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-v ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ - Numéro 27 - Mars 2013 - ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ Journal libre et indépendant paraissant le 1 er du mois Sommaire Editorial 1 Ombres et Lumières 2 A la une: 2 Ce que je pense… 7 Devinettes 9 Franc-Parler 9 Paroles, musique et politique 11 Perdu de vue 13 Proverbes et dictons 14 Ce jour-là 15 Courriers des Lecteurs 16 L’écriture africaine au féminin 17 Diaspora 20 Réflexions 23 Point de vue 25 Encres indélébiles 25 Controverses 26 Le Pavé y’en a marre 26 SOS 27 Actualité oblige 28 Sanctuaire 30 Le débat est ouvert 31 Matière à réflexion 32 Sous l’art à palabres 33 Page des jeunes 36 L’Humeur d’OBQ 36 Humour 38 Les Indépendances africaines 39 Page de l’AECI 39 Religion 40 Santé-Conseils 41 Amanien ?... 42 Economie & Finances 43 L’interview 46 Arts et Littérature et culture 47 Le Forum du Filament 48 Libres propos 50 Livres à lire 51 Le Courrier du Golfe 52 Le cahier littéraire 54 Vérités et contrevérités 56 Fable 57 Libres propos 57 Le bêtisier 58 Regards croisés 59 A dire vrai… 60 Agenda 60 Dossier de l’Education 61 In Memoriam 62 Etat des droits 64 Mots et expressions 64 Le conte du mois 64 Tableau d’honneur 65 Mot de fin 66 Editorial « Pour mieux sauter, il faut reculer », dit l’adage populaire. C’est cet esprit qui justifie le silence de quelques mois que l’équipe du votre journal, Le Filament, a observé. Parce que D’abord, une restructuration s’imposait pour mieux servir nos lecteurs dont le nombre croissant nous oblige de faire du Filament un journal de qualité, tant du point de vue de la présentation qu’au niveau des articles qui exigent des recherches approfondies. Nous sommes dans un monde de haute concurrence ; il faut alors bien écrire avec des faits réels pour se faire entendre et surtout pour mériter le respect des lecteurs. Ensuite, notre absence ou notre silence de quelques mois se justifie par l’envie de l’équipe de vouloir savoir la place que Le Filament occupe dans le cœur des lecteurs. De ce point de vue, des enquêtes ont été conduites selon nos moyens et de différentes manières (téléphone, bouche à oreille, etc.) par notre équipe et certains de nos collaborateurs. Le constat est que Le Filament a aujourd’hui sa raison d’exister. Et ici encore, nous tirons le chapeau a vous qui prenez plaisir à lire lisez et contribuez à faire lire Le Filament. Avec votre concours, Le Filament gagne, chaque jour, de plus en plus, le cœur de beaucoup de personnes. Pour notre information et notre formation à toutes et à tous. Vos critiques, vos observations et vos suggestions ont un rôle vital dans ce que nous faisons. Prière de ne point arrêter. Enfin, une fois encore, c’est le lieu de remercier nos collaborateurs et contributeurs qui nous servent des articles de très haute qualité, bien entendu avec le regret de ne pouvoir publier tout ce que nous recevons dans un seul numéro. Et donc, nous demandons qu’ils souffrent que tel ou tel article que certains souhaiteraient voir paraître dans un tel numéro soit reporté ou ajourné. La sélection des textes à publier se fait, non seulement selon les événements et l’environnement qui prévaut à un moment donné, mais aussi et surtout selon notre ligne éditoriale. Par exemple, pour la présente parution, nous avons donné la priorité aux événements suivants : la dernière coupe d’Afrique de football en Afrique du Sud, le procès de Laurent Gbagbo à La Haye, la crise malienne et le Prix Houphouët-Boigny de la paix attribué par l’UNESCO à monsieur François Hollande. Espérant que ce numéro vous trouvera en bonne santé et que vous le ferez lire autour de vous et partout dans le monde, en le distribuant largement, en vue de faire avancer positivement les choses, en nous et autour de nous, nous vous disons à très bonne lecture et à très bientôt. Sylvain De Bogou, Directeur de la Rédaction. LE FILAMENT désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc que le FILAMENT est indispensable dans le phénomène de production de la lumière qui nous éclaire et qui sert à éclairer, à rendre les objets visibles. C’est grâce à la lumière que les ténèbres ne sont plus obscures.

Le filament 27 de mars 2013

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¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ - Numéro 27 - Mars 2013 - ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Journal libre et indépendant paraissant le 1er du mois

Sommaire Editorial 1 Ombres et Lumières 2 A la une: 2 Ce que je pense… 7 Devinettes 9 Franc-Parler 9 Paroles, musique et politique 11 Perdu de vue 13 Proverbes et dictons 14 Ce jour-là 15 Courriers des Lecteurs 16 L’écriture africaine au féminin 17 Diaspora 20 Réflexions 23 Point de vue 25 Encres indélébiles 25 Controverses 26 Le Pavé y’en a marre 26 SOS 27 Actualité oblige 28 Sanctuaire 30 Le débat est ouvert 31 Matière à réflexion 32 Sous l’art à palabres 33 Page des jeunes 36 L’Humeur d’OBQ 36 Humour 38 Les Indépendances africaines 39 Page de l’AECI 39 Religion 40 Santé-Conseils 41 Amanien ?... 42 Economie & Finances 43 L’interview 46 Arts et Littérature et culture 47 Le Forum du Filament 48 Libres propos 50 Livres à lire 51 Le Courrier du Golfe 52 Le cahier littéraire 54 Vérités et contrevérités 56 Fable 57 Libres propos 57 Le bêtisier 58 Regards croisés 59 A dire vrai… 60 Agenda 60 Dossier de l’Education 61 In Memoriam 62 Etat des droits 64 Mots et expressions 64 Le conte du mois 64 Tableau d’honneur 65

Mot de fin 66

Editoria l

« Pour mieux sauter, il faut reculer », dit l’adage populaire. C’est cet esprit qui justifie le silence de quelques mois que l’équipe du votre journal, Le Filament, a observé. Parce que

D’abord, une restructuration s’imposait pour mieux servir nos lecteurs dont le nombre croissant nous oblige de faire du Filament un journal de qualité, tant du point de vue de la présentation qu’au niveau des articles qui exigent des recherches approfondies. Nous sommes dans un monde de haute concurrence ; il faut alors bien écrire avec des faits réels pour se faire entendre et surtout pour mériter le respect des lecteurs.

Ensuite, notre absence ou notre silence de quelques mois se justifie par l’envie de l’équipe de vouloir savoir la place que Le Filament occupe dans le cœur des lecteurs. De ce point de vue, des enquêtes ont été conduites selon nos moyens et de différentes manières (téléphone, bouche à oreille, etc.) par notre équipe et certains de nos collaborateurs. Le constat est que Le Filament a aujourd’hui sa raison d’exister.

Et ici encore, nous tirons le chapeau a vous qui prenez plaisir à lire lisez et contribuez à faire lire Le Filament. Avec votre concours, Le Filament gagne, chaque jour, de plus en plus, le cœur de beaucoup de personnes. Pour notre information et notre formation à toutes et à tous. Vos critiques, vos observations et vos suggestions ont un rôle vital dans ce que nous faisons. Prière de ne point arrêter.

Enfin, une fois encore, c’est le lieu de remercier nos collaborateurs et contributeurs qui nous servent des articles de très haute qualité, bien entendu avec le regret de ne pouvoir publier tout ce que nous recevons dans un seul numéro. Et donc, nous demandons qu’ils souffrent que tel ou tel article que certains souhaiteraient voir paraître dans un tel numéro soit reporté ou ajourné. La sélection des textes à publier se fait, non seulement selon les événements et l’environnement qui prévaut à un moment donné, mais aussi et surtout selon notre ligne éditoriale. Par exemple, pour la présente parution, nous avons donné la priorité aux événements suivants : la dernière coupe d’Afrique de football en Afrique du Sud, le procès de Laurent Gbagbo à La Haye, la crise malienne et le Prix Houphouët-Boigny de la paix attribué par l’UNESCO à monsieur François Hollande.

Espérant que ce numéro vous trouvera en bonne santé et que vous le ferez lire autour de vous et partout dans le monde, en le distribuant largement, en vue de faire avancer positivement les choses, en nous et autour de nous, nous vous disons à très bonne lecture et à très bientôt.

Sylvain De Bogou, Directeur de la Rédaction.

LE FILAMENT désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc que le FILAMENT est indispensable dans le phénomène de production de la lumière qui nous éclaire et qui sert à éclairer, à rendre les objets visibles. C’est grâce à la lumière que les ténèbres ne sont plus obscures.

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 2

Ombres & LLuummiièèrreess

LLaa lluummiièèrree eesstt ddaannss nnoottrree eesspprriitt eett

ddaannss nnoottrree ccoorrppss..

J’entends avec une surprise chaque fois renouvelée les gens les plus sérieux, des médecins, des romanciers,

des psychologues, parler de cette «  nuit 

» terrible dans laquelle nous plonge la

cécité. «  Nuit  », c’est bien le mot que

tous emploient, et je ne peux que protester, car ce mot révèle un préjugé étrange.

Un préjugé ou, tout simplement, une opinion légère, car comment ne pas soupçonner, si l’on est médecin ou psychologue, le caractère fondamentalement relatif de

tous les modes de perception ?

Les faits sont très différents de ce qu’on imagine. Cesser de voir avec les yeux, ce n’est pas entrer dans un monde où cesse la lumière.

À l’instant où j’ai perdu la vue, j’ai retrouvé la lumière intacte au fond de moi. Je n’ai pas eu à me rappeler ce qu’elle était pour mes yeux, à veiller sur son souvenir : elle était là, dans mon esprit et dans mon corps. Elle y était inscrite dans sa totalité. La lumière était là, accompagnée de toutes les formes visibles, couleurs, lignes, douée de ce pouvoir qu’elle a dans le monde des yeux, celui de grandir et de décroître, de se déplacer. Je

le répète  : l’expérience qui m’était donnée n’était pas

celle d’un souvenir. Cette lumière que je continuais de voir sans mes yeux, c’était la même qu’autrefois. Mais

ma position par rapport à elle avait changé  : j’étais plus

proche de sa source.

Tout se passait comme si la lumière, au lieu d’être cet objet extérieur, cet éclairage étranger, ce phénomène naturel qui peut se produire ou ne pas se produire et sur lequel nous avons si peu de pouvoir, enveloppait désormais d’un seul mouvement, d’une seule prise, le monde extérieur et moi-même.

Privé de mes yeux, cette lumière que je voyais, je ne pouvais pas dire qu’elle venait du dehors. Je ne pouvais pas dire davantage qu’elle venait de l’intérieur de moi. Réellement, intérieur, extérieur étaient devenus des mots insuffisants. Et quand, plus tard, au cours de mes études, j’entendis parler de la différence entre les faits

objectifs et les faits subjectifs, je ne fus pas satisfait  : je

vis trop bien qu’on fondait cette différence sur une idée très fausse de la perception.

Nous voilà loin de la «  nuit  » dont parle l’opinion

commune. Dans la tête d’un aveugle, ce qu’il y a, c’est

encore la lumière. Faut-il dire dans sa tête ? Faut-il dire

dans son cœur ? 

Jacques Lusseyran, La lumière dans les ténèbres, Ed. Triades.

Né à Paris en 1924, Jacques Lusseyran, devint brutalement aveugle à l’âge de

8 ans. Il poursuivit néanmoins sa scolarité dans des écoles « normales » et

mena des études de philosophie et littérature. En 1940, Il fonda un groupe de

Résistance, et fut déporté, en 1944,

au camp de Buchenwald. Il devint

ensuite professeur de philosophie et

de littérature dans des Universités, en

France et aux USA. Il mourut en 1971

d’un accident de la route. Il est

l’auteur de plusieurs ouvrages

autobiographiques dont le plus connu

est « Et la lumière fut ».

*

La lumière dans les ténèbres

de Jacques Lusseyran

*

*

«Partage ta lumière avec les autres, si tu veux la garder brillante ». (Paul Arnaud)

*

LE FILAMENT

Fondateur et Directeur de Publication : Léandre Sahir i Directeur de la Rédaction : Sylvain de Bogou Secrétaire Général de la Rédaction : Jul ius Blawa Gueye Redacteur en Chef : Serge Grah Comité de Rédaction : Léandre Sahir i , Sylvain de Bogou, Serge Grah , Jean-René Vannier, Thomas Ohol l i Niamké. Jul ius Blawa Gueye, Djédj i Monnet, G S Jonathan, Macabre Etty. Serge -Nicolas Nzi . Nikitta Kadjoumé, Cédric Marshal l Kissy, Lettê naa Lettê, Marcel Amondji , Bérénice Wadé Nemlin, Zacharie Acafou. Contacts: lef i lament@hotmail .com 00 44 75 56 56 33 86 / 00 44 77 71 10 30 93 http://www.lefilament.info

*

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 3

La Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2013

19 janvier-10 février 2013 en Afrique du Sud

Après la Coupe du Monde 2010, l'Afrique du Sud a encore été à l'honneur. Le pays de Mandela a été chargé d'organiser la 29ème édition de la Coupe d'Afrique des Nations qui s’est déroulée du 19 janvier au 10 février 2013. Rappelons que l'Afrique du Sud, alors que, en juillet 2012, elle pointait à la 64e place du classement FIFA, a été choisie, en remplacement la Libye à qui l'organisation a été retirée, suite aux nombreuses révoltes et interventions militaires internationales qui sévissent dans ce pays..

La compétition de la CAN 2013 s’est déroulée dans les 5 enceintes qui ont toutes été utilisées lors de la dernière Coupe du Monde :

1 - Johannesburg : Soccer City 94 700 places 2 - Durban : Moses Mabhida Stadium 70 000 places 3 - Port Elizabeth : Nelson Mandela Bay Stadium 46 000 places 4 - Rustenburg : Royal Bafokeng Stadium 44 500 places 5 - Nelspruit : Mbombela Stadium 43 500 places

*

LL AA CC ÔÔ TT EE DD '' II VV OO II RR EE :: ÉÉ TT EE RR NN EE LL FF AA VV OO RR II ,, EE TT EE RR NN EE LL

PP EE RR DD AA NN TT Le grand favori de cette CAN 2013 était, une fois encore, la Côte d'Ivoire. Finaliste l'an dernier, l'équipe de Didier Drogba, entraînée par le Français Sabri Lamouchi, a tentee de s'imposer dans cette compétition qui lui échappe depuis 20 ans. Les "Eléphants" disposent d'un effectif de rêve (les frères Touré, Salomon Kalou, Gervinho) et étaient censés tenter le tout pour le tout pour offrir le trophée à leur star, Drogba, qui, à 35 ans, relève son presque dernier défi avec l'équipe

nationale avant de disputer,

éventuellement, la Coupe du monde 2014 au Brésil.

Malheureusement, les Eléphants qui étaient annoncés comme les favoris, sinon les hommes à

battre de ce tournoi, ont été battus, le dimanche 3 février, après-midi, en quarts de finale, par le Nigeria (2-1) et ont dit adieu, une nouvelle fois, à ce trophée.

Jean-René Vannier

LLee rrêêvvee

bbrriisséé ddee DDiiddiieerr

DDrrooggbbaa Didier Drogba lors du match contre le Nigeria, le 3 février 2013. (REUTERS/Mike Hutchings). La génération Drogba ne gagnera donc jamais la Coupe d'Afrique des nations.

En effet, la génération dorée ivoirienne emmenée par Didier Drogba s’est encore loupée. Elle a été éliminée en quarts de finale de la CAN 2013 par un Nigeria supérieur dimanche 3 février (1-2).

Depuis 1992, la Côte d’Ivoire court après un deuxième titre et le temps paraît s’être arrêté pour les Eléphants.

Pour le sélectionneur Sabri Lamouchi, il va falloir maintenant digérer cet échec : « On va essayer d’analyser cette défaite dans les prochains jours… On est rentré timidement dans la partie et on s’est laissé endormir un peu par le jeu des Nigérians qui méritent de gagner ce match ».

Pourtant, sur le papier, les Ivoiriens étaient nettement supérieurs.

Une nouvelle fois, la Côte d’Ivoire s’était présentée avec une pléiade de vedettes, mais cela n’a pas suffi. « On a sûrement manqué de simplicité et c’est sur un contre que l’on prend le deuxième but qui nous assomme… », explique Sabri Lamouchi. « J’avais toujours dit qu’il fallait être à 150 % contre cette équipe du Nigeria et j’assume complètement cette défaite », reconnaît-il. « On a tellement voulu bien faire, mais il y a certaines choses qui n’ont pas réussi. On n’avait qu’une chose en tête, la victoire. Aujourd’hui, on n’a pas d’excuses », déclare l'attaquant Gervinho.

« L e t a l e n t n e s u f f i t p a s »

Pendant plusieurs semaines, les Eléphants ont travaillé d’arrache-pied pour enfin remporter ce titre. De quoi nourrir beaucoup de regrets. « Ce soir, pour notre dixième match ensemble, je termine par une défaite. Cela s’est joué à peu de choses mais ce n’était pas pour nous », concède Sabri Lamouchi. « Le talent ne suffit pas », avait dit le meilleur joueur africain de l’année, Yaya Touré, en arrivant sur le sol sud-africain. Le milieu de terrain avait-il vu juste ?

Face au Nigeria, la Côte d’Ivoire a semblé très timorée et personne ne s’attendait à voir cette équipe sortir en quart de finale. Copa Barry, le portier des Eléphants qui avait sauvé à plusieurs reprises son équipe face au Togo déclare : « Il y a les éliminatoires de la Coupe de monde et il faut rester optimiste ».

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Mais, il semble difficile de croire que les Ivoiriens vont se relancer aussi facilement après cet énième échec en Coupe d’Afrique des nations. D’ailleurs, le camouflet sera encore plus dur à digérer puisque les Eléphants terminent cette campagne après avoir pris cinq buts sur les quatre matches joués. L’an dernier, ils avaient atteint la finale sans en avoir encaissé un seul. De ce fameux groupe D, annoncé comme le plus difficile, aucune des quatre équipes n’a passé les quarts de finale.

Didier Drogba en demi-teinte

A 35 ans, Didier Drogba devrait logiquement dire adieu à la Coupe d’Afrique des nations et à l’espoir de soulever un jour le trophée. L’ancien joueur de Chelsea qui avait commencé la rencontre contre la Tunisie sur le banc rate définitivement sa dernière grande compétition continentale. La génération dorée semble avoir tiré sa révérence.

Farid Achache, envoyé spécial de RFI à Rustenburg, Afrique du Sud.

* LLAA DDÉÉFFAAIITTEE DDEESS ÉÉLLÉÉPPHHAANNTTSS

Je n'ai pas l'habitude de parler de sport sur mon mur. Mais le désespoir qui étrangle mes compatriotes m'a interpellé...

Ils sont nombreux ceux qui ne vont pas me comprendre.

Pour moi nous avons perdu la CAN parce que notre pays souffre d'une partition. Elle n'est pas matérielle mais immatérielle et invisible. De Laurent Gbagbo à Allassane Ouattara, nous souffrons du même mal : Frustrations, blessures, aigreur, haine...L'âme du pays est charcutée, éraflée, fendue. Hier des Ivoiriens jubilaient quand la CI perdait...Aujourd'hui, des Ivoiriens prient pour qu'on perde....TRISTE PAYS! Je le dis: tant que les cœurs ne sont pas pacifiés, tant que la réconciliation va rester un vœu pieux...tant que l'union sacrée autour de notre pays n'est pas scellée...Nous allons perdre pas seulement au football mais pire: nous allons nous perdre

Point de cartésianisme! Je parle au cœur et à l'âme. Ceux qui peuvent comprendre me comprendront.

Macaire Etty.

*

Le football africain

vainqueur !

Je savais que cette CAN 2013 réserverait de surprises. Les étalons (Burkina Faso) ont ajouté des pages dans le livre d'histoire du football africain, tout comme le Cap-Vert qui, pour sa première participation, a tenu en échec le pays hôte (0-0), samedi, lors du match d'ouverture de la 29e Coupe d'Afrique des nations (CAN), à Johannesburg. Sans doute après la surprise zambienne de la précédente compétition. Quoiqu’il en soit, le football a été vainqueur, dans tous les cas. En avant le foot!!!

Maxime Madingou, Université Marien Ngouabi, Congo Braza).

*

Gervinho réconforté par Alassane Ouattara après la défaite de la Côte d'Ivoire en finale de la Can 2012

EETT DDEE DDEEUUXX PPOOUURR……

LLEE NNAABBAA A bloc gonflés, leur entrée ils firent Sur la verte pelouse arrosée d’une fine pluie Déjà dans les tribunes, les suiveurs leur victoire Sur les Aigles chantèrent oubliant ainsi Corneille* Dans leur ignorance qui leur donna des triomphants airs Et les gros pachydermes favoris toujours proclamés Comme leur chef Mossi à mon peuple imposé Coururent sur l’aire du jeu avec du plomb dans les pieds En faveur des aigles libérés de tout complexe, volèrent Avec leurs ailes déployées pour aller partout la balle chercher Et leur travail de fourmis bien organisées, en équipe jouant Paya le prix tant souhaité par le Mossi qui, à coups de fusils Dans la cour des grands voulut faire irruption avec Dame Coupe Qui depuis le Gabon lui avait refusé sa main, son corps et même sa joue Mais, têtu et par ses maîtres téléguidé, le Mossi crut en ses chances Et, l’aide de notre oreille depuis le cercle du Mossi, nous apprit La fuite d’une colère qui s’empara du cœur déjà malade du Mossi Qui, en un laps de temps, ses origines réelles retrouva en ces termes : Tampiran**, tampiri** désignant les pachydermes qui venaient De lui donner une claque sévère qui devant la réalité le mis Les rivières coulèrent également des yeux du Mossi, disait notre oreille Cependant, il reprit un peu d’esprit à la nouvelle de la victoire des Etalons

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Ses vrais frères qui prirent le pas sur les Écureuils tombés les armes à la main Ainsi, et de deux le rêve du Mossi qui voulut dans l’histoire de l’Eburnie Rentrer, s’acheva au pays de Mandela où le sang versé ne resta pas vain.

Sylvain De Bogou

Notes :

* Corneille : En évoquant le nom de cet auteur, je renvoie le lecteur à ce qui suit: « …Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombres des années »

** Tampiran et Tampiri : deux mots injurieux en langue mossi.

*** L’équipe de Dramane Ouattara a payé le prix du mépris qu’elle a affiché pour les autres nations. Et, cet échec, une fois encore pour nous autres est une victoire des vrais Ivoiriens sur le tortionnaire et ses collaborateurs qui voulaient utiliser la coupe d’Afrique pour se faire une bonne image.

*

CCoommmmee FFrraannççooiiss ZZaahhoouuii eenn 22001122,, SSaabbrrii

LLaammoouucchhii sseerraa--tt--iill lliimmooggéé ??

Saura-t-on, un jour, pourquoi, en vérité, François Zahoui, qui a mené la Côte d’Ivoire à la finale de la Coupe d’Afrique des nations 2012, au Gabon, a été limogé par la Fédération ivoirienne de football et été

remplacé à ce poste par Sabri Lamouchi, un Français d’origine tunisienne qui n’a auparavant jamais entraîné ni un club, ni une sélection nationale ?...

On le sait, Sabri Lamouchi est un Français d’origine tunisienne, né le 9 novembre 1971 à Lyon. Il a évolué, certes, dans de grands clubs comme l’AJ Auxerre, l’AS Monaco, Parme AC, l’Inter Milan, Genoa, l’Olympique Marseille, etc. Mais, il n’a porté les couleurs des Bleus qu’à seulement 12 reprises.

Du sort de Sabri Lamouchi

Après l’échec des Eléphants à la CAN 2013, le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Sabri Lamouchi, reste sur sa décision de ne pas démissionner de son poste : « Pour ma démission, n’y pensez même pas. Il n’est pas question que je me résigne après six mois, même si le résultat n’est pas au rendez-vous », lance Lamouchi.

Mais, si, en 2010, Vahid Halilhodzic avait été limogé pour avoir perdu le match des quarts de finale de la 27e édition de la Coupe d’Afrique face à l’Algérie et François Zahoui remercié pour, dit-on, n’avoir pas remporté la CAN 2012, le sort de Sabri Lamouchi semble, d’ores et déjà, scellé. Logiquement... Normalement… A moins de faire de « deux poids, deux mesures »…

Léandre Sahiri

*

PPEERRCCEERR LLEE MMYYSSTTÈÈRREE DDEE LL’’ÉÉLLIIMMIINNAATTIIOONN PPRRÉÉCCOOCCEE DDEESS

ÉÉLLÉÉPPHHAANNTTSS Depuis quelques jours, j’essaie de comprendre ce qui arrive aux Eléphants. Je ne suis ni un spécialiste de foot, ni un psychologue. Je me suis appuyé sur deux vidéos et le souvenir d’une rencontre avec une ancienne gloire. Mais, je pense que je commence à percer le mystère.

Evoquons d’abord le souvenir. J’ai rencontré Gadji Céli à l’ambassade de Côte d’Ivoire, il y a quelques mois et il m’a dit : « L’un des problèmes des Eléphants, actuellement, c’est que la jeune génération pense qu’elle n’a rien à apprendre des doyens que nous sommes. On a quand même remporté la coupe d’Afrique ! ».

Parlons des vidéos. J’ai regardé et re-visionné (en réalité, je n’ai suivi que très irrégulièrement les matchs de la CAN, boulot oblige) la vidéo de la dernière rencontre des Eléphants. Une image a attiré mon attention. Celle où on voit Didier Drogba faire remarquer à Yaya Touré qu’il a détourné la trajectoire de l’un de ses tirs qui se lançait vers le but. Sur la deuxième vidéo, on voit plusieurs joueurs ivoiriens assis sur un canapé, jouer au jeu de « qui est le plus beau, le plus grand danseur, le plus paresseux, le plus assidu au travail », etc. Sur cette vidéo, on lit, sur les visages de Yaya Touré et de Didier Drogba, une sorte d’inimitié conviviale. Ces deux-là ne s’apprécient pas, et ça se voit.

Au total, le problème de la sélection ivoirienne se résume, je pense, en trois lettres : ego.

Ego surdimensionné d’une part, qui fait que les jeunes joueurs surmédiatisés et riches, n’éprouvent pas le besoin de se faire entourer d’anciennes gloires, comme le font les Nigérians ou les Ghanéens.

Ego au sein de l’équipe qui met en position de rivalité Didier Drogba et Yaya Touré. La société humaine ne supporte pas deux chefs ; et, il en est d’une équipe de football comme de la vie elle-même. Drogba et Touré sont deux chefs dans un même microcosme. Normal ! Puisque ces deux-là se retrouvent presqu’annuellement, sur la liste des nominés au Ballon d’or africain. Normal aussi qu’un sentiment de déni des talents et de négation des compétences de l’un ou de l’autre, naisse. Anormal par contre, que cette rivalité qui ne se cache plus, fasse ravaler l’orgueil de plusieurs supporteurs obligés de s’autoproclamer masochistes, pour amoindrir l’effet des chocs émotionnels devenus leur lot quotidien depuis le temps de la génération Drogba.

Résultat de ce jeu qui ne fait pas rire : les deux garçons et leurs alliés au sein de l’équipe ne se donnent pas à fond (comme le font les Maliens autour de Seydou Kéita), sans doute par peur que la victoire ne profite à l’un ou à l’autre. N’ayons pas peur des mots (ce que je vais dire n’est pas nécessairement objectif), je crois que dans ce jeu de l’hypocrisie, Yaya Touré, quoique plus jeune et moins populaire que Didier Drogba, est le plus engagé. En effet, je fais le même constat que Basile Boli, à savoir que Yaya Touré n’a pas encore particulièrement brillé en sélection nationale (j’ignore comment il se comporte dans son club pour la bonne raison que je ne suis pas les championnats européens), ce qui n’est pas le cas de Drogba. Et c’est bien dommage.

Je pense, sans être un spécialiste (je le répète une fois de plus), que pour que les Eléphants remportent la coupe d’Afrique ou aillent loin dans des compétitions internationales, tout sélectionneur sérieux devrait écarter à tout le moins l’un de ses deux joueurs, sinon les deux, ce qui serait justice.

Les Gervinho, Max Gradel, Tioté Cheick et autres Wilfried Bony n’attendent que leur heure pour briller davantage. Il faut leur donner leur chance, enfin. Hic et nunc ! Il est écrit et c’est la vérité : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi… ». Il vaut mieux pour les supporteurs ivoiriens qu’il y ait un Eléphant borgne qui gagne qu’un Eléphant qui a les deux yeux et qui se fait, chaque fois, humilier par des Aigles ou par des…Chipolopolo.

André Sylver Konan.

*

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 6

NIGERIA: LA

CONSÉCRATION

DU BIG BOSS

STEPHEN KESHI

Le Dimanche 10 Février 2012 , le Nigéria a battu le Burkina Faso et remporté, pour la 3e fois de son histoire, le trophée continental.

Ce 3e sacre du Nigeria à la Coupe d'Afrique des nations est d'abord l'oeuvre du charismatique sélectionneur Stephen "Big Boss" Keshi qui a su transformer en un peu plus d'un an une équipe inexpérimentée et sans repères en une formidable machine à gagner. Le patron des Super Eagles aura été le personnage central d'une CAN-2013 en manque de stars sur le terrain. En permettant à son pays de remporter pour la 3e fois la Coupe d'Afrique, Keshi, membre de la glorieuse équipe nigériane de 1994, a rejoint dans les annales du football continental l'Egyptien Mahmoud El Gohary, jusqu'ici le seul à avoir soulevé le trophée en tant que joueur et entraîneur.

Keshi a des raisons de savourer cette victoire comme sa revanche après deux expériences mitigées avec le Togo et surtout le Mali, qui l'avait évincé, sans ménagement, après l’ élimination des Maliens au 1er tour de la CAN-2010.

En ce qui concerne le recours aux entraineurs européens et le manque de considération des entraîneurs africains sur leur propre continent, la position de Keshi est sans équivoque : « Je ne suis pas contre les entraîneurs blancs. Certains sont formidables. Mais, de grâce, qu’on nous epargne des entraîneurs médiocres qui ne peuvent pas aider les Africains… ».

Pour l’entraineur nigérian, battre la Côte d’Ivoire a été la plus grande victoire : « Le jour où on a battu la Côte d'Ivoire c'était incroyable. Battre la Côte d'Ivoire a été notre plus grande victoire. Après, pour les autres équipes c’était un acquis ».

*

LLeess nnoouuvveelllleess cchhaaîînneess ddee

ll’’eessccllaavvaaggee

Clôturés, emmurés Captifs d’une terre autrefois bénie Et qui n’a plus que sa faim à bercer Passeports, certificats d’hébergement, visas Et le reste qu’ils ne nous disent pas Sont les nouvelles chaînes de l’esclavage Relevé d’identité bancaire Adresse et origines Critères de l’apartheid moderne L’Afrique, mère rhizocarpée, nous donne le sein L’occident nourrit nos envies

Et ignore les cris de notre faim Génération africaine de la mondialisation Attirée, puis filtrée, parquée, rejetée, désolée Nous sommes les Malgré-nous du voyage.

Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique

*

QQuuee ffaaiirree ??

Lève-toi Et défends-toi Ton pays est en lambeaux Les beaux terroirs défigurés Et l'horizon vert autrefois apaisé D'épais brouillards est couvert Du calciné Du pollué Aux nuisances olfactives Aux puanteurs charnelles Lève-toi Et défends-toi C'est ton peuple qu'on brûle C'est ton frère qu'on égorge C'est ta sœur qui est violée Ce sont les nôtres massacrés Jetés dans la fosse commune Sans sépultures Sans funérailles Sans aucun rituel de deuil Lève-toi Et défends-toi Partout des visages apeurés Et perlés de larmes noires Et le rictus figé De souffrance De douleur Dans le silence Compact Maladif même Lève-toi Et défends-toi Par la terreur civilisée Par la sagesse implacable Par les postures diaphanes Par les actes revêches C'est désormais ton bon droit C'est ton seul recours C'est le chemin de ta vie De la vie de tous les BAD-Wê

Le jour se lève toujours Lettê naa Lettê

Page 7: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 7

Ce que je pense Une Chronique de Léandre Sahiri

[Cet espace ou bloc-notes me permet d'analyser et de commenter librement les sujets d’actualité, de chez nous ou d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y accueillir et à partager quelques idées avec vous].

«Beaucoup de ce que je dis peut paraître amer, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut paraître comme semer le trouble, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut être perçue comme une incitation à la haine, mais c'est la vérité. (Malcolm X).

CCeess mmeennssoonnggeess qquuii nnoouuss ééllooiiggnneenntt ddeess

rrééaalliittééss ddee llaa vviiee Le 14e sommet de la Francophonie qui a eu lieu à Kinshasa, en RDC, en octobre 2012, a été, pour le président ivoirien, M. Alassane Ouattara, une tribune idéale pour mettre en garde les opposants à son régime et s’autoproclamer « indéboulonnable ».

En effet, à Kinshasa, devant un parterre d’Ivoiriens triés sur le volet et venus l’acclamer et devant les cameras d’un panel de journalistes, le président Alassane Ouattara a déclaré, ce vendredi 12 octobre 2012 : «La Côte d’Ivoire est en paix et nous devons tous œuvrer, y compris ceux qui ont une tentative malheureuse de déstabilisation, à ce que le pays continue dans la paix. La paix, ce n’est pas pour une catégorie d’Ivoiriens, mais pour tous les Ivoiriens. A toutes les personnes, qui ont eu ces tentatives malheureuses.... je voudrais leur dire qu’ils ont des parents en Côte d’Ivoire et qu’il n’est pas possible de déboulonner ADO».

Autrement dit, M. Alassane Ouattara s’est autoproclamé « indéboulonnable ». Sans ambigüité aucune.

Cependant, force est de reconnaître que les propos du Président Ouattara ne collent pas avec les réalités de la vie. L’histoire nous instruit qu’il n’y a pas des fins plus tragiques que celles de ces chefs qui, comme Alassane Ouattara, se croyaient ou s’autoproclamaient « indéboulonnables », voire immortels et qui ont fini comme ils ont fini : carbonisé (Hitler), pendu par les pieds (Mussolini) ou le cou (Saddam Hussein), assassiné par son peuple, ou mort seul (l'Iranien Khomeini et le Nord-Coréen Kim Jong-Il)...

De ce fait, en s’autoproclamant « indéboulonnable », M. Alassane Ouattara se trompe et trompe ses supporters et partisans. En tout cas, pas nous. Parce que, nous savons tous comment nombre de chefs d’état ou de gouvernement et autres qui, bien avant lui, se disaient, eux aussi, « indéboulonnables », ont fini leur vie sur terre : ils ont été DÉBOULONNÉS, y compris leurs statues. Certains sont morts très CRUELLEMENT.

Par exemple, Slobodan Milosevic, le mollah Omar, Saddam Hussein, Kadhafi…, se disaient « indéboulonnables ». Et pourtant, ils ont été déboulonnés, respectivement à Belgrade, Kaboul, Bagdad, Tripoli… : leurs régimes ont été éliminés, certes au prix de beaucoup de douleurs, de sang et de « dommages collatéraux ».

Autres exemples, les Mobutu, Idi Amin Dada, Ceausescu, Mao Tse Toung, Bokassa, Hitler, Franco, Ben Ali qui se croyaient et se disaient « indéboulonnables » ont été eux aussi déboulonnés. Tout le monde sait comment ils ont fini leurs règnes et leurs vies ici-bas.

De même, l’autocrate soviétique, Staline, dit le « vojd » [guide], qui dirigea l’URSS d’une main d’acier de 1922 à 1953 et dont le nom est devenu le symbole du visage autoritaire du communisme, lui aussi, s’autoproclamait

« indéboulonnable ». Non seulement, il a été déboulonné ; mais en plus, il n'a pas eu une mort banale : après cinq jours d'agonie sur un canapé, Staline gisait sur le tapis, en maillot de corps et en pantalon de pyjama, noyé dans sa propre urine et dans la solitude, rançon de la terreur qu'il inspirait. Plus d’un demi-siècle après sa mort, les autorités de Gori, sa ville natale en Géorgie, ont déboulonné sa statue de six mètres de hauteur. Sans cérémonie officielle, mais en catimini, sous quelques applaudissements, dans la nuit…

« Son Excellence, le Généralissime des armées dominicaines et Docteur Rafael Leonidas Trujillo y Molina », « Honorable Président de la République dominicaine », « Bienfaiteur de la Patrie, Reconstructeur de l'indépendance financière de la République »…, tels étaient, entre autres, les titres à clamer en présence de El Chivo (le "Bouc"), l’ancien dictateur dominicain que l'on devait saluer d'un claquement de talons la main sur le cœur. Après trente ans d'un règne sans

partage qu’il croyait sans fin, il a quitté la scène politique comme il y est entré : par la violence. Il a trouvé la mort dans une embuscade préparée depuis plus d'un an par les Etats-Unis, bien décidés à refermer la parenthèse de l'exception Trujillo dans les Caraïbes. En effet, le 30 mai 1961, il a été transformé en passoire.

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 8

Ainsi donc, en s’autoproclamant « indéboulonnable », Alassane Dramane Ouattara se trompe et trompe ses supporters et partisans. Pas nous. Car, ADO lui-même sait que, en 1999, Laurent Dona Fologo, collaborateur d’Henri Konan Bédié, avait déclaré un jour : « Il n’y aura jamais de coup d’état en Cote d’Ivoire». Alassane Ouattara sait aussi que, comme pour « désavouer » Fologo, il avait déclaré : « Quand je frapperai ce pouvoir moribond, il tombera ». De fil en aiguille, Henri Konan Bédié qui se disait « éléphant

d’Afrique », donc « indéboulonnable », a été chassé du pouvoir, le 24 décembre 1999.

Ces quelques cas, parmi tant d’autres, attestent que c'est une loi de la nature à laquelle aucun dictateur, aucun tyran n'échappe, se fût-il cru ou

proclamé « indéboulonnable », voire immortel.

Ainsi va la vie. Il y a ce que l'on dit dans la bouche, et

puis, il y a la réalité de la vie.

La vie de M. Alassane Ouattara ne tient qu’à un fil. Et, il le sait. Pour tout ce qu’il nous fait de mal, nous devons couper ce fil, d’une manière ou d’une autre, par tous les moyens, à court ou moyen terme. En vue de retrouver notre dignité bafouée, arracher notre liberté confisquée, reprendre nos terres occupées.

Il nous incombe, Ivoiriennes et Ivoiriennes, de prendre notre destin en main, de restaurer la démocratie dans notre pays. Ici et maintenant.

Révoltons-nous !

Enflammons-nous !

Disons NON à Alassane Ouattara !

Refusons-lui désormais toute adhésion, toute obéissance et toute allégeance !

Mobilisons-nous !

C’est ce que je pense…

Léandre Sahiri

LLEE PPOOÈÈTTEE

Toi le poète Dans ta quête Solitaire Mais solidaire Aventureuse Amoureuse Fragile Sensible Pourtant solide

Toi le poète Dans ta tête Tous ces mots Nobles Généreux Larmoyants Ou réjouissants Toujours poignants Et émouvants Toi le poète Dans ton cœur Tant de rancœurs De valeurs De peines Et de rengaines De savoir De confiance Et d’espérance Toi le poète Tu écris la vie Fébrilement Courageusement Effrontément Avec insolence Et violence Avec hardiesse Et tendresse Toi le poète Avec juste Des lettres Tu suscites Des tableaux Des photos Des peintures Des rêves Des pensées Toi le poète Esthète Songeur Ensorceleur Guérisseur Virtuose Altruiste Toi le Maitre Des mots Que tu sois Connu, reconnu Baudelaire Voltaire Méconnu Gédéon Jamati Ou juste lu De tes amis Je me nourris De tes écrits Je m’abreuve De tes épreuves Je respire Tes émotions Je m’imprègne De ton toi Je t’aime.

Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d'Abidjan

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 9

FFFRRRAAANNNCCC--- PPPAAARRRLLLEEERRR Une rubrique du Doyen Thomas Oholli Niamké, pour nous aider à y voir clair dans les problèmes et situations que nous vivons au quotidien.

LLeess aanniimmaauuxx mmaallaaddeess ddee llaa

ppeessttee...... Un mal qui répand la terreur, mal que l’impérialisme, en

toute aise, inventa pour oppresser et exploiter les

peuples d’Afrique et les faibles du monde, c’est le

« colonialisme », puisqu’il faut l’appeler par son nom. Ce

mal, pour enrichir en un jour l’Achéron, impose aux

faibles du monde la « démocratie par les armes ». De

ce mal, les peuples d’Afrique ne meurent pas tous, mais

tous en sont frappés…

Comme le lion dans la fable, les impérialistes imposent

des sous-

préfets

africains,

prétendent

que, pour

notre salut, il

nous faut

parler

« démocratie

» et « aller aux urnes » ; ils nous indiquent que, dans le

vrai sens du mot « démocratie », c’est le vainqueur qui

doit être déclaré vaincu et, en plus, il doit être sacrifié

sur l’autel de la CPI, pour y obtenir la guérison qu’il

faut. Ils nous indiquent que, au nom de cette

démocratie, nous devons admettre, que le plus innocent

soit coupable.

L’histoire nous apprend que, en maintes circonstances,

les sous-préfets africains ont fait preuve de

dévouement : « ne nous flattons point ; voyons sans indulgence, l’état de notre conscience », se sont-ils dit,

sachant que, comme le lion dans la fable, les

impérialistes ont tenu conseil et ont dit : «Nous, impérialistes, nous demeurons les forces derrière les pouvoirs respectifs africains. Pour satisfaire nos appétits gloutons, et aussi pour la protection et la sauvegarde de nos intérêts, nous avons fait disparaitre tant de sous-préfets africains et autres dans le monde… Même, il nous est arrivé quelquefois de lâcher des bombes sur des populations innocentes… Que nous ont-ils fait? Nulle offense ! Tout simplement, nous agissons ainsi au nom de cette même démocratie...».

A ces mots, quelques sous-préfets africains, des plus

flatteurs et des plus renards, ont acclamé et proclamé

: «Vous, impérialistes, nos patrons, vous êtes trop bons rois ; vos scrupules font voir trop de délicatesse ; faire disparaitre des canailles africains, sottes espèces, tuer

des Africains avec des bombes, est-ce un péché? Non, non et non ! Vous faites aux Africains, seigneurs colons, en les tuant, beaucoup d’honneur et beaucoup de bien».

Alors que les sous-préfets africains ont applaudi, seul

l’âne a, avec courage, répliqué en ces termes : «J’ai souvenance qu’en un pré de moines passant, la faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense quelque diable me poussant, je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net. Aussi, dans mon dévouement à la restauration d’une équité face aux injustices oppressantes, j’ai tenté de freiner l’avancement impérialiste».

En entendant ces mots, on cria haro sur le baudet. On

parla d’un pelé, d’un galeux de qui émanent les pires

maux de la terre africaine. Un loup burkinabè est allé

jusqu’à se prêter volontaire, par hargne, pour déclasser

cet animal maudit et indésirable d’âne. Considéré

comme récalcitrant, digne de tous maux, l’âne fut

traduit à la CPI. Certains autres animaux, estiment qu’il

est innocent et appellent, de tous leurs vœux, un vrai

procès, notamment un jugement sans confusion, ni

équivoque, mais où la raison prévaudra, afin d’établir la

justice.

Le doyen Thomas Oholli Niamké

*

« Quand on veut répondre à un intellectuel, c’est par des arguments bien étayés qu’on procède et non par des injures, ni par des arguties de bas étage ».

Julius Blawa Gueye.

*

Devinettes

« Les énigmes et les devinettes font appel à notre

imagination, a notre créativité, a notre bon sens, a notre

capacité à résoudre des problèmes… Il s’agit de déjouer

les apparences, imaginer des solutions innovantes.

Parfois, les énigmes et les devinettes sont un bon

prétexte pour apprendre, pour délier l’esprit et l’exercer

au jeu de la symbolique ». (E. Tououi Bi Irié).

1. Connaissez-vous les surnoms des 16 équipes présentes en Afrique du Sud pour cette 29e édition de la Coupe d'Afrique des Nations, du 19 janvier au 10 février 2013.

2. Je suis un homme, je suis une femme. Je ne

suis ni un homme ni une femme. Qui-suis-je ?

Réponses à la page 52.

A vous de jouer : proposez des

devinettes

Page 10: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 10

C E C I E S T V O T R E P A G E P U B L I C I T A I R E P O U R V O S A N N O N C E S TTTAAAMMM---TTTAAAMMM,,, SSSOOOUUURRRCCCEEE DDDEEE MMMEEESSSSSSAAAGGGEEESSS SSSOOONNNOOORRREEESSS,,, TTTAAAMMM---TTTAAAMMM………

ANNONCES

Bientôt se tiendra à Londres, en Angleterre, une grande conférence internationale sur l’actualité en Côte d’Ivoire. Thème : « Information et débat sur la situation sociale et politique en Côte d’Ivoire »

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Opportunités et Offres

L’Association AFUSE Propose des cours d’initiation et de maintenance informatique (Cours en groupe ou individuel à votre domicile). Accompagnement des personnes en difficulté pour les démarches administratives et sociales. Contact : 06 26 03 26 13 / 06 27 29 59 23 Email : [email protected]

*

L’espace Anibwé

L'Espace Culturel Panafricain

Anibwé propose : librairie, Edition, manifestations culturelles tout au

long de l'année. 52 rue Greneta 75002 Paris. France

Tel/Fax: 0033(0)1 45 08 48 33 Email: [email protected]

www.anibwe.com

*

CFIA-CI (Collectif des

français d'origine ivoirienne et des Amis de la CI). Je vous

invite sur notre Site : www.cfiaci.com. Mireille Saki, Ambassadrice de Paix. Tél. : 06 63 97 33 50/06-36-20-19-62.

*

Surprise-surprise- visitez le site:

www.city2visit.com *

Bientôt un journal pour les Ivoiriens : « IVOIRE NEWS ».

Contact : 07533213654 email: [email protected]

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www.ouverture.co.uk

email:[email protected]:07

838185373 / 07595456001 /

07944505572

*

ONG IVOIRE

JEUNESSE ESPOIR

L'ONG Ivoire Jeunesse Espoir (ONG IJES)

informe tous les internautes, les jeunes

diplômés en quête d'un emploi ou d'un

stage, ses membres, que le site web de

l'ONG est maintenant disponible. Vous

êtes un chef d’entreprise, alors faites vous

enregistrer afin d’avoir accès aux

compétences que vous recherchez pour

booster votre entreprise car nous

disposons de la main d’œuvre qualifiée,

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Vous êtes un(e) jeune diplômé(e) en

quête d’un emploi ou d’un stage, entrez

dans la rubrique membre pour déposer

votre Curriculum Vitae pour les milliers de

chefs d’entreprises qui sont enregistrés

sur notre plate-forme.

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l'adresse

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Nous sommes un groupe de spécialistes. Nous mettons nos

compétences à votre disposition pour des cours et des ateliers d’écriture.

Voici nos domaines de compétences: Roman, nouvelle, théâtre, poésie,

Critique d'œuvre littéraire, d'art, et cinématographique... ; Correction de

manuscrits ; Réécriture de manuscrits, etc.

Contact : AUGUSTE GNALEHI, Journaliste, critique littéraire,

correcteur de livres, Directeur littéraire à SÉSAME ÉDITIONS

225 07 30 45 37 225 60 13 90 26 225 60 53 25 96

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Agenda des annonces

Pour la meilleure actualité sur la Côte d'Ivoire, l'Afrique et le monde, allez sur le site : www.agendadesannonces.com.

*

Appel à textes pour une collection jeunesse

Pour sa prochaine Collection Jeunesse à paraître au deuxième trimestre 2013, les éditions Vallesse lancent un appel à textes. Il s’agit de récits avec des thèmes de société éducatifs. Cet appel à textes est ouvert jusqu’au 30 novembre 2012. (Minimum : 60 pages au format word ; Maximum : 80 pages au format word). Renseignements : Serge Grah, tel : 00225 40 00 70 84

*

*

C E T T E P A G E P U B L I C I T A I R E V O U S E S T R E S E R V E E P O U R

V O S A N N O N C E S

Page 11: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 11

PPaarroolleess,, mmuussiiqquuee

eett ppoolliittiiqquuee [Nous publierons des textes en rapport avec la vie des artistes. Nous vous invitons à proposer pour cette rubrique des textes de chansons qui vous ont plu ou qui ont une certaine portée (morale, civique, politique par exemple) ou qui reflètent l’actualité. Vous pouvez les accompagner d’un commentaire. D’avance merci].

LLeess cchhaanntteeuurrss aaffrriiccaaiinnss aauu ccœœuurr

dduu ddéébbaatt ppoolliittiiqquuee

Chantres d’une jeunesse nombreuse et désœuvrée, les chanteurs possèdent, en Afrique, un pouvoir immense. Véhicules des idées qui agitent les démocraties fragiles ou les nations en guerre, ils ont, plus que les écrivains, le pouvoir d’influencer et même d’embraser les opinions.

A l’occasion du FESPAM 2001, Werrason paradait dans les rues de Kinshasa, juché sur un char et entouré d’une foule immense. Demi-dieu dans son pays natal, ce roi Ubu du ndombolo cultive un culte caricatural de la personnalité. Dans cette surenchère médiatique qui démontre le pouvoir d’influence des idoles sur une jeunesse en mal d’icônes, J.B. MPiana, son rival, n’est pas en reste. La polémique fait partie du jeu médiatique et se traduit par des

insultes et des démonstrations de force par fan-clubs interposés (ils se comptent par centaines dans la seule ville de Kinshasa).

Ainsi, un critique musical qui invitait Werrason à plus de modestie a vu sa maison dévastée par 500 jeunes armés de

barres de fer et doit aujourd’hui se déplacer avec deux gardes du corps, dans une voiture aux vitres fumées. Cet incident, qui pourrait n’être qu’anecdotique, se révèle beaucoup plus inquiétant lorsqu’on découvre que ces deux artistes se servent de leur pouvoir auprès de la jeunesse pour influencer la scène politique nationale. Comme leurs aînés (Joseph Kabasele et Tabu Ley étaient des proches de Patrice Lumumba tandis que Franco militait pour Mobutu), les artistes du ndombolo ont, en effet, pris fait et cause pour les différents partis de RDC : Werrason soutient Joseph Kabila et a même été sollicité en juin dernier pour calmer la rue lors des émeutes anti-Onu tandis que J.B. Mpiana est soutenu par le Mouvement de Libération du Congo, un ancien groupe rebelle intégré au gouvernement de transition. Las, les artistes du Congo Kinshasa ne sont pas, loin s’en faut, des artisans de la paix : malgré la présence de 2000 casques bleus, la Mission de l’Onu au Congo a renoncé à organiser, voici quelques mois, un concert de la paix qui devait réunir les artistes rivaux.

Reggae ivoirien : démocratie et unité nationale

On en est loin en Côte d’Ivoire où, hormis quelques rares cas (le doyen Amédée Pierre qui a alimenté la polémique nationaliste), les stars du reggae militent activement pour la démocratie. Dénonçant le caractère « anti-constitutionnel » de la constitution adoptée sous un régime militaire issu d’un coup d’Etat, Alpha Blondy en soulignait les dangers à l’occasion de la sortie de son album Merci, au début de l’année 2002. Et, en réponse aux dérives

« ivoiritaires » de « ceux qui se sont acharnés à me coller, à cause de mon nom, une étiquette d’appartenance », l’artiste prenait alors ponctuellement sa carte du Rassemblement des Républicains, le parti d’Alassane Ouattara, pour mieux affirmer sa défense de la liberté d’opinion : « Je suis du RDR et ce n’est pas un délit. Et ce n’est pas parce que je suis au RDR que je perds mon œil critique ». Une affirmation que confirment nombre de ses textes dont « Le feu », sur le même Merci : « Vous jouez avec le feu… vos querelles sempiternelles font la louange de la géhenne… avec vos querelles personnelles, vous nous éclaboussez de votre haine… vous vous trompez de guerre parce que vous vous trompez d’adversaire ».

S’il milite également pour la démocratie, son rival Tiken Jah Fakoly ne partage pas ses positions : « Beaucoup de partis me reprochent de ne pas les soutenir, mais Laurent Gbagbo m’a déçu, donc j’ai décidé de ne plus faire de militantisme ». Sceptique quant au pouvoir d’influence des artistes (« Fakoly n’aurait pu éviter aucun crime, aucun viol, aucune folie »), le reggaeman ivoirien, défenseur de la démocratie et du progrès, sortait en 2000 l’album Cours d’histoire, appelant à l’unité du peuple ivoirien, toutes origines confondues.

Quand les chantres de l’indépendance dénoncent les héros politiques d’hier

Nombreux sont les artistes sollicités par les partis politiques qui refusent de prendre position, soucieux de préserver leur indépendance. Une attitude qui ne fut pas celle des artistes des ex-pays marxistes, où le soutien aux partis politiques fut longtemps un devoir national. Quelques décennies plus tard, les dérives politiques ont contraint ces artistes « quasi officiels » à prendre leurs distances face aux pouvoirs qu’ils ont si ardemment défendu. Avec son titre « Shumba », qui parlait des dangers de s’aventurer dans la jungle (une allusion aux combats menés par les deux grands mouvements de guérilla du Zimbabwe, le ZANU et le ZAPU), Thomas Mapfumo hissa le chimurenga au rang de musique officielle. Ses nombreux séjours en prison avant l’indépendance du pays (survenue en 1980) firent de lui un héros national et lui valurent d’animer à Harare, en compagnie de Bob Marley, le concert de l’indépendance, qui saluait la liberté retrouvée. Vingt ans après, Corruption (1989) et Chamunorwa (1990), deux albums dénonçant les dérives du régime de Robert Mugabe, ont consacré le divorce entre les deux hommes.

Mais si Thomas Mapfumo a pris ses distances avec l’actuel président, il émet également des réserves sur Morgan Tsvangirai, leader du Movement for Democratic Change : « On ne sait jamais avec ces politiciens. On ne peut pas leur faire confiance. Morgan Tsvangirai va peut-être changer, comme Mugabe ».

Sylvie Clerfeuille Source : MFI-HEBDO

*

A lire dans notre prochaine parution : Interview historique d’Alpha Blondy

(Avec un franc-parler décapant, l’artiste parle d’Alassane Ouattara et du RDR, de feu Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, ainsi que de Mme Dominique Nouvian Folleroux Ouattara...).

Page 12: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 12

XXÉÉNNOOPPHHIILLIIEE

Etranger mon frère Etrangère ma sœur Depuis quelque temps hélas Je ne vous reconnais plus Vous étiez les bienvenus chez nous Et vous êtes toujours les bienvenus Je ne vous reconnais plus, dis-je Vous, nos hôtes si humbles et si gentils Qui naguère vinrent quérir Et non conquérir Un espace de vie Un espace de survie Je ne vous reconnais plus Vous, hommes valeureux Fiers et courageux Qui, forts de vos biceps Et de votre âpreté au labeur Nous avez aidé à forger ce pays Vos sueurs et nos larmes Vos larmes et nos sueurs Se sont mêlées et se sont unies Depuis les temps coloniaux Pour bâtir ce beau fleuron Du golfe de Guinée Que convoitent aujourd’hui Certaines puissances impérialistes Et que jalousent certains de nos voisins. Quand, Quittant vos terres arides Inondées de soleil et de chaleur Chassés par des sécheresses meurtrières Détruisant hommes et bêtes Quand, Fuyant le sable infini Du désert sahélien Mer de dunes et mère De misère et de désolation Quand Abandonnant femmes Fermes et hameaux Vous avez émigré en Basse Côte Nous vous avons accueillis En frères. Nous vous avons accordé Gîtes et logis Nous vous avons cédé

Terres et forêts Champs et fleuves Afin d’y trouver votre pitance quotidienne Afin que votre exil forcé Ne se transforme en cauchemar Et que vos parents restés au pays Jouissent des fruits de votre labeur. Nous vous avons confié la garde De nos domiciles, de nos trésors De nos femmes et de nos enfants Nous vous avons confié Nos cœurs et notre amour. Pourquoi devrons-nous Aujourd’hui Payer Si lourdement Le prix de notre hospitalité Le tribut de nos errements? Etranger mon frère, Ressaisis-toi Car le bonheur est dans la vie Le bonheur est dans la paix Et la vie est un bonheur Que l’on goûte tous les jours. Etranger mon frère, Ressaisis-toi Car ce pays nôtre, Cette terre d’EBURNIE Est un bien précieux Un diamant de mille carats Qui brille de mille feux multicolores Dans le firmament ouest africain Que nous nous ne céderons à personne Même au prix de notre sang.

Zephyr Gbizrè *

indignez-vous "Le motif de base de la résistance c'est

l'indignation" (Stéphane Hessel). Indignez-vous pour l'Afrique !

Le village de pêcheurs

Par Rhode Bath-Schéba Makoumbou, peintre.

Page 13: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 13

PPPeeerrrddduuu(((eee))) dddeee vvvuuueee ???......... RRReeetttrrrooouuuvvvooonnnsss---nnnooouuusss !!!

Cette rubrique est destinée à publier gratuitement vos annonces

pour vous aider à retrouver vos amis, vos parents, vos anciens

camarades d’école ou de lycée ou de fac, anciens collègues, anciens

tuteurs, bienfaiteurs…, qui sont, comme on dit, « perdus de vue » ou

disparus et dont vous souhaiteriez avoir des informations ou des

nouvelles toutes fraîches...

Avis :

Faites-nous parvenir des informations au sujet de

LLEEOONN--LLUUCC BBEELLIIBBII NNKKOOLLLLOO Ancien ministre camerounais, né vers 1933 et mort en

1985… D’avance merci de votre contribution.

*

Franck et Marie-Agnès Dago recherchent leur père

DDAAGGOO GGNNAAHHOOUUAA

MMEEDDAARRDD Né en 1947 à Tanolilié, sous-préfecture de Lakota qui vivrait en Grande-Bretagne. Merci de contacter « Le Filament »

pour toute information : [email protected]

*

Vous recherchez une âme sœur, vous avez perdu de vue un ami ou un parent, vous avez retrouvé un document important de quelqu’un, vous avez été victime d'un abus de confiance ou d'une escroquerie... Adressez-vous au FILAMENT pour publier votre avis de recherche, de perte ou de disparition.

*

PPEERRMMEETTTTEEZZ--MMOOII,,

MMOONNSSIIEEUURR LLEE PPRRÉÉSSIIDDEENNTT……

Permettez-moi de vous inviter, l’espace d’un instant, Laissez-moi vous emporter loin de ce présent, Oubliez le temps d’un poème, d’une trêve de velours, Les moments malfaisants oppressants et lourds. Permettez que je vous offre quelques fleurs, Un étonnant bouquet aux fabuleuses couleurs,

Un luxurieux feuillage vert autour d’un mélange De lys blancs et de généreux gerberas orange. Consentez à partager avec moi quelques mets, Des viandes, des poissons aux délicieux fumets, Du riz et des sauces relevées d’épices fraîches Puis, des fruits juteux, des mangues, des pêches. Laissez-vous aller à quelques danses et refrains, Ces musiques du pays que l’on fredonne sans fin. Je vous imagine enjoué, souriant et heureux Tellement séduisant dans une belle chemise bleue. Acceptez mes compliments, mon exaltation, Tant d’années que vous forcez mon admiration, Vous l’homme de l’histoire, l’homme de savoir Nous sommes si nombreux empreints d’espoir. C’’est ainsi que cette douce échappée s’achève, Mais, ayez foi, ce n’est assurément pas la fin du rêve, Que le Seigneur continue de veiller sur votre vie, Rendez-vous bientôt dans notre merveilleux pays.

Bérénice Wadé Nemlin, (La luciole d’Abidjan).

*

SSuurr lleess aaiilleess ddee ll’’aallbbaattrrooss

Un jour viendra et je te porterai sur les ailes de l’Albatros. On volera par-dessus les plaines et les sommets, loin de l’atroce. Et nous remonterons le temps jusqu’à ces origines. Et nous foulerons l’Eden, au milieu des licornes, comme on l’imagine. Je te porterai sur les ailes de l’albatros Et je t’emporterai loin de ce monde atroce. Je t’aimerai comme au premier jour Et jamais on ne se lassera de faire, de l’univers, le tour. Notre maison, on la bâtira sur la lune Et notre amour fera pousser autour d’elle des prunes. De notre terrasse, nous regarderons par-dessus le cercle polaire Et avec émerveillement, nous contemplerons la création du père. Rien n’est plus splendide que la vision lunaire de la voie lactée Et la beauté de cet univers ne suppose pas de cœur blessé. On vivra notre amour comme une ivresse passionnelle Et pour garder les trésors de nos cœurs, point besoin de sentinelles. Tout sera comme à l’origine Car, à souhait, nous ferons pousser çà et là nos aubergines. Et on s’aimera fortement Et on s’aimera franchement. Je te porterai sur les ailes de l’albatros Et je t’emmènerai loin de ce monde atroce.

Patrice Agbo, Extrait de « Le temps d’une rose ».

*

Page 14: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 14

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est

réservée pour vous exprimer. Librement. Pour

vous prononcer sur les sujets d’actualité.

Librement. Pour faire partager vos opinions et

vos thèses...

QQuuaanndd ddeess ppiirraatteess ssoonntt aauu ppoouuvvooiirr,,

ttoouutt llee......

Quand des pirates sont au pouvoir, tout le pays est pris en otage et ce n’est pas étonnant qu’un tanker, un gros bateau contenant 32.000 tonnes de produits pétroliers soit braqué au port d’Abidjan et sorti au nez et à la barbe des services de sécurité de l’Etat. Peut-on encore parler d’Etat ?

L’armateur Grec confirme que des pirates ont pris le contrôle de son bateau avec ses 23 membres d’équipage, l’ont sorti du port d’Abidjan et relâché en pleine mer après avoir volé un butin dont la nature n’a pas été confirmée. En rappel, depuis quelques mois se développe une piraterie d’un autre genre dans le Golfe de Guinée. Les pirates s’attaquent aux tankers pour voler le pétrole brut. Une industrie pétrolière artisanale est donc entrain de se mettre en place quelque part pour raffiner ce pétrole brut.

On a vu les forgerons traditionnels voler tous les égouts et panneaux métalliques du pays, pour en faire des marmites. Maintenant, on a affaire à des ingénieurs pétrochimistes traditionnels qui vont installer des unités de raffinage traditionnel dans les bas-fonds pour produire de l’essence traditionnelle. Sans oublier les chasseurs traditionnels qui sont devenus l’armée nationale.

Sacrés traditionnels, vous êtes forts dans le désordre… c’est aussi une tradition.

Apollos Dan Thé

*

LLaa mmeerr ttrraannqquuiillllee La mer tranquille La mer houleuse au vent calé S'en va lointaine Comme un immense tapis de nacre Bordant le ciel à I’horizon là-bas tout là-bas Un jour le jour naîtra Qui verra le jour dans I'aurore enchanteresse de ses Cuisses. Je suis l'arme avant qui fend le brouillard matinal Afin que perce le soleil. La nuit a été longue

Elle me colle encore à la paupière Brûlante comme les mille feux de I'amour La nuit a été habile Elle me reste accrochée au sein droit.

Pierre Makombo Bambote (République centrafricaine).

*

Geny Wannee

*

Par manque d’espace, nous ne pouvons pas publier tous les articles, en même temps. Nous nous en excusons.

*

Proposez des proverbes et dictons que nous publierons dans cette rubrique. Veuillez en fournir l’origine ou la source, une signification brève ou une petite illustration. D’avance merci.

1 « L'écureuil a beau être petit, il n'est pas l'esclave de l'éléphant». Explication : Ce proverbe est une sagesse et un conseil à la fois et signifie que ce n'est pas parce que on est petit (de taille, petit pays, petits revenus...) que l'on doit se soumettre au plus grand (de taille, grand pays, grands revenus) car ce qui compte c'est notre intégrité. Pourquoi le plus grand devrait dicter sa Loi ? En d’autres termes, celui qui est faible n’a pas à se soumettre au fort. Ce proverbe peut être entendu au sens propre comme au sens figuré. 2 Qui bien fera, bien trouvera. Explication : Si vous accomplissez une bonne action, vous serez sûrement récompensé. 3 Tout ce qui couvre découvre (Cervantès, Don Quichotte). Explication : L’accumulation, l’exhibition des richesses et des honneurs bien souvent dissimulent ou font ressortir l’indignité, la perfidie ou l’infamie. 4 « L’âne se croit savant parce qu'on le charge de livres ». Origine : Proverbe américain. Explication : Ne vivez pas au-dessus de vos moyens ! Les Américains emploient ce proverbe fustiger le sens du paraître. C'est-à-dire pour stigmatiser les gens qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas.

Jean-René Vannier

Page 15: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 15

CCCEEE JJJOOOUUURRR---LLLÀÀÀ……… Une rubrique pour rappeler des faits historiques marquants. Envoyez-nous vos textes.

*

LLee 2266 JJUUIINN 22001122

LLaa CCôôttee dd''IIvvooiirree eesstt ddeevveennuuee

ooffffiicciieelllleemmeenntt uunn ppaayyss ppaauuvvrree ttrrèèss

eennddeettttéé ((PPPPTTEE)) Ce jour-là, le mardi 26 juin 2012, la Côte d'Ivoire est devenue officiellement un pays pauvre très endetté, comme trente-deux autres pays dont le Burkina Faso, le Niger, le Rwanda, le Togo, le Sénégal, la Mauritanie, la RD Congo, le Benin, l'Afghanistan, etc. Comme on pouvait l'imaginer, les autorités ont salué cette nouvelle avec des mots prudemment sélectionnés. Et pour cause... Après avoir, pendant près de 12 ans, de Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara, expliqué aux Ivoiriens (travailleurs, chômeurs et autres) que la résolution de tous les problèmes sera possible avec l'obtention du PPTE, les autorités sont terrorisées à l'idée de devoir expliquer le contraire de leurs affirmations aux Ivoiriens. Comment expliquer aux fonctionnaires qu'en

leur demandant d'attendre le point d'achèvement de l'Initiative PPTE pour obtenir une réponse favorable à leurs nombreuses revendications sociales, c'était juste pour gagner du temps ? Le

ministre Diby Koffi qui a déjà raconté, sans convaincre, que «le PPTE n'est pas une valise d'argent», a essayé encore mardi de passer un autre message subliminal : «Le point d'achèvement n'est pas l'achèvement de nos difficultés. C'est une plateforme que nous devons saisir et transformer en un éléphant» («L'Expression», 27/06). Ce n'est donc plus un « éléphant » à partager. Le représentant résident du FMI, M. Wayne Camard, a été plus clair : « Il n'y aura pas de ressources nouvelles découlant du PPTE. Il n'y aura donc pas d'argent à distribuer, encore moins à partager». Quel assassin de joie, ce Wayne Camard ! Ce n'est pas ce que les autorités ivoiriennes ont dit aux Ivoiriens. Celles-ci n'ont jamais parlé de réduction de la dette, elles ont toujours parlé de son annulation. D'ailleurs la RTI, dans son journal télévisé du mardi 26 juin, a parlé, à plusieurs reprises, d' «annulation de la dette de la Côte d'Ivoire». Les autorités ivoiriennes n'ont jamais expliqué aux Ivoiriens que l'atteinte du point d'achèvement correspond juste en la réduction de juste 24 % de la dette qui s'élève à un peu plus de 6500 milliards FCFA (lire le communiqué à la page 8). Les autorités ivoiriennes ont simplement dit que la dette sera annulée et que tous les problèmes seront résolus avec l'argent ainsi gagné, soit 2000 milliards FCFA...

Assalé TIEMOKO. Source: « L'Eléphant déchainé », 30/07/2012).

Quel est l’impact du PPTE sur l’économie de la Côte d’Ivoire ?

« Sur les 54 nations d'Afrique, il y a 33 pays qui ont atteint le PPTE... Et, il y a, au total, dans le monde, 39 pays qui sont dans ce programme depuis 1999 et qui n'ont encore pas émergé... Alors questions : Quel est l’impact de ce point d’achèvement sur l’économie de la Côte d’Ivoire ? Que peuvent attendre les populations ivoiriennes du PPTE et à quoi ne doivent-elles pas s’attendre? Est-ce que Alassane Dramane Ouattara sait ce qu'il fait? »... (Docteur Sylla Mamadou, Président de la CEI-France).

*

Ci-dessous, M. Mamadou Koulibaly, l’économiste ivoirien, Président d’Audace Institut Afrique, et du parti Lider, répond pour nous à ces interrogations :

« Les populations doivent espérer et veiller aux résultats. Cependant, rien ne changera du jour au lendemain. La pluie de milliards ne viendra pas et de nombreuses difficultés sont en vue. L’augmentation du prix de l’électricité pour les entreprises va encore se traduire par des augmentations du coût de la vie. Le panier de la ménagère risque devenir de plus en plus vide, malheureusement. Il reste à s’attendre, comme nous le disions auparavant, à ce que les bailleurs de fonds et la société civile veillent, scrupuleusement, à l’application des programmes et des mesures de transparence imposés par le programme PPTE…». (Source : journal L’Inter).

* « La vocation d’un Chef d’Etat - nègre surtout- ne devrait-il pas être de s’atteler à faire du pays à lui confié, non un PPTE, mais un PRPE (Pays riche et peu endetté) ? ». Tiburce Koffi.

*

Dans notre prochaine parution :

La mort d'Ernest Boka racontée par

Samba Diarra

Sur ordre du Président Félix Houphouët-Boigny, tant de précautions ont été prises pour l’enterrement d’Ernest Boka. Pourquoi ? Dans quelles conditions est décédé Ernest Boka ? Pourquoi ?... Samba Diarra a répondu à ces interrogations préoccupantes dans son livre « Les faux complots d'Houphouët-Boigny ». Ce sera notre prochain document (n° 2), à lire dans notre prochaine parution.

*

Page 16: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 16

CCCOOOUUURRRRRRIIIEEERRRSSS

DDDEEESSS LLLEEECCCTTTEEEUUURRRSSS

Nous recevons beaucoup de courriers. Nous vous en remercions. Continuez à nous écrire.

@

Comment tu vas-tu, Léandre ? Je me suis rendu compte de la sortie de ton journal que lors du dernier numéro qui était très intéressant, autant que les autres... Je viens surtout te féliciter sincèrement pour ce travail bien fait où l'on voit le mélange d'une œuvre purement littéraire sagement satirique accompagnée d'une vision journalistique qui finit par bousculer un univers politique désavoué , par ses acteurs... Merci pour ce travail. Toutes mes amitiés à toute l'équipe de la rédaction et surtout à Julius. (Joachim Gbayoro).

@

Surtout merci pour tout. Je promets d'y publier bientôt. (B. Tanoh).

@

Je reçois assez régulièrement votre publication. Il est tout à fait normal que vous demandiez à chacun d'y participer en y envoyant des articles. Mais, quelles sont les conditions ? Les articles rédigés étant des œuvres de l'esprit, les productions sont-elles rémunérées et à combien? Confraternellement. (Gervais Djidji).

Réponse : Le Filament est un journal gratuit, non lucratif, sans aucune subvention. Les contributions ne sont pas rémunérées. Nous vous référons à d’autres journaux de chez nous et d’ailleurs auxquels vous pourrez, comme de juste, vendre et même bien vendre vos « œuvres de l’esprit ». Bonne chance. (NDLR)

@

Bonsoir Léandre. Le journal est très bien. Mais, le problème, c’est qu’il y a trop de pages sur internet. Comment lire ? Comment imprimer ? C’est cela qui est dommage ! Bien à toi. Sofiane.

@

TRÈS GRAND MERCI. Que de progrès et d'améliorations! DIEU veille. FÉLICITATIONS. (Clément Ahimon).

@

Vraiment, merci à votre journal LE FILAMENT de veiller fièrement à ce qu’il ne soit proféré aucun propos nauséabond ou haineux ! Bravo et merci de m’accorder l’anonymat.

@

Grand merci et encouragement. (Laurent Guiewa).

@

C'est le deuxième numéro que je reçois! Le journal m'a l'air riche (je n'ai pas encore eu le temps de le lire intégralement) et il est très bien conçu! Félicitations et bon courage! (Jean claude Koua Brou).

@

Bravo et merci !!! (Barthelemy Lago).

@

Je suis un lecteur assidu de votre journal… Pendant plusieurs années j'ai plutôt été de ceux qui prenaient leur distance envers Laurent Gbagbo. Cela vient en partie de mes activités militantes dans le domaine de l'économie solidaire et des droits de l'homme où mes principaux correspondants étaient en fait plutôt du côté de la rébellion. Cela vient aussi d'une présentation médiatique assez fine, mais acquise à Ouattara. Je n'ai réalisé mon erreur que lors de la dernière élection présidentielle, notamment lorsque les mensonges médiatique sont devenus tellement gros qu'il fallait vraiment être naïf pour y croire. J'ai des amis qui, ayant des responsabilités dans des partis de gauche, ont encore t du mal à comprendre. Le soir de l'élection présidentielle française j'ai rencontré une journaliste qui était persuadée que la majorité de la diaspora ivoirienne était pour Ouattara. Tout cela pour vous dire qu'un certain nombre de gens font la même erreur vis à vis de la RDC dont la situation est infiniment plus complexe que ce que certains opposants en France et surtout les médias expriment. Trois indices importants méritent que l'on observe la situation en profondeur : L'intérêt des multinationales minières qui ont intérêt à affaiblir le pouvoir central en place quel qu'il soit, le choix de l'Afrique du sud dans le sens contraire

et enfin la place centrale de l'APARECO de Nganda, ancien chef de la police politique de Mobutu dans la formation du discours en cours actuellement dans la diaspora et dans la propension de cette dernière à appeler à la violence contre tout ce qui peut apparaitre comme contraire au dogme. Cordialement. (Jean-Paul Vanhoove)

@

Merci et recevez mes meilleures salutations. (Simplice Ongui)

@

Mes pensées vont vers le gouverneur Philippe-Henri Dakoury-Tabley, ce matin. Lui qui n'a pas de parti politique, ni club de soutien et dont l’acte aura été d'un courage inqualifiable. Il a défié la pression de la France pour donner son accord à ce que la BCEAO collabore avec le régime du président Gbagbo, ce qui a permis les prouesses financières des ministres tels que Katinan. S'il n'y avait pas eu Dakoury, il n'y aurait pas eu Katinan, si je peux résumer ainsi. Gouverneur, le peuple de Côte d'Ivoire ne t'a pas oublié, le temps viendra où un hommage mérité te sera rendu et ton nom sera inscrit en lettres d'or au panthéon de notre histoire. Tiens bon, que Dieu veille sur toi. (Apollos Dan Thé).

@

Bonjour. Félicitations pour le travail. Vous avez nos encouragements. (Karamoko Lancina).

@

Chers amis, je vous prie de lire cette mine d'information. Bon week-end. (Jean de dieu Agneau).

@

J’ai reçu la 26ème parution de votre journal libre et indépendant « LE FILAMENT ». Je l’ai lu, c’est bien je l’ai envoyé à mes amis. Merci et du courage. (Kouamé Marcelin Ourega).

@

Chers amis, je recherche des informations et des livres concernant l'histoire ivoirienne. Je voudrais un contact aux éditions anciennement AMI, NEI actuelle. D’avance merci beaucoup de votre aide. (Io Guédé).

*

Page 17: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 17

ATTENTION !

Des individus mal intentionnés sont en

train de diffuser dans les emails et sur

Facebook des films à caractère

pornographiques à notre insu. Nous ne

nous en apercevons pas, mais nos

correspondants les reçoivent comme si

nous étions à l'origine de la publication,

et parfois même avec un petit

commentaire.

Si vous voyez une chose de ce genre sur

mon profil ou dans votre boite de

réception, avisez la personne supposée

être l’expéditeur, surtout ne cherchez pas

à l'ouvrir car c'est un VIRUS.

Copiez et faites passer, ce message.

Scannez maintenant vos ordinateurs si

vous avez des anti-virus!

*

OOORRR

Toutes les femmes valent de l'or

On les épouse pour leurs éclats

Mais si de votre feuillage dru

Vous leur cachez le soleil

Elles ternissent, palissent

Faites-leur du soleil

Juste un peu

Et elles

Seront

Cet

Or

Chafr Bronzor

LLL’’’ééécccrrriiitttuuurrreee

aaafffrrriiicccaaaiiinnneee

AAAuuu fffééémmmiiinnniiinnn Dans cette rubrique, nous présentons les femmes écrivaines, en particulier d’Afrique, pour montrer que, contrairement à ce qu’on a tendance à faire croire, nombre de femmes africaines écrivent, s’adonnent aux Belles Lettres et nous gratifient de belles pages à lire.

Angèle Bassolé Ouédraogo est titulaire d’un Doctorat ès Lettres (Université d'Ottawa) et d’un Diplôme de Journalisme (Université de Montréal), Enseignante-chercheur, journaliste, elle nous fait ici découvrir (ou redécouvrir) les pionnières de la littérature africaine, spécifiquement dans le domaine poétique. Après la sénégalaise Annette M'Baye d'Erneville, Véronique Tadjo, Bernadette Sanou Dao, elle nous présente, ce mois-ci, un autre ivoirienne, Tanella Boni.

*

TTaanneellllaa BBoonnii ::

«« LLaabbyyrriinntthhee »» eett

«« GGrraaiinnss ddee ssaabbllee »» oouu

llee lloonngg ppaarrccoouurrss ddee llaa

qquuêêttee iiddeennttiittaaiirree (Suite : 2e partie)

La quête identitaire s'apparente à un labyrinthe en ce sens qu'elle est d'abord introspection, puis recherche continuelle et perpétuelle de soi. La prise de conscience des femmes de leur absence de la scène de l'écriture et leur décision d'y apparaître

s'opèrent ainsi à partir d'un questionnement, celui de leur identité individuelle, puis sociale dans leurs sociétés respectives.

Tanella Boni est celle qui a le plus

investi ce domaine du questionnement

de soi, avec Labyrinthe qui évoque le

douloureux parcours initiatique mêlé

de tristesse, de solitude et de

souffrance et Grains de sable qui fait

penser aux traces de pas laissés sur le

sable…

La quête identitaire s'apparente à un

labyrinthe en ce sens qu'elle est

d'abord introspection, puis recherche

continuelle et perpétuelle de soi. La

prise de conscience des femmes de

leur absence de la scène de l'écriture

et leur décision d'y apparaître

s'opèrent ainsi à partir d'un

questionnement, celui de leur identité

individuelle, puis sociale dans leurs

sociétés respectives.

Les femmes peuvent-elles faire partie

de la grande histoire? Comment de la

marginalité, pourraient-elles accéder

au centre du cercle où tout se décide?

Telles sont les questions qui surgissent

au cours du processus complexe de la

quête de l'identité. Le long parcours du

questionnement mené par les femmes

demeure flou ; les points de départ et

d'arrivée constituent toujours de

grandes inconnues. L'issue est

incertaine, le mémorable et

l'immémorial s'entremêlent. Leur

quête remonte assez loin déjà :

Elle ne sait plus S’il était l'île au milieu de L’Atlantique Elle ne sait plus Quand elle a habité en ce lieu Préoccupé Elle oui elle C'était une lettre de l'alphabet qui Se cherche Depuis l'Egypte ancienne Elle ne sait plus si elle c'était Le papyrus Cette plante d'eau qui malgré tout Adore le soleil L Une écriture à angle droit… (Grains de sable, p. 14)

Page 18: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 18

Le jeu de mots entre le pronom

personnel féminin (Elle) et la lettre de

l'alphabet (L) lui donne une occurrence

multiple dans ce dernier extrait.

L'insistance marquée (elle oui elle)

précise l'identité de celle dont il s'agit

(une lettre de l’alphabet) qui a cela de

particulier qu'elle se cherche depuis

longtemps, tout comme la femme; le

début de la quête remonte très loin

dans le temps (l'Egypte ancienne),

symbole de toute une civilisation; celle

des pharaons bien sûr, mais aussi des

reines glorieuses comme Nefertiti. Le

souvenir se brouille. Qui est-elle en fin

de compte? Une lettre? Un papyrus?

Cette lettre de l'alphabet qui se

cherche depuis l'Egypte ancienne

ressemble beaucoup à la femme dont

la quête s'écrit aussi sur une feuille

large comme l'espace qu'elle arpente.

Les hommes ayant leur Histoire, les

femmes se créent aussi leur Planète.

Entre ces deux

espaces, se

dresse une

distance telle

que seule la

sérénité d'une

identité

retrouvée pourra

combler; voilà

pourquoi leur quête se révèle si vitale.

Elles ont besoin de se retrouver, de se

définir par rapport à elles-mêmes, de

savoir enfin qui elles sont avant de

pouvoir fournir cette énergie capable

de réunir ces deux mondes opposés.

Pour cela, il leur faut déterminer le

centre autour duquel elles vont

orienter leur vie :

Recherche d'un sens Un centre Une absence Le vide est là Le plein aussi Jauni Pétri vieilli Traces du temps sans temps Mondes indéfinis Surgis D'un chaos initial Ô femmes! (Labyrinthe, p. 28)

Toute l'essence de leur quête gravite autour de la recherche d'un sens, à la fois signification et voie pour les guider vers le centre, vide de leur absence.

L'expérience de l'aliénation est douloureuse et traumatisante. Ne pas avoir d'identité, c'est comme ne pas exister moralement, juridiquement, socialement. Le silence et l'oubli qui noient les femmes ravivent leur profonde douleur de ne pas se sentir exister sinon par procuration :

Sans nom es-tu Depuis l'aube des temps du monde Sans voix Voie Moi Eve ou n'importe quoi Non - homme Au nom d'un homme Qui te prête son nom de Dieu Tentation du jardin d'Eden Serpent maudit! Côte d'homme ou n'importe quoi Sans nom Vautour! Langue de vipère Chèvre - émissaire Tu traînes ta misère Heureuse sois- tu Du fond de ton malheur O non - homme!... (Labyrinthe, p. 39)…

(A suivre).

Angèle Bassolé Ouédraogo, In « D'Orphée à Prométhée: la poésie

africaine au féminin »

Tanella Boni, Labyrinthe, Ed.

Akpagnon, Lomé, 1984.

Tanella Boni, Grains de sable, Ed. Le

bruit des autres, Limoges,1993.

*

Suite à lire dans notre prochaine parution. 3e partie :

Une quête multiple). *

DDDiiittteeesss---mmmoooiii PPPooouuurrrqqquuuoooiii ??? cccooommmmmmeeennnttt ???………

Dans cette rubrique, retrouvez chaque mois, une question suivie de réponse, avec G S Jonathan. Il s’agit d’expliquer le pourquoi et le comment des choses de la vie. Parce que « Heureux qui peut savoir l’origine des choses de la vie » (Virgile).

*

SSoonnnneett ppoouurr

ll’’aammoouurr !!

Pour toi qui attends l ’éveil du dormeur du val ; Pour toi qui mets des «. » sur les « i » de ton

mal.

Un désert qu'on encercle... Quadrature du cercle ? Seule elle, mande et peut, La femme au foulard bleu! Et son coq, sur le front, Re-donne la leçon; Dis et redis encore : Seule l'union rend fort ! E c o u t e ! mon AMI : Ton beau pagne est d'ici, Mais il se c o û t là-bas ! Le village est ainsi Tout seul et sans AMI Sois sûr que tu perdras !

H e r m a n n H o k o u

*

Lecteurs, lectrices, Quels sont les livres qui vous ont le plus marqué (e) dans votre vie ou que vous jugez être les meilleurs ?

Envoyez vos réponses et commentaires à Macaire

Etty

[email protected]

*

Page 19: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 19

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre.

Elle vous est réservée pour

vous exprimer. Librement. Pour

vous prononcer sur les sujets

d’actualité. Librement. Pour

faire partager vos opinions et

vos thèses...

LLeettttrree oouuvveerrttee àà

DDooggbboo BBlléé

Cher frère,

Juste ce courrier pour t'exprimer ma gratitude et t'exprimer ma fierté d'être Ivoirienne et panafricaniste.

Je suis une grande admiratrice des hommes politiques qui ont marqué le continent africain à cause de leur caractère, leur détermination, leur courage et leur persévérance. Je veux citer: Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Robert Mugabe, Nelson Mandela, Gbagbo Laurent, Sékou Touré… et aujourd'hui, toi, le soldat Bruno Dogbo Blé qui vient de rejoindre la liste de nos vaillants combattants.

J'ai été toujours fière d'être une Ivoirienne. Mais, depuis plus d'un an, je marche la tête baissée. Car, beaucoup d'entre nous avons abdiqué par crainte de représailles ou de mort. Quant a toi, soldat Dogbo Blé, tu es resté égal à toi-même, malgré les menaces qui planaient sur toi et sur ta famille.

Par cette audience, nous avons découvert, en toi, un vrai combattant, intelligent, courageux, digne et fier d'avoir assumé ses responsabilités jusqu'au bout.

Cher frère,

Tu viens de donner une véritable leçon de commandement à Mangou et à Kassaraté qui, eux ont préféré un poste d'ambassadeur à la protection de la nation Ivoirienne. Certes, on peut comparer Dogbo Blé à d'autres dignes fils de la Côte d'ivoire: Ernest Boka, Victor Biaka Boda, Marie Koré, etc.

Je te dois du respect. Car, tu as rehaussé l'image de l'homme noir et lavé partiellement l'affront fait aux Ivoiriens qui sont aujourd'hui obligés de se soumettre ou de s'exiler dans la sous-région.

Cher frère,

A travers cet acte que tu viens de poser, l'espoir peut renaître en nous pour continuer le combat, car le peuple a toujours besoin d'un guide et d'un message fort. Tu es courageux et sans aucun complexe face à la manipulation de l'homme blanc qui a mis en place ce procès honteux et raciste.

Maintenant, je suis convaincue qu'il existe encore des hommes et des femmes incorruptibles dans nos sociétés africaines.

Malgré tes conditions de détention inhumaines, tu es resté droit dans tes bottes, comme un vrai soldat.

Cher frère,

Par ma voix, beaucoup d'Ivoiriens te disent : merci.

Nous te disons mille fois bravo, courageux soldat ! L'Afrique piétine parce qu'elle manque d'hommes courageux et incorruptibles comme toi.

Lynda Baroan

*

VIE EN SOCIÉTÉ

Une rubrique sous la direction d’Alain Tanoh Kablan pour aborder tous les

problèmes de société.

*

J’AIME MON PAYS

J'aime mon pays, Pas pour tout ce qu'il a fait pour moi Mais, pour tout ce que j'aimerais faire pour lui. J'aime mon pays Sans y être né, C'est pourtant lui qui m'a fait naître à moi même. J'aime mon pays, Non pas pour son passé, Mais, pour son avenir, Celui que je voudrais lui construire Avec mes frères et sœurs Pour leurs enfants et les miens. J'aime mon pays, Quand tout ce qui s'y passe me fait souffrir, Quand tout ce qui s'y passe me fait trembler, Parce qu'il m'a appris les petites choses de la vie qui font sourire et remercier Dieu, Parce qu'il m'a montré la vérité, celle qui consiste à aimer pour l'autre ce qu'on voudrait pour soi, Parce que sans l'autre, qui suis-je, qui se souviendra de moi ? J'aime mon pays, Parce que ceux que j'aime sont ensevelis dans sa terre où mon vœu le plus cher est de les y rejoindre. J'aime mon pays, Parce que je ne l'ai pas choisi, Parce qu'il ne m'a pas choisie, Mais parce que Dieu m'a choisie pour faire partie de ceux qui disent : « Nous sommes Mauritaniens ».

Cimper Nayra (Poème écrit à l’’occasion du 52e

anniversaire de l’indépendance mauritanienne)

Page 20: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 20

diaspora Une rubrique pour parler de la

vie et des activités sociales, cultutrelles et politiques des

Africains de la Diaspora

*

« Élevons-nous au-dessus des contingences immédiates et comportons-nous en êtres pensants et intelligents ».

(Felix Houphouet-Boigny)

*

Mougins (Nice)

Devant le domicile du

président Alassane

Ouattara, à Mougins, dans

le sud de la France, Abel

Naki dépose une gerbe de

fleurs, en mémoire des

victimes en Côte d'Ivoire.

*

TToouuss cceeuuxx qquuii ssoonntt aauu

ppaayyss eett eenn eexxiill

ccoommpptteenntt éénnoorrmméémmeenntt

ssuurr nnoouuss,, IIvvooiirriieennss ddee llaa

DDiiaassppoorraa

Au pays, les gens vont très mal; les gens sont tristes. Après bientôt deux ans d'un pouvoir installé dans le sang, les

traumatismes restent vifs. En même temps, ce pouvoir qui sème la terreur, a lui-même peur. Nous observons que tous ceux qui sont au pays et autres personnes et/ou populations (inquiétées) parties en exil, comptent énormément sur les Ivoiriens de la Diaspora et amis de la Côte d'Ivoire. Car nous (Diaspora) pouvons exprimer nos idées librement, même si ce n'est pas toujours dans la quiétude. Car, nous (Diaspora) pouvons mener des actions pour alerter l’opinion publique sur la situation invivable au pays. Rappelons que les Diasporas ont souvent beaucoup fait dans l'émergence de leurs pays respectifs. Nous aussi avons, à notre niveau, fait des choses. Mais, en faisant le bilan de nos actions, on constate que nous n'avons pas encore atteint notre objectif : celui de la libération du président - et incidemment de tous les autres prisonniers détenus de façon arbitraire - et la restauration de l'Etat de droit dans notre pays.

Claude Koudou

IIttaalliiee

LLaa rrééccoonncciilliiaattiioonn eenn

CCôôttee dd’’IIvvooiirree ::

QQuu’’eenn ppeennsseenntt lleess

IIvvooiirriieennss ddee llaa

ddiiaassppoorraa eenn IIttaalliiee ??

Depuis l’arrivée au pouvoir

d’Alassane Ouattara au pouvoir, la priorité semble

être accordée à la

réconciliation, afin que les

Ivoiriens puissent se pardonner et revivre

ensemble. Avec la mise sur pied d’une commission

nationale de vérité et

réconciliation (CDVR) dirigée par l’ex premier

ministre et ancien gouverneur de la BCEAO

(banque centrale de l’Afrique de l’ouest) Charles

Konan Banny. C’est un processus qui est en

marche. Qu’attendent de ce

processus de réconciliation les Ivoiriens de la diaspora

en Italie ?

Mme FOFANA née KONE AMINATA (Conseiller chargé de

la diaspora à l’ambassade de Côte d’Ivoire à ROME) : Je

souhaite que les Ivoiriens

puissent se retrouver et vivre ensemble. Il faut que nous

retrouvions notre Côte d’Ivoire d’autrefois, pays de paix et

d’amour. Aujourd’hui, ce que nous vivons est déplorable. Il

faut que les ivoiriens s’unissent pour permettre au président

Alassane Ouattara de travailler

et favoriser aussi l’arrivée des investisseurs étrangers. Ici, en

Italie, nous avons commencé à réunir les Ivoiriens sous

l’initiative de Madame l’Ambassadeur Janine

Tagliante-Saracino, pour leur parler de réconciliation. Nous

avons déjà effectué des

réunions à l’intérieur du pays. Nous sommes déjà allés à

Turin et à Napoli et nous comptons poursuivre nos

rencontres pour que les Ivoiriens de la diaspora

puissent se pardonner et revivre ensemble.

Melle SOUMAHORO SEMAH (Artiste chanteuse) : Moi je

souhaite l’unité nationale des Ivoiriens, main dans la main

pour que la paix revienne dans le pays. Je crois qu’il faut se

pardonner et avancer pour le progrès de notre pays.

M. GOURO IBO THEODORE (président de l’association des

Ivoiriens résidents à ROME et de la région de

LAZIO) : C’est seulement

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 21

ensemble que nous pouvons réussir à redresser la situation

malheureuse de notre pays… Moi, je souhaite que nous

créions des cadres de

rencontres, pour discuter et dialoguer dans la paix et dans

la sérénité. C’est vrai que tout le monde ne peut pas être

d’accord sur certains principes, mais il faut garder l’espoir et

une sérénité pour l’avenir de notre pays, même si le notre

est déjà brouillé. En réalité, je

crois que la commission de vérité et réconciliation que

dirige M. Charles Konan Banny a besoin de renforcement et de

moyens pour atteindre son objectif et réussir cette noble

mission, parce que, jusqu’aujourd’hui, nous n’en

avons pas encore vu les effets.

M. CISSE SEYDOU

(Représentant permanent adjoint de la Côte d’Ivoire

auprès de la FAO, du PAM et du FIDA à ROME) : Je souhaite

que les Ivoiriens s’arrêtent un moment pour réfléchir sur

l’avenir de notre pays. La Côte

d’Ivoire a besoin de se reconstruire, et c’est un devoir

pour chaque Ivoirien de faire en sorte que nos populations se

réconcilient.

Mme LOPKO CALIXTINE (Conseiller chargé des affaires

consulaires à l’ambassade de

Côte d’Ivoire à ROME) : La réconciliation, pour moi, est

très importante entre tous les fils de la Côte d’Ivoire. Chaque

Ivoirien doit prendre à cœur cette affaire qui nous concerne

tous. C’est vrai que chacun a perdu un être cher de près ou

de loin, mais il faut qu’on se

ressaisisse pour que les Ivoiriens, dans leur ensemble,

puissent s’entendre...

M. BLI ANTOINE (Agent administratif à l’ambassade de

CI à ROME) : Je crois que nous devons regarder l’avenir. Tout

ce qui s’est passé rentre dans

l’histoire de notre pays. Pour que les Ivoiriens se réconcilient

il faut regarder plutôt l’avenir, et non le passé. Aujourd’hui

tous les fils de la Côte d’Ivoire

ont vu ce qui s’est passé. Il faut que nous nous serrions la

main pour aller vers l’avenir. Si la colonisation en Afrique est

finie, si les deux guerres

mondiales ont pris fin ce n’est pas une querelle entre frères et

sœurs qui ne peut pas finir. La réconciliation entre nous est

donc possible… (A suivre)

RENE KOUAME (Italie) Source: Diasporas-News

*

AAnngglleetteerrrree

CCDDVVRR--UUKK :: QQUUEELL

IIMMPPAACCTT SSUURR LLAA

RRÉÉCCOONNCCIILLIIAATTIIOONN EENN

CCÔÔTTEE DD’’IIVVOOIIRREE ??

Le ridicule ne tue vraiment pas.

Pour preuve, nous vous donnons

l’exemple de la CDVR-UK dirigée

par M. Loué Roger.

D’abord, du point de vue de la

sélection des membres de l’équipe

de M. Loué.

En général, lorsqu’on triche, on

prend soin d’éviter le ridicule. Pour

ce faire, on demande à celui ou à

ceux qui ont déjà fait ce genre

d’exercice. Au Royaume-Uni, nous

avons appris que l’équipe de M.

Loué a été formée par des

personnes qui auraient organisé

des réconciliations, notamment

l’Irlande du nord, l’Afrique du Sud,

etc. Pourquoi ne pas demander les

services des Sud-Africains ou

encore des Rwandais qui ont bien

réussi leurs réconciliations ? Que

peut-on espérer des apprentis ou

des valets, lorsque la tête elle-

même est aussi vide qu’un désert

sans oasis ? Nous leur concédons

le fait qu’ils aient été formés par les

« grands d’Europe » spécialisés

dans les réconciliations et les

règlements des conflits. Mais, de

façon individuelle, que

représentent les membres de cette

équipe sur la scène politique

britannique ?

La plus grande potière ne peut

jamais fabriquer un canari avec du

sable ; il lui faut de l’argile, n’est-

ce pas ?

Les membres de cette équipe de

UK-CDVR ont sans doute été

formés par des savants, ont des

diplomes. Mais,

ont-ils du charisme

pour rassembler les

Ivoiriens ?

Autrement dit,

sont-ils des

rassembleurs ? Etc.

Le triste constat

qui s’impose est

que rien de tout ce

qui vient d’être

souligné manque

cruellement à cette équipe qui en

réalité, a pour but principal le «Je

mange, donc je suis ». Certains

membres de la CDVR-UK ne

cachent même pas leur haine

contre ceux qu’ils désignent

désormais par « vos

refondateurs ». Pour eux, les

refondateurs les « ont ignorés

lorsqu’ils étaient au trône, alors

qu’ils auraient fait des exploits

énormes » pour que le FPI et ses

alliés arrivent au pouvoir. Ils

oublient ou ignorent simplement ce

que disait J.F.Kennedy le 20 janvier

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 22

1961: «Ne demande pas ce que

ton pays peut faire pour toi, mais

demande-toi ce que tu peux faire

pour ton pays ». Nous ne disons

pas que le citoyen n’a pas le droit

de se plaindre ou de demander une

amélioration de ses conditions

sociales. Mais, nous disons qu’on

se ridiculise lorsque la plainte se

transforme en une mendicité

promotionnelle et devient la base

de changement de camp de façon

scandaleuse qui pue la traîtrise.

La CDVR-UK peut-elle avoir un

impact sur ce qui se passe sur le

terrain en Côte d’Ivoire ?

Partant du premier constat, nous

nous demandons comment la

CDVR-UK entend influencer ce qui

se passe sur le terrain en Cote

d’Ivoire ? Nous parlons toujours de

l’importance et de l’influence

visibles des diasporas israélite,

libanaise, chinoise, indienne et

autres dans leurs pays respectifs.

Mais, en réalité peut-on penser ou

même rêver de comparer, ces gens-

là qui défendent leurs terres et

leurs patries, vaille que vaille, aiux

membres du groupe de M. Loué,

qui sont préoccupés par des

prébendes nauséabondes, qui ont

leurs propres âmes aux diables ?...

En fait, que peuvent-ils faire et dire

de plus à Alassane Dramane

Ouattara que les Ivoiriens sur place

en Côte d’Ivoire n’ont pas encore

dit, pour que la vie aille mieux pour

l’Eburnie ? Le rêve est permis,

mais les membres de l’équipe de

M. Roger Loué doivent retenir que

leur association avec Banny et

Alassane Dramane Ouattara les

suivra partout, sans répit et sans

pardon. Ils mangent, dansent,

rient, voyagent, s’amusent et

dorment avec les bourreaux des

Ivoiriens. Alors, qu’ils n’oublient

pas que l’histoire est un juge qui ne

pardonne point facilement. Et, si la

table tourne demain, à qui crieront-

ils pour un secours ?

Enfin, il y a lieu de souligner que la

CDVR-UK nous avait conviés à son

diner de fin d’année ci-dessus

mentionné, nous avons refusé d’y

être parce que rien ne nous dit qu’il

y a une volonté réelle de la part de

Banny et d’Alassane Ouattara

d’instaurer la paix en Côte d’Ivoire.

Sylvain de Bogou

*

Dans son traité politique

« Que faire ? », écrit et

publié en février 1902,

Lénine (Vladimir Ilitch

Oulianov), homme politique

russe, fondateur de l'Union

soviétique, fait observer que

« la conscience politique de classe ne peut être apportée à un individu opprimé que de l’extérieur ». Cette

assertion souligne et confirme

le rôle prépondérant de la

diaspora. En effet, pour

Lénine, les gens de la

diaspora, c'est-à-dire les

citoyens vivant à l’étranger,

ont toujours été le pivot ou

le levier des révolutions et

des changements opérés dans

leurs pays d’origine. Qu’en

est-il de la diaspora

africaine ?

Exprimez-vous.

*

BBiieennttôôtt,, LLaa ffiinn

dd''uunn hhoommmmee !!

Bientôt, son nom s'effacera définitivement De ma mémoire De la mémoire des miens. De la mémoire de notre bien chère côte d’Ivoire. Bientôt, les âmes de nos innocents 3.000 morts retrouveront la paix Dans leur éternel repos. Bientôt, la blessure de nos trois dernières décennies se cicatrisera. Dans l'honneur et dans la dignité. Parce que sa sentence sera une sentence d’adieu. Vous verrez !

Tiemassa Malick Fofana

*

LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee Chaque mois, nous proposons

dans cette rubrique des

histoires vraies et inspirantes

que vous saurez apprécier, des

conseils simples et justes que

chacun de nous devrait

s'approprier dans sa vie.

*

Michelle Tanon-lora

*

Page 23: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 23

RRR EEE FFF LLL EEE XXX III OOO NNN SSS P a r J o s e p h M a r a t

«« AAddoo--ssoolluuttiioonnss »»,,

ddiiss--nnoouuss :: ooùù ssoonntt

lleess ssoolluuttiioonnss ?? « Si vous dites des mensonges suffisamment gros et que vous persistez à les répéter, les gens finissent par les croire vrais ».

Cette réflexion est de Goebbels, un ancien ministre allemand de la propagande. Je me demande aujourd’hui si une bonne partie des Ivoiriens n’a pas été victime de l’une des plus grandes méprises de toute l’histoire de la Côte d’Ivoire.

A l’épreuve du temps, il faut plaindre aujourd’hui Félix Houphouët Boigny. Il a été le premier à avoir pris toute la propagande autour d’Alassane Ouattara pour argent comptant. Lui, un simple médecin-agriculteur a fait connaître à la Côte d’Ivoire ce qu’on a appelé « le miracle ivoirien ». Quand, au soir de ses limites, on lui a miroité le CV d’un « économiste international », soi-disant rompu aux arcanes des finances internationales, le vieux s’est mis à rêver à un second miracle, avant de se retirer et a fait d’Alassane Ouattara, son premier ministre.

Mais, en lieu et place d’une relance économique, Alassane Ouattara a servi aux Ivoiriens une politique économique d’austérité qui a consacré leur descente aux enfers, avec l’avènement de la dévaluation.

Rentré dans l’opposition par la force des choses, Alassane Ouattara continuera d’être l’objet d’une grosse méprise. Alors que, à cause de ses dehors d’homme civilisé, les Ivoiriens espéraient qu’il mènerait une opposition constructive, l’homme s’est accoquiné avec la plus sauvage des rébellions de notre jeune histoire.

Après avoir magnétisé toute l’attention des forces vives du pays sur sa personne et paralysé le fonctionnement normal des institutions ivoiriennes, durant toute une décennie, le voilà enfin au

pouvoir, porté par un slogan qui en dit long sur ce qu’on devrait en réalité attendre de lui : « ADO solutions » : des solutions pour remonter du gouffre.

C’est donc à juste titre qu’une bonne frange de la population a cru en Alassane Ouattara qui leur disait durant sa campagne et je cite :

« Je suis un docteur, je guérirai cet éléphant. J’ai des solutions. Je suis banquier, économiste, j’ai un carnet d’adresses. Je ferai tomber des pluies de milliards en coupure de Dollars. Je construirai 5 universités en 5 ans. Je bâtirai 5 CHU en 5 ans. Je donnerai un emploi à chaque habitant majeur de ce pays qui en a besoin. J’enrayerai la corruption, Je tuerai le tribalisme, J’effacerai le favoritisme, Je gommerai la gabegie, J’éteindrai l’ethnocentrisme… », etc.

Quel bilan pouvons-nous faire ?

Après plus d’une année au pied du mur, que reste-t-il de toutes ces promesses et de ces slogans avec lesquels Alassane Ouattara a bouché tous nos orifices, et qu’il a incrustés dans nos vies comme des réalités incontestables ?...

Une chose est aujourd’hui indéniable : les solutions se font désirer et le bilan, à mi-parcours, n’est pas reluisant.

Des pluies de milliards annoncées et des 13.000 milliards demandés au G8 de Deauville, nenni !

Des 5 universités à construire en 5 ans, nous ne voyons que du feu. Les seules universités que nous avons sont encore fermées, pour notre malheur infini.

En attendant les CHU à bâtir, on proclame la gratuité de la santé, alors que l’on vend des paracétamols dans des hôpitaux déséquipés.

Au lieu de million d’emplois promis au bout de 5 ans, le régime

d’Alassane Ouattara ne fait que multiplier le taux de chômage en Côte d’Ivoire. Il faudra à Ouattara faire le quintuple de l’effort nécessaire dans les cinq prochains mois à venir pour atteindre son objectif.

Sommes-nous plus en sécurité aujourd’hui qu’hier ? Jugez-en vous-mêmes. Ou alors, est-ce à la gabegie, au tribalisme, au favoritisme, au népotisme, à la corruption qu’il a mis fin ?... Les derniers recrutements dans l’armée, les mouvements d’affectation des gendarmes, le recrutement et les licenciements ciblés à la RTI … ne nous rassurent pas.

Alors, M. « solutions », où donc sont les solutions promises pour que prenne à jamais fin le cauchemar des ivoiriens ?

Joseph Marat Source : topblogjosephmarat

* Les propos injurieux,

d iffamatoires ,

raci stes , etc . , sont

strictement

interdits .

Nous pr ivilégions le

débat d ’ idées et

la courtois i e .

*

Madame, Monsieur,

Serais-je née si mes parents

étaient homosexuels?

Merci de partager! Et de répondre à cette interrogation.

Véronique Oupeu

Page 24: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 24

VVÉÉRRIITTÉÉ

EETT

MMEENNSSOONNGGEE

Celui de qui la conduite offre le plus À redire Il est toujours sur autrui prompt À médire. Celui de qui la conduite offre le plus À dire Il prétend se trouver seul À détenir et à dire la vérité. Et il va Jusques À manœuvrer pour nous faire abandonner La poursuite du chemin vers la vérité. Et il va Jusques À se mentir à soi-même Et à mentir aux autres. Et il va Jusques À nous induire à ne plus distinguer Le faux du vrai Le bien du mal. Et il va Jusques À mésestimer Qu’il vit Dans l’insouciance Dans l’indignité Dans le déshonneur Du respect et de l’estime à jamais perdus. Et il va Jusqu’à étaler Son dérèglement Dans des arrogances insensées Dans des jouissances grossières. Et il va Jusques À ignorer que, Comme l’huile dans l’eau La vérité finit toujours par remonter à la surface. Et il va Jusques

À négliger que Le mensonge Il peut perdurer à courir, à courir, à courir... Mais, Il a les jambes si courtes, si lourdes Que la vérité finit toujours par Le rattraper et l’exposer…

Léandre Sahiri

*

AADDIIEEUU ""EEll CCoommaannddaannttee""

CChhaavveezz

Hugo Rafael Chavez Frias, né le 28 juillet 1954 à Sabaneta, dans les llanos, au sud du Venezuela, est mort le 5 mars 2013. Militaire et homme d'État vénézuélien, il est le 52e président de la République bolivarienne du Venezuela, et a présidé aux destinées de son pays du 2 février 1999 à 2013. Atteint par un cancer, sa mort a été annoncée le 5 mars 2013 par le vice-président Nicolás Maduro. Il était auparavant le chef du parti politique du Mouvement Cinquième République depuis sa fondation en 1997 jusqu'en 2007, quand il devint le chef du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Se revendiquant du bolivarisme et d'un « socialisme du 21e siècle », il a mis en place un ensemble de réformes, désigné sous le nom de « Révolution bolivarienne », et comprenant la promulgation d'une nouvelle constitution, une politique de « démocratie participative », et la

nationalisation des industries clés.

Adieu El comandante. Repose en paix Chef... Tu auras laissé des traces dignes pour continuer la révolution face au méprisant impérialisme occidentale.

Wannee Geny

LLaa ""rréévvoolluuttiioonn

bboolliivvaarriieennnnee"" aa

pprriivviillééggiiéé llee ssoocciiaall

Il faut mettre à l'actif d'Hugo Chavez la réorientation de la rente pétrolière au profit d'une vraie politique sociale, même si celle-ci est clientéliste. Ses prédécesseurs ignoraient la misère des classes populaires, le président vénézuélien a affecté au mieux-être de celles-ci les centaines de milliards de dollars que lui ont valu le décuplement du prix du pétrole durant les années 2000.

Avec un budget consacré pour plus de 43 % à la politique sociale, il a installé partout des "missions" d'éducation ou de santé dans les barrios miséreux. Le nombre des professeurs a été multiplié par cinq sous sa présidence. Des milliers de médecins cubains soignent gratuitement dans les quartiers les plus déshérités. Les prix des produits de première nécessité ont été totalement encadrés. Le secteur public a offert massivement des emplois.

Le Venezuela affiche des indicateurs sociaux brillants. Il est le pays le moins inégalitaire d'Amérique latine. Le taux de pauvreté (moins de 2,5 dollars, soit 1,9 euro, par jour de revenu) est tombé de 49 % en 1998 à 27 % aujourd'hui. La mortalité infantile y a été divisée par deux.

*

DDDiiixxxiiittt (Dixit qui signifie : « il a dit ») est une formule tirée du latin au 7e siècle après J.-C). Selon tous les dictionnaires, ce terme provient de dixi, prétérit du verbe dico, qui aurait signifié à l’origine « montrer » ; puis, par extension, le verbe dico a été donné pour les sens de : « parler, dire, discourir, sermonner, proférer, chanter ou encore prédire… ».

≈ ≈ ≈ ≈

Page 25: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 25

PPPoooiiinnnttt dddeee vvvuuueee

* Echecs et mat

Ce gouvernement d’Alassane Ouattara est en train d'échouer dans les volets suivants : la réforme de l'armée, le désarmement et la démobilisation des ex-combattants, la restauration de la sécurité, le chantier de la réconciliation nationale et la bonne gouvernance. L'avenir du pays est en jeu et il me semble que celui-ci est plus grand et plus important que la personne du président et sa survie politique. Si, et seulement si on pouvait mettre l'intérêt de la nation devant celui du président d'un moment !

Dr Famahan SAMAKÉ Source : lebanco.net

* Faites-nous parvenir vos réflexions

et vos analyses sur tous sujets.

Exprimez votre point de vue.

*

Césaire ! Césaire !

Césaire ! Césaire ! Ils te panthéonisent Ils enchaînent ton âme Ils l’emmurent Césaire ! Césaire ! Lève-toi de tes cendres Fais-toi à nouveau verbe Torrentiel Puisses-tu pulvériser La crypte Césaire ! Césaire ! Crache-leur de nouveau à la gueule Ton sang nègre Ton sang imblanchissable Ton sang barbare Ton sang intraitable Césaire ! Césaire ! Je te vois à présent marcher Éclatant les chaînes Ton Cahier sous l'aisselle Suant comme le soleil De tes Antilles frêles D’un feu vénérien

Césaire ! Césaire ! Je vois ton âme déployer Des ailes et voler par-delà Races, siècles et continents Pour fondre à jamais Dans ton chant incandescent, Ton éternelle terre natale Mohamed Hmoudane Saint-Denis le 07/04/2011

*

EEnnffaannttss ssoollddaattss

Enfants soldats Pains des guerres dont se nourrissent les momies, les insatiables momies A qui on offre des kalachnikovs comme d'anodins jouets A qui on distribue des treillis et des rôles comme au théâtre Qui croient jouer des scènes et se veulent des héros Et que les sépulcres emportent par milliers, par souffle.

Enfants soldats Innocents qu'on fait tueurs, par ruse ou par force Qu'on endoctrine ça et là, par haine ou par vanité Qu'on terrorise et qu'on subjugue, sempiternels naïfs et faibles Qui croient défendre de nobles causes et se veulent des justiciers Et que les sépulcres emportent par milliers, par souffle.

Enfants soldats, drame de l’humanité Perdus dans le festival des balles, balles meurtrières Sans casques ni javelots, sans boucliers ni cuirasses Esclaves d’Harmaguédon, théâtre de votre tragédie Qui écrivez l’histoire avec votre sang, sang puéril Et que les sépulcres emportent par milliers, par souffle.

Jean Marck Konan, Les Larmes d’Afrique

*

EEEnnncccrrreeesss

IIInnndddoooccciiillleeesss (Une rubrique de Lettê naa Lettê,

pour dénoncer, stigmatiser les dérives inhérentes à l'action politique et contribuer à les

circonscrire, si cela est possible).

CCaauucchheemmaarrss

Je ne comprends plus rien à l'humanité. Pourquoi tant de violences? Pourquoi tant de barbaries? Pourquoi tant de cynismes ? Pourquoi tant d'égoïsmes? Pourquoi tant de haines? Je ne comprends plus rien aux valeurs de fraternité, de solidarité, d'entraide? Tout fout le camp!!! Devoir de violence? Banalisation du crime de masse???? Est ce que j'ai disjoncté? Je ne le pense pas! Le monde des humains va au chaos. Insoutenable! La civilisation s'éteint! Et nous sommes comme tétanisés à cette idée de la prochaine industrie de la mort au Tomahawk, au Scud, au Napalm, aux frappes dites chirurgicales. À l'uranium appauvri!!!!! Les mots me manquent pour dire et écrire mon dégoût. Cauchemardesque!

Le jour se lève toujours

Lettê naa Lettê

*

I n f o s Si vous avez des difficultés pour rédiger un article, n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous accompagner dans la correction, rédaction, mise en page (syntaxe, plan, insertion de photo…). Contactez-nous par email ou par téléphone. [email protected]

*

*

Page 26: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 26

EEMMBBRRAASSEEMMEENNTT

EEFFFFEERRVVEESSCCEENNTT

Danse sensuelle en cette nuit sombre

Originelles initiations à l’art corporel

Acteurs et auteurs de ce moment si

charnel

Les murs absorbent à jamais nos

ombres

Ma nudité se dévoile à toi lentement

Ton regard sur ma peau me caresse

Naît en moi cette sensation d’ivresse

Doux plaisir sur mon corps vacillant

Ta bouche s’enfuit vers mon intimité

Jouissant de cette délectable saveur

Tu t’attardes sur les monts de mon

cœur

Cet obstacle sur ta route tant prisée

Tu brûles tes doigts à cette douce

chaleur

Émanant de mon corps devenu braise

Que cette ardeur en rien ne se taise

Enflammant mon âme de bonheur

Dans ma chair subtilement tu pénètres

Sentant en moi un doux parfum de

désir

L’invitation t’est donné à découvrir

Les profondeurs interdites de mon

être

Oubliant le sommeil qui nous rattrape

Laissant nos fantasmes nous dévorer

Exprimant librement notre sexualité

Nous volons le temps qui s’échappe

L’excitation arrive déjà à son apogée

Tu ne peux plus longtemps te contenir

Ta semence brusquement va m’envahir

Un ultime soupir je suis comblée de

volupté.

Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d'Abidjan

*

CONTROVERSES Une chronique de Nikitta

Kadjoumé -----------------

Y a-t-il dictateur et dictateur ?

Beaucoup d’Ivoiriens aujourd’hui s’interrogent - à raison - sur les différences d’attitudes des pays occidentaux vis-à-vis de pays où la démocratie (au sens occidental du terme) n’existe pas : Pourquoi intervenir en Côte d’Ivoire, et pas au Cameroun, au Burkina Faso, au Gabon… ? Pourquoi en Libye et pas en Arabie Saoudite, au Yémen ou en Syrie ? Y a-t-il dictateurs et dictateurs ? Le sociologue vénézuélien Francisco Vielma a son explication que je vous fais partager :

« Certes, dans les pays pétroliers, en Afrique, il y a des dictatures, comme il y a pu en avoir dans n’importe quel lieu dans le monde. Cependant, la préférence de la « communauté internationale » pour un président ne dépend pas de son niveau de tyrannie, mais de la façon dont il traite les richesses de son pays. Si le président gère son pays en faveur des pays impériaux, il n’est pas un dictateur, il est un « ami ». Si, au contraire, le président gère les richesses de son pays dans une perspective nationaliste, c’est un dictateur, un tyran et un ennemi ».

Nikitta Kadjoume *

LLLeee PPPaaavvvééé YYY’’’eeennn aaa MMMaaarrrrrreee

[Cette rubrique présente, expose des faits

insolites, ambigus, incongrus, etc. Elle est

destinée à exprimer nos coups de gueule,

à dénoncer ce qui nous paraît anormal,

intolérable et à faire partager nos opinions. Car, même s’il n’est pas bon

d’écrire certaines choses sur le Web et

dans les journaux, parce que l’image de

notre pays ou de notre continent en prend

un coup, nous ne pouvons pas rester sans

révéler ce qui nous fait défaut ; nous ne

pouvons pas ne pas dénoncer les actes,

les faits et les situations qui nous minent,

n’est-ce pas ?]

Alerte ! Agissons contre les

épidémies de choléra qui se multiplient sur

le continent Depuis plus de 6 ans, l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont en sursis permanent : les épidémies de choléra se multiplient sur le continent, entrainant avec elles leurs millions de morts chaque année.

Meurtrière mais aussi extrêmement rapide, l’épidémie est la première cause d’intervention d’urgence chez « Action contre la Faim », au même titre que les catastrophes naturelles.

L’alarme la plus inquiétante vient cette fois-ci d’Afrique de l’Ouest : Sierra Leone, Guinée, Mali, et encore Niger : la région est confrontée selon l’OMS à l’une des plus grandes épidémies de choléra de son histoire.

Jean-René Vannier

Lorsque ce qui se passe dans nos villes et villages n’est

plus acceptable,

REAGISSONS ET AGISSONS !

Réagissons Tous et toutes,

Aux vices et aux fléaux qui ravagent

notre continent. *

Page 27: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 27

*

AAGGIISSSSOONNSS PPOOUURR SSAAUUVVEERR AAWWAA EEHHOOUURRAA

Contacts : TABITHA AWA EHOURA : (225) 57 81 82

81 et (225) 01 37 70 75. DINDE FERNAND AGBO : (225) 07 04 71

11 / Fixe: (225) 30 68 92 19.

*

MMyy KKaammppff

MMyy FFiigghhtt

MMoonn CCoommbbaatt Mesdames et Messieurs,

Je vous envoie ce message dans le but de vous inviter à soutenir mon idée selon laquelle le sida n'est pas une maladie causée par le virus et que la personne qui souffre de cette maladie peut être totalement guérie, contrairement à ce qui se dit actuellement.

Mesdames et Messieurs,

J'ai besoin de votre soutien financier et moral pour développer mon idée afin que les Africains en bénéficient. La France et Montagnier sont en train de faire un génocide du peuple noir à travers cette maladie.

Je vis actuellement dans les rues de Londres à cause du problème d'immigration.

Ne me laissez pas mourir.

Cet appel est lancé à tous les dignes fils et filles d'Afrique. Lisez le document (Observer Mariandina Prof Ssali) pour mieux comprendre ce dont je parle. Je

compte sur votre aimable compréhension et disponibilité.

« Back people have the right to live ».

Donc, nous devrons arrêter la conspiration de la France et Montagnier qui tuent les Africains à travers cette maladie.

Je suis en train d'écrire mon deuxième livre qui a pour titre « Mon Combat : Fin du SIDA » (My Fight : End of AIDS).

Si chaque Africain paie mon premier livre qui coute £15, je pense que je pourrai quitter les rues de Londres et me prendre une maison pour continuer ce combat noble pour le peuple africain.

Je compte sur votre aimable compréhension. Prenez mon combat comme le votre pour le bénéfice des prochaines générations des Africains.

Séraphin Kouassi

*

ODEWÊ

*

Conseillez Le Filament à vos parents, à vos connaissances, à

vos collègues, à vos amis…

*

Merci d’avance de nous

proposer vos textes.

*

AASSSSEEYYOONNSS--NNOOUUSS

EETT

RRÉÉFFLLÉÉCCHHIISSSSOONNSS Au lieu de compter sur les autres Asseyons-nous et utilisons nos têtes pour réfléchir Ce faisant Nous trouverons En nous-mêmes Par nous-mêmes Pour nous-mêmes Le courage de vivre un jour comme des lions Plutôt de vivre tous les jours comme des moutons. Au lieu de parcourir le monde A chercher ailleurs des solutions à nos maux Asseyons-nous et utilisons nos têtes pour réfléchir Ce faisant Nous comprendrons que Les solutions à nos maux Les solutions que nous recherchons auprès des autres Elles ne sont pas ailleurs Elles sont là, Belles et bien là Chez nous-mêmes En nous-mêmes Dans nos têtes Il suffit Pour les trouver De prendre le temps D’utiliser nos têtes pour réfléchir. Au lieu de passer notre temps A gémir, à pleurer, à prier, à cancaner Asseyons-nous et utilisons nos têtes pour réfléchir Ce faisant Nous verrons que nous avons la force Elle est en nous-mêmes Elle vit en nous-mêmes La force Pour prendre conscience de notre force Pour nous élever au-dessus des bassesses et des petitesses Pour nous rebuter et nous révolter Pour répondre de nos cœurs

Page 28: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 28

vaillants Pour nous enflammer et nous inciter à mettre un terme A nos souffrances et à nos offenses A ce régime si déraisonnable et si vicieux Qui nous abîme et nous dénude. Au lieu de courir le monde A chercher des alliés et des ralliés à notre cause Asseyons-nous et utilisons nos têtes pour réfléchir Ce faisant Nous comprendrons que Compter sur soi-même C’est le commencement de l’affranchissement Compter sur les autres C’est aussi fou et aussi déshonorant que de compter sur la lampe du voisin Pour s’éclairer dans la nuit. Au lieu de courir le monde A chercher des cœurs compatissants à notre infortune Asseyons-nous et utilisons nos têtes pour réfléchir Ce faisant Nous comprendrons que Ceux qui n’empêchent pas l’incendie et la chienlit Ils les favorisent Ils en tirent les profits et les ficelles Ils en sont complices Et les complices Comme la langue et la salive dans la bouche Ils sont malgré tout Des amis. Au lieu de perdre notre temps A courir le monde pour chercher des amis bienveillants et avenants Asseyons-nous et utilisons nos têtes pour réfléchir Ce faisant Nous engendrerons des pensées par notre pensée Parce que le courage pour ne pas céder à la peur vient par la pensée Parce que la bravoure pour ne plus craindre la mort vient par la pensée Parce que toute dignité qui rehausse l’homme est en la pensée Et la pensée est dans la tête

Et la tête Elle ne sert pas qu’à porter les cheveux et les calvities Mais aussi et surtout à Réfléchir.

Léandre Sahiri

*

M e s d a m e s , M e s s i e u r s ,

N ’ h é s i t e z p a s à n o u s f a i r e

p a r v e n i r v o s i m p r e s s i o n s ,

v o s p o i n t s d e v u e e t v o s

i d é e s , m ê m e e n v r a c . N o u s

p o u v o n s l e s r é d i g e r , e n f a i r e

l a m i s e e n p a g e e t l e s

p u b l i e r , b i e n e n t e n d u a v e c

v o t r e a c c o r d , v o t r e

s i g n a t u r e o u a n o n y m a t

g a r a n t i , d a n s l a r u b r i q u e

a p p r o p r i é e . D ’ a v a n c e m e r c i

p o u r l e p a r t a g e .

*

PPRROOCCÈÈSS DDEE LLAAUURREENNTT GGBBAAGGBBOO

AA LLAA HHAAYYEE

Le mardi 19 février, s'est ouverte à La Haye, aux Pays-Bas, l'audience de confirmation ou infirmation des charges contre M. Laurent Gbagbo, 67 ans, ancien président ivoirien.

Rappelons-le, il s’agissait, pour les juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l'accusation sont suffisamment solides pour permettre la tenue d'un procès. L’audience a pris fin le 28 février avec

l’intervention du président Laurent Gbagbo s'est adressé à la cour et aux Africains, depuis la CPI.

A La Haye, en Côte d’Ivoire, dans les grandes capitales occidentales et partout ailleurs dans le monde, cette affaire oppose d’une part anti et pro-Gbagbo et d’autre part anti et pro-Ouattara, et les pousse à s'affronter, parfois très vivement, notamment sur Facebook, à travers des meetings, des débats télévisés, etc.

La CPI a invité les deux camps à venir assister à l’événement. Si bien que des représentants de l'opposition (FPI), et du parti au pouvoir et autres ont pu assister à l'audience et/ou suivre les débats depuis la galerie publique, un compartiment du tribunal, qui est traditionnellement ouverte au public et qui fonctionne à pleine capacité.

Les audiences, adaptées en fonction de la santé de M. Gbagbo se sont déroulé les après-midis, a partir de 14H30 GMT.

Pour ce qui est de la sécurité à l'extérieur de la salle d'audience, elle a été belle et bien assurée par la police néerlandaise. Au point qu’on n’a relevé aucun incident, du moins à notre connaissance.

Rappelons-le aussi, M. Laurent Gbagbo est soupçonné d’avoir fomenté un "plan" composé notamment de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir.

Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, est soupçonné d’être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.

Il est accusé d’avoir refusé de reconnaître la « victoire électorale », le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara, certifiée par l’ONU.

Ce soi-disant refus de quitter son poste, après 10 ans au pouvoir, a plongé le pays dans une violente crise longue de quatre mois qui coûta la vie à plus de 3.000 personnes, dans le cadre d’« un plan qui, selon l’accusation, revêtait un caractère généralisé et systématique d’attaques dirigées contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques pro-Ouattara".

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 29

"Des centaines d’adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de viols en conséquence de cette politique", selon l’accusation.

M. Laurent Gbagbo avait été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse Simone, son fils Michel et ses collaborateurs dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d’Abidjan, où il a subi les feux des armées française et de l’ONU. On attend la suite.

Nous attendons vos analyses et commentaires.

Jean-René Vannier

*

Il y a quelques temps, je suis allée voir le film « Que justice soit faite » pour me divertir. Dans ce film, j’ai noté, à un moment, une phrase d'un docteur ou philosophe qui m'avait parue intéressante et qui m'avait aussi interpelée. Je m'en souviens encore et vous la propose. C’est à peu près ceci : “To achieve victory we must mass our forces at the hub of all power and movement, the enemy's center of gravity”. Ceci est traduit en français dans le film par : « pour le vaincre, il faut frapper l'ennemi en plein cœur ».

Josiane

*

Jusqu'au… bout

Première vérité de ce jour béni L'esquisse de l'éclat des lumières Oui ! Des lumières les vraies Contre les camisoles mentales Jusqu'au bout Les Ivoiriens diront les mots justes Les Africains écriront la dignité Le monde saura vraiment Et le mensonge voyou mourra

Jusqu'au bout Nous boirons aussi la lie de la vérité Nous plongerons dans les marais Nous nous battrons les mains nues Nous vaincrons les coutelas de sang Jusqu'au bout Notre Kanégnon a décrété Le chemin du mot incarné Liberté Vérité Dignité Dehors voyous États Jusqu'au bout Le nouvel hymne patriotique La Résistance victorieuse La Sagesse des Anciens rétablie Le fouet et la guillotine abolis Jusqu'au bout Nous irons au purgatoire Dans la sérénité de nos blessures De nos frustrations ethniques Et le Jugement des Lumières Le jour se lève toujours !

Lettê naa Lettê

*

BBOONNNNEE JJUUSSTTIICCEE C'est la chaude loi des hommes Du raisin ils font du vin Du charbon ils font du feu Des baisers ils font des hommes C’est la dure loi des hommes Se garder intact malgré Les guerres et la misère Malgré les dangers de mort C’est la douce loi des hommes De changer l'eau en lumière Le rêve en réalité Et les ennemis en frères Une loi vieille et nouvelle Qui va se perfectionnant Du fond du cœur de l'enfant Jusqu’à la raison suprême

Paul Eluard *

LES PLUS

COUPABLES Dans le drame qui a cours en Côte d’Ivoire, on a tôt fait d’indexer les ennemis extérieurs. Comme toujours, le danger, c’est l’autre. Et de toutes nos forces, nous tirons à boulets rouges sur le bourreau attitré, le faiseur de malheur traditionnel, l’impérialisme ! Et on incrimine presque passionnément ses multiples connexions que sont les multinationales, les mercenaires idéologiques qui, affublés du titre d’expert en ceci ou en cela, ont le rôle de justifier et de faire accepter les actions de ceux qui se croient tout permis sur la terre. Puis, la cerise sur le gâteau, on s’attaque à tous les eunuques, aux foules des vauriens que produisent nos sociétés abâtardies depuis l’invasion coloniale qui a brouillé tous les repères. Et on les accuse d’être vraiment coupables Coupables De la destruction de nombreuses vies De notre quotidien sans protection, sans vie Coupables De cette horreur aujourd’hui palpable Des villages entiers disparus Coupables De vouloir la fin de notre nation De semer la haine dans nos cœurs… Et pourtant, et pourtant, il y a plus coupables. Plus coupables que ces frères qui nous ont payé par la cruauté notre bonhommie. Plus coupables qu’eux, ce sont ceux d’entre nous qui, se retrouvant à de poste de première responsabilité, tout en cheminant avec nous, se sont laissé griser par l’appât de l’enrichissement facile et rapide ! Plus coupables qu’eux, ce sont ceux d’entre nous qui ont traité avec légèreté les affaires de notre Etat. Certains se sont retrouvés multimillionnaires, du jour au lendemain. D’autres, avec des biens immobiliers en quantité effarante. Il y en aurait qui seraient devenus milliardaires ! Plus coupables qu’eux, ce sont ceux d’entre nous qui, pendant qu’entre leurs mains, notre pays était malmené par un ennemi multiple, couraient, eux, après l’enrichissement et ne respectaient plus personne, ni rien, et se sentaient au-dessus de tout, y compris de notre Etat, dans ses fondements les plus significatifs. Comment alors attendre d’eux qu’ils défendent la patrie comme il se doit ?... Ceux-là sont les plus coupables ! En effet, Les plus coupables Ce sont Les nouveaux riches de chez nous Des multimillionnaires maudits

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 30

On les a soutenus et applaudis Et eux, ils se jouaient carrément de nous Et eux, ils ont rendu facile le crime Ces parents cupides et vénaux Qui ont avili toutes nos valeurs Qui ont posé des actions sans honneur Qui ont servi de vils canaux A nos bourreaux pour l’argent en prime Ils ont le tort encore plus fort D’avoir de nos peines fait festin Pactisant avec les plus forts Pour réduire à rien notre destin… Mais Le sort des plus coupables sera le plus terrible Et nul mot n’est assez précis pour le décrire.

BEDI HOLY

*

« Africains, Réveillons-nous

de notre long et lourd

sommeil ! » Adjé Kouakou (Producteur et

Présentateur d’émission radio)

*

Imaginez comment vivent et que font les gens qui

n’aiment pas lire ou qui ne lisent pas du tout !!!

*

... SSS aaa nnn ccc ttt uuu aaa iii rrr eee U n e c h r o n i q u e d e

M a c a i r e E t t y

LLeess ccoouurrbbeetttteess dduu

NNèèggrree

Et voici ceux qui ne se consolent point de n’être pas faits à la ressemblance de Dieu mais du diable,

Ceux qui considèrent que l’on est nègre comme commis de seconde classe : en attendant mieux et avec possibilité de monter plus haut ;

Ceux qui battent la chamade devant soi-même, ceux qui vivent dans un cul-de-basse-fosse de soi-même ;

Ceux qui se drapent de pseudomorphose fière ;

Ceux qui disent à l’Europe : « Voyez, je sais comme vous faire des courbettes, comme vous présenter mes hommages, en somme, je ne suis pas différent de vous ;

Ne faites pas attention à ma peau noire : c’est le soleil qui m’a brûlé

Voyez, je sais comme vous faire des courbettes,

Comme vous présenter mes hommages,

En somme, je ne suis pas différent de vous ;

Ne faites pas attention à ma peau noire : c’est le soleil qui m’a brûlé…

(A. Césaire).

PPaarrttiicciippeezz aauu FFoorruumm LLiittttéérraaiirree

Participez au forum littéraire, en répondant

aux questions suivantes :

1. En tant que poète (ou pas), quelle définition donnez-vous à la poésie et que représente-t-elle

pour vous?

2. On entend souvent dire que la poésie n’intéresse pas le grand public, en particulier les Africains ;

est-ce votre avis? Pourquoi ?

3. Comment expliquez-vous la réticence des éditeurs à publier de la poésie?

4. Que peut apporter la poésie aux hommes dans un continent en proie à des problèmes d'ordre existentiel?

5. Que doit-on faire pour faire aimer davantage la

poésie ?

*

BBeellllee ccoolloommbbee

Le temps épouse le doute Loin de toi Et nos routes

Prennent froid Je t’en prie Ne quitte pas Cette patrie Qui loin de tes pas Pleure Se meurt Eveille-toi

Belle colombe Fais entendre ta voix Qui baptise dans la joie Sors de ce sommeil Qui fermait nos cercueils Et ouvrait nos tombes Colombe Flue, flue sur nos rives

Dans la fièvre de nos rêves Vole, vole, ô belle colombe Dans le ciel de nos âmes Pour que se taisent Nos lacs de larmes Nos larmes de braises. Colombe

Belle colombe Sainte colombe Mets ta robe Aux dorures du ciel A la flaveur de miel Belle colombe Viens Reviens

Epouse notre Mère La Mère patrie A la fratrie Divisée Déchirée Colombe Belle colombe Sainte colombe

Des îles édéniques Du ciel tutélaire Epouse notre Mère Pour des noces uniques Et éternelles Et qu’elle revive Au couvert de tout fiel Dans l’amour De ses fils

Qui autour D’elle Se réconcilient A jamais A tout jamais

Cédric Marshall Kissy *

Page 31: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 31

LLLeee DDDééébbbaaattt eeesssttt

OOOuuuvvveeerrrttt Envoyez-nous vos propositions de

thèmes et contributions (si possible, avec illustration)

… Thème du mois :

PPoouurrqquuooii ééccrriivveezz--

vvoouuss ??

En 1919, le groupe surréaliste français a eu cette géniale et provocante idée de s’interroger sur l'acte même d'écrire.

En effet, ces illustres écrivains, tels que Eluard, Aragon, Breton entre autres, ont, à leur tour, posé la question à leurs contemporains, dans la revue « Littérature ». La question fut posée à une centaine d'écrivains, 75 ont répondu. Le succès était inespéré (la vente a atteint 10.000 exemplaires, alors que d'habitude elle ne dépassait pas 2 ou 3.000 numéros). On l'imagine, ce fut un festin pour les lecteurs, ce « répertoire de réponses, de réflexions sur l'écriture ».

Soixante-cinq ans plus tard, le journal français Libération a sorti un numéro spécial avec la même question : « Pourquoi Ecrivez-vous ? » posée à nombre d'écrivains à travers la planète. Se faisant l’écho du journal Libération, Le Filament vous pose la même question à vous tous et toutes qui, chez nous, écrivez ou publiez des textes ou des livres. Quelles sont vos motivations, vos aspirations.

Nous avons ouvert la série des réponses à cette question « Pourquoi Ecrivez-vous ? », par la réponse de l’écrivain ivoirien, Camara Nangala, professeur de mathématiques et de sciences physiques, auteur de nombreuses publications (poésie, nouvelles, romans, ainsi que

d’ouvrages pour la jeunesse. Nous poursuivons cette série avec la réponse de Sylvain de Bogou.

Tout de suite, je dirai que j’écris pour l’amour du « mot ». Ecrire est ma vie, mon existence. En l’écriture, je retrouve mon ‘Moi’ profond, la raison qui me fait avancer, espérer. L’écriture est l’essence ou le gasoil qui me fait bouger chaque jour. Sans elle, sans le ‘Mot’ que je pose sur le papier, qui suis-je ? Rien ou un simple ‘Être-là’ qui vivrait inutilement. Ecrire est mon aiguillon fondamental et existentialiste. Je pense que l’essentiel à ce niveau a été dit ; continuons pour parler d’autres raisons.

J’écris également pour crier mon indignation face à tout abus contre l’homme. C’est ainsi que je ne me tairai pas devant la tyrannie de monsieur Dramane Ouattara en Côte d’Ivoire ; devant la ‘mise au pas’ de l’Afrique par l’Occident, ses corporations et ses sbires qui lui servent de relai ; devant les assassinats des Congolais par Kabila junior ; devant les guerres livrées contre l’Afrique par Barak Obama (Lybie et ailleurs) ; devant la tricherie des tortionnaires qui jugent les noirs à La Haye. Devant le mensonge de certains hommes et femmes de science qui travaillent pour imposer la vision de l’Occident sur le reste du monde ; devant ceux qui foulent au pied ce qui forme le noyau de la société : la solidarité, la vraie amitié, la courtoisie, le respect, etc.

J’écris pour informer et former. Pour ma part, l’information et la formation sont deux concepts indissociables. C’est ce qui justifie la production de nombreux articles, à mon niveau, parlant de culture, de politique et de la place du savoir et de la connaissance. Je ne saurai mentionner tous mes écrits ici. Cependant, il suffirait de chercher sur dans les colonnes de ‘Le Filament’, ‘Afriqu’Essor’, ‘Ivoirebusiness.net’, ‘Unfinished Symphony’, ‘Afrique et défis’, ‘L’entre-soi’, ‘Cris d’Exil’, ‘Lettre aux mânes tutélaires’ (les quatre derniers chez l’éditeur), pour

comprendre ma détermination à donner, à proposer des solutions après les nombreuses critiques faites ici et là.

J’écris pour participer à l’éveil de la conscience de la société. Mon procédé est le choc. Une conscience trop endormie est synonyme de mort. Et, comme le font les médecins dans leurs salles de réanimation avec leurs différentes machines qu’ils appliquent au niveau du cœur du patient pour le réanimer. J’ai choisi de choquer la matière crise de l’homme pour soit le mettre devant les crimes qu’il est en train de commettre, soit pour lui dire que son sommeil et son inertie deviennent comateux, soit pour lui montrer le chemin de sa propre libération. Je combats l’habitude et l’unanimité qui sont des armes de domination du stratum dominateur de la société. Oui, il faut dénoncer tout ce qui n’est pas juste et vrai. Mais, je crois que le premier travail conduisant à la liberté et à la justice passe par la libération ou l’éveil de notre conscience. Les révolutions américaine et française n’auraient jamais eu lieu si les peuples de ces deux états n’avaient pas pris conscience de leur force. Nous chantons fièrement et fiévreusement les mérites de ces révolutions qui ne nous appartiennent pas et nous nous

taisons devant ce qui nous nie dans notre existence, pourquoi ? J’écris pour dire non et pour demander aux ‘dormeurs-comateux’ de se réveiller.

J’écris pour chanter l’amour aussi. Je reconnais

que l’amour participe de notre bien-être et de la cohésion sociale. Je fais donc la promotion de ce sentiment qui devait être l’objectif premier de l’homme défini comme l’être le plus intelligent de la planète. Il faut égailler la société, voici un autre rôle que j’adore bien dans mes écrits.

J’écris pour prévenir en me projetant dans le futur proche et lointain. Ceci apparaît par exemple dans les nombreuses lettres ouvertes (Hollande, Ocampo, aux supporters de Dramane Ouattara…). Il faut dire à l’homme qu’il pose des actes dont

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 32

les conséquences lointaines le rattraperont. C’est aussi cela le rôle de celui qui écrit. Dans ‘Lettre à un nomade’, je dis simplement à Dramane Ouattara qu’il paiera pour les crimes commis contre les Ivoiriens. Dans ‘Lettre aux mânes tutélaires’, entre autres sujets, je préviens Konan Bédié et tous les autres qui ont porté Dramane au pouvoir de ce qui leur arrivera…

Enfin, j’écris parce que le ‘Mot’ est la seule et meilleure arme dont je dispose et que j’adore. Qui nierait la force ou l’impact que continuent d’avoir sur nous des gens comme : Victor Hugo, Camara Laye, Bernard Zadi, Chinua Achebe, La Boétie, Baudelaire, Voltaire, Keynes, Milton, Platon, Descartes, Emmanuel Kant, Hegel, Diderot, Henri Lopez, La Fontaine avec ses fables, Simone de Beauvoir, Montesquieu (une infime liste)? Sans fusil ces hommes et ces femmes qui ont choisi le ‘Mot’ comme moyen de communication et de combat, continuent de transformer la société à travers nous. Voici une raison très essentielle qui doit nous amener à nous cultiver pour savoir faire la part des choses ; pour ne pas subir les décisions des autres. Mais, pour être assis sur la table où tout se décide.

Evitons donc « d’être soumis volontairement » (comme le dirait La Boétie), voici mon dernier message.

Sylvain De Bogou, Ecrivain & journaliste

*

MMMOOORRRCCCEEEAAAUUU CCCHHHOOOIIISSSIII

Proposez-nous des textes intéressants (fussent-ils rares ou pas) dont la lecture vous a vivement impressionné(e) et qui peut être enrichissante pour les lecteurs et lectrices. Merci.…

LLEESS ÉÉLLÉÉMMEENNTTSS La Vie Un souffle Insufflé Soufflé Voyage incessant Par monts et par vaux. La Vie Un flot Aspiré Repoussé Interminable cabotage De la lune et des marées. La Vie La terre Féconde Nourricière Gracieusement nous offre Ses plus beaux atouts. La Vie Le feu Magique Maléfique La lumière et les ténèbres Pour un début et une fin. La Vie L’amour Il n’est point un élément Il est tout à la fois, Comme l’air Il nous enveloppe, Comme l’eau Il nous inonde, Comme la terre Il nous alimente, Comme le feu Il nous brule. Ouvrons nos cœurs Ces cœurs remplis D’amour et de vie, Ouvrons nos cœurs Et que naisse La Paix …

Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d'Abidjan

*

MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ

RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN

*

PPoouurrqquuooii ll’’AAffrriiqquuee nnee ccrrééeerraaiitt--eellllee ppaass uunn GGrraanndd ddiiccttiioonnnnaaiirree

dduu ffrraannççaaiiss ??

Oui, bon nombre d'entre vous, ont plus ou moins, raison en intervenant sur une de mes brèves publications, plus bas; le verbe chicoter, ou chicotter, dans le sens," de fouetter, frapper avec un fouet, ou une tige de bâton flexible" n'existe pas dans l'acception qu'on lui connaît en Afrique, dans les dictionnaires de la langue française; et je trouve cela bien dommage !

Dans ces dictionnaires, "chicoter", dans un sens rare, signifie : « crier en parlant de la souris » ; ou dans un sens vieilli ; « contester sur des bagatelles » ; synonymes : chicaner, papoter.(Littré, Larousse, dictionnaire de l’académie française…).

Quant au dictionnaire de référence qu'est « Le petit Robert 2013 », il fait allusion à "chicoter" en ces termes : « quelque chose qui vous chicote est quelque chose qui vous tracasse. Ce terme vient du Québec ! ». Oh ! Voyons ; cette signification du mot, « chicoter » n’est pas si loin du sens qu’on lui donne en Afrique.

En effet, en Afrique, « chicoter », c’est : «frapper avec une chicotte ou chicote qui est, en fait, un fouet composé de lanières de cuir tressées ou bâton flexible utilisé pour servant pour frapper en Afrique », dixit Selon Le Larousse, le mot «chicote » serait d’origine portugaise.

Alors, si les lexicologues français ont validé cette acception du verbe chicoter, provenant des québécois, et qui semble une métaphore de la nôtre, pourquoi donc ne pas accepter celle qu’on lui donne en Afrique, depuis le temps des colonies ?

En tout cas, ce serait rendre une sacrée justice à une particularité lexicale, pour le rayonnement de la langue française et la francophonie qu’on dit « plurielle »! A moins, n’est-ce-pas, que nous n'en soyons pas

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 33

encore là ! Parce que ''chico (t)ter" renverrait à une triste réalité en cours dans la triste période de l’assujettissement du Nègre par le Colon blanc.

Alors, une question qui me chicote, vraiment, demeure : Et si l’Afrique francophone créait son propre «Dictionnaire de la Langue française» ?

Hyacinthe Kakou

*

LL’’AAffrriiqquuee rreesstteerraa

ddeebboouutt

L’Afrique ! La voici encore humiliée !

Exhibée en objet de vente aux enchères

Sous l’Arc de néo tutorat et du pervers.

Ils veulent l’achever après l’avoir pillée !

Les voilà, ces faux indigents chez Sarko

Pour étaler des clowneries de vrais

négros

Pour l’Afrique des manitous et des

sarcophages

Le 14 Juillet gaulois est un prometteur

présage

Eux qui n’ont point de vision pour leurs

peuples

Qu’il est bien triste, le cinquantenaire

des couillons

Célébré avec faste parmi de curieux

troufions.

Les pays d’Afrique n’ont plus d’hymnes

Que ceux ravalés par de singuliers

rythmes

Le rythme lugubre imposé par les

gourous,

Ces cyniques corbeaux en quête de rites

fous.

Les Co dépendants ont un point

commun :

Leurs intérêts protégés par Nico, le sale

tribun.

Ainsi va l’Afrique sous le joug du néo

colonisateur

Déambulant sous les yeux d’hébétés

observateurs !

Ils sont l’une des pires hontes du 21ème

siècle.

L’Afrique restera debout. L’Afrique des

Samory !

Elle redécouvrira ses jours de gloire sans

les Sarkozy.

Ali Akondoh

Allemagne, le 14 Juillet 2010.

Source : Togocity

*

CChheezz nnoouuss,, lleess ééddiitteeuurrss ssee mmuueenntt eenn pprreessttaattaaiirreess ddee

sseerrvviicceess

L'édition du livre subit chez nous, ces dernières années, des changements insidieux. Tant dans l'éthique que dans l'approche du métier. Une multitude de démarcheurs de tous poils ont fait irruption dans la filière. Au grand dam des auteurs. Ignorants tout du b.a.-ba le plus élémentaire du métier d’éditeur dont ils se parent pompeusement. Le seul talent que ces éditeurs d’un autre genre apprécient chez un auteur, c'est sa capacité à signer un contrat à compte d’auteur et le chèque qui va avec.

Les pseudos-éditeurs mettent à mal l'édition

Ces pseudos-éditeurs ouvrent ainsi des perspectives inquiétantes qui, à terme, pourraient bien mettre à mal l'édition dans son ensemble. Un éditeur, un vrai, c’est un professionnel du livre. Lui, il fait signer un contrat d'édition dit à « compte d'éditeur » dans lequel il verse à l’auteur un pourcentage sur les ventes dès le premier exemplaire vendu, en échange de la cession des droits d'exploitation de l’œuvre. Ce pourcentage est calculé sur le prix de vente public. Le risque éditorial partagé entre l’auteur et l’éditeur constitue une garantie pour les parties : d'un côté, le temps du travail intellectuel pour l'auteur, de l'autre, le financement et la diffusion pour l'éditeur. Tout le principe de l'édition traditionnelle découle de cette notion. Mais enfin !

Le recours forcé à l’édition à compte d’auteur

Malheureusement, la pratique de l’édition à compte d’auteur qui aurait pu être l’exception est devenue la règle. Tant elle est devenue récurrente. Elle ne date pas d’aujourd’hui. C’est vrai. Des plumes et non des moindres y ont déjà eu recours. Ne plus condamner ses textes à moisir au fond d’un tiroir reste la raison la plus évoquée par les amateurs de cette forme éditoriale. Etre publié. Mieux, être enfin lu. Faire partie du club très envié des écrivains. C'est sur ce désir forcené que prospère la pratique de l’édition à compte d’auteur. Qui offre à tous les recalés une voie alternative. Quel qu'en soit le prix à payer. Ils sont donc de plus en plus nombreux ces Ivoiriens qui paient pour que leur œuvre soit publiée. En cette période où les vaches agonisent, c’est tentant de demander à un auteur de délier sa bourse pour la publication de son livre. Et dans ce cas, ces « éditeurs » offrent un certain nombre de services qui vont de la mise en page du manuscrit à la distribution, en passant par les formalités de déclaration légale (dépôt légal et l’International Standard Book Number) et le suivi de fabrication. Qu’on ne s’y méprenne surtout pas. Cette pratique éditoriale n’est pas propre aux éditeurs, ni aux écrivains ivoiriens. En France, une maison d’édition bien connue de nos universitaires en a presque fait sa spécialité. Elle qui exige des auteurs des manuscrits retenus, la prise en charge de la correction et de la mise en page.

Autrement dit, elle n’accepte que le prêt-à-clicher. Ce qui est une économie substantielle sur les coûts de fabrication. Si l'auteur a des notions de composition et de mise en page, il la réalisera. Sinon, il fera appel aux services tarifés d'un

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 34

spécialiste. Cela dit, s’il se risque à laisser la moindre lettre de trop dans son livre, on le lui renverra illico pour re-correction. Cet éditeur est l'inventeur du type de contrat où l'auteur cède l'essentiel de ses droits en échange de 0% sur le premier tirage. En plus, l’auteur doit acheter en moyenne 250 exemplaires du tirage de son ouvrage. Quant à la promotion, si elle existe, ce sera une autre charge de l'auteur. Comme on le voit, il n’est plus tenable de qualifier une telle maison d’éditeur. Et demain, on verra certainement des éditeurs se contenter de fournir leur logo, à charge pour l'auteur de trouver et régler l'imprimeur.

De l’avenir du livre et sur son industrie

Ainsi qu’on l’imagine aisément, l’avènement de l’édition à compte d’auteur montre combien est profond le sinistre du secteur du livre en Côte d’Ivoire. Une situation qui agite suffisamment fort la sonnette d’alarme pour que nos gouvernants se penchent sérieusement sur l’avenir du livre et sur son industrie. Et surtout, sur la vie de ceux qui en constituent les premiers maillons de la chaîne. C’est-à-dire les écrivains. Toute chose qui permettra de sortir le livre de cette ornière. Afin que l’éditeur conserve son rôle traditionnel et noble d’éditeur. Et que l’écrivain reste tout simplement l’écrivain.

Serge Grah

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Faites lire et faites vivre

Le Filament !

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LL’’AAIIRR DDUU TTEEMMPPSS

Il faudra Que le temps Nous passe Mais oubliera t-on jamais Qu’un matin Une vie ici A fini Il faudra Que le temps Nous passe mais saura T’on jamais Dans nos Souvenirs lointains Oublier Ces assassins Qui sans hésiter Ont éteint un destin Et cru tuer des idées Qui pourtant restent gravées Fidèles et éternelles Il faudra Que le temps Nous passe Et pourtant, Ces souvenirs-là Nous resteront à jamais

Marcelle Obrou

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Ce livre s’adresse à tous et à toutes, jeunes et adultes. Mais, il intéressera singulièrement les politiques, les administrateurs, les journalistes, les éducateurs, les enseignants, les étudiants, les écrivains, les critiques littéraires, les chercheurs, etc.

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La Presse des Presses

Une chronique de Sylvain de Bogou

CCôôttee dd’’IIvvooiirree:: CCoommmmeenntt ccoommpprreennddrree

llee mmoottuuss ffrraannççaaiiss ffaaccee

aauuxx ggrraavveess vviioollaattiioonnss

ddeess ddrrooiittss hhuummaaiinnss

ppeerrppééttrrééss ppaarr llee rrééggiimmee

OOuuaattttaarraa ??

De « graves violations des droits humains », des centres de détention et de torture secrets, des exactions de groupes paramilitaires armés par l’Etat, des crimes de guerre impunis. Tous ces hauts faits à l’actif de partisans du président ivoirien Ouattara, décrits dans un rapport d’Amnesty International paru le 27 février, n’ont pas suscité la moindre réaction de la France.

Il y a deux ans, pourtant, Paris avait pesé de tout son poids pour soutenir l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara. Durant dix jours (en avril 2011), les forces du dispositif tricolore Licorne, assistées par l’ONU, avaient bombardé la résidence présidentielle de Laurent Gbagbo, farouchement accroché au pouvoir après la proclamation de sa défaite électorale, cinq mois plus tôt.

Aujourd’hui, Gbagbo est traduit devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye, accusé d’avoir ordonné ou laissé commettre quatre massacres ayant causé la mort de 200 personnes. La France de Sarkozy, puis de Hollande, qui a contribué à l’enquête du procureur de la CPI, n’a, en revanche, pas levé le petit doigt pour que soient poursuivis les crimes du camp d’en face. Au total, les violences postélectorales ont causé la mort de plus de 3 000 personnes.

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 35

Depuis plus de dix-huit mois, les forces armées régulières contrôlent le pays. Et le rapport d’Amnesty cite de nombreux cas d’exactions à leur passif ; comme l’attaque, en juillet 2012, du camp de Nahibly, dans l’ouest du pays, qui « s’inscrit dans le contexte des crimes contre l’humanité ». Des dizaines de réfugiés y ont été liquidés à la machette, par balles, ou brûlés vifs. Les milices dozos (confrérie de chasseurs de la région), auteurs de ces méfaits, avaient déjà, un an plus tôt, tué plus de 200 personnes, coupables d’appartenir à une ethnie jugée proche de Gbagbo.

Le document mentionne aussi plusieurs prisons secrètes dans lesquelles l’armée a séquestré et torturé des opposants ou supposés tels. Comme ce cachot de 4 mètres sur 5, à Korhogo, dans le Nord, où des prisonniers se sont retrouvés à 27 durant quarante-neuf jours, sans toilettes et presque sans nourriture. Informé – à tout le moins – de ces pratiques, le régime de Ouattara n’a jamais réagi, malgré les déclarations solennelles du Président. D’ailleurs, précise Amnesty International, à sa connaissance, « pas un seul responsable civil ou militaire de violations et atteintes très graves aux droits humains ayant soutenu Ouattara n’a eu à répondre de ses actes devant la justice ››. Même pas Martin Kouakou Fofié, chef de guerre désigné par la CPI comme responsable de graves « violations des droits humains » et du « recrutement d’enfants soldats ››.

Accablant crime patronymique

Apathie identique de la France au récit des exploits accomplis par les partisans de son protégé. Certaines victimes possèdent pourtant un passeport tricolore, comme l’économiste Ibrahim Massaga, détenu depuis un an à Abidjan, au mépris de tous ses droits, ou Michel Gbagbo, fils de l’ex-président et de sa première épouse française. Ce scientifique sans activité

politique est emprisonné depuis avril 2011.

Peu après la parution du rapport, la justice française a désigné un magistrat pour faire la lumière sur le traitement qu’il subit depuis deux ans. Hélas pour le prévenu, son délit de patronyme est irréfutable.

Jean-François Julliard In « Le Canard enchaîné » du

mercredi 6 mars 2013.

*

LLeess mmuurrss

Il y a les murs que l'on voit Et puis, il y a les murs invisibles Mais qui séparent encore plus sûrement Que s'ils étaient faits de pierres. Il y a des murs religieux Et puis des murs politiques Ou encore des murs raciaux Et beaucoup d’autres tout aussi bêtes. Parfois, un des ces murs s’écroule Alors les Hommes rient et dansent De se voir moins ridicules Surpris qu’ils sont, d’avoir survécus. Mais souvent les murs résistent Puis d’autres naissent A l’insu de nous-mêmes Alors on se bat Parce qu’on ne sait faire que ça.

Bill Oxo

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MMMOOORRRCCCEEEAAAUUU CCCHHHOOOIIISSSIII

Proposez-nous des textes intéressants (fussent-ils rares ou pas) dont la lecture vous a vivement impressionné(e) et qui peut être enrichissante pour les lecteurs et lectrices. Merci…

LL''aaggoonniiee dd''uunn lliivvrree Livre ?!! Ah! Oui! C'est mon meilleur ami. J'ai vraiment pris l'habitude de l'avoir entre mes mains. Il me console, me

donne l'appui, le soutien, le soulagement et l'intimité.

C'est un ami tellement fidèle, tellement généreux. Jamais il ne m'a trahie ! C'est un vrai compagnon, un vrai confident.

Un jour, il m'a manqué, j'ai pris alors la décision de me diriger vers une bibliothèque pour lui rendre visite. Hélas ! J’ai été choquée et tourmentée. Vous savez ou je l'ai trouvé ? J'ai honte de le dire. Ah! Le pauvre! Je l'ai trouvé dans un coin plein de poussière, plein de toiles d'araignée. Il était tout pâle, tout maigre et surtout tout triste. Je lui ai demandé : « Que s'est-il passé? Tu es malade?... Il m'a répondu d'un air triste et malheureux : « je souffre mon amie, je souffre! Je suis perdu! Je suis tellement bouleversé! J'ai vraiment de la peine! Peut-être que j'agonise!...

Oh! Le malheureux précieux livre! Je ne veux pas le voir ainsi sur son lit d'agonie. « Que s'est-il passé?, demandai-je. Quelles sont les causes de ton bouleversement? Mon fidèle ami, comme s'il avait lu dans mes pensées, il m'a répondu, d'une voix mélancolique : « Ils m'ont abandonné ; ils m'ont laissé ; ils m'ont mis à l'écart. Ils ont trouvé un autre confident, un autre compagnon, une autre source de savoir.

- Qui sont-ils?

Les êtres humains! Ils ont trouvé un nouvel ami ; Ils le trouvent plus rapide que moi, plus facile que moi, plus disponible que moi. Mais, il n'est pas fidèle comme moi, ni confident, ni serviable, ni utile comme moi… C'est vrai que je suis moins disponible que l'autre et je ne procure pas tout mon savoir facilement et rapidement. Mais, vous savez pourquoi? Ce n'est pas parce que je suis avare, non! Pas du tout! En agissant ainsi, j'essaie de vous encourager à chercher davantage et à ne jamais être paresseux. Je vous protège donc de la paresse et de l'inaction ».

Devant ces paroles pleines de détresse et de déception, je suis restée bouche bée, étonnée. Que faut-il dire à ce pitoyable livre qui est devenu solitaire et indésirable ? Il faut l'aider pour se débarrasser de sa déception. Il faut l'aider à lui recouvrer et sauvegarder sa valeur, son orgueil et surtout sa confiance en lui.

Yasmine Source : francaisfacile.com

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 36

L a P A G E D E S

J E U N E S Ici, les jeunes parlent aux jeunes. Ici, jeunes et adultes échangent, sur tous les sujets, sans langue de bois, sans masque, sans faux-fuyant…

« La vie d'un peuple est constituée d'une chaîne de

générations. Et, chaque génération a une mission : il nous

appartient de l’accomplir ou de la trahir ». (Frantz Fanon).

*

CCee ssoonntt lleess jjeeuunneess qquuii

ffééccoonnddeenntt lleess ggrraannddeess

mmuuttaattiioonnss ddaannss llaa ssoocciiééttéé

Thomas Sankara a été assassiné le jeudi 15 octobre 1987 il y a plus de 25 ans,

par ceux qui prétendaient être ses amis, ceux avec qui il mangeait hier encore.

Amère vérité éprouvée par toutes les révolutions qui se voulurent telles :

comme saturne, la révolution dévore ses propres enfants en se défigurant

chaque jour d’avantage.

En effet, la révolution, au fur et à mesure qu’elle se défigure, se débarrasse de

ceux qui ont été ses initiateurs. Quelques transfuges tard venus, se

l’approprient et entreprennent de réécrire son histoire.

La révolution Burkinabé tant admirée, qui suscita une lueur d’espoir au sein

des masses africaines, n’a pas échappé, elle non plus, au sort commun à toutes

les révolutions. Elle est aujourd’hui devenue, une révolution défigurée, une

révolution détournée, une révolution trahie. On a souvent reproché à Thomas

Sankara sa jeunesse. Car, la plupart des acteurs de la révolution Burkinabé

avaient à peine dépassée le cap de la trentaine.

Or, en ce qui concerne la France et la révolution française, qu’on se souvienne

de l’âge de ces gens qui bouleversèrent le monde, par leurs actions, et qui

léguèrent à l’humanité, au prix de leur vie, les valeurs universelles et

immortelles des droits de l’homme. En 1789, ces gens étaient jeunes :

Robespierre 31 ans, Danton 30 ans, Camille Desmoulins 29 ans, Marat Jean-

Paul 46 ans, Saint-Juste 22 ans, etc.

On voit bien que l’argument de la jeunesse de Sankara, ne tient pas la route et

ne résiste pas à l’analyse dialectique des causes de sa mort et surtout de son

assassinat. Car, si on observe l’histoire humaine, ce ne sont pas les vieillards

grabataires qui fécondent les grandes mutations révolutionnaires, ce sont les

jeunes, qui portent l’élan libertaire.

Nous les avons vus, les jeunes, à Bucarest, à Berlin, à Prague à Budapest, à

Tbilissi, à Varsovie, à Soweto, à Bamako, à Abidjan, etc.

Selon nous, Thomas Sankara avait commis une erreur, une seule, celle d’avoir

pensé que Blaise Compaoré et lui partageaient la même foi en la révolution. Il

s’était trompé, littéralement, en croyant qu’ils avaient été entraînés par le

même élan vers la révolution. Or, Blaise Compaoré, son compagnon ne

souhaitait pas la révolution, il voulait seulement jouir et bénéficier des signes

extérieurs du pouvoir. Il en est de même pour la plupart de ses compagnons

militaires. Sankara avait compris cette vérité trop tardivement.

Toutefois, de sa vie, nous retenons deux grandes leçons : la première est qu’il

est bon que, dans un pays où les gens ont une claire conscience de leurs intérêts

et de leur dignité, on puisse accepter de mourir pour un idéal. Il est bon aussi

qu’il existe dans nos pays africains, des hommes de parole qui ne changent pas

de bord sur commande ou par intérêt personnel. Un pays qui manque

d’hommes et de femmes dont le comportement tient lieu de référence aux

autres, et dont chacun peut prévoir la réaction devant n’importe quelle

difficulté de la vie, surtout si cette difficulté se rapporte à l’intérêt général, ne

pourra jamais devenir un pays qui compte. La seconde leçon que tu nous as

laissée en héritage, est que : Lorsque dans un pays la richesse nationale au

demeurant insuffisante, est accaparée par une poignée de politicards et une

bourgeoisie affairiste, qui dans la réalité représentent la classe parasitaire, qui

s’octroie 75 pour cent de la richesse nationale, qu’ils injectent dans des

dépenses de prestige et de biens de consommation importés des pays dit

« développés ». Ce faisant, Ils appauvrissent leur pays au profit des pays

industrialisés. Nous avons appris avec toi que lorsqu’un pays vit au-dessus de

ses moyens, qu’il consomme d’avantage qu’il ne produit, il est économiquement

dépendant de l’extérieur.

Il existe en effet une injustice intolérable dans nos pays africains : les

dirigeants politiques et les bourgeoisies affairistes qui constituent la minorité

de la population nationale, utilisent l’appareille d’Etat comme une machine à

produire rapidement la plus-value qui renflouera leurs comptes bancaires à

l’étranger pendant que la majorité de la population se dénude chaque jour

d’avantage. Il y a alors une iniquité monstrueuse à corriger, quand la minorité

s’accapare des biens produits par la majorité. Tel fut le sens de ton combat

pour que la majorité de tes compatriotes burkinabé puisse boire à leur soif et

manger simplement à leur faim, tu nous as appris ainsi qu’on pouvait exercer le

pouvoir politique sans s’enrichir et sans avoir des comptes en banques à

l’étranger.

Avant lui, un autre révolutionnaire intransigeant avait déclaré : « je suis fait

pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n’est point arrivé où

les hommes de bien peuvent servir impunément la patrie ; les défenseurs de la

liberté ne seront que des proscrits tant que la horde des fripons dominera ». Cet

autre révolutionnaire, c’était Maximilien Robespierre.

Dr Serge Nicolas Nzi

(Chercheur en communication, Directeur du centre africain d’études

stratégiques, Lugano, Suisse).

*

JJeeuunneess dd’’AAffrriiqquuee !!

JJeeuunneess dduu mmoonnddee !!

RRééaaggiisssseezz..

EExxpprriimmeezz--vvoouuss !!

EEccrriivveezz..

EEnnvvooyyeezz--nnoouuss vvooss tteexxtteess,, aannaallyysseess,, aavviiss eett

ccoommmmeennttaaiirreess,, eettcc..

NNoouuss lleess ppuubblliieerroonnss ddaannss ppaaggee qquuii vvoouuss eesstt

rréésseerrvvééee *

Tous les jeunes Africains doivent lire le livre de Doumbi-Fakoly intitulé « Cheikh Anta Diop explqué aux adolescents » (Editions Menaibuc). Marcel André Dubo, Metteur en scène, Directeur artistique de La compagnie « FATAE THEATREKMIT ».

Dans notre prochaine parution :

MESSAGE DE Marcus GARVEY A LA JEUNESSE ET AUX INTELLECTUELS AFRICAINS

* Qu'est-ce qu'une jeunesse éduquée?

* Conseils d’un vieil artisan aux jeunes

* « Le délit de caleçon »

Savez-vous ce que c’est ? Quel est votre avis ?

*

Envoyez-nous des informations à publier et

vos liens préférés. Contactez-nous pour

proposer articles, rubriques, photos et

vidéos, etc.

[email protected]

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Page 37: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 37

LLL’’’HHHuuummmeeeuuurrr dddeee.........

………OOOlllyyymmmpppeee

BBBhhhêêêlllyyy---QQQuuueeennnuuummm IINNTTEELLLLEECCTTUUEELLSS AAFFRRIICCAAIINNSS EETT NNEEGGRROO--

AAFFRRIICCAAIINNSS DDEE FFRRAANNCCEE,,

RREEVVEEIILLLLEEZZ--VVOOUUSS !! Certains intellectuels africains en France préfèrent garder le silence, observer et voir venir ; d’autres militants de tel ou tel parti politique s’interrogent, se manifestent, prennent position sans illusion, convaincus que, en cas de victoire de leur candidat, les Africains ou globalement, les Noirs seront les dindons de la farce politique.

J’ai reçu une invitation du CRAN dont le principal fondateur est mon compatriote ; son père, le Sénateur Lozès, a connu les affres des geôles de l’enfin ex-président du Bénin ; pour avoir soutenu une lutte sans concession contre Mathieu Kérékou, autant dans les médias du Bénin lors de mes séjours que sur mon site et sur l’Internet, je comprends que le CRAN se batte afin que citoyens français, les Noirs, toutes les nuances confondues, ne soient pas sempiternellement relégués dans le noir.

Sous-estimation de nos compétences si ce n’en est pas le mépris ; xénophobie, discrimination raciale, délit de faciès, voire racisme caractérisé que certains écrivains africains-dirais-je hélas ! francophones?- décrivent dans leurs ouvrages qu’un système étouffe, tandis que la médiocrité au regard de biais, profil bas tremblant de male peur, incapable d’affronter le moindre dictateur de son pays ou de dénoncer les frustrations dont les Noirs sont victimes en France, devient la huppe qu’on couronne et exhibe sur les chaînes de TV.

En août 2006 à Lesbos (Grèce), j’ai souligné cet état de faits dans mon intervention au colloque Être étranger en littérature dont j’étais l’invité d’honneur ; traduite en grec et publiée à Athènes, des lecteurs grecs ont exprimé leur étonnement ; en France, Le Gri-Gri international s’est fait l’écho du texte en français sur son site, mais ceux qui n’y ont pas accès ont pu le trouver dans Afrique Education et Cultures contemporaines. Le courage politique est un fruit que j’aime à manger, même cru ; à ma lettre à Monsieur Patrick de Carolis, Directeur de France Télévisions, pour dénoncer les cafouillages et le rejet de la littérature africaine qui ont cours à Télé Matin, j’ai joint la copie de mon intervention à Lesbos. La réponse qu’il m’a fait envoyer est une ineptie parsemée de langues de bois. Vive l’ostracisme de la littérature africaine d’expression française !

Se résigner parce qu’on a été floué, c’est s’acagnarder dans le statut qu’un système innommable confère à ceux qu’on prétend être ses semblables, tout en évitant de les voir en peinture ; à cette époque de la Présidentielle et des débats, citoyens français, les Noirs de France ont choisi ou hésitent à choisir leur camp ; affichant le mien de longue date, j’attire l’attention de la Négritude sur des faits : étudiant en Normandie, mon premier vote était pour Mendès-France ; j’ai eu ensuite la carte du PSU avant d’assister au Congrès d’Epinay-sur-Seine et de devenir un militant socialiste encarté. N’en déplaise à Le Pen, un tel enracinement politique dans l’Hexagone ne m’a jamais éloigné des problèmes du Dahomey dont j’avais la nationalité aussi avant que mon pays natal soit devenu le Bénin où mon engagement sans

calcul dans la politique, la culture et le social était sans équivoque avant 1960.

Olympe Bhêly-Quénum

Pour en savoir plus sur les œuvres d’Olympe Bhêly-Quénum, visitez son web site : www.obhelyquenum.com

*

Conseillez Le Filament

À vos parents, à vos connaissances, à vos collègues, à vos amis…

*

MMoonn bbiieenn--aaiimméé……

Il m'aime Et je sais Lorsqu'il viendra Il prendra soin de moi Et le temps passé loin de lui Ne sera qu'un souvenir On rira de toutes nos maladresses On prendra plaisir à échanger Des câlins aussi chauds que doux Les uns les autres C’est ma petite douceur Je ne vous dis pas Combien mon bien-aimé Il est beau de l'extérieur Et de l'intérieur c'est un trésor précieux C’est mon héros Il met tant de couleurs dans ma vie Me réveiller chaque jour À ses côtés est un vrai… Délice.

Eugénie N'guessan

Page 38: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 38

[Rions un peu, parce que le rire, c’est la santé ; le rire, c’est le propre de

l’homme ; et puis, la vérité est parfois dans le rire. Mais attention ! Le rire bruyant révèle bien souvent le vide de l’esprit...]

La prof de dessin apporte en classe une statue miniature d'une déesse, et demande à la classe :-

La prof : Alors les enfants. Ceci est un vrai chef-d’œuvre, mais je voudrais bien que vous me disiez ce que vous préférez dans cette statue. Commençons par toi, Richard.

Richard : Le travail de l'artiste est très bien.

La prof : D’accord ! Et toi Jérémie, que préfères-tu ?

Jérémie : Ses seins!

La prof : Jérémie, sors de la classe ! Et tout de suite. Va attendre dans le couloir !... Et toi Alfred? Qu'est-ce qui te plaît le plus dans cette œuvre d'art ?

Alfred : Madame, en même temps est mieux, je sors.

Source : Blagues à l'ivoirienne

Madame téléphone à son mari de son lieu de vacances :

« Tout va bien ? Le chat est en forme ?

- Non, il est mort !

- Tu pourrais me ménager un peu quand même, tu aurais pu me

préparer à cette terrible nouvelle. Par exemple, tu aurais pu me

dire : il se promenait sur le bord du balcon... Bon !... Et maman,

elle va bien ?

- Elle se promenait sur le bord du balcon...

« Chaque jour, je tourne les pages de ma vie en me demandant ce qui m'attend à la prochaine page. C’est parfois si difficile ! Mais, que puis-je?... ». (Shannen Rimphrey)

« Je suis engagée et déterminée à peser de tout mon poids pour que plus jamais Toulepleu ne renoue avec la discorde, la médiocrité, la violence et le désordre ». (Anne Désirée Ouloto).

Mme Anne Désirée Ouloto, porte-parole principale de campagne du Dr Alassane Ouattara (RDR), ministre de la Salubrité urbaine.

Source : Blagues à l'ivoirienne

Appel :

No us vo us i n v i t o n s , Madame , Mo n s i eu r ,

à p r o po se r de s h i s t o i r e s d rô l e s e t à f a i r e

par t a ge r vo t r e s ens de l ’ humo ur e t vo t r e

bo nne humeur . D ’ avance m er c i .

*

Page 39: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 39

Les

indépendances

africaines

Comme Léandre Sahiri, (L F n˚ 1), Lanciné Camara, Zéré de Mahi, Nicolas Kouassi Akon, (L F n˚ 2), Denise Epoté Durand (L F n˚ 3), D r S é r a p h i n P r a o , L a u r e n t G b a g b o , Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana (L F n˚ 4), Simone Ehivet Gbagbo, Tiken Jah Fakoly, Sanou MBaye (L F n˚ 5)… Pierre Kipré, Alpha Ayandé, Fréderic Couteau (L F n˚ 6), Claude Koudou (L F n˚ 7), Pr Mamadou Koulibaly (L F n˚ 8)…, François Soudan (L F n˚ 12), etc.

*

LL ’’ AA ff rr ii qq uu ee ee ss tt --

ee ll ll ee vv rr aa ii mm ee nn tt

II nn dd éé pp ee nn dd aa nn tt ee ??

Prononcez-vous ! Exprimez-vous !

*

AU Tableau d’honneur

Si vous connaissez des personnes qui méritent de figurer dans notre «Tableau d’honneur», n’hésitez pas à nous en faire part. D’autre part, pensez-vous que, à l’image ou en contrepartie de « Tableau d'honneur », il serait utile et opportun de créer une autre rubrique dénommée «Tableau de déshonneur» ? Contribuerez-vous à alimenter cette rubrique ?

*

Pour un don ou une contribution financière. Numéro de Compte du

Filament : HSBC Bank 400208 11474154

*

La Page de l’AECI

Principale structure des gens de lettres en Côte-d’Ivoire, l'AECI est depuis plus d’une vingtaine d’années, l’espace de promotion, de valorisation du Livre et de l’écrivain ivoirien.

*

Chaque mois, Nous vous inviterons dans cette rubrique à découvrir

un auteur ivoirien.

*

Madame, monsieur, A un mariage ou a un

anniversaire Songe à offrir au moins un

livre à autrui... Nous comptons sur toi !

(Association des écrivains

de Côte d'Ivoire)

*

LLee ssoolleeiill G l o b e r e s p l e n d i s s a n t P l o n g e a n t l e s ê t r e s d a n s l ' e f f e r v e s c e n c e A u f i r m a m e n t t u b r i l l e s Q u a n d l ' a m e r t u m e m e t i t i l l e E x u b é r a n t s o l e i l S o u s t o n é t o i l e j ' a i c o n n u l ' é v e i l E t d e p u i s L a f a t a l i t é m e f u i t C a r c o m m e d a n s u n r ê v e M e s s e n s f l i r t e n t a v e c l e s s e p t m e r v e i l l e s D u m o n d e s a n s t r ê v e . . . S a n s c e s s e J e m ' é m e r v e i l l e D e c e r i e n S i p u i s s a n t Q u e t u m e c o n f e s s e s E n m e c a r e s s a n t M e s s e n s À l ' e n v e r s E t à l ' e n d r o i t D e t o n é c l a t S u r m o n v i s a g e J ' a i é t é l e g l a s D e c e t t e g o u t t e D e j o i e Q u e J e p a r t a g e M e d é l e c t a n t D e s o m p t u e u x p a y s a g e s M e t t a n t à l a p a g e S a n s q u ' I l e s t b e s o i n N i d e s o i n D ' u n t i t r e . K o u r a E s t h e r e t Little D. Hippon

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Page 40: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 40

Cette rubrique

n`a pas pour but d`indexer qui que ce soit, ni de dresser les gens les uns contre les autres. Il s’agit plutôt de contribuer à réveiller les esprits et les consciences sur des sujets épineux concernant spécifiquement la religion. Il s’agit de susciter des réactions qui vont, nous l’espérons, provoquer des actes positifs pour la communauté africaine vivant sur le continent ou ailleurs dans le monde.

QUANQ TU CHERCHES DIEU, CHERCHE-LE SIMPLEMENT DANS TON COEUR. IL N'EST PAS AU VATICAN, NI A JERUSALEM, NI A LA MECQUE, etc.

Serge Grah

Psaume 126 :6 Par Véronique Oupeu

DDeess pprréésseennttss ssaannss ssoolleeiill

Les jours de beaux temps Il pleut sur la tête du pape Son dieu est mécontent L’arrière-goût des grappes Est à présent sans soleil Même les vins d’antan Sur le chapeau neuf du pape Conçus par des charlatans N’ont plus le goût des grappes Gorgées des rayons du soleil.

Patrice Parhal

BBYYEE BBYYEE BBEENNOOIITT !!

Que le prochain PAPE soit beige, gris ou chocolat, je m'en moque royalement !

L'Eglise a contribué à la destruction culturelle de l'Afrique ; elle a incité les Nègres à se débarrasser de leur protection naturelle (talismans, amulettes et autres) pour leur imposer des chapelets, crucifix et toute sorte d'objet fantaisiste. L'Eglise est une institution coloniale au même titre qu'INTERPOL ou la BANQUE MONDIALE et les curés des agents secrets. Ils sont à l'origine de l'effondrement du ROYAUME KONGO et de la déportation massive des Africains vers le nouveau monde. Il n'y a qu'un PAPE, unique et irremplaçable, c'est MARCUS GARVEY. Il a initié la BLACK PEOPLE CONVENTION au cours de laquelle, il a pu rassembler 6 millions de Nègres (venus du monde entier) à New-York, le 1er aout 1920 et a créé la plus grande organisation de masse de tous les temps, U.N.I.A (The Universal Negro Improvement Association). GARVEY a planté l'amour de l'Afrique, la fierté et la dignité dans le cœur de 11 millions de Nègres sortant fraîchement de l'esclavage. Voilà d'où je tire ma foi. Que Benoit XVI démissionne, ce n'est pas mon affaire. Je ne suis ni allemand, ni chrétien. Ils n'ont qu'à se réunir en conclave au bord du TIBRE pour se choisir un nouveau GURU. Bye bye Benoit.

Lascony Nysymb

*

L e s p r o p o s i n j u r i e u x , d i f f a m a t o i r e s , r a c i s t e s , e t c . , s o n t s t r i c t e m e n t i n t e r d i t s , e n t r e a u t r e s c o n d i t i o n s , p o u r l a p u b l i c a t i o n d e s t e x t e s d a n s « L e F i l a m e n t » . N o u s p r i v i l é g i o n s l e d é b a t d ’ i d é e s e t l a c o u r t o i s i e . M e r c i .

*

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Les Marchands De miracles

Il y a quelques mois, Congo-Internet.com a

ouvert un grand débat intitulé « Les marchands

de miracles ». Ce débat soulève la

problématique de « la prolifération des églises

chrétiennes africaines. On peut lire en

introduction de ce débat ceci : «Kinshasa,

Brazzaville, Libreville et autres sont plongées

dans l'univers ahurissant des églises de

guérison, où la violence des cultes reflète celle

de la misère, où le discours tragi-comique des

télévangélistes répond à la naïveté désespérée

des fidèles... ».

Qu’en pensez-vous ?

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 41

SSSAAANNNTTTEEE

CCCOOONNNSSSEEEIIILLLSSS

En finir avec la mauvaise haleine

Même si c'est bien un trait de l'espèce humaine que nul n'est incommodé par ses propres odeurs, il faut reconnaitre que la mauvaise haleine ou « halitose »

(bad‑breath) demeure un problème qui peut affecter nos relations notre vie sociale et dont il faut se débarrasser. En effet, en tant que perception sensorielle des autres, la mauvaise haleine détruit bien souvent et à la longue les bonnes relations de celui qui l'émet a avec les autres.

Aussi, après avoir découvert les causes, (lire Le Filament numéro 25, du 15 aout 2012, page 45), nous donnons ici les moyens de remédier à ce mal.

I Causes et remèdes

a) Les causes "gastronomiques" et digestives

A l'état normal, l'estomac est bien étanche et les remontées ne peuvent se faire qu'à l'occasion d'éructations. Certains aliments en cours de digestion peuvent donc altérer passagèrement l'haleine : ail et oignon, sauces grasses, alcool sont généralement en cause et leur effet ne dure pas longtemps. Dans ces cas, un émulsifiant gastrique, un accélérateur de la sécrétion

biliaire suffiront à gommer rapidement ces effets gênants chez le dîneur indemne de toute affection digestive.

b) L'acidité gastro-oesophagienne

Elle perturbe l'haleine chez des personnes qui n'ont pas forcément de manifestations digestives. Le tabac et l'alcool sont souvent responsables, mais il arrive qu'aucune cause ne soit retrouvée. L'haleine est alors lourde, parfois fétide. Les médicaments anti-acides et anti-reflux doivent être pris sur prescription médicale stricte. Ils sont efficaces, surtout chez l'enfant.

c) Les affections dentaires

Elles sont fréquemment la cause persistante d'une mauvaise haleine. Les caries négligées s'accompagnent souvent d'une gingivite et peuvent se compliquer d'abcès. Tout cela peut faire exhaler de fortes odeurs.

d) La rétention alimentaire

Les chicots et dents creuses sont autant de pièges à particules alimentaires qui stagnent et pourrissent peu à peu. Les bouches en très mauvais état se signalent ainsi par une odeur assez typique.

e) Les problèmes buccaux

Toutes les inflammations et infections de la bouche sont susceptibles de gâter l'haleine. Parmi les plus courantes, on compte les mycoses (muguet) et les angines.

f) Les problèmes de nez et de sinus

Ils sont plus fréquents qu'on le pense. Les rhinites et sinusites chroniques, la rhinite croûteuse appelée « ozène » retentissent à la longue sur l'haleine.

g) Le stress est une cause non négligeable de mauvaise haleine.

II Alors, que faire pour en finir avec la mauvaise haleine?

Pour en finir avec la mauvaise haleine, il faut :

1°/ S'attaquer aux causes locales, surtout bucco-dentaires, mais aussi ORL ;

2°/ Ralentir les "émetteurs d'odeur" : tabac, alcool, aliments ;

3°/ Calmer l'acidité gastrique ;

4°/ Faire un bilan général si la mauvaise haleine persiste malgré toutes ces mesures.

Dr Alain Dubos Source : doctissimo

*

Avez-vous d’autres informations sur la

mauvaise haleine et autres problèmes qui ont un

impact sur notre santé ?

Nous attendons vos contributions et

suggestions

*

D ans notre prochaine parution Le gingembre : une plante

dont les vertus médicinales sont connues et utilisées

depuis plus de 6000 ans dans la médecine traditionnelle ...

*

Prendre soin de soi, de sa vie *

Comment se défaire des pensées négatives ?

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 42

AAAMMMAAANNNIIIEEENNN ???......... Emprunté à une des nombreuses langues africaines, ce mot AMANIEN, signifie littéralement « comment ça va ? » ou bien « On dit quoi ? », c’est-à-dire : quelles sont les nouvelles du pays ?

# 1 Silence !

On décou/rattra/pe "Kong" le soi-disant village de naissance du père d’Alassane Dramane Ouattara est "Nouveau Département". "Gbéléban" le village de l'une des deux mamans d’Alassane Dramane Ouattara est "Nouveau Département". "Raviart", le village du Premier ministre "Ahoussou" est devenu "Sous-Préfecture". C'est un vrai décou/rattra/page. Le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement, explique que les nouvelles entités administratives prennent "en compte le découpage administratif actuel, de sorte à maintenir un certain équilibre et s’appuie sur les critères principaux de population et de superficie".

#2

Massacre de Nahibly : Découverte de trois puits remplis de

cadavres Le massacre des déplacés de guerre dans le camp de Nahibly connait un nouveau rebondissement à Duekoué à l'ouest de la Côte d'Ivoire. Trois puits remplis de cadavres et cons tuant visiblement des charniers, ont été découverts mercredi dernier à Duekoué, à la suite d’informations livrées par un rescapé du massacre de Nahibly. Le jeudi 11 octobre 2012, l’exhumation des cadavres avait débuté en présence du procureur adjoint de Man quand ce dernier a unilatéralement interrompu les fouilles, sans que les deux autres puits où l’on apercevait des crânes humains n’aient été explorés. Que cache donc cette attitude du procureur ?

Tout a commencé lorsqu'un homme qui avait survécu à une exécution de masse lors des événements de Nahibly a alerté hier matin un journaliste de FRANCE24 de passage à Duékoué sur l’existence d'une fosse commune ou plusieurs de ses amis avaient été enterrés après avoir été tués par les hommes armés d'Alassane Ouattara, tandis que lui avait pu s’échapper. Une fois sur les lieux, non loin de l'usine de

traitement d'eau de la SODECI, l'homme indique un puits. L'ONUCI, la police, la gendarmerie et les autorités arrivent et, après 30 minutes de fouilles, une jambe humaine est trouvée. Malheureusement, la nuit empêchera de continuer les recherches qui devraient reprendre ce matin. La police et la gendarmerie ont reçu entre temps l'ordre de sécuriser le puits durant la nuit, tandis que le survivant des massacres a été placé sous la protection des organisations humanitaires.

Pour rappel, le vendredi 20 juillet 2012, des milices pro-Ouattara qu'encadraient des FRCI fidèles au gouvernement Ouattara, avaient attaqué le camp des déplacés de Nahibly à Duekoué, qui jusqu'à ce jour là abritait des milliers de réfugiés et déplacés de guerre qui avaient fui leurs villages, suite aux massacres perpétrés par les mêmes forces pro-Ouattara durant la crise postélectorale de 2011. Juste avant le massacre, les casques bleus chargés de protéger le camp avaient déserté les lieux, scellant ainsi le sort des pauvres déplacés de guerre. Un premier bilan dressé par les rescapés faisait état de 213 morts et plusieurs disparus. Et, dès le samedi 21 juillet, 47 des victimes avaient pu être identifiées par des parents et proches des victimes. Plusieurs corps n'avaient pu être identifiés car brûlés par les assassins.

Citant Ndolam Ngowey, un fonctionnaire de l'ONUCI, le quotidien LE NOUVEAU COURRIER du 23 juillet 2012 révélait par ailleurs que plusieurs corps avaient été emportés vers des destinations inconnues par les milices pro-Ouattara. Des rescapés quant à eux parlaient de plusieurs de leurs compagnons qui avaient été enlevés et dont on avait plus retrouvé les traces. La découverte faite hier par un journaliste de FRANCE24 sur indication d'un rescapé apportera surement des éclaircis sur le sort des cadavres qui avaient été emportés et sur les réfugiés portés disparus. (Alain Doh Bi).

« On connaît les auteurs. Mais, ils ne seront jamais inquiétés par le Pouvoir. Ainsi va la Côte d’ivoire, sous le règne d’Alassane Ouattara ».

(Halin Bebel) #3

Urgent ! Abidjan assoiffé et dans le noir

Selon certaines informations qui nous parviennent de plusieurs quartiers d'Abidjan, le courant et l'eau seraient des denrées rares actuellement. Les quartiers de Yopougon (pour cause de tuyau " cassé "), Riviera FAYA et Angré (cause inconnue) sont les principales victimes de ces coupures. Abidjan serait-il confronté à un délestage et une pénurie d'eau que le gouvernement nous cache ? (G. G. Gbohatapêh)

# 3

Ouattara Iffo ! Pendant qu’il commandite les exécutions de nos parents, le président Ouattara se pavane dans le monde, à la recherche de reconnaissance et de crédit. Il pompe notre argent pour payer le kérosène de ses avions pour ses promenades qui ne donnent rien au pays. Malgré les atrocités dont parle toute la presse et les medias étrangers, le président Ouattara continue sa promenade, sans regret et sans remord. Je parie que si c’est Laurent Gbagbo qui était dans la même situation, il aurait écourté son voyage pour venir consoler les populations en détresse. (Dembélé Mamadou, Source: Lebanco.net).

#4

FLAGRANT DÉLIT DE MENSONGE Pendant que nous attendions impatiemment l’intervention de Laurent Gbagbo à La Haye, le 28 Février 2013, on nous a annoncé, a la télévision ivoirienne, dans le flash info de 18 Heures, que le SG « Laurent Akoun est libéré ce jour ». Il serait en route sous escorte policière pour son village Memni. Faux ! Archi-faux ! Laurent Akoun est encore dans sa cellule à la MACA. Une preuve de plus que le régime a érigé le mensonge en mode de gouvernance.

# 5 Vivement que les choses changent !

Pour avoir pris part à la manifestation de Londres, lors du séjour du president Alassane Dramane Ouattara sur le territoire anglais, le jeune frère du journaliste Amos Beonaho, rentré d'exil à coup de renforts médiatiques, M. Mathias Beonaho, a été interpellé à son arrivée à Abidjan. Il paraît même qu’ils ont une équipe de visionnage de vidéos de toutes les manifs. Elle est commise pour scruter les images comme il faut et se

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 43

renseigner auprès des gens sur l'identité des personnes repérées sur les vidéos. Dans quel régime sommes-nous ? Est-ce ça la démocratie, si on ne peut pas se rendre tranquillement au pays parce que, à l’étranger, on a participé à une manifestation contre un pouvoir qui bafoue nos droits et libertés ? … En tout cas, cette énième arrestation est la preuve que ce régime sanguinaire et génocidaire n'est pas pour la paix en Côte d’Ivoire. Vivement que la situation change ! (Joël Curtis) Mahi Mikeumeuné. Source : L'éléphant Déchaîné)

# 6

Universités publiques ivoiriennes : Recrutement de profs

Selon le dernier recensement effectué, ce sont 122 professeurs d’université ivoiriens (tous grades confondus) qui sont actuellement en exil hors du pays. Par exemple, le professeur Yao N’Guessan Thomas, seul spécialiste de l’Afrique francophone en chimie organique et ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le dernier gouvernement du président Gbagbo se retrouve en exil. Alors, comment la reprise des cours dans les universités est-elle possible, sans ces éminents enseignants, surtout que le manque d’enseignant était déjà criard avant la crise post électorale? La réponse est claire : le président Alassane Ouattara aurait fait recruter des enseignants Burkinabè et Maliens pour combler le déficit de professeurs des Universités publiques ivoiriennes, en exil ou en prison ou « démissionnaires ». Une information qui reste à vérifier.

# 7

Lutte contre la fraude Chez nous, pour lutter contre la fraude en milieu scolaire, plus de 1000 téléphones portables saisis dans les salles d’examen du Baccalauréat 2012. Ces portables n’ont jamais été restitués.

# 8 « La liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique, l’une des conditions primordiales de son progrès et de l’épanouissement de chacun ». (Handyside centre Royaume-Uni, 1976).

*

LLee ccaauucchheemmaarr J’ai fait un jour Un rêve terrible. Quand j’y pense, J’en tremble encore. Oh, combien je voudrais ne plus y penser ! Oh, combien je voudrais pouvoir oublier ! Mais plus je m’efforce d’oublier, Plus j’y pense Et plus j’y pense, Plus j’en tremble. Car, comment peut-on oublier Ces danses guerrières macabres Autour de ces proies apeurées, Solidement ligotées ? Comment peut-on oublier Ces hurlements glaçants jusqu’à l’âme D’un homme qu’on égorge Lentement, froidement ? Comment peut-on oublier Ce rituel monstrueux De l’écorché vif, Condamné à une agonie lente ? Peut-on oublier la pointe douloureuse De leur pal S’enfonçant insidieusement Dans les peaux ? Peut-on enfin oublier les images De ces hommes-panthères Bardés d’ornements préhistoriques Buvant goulûment leur bol De sang frais Dans de vieux crânes humains ? Il me semble que j’étais à la fois Victime et spectateur. Mais j’ai eu beau crier, Appeler au secours, à l’aide, Mon cri muet N’émouvait personne. Autour de moi, ce n’était qu’hostilité Et indifférence. Quand, par un effort presque surhumain Je me fus arraché, enfin, A cet horrible cauchemar, Je croyais avoir réussi à en sortir. Mais l’image est toujours là, Devant moi, Qui me hante comme si c’était La Réalité. Faustin Léla Yao Cris d’Alerte.

LLee ffrraanncc CCFFAA,, vveecctteeuurr

dduu nnaazziissmmee

mmoonnééttaaiirree,, bbllooqquuee

ll''AAffrriiqquuee

Créé par le Général de Gaulle, le 25 décembre 1945, conformément à l'article 3 du décret 45-0136, le Franc CFA (ou Franc des Colonies Françaises d'Afrique) est sous l'inspiration du nazisme monétaire de l'Allemand Adolphe Hitler qui l'a inventé et appliqué effectivement contre tous les pays européens qu'il a conquis. Les institutions et les quatre principes de la zone franc maintiennent les pays africains membres dans une pauvreté économique structurelle. De ce fait, il faut une éradication rapide de cette monnaie. Cette éradication ne peut s’opérer que par l'acquisition de la souveraineté monétaire des pays africains et la transformation en Afrique de toutes les matières premières en des produits finis générateurs des richesses appelées les valeurs ajoutées.

Les institutions de la zone Franc bloquent le développement des pays

Africains Le développement socio-économique rapide qu'apporterait à l'Afrique francophone la coopération monétaire franco-africaine est paralysé par les institutions de la zone Franc CFA qui sont essentiellement : la Conférence des Chefs d’États, le Conseil des Ministres, les trois Banques Centrales africaines et les Comités nationaux de crédit ou Comités monétaires.

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 44

La France soutient que « la coopération monétaire doit permettre aux pays d'outre-mer1 d'avancer sur la voie du développement plus vite qu'ils ne pourraient le faire seuls »2 Après plusieurs décennies d'observation, les dirigeants politiques des pays de la zone Franc font eux-mêmes un constat d'échec très amer. Par exemple le Président togolais Faure Gnassingbé avoue que « malgré les succès indéniables enregistrés en matière de stabilité monétaire et les progrès réalisés sur la voie de l’intégration de nos économies, la pauvreté demeure encore trop importante dans nos pays »3. Le chef de l'Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara renchérit : «...La majorité des pays est confrontée à une pauvreté galopante et à une insuffisance d’infrastructures socio-économiques de qualité. Cette situation est aggravée par l’impact de la hausse des prix internationaux des denrées alimentaires et énergétiques ». En réalité, cette pauvreté socio-économique ascendante décrite a ses racines pivotantes dans les institutions et les quatre principes de la zone franc cfa plus haut énoncés.

Des pouvoirs fictifs La Conférence des Chefs d’États est l'organe suprême de la zone Franc. Les décisions des chefs d’État sont prises à l’unanimité. La Conférence des chefs d’État décide de l’adhésion de nouveaux membres, prend acte du retrait et de l’exclusion des membres de l'Union. Quant au

1 Le terme « pays d'outre-mer » désigne, entre autres, les 15 pays africains de la zone Franc : la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Guinée Bissau, le Gabon, le Congo Brazzaville, le Cameroun, le Tchad, la République de Centrafrique, la Guinée Équatoriale et la République islamique des Îles Comores.. 2 Journal Officiel de France, N°3 du 15 Avril 1970 p. 186, alinéa 5. 3 Président du Togo Faure Gnassingbé, alors Président de l'UEMOA, allocution télévisée du 31 octobre 2012, à l’occasion du cinquantenaire de la BCEAO.

Conseil des Ministres, il est censé assurer la direction de l'UEMOA et chargé de « définir la politique monétaire et de crédit de l’union, de pourvoir au financement de l’activité et du développement économique des États de l’Union et de décider de la modification de la parité de l’unité monétaire de l’union »4.

Mais, en vérité, les pouvoirs reconnus statutairement à la Conférence des chefs d’État et au Conseil des Ministres sont fictifs. Par exemple, la Côte d'Ivoire du Président Laurent Gbagbo a été renvoyée en 2010 de la BCEAO sur injonction de Paris et sans l'avis favorable préalable de l’État ivoirien qui ne saurait voter pour sa propre expulsion de la Banque centrale commune africaine. Un autre cas illustratif est celui du Mali du Président Modibo Kéita. Après avoir quitté de son propre gré la zone Franc le 1er juillet 1962, ce pays a mené d’âpres et très longues négociations avec la France pour réintégrer effectivement la zone franc le 1er juin 1984. La France s'est aussi opposée pendant longtemps à l’entrée dans la zone Franc de la Guinée-Bissau, avant de l'accepter le 26 novembre 1996 comme membre utilisateur de sa monnaie coloniale Franc CFA... Le colonialisme monétaire français contre l'Afrique s'est montré au grand jour aux populations non averties avec la dévaluation du F CFA, à Dakar, le 12 janvier 1994. Cette perte de valeur du Franc CFA, par rapport au Franc Français, a été décidée unilatéralement et imposée par la France aux Africains. A ce propos, le Premier Ministre français Edouard. Balladur a déclaré : « Le Franc CFA a été dévalué en 1994 à l’instigation de la France, parce qu’il nous a semblé que c’était la meilleure

4 Statuts de la BCEAO, Section 1, Titre III, Article 38.

formule pour aider ces pays dans leur développement »5. Pour bien démontrer aux États africains concernés leur statut de pays soumis réellement à l'ancienne puissance colonisatrice qui est la France, M. BALLADUR a rappelé, non sans raison, que « la monnaie n’est pas un sujet technique, mais politique, qui touche à la souveraineté et à l’indépendance des nations »6. Le Franc CFA étant la propriété, à part entière, de la France qui en a modifié la parité, selon ses propres intérêts légitimes, les chefs d’État africains intéressés ont avoué leur impuissance comme le fait par exemple feu Président Bongo : « Personne ne nous a dit de dévaluer de 50 % dans les PMA7, et de 25 % dans les PRI8. Nous avons été tous mis dans le même panier »9. Feu Président Etienne Gnassingbé Eyadema renchérit en expliquant pourquoi, malgré l'opposition générale des Chefs d'Etats africains infantilisés et déresponsabilisés par la France, la dévaluation du Franc CFA a eu lieu sous le regard censeur du représentant français du Ministre de la coopération, Michel Roussin : « Comme l’on dit, la force prime souvent le droit. Je n’étais pas le seul à formuler cette mise en garde, mais la France en a décidé autrement. Les voix africaines n’ont pas compté pour grand chose dans cette affaire »10 de la dévaluation. L'oppression monétaire de la France

contre les Africains La France exerce une véritable oppression monétaire contre les Africains. Cette oppression, très loin d'être passagère ou conjoncturelle, est permanente et institutionnalisée, comme le montre l'examen approfondi du fonctionnement des trois banques centrales africaines : la

5 E. Balladur, in Jeune Afrique Economie n° 178 d’Avril 1994. 6 E. BALLADUR, dans Le Monde du 9 Février 1990. Lire aussi

Géopolitique de printemps N° 53, 1996, P. 81. 7 PMA : Pays Moins Avancés. 8 PRI : Pays à Revenus Intermédiaire 9 Omar BONGO, Président du GABON, interview accordée à Jeune

Afrique n° 1841 du 17-23 Avril 1996. P. 38. 10 Jeune Afrique n° 1841 du 17-23 Avril 1996. P.38

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 45

BCC (Banque centrale des Comores), la BEAC (Banque des États de l'Afrique Centrale) et la BCEAO (Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest). La BCC regroupe les îles de la République Fédérale islamique des Comores. La Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal et la Guinée Bissau sont membres de la BCEAO. La BEAC est la Banque Centrale du Gabon, du Congo Brazzaville, du Cameroun, de la République de Centrafrique, du Tchad et de la Guinée Équatoriale. Ces trois banques centrales africaines sont gérées par la France avec une inspiration du nazisme monétaire dont elle a souffert pendant son occupation par l'Allemagne du Chancelier A. Hitler. En d’autres termes, la création et la gestion des trois banques centrales africaines est, il faut le préciser, d'essence nazie.

L'origine nazie de la gestion des banques centrales africaines

Le nazisme monétaire se manifeste par la présence institutionnalisée des Allemands nazis au cœur du système financier des pays occupés ou vassalisés comme la France. Le 9 mai 1941, l’ambassadeur plénipotentiaire allemand Hemmenn a annoncé à Wiesbaden (en Allemagne) l’accord qu’il a obtenu à Paris pour installer les nazis allemands au cœur des finances de la France : « L’amiral Darlan avait approuvé l'établissement des commissaires allemands nazis à la Banque de France, aux devises et au commerce extérieur et l'institution d'un contrôle douanier aux frontières »11. Inspirée par A Hitler, la France applique le même nazisme monétaire aux Africains par son omniprésence dans les organes de gestion des trois banques centrales africaines. En effet, des Français sont présents au sein du conseil d’administration des banques centrales africaines. Qui

11 Pierre Arnoult, les finances de la France et l'occupation

allemande ; édition PUF, 1951, p. 50

plus est, chacune des Banques Centrales africaines est administrée par un Conseil d'Administration comprenant : - à la BEAC : 13 administrateurs dont 3 pour la République Française12. - à la BCEAO : 16 administrateurs africains auxquels s'ajoutent « deux administrateurs désignés par le gouvernement français », qui « participent au Conseil d'Administration de la BCEAO, dans les mêmes conditions et avec les mêmes attributions que les Administrateurs désignés par les États membres de l’Union »13 - à la B.C.C. : 8 administrateurs dont 4 Français, désignés pour un mandat de quatre ans renouvelable14. Tous ces Français exercent leur droit de veto dans la gestion quotidienne des trois banques africaines.

Le droit de veto perpétue le

colonialisme monétaire de la France La France a un droit de veto dans le Conseil d'Administration des trois Banques Centrales Africaines qu'elle contrôle incontestablement.. Car, dans les Comores, le Conseil d'Administration « délibère valablement lorsque au moins six de ses membres sont présents ou représentés. Les délibérations doivent être adoptées par cinq au moins des membres présents ou représentés »15. Le Conseil d'Administration de la BEAC « délibère valablement lorsque au moins un administrateur par État membre et un Administrateur Français sont présents ou représentés »16. . Lorsque l'ordre du jour de la réunion du Conseil d'administration ne l'intéresse pas, il suffit simplement à la France d'appliquer la politique de la chaise vide pour bloquer le fonctionnement correct de ces

12 Article 3 des statuts de la BEAC. 13 Article 10 de l’Accord de Coopération entre la France et les pays

africains de l’UMOA. 14 Article 34, Titre III de l’Accord de Coopération monétaire entre la

République Française et la République Fédérale Islamique de

Comores. 15 Statuts de la BCC des Comores, Titre III, Article 38. 16 Statuts de la Convention de coopération monétaire entre les

pays de la BEAC et la France, Article 38.

Banques centrales et celui des États qui en sont membres. Le même droit de veto français s'exerce à la BCEAO qui soutient statutairement que les modifications de ses propres statuts hérités de la colonisation « doivent recueillir l’unanimité des membres du Conseil d'Administration »17. Cela veut dire que la France perpétue le colonialisme monétaire par cette disposition juridique qui est pour elle une arme puissante de maintien du statu quo ante. Par ailleurs, la répression monétaire de la France sur l'Afrique s'exprime particulièrement pendant le financement des activités économiques des pays utilisateurs du Franc CFA. Parce que la Banque Centrale a le pouvoir de « consentir aux Trésors publics des États de l’Union, et à son taux d’escompte, des découverts en compte courant »18. En effet, chapeauté par la France, « le Conseil d'administration détermine le

montant global des concours susceptibles d’être accordés par la Banque Centrale au financement de

l’activité économique et du développement de chacun des États

de l’Union »19. Il en résulte que la France, par le contrôle rigoureux de la politique monétaire toujours restrictive et de crédits bancaires, paralyse les forces de travail, le génie inventif ou créatif des Africains maintenus ainsi volontairement dans un état de sous-développement socio-économique structurel sans fin et négativement dynamique contre l'Afrique. Car, la monnaie est à l'économie ce que le carburant est à la voiture. Celle-ci ne peut circuler sans énergie. Une belle voiture, toute neuve, ayant toutes ses pièces au grand complet, ne bouge pas et est immobilisée lorsqu'elle est privée de carburant (essence, gazole, etc.). De même, un pays moderne qui possède des ressources naturelles et

17 Statuts de la BCEAO, Article 51. 18 Statuts de la BCEAO, Article 14. 19 Statuts de la BCEAO, Article 52, alinéa 7.

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 46

humaines est handicapé ou paralysé dans son développement socio-économique hardi par l'absence de sa souveraineté monétaire. Le contrôle des comités nationaux de crédit par Paris s'inscrit dans cette logique d'appauvrissement des États africains de la zone Franc. Il faut préciser que le comité national de crédit « est composé du Ministre des Finances, des deux représentants de l’État au Conseil d'Administration, de quatre autres membres nommés par le gouvernement de l’État concerné et d’un représentant de la France »20. La répartition du montant global de crédits accordés aux pays membres est effectuée par les Comités 21 Nationaux de Crédits22 dont les règles de fonctionnement et les missions sont définies par le Conseil d'Administration. Celui-ci a le pouvoir de « procéder à la révision des décisions des Comités Nationaux du Crédit qui contreviendraient aux dispositions des statuts de la BCEAO et aux règles générales d’exercice de leur compétence fixée par le Conseil d'Administration »23.

Comme on le constate, la France est présente à tous les centres stratégiques de décisions des trois Banques centrales des États africains francophones. Elle empêche ainsi les Africains d'accéder aux crédits bancaires indispensables à l'essor du développement économique tant souhaité. Cela explique en partie la très faible évolution ou même la quasi-paralysie sur plusieurs décennies du pouvoir d'achat ou du pouvoir de création des richesses par habitant (PIB réel /hab. ou PPA-Parité de Pouvoir d’Achat) de certains pays africains de la zone Franc. C'est le cas par exemple de la Côte d'Ivoire, du Tchad, du Cameroun, de la République de Centrafrique, du Bénin et du Sénégal dont le ressortissant avait en 1960 un PIB

20 Article 53 des statuts de la BCEAO. 21 Statuts BCEAO, Article 54. 22 Appelés aussi Comités Monétaires Nationaux dans les pays

membres de la BEAC. 23 Article 52 de la BCEAO, alinéa 6.

réel supérieur à celui d'un Sud-Coréen et d'un Chinois. Quelques décennies plus tard en 2010, selon le tableau statistique ci-dessous, le PIB réel du Sud Coréen, qui était égal à 690 dollars, a été multiplié par 42 24 pour atteindre 29.004 dollars américains. Malgré le triplement de sa population depuis 1950, la Chine est devenue la deuxième puissance économique du monde, aujourd'hui, avant d'être demain la première économie planétaire. Le PIB réel du Chinois, qui était 723 dollars, s'est nettement amélioré pour se hisser à 7599 dollars. Il a été donc multiplié par 10,525 A l'opposé de ces progrès spectaculaires chinois et sud coréens, le Centrafricain de la zone Franc voit son PIB réel descendre de 806 à 758 dollars. La parité du pouvoir d'achat du Tchadien connaît la même chute lamentable en passant de 785 à 690 dollars en 1993. (A suivre)

Nicolas Agbohou

*

« A l’heure actuelle, nous les

Africains, nous disposons de plus

de 3.000 milliards de francs CFA

logés dans les caisses du trésor

français »

(Professeur Kako Nubukpo).

Source : Ouestafnews

Dans notre prochaine parution : Découvrez : « L'association

Côte d'Ivoire-Mahibouo »

*

Question d’Economie ?... … Le professeur Nicolas

Agbohou répond … *

(Chaque mois, nous publions dans cette rubrique une interview sur les questions d’actualité. Nous attendons vos propositions et contributions)

24 42=29004/690 25 7599/723=10,51

Nicolas Agbohou "Le Franc CFA et l'Euro contre l'Afrique". Ce livre est préfacé par Jean Ziegler, honorable député de la Confédération Helvétique qui a été licencié (excommunié) du Parlement Fédéral Suisse, après la publication de son livre "La Suisse lave plus blanc", dénonçant les pratiques de paradis fiscal dans son pays).

*

LL’’AAffrriiqquuee ssee mmeeuurrtt L’Afrique se meurt

Dans un silence qui m’écœure

Ses fils complices avec tant de froideur

Ces ennemis remontés avec tant

d’ardeur

Je me demande si vraiment ils ont

tous un cœur

L’Afrique se meurt

Dans un silence qui m’écœure

Et quand j’évoque tous ses séismes

On me répond que je fais de l’Afro-

pessimisme

Et que je gagnerais mieux à renoncer

à mes vers de fatalisme

L’Afrique se meurt

Dans un silence qui m’écœure

Et face au spectacle désolant de la

nature

Et le procès constant de toutes ses

structures

Il y a ses cultures qui chaque jour

dressent le lit de leurs sépultures

L’Afrique se meurt

Dans un silence qui m’écœure

Et là où il me semble avoir vu des

lueurs

Les ténèbres font régner leur empire

avec ferveur

Et les jours de mon Afrique se fondent

à la chaleur comme du beurre.

Jean Marck Konan,

Larmes d’Afrique

*

Page 47: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 47

ARTS, LITTÉRATURE ET CULTURE

*

LL''ééccrriivvaaiinn cchhiinnooiiss MMoo

YYaann ::

PPrriixx NNoobbeell ddee

lliittttéérraattuurree 22001122

L'auteur de « Beaux seins, belles fesses », l’écrivain chinois, Mo Yan, dont le pseudonyme signifie "celui qui ne parle pas" a remporté le prix Nobel de littérature 2012 et les 929 000 euros qui vont avec, pour son "réalisme hallucinatoire" qui "unit conte, histoire et monde contemporain".

Une fois de plus, l'Académie Nobel aura su préserver la surprise, avec ce choix qui confirme aussi sa préférence pour les lauréats politiques, puisque écrivain populaire et reconnu en Chine, Mo Yan a cependant su glisser dans ses romans des traits critiques sur l'ère communiste.

Découvrez l’homme et ses oeuvres de Mo Yan

Mo Yan est le deuxième écrivain de langue chinoise à obtenir le Nobel, après Gao Xingjian en 2000. Il a accédé à la notoriété en Occident grâce au film Le Sorgho rouge (1987), tiré d'un roman du même titre, et qui a décroché l'Ours d'or à la Berlinale de 1988.

Agé de 57 ans, il est né Guan Moye, en 1955 au sein d'une famille paysanne de la province de Shandong, au sud de Pékin. Sa famille connaît la faim durant le grand bond en avant. Le pseudonyme qu'il s'est donné signifie "celui qui ne parle pas". Une réserve qui lui a, sans doute, été bénéfique alors qu'il a fait toute sa carrière dans l'armée chinoise, avant d'en démissionner quand sa réputation fut bien assise. D'autres

écrivains chinois l'ont récemment critiqué pour son manque de soutien aux auteurs dissidents. Cependant, selon l'Académie suédoise, La Mélopée de l'ail paradisiaque (1988) et une satire intitulée Le Pays de l'alcool (1992) sont subversifs "en raison de leur critique acérée de la société chinoise contemporaine".

Mo Yan, l'auteur du Clan du Sorgho (porté à l'écran par Zhang Yimou et Ours d'or à Berlin en 1988) est un écrivain particulièrement prolixe : son œuvre parfois délirante utilise très malicieusement de multiples registres - la fable animalière, le fantastique, la pantomime ubuesque, la satire déguisée en comédie - pour s'attaquer aux deux grands tabous de son pays, le sexe et le pouvoir, un pays où il n'est pourtant pas censuré.

*

AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE ::

AA LL''EENNSSEEIIGGNNEE DDUU

SSEENNSSUUEELL Bouleversez les rythmes et les rimes, changez le pas des comptines et l'air des chansons et vous retrouverez la liberté du chant et le cadre de la danse en poésie. Un groupe de spécialistes se propose de réaliser très bientôt l'atelier de poésie. En six séances de deux heures et de manières ludiques. A partir de textes donnés ou de quelques consignes formelles, une série de techniques propres à débloquer l'expression sera mise en œuvre afin d'aboutir a des créations personnelles. Une grande part sera laissée à l'échange des participants. Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26. [email protected]

*

LA SORCELLERIE EN AFRIQUE : MYTHE OU

RÉALITÉ ?

Le Professeur BOA THIEMELE

Livre son point de vue. Voir le

blog :

www.ivoirecritique.blog4ever.com

*

A un mariage ou à un anniversaire, Songe à offrir au moins un livre à

autrui... Nous comptons sur toi !

(Association des écrivains de Côte d'Ivoire)

*

LLAA LLIITTTTÉÉRRAATTUURREE EETT LLAA

TTÉÉLLÉÉ Pour intéresser le grand peuple à la littérature, il faut que les pays africains se dotent de télévisions portées sur les lettres.

Mon souhait est que la télévision ivoirienne se dote d'une grande émission de littérature.

Dans Le combat en faveur de la visibilité et de la consommation du livre, la télé a un rôle primordial à jouer.

En France, les émissions littéraires de Bernard Pivot ont fait de nombreux convertis.

Il faut que mon pays soit plus audacieux. Notre ministère de tutelle doit comprendre qu'il a une offensive à mener dans ce sens. L'AECI doit en faire un de ses combats.

Notre télévision est une overdose de musiques désincarnées, de jeux pour gains faciles, de concours bidons de beautés fardées, de politiquine et quoi encore ???

La littérature est la lumière d'un peuple.

Nous devons, dès maintenant, "prendre" la télévision, notre télévision afin que triomphent les idées, les lumières....

Sur ce point, j'ai la passion, la volonté et les idées!

Macaire Etty

Dans notre prochaine parution :

Découvrez « La Maison des Auteurs » de limoges.

* Edouard Glissant : «Le racisme n’est pas inné». Entretien réalisé par Nadia Khouri-Dagher

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Faites lire et faites vivre

Le Filament ! *

Page 48: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 48

____________________

Cette rubrique a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier les chasseurs". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Intervenez ! Témoignez ! Participez !... pour lever le voile sur les points d’ombre de notre histoire. (Faustin Dizo Gnahoré).

*

« Les Amis du Livre » est une organisation pour : - développer le goût de la lecture chez les jeunes, pour la promotion du livre et de la lecture à travers des associations qui organisent des activités autour du livre, incitent les jeunes à lire effectivement, à fréquenter les lieux de culture que sont les librairies et bibliothèques et, à participer à toutes les activités autour du livre. - Créer toutes les occasions de mettre des livres dans les mains des jeunes afin de donner à chacun la possibilité d'une rencontre avec le livre. Ce qui lui ouvrira les portes des bienfaits de la lecture et de l’univers. - Faire en sorte que livre ne reste pas absent encore longtemps dans la vie de nos jeunes. Changer leur représentation vis-à-vis du livre. Et éviter surtout qu’ils parviennent à l'âge adulte sans jamais avoir connu les joies et les bouleversements que provoque la lecture d’un livre…

« Nous voulons offrir des livres à nos enfants des lycées et collèges afin que le Livre et la pratique de la Lecture fassent partie de leur quotidien et que, leurs résultats scolaires, mauvais ces dernières années, s'en ressentent positivement. Toute chose qui fera que, demain, nous aurons une société de citoyens capables de se comprendre et de comprendre les principes qui fondent le monde dans lequel ils vivent. Voilà ce qui nous motive à travers "Les Amis du Livre" et la collecte que nous avons initiée ».

Serge Grah

*

« Le livre, c'est ma vie ! j'y ai tout appris. j'adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ».

Fatim Souanou Coulibaly

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LLLEEE FFF OOO RRR UUU MMM DDDUUU FFFIIILLLAAAMMMEEENNNTTT

Sur la problématique des Africains qui ne lisent pas, nous avons déjà publié, dans nos parutions précédentes, la lettre de Beni Lukoki, l’appel de Tikishia Thérèse Digbeu, (recueilli par Cikuru Batumike), les points de vue de Mme Isabelle Kassi Fofana, Bérénice Wadé Nemlin, Mariame Gba, Marthe Fare, Catherine Nohales, Macaire Etty, de Guy-martial Lohourougnon. Nous publions ci-dessous le point de vue de Patrick Weil

*

« Tant d'hommes, de femmes et d'enfants, s'ils pouvaient accéder à des livres, verraient leur avenir transformé. Un livre ne se contente pas de transmettre un savoir. C'est aussi l'instrument essentiel de l'exercice de l'esprit critique et de l'éducation à la démocratie. Le livre est plus encore un moteur essentiel du développement durable. Installé dans une bibliothèque, il passe de mains en mains et de génération en

génération ». Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS.

*

« Il faut, avant tout, alphabétiser les 70% de nos concitoyens qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter ». Sophie Vaubourgoin

*

Il y a déjà un grand nombre de la population qui sait lire et qui n'a pas accès à cette richesse qu’est la lecture. Il est opportun de mener campagne. Et ceci n'empêche pas de faire le travail qui reste en direction de ceux qui doivent apprendre à lire. L'un n'empêche pas l'autre dit-on. Marie-Laure Akpa

*

BBiibblliioo--bbuuss

A Bogotá, en Colombie, dans chaque station de bus et dans les parcs : une bibliothèque gratuite. Je n'ose même pas rêver de ça à Abidjan... Les livres disparaîtront en une nuit pour se retrouver à la "librairie par terre''...

(Holy Dolores).

*

*

Si vous passez un jour, une semaine sans avoir lu quelques lignes d'un livre, c'est que vous

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 49

êtes en train de vous retirer progressivement du cercle des hommes de culture et de lumières. Lisez, bouquinez, cultivez-vous... montez jusqu'à la source et buvez au creux de vos propres mains (comme le dit Alain)... Vous découvrirez que vous vous sentez... plus libres, plus tolérants, plus ouverts... La lecture est la porte qui mène à la vie spirituelle.

Macaire Etty.

*

Léandre Sahiri : Ayant été très tôt confronté à l'injustice et à l'arbitraire, je demeure un homme foncièrement engagé. Mon dernier livre est intitulé "Lettre ouverte aux Noir(e)s qui ne lisent pas". C'est un livre de combat contre l'ignorance ». (Voir ci-dessous).

*

LLeettttrree oouuvveerrttee

AAuuxx NNooiirr((ee))ss

qquuii

nnee lliisseenntt ppaass

Si le titre semble faire la part belle au moralisme, il n'en est absolument rien à la lecture du livre. Ce livre est un plaidoyer pour la Lecture, celle des Noirs. Le titre fait référence à un texte qui aurait été écrit et lu par M. Dee Lee il y a plusieurs années sur des ondes radiophoniques américaines et qui s'intitule: Les noirs ne lisent pas et demeureront toujours nos esclaves. Léandre SAHIRI, l'auteur, prie de lire. Il argumente pour donner aux Noirs, l'envie de Lire. L'envie de faire de la lecture un loisir à l'instar de la musique, de la danse, des jeux vidéos, du shopping...

Ouvrage entièrement basé sur le texte de M. Dee Lee, on y lit ceci : "...on gagne beaucoup à lire, parce que la lecture est une clé qui ouvre la porte du savoir; et le savoir est une boussole et une force; cette force libère et procure un pouvoir; ce pouvoir permet en principe et hormis les critères occultes- de parvenir à mieux gagner sa vie, à vivre décemment, à déceler la valeur et le prix de ce que l'on possède". Ne pas lire reviendrait à cultiver des fléaux comme l'ignorance, l'ennui, la violence, l'avidité et l'égoïsme. Or, lire est une façon de perfectionner son niveau éducatif, celui de ses proches. Il faut lire pour ne pas être à la merci de ceux qui savant, il faut lire pour ne pas devenir oisif, il faut lire pour ne pas devenir violent, il faut lire pour ne pas s'adonner à sa propre destruction, il faut lire pour comprendre le monde dans lequel on vit, il faut lire pour augmenter sa valeur morale et intellectuelle, il faut lire pour changer son rapport à l'argent et aux autres, au monde, il faut lire pour devenir meilleur. Quoi lire ? A quel rythme ? "Au moins un livre par mois, puis par semaine. Pas seulement des romans, mais en plus des ouvrages abordant des sujets d'ordre scientifique, économique, philosophique, etc. Les journaux et les magazines sont importants aussi", écrit Léandre SAHIRI. L'instruction ou l'éducation ne prend pas fin au sortir de l'école. Bien heureux celui ou celle, qui se libérant des carcans acquiert encore plus de savoir, plus d'esprit critique, plus de courage, plus de connaissances et compétences multiples, plus de créativité, plus de solidité intellectuelle. Autant de défis à relever grâce à un autre défi : la lecture, celle des Noirs.

Patrice Piardon

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“Tout le monde devrait lire ce livre. Moi, c’est déjà fait ».

Marie-Flore Doloir

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Dans notre prochaine parution Le malheur des exclus

de l’écrit Les gens qui ne lisent pas, qui sont-ils? Pourquoi existent-ils? Faut-il les alphabétiser, les "lecturiser", les laisser tomber? Quand ils lisent, que lisent-ils? Que leur manque-t-il pour lire comme il faut ? …

*

VVaaiinnss pprrooppooss "Pyromane ou incendiaire ? Incendiaire ou pyromane ?"

Le feu est là Il faut l’éteindre

Vingt discussions Vains débats

Le feu est là Il faut l’éteindre

Qui est coupable ? Qui est innocent ?

Le feu est là Il faut l’éteindre

Pour ne pas qu’il corrode nos vies Pour ne pas qu’il corrompe nos âmes

Le feu est là Il faut l’éteindre

Pour ne pas qu’il ravage notre jeunesse Pour ne pas qu’il dévaste nos champs d’amour

Le feu est là Il faut l’éteindre Le feu est là Il faut l’éteindre Le feu est là Il faut l’éteindre

Plus de philosophie Plus de philologie

Le feu est là Il faut l’éteindre L’éteindre L’éteindre

Ainsi parle le grand Tambour Ainsi parle le grand Sage

Le feu est là Il faut l’éteindre Le feu est là Il faut l’éteindre Le feu est là Il faut l’éteindre L’éteindre L’éteindre Le feu est là Il faut l’éteindre

Faustin Léla Yao

(Extrait de « Cris d’alerte »), à paraitre. NB : D.G = Déplacés de Guerre.

*

Page 50: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 50

Comment vivent et que font les gens qui ne lisent pas du tout

???

Participez au « Forum du

filament ».

ET SI NOUS NOUS ENGAGIONS TOUS POUR LE LIVRE ?

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

SSOORROO GGUUIILLLLAAUUMMEE ::

«« AA MMAALLIINN,, MMAALLIINN EETT

DDEEMMII »» S’il a quitté l’université sans aucun diplôme, Soro Kigbafori Guillaume, n’en est pas moins futé pour tenir la dragée haute à ses maîtres d’hier et d’aujourd’hui, dans le drame monstrueux qui a cours en Côte d’Ivoire. Toutes les voies que les maîtres du complot cherchent à ouvrir pour lui régler son compte se retrouvent dans l’impasse, et « le petit gros » n’en finit pas de narguer ceux qui croyaient pouvoir faire de lui une seule bouchée.

La responsabilité avérée de Soro K. Guillaume dans les crimes en Côte d’Ivoire:

Il n’y a aucun doute sur le fait que Soro K. Guillaume, le SG des Forces Nouvelles, armée préparée par l’exécutif burkinabé, avec la bénédiction de la France, est coupable d’atrocités en Côte d’Ivoire, depuis la nuit funeste du 18 septembre 2002. Le coup d’Etat que ses hommes et lui ont tenté et qui, ayant échoué, a été transformé en rébellion par les dirigeants

français, a donné lieu à des actes des plus ignobles dans ce pays.

Les dirigeants occidentaux, surtout français, maîtres du jeu dans ce genre d’événements, en Afrique francophone, connaissent, et dans les détails, toutes les monstruosités dont se sont rendu coupables Soro et sa bande d’assassins. Les occidentaux auraient même des films relatifs aux tueries inhumaines exécutées par les Forces Nouvelles, comme par exemple l’exécution sommaire et extra judiciaire de plus d’une soixantaine de gendarmes désarmés, qui auraient ensuite été jetés dans une fosse commune.

A l’époque, Soro se pavanait partout, accueilli en héros dans les medias européens, pour assumer ce qui se faisait au vu et au su de tous sur la terre de Côte d’Ivoire, par ses hommes. Aujourd’hui encore, l’étudiant déserteur se plaît si bien dans son rôle de chef de guerre que jamais il n’a réfuté ses responsabilité de chef des rebelles sanguinaires qui ont sévi, en tant que « Forces Nouvelles », et sévissent encore, en tant « Forces Républicaines de Côte d’Ivoire » (FRCI). Ce sont là des réalités connues de tous.

Soro n’est pas étranger à la plupart des crimes qui se font dans ce pays depuis plus de dix ans. Tout le monde sait cela, ici en Côte d’Ivoire, mais également dans le monde entier, tous ceux qu’intéresse le dossier ivoirien ne l’ignorent pas. Alors, comme à leur habitude, les commanditaires du crime, les autorités françaises et leurs complices de l’occident, ayant conclu leur forfait par l’imposition d’un imposteur à la tête de l’Etat ivoirien, voudraient bien achever leur coup. Ils veulent se débarrasser des acteurs qui ne servent plus à rien ou sont devenus gênants, parce que sachant des choses inavouables...

Soro, à présent ne peut plus leur servir. Il reste donc à l’éliminer ou à l’interner ! Et c’est là que le petit gros montre, qu’à défaut d’avoir mené correctement ses études, il a une assez bonne dose d’intelligence qui peut lui servir de bouclier contre ses maîtres comploteurs.

Ils se croient malins, semble-t-il se dire, alors « à malin, malin et demi ! »

La menace à peine voilée de Soro contre les occidentaux pour les tenir à carreau !

On se rappelle qu’il y a quelques temps, les USA, la CPI et autres avaient fait de la comparution de Soro et des chefs de guerre de la rébellion un point d’actualité. On a même entendu parler de ce que certaines puissances occidentales exigeaient de D. Alassane Ouattara de livrer Soro et ses hommes à la justice internationale. Evidemment, pour qui connaît un peu les réalités ivoiriennes, c’était comme demander à l’arbre de livrer son écorce et de prétendre continuer de vivre. La vérité, c’est qu’aucun de ces deux maîtres assassins ne peut être sans l’autre ! Alors, ils ont réfléchi, et leurs communicateurs leur ont donné les bonnes attitudes à tenir. Alassane Dramane Ouattara, Burkinabé au sommet de l’Etat ivoirien, n’a eu qu’à faire des braderies fabuleuses du patrimoine de cet Etat dont, en fait, il n’a rien à faire. Soro, qui n’avait pas les atouts du Burkinabé au pouvoir à Abidjan, n’a eu qu’à menacer ses patrons occidentaux : il lui a suffi de déclarer qu’il a pu faire tout ce que l’on sait, parce que porté par l’occident ! Il a soutenu, très adroitement, qu’il ne pouvait pas réussir tout ce qu’il a fait si l’occident, principalement la France, ne l’avait pas porté a à bout de bras pour le faire. Sous-entendu, si on doit me condamner, il faudra, sinon d’abord, du moins en même temps, condamner mes commanditaires et soutiens, la France et ses alliés ; et je ne compte pas me laisser mener seul à l’abattoir !…

Un message clair

Ce message clair de Soro a été bien compris de ses maîtres occidentaux et français. Ils ont compris, cinq sur cinq, son message, sa menace… Pendant ce temps, D. Ouattara procédait à des manipulations illégales, comme à son habitude, de la Constitution ivoirienne, pour attribuer la présidence de l’Assemblée Nationale à son complice, le petit gros. Les jours qui ont suivi, Soro est reçu en grande pompe à Paris, et depuis, on parle moins de sa comparution devant la justice internationale. Et, comme on ne peut sérieusement parler actuellement de justice en Côte d’Ivoire, on peut conclure que la menace de Soro Kigbafori Guillaume à l’encontre de ses commanditaires et maîtres dans les crimes en Côte d’Ivoire a payé, largement payé !

A présent, personne ne parle sérieusement de faire comparaître Soro devant la justice. Ou on en parle vaguement pour occuper les esprits, pendant qu’on fomente d’autres coups,

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 51

contre ce pays qu’ils ont décidé de détruire, à l’image de la Lybie, et du Mali, en voie de l’être…

C’est certainement dans cette optique qu’il faut voir le fameux « rapport d’experts indépendants », qui accable si maladroitement ceux qu’on appelle les pro-Gbagbo. Ce rapport est sans aucun doute l’œuvre Dramane Ouattara et les maîtres du complot, dans leur volonté acharnée de faire la peau à tous ceux qui ont une relation avec le président Laurent Gbagbo. Tout leur a si facilement réussi dans le crime en Côte d’Ivoire, qu’ils ne reculent plus devant aucune grossièreté !

On les regarde, on les écoute et le temps passe ! Un adage de chez nous dit que « seule la lune qui est au ciel éclaire le sol selon sa position ». C’est le temps de leur lune ; elle éclaire comme bon lui semble. Mais aucune lune n’étant éternelle, attendons de voir !

Suzanne NDA ADJOUA

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Livres à lire (Cette rubrique est réservée pour faire découvrir les livres, anciens ou nouveaux, les artistes et les écrivains, que nous jugerons susceptibles de présenter un intérêt, à certains égards).

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Que vivent les femmes d’Afrique ?

De Tanella Boni, Editions Panama

« Que vivent les femmes d’Afrique ? » est le dernier essai en date de l’écrivaine ivoirienne Tanella Boni, docteur ès lettres de l’université de la Sorbonne. Membre du Conseil scientifique du Groupe d’études et de recherches sur les mondialisations (GERM), membre de l’Académie mondiale de poésie, Tanella Boni a été professeur de philosophie à

l’Université d’Abidjan et a présidé l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire. Elle a publié de nombreux essais, recueils et romans dont « Les Nègres n’iront jamais au paradis » (Serpent à Plumes, 2006). « Que vivent les femmes d’Afrique ? » est un ouvrage qui transforme petit à petit le lecteur en explorateur d’une Afrique bouleversante et bouleversée pour les femmes. En effet, dans la majorité des pays africains, alors que tant de sévices ignobles tels que les excisions, les viols, le repassage des seins, la prostitution, le harcèlement moral et sexuel perdurent, certaines femmes luttent en brisant le silence coutumier, en s’imposant dans les sphères décisionnelles, etc. Certes, elles sont encore quelques poignées à détenir le pouvoir ; mais, elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir acquérir leur autonomie.

Ce nouvel essai de Tanella Boni est un recueil de faits réels, de témoignages et d’analyses sociales, et notamment faisant référence aux travaux d’anthropologues, d’écrivains, de sociologues et de cinéastes qui s’expriment sur les us et coutumes des femmes en Afrique.

Agir pour une vie meilleure, pour combattre efficacement la pauvreté et toutes les formes de violence que subissent les femmes d’Afrique, tel est sans aucun doute le fil conducteur de ce livre poignant de vérité, à lire absolument.

*

Ce nouveau livre de Léandre Sahiri est disponible en librairie et sur commande : Tel : 0033 6 98 58 47 13 / 004475 56 56 33 86.

DUNES D'OR (poésie)

Jean-Valère Djézou

Editions L’Harmattan

Carnet de voyage pour revisiter et explorer le complexe de souffrance de cet univers clair-obscur, loupe pour saisir les mirages et les beautés de l'amour, forge pour pétrir un magnifique guerrier, nuage pour porter le puissant rêveur, voici les mille visages d'une poésie qui darde sur l'humanité ses rayons joyeux. La peine est l'un de nos plus fidèles alliés. Ses dunes sont d'or. (Aimé Comoé).

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Point De Lecture

Une rubrique pour faire partager les livres que vous avez lus

* Dans notre prochaine parution

“Les sous-sols du paradis” de Désiré Anghoura ” ou l’histoire sombre de ces Africains en quête d’un mieux-

être en Occident…” par Henri N’Koumo

*

Message de Evelyne Patricia Lokrou

Merci d'acheter et de lire mes livres. Merci d'en parler. Merci aussi d'aimer ma page (blog). Mes livres sont disponibles aussi sur arbres à lettres, librairie dialogues, rue du commerce, chapitre.com, amazon.com, amazon.fr, edilivre, entre autres. Merci.

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Page 52: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 52

Avis :

Par manque d’espace imparti aux rubriques, nous ne pouvons pas publier tous les textes, en même temps. Nous nous en excusons.

*

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informations à publier et

vos liens préférés.

Contactez-nous pour

proposer articles,

rubriques, photos et

vidéos, etc.

D’avance merci.

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RÉFLEXION Quand je pèse et soupèse nos actes J’ose presque penser et dire : Chez nous On ne réfléchit pas C’est même Au risque de passer pour un ennemi public Une faute D’agir par réflexion. Chez nous Dans notre nature L’acte de réflexion Nous est Au quotidien Comme un acte Contre-nature et à contre-courant. Et donc Dans notre vie sans réflexion Nous préférons Au quotidien Prendre des vessies pour des lanternes Ecouter les échos au lieu des sons Admirer les reflets plutôt que les couleurs Tout gober non par la preuve Mais par défaut d’esprit. Et donc Dans notre vie sans réflexion Nous préférons Au quotidien Nous satisfaire Sans réflexion

Des rumeurs et des chimères Qui nous font voir Des poissons dans les arbres Et le ciel dans l’eau. Et Ainsi va la vie Chez nous Dans notre vie sans réflexion Nous sommes Au quotidien Fiers De nos actes et paroles sans réflexion Dont nous sommes Sur cette terre Ridicules, ô combien ridicules Et les seuls honteux à ne pas en avoir honte.

Léandre Sahiri

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(Une rubrique initiée par feu Faustin Dizo Gnahoré, historien, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée, et en général en Afrique)

IInntteerrvveennttiioonn mmiilliittaaiirree

ffrraannççaaiissee aauu MMaallii ::

UUnn jjeeuu ddee dduuppeess

Des images de Maliens biens ciblés font le tour du monde. Une visite du président François Hollande au Mali et surtout dans le nord du pays pour montrer le côté « bon Samaritain » de la grande France qui attend des emplois pour sa jeunesse. Faut-il continuer de croire que le salut africain viendra de l’Occident et précisément de la France ? Ou simplement les Africains seraient-ils tellement sourds et aveugles qu’ils ne verraient pas les buts réels de l’ancien colonisateur qui

intervient en Afrique quand cela lui sied ?

La première question est de savoir d’où les fondamentalistes obtiennent ou ont obtenu les armes qu’ils utilisent contre le reste de la population malienne ? Comme dans le cas de l’Afghanistan où la France, l’Angleterre et les Etats-Unis avaient entraîné et lourdement armé les fondamentalistes symbolisés par Ben Laden pour barrer la route aux Russes, autant ceux qui sont appelés « extrémistes » ont été armés, entraînés et nourris par les mêmes nations nommées plus haut.

D’ailleurs, l’Occident ne se soucie pas du mal que leurs armes font aux populations qu’ils prétendent défendre dans leurs diverses interventions. Le cas de la Syrie nous enseigne que seuls les intérêts de l’Occident ont droit de cité et déterminent les relations dites internationales puis les lois qui en découlent. Aux yeux de tout le monde et sous les phares des cameras, des armes lourdes de guerre sont livrées à la Turquie voisine qui les passe ensuite aux rebelles qui veulent la tête du président Bachir. Le cas libyen est un autre exemple qui renforce notre position. Cette nation prospère sous Kadhafi (même si ce dernier n’était pas parfait) est devenue une jungle pendant que le pétrole qui constituait le but essentiel de l’intervention « humanisatrice » et « humanitaire » des colons tombe dans les mains des compagnies occidentales. Selon Juliette Poirson et Sara Prestianni (survie.org), «… dans un courrier publié par Libération (1er septembre 2012), le CNT (Conseil National de Transition de Libye) promettait à la France 35% du pétrole libyen en remerciement de son leadership militaire aux côtés de la rébellion. Total, qui en exploite déjà 15%, a aussitôt nié tout accord sur ces 35% et a tenté de calmer le jeu en indiquant que l’exploitation du pétrole ne pourrait reprendre avant deux ans ». Et elles ajoutent: « En fait, l’entreprise pétrolière italienne, ENI, pour l’instant la première compagnie productrice d’hydrocarbures en Lybie (28% de l’exploitation), et Total ont annoncé fin septembre la reprise de leur

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 53

exploitation. Si pour l’Italienne ENI, il était important de reprendre l’exploitation après son accord du 31 août 2011 avec le CNT confirmant sa présence en Libye, Total se place dans une perspective à plus long terme pour récupérer une part du gâteau pétrolier plus conséquente ». Sans commentaire. L’on comprend très aisément les motivations cachées derrière les interventions ‘humanitaires’ de la France et de ses alliés sur le sol africain.

Les armes utilisées par fondamentalistes au Mali leur ont été offertes par les « amis » de l’Afrique qui bombardent celle-ci nuit et jour pour leurs intérêts. Finances, nourris et blanchis par la France et ses allies pour faire chuter Kadhafi, les ‘wanted’ maliens sont descendus au sud pour réclamer ‘réparation’ de la part de Bamako. D’ailleurs, en Libye, ils ne sont plus les bienvenus aux côtés des populations autochtones. Ils sont chassés par ceux qu’ils avaient « sauvés de la dictature du Guide » hier. La France n’est pas au Mali par pitié ou par humanisme. Elle y est pour son propre compte, pour ses seuls intérêts et rien d’autre. Lisons ensemble ce qui suit pour comprendre le mensonge de monsieur François Hollande et de son équipe:

«Les richesses énergétiques et minières ne manquent pas dans la région, connue pourtant pour être l’une des plus pauvres au monde. Pétrole, gaz, or, uranium, diamant, phosphate, bauxite, plutonium, manganèse, cobalt… sont autant de bonnes raisons qui font de la région «un espace de convoitises» qui «attise les appétits des grands groupes internationaux», a écrit le journal l’Humanité (10 janvier 2011). Et continuons pour comprendre la précipitation avec laquelle le socialiste Hollande « a pris les choses en main » avant d’aviser « le machin » appelé ONU.

«Ancienne puissance coloniale dans la région, la France cherche donc à sécuriser ses approvisionnements » (alter info). Les Journées Marinières et Pétrolières du Mali de 2011 (du 8 au 11 novembre) sous le président Amadou Toumani Toure expliquent plus

clairement encore la présence de la France au Mali. Voici quelques projets retenus lors de ces rencontres qui avaient pour but de démentir l’idée générale qui voit le Mali comme un pays pauvre et sans un avenir prometteur:

. Une nouvelle entreprise de ciment ayant une capacité de 1 200 000 tonnes par an devrait entrer en activité en 2011, ainsi qu’une seconde qui sera installée à Hombori.

. Le Mali deviendra pour la première fois en 2011 un producteur de minerai de fer, avec l’exploitation de Tienfala.

. Le Mali a également un riche potentiel en manganèse, potentiel estimé à 20T (Gao) et prêt à être exploité.

. Un producteur malien de phosphate vise une production de 200 000 tpa en 2012 au dépôt de Tamaguilelt.

. Cette année verra également naître le premier forage de pétrole et gaz par une entreprise E&P internationale.

. Les réserves de bauxite sont estimées à 1,2 millions de tonnes et elles pourraient être exploitées dans un futur proche.

. Le Mali a également du potentiel dans d’autres ressources minières comme le lithium, l’uranium, le diamant, le kaolin et les pierres gemmes.

Voila que tout est dit. La France sans l’Afrique ne serait rien (Mitterrand et Chirac l’ont reconnu). Elle a besoin de l’uranium du Niger par exemple pour son énergie nucléaire et pour faire fonctionner son industrie. Selon RT (chaine de télévision Russe), 84% de l’énergie de la France est a base nucléaire. Or, le Mali est très riche en cette matière première. Le Mali, selon la même source, est le quatrième producteur d’or. Vous

comprenez que la France n’est surement pas à Gao et à Tombouctou pour une « mission civilisatrice au 21eme siècle ». Comme toujours, la France reste dans sa logique de sangsue vivant sur le dos de l’Afrique. L’Afrique n’a pas besoin de la France pour chasser des rebelles d’untel pays ou d’untel autre pays africain. Le complexe d’infériorité face au colon, la corruption des classes au sommet des états africains sont entre autres les maux qui rendent les ailes de l’Afrique lourde dans un siècle ou ce continent devrait tendre vers l’autosuffisance à tous les niveaux du développement.

Sylvain De Bogou

*

UUNNEESSCCOO ::

FFrraannççooiiss HHoollllaannddee

rrééccoommppeennsséé ppoouurr ssaa

ccoonnttrriibbuuttiioonn àà llaa ppaaiixx eenn

AAffrriiqquuee

Le Président de la France, François Hollande

Le Président de la France, François Hollande, a reçu, le jeudi 21 février 2013, le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, décerné chaque année par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Présidé par l'ancien Président du Mozambique, Joaquim Chissano, le jury du Prix Félix Houphouët-Boigny a décidé de le décerner à M. Hollande « pour son importante contribution à la paix et à la stabilité en Afrique ».

Créé en 1989, et doté d'une somme de 150.000 dollars, d'un diplôme de la paix et d'une médaille en or, ce Prix porte le nom du premier Président de la Côte d'Ivoire indépendante, M. Félix

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 54

Houphouët-Boigny et se propose d'honorer des personnes, institutions ou organisations ayant contribué, de manière significative, à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l'Acte constitutif de l'UNESCO.

Le Prix a déjà été décerné à de nombreuses personnalités dont Nelson Mandela et Frederik W. De Klerk, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, l'ancien Président américain Jimmy Carter, le Président sénégalais Abdoulaye Wade, l'ancien Président finlandais Martti Ahtisaari, ainsi que l'ancien Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.

Kofi A.

Faites part de vos avis et réactions.

*

Point de vue

CCoonnttrriibbuuttiioonn àà llaa ppaaiixx eenn

AAffrriiqquuee ::

FFrraannççooiiss HHoollllaannddee

mméérriittee--tt--iill dd’’êêttrree

rrééccoommppeennsséé ?? Au cours de ces 30 dernières années, et ceci depuis la seconde guerre mondiale, les Occidentaux ne font que nous jouer la pire mascarade dans leurs actions criminelles et colonialistes dans le Tiers-Monde en général et en Afrique en particulier.

En effet, les pays occidentaux s’illustrent dans le terrorisme d'état et dans des crimes contre l'humanité, et après, jouent au pompier ; et, au bout du compte s'auto-congratulent, en s'octroyant des prix Nobel, Houphouët-Boigny pour la paix et autres.

Comment l'État français peut-il expliquer au monde entier, que c'est la France qui a soutenu la partition du territoire ivoirien en deux parties (dont la partie Nord du pays) était occupée, pillée et dévastée par des rebelles armés et entraînés par l'armée française. Des rebelles qui méprisent la démocratie. Des rebelles qui ont attaqué le Président élu démocratiquement. Des rebelles qui, grâce à l'État français et ses réseaux criminels de la "Françafrique", ont

piétiné et bafoué la loi fondamentale, la Constitution de la Côte d'Ivoire votée en Mai 2000 à 86% au référendum pour confirmer le vote positif des partis politiques à l'Assemblée Nationale à 94%, après 40 années de dictature d'un parti unique, le PDCI-RDA, homologué, adulé et protégé par l'État français.

Pourquoi la France qui, hier soutenait le coup d'état des rebelles qui ont massacré des milliers de civils, qui ont bafoué toutes les règles élémentaires de la démocratie en Côte d'Ivoire, peut-elle défendre l'intégrité territoriale du Mali ?

Non ! C'est à cause des ressources énergétiques et stratégiques nouvellement découvertes. Le pillage se fera dans un état malien entier; mais, sous une autre forme où, l'état malien pourra au moins dire son mot.

Couper le Mali en deux, pour créer un état pour les touaregs, serait provoquer une avalanche de déstabilisation dans les autres pays sahéliens allant du Sénégal en passant par la Mauritanie, l'Algérie, la Libye, le Niger, le Burkina-Faso, le Tchad, le Nord du Nigeria, la Somalie et le Nord du Cameroun. Car dans tous ces pays, vous trouverez des Touaregs. Ce sont des nomades.

Avec Nicolas Sarkozy, il n'y aurait pas eu de soutien à l'état malien. La partition serait faite pour créer un état bidon de touaregs où, les multinationales françaises, européennes et américaines s'installeraient, pour piller gratuitement toutes ces ressources dans un pays où il n'y a que des nomades ; donc, sans gouvernement, mais des petits chefs qui bénéficieraient de petites enveloppes remplies de dollars et d'euros, pour calmer ces derniers.

C’est pourquoi nous estimons que donner un prix de la paix au président français, Mr F. Hollande alors qu’il est impliqué dans un projet d'attaque déjà

mis en place par son prédécesseur Nicolas Sarkozy est une mascarade.

A. KOUASSI.

Les casseroles sont vides!

Un embouteillage, des policiers Un vacarme, un stop général Des affamés chassés. La sirène en liesse Le cœur qui gonfle Un cortège infini Cris, colère Nausée ils passent ces sans-cœurs! Bien loin Là-bas! Les casseroles sont vides! Un marmot mourant sommeille au cœur De ce concert maudit.

Marcel Ignace Fodjo

RRééppoonnsseess aauuxx ddeevviinneetttteess ddee llaa ppaaggee 99 ::

1) LES SURNOMS DES 16 EQUIPES

QUALIFIEES

Afrique du Sud : les Bafana Bafana (garçons) Algérie : les Fennecs Angola : les Palancas Negras (antilopes noires) Burkina Faso : les Etalons Cap Vert : les Tubaroes Azuis (requins bleus) Côte d'Ivoire : les Eléphants Ethiopie : les Walya (bouquetins) Ghana : les Black Stars (étoiles noires) Mali : les Aigles Maroc : les Lions de l'Atlas Niger : les Ménas (gazelles) Nigeria : Super Eagles (super-aigles) RD Congo : les Léopards Togo : les Eperviers Tunisie : les Aigles de Carthage Zambie : les Chipolopolos (boulets de cuivre) 2) Voir le Filament numéro 26

*

IIInnnfffooo Si vous avez des difficultés pour rédiger

un article, n’hésitez pas à nous

contacter, nous pouvons vous

accompagner dans la correction,

rédaction, mise en page (syntaxe, plan,

insertion de photo…).

Contactez-nous par email ou par

téléphone.

Page 55: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 55

[email protected]

LLLeee CCCaaahhhiiieeerrr LLLiiittttttééérrraaaiiirrreee

d e Z a c h a r i e A c a f o u

Chaque mois, Zacharie Acafou vous propose ici ses notes de lecture d’œuvres littéraires africaines d'expression francophone.

====

LLaa rréébbeelllliioonn ddee ZZaannttiigguuii ::

EEnnttrree eessppooiirrss eett tteerrrreeuurrss

On fait usage des premières pages de

l’œuvre. Répétitions presque mots

pour mots d’évènements tristes bien

connus en Côte d’Ivoire. Combien de

livres sur ce sujet naturaliste avons-

nous déjà lu? Une centaine avec pour

certains la tombée facile dans le

pathos, l’un des pires ennemis de la

littérature quand elle n’est point

maîtrisée. La guerre qui y a éclatée et

les formes psychologiques

rudimentaires que l’auteure s’est

empressée de décrire, comme pour

faire accompagner ses dires, et cela à

notre dépit. Hélas! J’avais cru d’abord

que cette morale intransigeante, que

ce style sec à l’image d’une éthique de

l’essentiel, que cette allure de récits

ignorerait dans leur simplicité, les

zones obscures de cette guerre où

s’est tapit l’inquiétude et où a veillé

l’angoisse. Mais je sus dans le

prolongement de ma lecture de la

fausse et mauvaise considération que

j’avais de cet auteur. Précocement

jugée sans finir son œuvre, je passais

là à côté d’une auteure considérable

qui marquerait sans doute mes

premières lectures de l’année 2013.

L’histoire du roman débute à Sinfra,

ville du centre ouest de la Côte

d’Ivoire où vit Zantigui, personnage

turbulent mais sensible à

l’argumentation des plus

convaincantes. Il vous « promet sur

l’honneur », jure « Allah » la main sur

le cœur de tenir telle ou telle parole et

une fois cette parole accordée,

l’histoire devient tout autre pour

notre héro... Cet anti-héro nommé

Zantigui verra la guerre en Côte

d’Ivoire éclatée sous ses yeux. Malin

au possible, il parviendra à échapper à

la mort et prodige, sera malgré lui

entrainé dans la rébellion jusqu’à

gravir tous les échelons et devenir «

chef Zantigui », nom qu’il portera avec

fierté sans jamais quitter son « moi

Zantigui», chaque fois qu’il parlait de

lui.

Drôleries, situations cocasses, belles

trouvailles vont émailler sa vie et son

existence déréglée à l’envie, qui

feront passer Zantigui, d’un être

admirable à celui d’un personnage

fort détestable qui fera de son

combat, l’un des pires cauchemars des

habitants de Tampakro, ville où il

régnait d’une main de fer.

C’est par là que ce roman nous retient

et nous attire. Par des cheminements

souterrains qui passent par un récit

savamment imbibé de culture

malinké, de pratiques mystiques nous

immergeant aisément dans le

« dozoya » (la pratique du dozo), et le

souci encyclopédique qui

l’accompagne, Mahoua S. Bakayoko

sait nous faire vivre dans les moindres

détails, les travers de cette rébellion

de Zantigui.

On fait de nouveau une plongée dans

les flots tumultueux de cette rébellion

devenue des plus affreuses avec

Zantigui et ses acolytes. (Pillages,

escroqueries, trahisons, mensonges,

abus extrêmes de pouvoirs et tutti

quanti…). Si les paysages sans cesse

renouvelés confèrent à l’œuvre toute

son originalité, l’on cabre souvent sur

certaines facilités de l’auteur à

justifier les travers de Zantigui (sur

l’affaire du pare-brise par exemple

dont on se passerait bien (page 150))

ou les sources wikipédia que l’auteur

s’approprie un peu naturellement

pour définir ses notions. Source

internet participative, qui faut-il le

rappeler, ne peut toujours pas être

fiable quand il s’agit de donner dans la

recherche ou la définition la plus

originale.

Mais, l’on ne peut s’empêcher à la

lecture de cet ouvrage d’affirmer,

d’insister et de reconnaître le

caractère considérable de cet œuvre

qui interdit toutes les facettes de la

bonne pensée, du parti pris pour nous

relater les débuts d’une crise politico-

militaire qui marquera des années

encore, l’histoire de la Côte d’Ivoire.

Dictée par une connaissance de tous

les replis honteux du cœur humain,

Mahoua S. Bakayoko a tracé au

pinceau, le plus délicat et le plus vrai

des nuances, jusqu’aux grâces de nos

vices. Telle est l’auteure. Et l’esprit

unique qui a produit cet œuvre fera

des heureux. Ceux qui se méfient

comme moi des normes, des pensées

convenues, des actions convenables,

des engagements confortables et des

moralités creuses.

A lire donc sans modération.

Zacharie Acafou Source: ivoire-blog.com

Mahoua S. Bakayoko : « La rébellion de Zantigui » , Editions Dhart, 2012.

*

« Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout appris. J’adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ».

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 56

Fatim Souanou Coulibaly

*

VVVééérrriiitttééésss &&&

cccooonnntttrrreee---vvvééérrriiitttééésss (Ils ont dit)

(Proposez des citations ou

déclarations qui ont retenu

votre attention, avec ou sans

commentaires, que vous

souhaiteriez partager ou

discuter avec les autres. Nous

les publierons dans cette

rubrique).

& ADO est un bon président. Seuls quelques égarés tentent des attaques suicides de désespoir. Je vous dis bien qu’ADO est bel et bien indéboulonnable. Il fera ses 10 ans et il passera le relais à Soro qui fera 10 ans, et ensuite ce sera le tour de Hamed Bakayoko pour 10 ans. Mister Abou.

& J’estime que la justice a été trop clémente. Vu les actes qui ont été posés, l’ex-général Dogbo Blé méritait la perpétuité, selon notre code pénal. Tous ceux qui ont commis ces crimes et qui n’ont aucun regret doivent être condamnés à perpétuité. M. Dogbo Blé n’a eu aucun regret. C’est pourquoi je ne comprends pas pourquoi la justice lui a infligé cette peine. La justice a-t-elle seulement pensé aux parents du défunt ? Pour moi, les victimes comptent plus que Dogbo Blé. Les orphelins, les veuves ont plus d’importance que lui. Il faut que notre justice comprenne qu’on ne fait pas un procès par rapport aux bourreaux, mais pour rendre justice à ceux qui ont subi les crimes. A-t-on pensé à ceux qui ont été tués ? La justice a été trop, trop clémente. Je ne suis pas d’accord. Les décisions de notre justice doivent être des décisions exemplaires. J’estime que celle-ci ne l’est pas du tout et n’est pas de nature à apaiser la douleur des parents des victimes. C’est ce que je crois. Joël N’guessan, porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR).

& Je reste profondément attaché à la république et à ses valeurs. Général Brunot Dogbo Blé

& «Qu’on ne vous trompe pas, celui qui a gagné cette élection, c’est Alassane Ouattara». Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale.

& «Souvenez-vous en 1990, qui disait asseyons-nous et discutons ? Maintenant qu’on est assis, ils disent non. Le président Ouattara est assis au palais et vous attend pour discuter alors, venez ». Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale.

& « la vocation d’un Chef d’Etat - nègre surtout- ne devrait-il pas être de s’atteler à faire du pays à lui confié, non un PPTE, mais un PRPE (Pays riche et peu endetté) ? ». Tiburce Koffi.

& Ouattara est bel et bien indéboulonnable. La preuve, c’est que ca fait plus de 10 fois que votre commando attaque sans succès. Nos guerriers imbattables veillent au grain. Vous ne pourrez jamais, au grand jamais enlever Ouattara de ce pouvoir. Pourquoi vos FDS ne tentent rien? Aujourd’hui, ils sont sous le charme d’ADO. (Mister Abou).

& Il dit qu’il est indéboulonnable, alors que, au fond de lui-même, il sait qu’il ne va pas durer au pouvoir, alors qu’il a peur. C’est la peur qui fait qu’il ne tient pas en place. Réunion de "bobo", il est présent, réunion de bossus il est là, même réunion d'albinos il est là. Pauvre mec ! Jean-René Vannier.

& Au lieu de dire qu’il est indéboulonnable, ASDO aurait mieux fait de dire qu’il a peur, si peur qu’il fuit le pays, qu’il ne peut même pas rester un peu en place pour gérer les problèmes du pays. Jean-René Vannier.

& « Evitons de croire que nous sommes bons à rien, et qu'il faille toujours tendre la main comme de vulgaires misérables ». Yannick Aboh.

& LE PLUS GRAND DEFI AUQUEL LA COTE D'IVOIRE EST CONFRONTEE, c'EST DE SORTIR DU SUPPLICE DE TANTALE DE LA FRANCE. Serge Grah

& « I-VOI-RIENS, dites-moi : ne voyez-vous vraiment rien ? Réveillez-vous !

& Dans la vie, il y a 3 types d'ennemis : ceux qui t'en veulent pour rien; ceux qui te détestent parce qu'ils ne peuvent pas être comme toi ; ceux qui te haïssent à cause de ta destinée. Mais, tranquillise-toi, car quelles que soient la taille et la force de tes ennemis, Dieu les a déjà vaincus. Liliane Christelle

& Chers parents, chers frères, sœurs et enfants. Merci à vous tous qui m’avez soutenu. Ne vous laissez pas assommer par cette peine! 15 ans, 20 ans, une prison à vie se sont des choses visibles. Ce qui compte chez un homme de foi et de conviction, ce sont les choses invisibles. Général Brunot Dogbo Blé Je suis en paix avec ma conscience et avec Dieu. Général Brunot Dogbo Blé.

& « L'Afrique a besoin de renaître par le savoir ». Pr. Ramsès Boa Thiémélé.

& A une époque de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire George Orwell

& DEPUIS QUE J'AI RENONCE AU BONHEUR, JE VIS TRES HEUREUX... Serge Grah

& PLUS DE LA MOITIE DES PAUVRES VIVENT DANS LES PAYS LES PLUS RICHES EN RESSOURCES...Serge Grah.

& L'AFRIQUE N'EST PAS UN PROBLEME POUR LES AFRICAINS, CE SONT LES AFRICAINS EUX-MEMES QUI SONT UN PROBLEME POUR L'AFRIQUE Serge Grah

& Quand approchent les élections et que les politiciens se souviennent de nous, ils nous distribuent des pagnes, des tee-shirts et, surtout, de la bière qui coule à flot en ces occasions-là. Et c'est toujours pareil. Nous échangeons notre droit de vote contre quelques billets de banque, bouteilles de bière et de tee-shirts, etc. Ah ces Africains !!! Serge Grah

&

« Dites à votre président-là, il n'a qu'à libérer Gbagbo. Comme ça, Gbagbo lui aussi il va voir ce qu’il est en train de faire. Si c'est bon travail, il en train de faire, Gbagbo aussi il va voir. Le Vieux Ménékré. (Propos retranscrit par C.A).

*

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Page 57: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 57

FFF aaa bbb lll eee Dans cette rubrique, Nous avons opté de présenter, chaque mois, une version des fables de La Fontaine. En effet, nous avons tous lu ou appris, à l’école, au moins une fable de La Fontaine. Nous avons tous plaisanté avec l'une de ses morales, etc. Allant plus loin, certaines personnes se sont amusées à les illustrer, à les « remodeler » à leur gré. Chaque mois, nous vous proposons ici une fable réécrite sous forme de pastiche ou de parodie. Voici la version Anoma Kanié de la fable « Le lièvre et la tortue ».

LLaa lliièèvvrree eett llee ttoorrttuuii L'animal qui marcher doucement Doucement là, et pis qui porter son maison sur son dos là, Et ké on pélé lui le tortui Eh bien un jour, i dit comme ça à la lièvre : « Ecoute, mon ami, si nous dé on fait course Toi moyen pas dépasser moi, jamais Je vas arriver premier, et toi derrière moi. La lièvre i répondit : « Comment ça, tu vas arriver avant moi ? Tu n'as pas sérieux hein. Moi qui moyen couri pli vite que chien dans la brousse, Comment toi tu moyen fait course avec moi ? ». Le tortui i dit : « Bon ! On na ka fait course tout de suite ». La lièvre i dit : « Toi tu peux parti d'abord. Moi, je suis pas pressé. Je moyen même s'amuser en route Je laisse toi parti jusqu’à près de point d’arriver Et puis moi, je vas rattraper toi. Alors, le tortui i parti, En marchant doucement, doucement, Son maison sur son dos. Pendant ce temps, la lièvre i s'amiser, s'amiser, I promener, i manzer feuille par ici, i manzer feuille par là. Maintenant, quand i voit que le tortui i lè au loin là bas, Presque arrivé Aussitôt, lui la lièvre i commencer couri, couri Pour rattraper lui Mais, c'est trop tard : Le tortui i lé arrivé à destination déjà ! I lè premier. Alors, la lièvre i dit : « Han ! Comment ça ? Toi qui gagné maison sur ton dos Tu couri pli vite ké avion ? ». D’après Lé Fontain.

Anoma Kanié, (Extrait de « Quand les bêtes parlaient aux

hommes).

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

LLee mmoott FFRRAANNCC eesstt llee

mmaallhheeuurr ddee ll’’AAffrriiqquuee

Faut-il avoir peur, en Afrique, du mot préfixé « franc » ? Vu les ravages qu’il occasionne chez nous, ne faut-il pas conclure, une fois pour toutes, qu’il est le malheur de l’Afrique ? Sans ambigüité, ma réponse est oui ; un oui sonore et retentissant.

Le « franc » : une arme de destruction

En Afrique, ce mot, « franc », est une véritable terreur, même une force terroriste, une arme à destruction massive. Au nom de ce mot, le sort de l’Afrique a été éternellement et tristement cadenassé et scellé.

Au plan culturel, au plan politique, au plan religieux, au plan économique, ce mot sème la terreur avec toutes ses conséquences: guerre, rébellion, exploitation tous azimuts, pillage systématique, misère, aliénation, escroquerie, manipulation des consciences, ainsi que d’autres bizarreries et niaiseries de ce genre. Donc, ce mot a pris l’Afrique en otage depuis des lustres et n’est pas prêt à la lâcher. Toute la vie de ce continent est malheureusement rythmée, structurée, cadrée et déterminée par les différentes ramifications et autres dérivés de ce mot : francophonie, Françafrique, Franc-maçonnerie, Franc CFA. Tout est bouclé.

Les jeunes disent « pas moyen de faire autrement ». L’ancien et l’éternel maître en a fait ses instruments de manipulation de la conscience et de l’intelligentsia africaines. Hors du « franc », point de salut pour l’Afrique et ses éternels pauvres. Cette leçon, nos intellectuels la connaissent et la récitent parfaitement. Nos universitaires l’enseignent avec beaucoup d’émotions et de convictions non calculées dans nos amphis. Nos étudiants connaissent bien leur leçon. Le « franc » a tout bouclé sur nos terres, celles de nos Ancêtres qui, d’ailleurs, n’étaient pas mieux logés que nous. Car, eux aussi ont eu leur part de « franc ».

Vous voulez être considérés ? Soyez des francophiles et aimez la francophonie.

Vous voulez être adoubés par le maître éternel ? Soyez françafricains et aimez la magouille et le saupoudrage politiques.

Vous voulez avoir la « lumière » éternelle pour mieux rayonner dans le monde ? Soyez franc-maçon pur et dur.

Vous voulez avoir une grande monnaie, être un pays émergent ou développé? Accrochez-vous au Franc CFA et livrez le cordon de la bourse au maître. Que votre cœur batte au « franc ». Et, si tel n’est pas le cas, vous êtes un homme mort. Votre place se trouve à la CPI.

Il nous faut sortir des griffes du « franc»

Pour nous Africains (analphabètes comme intellectuels, mais plus ceux-ci que ceux-là), notre drame collectif, est de croire mordicus que plus rien ne peut être possible pour sortir des griffes du « franc». Le cerveau est toujours bien lessivé, de génération en génération. Quatre cents ans d’esclavage et un siècle de colonisation barbare et sauvage ont largement suffi au maître pour faire un travail propre, sans faute. Et forcément, l’héritage est lourdement assuré.

Très bientôt, au sommet de la francophonie, ceux qui nous gouvernent, au nom du « franc », iront, étreints par la peur, faire leur sempiternelle allégeance au grand maître : « Grand maître, vous m’avez permis de gouverner sur une portion de votre immense et glorieux territoire. Voici un peu de cacao et de caoutchouc pour vous et les vôtres qui nous sont si chers et nous font tant de biens. Fasse Dieu que vous demeuriez éternellement notre maître ».

« Grand maître, je bénis le Ciel et la Terre de m’avoir fait, par vos mains, roi à la place du roi. Voici un peu de pétrole, de gaz et de manganèse pour vous ; fruit de la terre et du travail de vos éternels sujets qui, en mon nom, vous bénissent et vous réitèrent leur indéfectible amour».

« Oh grand maître, maître éternel de nos éternels Ancêtres. Grâce à vous, le peuple que vous-même m’aviez confié ne meurt pas de faim. Voici un peu d’or, de diamant, de coltan et de cobalt pour vos merveilleuses industries grâce auxquelles nous vivons si bien chez nous. Que Dieu vous rende éternels, vous et vos descendants, pour notre

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 58

salut éternel ». Ainsi, les termes et les clauses du pacte de notre aliénation seront toujours et davantage consolidés et solidifiés. Et l’Afrique demeurera la terre de la guerre, de la misère et de la galère malgré son cacao, son pétrole, son gaz, son cobalt, son or et son diamant.

Malheur à celui qui osera venir parler d’indépendance, d’autonomie, de libération et d’autres misères de ce genre. Sa tête sera fortement mise à prix. Et les Soro Guillaume et autres bandes armées, choyés aujourd’hui par le « franc », prospèreront toujours de notre misère.

Père Jean K. Source : cotedivoire-lavraie

*

EEnn ppaarrttaannccee

Quand tu pars ! Si haut dans les nuages, l’avion devient chagrin Il bouscule en quelques secondes mon destin. Quand tu pars ! Triste est le bateau qui vogue sur mes sanglots La peine et l’émotion étranglent mes mots. Quand tu pars ! Dans ces longs couloirs, ces dessertes de gares La souffrance frémit dans nos âmes qui s’égarent. Quand tu pars ! Les quais lèchent chaque pas qui t’éloigne de moi Ton regard boit les larmes de mes yeux qui se noient. Quand tu pars ! Autour de moi tout s’écroule, nos corps se séparent J’ai froid et le vent me traverse de part en part. Quand tu pars ! L’horizon recule, le monde bascule, la terre se dessèche La douleur devient mon ombre, mon cœur s’assèche.

Bérénice Wadé Nemlin

La Luciole d'Abidjan

LLL eee bbb êêê ttt iii sss iii eee rrr

hhh ooo uuu ppp hhh ooo uuu ééé ttt ooo ---

fff rrr aaa nnn ççç aaa fff rrr iii ccc aaa iii nnn (Une rubrique de Marcel Amondji)

AAuujjoouurrdd’’hhuuii,, llaa ppaarroollee àà……

TTiirrbbuuccee KKooffffii

« Le sentiment qui m’anime, en ce moment, est un sentiment de colère. Pour deux ou trois raisons. Depuis que j’ai pris la tête de l’INSAAC, je crois avoir été le seul Dg à avoir été attentif aux préoccupations des étudiants et du corps professoral. Cela fait près de dix mois que je suis là. Chaque jour, j’ai visité les salles de classe, je discute avec mes étudiants, avec les professeurs. Je considère cette grève comme une rupture de confiance entre mes étudiants et moi. Je leur ai dit qu’ils m’ont trahi et que désormais, entre eux et moi, ça sera la politique du bâton. Je suis venu leur servir la poésie et ils m’ont servi les épines. Depuis que l’INSAAC a été créé en 1991, il ne s’est pas passé une seule année où les étudiants ne se sont pas mis en grève. C’est sous Tiburce Koffi seul qu’il y a eu une année académique sans grève, c'est-à-dire l’année académique 2011-2012. Peut-être que ce fait gêne certaines personnes. Donc, il faut tout faire pour entacher celle qui commence, l’année académique 2012-2013, avec une grève ». (source : LG Info 28 Septembre 2012).

* « …désormais entre eux et moi,

ça sera la politique du bâton ».

Rappelez-vous : c’était en

décembre 2011. Tiburce Koffi

raconte avec délectation une

aventure qu’il vient de vivre : « Ce week-end, j’ai fait l’expérience du bien-fondé de la répression : feu rouge à un carrefour. Nous sommes tous immobilisés. Un conducteur de wôrô

wôrô, au mépris des feux, passe. Comme tout le monde, j’observe, écœuré et impuissant, la scène. Soudain, sortent de l’ombre, cinq éléments des FRCI qui suivaient, cachés, les manœuvres des conducteurs indélicats. Ils font sortir le conducteur de sa voiture, lui retirent ses pièces. Je sors, moi aussi, de ma voiture, et je les rejoins. Je leur explique qu’il est inutile de lui arracher ses pièces, car il a les moyens aussi bien légaux qu’illégaux de les retirer, et pis, de récidiver ! Que faire alors ? Je leur propose une autre solution : qu’ils ôtent le pantalon du délinquant et qu’ils le flagellent, là, dans l’obscurité, jusqu’à ce qu’il urine sur lui, devant nous ! La méthode leur a paru curieuse, voire douteuse. Je les ai rassurés de son efficacité en leur disant qu’elle s’appelait d’ailleurs MGO (Méthode Gaston Ouassénan – du nom de son illustre inventeur, général d’armée de son état). Après mon bref exposé scientifique sur la question, l’un d’entre eux (ça devait être le chef) a mis en pratique mes consignes. Ensemble, nous nous sommes délectés des cris de douleur du délinquant. Oui, ce fut un agréable supplice ! Puis, celui qui semblait être le chef a dit : "Kôrô, on dirait que tu as raison, dêh ! Ça là, mogo-là ne va plus jamais griller feu dans pays-là !" La flagellation publique comme punition légale aux contrevenants ? Songeons-y sérieusement ! »…

*

ÂÂMMEE EENN PPEEIINNEE Je voulais me jeter Dans le vide Et planer Sur ces rochers rigides Pour en finir Avec la vie Quand une voix magique Me dit, Lyrique : « Non ! Pas vous. Vous êtes si splendide Et paraissez si solide Le monde est fou. Certes, mais alerte, Ne restez pas inerte Car vous Altesse Même dans la détresse, Pouvez le transformer Alors ne gâchez pas Votre joli minois Ne lâchez pas prise Oh ! Surprise, Souriez Chantez Apprivoisez la vie ».

Marcelle Obrou

*

Page 59: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 59

RRREEEGGGAAARRRDDDSSS CCCRRROOOIIISSSÉÉÉSSS Une chronique de Fernand Dindé Agbo

LLaa CCôôttee dd’’IIvvooiirree vvaa

mmaall De mémoire d’Ivoiriens, jamais la Côte d’Ivoire ne se sera portée aussi mal, depuis avril 2011 qui aura ouvert la boîte de Pandore d’un véritable désossement de notre pays : le pillage systématique par les FRCI, forces pro-Ouattara, qui n’ont rien épargné sur leur passage.

Dozos et FRCI portent des armes et commettent chaque jour impunément des exactions et des crimes.

En effet, commerces, entreprises, micro-finances, domiciles, véhicules de luxe, véhicules utilitaires (4x4), installations électriques, églises, canalisations d’eau, stations d’essence, administrations, pharmacies, universités, cités universitaires, commissariats, casernes de police, camps militaires, centres émetteurs, matériels de diffusion et de production (RTI), prisons..., tout y passe.

M. Jean Kacou Diagou, Président du Patronat ivoirien enfonce le clou : « Tout le monde porte des treillis. Il y a entre 2.000 et 3.000 prisonniers qui errent dans la ville et menacent nos activités. On ne fait plus la différence entre les FRCI et les bandits ».

Quant à M. Farikou, Président de la Fédération des Commerçants de Côte d’Ivoire, il ne décolère pas : « Le racket s’est aggravé comme jamais auparavant sur nos routes nationales. Tout le monde est en treillis ! ». Vous parlez d’une armée républicaine ! Quelle poisse !

Tout est à refaire

La situation est telle que, aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, tout est à refaire. Comme le dit une analyste politique ivoirienne : « Presque tous les voyants sont au rouge après la tempête de pillages systématiques qui a marqué le changement de régime et mis à genoux, la plupart des entreprises exerçant dans le pays. Plus de 400 entreprises en dépôt de

bilan ou en grande difficulté, 120.000 emplois détruits, selon M. Jean-Louis Billon, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire. Même son de cloche dans l’administration publique, paralysée après le passage des troupes FRCI dans les différents services. Tout est à refaire là où les chefs d’entreprise n’ont pas encore mis la clé sous le paillasson. Une situation chaotique qui selon les spécialistes, porte les prévisions de croissance pour cette année au chiffre record de – 7,3% contre 3% l’année dernière (sous Gbagbo, Ndlr). Un chiffre jamais atteint, même pendant la dure crise économique des années 80 et la décennie de guerre que vient de vivre la Côte d’Ivoire ».

Faut-il s’en étonner ? Non !

Les forces pro-Ouattara sont d’un illettrisme souverain. Comment pourraient-elles donc, ces forces pro-Ouattara, savoir qu’il ne faut pas piller les universités, par exemple, ou l’appareil de production, qui devait aider leurs mentors à bien reprendre en main le pays, après la victoire ? Boule de gomme !

Alassane Ouattara, entièrement conscient du drame, s’en est allé en Occident, à la faveur du G8 en France, en quête de 13.000 milliards de francs CFA. La récolte a été maigre à pleurer.

La Côte d’Ivoire vit à crédit

Alassane Ouattara nous avait certifié, pendant sa campagne présidentielle, que son métier était de trouver des fonds. Qu’il nous les trouve donc, ces fonds, pour relancer notre économie. En attendant, la Côte d’Ivoire vit à crédit. Même les salaires sont payés à crédit, faute d’entrée de recettes significatives dans les régies financières de l’Etat. Comme le disait trivialement un ami : « On ne s’endette pas pour manger. On s’endette pour investir. Un pays qui s’endette pour son quotidien est un pays en faillite ». Il ne croyait pas si bien dire...

La Côte d’Ivoire est en faillite

Mais, là où la malhonnêteté est poussée à son comble, c’est quand le pouvoir Ouattara veut faire imputer ce désastre économique au Président Laurent Gbagbo. Un membre illustre du

gouvernement RHDP clame, pince sans rire : « C’est Gbagbo qui a mis le pays en faillite avant de partir ». Or, nous savons qui a commis des crimes économiques contre notre pays, qui l’a mis en faillite et qui doit en répondre devant les instances judiciaires.

Oui, la Côte d’Ivoire va mal. Alassane Dramane Ouattara et les FRCI l’ont mise en faillite. Il lui faudra un traitement de choc pour se remettre des effets induits de la sanglante alternance d’avril 2011 qui plombent sa croissance et, partant, son développement.

Fernand Dindé Agbo Source : Blog Fernand Dindé

*

AAGGIISSSSOONNSS PPOOUURR SSAAUUVVEERR AAWWAA EEHHOOUURRAA

Contacts :

TABITHA AWA EHOURA : (225) 57 81 82 81 et (225) 01 37 70 75.

DINDE FERNAND AGBO : (225) 07 04 71 11 / Fixe: (225) 30 68 92 19.

*

UUnn sseerrppeenntt rreessttee uunn

sseerrppeenntt

Dans la froideur mortelle de l'hiver Un Serpent rampe vers Hadès Un passant, tel le Samaritain, le recueille. Il court, le passant, faire une bonne œuvre. Et voilà notre Sauveur qui entre dans son logis Il le pose devant la cheminée. Il prie pour l’infortuné. Bientôt, ses vœux sont exaucés Pour son malheur Le Serpent, réchauffé, se ranime. Il voit, face à lui, le pauvre homme, l'âme heureuse. Il lui saute à la gorge, lui injecte sa méchante semence Le sauveur comprend, trop tard, que tout le monde n'est pas digne d'être secouru.

Noël Koukougnon

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 60

AAA dddiiirrreee vvvrrraaaiii……… Une chronique de

Dr Serge Nicolas Nzi _________________________

« Vient un temps où le silence devient trahison ». (M. L. King) __________________________

CCoommppaassssiioonn ppoouurr llee DDrr

AAllllaassssaannee OOuuaattttaarraa

Il nous arrive dans ces jours sombres pour la Côte d’Ivoire, d’avoir de la compassion pour notre frère le Dr Alassane Ouattara. Nous nous empressions de dire ici que la compassion, en ce qui nous concerne, n’a rien à voir avec la pitié.

Le Dr Alassane Ouattara, avec ses costumes taillés sur mesure, ses molaires en or, ses cravates en soie pure, et ses boutons de manchettes en or est un homme habitué aux mondanités de son temps, il ne fait donc pas du tout pitié. Nous voulons être sincère dans l’usage de ce mot, afin de bien nous faire comprendre.

La compassion, dans notre esprit, c’est le sentiment indéfinissable de désolation et de tristesse qu’on éprouve face au malheur de son semblable. Car, c’est en tenue de deuil qu’il a franchi les portes du palais présidentiel d’Abidjan Plateau, pour prendre en main le destin des Ivoiriens, dans une ville d’Abidjan jonchée de cadavres, dont beaucoup étaient encore en état de décompositions avancées.

Il a, certainement, voulu être le président de la Côte d’Ivoire, mais pas dans des conditions aussi sanglantes. C’est cela qui justifie notre compassion à son endroit.

Cela dit, nous sommes pessimistes sur sa capacité à instaurer la confiance entre les Ivoiriens et à jeter les bases d’une paix juste et durable dans ce pays.

Ainsi, la Côte d’Ivoire est pris au piège d’une réalité qui ne fait que la broyer tous les jours dans une sorte de fatalité qui paraît sans fin.

Dr Serge Nicolas Nzi

(Chercheur en communication, Directeur du centre africain d’études

stratégiques, Lugano, Suisse).

TTRRÊÊVVEE Trêve De rêves cacophoniques, De rêves séditieux Anachroniques. Trêve Des ramassis de trublions Ruant dans les brancards Des grands raouts Et de l’embrouillamini Unanime. Des années que ça dure Que c’est dur ! Trêve De discours vauriens, De broutilles tintinnabulantes Et de fariboles tonitruantes. Trêve De ragots rageants, De cancans volubiles, Et de rengaines rococo. Trêve De péroraisons débilitantes De prolixité triviale Et de radotages revanchards Trêve De gueules hautes Et de coups bas De cliquetis de mots Et de rafales de paroles méprisantes. Des années que ça dure Que c’est dur, dur ! Trêve De faconde démagogique Des ringards Aux bouilles faussement puritaines. Trêve De cabotinages puérils et grotesques, De crocs-en-jambe traîtres, De clashs assassins, Et de couacs journalistiques Haineux et fratricides. Trêve De casses, De mise à sac, De ressac, De racket éhonté Et de vol-pillage De l’économie. Trêve De délocalisation de nos biens, « Côte d’Ivoire, au revoir », (Et ils se constituent des trésors De guerre sur nos misères,

Pour assurer leurs arrières). Que c’est dur, Des années que ça dure ! Alors, Trêve D’inconscience Nationale et citoyenne Et que s’emboîtent les clenches De la Paix-Réconciliation.

Faustin Léla Yao Extrait de « Cris d’alerte ».

*

Dans notre prochaine parution La liberté de Parole est mal utilisée en

Côte d’Ivoire Par Dr Augustin Guéhoun

** La culture est indispensable dans la

construction de rôle de l’homme et de la nation

Par Hon. Nanan Dodo N’Dopo *

Faisons du bruit en silence Par Marcellin Koba

*

AAA GGG EEE NNN DDD AAA Ici vos annonces gratuites :

Avis et communiqués,

événements (conférences, colloques,

salons, séminaires,

forums, festivals, etc.). Editions-Publications

Vous écrivez… vous souhaitez publier ?… vous cherchez un éditeur ?...

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[email protected] Tel. 00 44 75 5656 3386

*

« La poésie de tout un continent ».

Chaque année, depuis 1997, la ville de Durban, en Afrique du Sud, organise un

grand festival de poésie africaine dénommée « Poetry Africa ». A cette

occasion, un programme composé entre autres de lectures, de performances scéniques, de concerts, d'ateliers et

d'improvisations est proposé au public qui voit là l'opportunité de rencontrer les poètes sud-africains, mais aussi des

poètes venus de tout le continent.

*

Page 61: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 61

Festival « Rue des livres »

6° édition du festival de littérature généraliste tout

public de Rennes

Littérature, cinéma, théâtre, spectacles, débats,

conférences, ateliers, expos, animations, rencontres et

dédicaces avec les auteurs…

Thématique générale : La ville dans la littérature

Thème 2013 : Multitude(s)

15 au 17 mars

Site Guy Ropartz – Rennes Maurepas ( entrée libre )

Marraine : Magda Hollander-Lafon

*

Partagez vos poèmes

A l’instar du Filament, le Blog.editionsmelonic.com publie gratuitement en ligne des poèmes d’auteurs africains, afin de mettre leurs textes accessibles au public et ainsi avoir l'opportunité de mieux connaitre et lire la poésie africaine. Envoyez par email votre texte, (poème, citation, proverbe ou tout genre de composition) que vous aimeriez voir en ligne sur leur site. Aucune information personnelle ne sera divulguée à l'extérieur de notre site Web.

Faites-nous parvenir vos compositions par email :

[email protected]

LLL eee sss DDD ooo sss sss iii eee rrr sss

ddd eee lll ’’’ ÉÉÉ ddd uuu ccc aaa ttt iii ooo nnn

CCôôttee dd ’’ II vvoo ii rree :: ll ee ssyyss ttèèmmee éédduuccaatt ii ff

nn ’’eess tt pp lluuss àà ll ’’ aaggoonn iiee ;; ii ll eess tt

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N o u s a vo n s s u f f i sa m m e n t a b o r d é l e s u j e t d e l ' a g o n i e d e l ' é c o l e i vo i r i e n n e l ' a n d e r n i e r . E t p o u r t a n t , l e m i n i s t è r e d e l ' É d u c a t i o n n a t i o n a l e s ' e s t be a u c o u p f é l i c i t é d e c e q u e c e t t e a n n é e s c o l a i r e f u t l a p r e m i è r e q u i s e s o i t d é r o u l é e s a n s l a m o i n d r e i n t e r r u p t i o n d u e à d e s g r è v e s d ' e n s e i g n a n t s n i d ' é l è ve s d e l a F E S C I . C e p e n d a n t , c e s ré s u l t a t s s o n t l e s p i r e s q u e n o u s n ’ a yo n s j a m a i s e n r e g i s t r é s a u x e x a m e n s d e f i n d ’ a n n é e : 2 5 % d e r é u s s i t e a u b a c c o n t r e 7 5 % d ' é c h e c ; 1 7 % d e s u c c è s a u B E P C c o n t r e 8 3 % d ' é c h e c , e t c .

L e c o n s ta t d ' é c h e c e s t c l a i r : n o t r e s ys t è me é d u c a t i f n ' e s t p l u s à l ' a g o n i e ; i l e s t d é jà m o r t e t i l co n v i e n t d e l u i p r é p a r e r d e s o b s è q u e s d i g n e s d e c e n o m . É c o l e i vo i r i e n n e , r e q u i e s c a t i n p a c e !

D r F a m a h a n S A M A K É S o u r c e : l e b a n c o . n e t

Qu’est-ce que l'A.S.C.A.D (Académie des Sciences des Arts,

des Cultures d'Afrique et des Diasporas Africaines) ?

*

CCôôttee dd’’IIvvooiirree ::

LL’’éédduuccaattiioonn eesstt eenn

ppéérriill ddaannss ll’’oouueesstt La crise humanitaire dans l’ouest

de la Côte d’Ivoire ne se fait pas

seulement sentir au niveau du

manque de nourriture pour les

déplacés ou l’absence de sécurité

dans les hameaux disséminés le

long de la frontière Ivoiro-

libérienne. Un des secteurs les plus

touché par la crise humanitaire de

l’ouest est : l’éducation.

En effet, l’instabilité de la situation

sécuritaire dans l’ouest de la Côte

d’Ivoire a eu un impact sur la

scolarisation des enfants résidents

dans les localités affectées. Les 16

écoles des Inspections

d’Enseignement Primaire (IEP) de

Tabou et Taï ont été affectées. Plus

de 2.320 élèves ont dû interrompre

leur scolarité. Le groupe scolaire

Grabo (Tabou) est occupée par 400

éléments des Forces républicaines

de Côte d’Ivoire (FRCI) avec comme

conséquence l’arrêt brusque des

cours pour les élèves de ce groupe

scolaire.

Sous l’impulsion de l’UNICEF, un

plaidoyer mené par le « cluster

Education » est en cours pour la

libération des salles de classe. À

Sakré (axe Taï-Para), un centre

d’examen du certificat d’étude

primaire élémentaire (CEPE)

demeure par ailleurs fermé. Ce sont

150 candidats à l’entrée en classe

de sixième qui ont été installés dans

de nouveaux centres. Cette

situation a eu pour conséquence de

réduire le nombre de candidats qui

passeront les examens à cause des

dépenses relatives à cette

disposition. Une campagne menée

conjointement par les « cluster

Education » et sous la protection du

« GAP Humanitaire » a permis à

2.464 enfants, dont 1.118 filles, de

l’ouest du pays de bénéficier d’un

document d’enregistrement de

naissance.

Page 62: Le filament 27 de mars 2013

Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 62

Grâce à cette attestation

administrative d’identité scolaire,

ces élèves pourront désormais se

présenter au concours d’entrée en

6ème. Il faut rappeler que de

nombreux enfants n’avaient pas été

déclarés à l’Etat-civil depuis la crise

de 2002. Le financement du Fond

central d’urgence (CERF) alloué

pour l’action humanitaire en Côte

d’Ivoire en janvier dernier a permis

d’ouvrir 20 classes passerelles, afin

que 1.000 enfants du site de

Nahibly soient encadrés par 20

enseignants titulaires et bénévoles.

Parmi les enseignants, 11 sont des

femmes ayant bénéficié d’un

renforcement de capacités pour

assurer les enseignements de ces

classes jusqu’en octobre 2012.

Environ 1.400 enfants non

scolarisés et déscolarisés des

régions de l’ouest (Tonpki, Guemon

et Cavally) bénéficient d’un

programme d’apprentissage

accéléré mis en œuvre par « Save

the Children » qui leur permettra de

réintégrer le système formel lorsque

la situation sécuritaire sera

totalement de retour.

SUY Kahofi Source : La côte d'ivoire au jour le jour!

*

«Nous ne devons pas être complices de la mort de l’éducation et de l’instruction dans notre pays». (Koua Justin).

*

« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, a dit Victor Hugo. Que chacun de nous lutte pour atteindre l'excellence dans ce qu'il fait, à

l'instar de l'écrivain guyanais

René Maran qui mit dix ans pour parfaire son chef-d’œuvre Batouala ».

Constant Ory.

*

In memoriam

M. KATOUA SAHIRI JEAN, le père de Léandre Sahiri a tiré sa

révérence, dans sa 87e année, le mardi 15 janvier 2013… et a été inhumé le samedi 2 mars 2013 à

Kakrédou, Gagnoa, en Côte d’Ivoire.

Léandre Sahiri et famille vous remercient de vos soutiens,

contributions et marques de sympathie.

*

Adieu Opâ Jean!

Transmets nos prières et nos sollicitudes A Dédê Zikpo et à Béâ Dahiri Dis-leur qu’ils n´ont pu être réalisés Comme nous le souhaitions Nos espoirs et nos promesses d´enfance. Mes hommages à toi Opâ Jean! Tu es désormais De tous les maux qui minent ce monde Liberé ! Et Comme à ton habitude Je te vois sourire À l´idée que tu vas enfin retrouver Marie Ta femme bien-aimée et mère des enfants! Dis-lui que Depuis son départ L´église du village qu´elle a fait construire N´a plus hélas ! d’âme protectrice. Ton sourire et ta bonne humeur de toujours

Sûrement Ca va me manquer! Mais Comme tu aimais à le répéter : « Ainsi va la vie! ». Je m´imagine qu’ils sont En ce moment Heureux Tes frères Opâ Jules, Opâ Bernard, Opâ Etienne, Opâ Benjamin et opâ Jerôme Heureux à l´idée de te retrouver Cependant que nous Ici-bas Par ce départ Nous sommes si tristes et si peinés! Vois-tu Même Léandre Habituellement imperturbable Et même presque à la limite du cartésien Et ne se laissant pas souvent attendrir Il est aussi inconsolable que moi. Adieu Opâ Jean Et que ton âme reste à jamais paisible! Ton autre fils

Joni Zoug Casto, ton autre fils.

*

QQuueellqquu''uunn mmeeuurrtt Quelqu'un meurt,

Et c'est comme des pas

Qui s'arrêtent.

Mais si c'était un départ

Pour un nouveau voyage...

Quelqu'un meurt,

Et c'est comme une porte

Qui claque.

Mais si c'était un passage

S'ouvrant sur d'autres paysages...

Quelqu'un meurt,

Et c'est comme un arbre

Qui tombe,

Mais si c'était une graine

Germant dans une terre nouvelle...

Quelqu'un meurt,

Et c'est comme un silence

Qui hurle.

Mais s'il nous aidait à entendre

La fragile musique de la vie...

Benoît Marchon.

*

LLeettttrree ppoosstthhuummee àà mmoonn ppèèrree JJeeaann SSaahhiirrii

En ces instants où Tu nous as quittés Pour aller Dormir Le sommeil éternel Au milieu des ancêtres Dans la lointaine cité de Tétié Gazoa D'où nul ne revient jamais

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 63

Sache Papa Que Tu nous as quittés certes Mais Quel bonheur Papa De t'avoir eu De t'avoir gardé Parmi nous Aussi longtemps Malgré les conditions pas toujours très aisées. Tu nous as quittés certes Mais Sache Papa Que Tu demeures Vivant Encore et toujours vivant Dans ma mémoire Et aussi et sans doute Dans la mémoire de ceux et celles qui Ici et ailleurs T’ont connu et t’ont aimé. Tout au long de ma vie Surtout aux moments les plus pénibles Je me suis toujours souvenu Et je me souviendrai toujours De tes paroles De tes conseils De tes préceptes De tes ombres et lumières De ta vision de la vie et du monde De ta perception des êtres et des choses De ton humeur, chaque jour, égale De ta largesse et de ta force qui ont toujours forcé Le respect de bien des gens. Pour moi Papa Tu fus Assurément Malgré les conditions pas toujours très aisées Un père honorable Par qui Je suis ce que je suis Un papa exemplaire Que chaque jour Moi aussi. J’essaie d’être Tant bien que mal Pour mes enfants Tes petits-fils. Pour moi Papa Tu demeures encore et toujours Une référence : Sur toi J’ai toujours pris Mon point d’appui pour Avec bonne volonté Avec humilité et dignité Assumer En tous temps et partout Mes engagements et mes responsabilités. Tu vois Papa Me trouvant à l’étranger Et interdit de séjour Dans mon propre pays Par des satrapes véreux Actuellement au pouvoir Je n’ai pu venir Me joindre aux parents et aux amis Je n’ai pu Etre présent Ni à tes obsèques

Ni à ton inhumation Et pourtant Dieu m’est témoin Je voulais En ces instants Solennellement et de vive voix Saluer ta mémoire Te rendre un vibrant hommage Un hommage mérité Pour ce que je te dois Pour ce que tu m’as fait Et que je crois pouvoir transmettre Tant bien que mal A mes enfants Tes petits-fils. Adieu Papa ! Paix profonde A toi Papa ! Qu’elle te soit légère Cette terre de nos ancêtres Où Tu nous as précédés Et où désormais Tu reposes.

Léandre Sahiri

*

Cher frère Sahiri, c'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès de ton père que j'ai connu avec beaucoup de bonheur ! Sache, cher frère, que je reste solidaire à la famille et partage ses peines! Je pleure pour toi parce que je sais que les conditions dans lesquelles tu te trouves ne te permettront pas d'être physiquement présent à Kakrédou. Mais sache que je suis de cœur avec toi, quel que soit le lieu où tu te trouves ! (Améa Jean Kouadio).

* Cher Oncle Léandre, je voudrais te présenter mes condoléances quant au décès de ton père. Pépé Jean, Un homme aimable et affable avec qui j'avais une relation particulière. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai pu écrire ma généalogie. Notre dernière rencontre, c'était à l'occasion du décès de pépé Jérôme, il y a quelques mois. Le reproche qu'il m'avait fait, c'était de n'être pas venu lui rendre visite le même jour de mon arrivée au village et que j'ai attendu le lendemain pour venir le voir. Cette attitude m'a véritablement démontré combien l'homme avait une affection particulière pour ma personne. Mon âme est attristée. Que son âme repose en paix. (Zougouri Guy Martial Lohourougnon).

*

Hommage au Pr Bernard Zadi Zaourou

Nous continuons à collecter les témoignages et les hommages au Pr Bernard Zadi Zaourou, appelé affectueusement « Maître », connu également sous le nom de Bottey Zadi Zaourou, décédé à l’âge de 74 ans, le mardi 20 mars 2012, à Abidjan et inhumé le 21 avril 2012 à Yacolidabouo, son village natal. Les textes collectés et publiés feront l’objet d’un livre intitulé « Hommage posthume à Bernard Zadi Zaourou ». Serge Grah.

*

L e c hâ t e au

Je rêve de bâtir pour toi un château; Un château chaste et beau Qui aura pour miroir un lit d'eau bercé par un drap bleu ciel. Ce sera la mer Car rien sur cette terre Ne respire comme elle. Ce rare château que tu baptiseras Cupidon Et qui scintillera à foison, Sera sculpté à l'image de ton visage Et éblouira tous les paysages. Il n'aura pas le parfum de tes cheveux Ni la douceur de tes yeux. Ce sera cependant un château courtois Dont la terrasse inondée de soie Aiguisera ta foi et ta joie. Tu y règneras telle une Reine Et tu n'auras plus de peines.

Aimé Comoé

*

Discutons sur le fond. Nous nous réservons le droit de ne

pas publier les textes qui ne sont pas suffisamment argumentés ou qui

contiennent des affirmations sans preuves, ou des injures gratuites et

inutiles…

*

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Le Filament magazine n° 27 Mars 2013 Email : [email protected] Page 64

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DDDrrroooiiitttsss Une Rubrique du juriste Julius

Blawa Gueye pour faire l’état des

lieux des droits de l’homme et du

citoyen, en particulier sur le

continent africain)

*

Une rubrique de Bérénice, la luciole d’Abidjan, pour enrichir votre expression, pour faire découvrir ou redécouvrir le sens et le bon usage des mots et des expressions que nous utilisons plus ou moins souvent, peu ou pas, bien ou mal...

* DE GRÉ OU DE FORCE : Pour le « gré », l’étymologie nous vient du Xe siècle, du latin gratum et désignait quelque chose qui plaît, qui est agréable. (agréable a d’ailleurs la même racine que agréer). Le mot a d’abord désigné le « consentement », puis un siècle plus tard la « reconnaissance » (Je vous en suis gré apparait au XIIe siècle) C’est au XVIIe siècle que Corneille utilise l’expression «de force ou de gré ». La forme est aujourd’hui inversée, mais reste assez utilisée. De nos jours, cette expression signifie : spontanément ou par la contrainte, de toutes façons.

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SORTIR DE SES GONDS : C’est au XVIe siècle que le gond, accessoire de quincaillerie qui permet de contrôler le mouvement d’une ouverture, est utilisé dans des métaphores où justement il désigne ce qui est contrôlé. C’est ainsi que « se tenir sur ses gonds » voulait dire rester raisonnable. « Sortir de ses gonds » apparaît un siècle plus tard cette fois pour parler de quelqu’un qui perd le contrôle et ou explose de colère.

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RONGER SON FREIN : Cette expression vient du XIVe siècle et il faut penser qu’à l’époque l’homme se déplace à cheval. Le frein est la pièce métallique (le mors) placé dans la bouche du cheval et qui reliée aux rênes sert à le diriger. Et, quand le cheval s’impatiente d’attendre son maitre, il « ronge son frein ». De nos jours, cette expression signifie : réprimer avec peine son impatience, mais

aussi son dépit ou sa colère. (Faute de pouvoir l’exprimer).

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DE DERRIERE LES FAGOTS : A l’origine, au XVIIIe siècle, cette expression s’appliquait au vin, celui qu’on remontait de la cave et qui avait été soigneusement conservé caché derrière les fagots de brindilles (qui servait à l’allumage des cheminées). Cette locution a fini par se généraliser, dans un sens figuré, pour tout ce qui a de la valeur et qui est d’une grande qualité. Ou même pour quelque chose de rare ou de surprenant.

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Y A PAS PHOTO : Cette expression, toute récente, date des années 1980 donc du XXe siècle. Pour les courses hippiques, quand 2 chevaux passaient l’arrivée en même temps, seule la photographie prise à l’arrivée déterminait le gagnant. « Y a pas photo » signifie donc qu’il n’y a aucun doute que la différence est très nette.

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ETRE DANS LE PÉTRIN : Le pétrin est au XIIe siècle un grand coffre en bois dans lequel le boulanger pétrit la pâte à pain. La métaphore vient du XVIIIe siècle, le contenu du pétrin étant une matière si pâteuse et collante qu’il était particulièrement difficile de s’en défaire. « Etre dans le pétrin » : c’est donc être dans une situation pénible d’où il est difficile de sortir. On emploie aussi les expressions : « se mettre dans le pétrin » ou encore « sortir du pétrin ».

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A TOMBEAU OUVERT : Cette expression qui date de la fin du XVIIIe siècle s’utilise après les verbes indiquant un déplacement : galoper (pour l’époque) aller, rouler… Ici, pas de second degré, puisque la métaphore doit être comprise au sens littéral des termes : celui qui roule « à tombeau ouvert » va si vite qu’il risque sa vie et va inexorablement et volontairement terminer sa course directement dans le tombeau qui l’attend grand ouvert.

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UN VIEUX DE LA VIEILLE : Cette locution, qui date du XIXe siècle, est en effet une version courte de « un vieux de la vieille garde », car il s’agit bien là d’une histoire de soldat, de la garde impériale créée par Napoléon 1er en 1804. Composée d’environ 100.000 hommes, c’était une troupe d’élite divisée en une vieille garde, une moyenne garde et une jeune garde. Une fois l’empereur déchu, les anciens qui racontaient leurs exploits aux plus jeunes étaient appelés « les vieux de la vieille (garde) ». Avec le temps, ces soldats ayant été oubliés, l’expression « les vieux de la vieille » a fini par désigner des vétérans ayant beaucoup d’expérience dans leur profession ou dans un domaine particulier.

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LL''îîllee aauuxx sseennttiimmeennttss

Il était une fois, une île ou tous les différents sentiments vivaient : le Bonheur, la Tristesse, le Savoir, ainsi que tous les autres, y compris l’Amour.

Un jour, on annonça aux sentiments que l'île allait couler. Donc, ils préparèrent, tous, leurs bateaux et partirent.

Seul l'Amour voulait rester jusqu'au dernier moment. Alors, l’Amour resta.

Quand l'île fut sur le point de sombrer, l'Amour décida d'appeler à l'aide.

La Richesse passait à côté de l'Amour, dans un luxueux bateau. L'Amour lui dit : « Richesse, peux-tu m'emmener?

- Non, car il y a beaucoup d'argent et des lingots d'or sur mon bateau. Je n'ai pas de place pour toi ».

L'Amour décida alors de demander à l'Orgueil, qui passait aussi dans un magnifique vaisseau :

« Orgueil, aide-moi je t'en prie !

- Je ne puis t'aider, Amour. Tu es tout mouillé et tu pourrais endommager mon bateau ».

La Tristesse étant à côté, l'Amour lui demanda :

« Tristesse, laisse-moi venir avec toi.

- Oh... Amour, je suis tellement triste que j'ai besoin d'être seule ! ».

Le Bonheur passa aussi à coté de l'Amour, mais il était si heureux qu'il n'entendît même pas l'Amour l'appeler.

Soudain, une voix dit : « Viens Amour, je te prends avec moi ».

C'était un vieillard qui avait parlé. L'Amour se sentit si reconnaissant et si plein de joie qu'il demanda son nom au

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vieillard l'a aidé, et ce en vue de le remercier. Lorsqu'ils arrivèrent sur la terre ferme, le vieillard, avant de s'en aller, lui dit : « je suis le savoir.

- Quoi ? Le Savoir ? s'interrogea l'Amour.

- Le savoir, dis-je.

- Mais, dis-moi : pourquoi le savoir m'a-t-il aidé ?

- Parce que le Savoir, seul est plein de sagesse. Parce que seul le Savoir est capable de connaitre tous les sentiments qui animent les êtres humains et de comprendre combien l'Amour est important dans la Vie ».

Léandre Sahiri

Source : eturama.com

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Proposez des contes. Nous les publierons dans cette rubrique.

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LLee vviiccee eett ll''ooiissiivveettéé

Le vice est une ahurissante peste Qui enfante dans le lit de l'oisiveté. A la fée, qui ne sourit qu'aux vestes Et qui s'endort sur ses lauriers, Il inocule le virus de la débauche. Au roi, qui ne vit que pour l'alcool, Il inocule les gestes les plus gauches! Emporté par les flots de son idole, Il affrètera le navire de la dette Qui, cependant, l'exposera à la tempête. Et il se muera en truand pour un butin Qui de lui fera un lys sans lendemain.

Aimé Comoé

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AAAuuu TTTaaabbbllleeeaaauuu

ddd’’’HHHooonnnnnneeeuuurrr De même que, dans les écoles, on affichait autrefois sur un tableau, sous les yeux de tous, les noms des premiers de telle ou telle discipline, nous avons institué cette rubrique «Tableau d'Honneur» pour «épingler», mettre en lumière, les personnalités qui se sont distinguées

ou se distinguent par leur intelligence et par la qualité exceptionnelle de leurs activités, de leurs professions ou de leurs inventions... Afin de mieux les faire connaître et pour que leurs vies et leurs réalisations puissent servir de modèles, du moins, puissent faire boules de neige.

* Au tableau d'honneur de ce mois, nous vous présentons une autre grande figure de notre temps, 61 ans depuis quelques jours, divorcée, mère de quatre enfants. C’est une femme de valeur(s) et un personnage inclassable dont un quart de l'opinion déclare avoir une meilleure image. Il s’agit de la garde des Sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement de François Hollande :

CChhrriissttiiaannee TTaauubbiirraa

CHRISTIANE TAUBIRA

Christiane Taubira est un cri.

Grande gagnante du long débat sur le mariage gay et du vote solennel de ce mardi, la garde des Sceaux, qu'on l'approuve ou pas, est.

Christiane Taubira, on l'adore (surtout à gauche) autant qu'on la déteste (à droite).

En fait, on la connaît peu ou mal, en dépit de son long parcours. D'elle, on retient sa couleur de peau - « Je suis devenue noire à Paris », confesse-t-elle comme blessée - sa petite taille ou son timbre, avant le fond du propos...

L'UMP la trouve « dure, cassante, sectaire ». Ce n'est pas David Douillet qui démentira. Cela n'empêche pas les

plus sincères de lui vouer une forme d'admiration, « du respect en tout cas », par-delà les désaccords. « Dans un débat, elle vous cherche du regard et quand elle l'a trouvé, c'est vous qui baissez les yeux », confie l'un d'eux.

« En plus d'être cultivée, elle connaît parfaitement les rouages du Parlement, dit un autre UMP. Elle use à la fois de la raison, de l'humour et du charme ».

Alors, la gauche, n'en parlons pas, qui l'ovationne comme une héroïne : « C'est un mur, dit un conseiller du groupe PS. Elle n'a pas cédé aux provocations sexistes et même racistes». Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault l'a nommée, parce que, confie-t-il, «c'est une sacrée bosseuse ! ».

Christiane Taubira est un cri.

« Tous les coups reçus n'ont fait que m'érafler, si peu, comparé au supplice intime d'être de ce peuple qui assiste, passif, à son effondrement ». Elle parle, bien sûr, de sa Guyane qu'elle a trouvée, un jour, « la force de quitter ». C'est d'abord pour cette terre qu'elle s'est battue comme économiste, sociologue, ethnologue. Comme militante indépendantiste et pourchassée, qui votera Balladur en 1993. Comme candidate aux Européennes, sous la bannière de Tapie. Comme socialiste avant de se présenter, au risque de dévier l'histoire, contre Jospin, en 2002. Comme soutien de Montebourg après avoir été chargée d'un rapport par le président Sarkozy.

Elle n'hésite pas à contredire son parti, le PRG, sur l'Europe, ou le PS sur les signes religieux à l'école. Les méchantes langues disent d'elle qu'elle mange à tous les râteliers. Elle répond qu’elle est plutôt une incarnation de la liberté, la sienne et celle des autres : l'histoire retiendra que son nom reste a attaché autant mariage gay qu'à la loi du 10 mai 2001 qui reconnaît la traite négrière et l'esclavage comme crimes contre l'humanité.

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Il va sans dire que Mme Christiane Taubira mérite de figurer au tableau d’honneur, afin que son parcours et son engagement inspirent toutes les jeunes générations d’ici et d’ailleurs.

Huguette Kragbé Source : politique.blogs.ouest-france.fr

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Si vous connaissez des

personnes qui méritent

de figurer dans notre

«Tableau d’honneur»,

n’hésitez pas à nous en

faire part.

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Merci de lire et de faire connaître Le Filament

* Demain sera Parfait ! Je veux chanter Je veux te faire oublier Ton âme en peine Ton manque de veine Je veux chanter Et te baratiner Demain sera parfait Je veux chanter Je veux te faire t’agiter Sur les décombres De notre monde Je veux chanter Et je veux t'faire chanter Demain, je m’y remets Les pugilats, les combats Les arguments à deux balles Laisse-les là ils sont bien Au pied des tours infernales Les petits malfrats, les quinquas Les gros banquiers en cavale

Laisse-les aux radios matinales Je veux danser Je veux danser sur les braises Il fait si chaud Mets-toi à l’aise Je veux danser Comme un derviche balaise Les deux pieds dans la glaise (…) Je veux chanter Je veux te faire oublier Le mal de vivre Le mal d'aimer Je veux chanter Et je veux t'faire mentir Demain, je m'y remets Donne-moi la main, camarade Tout ça c'est d'la rigolade Donne-moi la main, camarade Même si on est dans la panade Demain sera parfait Je veux chanter Je veux te faire oublier Ton âme en peine Ton manque de veine Je veux chanter Et te baratiner Demain sera parfait…

Jean Louis Aubert Source : Brujita.fr

Jean-Marie Adiaffi, La grande prêtresse Wêrê-Wêrê Liking et Sony Labou Tansi...

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4. Quel genre d’informations aimeriez-vous lire dans ce journal ? Faites-nous part de vos suggestions et propositions

IIInnn MMMeeemmmooorrriiiaaammm 18 mars 2010 – 18 mars 2013

Voici 3 ans que nous a quittés notre frère et ami Faustin Dizo Gnahoré. Il fut l’un des initiateurs du concept de votre journal « Le filament ».

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Mot de fin Ivoiriens, Ivoiriennes,

Mes chers compatriotes,

Nous sommes assiégés par des forces ennemies à notre terre. Que faisons-nous pour nous en débarrasser ?

Unissons nos forces. De l’extérieur comme de l’intérieur. C’est seule notre union qui nous libèrera. Soyons modestes et arrêtons les discours creux et les conduites opportunistes. Arrêtons de trop parler. Agissons plutôt. Soyons déterminés pour la libération de notre pays. Nous sommes des ‘orphelins’. Comptons sur nos propres forces. Battons-nous avec nos propres moyens pour arriver à bout du tyran et ses assassins.

Mes chers compatriotes,

Allons-nous continuer dans l’inutile et le divertissement jusqu'à ce que tout nous échappe ? Allons-nous continuer à attendre que le miracle nous arrive du ciel pour nous libérer ?

Mes chers compatriotes,

Prenons nos responsabilités, individuellement et collectivement. Notre histoire est en train de se faire. Soyons-en les acteurs et non les victimes.

Sylvain de Bogou

* Ne manquez pas le prochain numéro du

Filament, disponible à partir du 1er avril 2013