dans son agenda, la mise en œuvre de pro-grammes de développement en déclinaison avec l’investissement direct étranger et le renforcement de la capacité de la production locale de biens et services.

La dirigeante de la CCIH se dit consciente du besoin criant de renforcement de la capacité des chambres de commerce et d’industrie départementales. À cet effet, elle veillera particulière-ment à élaborer des stratégies visant à placer toutes les Cham-bres sur le même pied égalitaire : « Nous allons déterminer le secteur d’activité prioritaire dans chaque département. Nous allons recher-cher des fonds disponibles auprès de nos bailleurs en fonction du secteur prioritaire d’activité prév-alant dans chaque région du pays ».La CCIH, précise Carline Joseph, travaille présentement sur l’évaluation des besoins en for-mation professionnelle des cham-

bres départementales et de leurs membres dans le but de lancer un projet d’envergure dans les dix départements géographiques du pays. Elle voudrait également restructurer le réseau entrepre-neurial et mettre en place une nouvelle chambre de commerce dans le département du Sud-Est. En plus des activités mention-nées, a-t-elle poursuivi, la CCIH a aussi engagé un consultant à l’export chargé de l’évaluation des capacités locales d’exportation et ses opportunités régionales. La CCIH est aussi partie prenante de différents comités de dialogue public-privé, incluant le Bureau haïtien de normalisation (BHN).

Le Bureau haïtien de normalisa-tion du ministère du Commerce et de l’Industrie, dirigé par Mme Michèle Paultre, est chargé d’organiser et de gérer les activi-tés de normalisation, de métrolo-gie industrielle, de certification, de promotion de la qualité et d’appuyer techniquement toute action visant ces objectifs.

Il a pour principales attributions « la production de normes et de référentiels normatifs, l’adoption de marques de conformité aux normes haïtiennes et de labels de qualité, la certification de con-formité aux normes et référen-tiels normatifs, la diffusion de l’information sur les normes, la formation sur les normes et les techniques de leur mise en

œuvre, et la fourniture de services d’étalonnage ».« Réorienter le cadre légal en matière d’affaires en Haïti est une autre initiative qui nous tient à cœur », a tenu à déclarer la nou-velle présidente de CCIH. Pour revigorer l’environnement des affaires dans le pays, il faudra améliorer les lois existantes. La modernisation de ces lois porte actuellement sur des délais trop longs, a-t-elle déploré. Revoir et repenser le Code des investissements, travailler sur une nouvelle législation sur les socié-tés anonymes s’avère aussi néces-saire. Il en sera de même pour la règlementation des échanges élec-troniques en Haïti. Une grande lacune à combler date, conclut-elle, heureuse de pouvoir con-tribuer dans ses nouvelles fonc-tions « à la relance de l’économie du pays ».

Les chambres départementales sont des structures décentralisées reconnues comme membres asso-ciées à la CCIH. Elles la représen-tent au niveau départemental et exercent dans chaque départe-ment géographique les missions, objectifs et compétences reconnus à la CCIH par la loi, les règlements et les statuts.

La CCIH regroupe les entreprises et les individus se livrant à des activités commerciales, industri-elles ou de services en Haïti et représente leurs intérêts.

Première femme, en plus de cent ans d’existence de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH), à diriger les destinées d’une institution généralement dominée par des hommes. La nouvelle présidente promet, dans un entretien accordé au National, de continuer à travailler au renforcement des capacités des chambres départementales tout en poursuivant le dialogue en cours entre les secteurs public et privé.

la CCIH est en train de donner un signal positif en élisant démocratiquement – dans un pays caractérisé par une centralisation excessive – une femme issue d’une région. | © JJ Agustin

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 11ÉCONOMIE

Suite à la note du 6 juillet 2015 interdisant l’importation de farine de blé en Haïti, le ministère du Commerce et de

l’Industrie a effectué un ensemble de vérification, par ses inspecteurs, dans des entrepôts de Port-au-Prince. Ces inspecteurs souvent empêchés, par des propriétaires, de pénétrer leurs entrepôts ne peuvent pas produire leur rapport de contrôle en vue de prendre les mesures appropriées.

Dans une note, en date du 28 juil-let 2015, adressée aux proprié-taires des maisons de stockage et de vente de farine de blé et pour aviser la population en général

sur ce cas précis, le ministère du Commerce et de l’Industrie, dans son souci de veiller à la stricte application des normes sanitaires relatives à l’importation et à la fabrication de farine de blé, rap-pelle à tous ceux qui s’adonnent à ces activités de se conformer aux exigences établies

Pour finir, le Ministère avertit les propriétaires de farine de blé désobéissant au contrôle et aux règlements qu’ils répondront aux questions de la justice au cas où ils refuseraient aux inspecteurs du MCI de vérifier leurs stocks de produit. « Tout contrevenant à

cette disposition sera passible de sanctions conformément à la loi en vigueur. » Cette note, portant la signature du titulaire du MCI, Jude Hervey Day, invite les importateurs et propriétaires refusant de colla-borer pour la vérification de ces produits dans leurs entrepôts, par les inspecteurs du ministère, à se courber aux principes. « Le Ministère se réserve le droit de procéder à des inspections inopinées dans tout entrepôt de farine de blé et rappelle aux con-cernés l’obligation qui leur est faite de donner libre accès aux inspecteurs, dûment assermentés,

à tout espace ou sont exposés et/ou entreposés des lots de farine de blé destinés à la commerciali-sation. »

Le MCI, en tant qu’organe de l’État traçant les lignes directrices de la politique en matière commer-ciale, étudie toute mesure tendant à promouvoir le développement du commerce dans le pays pour garantir l’emploi. Mais aussi, le MCI doit s’assurer que les produits répondent aux normes exigées et prévues par les lois de la Répub-lique et les conventions interna-tionales pour mieux protéger les consommateurs.

Premier avertissement du MCI aux importateurs et vendeurs de farine de blé en Haïti Sources : MCI

ÉCONOMIE / SANTÉ PUBLIQUE

Comment le climat de l'investissement influe sur la croissance et la pauvreté Source : Banque mondiale*

DOCUMENT RETROUVÉ

Lorsque la population augmente, la croissance économique est le seul moyen durabled’améliorer les niveaux de vie. Un bon

climat de l’investissement permet de stimuler la croissance en encourag-eant l’investissement et en augmen-tant la productivité. L’investissement sous-tend la croissance en mettant de nouveaux moyens de production au service des entreprises. La part relative des investissements étrangers augmente dans les pays en développe-ment, mais la plus grande partie des investissements privés est le fait des entreprises locales.

Stimuler la croissance

Un bon climat de l’investissement encourage les entreprises à investir en réduisant les coûts injustifiés, les risques et les obstacles à la concur-rence. À la suite des réformes enga-gées pour améliorer le climat de

l’investissement, l’investissement privé a presque doublé en pourcent-age du PIB en Chine et en Inde ; en Ouganda, il a plus que doublé.

Les données microéconomiques con-firment ce constat. En Pologne, en Roumanie, en Russie, en Slovaquie et en Ukraine, la part des profits que les entreprises assurées de leurs droits de propriété réinvestissent est supérieure de 14 à 40 % à celle des entreprises dont les droits sont peu sûrs. Les pay-sans thaïlandais assurés de leurs droits sur la terre ont investi tellement plus dans leurs champs que leur production était supérieure de 14 à 25 % à celle de ceux qui travaillaient des terres de qualitéidentique, mais sans titre de propriété.

La réduction des obstacles à la concurrence dans les télécommu-nications au cours des années 90 a entraîné un véritable bond en avant de

l’investissement —notamment par les micro-entrepreneurs du Bangladesh et de l’Ouganda. Les données recueillies au niveau des entreprises montrent qu’une meilleure prévisibilité de la politique des pouvoirs publics peut accroître de plus de 30 % la probabilité que les entreprises effectuent de nou-veaux investissements.

Mais ce n’est pas seulement le volume de l’investissement qui importe pour la croissance, ce sont les gains de produc-tivité qu’il permet d’obtenir. De fait, les étudesinternationales montrent que la productivité globale des facteurs entre pour le même pourcentage de croissance du PIB que l’accumulation du capital. Lorsque le climat de l’investissement est bon, il favorise les gains de productivité enfournis-sant des opportunités de marché et il incite les entreprises à développer leursactivités, à s’adapter et à adopter de meilleures solutions — pas seule-

ment desinnovations du genre de celles qui méritent un brevet, mais aussi une meilleure façond’organiser le processus de production, d’assurer la distribution des marchandises et de répondre aux désirs des consom-mateurs. Quelles sont les conditions à réunir pour cela ? Il est essentiel de minimiser les obstacles à la diffu-sion de nouvelles idées, en particulier ceux qui entravent les importations de matériel moderne et empêchent d’ajuster le mode d’organisation du travail.

De même, il est essentiel d’instaurer un environnement susceptible de promouvoir des processus compéti-tifs, que Joseph Schumpeter qualifie “de destruction créatrice”— un envi-ronnement où les entreprises ont la possibilité et le désir de tester leurs idées, de s’évertuer à obtenir du succès et de prospérer ou d’échouer.

Lorsque le climat de l’investissement est bon, les firmes peuvent plus fac-ilement entrer sur le marché ou en sortir dans le cadre d’un processus qui favorise les gains de productivité et une croissance plus rapide. Les entrées nettes sur le marché expliquent parfois plus de 90 % des gains de productivité. Et les entreprises qui déclarent être confrontées à une forte pression de la concurrence ont au moins 50 % de chances de plus d’innover que celles qui s’estiment moins exposées à la concurrence.

*Extrait d’un résumé du Rapport sur le développement dans le monde 2005 intitulé « Un meilleur climat de l’investissement pour tous », co-publié par la Banque mondiale et Oxford Uni-versity Press.

Lorsque le climat de l’investissement est bon, il favorise les gains de productivité en fournissant des opportunités de marché | © buildingmarkets.org

Elle a également ravagé des milliers de maisons au toit de chaume, ainsi que des champs de riz, des plantations de

bananes et des cultures de canne à sucre dans tout l’Etat. C’est la saison des typhons ici en Asie.

Au Japon, pas encore remis de l’impact du typhon Phanfone, le typhon Vongfong a amené une autre série de pluies torrentielles et de vents vicieux qui se sont poursuivis jusqu’au 13 octobre, rajoutant ainsi à la longue liste de dégâts que les pays de cette partie du monde calculent maintenant.

En Inde, seule, le gouvernement a promis 163 millions de dollars en cas de catastrophe, mais les autorités disent même que cette coquette somme peut ne pas être suffisante pour remettre l’Etat sur ses pieds. Et pour les familles des 24 personnes décédées dans l’Andhra Pradesh et dans l’Etat d’Odissa, aucune somme d’argent ne peut compenser leur perte.

La calamité en cours rappelle les souvenirs du typhon Haiyan, meurtrier, qui a fait 6 000 morts aux Philippines il y a presque exactement un an. Bien que ces tempêtes tropicales ne puissent pas être stoppées dans leur élan, il existe un système de défense naturelle contre leurs impacts plus sauvages: les mangroves. Et les experts craignent que leur valeur inestimable ne soit triste-ment sous-estimée partout dans le monde comme ayant un effet tragique.

Pour ceux qui se sont réunis du 6 au 17 octobre à Pyeongchang, en Corée du Sud, pour la 12ème Conférence des Parties à la Con-vention sur la diversité biologique (COP 12), cette question a été un sujet de discussion, puisque les délégués ont évalué les progrès réalisés sur le Plan stratégique pour la biodiversité 2011- 2020, et ses 20 objectifs d’Aichi, approu-vés lors d’une réunion à Nagoya, au Japon, il y a trois ans.

L’un des objectifs acceptés par la communauté internationale était d’améliorer et de restaurer la résil-ience des écosystèmes importants pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. Sur ce front, selon les ‘Global Biodi-versity Outlook’ 4 (Perspectives 4 de la biodiversité mondiale – GBO-4) récemment publiées, des efforts ont fait défaut, avec « les tendances [...] qui vont dans la

mauvaise direction », et l’état des écosystèmes marins qui « est loin de leur potentiel à satisfaire les besoins humains à travers une grande variété de services, notam-ment la fourniture de nourriture, des loisirs, la protection du lit-toral et le stockage du carbone ».

Cela n’est nulle part plus visible que dans la préservation des forêts de mangroves, avec un seul hectare qui stocke jusqu’à 1 000 tonnes de carbone en moyenne, la quantité la plus élevée par unité de superficie de tout écosystème terrestre ou marin, selon le Pro-gramme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Leur capacité à stocker d’énormes stocks de CO2 fait des mangroves une composante essentielle des efforts nationaux et mondiaux de lutte contre les changements cli-matiques et de se protéger contre les catastrophes dues au climat. Toutefois, estiment les experts, ils ne bénéficient pas de l’attention et des soins qu’ils méritent.

Un écosystème complexe

Les mangroves, un terme généri-que pour désigner les arbres et arbustes de hauteurs variées qui se développent dans les habitats salins de sédiments côtiers, se retrouvent dans 123 pays et cou-vrent 152 000 kilomètres carrés dans le monde entier.

Plus de 100 millions de personnes vivent dans un rayon de 10 km de grandes forêts de mangroves, bénéficiant d’une variété de biens et de services tels que la pêche et les produits forestiers, l’eau potable et la protection contre l’érosion et les phénomènes météorologiques extrêmes.

Les mangroves fournissent des services d’écosystème d’une valeur de 33 000 à 57 000 dol-lars par hectare par an, selon une étude du PNUE intitulée ‘L’importance des mangroves: Un appel à l’action’ récemment lancée lors de la 16ème Réunion mon-diale des conventions des mers régionales et des plans d’actions (RSCAP) organisée à Athènes du 29 septembre au 1er octobre.

Le rapport a constaté que les mangroves « sont en train d’être détruites à un rythme trois à cinq fois supérieur aux taux moyens de perte des forêts ». Les émissions résultant de telles pertes font environ un cinquième des émis-

sions mondiales de carbone liées à la déforestation, ajoute le rapport, causant des pertes économiques comprises entre six et 42 milliards de dollars par an.

Outre l’activité humaine, les changements climatiques con-stituent une menace grave pour ces écosystèmes complexes, avec une prévision des pertes de forêts de mangroves comprise entre 10 et 20 pour cent d’ici à 2100, selon le PNUE.

La situation est particulièrement grave en Asie du sud, qui d’ici à 2050 pourrait perdre 35 pour cent des mangroves qui existaient en 2000. Dans la période allant de 2000 à 2050, les pertes de services de l’écosystème dues à la destruction des mangroves atteindront la moyenne de deux milliards de dollars par an.

Grâce à leur système racinaire complexe agissant comme une sorte de mur naturel contre les vagues de tempête, l’intrusion d’eau salée, les inondations et les typhons, les mangroves fonc-tionnent comme une mesure de protection pour les communautés vulnérables, et aussi un dispositif de protection contre les dégâts excessifs causés par les catastro-phes naturelles.

En ce moment l’année dernière, par exemple, le cyclone Phailin – l’une des plus fortes tempêtes tropicales qui n’ont jamais touché l’Inde – a endommagé 364 000 maisons, affecté huit millions de personnes et en a tué 53.

En octobre 1999, le cyclone Odisha, dévastateur, a touché terre avec une vitesse du vent de 260 kilomètres par heure, et a fait pas moins de 8 500 morts, tout en détruisant deux millions de maisons et laissant derrière des dégâts de l’ordre de deux mil-liards de dollars selon les chiffres officiels. Une étude de l’impact des man-groves menée à la suite de cette tempête, la plus forte jamais enregistrée dans l’océan Indien, a révélé que le village à avoir enreg-istré la moindre perte par ménage a été protégé par les mangroves.

Les scientifiques ont constaté que les mangroves peuvent réduire la hauteur et l’énergie des vagues de 13 à 66 pour cent, et les poussées de 50 cm par kilomètre, pendant qu’elles traversent les arbres et les racines exposées.

Importance des mangroves dans la régulation du réchauffement climatique

S’exprimant à IPS en marge de la réunion de la RSCAP récem-ment terminée, Jacqueline Alder, directrice de la branche des eaux douces et des écosystèmes marins à la Division de mise en œuvre de la politique environnementale du PNUE, a expliqué que la récente analyse des coûts et bénéfices dans l’Etat insulaire de Fidji, au Pacifique du sud, a constaté un taux de réussite financière beau-coup plus élevé pour la plantation de mangroves que la construction d’une digue haute de six pieds.

Ayant travaillé dans des pays à forte couverture de mangroves - de l’Inde à la Papouasie-Nou-velle-Guinée en passant par les Philippines et l’Indonésie - Alder croit que « beaucoup de décideurs politiques ne sont pas conscients des nombreux avantages des man-groves. Ils comprennent mieux la valeur commerciale du bois provenant des forêts tradition-nelles, et lui accordent donc plus d’importance ». Avec des coûts élevés et de faibles taux de succès associés à la régénération, la protection des mangroves est loin des objectifs d’Aichi, estiment les experts.

« Régénérer un hectare de man-groves coûte jusqu’à 7 500 dollars et constitue une entreprise risquée », a déclaré à IPS, Jagannath Chat-terjee du Centre régional pour la coopération au développement (RCDC), une organisation qui tra-vaille actuellement en étroite col-laboration avec les communautés côtières pour régénérer les man-groves à Odisha, l’un des Etats les plus touchés par les cyclones en Inde. Il a imputé la destruction des forêts de mangroves restantes à la « mafia du bois », affirmant que des cultures de rente sont plan-tées sur des terres de mangroves. Avec le réchauffement climatique qui augmente à un rythme alar-mant, l’importance des mangroves dans la régulation du climat ne peut être ignorée plus longtemps.

Si tout le stock de carbone détenu par les mangroves devait être libéré dans l’atmosphère sous forme de CO2, les émissions qui en résulteraient seraient l’équivalent d’un voyage de 26 millions de km en voiture, 650 fois à travers le monde, selon les calculs de l’UNEP.

12 | N0 53 MARDI 4 AOÛT 2015

ASIE

Comme la tempête cyclonique Hudhud a traversé l’Etat de l’Andhra Pradesh, qui abrite deux millions de personnes, à une vitesse de plus de 190 kilomètres par heure le 12 octobre 2014, elle a détruit l’infrastructure électrique et téléphonique, endommagé l’aéroport.

ÉCONOMIE

Des pays confrontés aux tempêtes, sans mur de mangroves Par Manipadma Jena | IPS

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 13

À quoi sert un médecin légiste en Haïti ? Par Eddy Laguerre, Av.

Peut-on arrêter un candidat ? Par Eddy Laguerre

Contrairement à l’idée large-ment répandue en Haïti comme ailleurs, le médecin légiste n’est pas là unique-

ment pour faire des autopsies. Même si ce travail occupe une bonne partie de son temps, il demeure que cet expert, au service de la justice, n’intervient pas uniquement en cas de décès, il existe aussi la médecine légale du vivant. Le légiste intervient donc dans tous les cas de violences physiques, de dommages corporels ou spécifiquement d’agressions sex-uelles.

Le travail du médecin légiste con-siste donc à fournir aux magistrats des informations qui demandent des compétences médicales suite à un décès, un accident, un viol, une maladie, une opération, ou toute autre circonstance ayant occasionné des dommages corpo-rels. Dans certains pays, en fonc-tion des législations, la justice peut recourir au médecin légiste dans des cas apparemment plus simples, comme la conduite en état d’ivresse. La médecine légale se trouve donc au carrefour de la médecine et du droit. C’est la

santé et la justice qui se donnent la main pour assurer l’efficience et l’efficacité des expertises pénales.

Dans les cas de morts violentes, le travail du médecin légiste com-mence sur la scène de crime. Celui-ci, accompagné d’autres experts de la justice et de la police scientifique, fait partie de cette équipe chargée de faire l’un des premiers pas de l’enquête judici-aire en cette matière : la levée de corps. « Le médecin légiste ne peut pas faire de miracle, si la levée de corps est mal faite, l’autopsie ne peut pas servir à grand-chose », aime à dire le docteur Armel Demorcy qui est, avec le docteur Marjorie Joseph, l’un des deux médecins légistes du pays.

Il arrive pourtant trop souvent en Haïti que les scènes de crime soient souillées par des curieux et parfois par des professionnels, tels des policiers, qui devraient être les premiers à en connaître la fragilité et la subtilité. Les traces d’ADN d’un criminel peuvent facilement être souillées sur une scène de crime dont les périmètres

de sécurité n’ont pas été établis et protégés par la police. L’autopsie du cadavre ne sera demandé par le juge d’instruction que si celui-ci trouve insuffisants les indices pré-levés sur les lieux du crime par les officiers de police judiciaire que sont le juges de paix, l’officier du parquet et la police scientifique. Dans tous les cas où l’autorité judiciaire requiert une autopsie, le magistrat devra clairement dire au légiste ce qu’il entend chercher à travers ladite autopsie. Le légiste peut, avec les moyens de l’art, aider à la confirmation du décès, à sa datation et à la détermina-tion de ses circonstances. Depuis 1835, le législateur avait déjà prévu que seul un médecin asser-menté peut confirmer un décès. Mais aujourd’hui en Haïti, c’est souvent dans les morgues que l’on décide de la vie de personnes apportées pour mortes après de simples indispositions ou d’autres états semblables à la mort.

Le médecin légiste en Haïti devrait donc être, à cet égard, un pro-tecteur de la vie et de l’intégrité physique et une auxiliaire indis-

pensable à la justice pénale. Mais les efforts pour dynamiser ce secteur en Haïti sont encore en phase de gestation. À la relance de l’IML, son directeur, le docteur Armel Demorcy, a fait état de la volonté de l’institution de former bientôt de nouveaux médecins légistes. Toutes les juridictions de la République mériteraient d’avoir des légistes à leur disposition.

Mais aujourd’hui, en ces temps d’élections, pour toute morte vio-lente même dans les coins les plus reculés du pays, le cadavre doit être transporté jusqu’à Port-au-Prince si une autopsie est néces-saire à l’enquête judiciaire. Et la levée de corps se fera évidement sans la présence d’un médecin légiste.

Même si on ne le dit pas souvent, la réforme du système pénal haï-tien passe nécessairement par une vulgarisation et une dynami-sation de la médecine légale qui s’accompagne nécessairement d’une multiplication et d’une valo-risation des médecins-légistes en Haïti.

Par deux fois au cours de l’actuel processus électoral, cet article 237 du décret électoral a été évoqué par des

candidats agréés se trouvant dans les visières de la justice. Suite aux plaint-es portées par un juge de paix qui estime avoir été victime d’agressions physiques de la part de l’ancien député Sorel Yacinthe, les avocats du député, aujourd’hui candidat au Sénat, avaient évoqué cet article pour empêcher toute poursuite contre leur client. La seconde fois, c’était suite à l’arrestation du candidat à la dépu-tation de Kenscof, Alfredo Antoine Junior, qui revenait d’une émission à Radio Vision 2000. L’un des respon-sables de son parti, le docteur Enold Joseph, dans ses premières réactions dans la presse, a évoqué, sans le citer, les dispositions de cet article devenu très cher aux candidats agréés.

On peut vite comprendre que ce fameux article 237 du décret élec-toral vise, dans son esprit, à éviter que des candidats, qu’ils soient ou non victimes de persécutions politiques, ne se retrouvent der-

rière les barreaux à un moment où ils devraient être en train de mener campagne. En effet, l’article prévoit que le candidat agréé peut être placé en déten-tion seulement si une condamna-tion définitive, c’est-à-dire ayant acquis l’autorité de la chose jugée, est légalement prononcée à son encontre. La condamnation défin-itive doit s’entendre ici d’une déci-sion judicaire prononcée par un tribunal contre laquelle toutes les voies de recours ont été épuisées ou que les délais de recours ont expiré.

À bien comprendre l’article 237, il n’empêche point que des pour-suites judiciaires soit engagées contre un candidat. Celui-ci n’est nullement placé au-dessus de la loi juste parce qu’il est candidat. Cependant il ne peut faire l’objet d’une détention provisoire même si un dossier judiciaire contre lui peut continuer à suivre son cours jusqu’au prononcé du jugement. Ainsi, d’un point de vue stricte-ment juridique, il ne s’agit nulle-

ment d’une immunité qui serait reconnue aux candidats agréés. Mais il demeure que ces derniers jouissent d’un privilège remar-quable.

Ainsi, l’article 237 du décret élec-toral revêt un caractère suspensif qui ne touche que les mesures privatives de liberté mais qui n’entrave nullement la procédure. Et si la procédure aboutit à un jugement ordonnant une peine de prison, celui-ci pourra être légale-ment exécuté une fois que toutes les voies de recours auront été épuisées.

Un candidat qui serait placé en détention préventive après avoir été agréé peut tout bonnement exercer un recours en habeas corpus contre le caractère illégal de son arrestation. Cependant le décret prévoit plusieurs cas où le candidat ou ses partisans pour-raient être condamnés à des peines d’amende et d’emprisonnement pour des infractions à la loi électorale (article 189 à 219).

Le législateur haïtien, de 1835 à nos jours, a gardé ce reflexe qui consiste à prévoir une peine d’emprisonnement pour presque chaque infraction, même si une amende est déjà prévue. Les pre-miers concepteurs de l’avant-pro-jet du Code pénal veulent en finir avec cette forme de justice trop axée sur le châtiment en général et la prison en particulier. La liberté, dit-on, est la règle et la prison l’exception. Et dans le cas des candidats agrées, le législa-teur a trouvé de bonnes raisons de rendre difficile toute contrainte par corps.

Au demeurant, à un moment où le processus électoral est marqué par des scènes de violence venant de divers camps, les candidats agréés doivent se souvenir que la loi prévoit deux cas dans lesquels ils pourraient se trouver derrière les barreaux avant, pendant et même après le jour du scrutin : en cas de flagrant délit ou si une condamnation définitive a été pro-noncée.

Dans ce pays où les enquêtes judiciaires se poursuivent indéfiniment, le système pénal n’a que deux médecins légistes à son service pour environ 10 millions d’Haïtiens et =dix-huit juridictions de première instance. Même s’ils ne sont que deux pour tout le territoire national, ces médecins légistes ont été jusqu’ici sinon très peu, du moins très mal utilisés. À un moment où l’on parle de relance de l’institut médico-légal (IML), le rôle et l’importance de ses professionnels à cheval entre le secteur de la santé et celui de la justice mérite de venir sous les projecteurs.

On sait que l’immunité parlementaire ne concerne que des élus. C’est un fait. Cependant le décret électoral du 2 mars 2015 actuellement en vigueur introduit une disposition que certains voient comme une « petite immunité » qui serait reconnue aux candidats agréés. L’article 237 de ce décret, peu connu mais très significatif, peut surprendre tout juriste : « Pendant toute la durée de la campagne électorale, aucun citoyen, dont la candidature à une fonction élective a été agréée par le Conseil électoral provisoire, ne peut être l’objet de mesures privatives de liberté qu’en vertu d’une condamnation définitive, sauf en cas de flagrant délit. »

JUSTICE

14 | N0 53 MARDI 4 AOÛT 2015

SOCIÉTÉ

D’entrée de jeu, le secrétaire d’État à l’Alphabétisation, Mozart Clérisson, a exposé les cinq points discutés

dans le forum et montré la nécessité de la réalisation d’une campagne d’alphabétisation devant impliquer les différents acteurs de la vie nationale en vue d’atteindre les populations ciblées. Mozart Clérisson a surtout mis l’accent sur les causes de l’échec de la campagne nationale d’alphabétisation, la relation entre l’alphabétisation et la post- alphabétisation, l’alphabétisation et l’éducation citoyenne, l’alphabétisation et les nouvelles technologies de l’information, le rôle et l’importance d’un partenariat dans le cadre du programme d’alphabétisation.

Suivant l’explication de l’officiel du gouvernement, l’échec des campagnes antérieures serait dû à la non-implication de tous les acteurs de la vie nationale. « L’État ne pourra jamais réussir seul dans une initiative qui exige l’engagement de tous et qui doit toucher tous les départements du pays. L’État devrait concentrer tous ses efforts pour résoudre le problème d’analphabétisme qui touche une population nombreuse du pays », a-t-il fait savoir. C’est pourquoi, a ajouté monsieur Clérisson, il serait nécessaire de discuter des moyens de

conscientiser tous les secteurs de la société au rôle qu’ils doivent jouer dans les campagnes d’alphabétisation.

« L’analphabétisme représente un blocage pour l’intégration des populations exclues de la scolarisation formelle. L’État devrait aussi utiliser les écoliers, les universitaires pour rendre efficace l’alphabétisation en en faisant un point du curriculum de la formation scolaire. Cela devrait permettre de réduire le taux d’analphabétisme dans le pays », a expliqué le secrétaire d’État.

D’un autre côté, le secrétaire d’État a voulu établir le lien qu’il dit être nécessaire entre l’alphabétisation et la post-alphabétisation. Selon monsieur Mozart Clérisson, l’alphabétisation est une première étape devant permettre aux jeunes et aux adultes d’apprendre les rudiments de la lecture et de l’écriture. Tandis que la postalphabétisation est une étape supérieure qui devrait permettre aux apprenants d’avoir le niveau d’apprentissage scolaire fondamental. « Le programme postalphabétisation aurait la même importance que le programme formel par la création de structures adéquates pour encourager les jeunes et les adultes à un apprentissage qui

doit se faire dans le respect et la dignité », a précisé le secrétaire d’État.

Dans le document soumis aux journalistes, il est mentionné que la post-alphabétisation doit être en relation avec les activités économiques, sociales, culturelles des bénéficiaires.

Monsieur Mozart Clérisson a également précisé que le programme d’alphabétisation peut constituer un facteur de l’éducation citoyenne des populations. Par ce mécanisme, dit-il, les gens peuvent intérioriser les valeurs de la citoyenneté par l’écriture et la lecture des documents de formation civique et citoyenne qui peuvent être mis à leur disposition au moment de leur apprentissage et qui les informent sur les droits et les devoirs de chacun dans la société. Aussi, l’identification de toutes les autres institutions travaillant dans le domaine de l’éducation civique, comme le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle et les ministères de l’Intérieur, de l’Environnement, de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique, est nécessaire pour réussir dans cet aspect.

De plus, la secrétairerie d’État à l’Alphabétisation doit préparer plusieurs modules de formation qui tiennent compte des réalités sociale, culturelle et environnementale des bénéficiaires, et élaborer des matériels de formation adaptés aux besoins de ceux-ci.

Par ailleurs, le Secrétaire qui apportait des détails sur les points débattus au forum, a mis en relation l’alphabétisation et les nouvelles technologies de l’information. Au fait, selon lui, les résultats de l’alphabétisation doivent contribuer à donner aux alphabétisés les clés pour l’utilisation des nouvelles technologies de l’information. Ainsi, il faut sensibiliser les nouveaux alphabétisés à la nécessité d’utiliser le matériel de communication et d’information, comme les logiciels d’apprentissage en créole, les portables, les radios, les télévisions et les ordinateurs.

Le dernier point concernait le rôle d’un partenariat entre le secteur privé et le secteur public dans le cadre de la campagne d’alphabétisation afin que l’État puisse trouver les moyens de financement des programmes d’alphabétisation et de postalphabétisation. « Ainsi

est-il nécessaire de mettre sur pied un comité composé des deux secteurs qui devront travailler ensemble pour la réussite de tous les programmes d’alphabétisation. À cet égard, l’État, les ministères, la société civile et les ONG doivent appuyer les programmes d’alphabétisation à tous les niveaux », a-t-il souhaité.

Pour avoir de bons résultats de ce partenariat, la secrétairerie d’État a le devoir de respecter les délais et les conditions qui font partie des accords signés entre les différents partenaires.

Si autrefois des archives n’étaient pas disponibles pour évaluer les campagnes d’alphabétisation menées antérieurement, a affirmé monsieur Mozart Clérisson, aujourd’hui des données chiffrées sont disponibles pour faire le bilan des récentes campagnes sous son administration et des prévisions pour celles qui sont programmées pour le mois d’octobre 2015 et qui seront réalisées à partir d’un document pilote d’alphabétisation élaboré par la secrétairerie et dont le budget s’évalue à 613 millions de gourdes. Bientôt les résultats de l’année 2013-2014 seront disponibles sur le site de la secrétairerie d’État à l’Alphabétisation, a confirmé le secrétaire d’État qui a expliqué que les résultats des programmes d’alphabétisation constituent un moyen de rendre justice à ceux qui ont été exclus du programme de scolarisation formelle pendant leur enfance et leur jeunesse. Monsieur Mozart Clérisson, qui ne cachait pas son optimisme, exhorte, aux micros des journalistes, tous les acteurs de la vie nationale à voir dans les programmes d’alphabétisation un facteur du développement des ressources humaines indispensables au développement et au progrès de la société.

S’il y a un effort qui a été fait pour alphabétiser quelques centaines de gens victimes de la répartition inégale des biens et des services du pays, comme peuvent en témoigner les chiffres approximatifs de 9 000 personnes alphabétisées à chaque campagne citées par le secrétaire d’État, cela n’autorise pas à fermer les yeux sur le nombre femmes et d’hommes qui ne savent ni lire ni écrire en Haïti. Par conséquent, quand on entend parler d’alphabétiser les populations non scolarisées du pays, il faut encore se demander à quel niveau se situe cet engagement de l’État haïtien et quelle est la valeur concrète des résultats.

Alphabétiser les non-scolarisés par CHERISCLER Evens

Informer la population haïtienne des résultats du forum national sur l’alphabétisation et la postalphabétisation tenu les 15 et 16 juin derniers, expliquer la nouvelle approche de l’alphabétisation envisagée et l’importance de l’implication de tous les secteurs de la vie nationale dans ce processus ont constitué, entre autres, les objectifs de la conférence de presse donnée par le secrétaire d’État à l’Alphabétisation, le lundi 3 août 2015. Ce programme, selon le secrétaire d’État, Mozart Clérisson, peut constituer un facteur de l’éducation citoyenne des populations.

Le secrétaire d’État à l’Alphabétisation, Mozart Clérisson.

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 15SOCIÉTÉ

L’observation a eu lieu un dimanche. Il est huit heures du soir. L’on pourrait croire qu’il est déjà minuit. Hormis le

reflet projeté par les phares des véhi-cules qui circulent sur le boulevard Jean-Jacques Dessalines, la place de Fontamara 43 n’a pas une étincelle de lumière. Et cela ne surprend pas, à en croire plus d’un. « Cette place n’est pas éclairée, ça fait très long-temps », raconte un jeune garçon qui, selon ses propos, y vient prendre de l’air. Les réverbères placés sur toute la superficie de cette place publique sont dysfonctionnels, pour la majorité brisés. « Personne ne sait qui les a cassés », indique une marchande qui vend des fritures à proximité de la place. Il arrive que des résidents de cette zone doutent de l’existence de l’électricité en ce lieu. « Je ne crois pas qu’il y ait de l’électricité sur cette place », ont-ils laissé entendre.

À l’entrée Nord de la place, des marchands s’éclairent à l’aide de lampes « tèt gridap », de torch-es ou de bougies pour vendre leurs produits. Ils vendent pour la plupart des fritures, boissons gazeuses et alcoolisées. Tous, ils sont entourés de clients, filles et garçons, qui viennent s’offrir un « petit plat » ou qui viennent se procurer une bouteille de tafia, de

rhum et autres. Ils veulent mettre du piment dans leur sauce, sentir les choses autrement. « C’est tout ce que nous recherchons pour bien clôturer notre week-end question de mieux aborder le lundi matin », informent ces jeunes convaincus.

À l’intérieur, le kiosque sent l’abandon. De jeunes sportifs vien-nent tout juste de terminer une partie de basket-ball. Des enfants jouent au cache-cache. D’autres font du vélo sur tout le périmètre du terrain. De petits groupes de jeunes des deux sexes se massent aux différents portails de la place pour discuter. Certains ont entre les mains une bouteille d’alcool, des cigarettes et même des « joints ». Il y a également des per-sonnes qui s’assoient seules, en toute tranquillité, pour observer le train-train de la place ou pour attendre quelqu’un. Ils se moquent apparemment du noir qui semble tenir ces lieux en otage. « Je ne viens pas pour la première fois ici, je savais déjà qu’il n’y avait pas d’éclairage », raconte une jeune fille qui dit attendre son copain.

Elle fait savoir, par ailleurs, que cette place est son lieu de rencon-tre favori. Pour d’autres jeunes aussi. Ils sont nombreux à inve-

stir cette place, pour passer du bon temps, vivre des moments romantiques et se livrer surtout à des plaisirs de la chair sans tenir compte de la présence d’autres personnes qui fréquentent ce lieu. « Je ne peux pas forcer mon copain à m’emmener au resto et d’ailleurs on aime bien ici. On est plus libres ! » a-t-elle ajouté, d’un éclat de rire complice.

Comme le groupe « Mizik Mizik » a bien fait l’apologie du noir, dans sa musique « Banm fè nwa mwen ». Il semble que la noirceur de cette place fait le bonheur de certains. Sous les arbrisseaux disposés sur une grande partie de la surface de la place et qui, apparemment, devraient servir à augmenter la beauté de l’endroit, des couples s’étreignentet s’embrassent. Plus on avance à l’intérieur de la place, plus on rencontre de telles scènes. Tous les coins sont occupés par ce genre de spectacle qui devi-ent monnaie courante. Et tout le monde semble s’y habituer. Ces scènes, semble-t-il, ne choquent personne.

Il est dix heures du soir. Les gens ne manifestent aucune inquié-tude. Ils sont sur la place. Alors qu’ils s’occupent de leurs activi-

tés, d’autres arrivent au fur et à mesure et augmentent progres-sivement le nombre de ces petites scènes de porno en direct. Per-sonne ne dit mot. Aucune décision des autorités n’a été prise pour freiner cette situation. Laquelle, selon certaines personnalités vivant dans le périmètre, porte atteinte à la morale. Aussi, à de pareilles heures, aucune patrouille policière ne sillonne les environs.

Sans éclairage, sans animation… la place publique de Fontamara 43 ne dort pas malgré tout. Sur-tout le dimanche soir. Elle pour-rait être un espace très attrayant. Terrain de jeu pour jeunes, espace ludique pour enfants, des fleurs, des arbrisseaux pour créer de l’ombre et donner de la fraîcheur, des sièges bien positionnés, un kiosque… tout laisse croire que la place a été conçue pour plaire aux yeux et offrir un moment de détente agréable à la population. Mais, de nos jours, cette place est plutôt abandonnée, ou simple-ment oubliée par les autorités municipales. Avec les prochaines élections, la population peut tou-jours espérer une prise en compte de cette place publique. Mais jusqu’à ce moment, on n’en est pas encore là.

La place de Fontamara 43 s'ouvre à l'impudeur Par Ritzamarum ZÉTRENNE

Comme beaucoup de places publiques du pays, la place de Fontamara 43, à Carrefour, en début de soirée, devient un espace où les jeunes du périmètre offrent gratuitement à des spectateurs involontaires des scènes érotiques. Cette place qui pourrait, comme tant d’autres, amplifier la vie nocturne de la commune vu sa position au bord de la mer n’est apparemment qu’un lieu de rencontre pour des jeunes qui veulent étancher leur soif de volupté.

16 | N0 53 MARDI 4 AOÛT 2015

SOCIÉTÉ

Climat : pourquoi le charbon est pointé du doigt Sources : lefigaro.fr

C’est la bête noire des défenseurs de l’environnement. Le char-bon, source d’énergie de la révolution industrielle du

XIXe siècle, est encore massivement utilisé aujourd’hui, aussi bien dans les pays développés que chez les émer-gents. Et ce, malgré son caractère polluant avéré. Quels sont les enjeux liés à cette roche tant décriée? Expli-cations.

Tout d’abord, qu’est-ce que le charbon?

Le charbon est une roche stratifiée combustible, de couleur noire, formée par l’accumulation de débris végétaux transformés par la carbonisation. Il en existe de différents types: ceux ayant une faible teneur en carbone (le lignite et le sous-bitumineux) et ceux composés à plus de 70% de carbone (bitumineux, qui permettent de produire du coke, et anthracite).

Quels sont les usages du charbon?

Après son extraction, le charbon à l’état pur est lavé puis trié en fonction de sa teneur en carbone. Il peut ensuite être brulé, transformé en coke ou gazéifié.

Il en découle plusieurs utilisations, la principale étant la production d’électricité via des centrales thermiques à flammes. Selon Enerdata, cabinet spécialiste de l’énergie, 41% de l’électricité produite dans le monde l’est à partir de charbon. Plus globalement, ce dernier représente 30% de la demande d’énergie mondiale, juste derrière le pétrole. «Son usage est très développé. Il s’est accru avec les années puisqu’en 2000, il ne représentait que 23% de la demande mondiale», souligne Nathalie Desbrosses, responsable de l’analyse des marchés chez Enerdata. Le charbon est plébiscité pour son prix bas. «Utiliser du gaz pour produire de l’électricité coûte trois fois plus cher que le charbon», explique-t-elle.

Qui sont les principaux producteurs?

En 2014, la production mondiale a atteint 39,33 milliards de tonnes équivalent pétrole, selon la revue annuelle sur l’énergie de BP. Les trois principaux producteurs mondiaux sont la Chine, les États-Unis et l’Inde.

Qui sont les plus gros consommateurs?

La Chine représente à elle seule plus de 40 % de la demande mondiale. Le charbon représentait 73 % de son mix-énergétique en 2014, selon Enerdata. Mais l’an dernier, pour la première fois depuis 1999, la consommation de charbon du pays a baissé. «La tendance est à la baisse pour des raisons structurelles. Le ralentissement de la croissance s’est illustré par une baisse de la production d’acier et de ciment et avec elle, celle du charbon, utilisé pour produire ces deux éléments», explique Nathalie Desbrosses.

Les autres consommateurs importants sont l’Inde, les États-Unis et l’Allemagne. À noter que l’usage accru du charbon dans les centrales européennes coïncide avec l’avènement du pétrole et du gaz de schiste aux États-Unis: «Les Américains se sont retrouvés en surcapacité de charbon qu’ils se sont mis à exporter à bas coût. Ils ont inondé l’Europe, et surtout l’Allemagne et le Royaume-Uni», explique-t-on chez Enerdata.

Pourquoi le charbon pose problème?

Le charbon est pointé du doigt en raison de la pollution qu’il engendre. Tout d’abord lors de son extraction car les mines génèrent de grandes quantités de CO² et polluent parfois les nappes phréatiques. Vient ensuite la pollution liée à l’exploitation même du charbon. Selon Enerdata, la roche émet 3,5 tonnes de CO² par tonne d’énergie consommée, soit 1,5 fois plus que le gaz et 1,3 fois plus que le pétrole.

Les énergéticiens allemands RWE et E.ON détiennent à ce titre un triste record: celui de premier et troisième plus gros pollueur d’Europe, selon une récente étude du cabinet Carbon market data. Quel est le coût de cette pollution?

En plus d’être humain, ce coût est économique. Selon les calculs de l’ONG Oxfam, dévoilés dans un rapport début juin, si les habitudes ne changent pas, le coût des émissions de CO² issues du charbon du seul G7 pourrait être de 260 milliards de dollars par an d’ici les années 2080 et 450 milliards par an d’ici la fin du siècle. De plus, «les émissions liées au charbon pourraient réduire les rendements des cultures de base d’environ 0,5% au niveau mondial et de 1% dans les pays les plus pauvres d’ici les années 2080. Cela équivaut à la perte de 7 millions de tonnes de cultures chaque année», s’alarme l’ONG.

Quelles sont les actions mises en place pour lutter contre la pollution?

Certains États agissent face à la pression des défenseurs de l’environnement et du public. La Norvège a par exemple désengagé son fonds souverain, le plus important au monde, des entreprises minières ou des groupes d’énergie pour lesquels le charbon représente plus de 30% de l’activité ou du chiffre d’affaires. Même l’Eglise anglicane d’Angleterre - qui gère 12,4 milliards d’euros d’actifs- a décidé d’abandonner ses investissements dans cette énergie!Des entreprises européennes se sont aussi engagées à agir, essentiellement en France. Total a promis de sortir des activités qu’il possède dans ce secteur, notamment en Afrique du Sud. Axa a annoncé le retrait de ses investissements dans les entreprises les plus consommatrices de charbon à hauteur de 500 millions d’euros d’ici à la fin de l’année. Crédit Agricole a aussi décidé de réduire son exposition en ne

finançant que certaines centrales sous condition.

Ces actions sont-elles efficaces?

«Pour moi, ces annonces sont purement médiatiques à quelques mois de la conférence climat», tranche Nathalie Desbrosses. D’après elle, les véritables changements en Europe viendront de la Commission européenne. «Cette dernière a récemment fait des propositions pour augmenter d’ici 2020 le prix de la tonne de carbone et décourager l’usage du charbon au profit du gaz, moins polluant», explique l’analyste. Mais c’est surtout l’Asie qui doit envoyer des signaux positifs. «La Chine a fait d’importants gains d’efficacité dans l’industrie électrique en fermant des vieilles centrales et en en ouvrant des nouvelles, plus efficaces et moins consommatrices en charbon. Il y a une

vraie prise de conscience», assure la spécialiste.

La COP 21 peut-elle aboutir à des mesures efficaces contre la pollution issue du charbon?

Oui, si les décisions prises sont contraignantes et incitatives, explique Enerdata. «Si les contraintes ne sont pas imposées, c’est la loi du profit qui va jouer. Or le marché, lorsqu’il agit seul, ne va pas dans ce sens», déplore Nathalie Desbrosses. «Le potentiel de réduction de l’usage du charbon est vraiment dans les pays en développement, ajoute-t-elle. Mais les pays riches doivent-ils les aider à faire la transition? Dans quelle mesure l’effort doit-il être partagé? C’est là que se joueront les enjeux de la conférence climat à la fin de l’année. Et un accord risque d’être compliqué à obtenir», prévient-elle.

Décriée par les défenseurs de l’environnement pour son caractère polluant, la roche noire reste pourtant le pilier de la production électrique dans le monde. Qui la produit ? Qui la consomme ? Quels sont réellement ses impacts sur les émissions de CO² ? Éléments de réponse.

Il y a de ces petites anecdotes qui animent les conversations entre filles. Chacune y apporte son grain de sel et si vous entendez les rires fuser à des kilomètres, vous pouvez être à peu près sûrs que les garçons en font très souvent les frais.

J’ai une amie qui se plaint souvent d’être née trop tard dans un monde trop vieux. J’avoue partager cet avis. Sérieusement, où sont passés le respect, le romantisme d’antan dont nous parlent tant les romans ? On se le demande. Mais à défaut de la courtoisie d’autrefois, on peut se rabattre sur les dragues d’aujourd’hui et il faut bien avouer qu’elles ne manquent pas de piquant !

Bien sûr, les réseaux sociaux sont les principaux terrains de chasse des garçons. Et on a le choix ! Entre ceux que j’appelle les mecs à trois questions : « comment vas tu ? », « et ta famille ? », « t’as mangé ? » Ensuite… silence radio jusqu’à la prochaine fois, et le cycle reprend. D’autres sont d’éternels surpris : « Wow ! j’ai vu ton profil, j’ai été ébloui ! T’es un ange, t’es… » (N’exagérons pas quand même, non mais !) Ceux-là aussi qui sont les plus malins de tous, qui appâtent leurs proies, les cernent patiemment avant d’attaquer. Je sais, l’image est un peu osée. Mais c’est bien l’impression que donnent tous leurs détours, leur amitié inconditionnelle (feinte parfois) et on se retrouve prise au piège, le temps d’un battement de cœur.

Pour les filles qui l’ignorent encore, apprenez que le fait de se dire en couple ou amoureuses d’un autre ne suffit plus pour décourager les garçons maintenant. Eh oui ! À la vieille rengaine du genre « J’ai quelqu’un dans ma vie, mon cœur n’est plus libre », ils te répondent : « Ce n’est qu’un système b, aucune importance. » Ah ! les garçons ! Ils te donnent du b par-ci, b par-là, même cinq secondes après votre rencontre.

Je ne nie pas qu’il existe de gentils garçons, galants par choix, romantiques par conviction, mais ils semblent de plus en plus rares. Et quand on a la chance (ô combien étonnante !) de croiser un garçon intéressant, ce n’est pas souvent que ça se débat en grand comité. On a beau dire ce qu’on veut, les filles ont leurs secrets !

Salut bpar Magdalée Brunache

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 17CULTURE

Disons plutôt que le gouverne-ment et le comité organisa-teur du Festival caribéen des arts (Carifesta) XII commen-

cent avec la diffusion à la télévision des émissions sur l’événement et des bulletins publiés sur le net.

Nous sommes maintenant à quinze jours environ de l’ouverture de ce grand marché de la Caraïbe qui se tiendra du 21 au 30 août dans les villes du Cap-Haïtien, des Cayes, des Gonaïves, de Jacmel et de Port-au-Prince.

L’événement, dont le thème est « Carifesta Haïti XII, nos racines, notre culture, notre avenir commun », commence avec des diffusions sur les chaînes de télévision, le samedi 1er août.

Si vous passez au Champ de Mars, vous pouvez voir que les travaux s’accélèrent et que les tôles ondulées ont changé de couleur.Le Grand Market prend forme der-rière les cloisons en tôle au Champ de Mars. Il occupera les rues Magny, Saint-Honoré, Magloire

Ambroise, Capois et Légitime. Cet espace accueillera les représent-ants de tous les pays participants et sera une vitrine des savoir-faire et des talents de la Caraïbe. Le Grand Market est l’espace qui va solliciter les cinq sens des visit-eurs qui seront appelés à regarder l’artisanat caribéen, les défilés de mode, humer et goûter les mets de

la région, toucher différentes créa-tions, écouter les groupes étrang-ers et locaux qui se produiront sur la scène qui sera installée entre les rues Saint-Honoré et Magloire Ambroise.Selon ce que rapporte le bulletin numéro un, pendant toute la durée du Festival, parmi les 16 groupes haïtiens qui auront à se produire

sur la scène du Grand Market on retrouve Tabou Combo, Kreyòl la, K-Zino, Mikaband, T-Micky, Djak-out, T-Vice. Ces groupes et les autres donneront des concerts sur d’autres scènes dans les villes où auront lieu le Festival.

Les lieux dans le département de l’Ouest qui accueilleront des manifestations dans le cadre de Carifesta sont : le kiosque Occide Jeanty, la place Dessalines, le Ciné Théâtre Triomphe, le Musée du panthéon national, le Bureau national d’ethnologie, le Théâtre national, la Bibliothèque natio-nale, le Centre sportif de Car-refour, le Palais municipal de Delmas, la place Boyer.Au -Haïtien, le Palais Sans-souci, le Théâtre Versailles.

Aux Gonaïves, les Lakous Soukri, Badio et Souvenance.La plage Gelée aux Cayes.Le Port touristique de Jacmel, l’hôtel Florita, l’Amphithéâtre, la rue Escalier, le Centre de conven-tion, la Promenade du bord de mer.

Une des rencontres du comité organisateur de Carifesta.

La Carifesta commence déjà ! par Walcam

De l'art pour sauver l'environnement par Carl-Henry PIERRE

La Rue Faustin 1er, à canapé-vert, est calme. Dans toutes les montres de cette rue, il sonne l’heure de l’exposition

à la fondation Culture Création : 3 heures. Arrivé là-bas, quand le numéro 38 qui marque le lieu de l’exposition vous saute aux yeux, on ne peut pas s’empêcher d’être ravi, comme si dans la soirée ce numéro nous permettrait de gagner à la lote-rie. Les gens y entrent sereinement. C’est à croire qu’entrer dans ce lieu demande un minimum de sagesse. Alors que dans la salle de l’exposition, les œuvres sont d’une grande agres-

sivité. Elles foncent sur vos rétines, captent votre attention et vous habi-tent à l’insu de votre plein gré. Et du coup, il vous prend l’envie de passer de l’autre coté des œuvres. D’intégrer leur voix intérieure à même leur sub-conscient. Les artistes avec des objets hétéroclites forment un tout cohérent. Indivisible. C’est de la rencontre fortu-ite d’un amas de laideur que découle cette beauté multiple. L’artiste Wanglish Michel, souriant à lui seul, communique au National sa passion pour l’art. Il dit être céramiste de profession. « C’est d’ailleurs ce que je fais depuis vingt-deux ans » avoue-t-il. L’envie de tout récupérer l’envahit exactement en 2000. Il avait un touch-er, une sensibilité, pour reprendre ses propres mots. Et depuis, il com-mence à ramasser n’importe quoi, des morceaux de tôles, de verres, de fers qui endommagent les caoutchoucs des véhicules, blessent les passants. À cette époque-là, GS Construction n’existait pas encore. Et Wanglish avec son reflexe voulait faire quelque chose d’utile avec ces objets nuisibles. Mais son souci de récupérer des résidus électroniques pour confectionner des œuvres d’art va de pair avec le tremble-ment de 2010. « Après le 12 janvier, il y avait beaucoup de résidus, sur-tout dans les bureaux publics : des ordinateurs, des radios de communi-cation, un tas d’objets électroniques qui ont été brisés après l’évènement

et qui faisaient tort à la population ou à l’environnement plus directement », a déclaré cet artiste qui a vu le jour le 5 novembre 1975 à Bombardopolis. Il a ajouté pour dire : « ces objets-là, on ne peut pas les brûler et pour qu’ils disparaissent de la surface de la terre, il eut fallu au moins 500 ans suivant les statistiques ».«Nous avons ici en Haïti des résidus en grand nombre, pas seulement dans le pays mais dans le monde entier. Face à cela, je cherchais une manière de participer à la sauvegarde de l’environnement, trouver une façon pour utiliser les déchets électroniques à une fin utilitaire pour la population. Et je dois avouer que dans une com-posante électronique, il y a la présence de presque tous les métaux précieux, du plomb jusqu’au diamant. On me demande souvent ou est situé le dia-mant. En fait, le diamant se situe dans tous les lecteurs CD, qu’il s’agisse de l’ordinateur ou d’un DVD. Il est de petite quantité mais il est-là. Dans un premier temps, on est conscient que ces débris sont néfastes et dans un second temps, on se dit à soi-même que quelque chose du genre ne doit pas être jeté. Je réfléchissais donc en tant qu’artiste de façon à restaurer ces objets pour leur donner une seconde vie. D’où ma motivation. Et depuis, je me suis autoproclamé agent ou défenseur de l’environnement. Ce que nous faisons, Tébo et moi, on ne cher-

che pas la fortune. Mais nous avons voulu montrer ce que nous sommes susceptibles de faire pour contribuer à la sauvegarde de l’environnement. C’est aussi un appel que nous avons lancé à d’autres jeunes. Question de leur dire qu’il faut intégrer ce geste-là, puisque le problème est d’ordre mon-dial», a fait savoir Wanglish.Les deux artistes confient au National qu’ils ont déjà commencé à réaliser des Rock-shop pour intégrer d’autres jeunes dans le domaine. Ils souhait-ent le faire aussi avec des artistes de renom, des peintres ou artisans par exemple, pour voir comment ils peu-vent utiliser ces plaquettes dans leurs travaux pour apporter leur soutien à l’environnemental mondial. Et avec humour, l’artiste Thébaud, né le 10 janvier 1980, a déclaré : « je voudrais donner une place aux «fatras» sans qu’ils ne soient dérangeants. Dire aux jeunes qu’il ne faut pas jeter quoi que ce soit dans les rues du pays. Car un jour viendra où il y aura une grande campagne de récupérations avec des artistes comme nous, et un jour, tous les « fatras » du monde seront achetables». L’exposition col-lective de Wanglish et de Thébaud qui a commencé le vendredi 31 juillet 2015, se poursuit jusqu’au 30 septem-bre 2015. En vidant le lieu, il nous est venu à l’esprit une phrase de Lavoisier : «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme».

La fondation Culture Création et la bibliothèque Madeleine Paillière ont exposé, le vendredi 31 juillet 2015, deux artistes du nom de Wanglish Michel (céramiste et sculpteur) et David Thébaud (sculpteur et peintre). L’exposition, organisée dans le local de la fondation, a été portée sur le thème : « Art et Environnement », car les artistes, travaillant dans l’art de la récupération depuis après le séisme du 12 janvier 2010 à partir du recyclage des déchets électriques, électroniques et plastiques, s’adonnent dans un combat sans merci pour la protection de l’environnement.

Exposition des oeuvres de Wanglish Michel et David Thébaud à la fondation Culture et Création.

Pour être à l’écoute du souffle divin animant l’imaginaire et faire une analyse judicieuse de la culture d’Haïti, il faut

avoir de l’amour et de la compassion en soi. Entreprendre toute démarche visant à critiquer et à proposer des solutions pour redresser les failles et les faiblesses du monde culturel haïtien, s’introduire dans les strates de cet art qui accompagne et porte les scarifications et la révolte de ce peuple, demandent une connaissance objective de son histoire afin de car-actériser et reconnaitre l’idéal esthé-tique partagé grâce à cette créativité qui l’habite et les questions problé-matisées, placées dans le contexte de l’époque évoquée.

Pierre Raymond Dumas nous propose une série de textes courts, saisis-sants de justesse et remarquables par l’érudition de la narration. L’auteur nous parle d’une Haïti prise dans la

spirale des promesses suppliciées sur l’autel des visées égoïstes et de la tour-mente des convoitises. Terre de toutes les douleurs, elle exprime sa révolte face aux ignominies et à l’exclusion dont elle est victime. Il nous dit les Haï-tiens vivant au bord du souffle orageux de la chaudière bouillante des affres politiques et des bourrasques révolu-tionnaires. Nous remontons le temps jusqu’aux ténèbres de l’esclavage où les nègres à talent (certains formés en France) deviennent la réponse com-blant toutes les attentes du colon en musique, danse, théâtre, art du por-trait, etc. Nous retrouvons cette île de senteurs de rhum, de tafia, d’essence de vétiver, sous le ciel indigo, récipi-endaire de tous les miracles bénéfici-ant de la bénédiction des dieux pour l’émergence d’un art grâce et à cause de l’esclavage. Tout de suite après la proclamation de l’Indépendance, ce n’est pas par coquetterie que nos dirigeants font venir des artistes euro-

péens (Richard Evans d’Angleterre et Barincou de France) afin d’assister nos professeurs d’art. Dès 1818 en effet, commence l’âge d’or de la peinture haïtienne. Le théâtre bat son plein et la littérature fait des émules. On veut montrer à l’Occidental que l’on peut faire aussi bien que lui.

L’arrivée de la photographie en 1860 provoque le premier déclin dans la création artistique haïtienne. 1939-1942, la signature du Concordat entre Haïti et le Saint-Siège engendre la cam-pagne antisuperstitieuse (campagne de rejeter, menée par le père Peters) qui conduit au second déclin. Il devient difficile alors de traduire la révolte et les frustrations d’une culture dans la magnificence beauté d’une transe créa-trice quand, la religion traditionnelle est vouée au silence. On se tourne vers les critères occidentaux.

Pierre Raymond Dumas fait l’inventaire de nos musées dès 1938 avec l’ouverture du Musée national (1941), du Musée du Bureau d’ethnologie (1955), du Musée Paul Eugène Magloire du Cap-Haïtien (1959), du Musée de Céramique de Port-au- Prince, etc. Il nous rend nostalgiques de la splendeur d’une époque où l’ouverture du Centre d’Art par Dewitt Peters assisté d’un groupe de jeunes Haïtiens fait revivre l’art haïtien dans toute sa splendeur. Novembre 1946-novembre 1948, première exposition à l’Unesco à Paris, intitulée Exposition d’art moderne, réunissant trente nations, Haïti est représentée par vingt-huit artistes. Janvier 1947, exposition d’Art moderne d’Equateur, d’Haïti et du Pérou.

C’est la consécration de la magie et de l’impertinente beauté de l’imaginaire de notre peuple. L’art haïtien retrouve l’envoûtement régénérateur qui provoque l’admiration de la critique inter-nationale. Ouvrent leurs portes en 1950 Le Foyer des Arts plas-tiques, en 1956 Brochette avec

Roland Dorcély, Luckner Lazard, en 1963Kalfou avec Bernard Wah et Tania Maximilien. En 1968, Tiga, Frido et Patrick Vilaire fond-ent Poto Mitan. Tiga crée en 1972 le Groupe Saint Soleil et Pierre Monosiet inaugure le Musée d’art haïtien. En1968, le Chœur Simi-dor est lancé par Férère Laguerre, Oswald Douyon, Gérard, etc.

En parcourant les pages « De la culture haïtienne », Éloge et Décadence, nous retrouvons avec émotions Viviane Gauthier, Pou-lette Poujol Oriol et son « Piccolo Teatro », l’unique fanfare se trou-vant au Lycée Antênor Firmin, le Centre de Céramique qui jusqu’en 1950 est situé au sein de la Direc-tion générale de l’Éducation natio-nale, l’ENARTS dont l’auteur fait l’inventaire d’une régression.

Nous revisitons le Mupanah créé en 1982 et la Citadelle Musée de l’Ispan inaugurée en 1990, etc. L’auteur déplore nos richesses cul-turelles immenses dont l’évolution est toujours à la croisée des che-mins à causes des démêlés entre nous ou avec l’étranger. Ceci pro-voque des bonds et rebonds large-ment détaillés dans les chapitres sur les retombées de la dictature de Papa Doc. Sont détaillés les manques et les engourdissements indéfinissables engendrés par cette période.

Les talents de la diaspora en pein-ture et les jeunes talents délaissés ont une place intéressante dans le livre qui parle également des ini-tiatives isolées : Fondation Culture Création en 1992, Fokal, La SNAD en 1992, ECCLA en 2009. Sont inventoriées les manifestations artistiques à l’étranger soutenues par les critiques Huguette Hérard, Frantz Large, Marie Alice Théard, Gerald Alexis, Carlo Célius , Gary Augustin, Jean Claude Chéry, Webert Lahens, Martial Seide, Prince Geatjens et Michel Philippe Lerebours.

18 | N0 53 MARDI 4 AOÛT 2015

CULTURE

Pierre Raymond Dumas.

De la culture haïtienne (Éloge et décadence) 1re partie Par Marie Alice Théard

MARDI 4 AOÛT 2015 N0 53 | 19CULTURE

La sensualite de l'eau Par Carl-Henry Pierre

Les premiers textes que j’ai lus sur ce roman m’ont porté à croire que Yanick Lahens, tout en apportant sa part de

modernité dans le genre, a continué la tradition d’une littérature paysane ancrée dans la défense du lopin de terre. Ils m’ont aussi mis sur la piste d’un régime politique dictatorial, celle des années soixante. Pour avoir lu « Dans la maison du père », je me disais que la romancière a opéré un tournant dans son écriture. Je pen-sais au réalisme, aux descriptions de rudes conflits terriens ou aux rues nocturnes d’une capitale accablée sous la panique de DKW macoutes.

Ces récessions critiques ont fait des choix trop sommaires. Nostalgiques d’un idéologisme médiatique qui veut que la litté-rature soit seulement la traduc-trice fidèle de la répression et du misérabilisme, les auteurs de ces articles ont réduit « Bain de Lune » entre le Jacques Roumain de « Gouverneurs de la rosée » et le Jacques Stéphen Alexis de « Com-père Général Soleil ». Les réalités décrites par ces romanciers sont certainement encore celles de nos Fonds-Rouge aux paysages désolés ou de nos bidonvilles habités par un prolétariat au service de red-outables forces d’anarchie. Si les contextes n’ont pas sociologique-ment évolué, ils ont, par contre, subi des transformations que l’imaginaire romanesque contem-porain ne peut nier. Contournant le réalisme urbain et faisant de son texte l’expérience

charnelle de l’intégration de la narratrice dans le récit, Yanick Lahens ne décrit pas comme le ferait Émile Zola ou Maxime Gorki. Elle n’est pas non plus l’ethnologue de nos croyances immatérielles. La romancière est comme plongée, malgré elle, dans une histoire ancestrale avec ses rites de passage, sa généalo-gie végétale et ses transmissions sensuelles avec une attraction si sous-marine qu’elle se sent le dou-loureux besoin de dire sa vérité sociale pour bousculer le secret entretenu et maintenir, dans un mémorable effort identitaire, sa tête hors de l’eau.

Le bain amniotique

Je disais à un ami, bien avant la lecture de ce texte affectueux, que l’élément aquatique, de Jacques Roumain à Yanick Lahens, est une constante à côté des conflits de terre trop vite soulignés par les récessions critiques plus haut mentionnées. À la lecture enthou-siasmée de « Bain de Lune », je suis arrivé à la conclusion que si Manuel cherchait avec frénésie l’eau de la terre devenue aride, Cétoute Florival la trouve par-tout, aussi bien comme la genèse bénéfique du corps que tel le lieu de repos des esprits de la famille qui, par l’interstice de l’espace et du temps, remontent à l’ancêtre Dieunor, le franginen. C’est elle, la source, qui rap-proche le puissant Tertulien Mésidor de l’envoûtante Olmène

Lafleur. Si la puissance du grand don d’Anse Bleue est aussi bien dans l’étendue de ses terres que dans sa fougue de nègre, la fleur d’Olmène et sa goutte de rosée ont la vertu de noyer les ressenti-ments anciens, de laver les vieux préjugés des femmes soumises et des hommes prédateurs, d’être, en fin de compte, au bout de la férocité des histoires de richesse et de pauvreté, le bain lunaire et amniotique.

Yanick Lahens écrit ses plus belles pages quand les corps se rencon-trent. De ces scènes chaudes, il y en a plusieurs comme sa cinquan-taine de personnages qui restent avec le lecteur ou qui passent le temps d’un paragraphe. La maturité de l’écriture de la roman-cière trouve pour chacune de ces scènes de jouissance ou d’extase le mot différent et l’atmosphère particulière qui donnent au roman autant de nuances dans la légèreté que d’équilibre dans la rigueur. Les récessions réductrices n’ont mentionné ni ces inédites pages du roman contemporain haïtien, ni questionné le rapport que la narratrice de « Bain de Lune » entretient avec le terme « puis-sant » qui revient dans le texte comme un leitmotif. Contre les dénonciateurs de « pornographie » et les castrateurs orthodoxes, voici venir le temps de la fraîcheur caribéenne du livre neuf. Dans la lignée de « Pluie et Vent » sur Thélumé Miracle de Simone S. Bart, « Bain de Lune » transgresse

les vieux acquis et propose, dans une écriture vive et moderne, une lecture initiatique du vodou. Ne croyez pas trop la romancière qui aurait affirmé savoir tant de choses de la religion populaire en écoutant la radio. Cette beauté décrite ne peut être l’oeuvre d’un néophyte. Le prix reçu à Paris pour ce texte, où la forme est par-nassienne et osée, est une porte ouverte pour une religion dont on veut comprendre aujourd’hui la fête éblouie et ses créatures psy-chopompes. Avec « Bain de Lune » nos anthropologues ont, comme on dit, « du pain sur la planche ».

BAIN DE LUNE / YANICK LAHENS

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Roro Nelson a encore frappé Par Walcam

Si le président Michel Martelly a fait parler de lui pendant la campagne électorale en agres-sant verbalement une femme

lors d’un meeting à Miragoâne, c’est

au tour de Ronald (Roro) Nelson qui a frappé la promotrice de spectacles Hudline Gérome.La présidente de la compagnie de production de spectacles Dream

Promo, Hudline Gérome, se trouve en conflit larvée avec le proté-gé du président Michel Martelly depuis quelques mois, en raison d’une affaire de terrain situé à Laboule, section communale de Pétion-Ville.

Tout s’est passé samedi soir (1er août), pour le vingt-troisième anni-versaire du groupe T-Vice, à Mou-lin-sur-mer, côte des Arcadins, sur la route nationale numéro 1.

Hudline Gérome et Roro Nelson, membres de la même chapelle politique, selon des sources ano-nymes, se disputent un terrain que la promotrice a hérité de son père. L’affaire a été discutée devant les tribunaux responsables des conflits terriens en Haïti.

Après une vive discussion entre les deux propriétaires du terrain ( ?) en question, Roro, énervé d’après des témoins oculaires, aurait frappé Hudline au cou. Et c’est le président Martelly, qui

n’était pas loin de la dispute, qui serait intervenu pour mettre fin à ce triste spectacle.

Appelée au téléphone, Hudline, qui a répondu avec le sourire, a déclaré qu’elle ne fera pas de com-mentaires sur l’incident.Ce n’est pas la première fois que Roro Nelson s’adonne à un tel spec-tacle, en public, sur des femmes en Haïti et même à l’étranger.À la fin de l’année 2011, le sieur Ronald (Roro) Nelson avait été condamné à un an de liberté sur-veillée pour violences sur une femme, selon ce qu’avait rapporté à l’époque Radio Kiskeya sur son site.En mai 2012, lors d’une alterca-tion avec Judith Jean, ingénieure au ministère des Travaux publics, Transports et Communications, Roro Nelson avait giflé la dame en question pendant qu’elle regag-nait son bureau. C’est la troisième victime féminine de Roro depuis la prise du pouvoir par l’équipe « Tèt kale. »

Roro Nelson.

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HAÏTI CYCLISME / COMPÉTITION

OMNISPORT / CAMP D’ÉTÉ

Joseph Jean Willy remporte la « Traversée du désert » ! par Kenson Désir

Centre sportif Dadadou, l'auberge de la formation des jeunes !par Kenson Désir

Afin de déterminer les six meilleurs cyclistes qui devront prendre part au championnat du monde

de cyclisme en septembre prochain en terre américaine, la Fédération haïtienne de cyclisme amateur (Fhaca) a organisé la « traversée du désert » (le dimanche 2 août 2015) avec la participation des douze meilleurs cyclistes haïtiens. De Bon-Repos à Sainte-Philomène qui se trouve à l’entrée de la ville du Cap-Haïtien, les présélectionnés avaient la difficile mission de parcourir (sans pause) 220 km.

Les douze cyclistes ont démarré la compétition à huit heures du matin. Certains ont abandonné le parcours pour diverses raisons, mais cinq d’entre-deux se sont livrés à une bataille acharnée entre la ville des Gonaïves et celle du Cap-Haïtien. Au moment où la fatigue a commencé à se faire sentir, Joseph Jean Willy a trouvé les ressources physiques nécessaires pour devancer ses concourants. Il a été le premier à franchir la ligne d’arrivée à 4 h 17, devançant Jhonson Augutin arrivé à 4 h 26 et Jacky Fénélus 4 h 28. Le top cinq des vainqueurs est complété par Chélin Cadet

(4 h 29) et Herby Charles (4 h 31).

Par ce nouveau trophée, Joseph Jean Willy s’affirme comme le plus compétitif des cyclistes haïtiens, puisqu’il a été déjà sacré champion lors du « Grand Prix de la présidence » organisé par la Fhaca, dans la ville des Cayes, en juin dernier. Après son succès, le natif de Léogâne a modestement commenté ses exploits. Son expérience et sa préparation sont

la clé de sa nouvelle réussite. « Je suis habitué à parcourir de longues distances. Je me rappelle avoir déjà fait cette distance sur vélo lors du carnaval national du Cap en 2013. Cette expérience m’a permis d’améliorer mon chrono dans la compétition. Selon la distance, je l’aborde avec une technique différente. Il faut savoir quand et comment accélérer pour économiser vos énergies. Malgré mon expérience, je travaille chaque

jour pour être plus performant à chaque compétition. Ma première place est le fruit de toute une série de préparations continues », a exclamé Joseph Jean Willy.

Le vainqueur de la « Traversée du désert » en a profité pour témoigner sa reconnaissance vis-à-vis de tous ceux qui ont contribué à ses succès. Il a réaffirmé sa volonté de briller au plus haut niveau. « Je remercie tous les Capois pour cet accueil qu’ils m’ont réservé et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont contribué à ma réussite. Je vais rapidement me mettre à l’entraînement pour préparer la prochaine course et me trouver en meilleure condition physique aux prochaines compétitions internationales », a prédit le cycliste de l’Aigle Rouge.

À rappeler que les six meilleurs cyclistes issus de la « Traversée du désert » auront à représenter le pays au championnat du monde qui se déroulera du 20 au 27 sep-tembre 2015 en Virginie, aux États-Unis. Toutefois, la Fhaca envisage de laisser le pays les 17 et 18 septembre afin de per-mettre aux cyclistes haïtiens de s’acclimater.

Du 27 juillet au 28 août 2015, les enfants de Delmas et des zones périphériques ont rendez-vous dans l’unique

complexe sportif de l’État de la commune de Delmas pour mieux profiter des vacances d’été. Cette année, les responsables du centre ont apporté une autre touche à cet évènement. Selon les explications de Gilbert Charléus, directeur du centre Sportif Dadadou, le camp d’été 2015, par ses objectifs, se veut l’une des plus importantes activités de jeunes du pays durant la période estivale.

« Le camp d’été est organisé à l’intention de tous les enfants. Cette année, nous accueillons pendant six semaines plus de quatre cents enfants, de 8 heures du matin à midi. Il est réalisé dans l’objectif de gérer sainement le temps libre des enfants pendant les vacances, les initier à la pra-tique du sport et à des activités socio-éducatives. Mais surtout

pour développer chez eux le sens du jugement équitable et le cour-age d’affronter l’adversité. Nous posons les premières pierres de la formation des citoyens de demain. C’est d’ailleurs, l’un des plus grands rassemblements de jeunes réalisés durant les vacances », a expliqué le directeur du centre.

De concert avec les autorités du MJSAC, les responsables du centre ont élaboré un pro-gramme diversifié doté de plus-ieurs éléments incontournables dans la formation de base des enfants. « Tenant compte de la capacité infrastructurelle du centre, nous avons fait le choix de plusieurs types d’activités. Le football, le basketball, le volley-ball, l’athlétisme, le handball, le tennis sont les différentes disci-plines sportives enseignées aux participants. Initiation est faite également au niveau de l’art-flo-ral, macramé, danse, théâtre et

le savoir vivre des jeunes. Pour chaque discipline, il y a deux moniteurs, deux animateurs pour les activités socio-culturelles et des agents d’ordre. Au total, plus d’une cinquantaine de personnes sont mobilisées pour la réalisation de cette activité », a-t-il précisé, tout en rappelant que les enfants ont donné une contribution de cinquante gourdes pour leur par-ticipation au camp pendant cinq semaines.

Le centre sportif Dadadou en pleine rénovation

Parallèlement au camp d’été, des travaux de rénovation sont observés dans plusieurs com-partiments du centre. C’est pour augmenter la capacité du centre à accueillir plus de spor-tifs et le doter de matériel pou-vant contribuer au développe-ment physique et intellectuel des jeunes, a avancé le directeur.

« Entre-temps, nous entreprenons des travaux de réhabilitation dans plusieurs zones du centre. Nous aurons une salle de musculation, une autre pouvant accueillir plus de quatre cents personnes : « salle des jeunes », deux terrains de bas-ketball, tennis, volleyball, une piste d’athlétisme, et un terrain de football rénové avec plus de 1200 places assises. La fin de ces travaux est prévue pour la fin de cette année. Pour assurer la dura-bilité, des cartes d’accès seront délivrées à tous ceux qui veulent aller au centre », a prévenu Gil-bert Charléus.

Inauguré le 30 septembre 1980, le centre sportif Dadadou de Delmas 3 est un espace d’entrainement et de récréation, créé par l’État pour les jeunes et les écoles. Au fil des années, par manque d’infrastructures sportives, d’autres secteurs ont commencé à utiliser ce complexe sportif.

L’expérimenté cycliste de 39 ans Joseph Jean Willy a remporté haut la main la compétition dénommée la « Traversée du désert » organisée par la Fédération haïtienne de cyclisme amateur (Fhaca), le dimanche 2 août 2015. Après avoir été couronné lors du « Grand prix de la présidence » en juin dernier, le cycliste de l’Aigle Rouge a atteint la ligne d’arrivée à neuf minutes d’avance sur son dauphin Jhonson Augutin.

Sous le haut patronage du ministère de la Jeunesse des Sports et de l’Action civique (MJSAC), le centre sportif Dadadou a lancé le lundi 27 juillet son traditionnel camp d’été avec la participation de plus de quatre cents enfants venant de la zone métropolitaine.

Joseph Jean Willy, le nouveau roi du cycliste haïtien. / Photo : Ruben Chéry

Prévu pour le dimanche 2 août dernier, la 2e édition de l’Interrégional dénommé « Coupe de la présidence »

a été reportée au mercredi 5 août 2015. Quarante-six villes prendront part à cette deuxième édition. Lors de la première phase, quarante villes disputeront les 5 et 7 août les phases préliminaires. Les vainqueurs seront qualifiés pour le second tour qui se jouera en match aller-retour. Les dix équipes restantes disputeront les 8es de finale en compagnie des six équipes championnes des éditions précédentes de l’Interrégional à savoir Saint-Marc (trois titres), Gonaïves (deux titres), Léogâne (deux titres), Jérémie, Arcahaie, Mirebalais (un titre). Les gagnants des 8es de finale joueront les quarts de finale au stade Sylvio Cator. La finale est prévue pour le 2 septembre prochain toujours au stade Sylvio Cator.

Les rencontres de la première journée

Ce mercredi, l’Anse-à-Veau

rencontrera la Petite-Rivière de Nippes. La sélection de Belladère sera opposée à Lascahobas.

L’équipe de Borel aura sur sa route la sélection de Verettes. Les équipes de Cange et de Hinche s’affronteront. La sélection carrefouroise aura fort à faire face à son homologue port-au-princienne. À rappeler qu’en 1985, la Sélection carrefouroise avait battu celle de Port-au-Prince par quatre buts à zéro. L’histoire va-t-elle se reproduire ?

Les fans du Sud-Est seront gâtés par le duel mettant aux prises Cayes- Jacmel face à Jacmel. La Côte sud attendra les Cayes. La sélection de Cité-Soleil rendra visite à son homologue de la Croix-des-Missions. La sélection de Delmas aura le privilège d’accueillir la sélection de Pétion-Ville. Les hommes de Desdunes recevront leurs voisins de Dessalines. L’équipe de Petit-Goâve se rendra à Fond-des-Nègres pour se colleter

avec l’équipe locale. Le duel des Palmes opposera Grand-Goâve à Miragoâne. L’équipe de Côtes-de-Fer fera le déplacement pour rencontrer l’Azile. Les sélections de l’Estère et de Gros-Morne se mesureront entre elles. L’équipe de Mare-Rouge jouera face à Port-de-Paix. La Gonâve fera le voyage pour rencontrer l’équipe de Montrouis.

Les équipes de Ouanaminthe et du Cap-Haitien disputeront le derby du grand Nord. Il faut préciser que l’équipe du Cap-Haitien est composée de joueurs du Fica et de l’ASC. Pour une fois, ces deux équipes vont oublier leur rivalité afin d’apporter pour la première fois à leur ville une coupe interrégionale qui sera à sa 12e édition.

La rencontre entre Petite-Rivière de l’Artibonite et Liancourt sera interdite au cardiaque. D’ores et déjà, ces deux équipes doivent faire preuve de solidarité. Dans

le passé, les équipes de ces deux zones ont l’habitude de se battre entre eux.

Plus d’un espère que cette mauvaise image ne se reproduira pas. La sélection de Saint-Louis du Sud rencontrera son homologue d’Aquin et la sélection de Saint-Louis du Nord sera opposée à celle de Jean-Rabel. Les matches retour se joueront le 7 août prochain.

Il faut signaler que des frais de transports ont été alloués aux délégués des sélections pour faciliter leur déplacement. Alors que la somme d’un million de gourdes de primes est disponible pour les quatre meilleures équipes de la compétition.

À rappeler que l’année dernière, c’est la ville de Saint-Marc qui a été sacrée pour la 3e fois de la compétition grâce à sa victoire aux dépens de Léogâne (1-0). L’unique but a été inscrit par Gabriel Michel.

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SPORT

La sélection de Saint-Marc qui avait remporté la dernière édition. / Photo Yonel Louis

FOOTBALL / INTERRÉGIONAL

La Coupe de la présidence débute ce mercredi ! par Gérald Bordes

La première phase de l’Interrégional (Coupe de la présidence) qui devait démarrer le dimanche 2 août 2015 a été reportée au mercredi 5 alors que les matches retour se joueront le vendredi 7 août.

Jean-Kévin Augustin est ce jeune joueur extrêmement talentueux au fort potentiel évoluant dans un grand club européen.

Car oui, le PSG est un grand club européen. De fait, ses jeunes talents se retrouvent depuis plusieurs années irrémédiablement confrontés à une concurrence bien supérieure à ce qu’ils pourraient trouver ailleurs ce qui retarde logiquement leur éclosion. Après Hervin Ongenda et Jean-Christophe Bahebeck, héros d’un été avant de retomber dans l’anonymat ou de décevoir, le jeune Augustin est encore l’une des pousses du centre de formation parisien à avoir fait parler de lui.

Passé par toutes les équipes de France chez les jeunes, le natif

de Paris a connu sa première apparition dans le groupe professionnel en début de saison dernière. Ce n’est pourtant qu’au mois d’Avril dernier qu’il a foulé la pelouse sous le maillot de l’équipe première en Coupe de France face à Saint-Etienne, quelques semaines après avoir signé son premier contrat professionnel. Il en avait d’ailleurs profité pour offrir une passe décisive à Zlatan Ibrahimovic.

C’est en Youth League que Jean-Kévin s’est surtout illustré marquant à quatre reprises et délivrant une passe décisive en cinq matchs. Elu meilleur espoir du centre de formation parisien par ses coéquipiers, il faisait

logiquement partie du groupe de Laurent Blanc pour les matchs de préparation de ce début de saison.Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui qui est sous contrat jusqu’en 2018 a su faire preuve de ses qualités. Auteur d’un premier doublé contre le Wiener Sportklub, Augustin a récidivé quelques jours plus tard pendant l’International Champions Cup en marquant un but contre le Benfica. Le show du jeune parisien aurait pu s’arrêter là, seulement, lors de la probante victoire des joueurs de Laurent Blanc face à la Fiorentina, ce dernier a trouvé le chemin des filets à deux reprises portant son nombre de buts à cinq en trois matchs. Plus qu’une révélation, Jean-Kévin Augustin a été une confirmation.

Une confirmation que le centre de formation parisien regorge de talents. Remplaçant d’Edinson Cavani durant le trophée des champions, le jeune talent de la capitale a prouvé qu’il pouvait être plus qu’un simple nom sur une feuille de papier. Avec les qualités de percussion et de vitesse dont il a fait preuve, Augustin pourrait gagner en temps de jeu cette saison et prendre la place d’un Bahebeck, incapable de confirmer après sa belle préparation il y a un an. À lui de ne pas commettre les mêmes erreurs.

L’AS Monaco, quart de finaliste la saison dernière, est en position favorable pour sortir vainqueur du 3e tour

préliminaire de Ligue des champions avant le retour mardi (12h45 heure haïtienne) face au Young Boys Berne, tout comme Bâle qui reçoit le Lech Poznan mercredi. À l’aller, les deux équipes se sont imposées sur le même score de 3 buts à 1 à l’extérieur, respectivement en Suisse et en Pologne, et partiront donc largement favorites lors du retour.

En cas de qualification pour les barrages, Monaco, qui a été en juillet le principal animateur du mercato français, et le FC Bâle, risquent de retrouver une formation de gros calibre, tel Manchester United ou Valence, qui font leurs débuts dans la compétition à ce stade. Le tirage

au sort des barrages est prévu pour vendredi. En attendant, Monaco pourra profiter de son premier match officiel de la saison à domicile pour retrouver les certitudes défensives qui ont fait sa force la saison dernière. Car malgré le score, l’ASM, qui devrait notamment enregistrer le retour dans le groupe de l’international tunisien Aymen Abdennour, s’est fait de grosses frayeurs en Suisse avant de l’emporter.

L’Ajax en ballottage favorable

L’autre affiche de ce 3e tour préliminaire ne se jouera pas que sur le terrain: certes le match retour entre le Shakhtar Donetsk et Fenerbahce est bien programmé pour mercredi (1h45 heure haïtienne) à Lviv, en Ukraine.

Mais les deux clubs guetteront auparavant la décision de la commission d’éthique et de discipline de l’UEFA. L’organisateur de la Ligue des champions a en effet été saisi par le club turc, qui a protesté concernant la présence dans le groupe ukrainien pour le match aller du milieu brésilien Fred, contrôlé positif à un diurétique interdit pendant la Copa America.

Parmi les autres grands noms de ce 3e tour de Ligue des champions, le CSKA Moscou est en ballottage défavorable après avoir été poussé au match nul 2-2 sur sa pelouse face au Sparta Prague, l’Ajax Amsterdam est en ballottage favorable en terminant sur le même score l’aller contre le Rapid Vienne, et le Panathinaikos (vainqueur du FC Bruges 2-1) sont favoris pour la qualification.

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Fil Info Football

Marc Collat a-t-il quitté son poste de sélectionneur d’Haïti ?

Selon la presse locale, Marc Collat aurait quitté son poste de sélectionneur d’Haïti. Le technicien français (65 ans), en poste depuis l’an passé, n’aurait pas reçu son salaire depuis quatre mois et aurait décidé de retourner en Europe. « Ce n’est un secret pour personne, le ministre des Sports (Jimmy Albert) le sait, la Fédération (FHF) n’a pas d’argent pour payer le staff technique de la sélection nationale », a récemment indiqué le président de la FHF, Yves Jean-Bart. Sous contrat jusqu’en 2018, l’ancien coach de Clermont et Reims a pourtant convoqué un groupe élargi pour les qualifications aux JO 2016, après la Gold Cup. Mais sans nouvelles de lui depuis, la Fédération a demandé à Jean-Claude Josaphat, entraîneur local, d’assurer l’intérim.

La Super coupe des Pays-Bas pour Nicolas Isimat-Mirin

Champion en titre, le PSV Eindhoven du franco-haïtien Nicolas Isimat-Mirin, s’est offert la Super coupe des Pays-Bas ce matin en battant largement Groningen 3-0. L’homme du match, c’est le buteur Luuk De Jong qui a illuminé la rencontre d’un doublé (25e, 64e) alors qu’Adam Maher a marqué le second but de son équipe (50e). À noter que c’est le deuxième titre de Nicolas Isimat-Mirin avec le club hollandais.

Real : Pepe poussé vers la sortie

Alors que le Real Madrid devrait prochainement prolonger le contrat de son capitaine Sergio Ramos jusqu’en 2020, qu’en est-il de Pepe ? Le défenseur portugais débute la saison 2015-2016 avec le club merengue sans savoir de quoi demain sera fait. En effet, il s’agit de la dernière année de son contrat avec le club merengue. Si l’international portugais aimerait prolonger, il n’a reçu aucune offre. À 32 ans, il pourrait même être poussé vers la sortie puisque que le Real Madrid s’intéresse toujours à Nicolas Otamendi. Pour rappel, Pepe est arrivé au Real en 2007 pour un contrat de 30 millions d’euros.

NBA

Adidas: 200 M€ pour J. Harden

Libre de tout contrat sponsoring depuis cet été, James Harden pourrait rapidement voir venir des propositions. Selon ESPN, Adidas a lancé la première offensive en proposant un contrat monstrueux d’environ 200 millions de dollars sur treize ans. Il s’agit de la moitié de ce qu’avait déboursé la marque à trois bandes pour devenir l’équipementier officiel de la NBA pendant onze saisons.

FOOTBALL

LIGUE DES CHAMPIONS

Jean-Kévin Augustin, révélation de la pré-saison Source : papinade.com

Monaco et Bâle doivent finir le travail Source : fifa.com

Jean-Kévin Augustin, révélation de la pré-saison. / Photo cjsscayes.com

Il n’a pas attendu les matchs de préparation de cet été pour se faire connaître, mais à seulement 18 ans, Jean-Kévin Augustin d’origine Haïtien vient, en quelques matchs, de faire un grand pas en avant (5 buts dans les matches de pré-saison).

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