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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE mercredi 4 mai 2011 - N° 2175 ART ET HISTOIRE : LES RENCONTRES CÉSAIRE, LAM, PICASSO (PAGES CENTRALES) AU SOMMAIRE - SOS DANGER IMMIGRATION (P.3) - BEN LADEN ÉLIMINÉ (P.9) « LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER) APRÈS LA TRANSAT (PP.11-12) AUTOUR DU 1ER MAI : LA GRÈVE À RÉPÉTITION ? (P.2) « Le Progressiste » est disponible en librairies, grandes surfaces et stations-service. Réclamez-le. Sur Radio EKLA, 102 FM tous les dimanches à midi, Serge LETCHIMY

Le Progressiste n° 2175

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1 euro

Le ProgressisteHebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

mercredi 4 mai 2011 - N° 2175

ART ET HISTOIRE :LES RENCONTRES CÉSAIRE, LAM, PICASSO

(PAGES CENTRALES)

AU SOMMAIRE- SOS DANGER IMMIGRATION (P.3)- BEN LADEN ÉLIMINÉ (P.9)

« LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LESMARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER)

APRÈS LA TRANSAT (PP.11-12)

AUTOUR DU 1ER MAI : LA GRÈVE À RÉPÉTITION ?

(P.2)« Le Progressiste » est disponible en librairies, grandes surfaces et stations-service. Réclamez-le.

Sur Radio EKLA, 102 FM tous les dimanches à midi, Serge LETCHIMY

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EDITO

Le Progressiste - Page 2 - mercredi 4 mai 2011

La fête du Travail, ce 1er Mai2011, nous offre lʼoccasion demesurer ce qui reste de la

puissance du monde du travail mar-tiniquais, de jauger ce qui demeuredes grandes manifestations de cesacré février 2009, où on a vu desmilliers de personnes debout dansla rue, luttant contre la « Pwofita-tion ».

Ce 1er Mai fut aussi le moment deporter la réflexion sur lʼopportunitéde la « grève à répétition », commeils disent, reprenant tout bêtementles arguments véhiculés par lacommunication patronale, bien ser-vie, entretenue et développée parune certaine presse asservie, ser-vile et abrutissante.

Or, ces luttes sociales ont été decelles qui prolongent et amplifientcelles de nos aînés qui ont accom-pagné lʼeffort de Libération delʼHomme, sa quête pour un mieux-être, son émancipation. Souventtragiques, elles ont contribué à fairereculer la misère, lʼinjustice, et à bri-ser les obstacles de toutes sortesqui entravent lʼavancée de lʼhuma-nité. NIER CELA , CʼEST RENIERLE COMBAT DES MILITANTS SA-CRIFIES, et profaner lʼhéritage des«  fusillés de 1900 » au François,« les 3 tombes » de la Chassin auLamentin, celles des FrèresJACQUES au Carbet, de MARIE-LOUISE et ILMANY à Chalvet…Malheureusement, cʼest ce qui

semble prévaloir aujourdʼhui danslʼopinion.Faut-il hurler avec les loups, braireavec les ânes ou simplement setaire avec les chiens ?

A ce propos, le 10 Mars 2009, dansces colonnes, jʼannonçais le tempsdu bilan, de faire la part des chosesen pertes et profits, avant de mesu-rer dans les mois qui viennenttoutes les conséquences, toutes lesretombées et les implications so-ciales, économiques et politiquesde ce moment désormais histo-rique. Et cela, sans pressentir lebrusque revirement, aujourdʼhui, delʼopinion générale…

Dʼoù vient que cette foule compactequi, hier encore, unie et solidaire,en effervescence, se donnait dansla rue, en une décharge émotion-nelle aux confins de la catharsis, re-fondant un Peuple neuf,inattendument debout et définitive-ment débarrassé de toutes les alié-nations aux cris de « Pays-a sé tanou », passe à côté de «  son  cride faim, de misère et de haine », etse laisse embarquer dans lesméandres nauséeuses de la« Pwofitation », que, hier encore,elle combattait avec férocité ? Dʼoù vient quʼaujourdʼhui elle est lapremière à sʼélever contre toutmouvement syndical ? A les enten-dre, il est plus que temps dʼabolir leDroit de Grève : « la grève à répéti-tion. « Yo ka pwen nou en otaj »,« sa yo ni busoin encô », « yo ka gi-nyen twopʼ lagen » !...

Cʼest ainsi que certains petits- bour-geois suffisants nous rebattent lesoreilles de leurs poncifs éculés, dé-concertants et abrutissants, ensʼélevant contre les agents delʼE.D.F. et les dockers que, il y apeu, ils traitaient avec dédain ; cespauvres bougres qui nʼhésitaientpas, il nʼy a pas si longtemps, à semutiler pour bénéficier dʼune assu-rance éphémère leur permettant desurvivre momentanément. Cespauvres bougres dʼhier et qui exci-tent leur jalousie aujourdʼhui, tout

en dénonçant leurs « salaires indé-cents », sans jamais penser que sileurs employeurs leur versent « tousa lagen », en contrepartie de leurforce de travail, cʼest quʼils en tirentun profit au centuple des salairesversés.

La lutte des classes, qui effraie lebien-pensant, le conformiste, estinscrite dans nos vies, dans notrechair. Lʼexploitation, dont furent vic-times nos pères, que nous avonsconnue, que subissent nos enfants,et que vivent encore des milliers detravailleurs, nʼest pas une inventiondʼagitateurs excités ! Cʼest une réa-lité objective…

Le syndicalisme est riche deconquêtes décisives. Mais pourchaque pas avancé, chaque pasgagné, que dʼefforts, de sacrifices,de renoncements, de sang et delarmes versés.

Lʼhistoire du Mouvement Ouvrierest une marche continuelle enavant, malgré les obstacles et lesdénigrements. Cette marche en-core douloureuse, avec son cortègede misère, dʼinjustices, dʼexploita-tions éhontées, dʼégoïsme, estaussi, avec ces luttes, le Don desoi, la Générosité partagée, lʼHé-roïsme des meilleurs de ses fils.Les luttes ouvrières seront toujoursune démarche laborieusedʼhommes et de femmes libres fai-sant progresser lʼhumanité, nʼendéplaise à quelques esprits cha-grins.

Le P.P.M. lʼa bien intégré puisquʼilinscrit dans ses statuts : « Le P.P.M.est lʼorganisation des classes labo-rieuses de la Martinique…Il entenddès maintenant préparer le PeupleMartiniquais à assumer la Respon-sabilité des décisions sur le planpolitique, économique et social »…

LÀ EST LE CHEMIN, LÀ EST LEBUT, LÀ EST LʼESPÉRANCE.

Victor TISSERAND(1er mai 2011)

« LA GRÈVE À RÉPÉTITION »….AUTOUR DU 1ER MAI….

V. Tisserand

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FRANCE

Le Progressiste - Page 3 - mercredi 4 mai 2011

S.O.S. DANGER IMMIGRATION !...OU LA MONTEE DE TOUS LES RACISMES…

Ne nous faisons aucune illu-sion, la France, en tous lescas, une grosse partie de

la France, se méfie de lʼétranger,tout étranger, à partir du momentoù il nʼest pas de la même cou-leur, de la même culture, de lamême religion que ce quʼelleconsidère comme «  les fran-çais-français »…Et, même si nous Antillais, nousnous revendiquons Français, aumême titre que le Normand, leBreton, ou le Picard ( la coloni-sation française date de plu-sieurs siècles et la cartedʼidentité nous estampille « fran-çais- français » ! ), nous avons ledroit dʼêtre inquiets de la tour-nure des évènements, qui peu-vent frapper, aveuglément etfielleusement, les milliers decompatriotes vivant en France.

La « loi Besson » qui renforceencore plus lʼexclusion desétrangers et institue pour eux unvéritable régime dʼexception, estsusceptible dʼintéresser et defustiger, au premier abord entous les cas (dans les postes depolice ou dans la rue), tous ceuxqui ne montrent pas «  patteblanche ».

Nʼoublions pas que tout derniè-rement, hier peut-on dire, uneparlementaire U.M.P. (ChantalBrunel), nʼhésitait pas à persifler,sans sanction ni réprobation offi-cielle : « après tout, remettons-les tous dans les bateaux », àpropos des migrations de popu-lations qui viendraient de Médi-terranée…Certes, cela ne nousconcerne pas directement, maiscela traduit, à nʼen point douter,un esprit de rejet, dʼexclusion,une discrimination porteuse deracisme, une méfiance inquié-tante, en ces temps où le FrontNational ( sans les grimacesdu père, mais avec le souriretrompeur de la fille), monte,monte, y compris dans la classeouvrière….Et si certaines couches de la po-

pulation française, et la Gaucheen particulier, voient dʼun bonœil, les peuples méditerranéens(Tunisie, Lybie, Egypte, Algé-rie…), renverser les dictaturesbien installées, et prôner la Dé-mocratie, nʼoublions pas que laDroite réussit à agiter lʼépouvan-tail de lʼimmigration. Cette immi-gration qui nʼest pas vue commeune richesse de la diversité mul-ticulturelle, mais comme unDANGER qui menacerait lesFrançais, dans leur culture, leurreligion, leur logement, leur tra-vail…

Et ces jours ci, cʼest le dangerislamiste qui est mis en exergue,avec un amalgame époustou-flant, entre les poignées de ter-roristes islamiques, et lʼimmensemajorité des islamistes paisibleset confiants dans leur foi, qui estLEGITIMEMENT exercée,comme les catholiques, les pro-testants ou les juifs vivent leurFoi.

Et nous assistons à quoi ?LʼEurope, comme la France biensûr, qui reprend le même refrainde lʼinvasion des flux migratoiresincontrôlables, dans la confusionla plus totale…

LʼEurope ne met pas lʼaccent surles promesses de Liberté et deJustice, sur la soif de Démocra-tie qui envahit ces Peuples, maissur la nécessité pour les Euro-péens de se barricader.Et, sous prétexte de sécurité,cʼest le sentiment dʼinsécurité,qui fait les choux gras de lʼex-trême Droite, et aussi de laDroite Sarkoziste, qui grandit aupoint dʼocculter les Droits delʼhomme et le slogan « Liberté,Egalité, Fraternité ».

Nous assistons à un syn-drome de la forteresse « blancheet occidentale », à une politiquedʼimmigration frileuse et exclu-sive, à une véritable politique deguerre contre les migrants, at-tentatoire aux droits fondamen-

taux, y compris à lʼendroit desenfants et des familles inno-centes et démunies.

Lʼorganisation de patrouilles auxfrontières (plus de 50 millionsdʼeuros offerts aux pays limi-trophes comme lʼItalie par exem-ple, par lʼUnion Européenne,lʼU.E.), et des patrouilles en merpour empêcher les exilés dʼap-procher, sont organisées.

Et constamment, ces jours ci,on reprend lʼassertion fameusedu socialiste Michel Rocard : «Nous ne pouvons pas accueillirtoute la misère du Monde », ou-bliant sciemment la fin de cettemise en garde, « mais la Francedoit prendre sa juste place  »face à ce phénomène.

En réalité, il faudrait manifesterune Solidarité totale et désinté-ressée à tous ces migrants, cesdamnés de la terre (dont nousétions…), et les considérercomme des partenaires à éga-lité. Rappelons que le spécialistedes questions migratoires àlʼO.C.D.E. déclare : « Toutes lesprévisions sur les flux migra-toires à la suite dʼéléments géo-politiques majeurs se sontrévélées inappropriées ». IL estévident que la stabilisation poli-tique avec la satisfaction des re-vendications populaires dépenddu redémarrage de lʼéconomiedes peuples du Tiers monde etde la fin du pillage de leurs ri-chesses.

Là est le vrai Débat…

Jeannie Darsières

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ACTUALITE

Le Progressiste - Page 4 - mercredi 4 mai 2011

INONDATIONS : TROUVER UNE SOLUTION

Eh oui, depuis plus dʼun demi-siècle que dure cette situationqui semble faire partie dʼune

des ces formes dʼaléas inévitablesqui frappent notre île sans quʼau-cune parade, quʼune solution nesoit possible, envisageable, envisa-gée, mise en œuvre…

Chaque averse, chaque pluie dilu-vienne est devenue pour les Marti-niquais particulièrement ceux ducentre EST et SUD, une véritableangoisse…

Une malédiction que rien ne sem-ble lever, contrecarrer voire repous-ser. Et pourtant, à lʼaube de ce XXIsiècle de tous les défis technolo-giques, pareils écueils sont facile-ment circonscrits pour peu que lesresponsables de ce pays se don-nent la peine de se pencher sur leproblème et retiennent une solutionqui aille dans le sens des intérêtsdes Martiniquais pour la prise encompte de la sécurité des biens etdes personnes et aussi la protec-tion et la préservation du tissu éco-nomique si fragile, si aléatoire.

Depuis plus de trente ans, CE-SAIRE à Fort de France, pourtantdans des conditions budgétairesdérisoires à lʼépoque, mit la ville ca-pitale « hors dʼeau » par la réalisa-tion de « pal planches » tout le longdes berges de la rivière «  Mon-sieur  ». Depuis, Fort de Francenʼest plus inondée. Preuve quelʼimagination mise en œuvre au ser-vice de la volonté donne des résul-tats.

Toutes ces années donc nos « poli-tiques » de quelque bord de lʼéchi-quier quʼils soient ont pratiqué lapolitique de lʼautruche, sʼagissantde la résolution du problème et dela montée des eaux au niveau delʼaéroport Aimé CESAIRE et de

lʼinondation de Rivière-Salée avecles perturbations en termes de cir-culation que génèrent ces situa-tions.

La semaine dernière, la communede Rivière Pilote offrait le spectacledʼune ville inondée et quasi sinis-trée .Encore un exemple dʼimpéritiemanifeste dʼélus dont le corollaireest la mise en danger des Pilotins,de leurs biens, de leurs vies, deleurs activités…

Il faut savoir que Rivière Pilote estla seule ville de France et de Na-varre à ne pas posséder de PLU(Plan Local dʼUrbanisme) avec unevision globale dʼaménagement deson territoire. Forcément, toutes lesinterventions qui ont pu être dili-gentées le furent de manière op-portune et parcellaire, relevantdans nombre de cas du «  replâ-trage ». La Région Martinique, dansle cadre de son Plan de Relancedʼurgence, en plus de lʼaideconsentie à cette commune pourlʼaménagement des rues DEL-GRES et IGNACE, de lʼéclairage etde lʼaménagement du parcourssanté, va financer lʼétude de la misehors dʼeau du bourg qui permettrade retenir lʼouvrage le plus adéquatpour répondre une fois pour toutesà ces problèmes. A ce titre, celanous permet de rappeler à lʼancienMaire, à lʼancien Président de Ré-gion, quand dans ses philippiquesà lʼencontre de la nouvelle gouver-nance il dit que «  les besoins nesont pas nés avec la nouvelle Ré-gion » quʼà la différence justementde ses méthodes dʼantan, «  En-semble pour une Martinique nou-velle » a fait de la résolution desproblèmes par un traitement defond lʼaxe majeur de sa politique. Etcʼest là toute la différence.

La RN5 et la section « GAIGNE-RON ».

A chaque pluie, la  Lézarde sort deson lit ». Sachons que le tracé ini-tialement retenu du TCSP passe àcet endroit. Imprévoyance, quandtu nous tiens  ! Enfin, avançons.Jeudi dernier, une fois de plus, lesplaines du Lamentin et les zones in-dustrielles et commerciales se sontretrouvées inondées. Un gravecoup porté à lʼéconomie. La Région

Martinique a déjà engagé desétudes pour faire réaliser un ou-vrage de franchissement entre laLézarde et lʼaéroport, qui serait unrehaussement de la voie, un viaducou toute autre conception quiconviendrait.

RIVIERE-SALEE

Au pont « Violon », la rivière nʼar-rive plus à canaliser ses eaux. Il ya un mois, le Conseil Régional alancé des «  travaux dʼurgence »,dʼun coût de 250 000 euros afin dedéboucher la rivière. Cette rivièredʼune largeur initiale de 20 mètresnʼa jamais été curée. Aujourdʼhui,cʼest un goulot dʼétranglement de 2mètres de largeur qui ne peut plussupporter le flux des eaux avec lesconséquences que lʼon vit. Lestechniciens de lʼentreprise sur lechantier remontent ce chenal à fai-ble débit essayant de dégager lessédiments qui obstruent la rivière.Une percée de 5 mètres à déjà étéréalisée. Il est prévu dʼaller à 10mètres. Soulignons quʼauparavantune journée de pluie suffisait àinonder Rivière-Salée. Avec les tra-vaux en cours, ce délai est re-poussé à 10 jours. Bien entendu, làencore, des études hydrogra-phiques, hydrologiques et tech-niques vont être lancées pourdéterminer le type dʼouvrage àadapter à cette situation.

En attendant, souhaitons quʼilpleuve un peu moins. Mais, trouverles solutions, cʼest ce à quoi sʼingé-nie le groupe « Ensemble pour uneMartinique Nouvelle » à la RégionMartinique, dans un contexte où lamultiplicité des problèmes, leurs ré-currences, placent les sollicitations,souvent, dans des démarchesdʼexigence dʼimmédiate insolence.

(SCIPION)

(www.domactu.com)

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ART ET HISTOIRE

Une exposition prestigieuse, àPARIS, au «  GRAND PALAIS  »(jusquʼen juin ), retrace lʼhistoiredʼune amitié dʼ « artistes frères »,de ces 3 Hommes, qui, un temps,long, très long, depuis 1938, 1941,1948, ont communié, ont partagéleurs racines, dans une vision duMonde, qui rapprochaient les 4continents de leurs origines  :lʼAfrique, lʼEurope, lʼAsie, et bien sûrla Caraïbe, « débris de synthèse »,dans une vision lyrique où voyageleur imagination et quʼexalterontdes échanges enrichissants.

LAM et PICASSO

Peintre et poète cubain, WIFREDOLAM se consacre dès lʼenfance, àLa Havane, au dessin, puis à Ma-drid où il sʼinitie aux maîtres de lapeinture, VELASQUEZ, GOYA,BRUEGHEL…

Au Musée archéologique de Ma-drid, les arts dʼAfrique sont pour luiune révélation, et cʼest en 1929 quʼildécouvre les œuvres de PICASSO,où il décèle lʼamour de la Liberté. Ilsʼengage aux côtés des Républi-cains espagnols, pendant la GuerreCivile, et découvre les œuvres deCEZANNE, GAUGUIN, MATISSE.

Cʼest en 1938 à son arrivée àParis quʼil rencontre Picasso, aufaîte de sa célébrité- Cʼest une ren-contre capitale qui les fait disserterautour de la peinture cubiste, lʼexil,le combat contre le fascisme  :« cʼest pour cela que jʼai dit la pre-

mière fois que nous nous sommesvus que tu me rappelais quelquʼun :moi » dit Picasso, ressentant pro-fondément la parenté spirituelle.André BRETON analyse la dé-marche de Picasso vis-à-vis deW.Lam : « Atteindre à partir du mer-veilleux primitif quʼil porte en lui(LAM), le point de conscience leplus haut, en sʼassimilant pour cela,les plus savantes disciplines de lʼarteuropéen…Mais qui a posé la né-cessité dʼun constant retour auxprincipes pour être à même de re-nouer avec le merveilleux »…

LA RENCONTRE AVEC CESAIRE

Le 25 MARS 1941 à Marseille, lecargo « capitaine Paul –Lemerle »appareille pour New York, avec àson bord de nombreux intellectuelset artistes, fuyant le nazisme, parmilesquels, André BRETON, ClaudeLEVI-STRAUSS, Anna SE-GHERS…

A Fort-de-France, le hasard lesporte à connaître SUZANNE etAIME CESAIRE, R. MENIL  : uneaventure humaine et poétique inou-bliable…

Une visite à la forêt dʼABSALONles laisse envoûtés par la végéta-tion foisonnante, dont ils apprécientles sortilèges ; Wifredo LAM et safemme, André BRETON et sa com-pagne Jacqueline Lamba, AlbertMASSON, (Cf. « Martinique char-meuse de serpents » de Breton, en

1948), en sortent fascinés : « forêtmythique, forêt vivante, fouillis tur-bulent du chaos primordial, ruisse-lant ici comme son état natif… ».

CESAIRE venait alors dʼécrire le«  Cahier dʼun Retour au PaysNatal » (paru en 1939 dans la revue« Volontés ») et Breton, comme lesautres, admire cet hymne à labeauté de lʼîle, intimement alliée àla révolte militante contre le dramede la colonisation, …  «  Le plusgrand monument lyrique de cetemps »… En 1943, Wifredo LAM il-lustrera le « Cahier », et en 1947,André Breton va préfacer la nou-velle édition… Lʼamitié avec Bretonporte des fruits poétiques dans « leTombeau du Soleil  » (1941-44),CESAIRE écrit au poète surréalisteà New York :«  La terre ne joue plus avec lesblés. La terre ne fait plus lʼamouravec le soleil, la terre ne réchauffeplus les eaux dans le creux de samain, la terre ne se frotte plus lajoue, avec des touffes dʼétoiles.Sous lʼœil du néant suppurant unelune, la terre saquée doucementdérive éternellement… »

CESAIRE ET LAM

Pour Wifredo LAM, CESAIRE est «lʼorisha » de la porte des carrefours,celui qui se tenait sur le chemin deson retour chez lui, à Cuba, après18 ans dʼexil, en 1941 (il retrouveavec ravissement Césaire auCongrès Culturel à La Havane en

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MAGNIFIQUE EXPOSITION : AIMÉ CÉSAIRE, WILFREDO LAM, PABLO PICASSO,

« NOUS NOUS SOMMES TROUVÉS » !

Wifredo LAM et Pablo PICASSO

W. LAM et A. CESAIRE a La Havane

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ART ET HISTOIRE

Le Progressiste - Page 6 - mercredi 4 mai 2011

1968 !). Révolté par ce quʼil décou-vre à CUBA, «  ce que je voyais àmon retour ressemblait à lʼenfer », ilpeint le drame de son pays, « maisen exprimant à fond lʼesprit des nè-gres, la beauté de la plastique desnoirs. Ainsi, je serais comme uncheval de Troie dʼoù sortiraient desfigures hallucinantes, capables desurprendre, de troubler les rêvesdes exploiteurs ».

Aimé CESAIRE, dans « Moi la-minaire », lui consacre un poème ;« Liseur dʼentrailles et de destinsvioletsRécitant de macumbas

Mon frèreQue cherches-tu à travers ces fo-rêts de cornes de sabots……Jʼai reconnu aux combats de jus-ticeLe rare rire de tes armes enchan-téesLe vertige de ton sangEt la loi de ton nom. »Wifredo LAM, un peintre de talentqui a laissé des œuvres flam-boyantes : Initié aux rites afro-cu-bains par sa marraine MantonicaWilson (Cf. le poème de Césairedans « Moi Laminaire », « conver-sation avec Mantonica Wilson),LAM assiste aux cérémonies vau-dou, et cela lui inspire, dans ses ta-bleaux, des créatures hybrides etsurnaturelles.

CESAIRE ET PICASSO

Cʼest au congrès des intellectuels pour la Paix, à Wroclaw, en 1948,que Césaire, maire de FFce, ren-contre Picasso. Il avait même leprojet que le Maître Picasso réaliseun monument en mémoire de lʼEs-clavage (projet qui nʼa pas été exé-cuté)

« Golfe-Juan, 20 octobre 47,cher PICASSO,Nul ne semble plus qualifié que lepeintre de GUERNICA, pour célé-brer cette revanche de la Vie surlʼoppression…(A.CESAIRE)

Amitié et admiration mutuellesles lient et en 1948, Picasso illustreles poèmes de Césaire, illustrations

publiées aux éditions «  Fra-grances » : 32 gravures exécutéesen 1949

Quelques exemples :

De même, en 1943, W.LAM illustrelʼédition cubaine du « Cahier », et25 ans plus tard, il demande à CE-SAIRE dʼaccompagner de poèmesla série picturale « Annonciation »,exécutée entre 1969 et 71. Ce quefit Césaire, mais LAM meurt en1982

Quelques poèmes de cette série« ANNONCIATION », dans « MOILAMINAIRE »(Le Seuil- 1982) :

Andre BRETON et Wifredo LAM

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ART ET HISTOIRE

*****************Pour conclure lʼévocation succincte de ces bellesamitiés, ces éblouissantes retrouvailles, cet en-gagement collectif, ces familiers de grands rêveset ces bâtisseurs dʼun monde meilleur, il est bonde citer ces confidences de « MOI LAMINAIRE »dʼAimé CESAIRE :«  Oui, il se passe que des hommes qui roulaientbord sur bord leur Destin de jungle et de misère,assaillis de doute, de sollicitations contradic-toires, se sont, à force de tâtonnements nerveux,dʼincohérences, de fulgurances TROUVES ».

Témoignages rassemblés par Jeannie DARSIERES

A partir du document de lʼexposition à Paris

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Wifredo LAM devant son tableau "La jungle"

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Soudain, les tam-tams se turent. Un silence assourdissant jeta unlinceul noir sur la savane et la figea. De case en case, de villageen village, le griot, pétrifié de douleur, avait annoncé la terrifiante

nouvelle : «  Aimé Césaire sʼen est allé rejoindre ses ancêtres. Le grandbaobab a été vaincu, comme tout ce qui existe, par le temps qui, in-lassablement, fait son œuvre… » .

Alors, les usurpateurs et les hypocrites surgirent des hautes herbesdorées par le soleil pour déverser un flot rougeoyant de paroles in-consistantes à lʼégard du « Nègre » - car cʼest ainsi quʼil se désignait.

«Nègre je suis, nègre je resterai… Je suis la bouche de ceux qui nʼontpas de bouche… » avait lancé lʼauteur flamboyant du Cahier dʼun re-tour au pays natal et du Discours sur le colonialisme à ses détracteursde lʼépoque. « Je viendrai à ce pays mien et je dirai : Embrassez-moi

sans crainte et, si je ne sais que parler, cʼest pour vous que je parle… » Combattant inlassable de tous les dam-nés de la terre, il était la bouche de ceux qui nʼavaient pas de bouche pour crier leurs souffrances.

Césaire, cʼétait le Nègre fondamental, cʼétait le porte-voix des cris créoles qui montaient des plantations de lʼen-fer. Cʼétait le Nègre qui grondait, qui haranguait tous les hypocrites qui lecombattaient, jadis, avec férocité.

Ce sont les mêmes qui osent le porter, aujourdʼhui, au Panthéon. Mais ilnʼa jamais revendiqué ce Panthéon-là.

Son Panthéon, cʼétait la terre de Martinique, cʼétait la terre de ses an-cêtres africains. Il nʼaurait pas aimé cette exhibition indécente.

Il chantait la nuit noire. Cette nuit couleur nègre.

Nègre il était. LʼAfrique il portait. Les Antilles il vivait.

Cette voix sʼest tue dans un souffle dʼespérance éternelle.

On le dit en Afrique : «les morts ne sont pas morts, ils sont parmi nous.»

Aimé Césaire nʼest pas mort. Il EST EN NOUS.

A.de KITIKI

PAROLES CITOYENNES

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(NOUS AVONS REÇU CE COURT HOMMAGE D’UN LECTEUR D’AFRIQUE)AIME CESAIRE

Serge LETCHIMY vous invite à une conférence débat au siège du PPM

Le SAMEDI 7 MAI 2011

A 18 HEURES

« CAHIER DʼUN RETOUR AU PAYS NATAL ou LʼODYSSÉE DʼUNE PRISE DE CONSCIENCE »Par Colette CESAIRE

Venez nombreux avec votre Edition du Cahier à cette lecture exploratoire dʼune des œuvres essentielles dʼAimé CESAIRE

Entrée libre

La baobab africain (hapax)

Le majestueux courbaril

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BEN LADEN EFFACÉ

Cʼest bien ce à quoi a abouti lʼopération commando de 40 mn décidée et menée en territoire pakistanais par legendarme du monde, lʼarmée américaine. Les ordres étaient clairs et ne laissaient place à aucune interprétation :tuer Oussama Ben Laden pour surtout éviter de faire du terroriste ennemi public N° 1 un martyr et de lʼendroitde son décès un lieu de pèlerinage. Dʼoù lʼorganisation sur le porte-avions dʼune cérémonie respectant en prin-cipe le rite musulman mais se terminant par lʼimmersion du corps afin quʼil ne puisse devenir lʼobjet dʼaucun cultefutur.Cette affaire se passe loin de chez nous et semble mettre un terme très relatif à la douleur des familles améri-caines qui ont perdu plus de 3.000 personnes dans les attentats du 11 septembre 2001. Nous sommes cepen-dant concernés puisque notre compatriote franciscain Thierry DOL reste otage, prisonnier dʼune branche plusou moins indépendante dʼAl Quaïda, lʼAQMI (Al Quaïda au Maghreb Islamique) et que lʼon peut craindre des re-présailles pour venger la mort du guide.

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HAITI : CONTESTATION DES LEGISLATIVES.

On croyait terminé le feuilleton des élections haïtiennes avec la proclamation du vainqueur de la présidentielle,Michel MARTELLY, lequel doit prendre officiellement ses fonctions à la mi-mai. Mais on oubliait que, selon le mo-dèle électoral américain, la désignation du président était couplée avec celle des députés et sénateurs. Et voilàque le parti du président sortant René PREVAL aurait remporté les législatives et sénatoriales, inversant ainsi latendance amorcée par la présidentielle : « Inité » a désormais 46 sièges sur 99 à la Chambre des Députés et 17sur 30 au Sénat. Ce qui le place en position de contre-pouvoir à la présidence, même sʼil affirme vouloir travail-ler en harmonie avec le nouveau pouvoir. En attendant, la « communauté internationale » est à nouveau sollici-tée pour lʼenvoi dʼune commission dʼenquête « indépendante ». Et pendant ce temps-là, la reconstruction tarde…

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LA CGTM-PP CONTESTE LES HAUSSES DU PETROLE.

«Les pouvoirs publics toujours vigilants pour maintenir le niveau des profits des compagnies pétrolièreset des dividendes de leurs actionnaires.»

«Dans une lettre type dont il nʼa fait que changer certains chiffres, le préfet de la Martinique a tenté, une fois deplus, de justifier la nouvelle hausse des prix des carburants et du gaz qui frappera les usagers à compter du lundi2 mai 2011 : ¨ Super sans plomb : 1,54 euro au lieu de 1,47 euro, + 7 cts ¨ Gazole : 1,28 euro au lieu de 1,27euro, + 1 ct ¨ Gaz : 24, 06 euro au lieu de 24,00 euro, + 6 cts

Depuis le début de lʼannée, cʼest la 5ème hausse destinée en réalité à préserver, voire à augmenter les margeset les profits des compagnies et de leurs partenaires associés. Ce ne sont pas les travailleurs, quʼils soient dusecteur privé ou du secteur public, qui pourront en dire autant de leurs salaires. Le SMIC, lui, sera, PEUT-ETRE,relevé le …. 1er juillet 2011 !

Puisque les actionnaires ont été servis, il ne reste plus aux travailleurs quʼà se faire entendre ! La CGTM PP rap-pelle que, dans le secteur de la distribution de carburants, la convention collective nationale du Négoce et de dis-tribution de combustibles solides, liquides, gazeux, produits pétroliers du 20 décembre 1985, étendue par arrêtédu 23 juillet 1990 JORF 8 août 1990, est applicable en Martinique, et nʼest toujours pas appliqué en faveur dessalariés !

Cʼest pour faire le point sur cette situation et en tirer toutes les conséquences, que la CGTM PP réunira le di-manche 15 mai 2011 à partir de 8h 30 à la Maison des Syndicats à lʼensemble de ses adhérents et en particu-lier les employés de stations-service afin dʼarrêter les dispositions nécessaires et pratiques pour que soientrespectés leurs droits.» (In Politiques Publiques)Etre citoyen, cʼest participer de son plein gré &agrave= ; la viede la cité ; le citoyen partage avec ses concitoyens le pou= voir de faire la loi, le pouvoir dʼélire et dʼêtre lui-même élu .( régis Debray ) .

Le citoyen fait la loi…il est normal, donc, quʼil lui obéisse ! Cʼest le civisme !

Nous avons la chance dʼévoluer dans une société de droits ; nul nʼest au-dessus des lois, = et nul nʼest censéignorer la loi.

B R E V E S DE D.C. ***B R E V E S DE D.C. ***B R E V E S

Le Progressiste - Page 9 - mercredi 4 mai 2011

Page 10: Le Progressiste n° 2175

Les droits sont toujours objetsde revendications ; ils pous-sent le citoyen à réclamer sans

limites, tant il y a de droits à fairevaloir ! La liste des droits est longueet généralement bien connue :

---/ droits civiques (droit à la vie, àla sécurité, à lʼintégrité de sa per-sonne, à lʼinviolabilité du domicile,de la correspondance, et des com-munications, à la présomption dʼin-nocence, à lʼéducation, à unenvironnement sain, etc …)

…/ droits politiques (égalité devantla loi, égalité homme/femme, libertédʼopinion, de culte, de presse, dʼas-sociation, de vote, solidarité avecles plus faibles, âgés ou handica-pés),

…/ droits économiques, sociaux etculturels,

…/ droit dʼappartenir à un syndicat ,et de manifester, voire de fairegrève.

Il est bien que la loi existe, mais ilfaut que la société se donne lesmoyens pour appliquer son pouvoirde justice, afin que les droits et li-bertés de chacun sʼexercent dansle respect des droits dʼautrui, de lasécurité collective, de la morale etlʼintérêt commun. Que chacunsache quʼen face de chaque droit,lʼindividu a des devoirs :

…/ devoir de respecter la loi (de-voirs fiscaux, devoirs de solidarité,de respecter lʼenvironnement, derespecter les droits des autres ).Ainsi, chaque individu a des devoirsenvers la famille et la société, en-vers lʼétat et toute collectivité à la-quelle il appartient. Les individus sedoivent respect et tolérance réci-proque, de préserver et assurer ledéveloppement harmonieux de lafamille, de préserver et renforcer lasolidarité sociale, promouvoir lasanté morale de la société.

Les individus peuvent appartenir ausyndicat de leur choix. Lʼaction syn-dicale est un droit, manifester estun droit des syndicats au nom de laliberté dʼexpression.

La protection des entreprises et desemplois est un devoir !

Lʼexercice du droit de manifestationnʼimplique pas celui de prendre enotage des tiers non concernés parle conflit du travail ! La liberté dʼex-pression trouve ses limites dans laliberté dʼautrui !

Dʼoù la nécessité de respecter leprincipe de proportionnalité. Quandles syndicats cherchent un impactmédiatique en déplaçant la conflitsur la place publique, cela traduit lafaiblesse de leur implantation syn-dicale !

Lʼéconomie martiniquaise a déjàlourdement fait les frais de telles ac-tions démesurées…

Je ferais volontiers deux proposi-tions, qui nʼengagent que moi,certes, mais mériteraient réflexion :

1/ dans les cas dʼexactions ou dedébordement de lʼaction syndicalesur des tiers non concernés par leconflit, il faudrait responsabiliser lesyndicat qui devrait dédommagerles victimes innocentes ;

2/ afin dʼéviter lʼenlisement des né-gociations, n.a.o par exemple, faireintervenir dʼemblée un médiateur-négociateur professionnel dans lessecteurs suivants : port, aéroport,transport routier et maritime, lʼéner-gie électrique, le carburant, les éta-blissements hospitaliers publics, lesservices du plan orsec.

Ainsi, serait désamorcée la tenta-tive non avouée, mais visiblecomme le nez sur le visage, deguerre économique menée par cer-tains syndicalistes, un peu commesi Khadafi disposerait de lʼarme nu-cléaire !

Les droits se doivent dʼêtre en rela-tion constante avec les devoirs, etle devoir conduit à prendre encompte le bien commun !

Alain Philipbert

PAROLES CITOYENNES

Le Progressiste - Page 10 - mercredi 4 mai 2011

VILLE DE NANTESCOMMUNAUTÉ URBAINE

DE NANTES28 avril 2011

Visite presse - Nantes, 9 mai2011

Commémoration de lʼabolition delʼesclavage et 10ème anniversaire

de la loi Taubira

Jean-Marc AYRAULT et Chris-tiane TAUBIRAsur le chantier

du Mémorial de lʼabolition delʼesclavage

Jean-Marc AYRAULT, maire deNantes, a invité Christiane TAU-BIRA, députée et conseillère ré-gionale de Guyane, pour célébrer

la commémoration de lʼabolition delʼesclavage et le 10e anniversairede la loi du 21 mai 2001 qui porteson nom et reconnaît la traitecomme crime contre lʼhumanité.

Nantes est la première ville deFrance à avoir, depuis plus devingt ans, assumé sa mémoire de1er port négrier français au XVIIIesiècle; Cette démarche  aboutira,fin 2011, à lʼouverture du Mémo-rial de lʼabolition de lʼesclavageunique en son genre en France.

Avant la cérémonie officielle  decommémoration de lʼabolition de latraite et de lʼesclavage, Jean-MarcAyrault et Christiane Taubira visi-teront le chantier du Mémorial  delʼabolition de lʼesclavage, enconstruction sur les quais de laLoire.

Le Mémorial (livraison, fin 2011)Creusé dans un quai de la Loire,le Mémorial de lʼabolition de lʼes-clavage présentera au public unparcours méditatif et historiquedans une ambiance et un cadrerappelant ceux dʼune cale de na-vire.

La Visite du chantier sera ou-verte à la presse le 9 mai.

Contact presse :

Camille AymeMarie dʼOuince Consultant01.56.64.00.44

DROITS ET DEVOIRS

Page 11: Le Progressiste n° 2175

Après une arrivée au finishavec près de 3 joursdʼavance sur le planning

prévu où seulement 165 se-condes séparaient le 1er du 2ème, la belle fête était déjà enpartie gâchée par un mauvaistemps exceptionnel pour cettepériode de carême.

Lʼannonce le lundi 2 mai du dé-classement du vainqueur Nico-las LUNVEN sur GENERALI auprofit de Thomas ROUXEL à labarre de BRETAGNE -CREDITMUTUEL PERFORMANCElaisse le grand public perplexesur les raisons de la pénalité de35 minutes qui reclassait le pre-mier à avoir coupé la ligne dʼar-rivée en cinquième position pourne pas avoir respecté des règlesde jauge dont il avait connais-sance .

Hé oui  ! Le simple fait dʼavoirembarqué une simple bouteilledʼeau en plus valait à NicolasLUNVEN cette pénalité qui surtoute autre course transatlan-tique ou trans- océanique nʼau-rait pas eu grande importance ;mais le fait que les cinq premiersarrivés se tenaient en 23 mi-

nutes a joué en la défaveur deN. LUNVEN.

La réclamation portée par lesjaugeurs, sorte de juges chargésde vérifier la conformité des ba-teaux au départ et à lʼarrivée, aété jugée par les instances fédé-rales et est sans appel.Trois autres concurrents ( ErwanTABARLY ,Anthony MAR-CHAND ,Francisco LOBATO)ont été pénalisés mais dans desproportions moindres , ne cau-sant aucune modification auclassement général qui voit tou-jours notre Eric BARAY à labarre de Ven Dan Vwel-972 en11 ème position devant les au-tres amateurs engagés maisaussi devant des skippers pro-fessionnels.Eric BARAY, notre nouveauhéros, notre nouveau référentpour la voile et pour la jeunessequi tente de remplacer dans noscœurs notre pilote de rallyesSimon JEAN-JOSEPH qui faittoujours parler de lui.La sévérité du jury alliée au pro-fessionnalisme des organisa-teurs est une garantie de bonneconduite des opérations et rendcet évènement encore plus cré-

dible aux yeux du monde de lavoile.

Les résultats définitifs :

1er : Thomas ROUXEL à la barrede BRETAGNE-CREDIT MU-TUEL PERFORMANCE en 16jours ,5 heures, 15 minutes et 50secondes.2ème  : Fabien DELAHAYE à labarre de PORT DE CAEN-OUISTREHAM en 16 jours ,5 heures 28 minutes et13 secondes. 3ème : Erwan TABARLY à labarre de NACARAT en 16 jours,5 heures, 36 minutes et 17 secondes. 11ème : Eric BARAY à la barre deVen Dan Vwel-972 en 16 jours22 heures, 37 minutes et 47 secondes 16ème : Yannig LIVORY à labarre de ONE NETWORKENERGIES en 17 jours 21heures, 22 minutes et 44 se-condes.

Les 16 partenaires privés locauxqui ont accompagné lʼassocia-tion Van Dan Vwel-972 danscette aventure peuvent être fiersde la prestation dʼEric BARAY. Félicitations à lʼédilité foyalaisequi a tout mis en œuvre afin quelʼaccueil réservé aux visiteurs enfasse des ambassadeurs pournotre tourisme.

Gité

SPORT NAUTIQUE COUP DE TONNERRE SUR LA TRANSAT

BENODET-MARTINIQUE

Le Progressiste - Page 11 - mercredi 4 mai 2011

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Le Progressiste - Page 12 - mercredi 4 mai 2011

COMITÉ DE RÉDACTION :Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERESDidier LAGUERRELaurence LEBEAU

Serge SOUFFLEURVictor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui lui ont toujoursfait confiance.« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle, intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’envoyer leursdons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM : - Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.Directeur de la Publication : Daniel [email protected]éléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01Site Internet : www.ppm-martinique.frN° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

BENODET MARTINIQUE  : UNEPREMIERE

Au bout du petit matin pluvieux etbrumeux une véritable purée depois, bien dans notre finistérienne,après près de 17 jours de course,Eric BARAY, le seul Martiniquais en-gagé dans cette transat, à 6 h 37,coupait la ligne dʼarrivée. Il se clas-sait 11ème sur 16 candidats ayantpris le départ à BENODET.

Sous la pluie, une bonne centainede Martiniquais saluait chaleureu-sement ce défi sportif qui pour bonnombre dʼentre nous relève de lʼex-ploit. Passer seul durant tous cesjours, à la barre dʼun frêle esquif,bravant les caprices et les sé-quences des éléments indomptés.Pour preuve, cette transat a bienpris quelque peu de vitesse les pré-visionnistes et les organisateurs dela course, les premiers bateaux ar-rivant deux jours avant la date pré-vue. Le premier dʼentre eux« skipper » par Nicolas LUNUEN deGenerali après 16 jours, 5 heures13 min 5 secondes surprenait toutle monde. Quatre autres bateaux,dans un mouchoir, le suivaient.

Pour ce qui est de notre championnational Martiniquais Eric BARAY,sa participation à cette compétitionne fut pas évidente. Engagé tardi-

vement, mais porté par lʼassocia-tion « VEN DAN VWEL », spon-sorisé par des « privés » celui-ci,comme il le dit lui-même, «  nʼajamais rien lâché ». A lʼarrivée decette transat, la première dugenre qui- faut- il le rappeler- estportée par la volonté du ConseilRégional avec son présidentSerge LETCHIMY à travers leComité Martiniquais du Tourismeavec sa présidente Karine ROYCAMILLE, les premières réac-

tions sont avant tout la satisfactiondʼavoir relevé un tel challenge.

Pour K. ROY CAMILLE, cʼest« beaucoup dʼémotion, un immensebonheur. Tout dʼabord dʼavoir donnéune vitrine à la Martinique en la pla-çant dans le concert des transats etensuite dʼavoir cru en notre repré-sentant qui, somme toute, à faitbonne figure dans cette transat.Cʼest un investissement de la Ré-gion, de la Ville de Fort de France,de beaucoup dʼautres partenaireset de tous les Martiniquais ».

Pour Catherine CONCONNE, 1ère

vice présidente de la Région Marti-nique «  cʼest lʼexpression de la vo-lonté de Serge LETCHIMY. Cettetransat est déjà un label (lʼimage estforte. Et puis, il y a déjà une adhé-sion des Martiniquais qui à traverscette compétition savent quʼils doi-vent se réapproprier cet élément [lamer] qui fait partie de notre quoti-dien et qui a tellement compté dans

notre histoire ».

Pour Daniel CHOMET, vice prési-dent du CMT « cʼest un défi spor-tif ». On ne sʼest pas contenté defaire de la figuration. Cela a été lʼoc-casion de mettre en avant ses va-leurs qui fondent notrecommunauté et de se dire que« quand on veut on peut ».

Pour Eric BARAY « Ce nʼest quʼundébut qui me permettra de naviguerà haut niveau. Cʼest aussi un tour-nant pour la voile en Martinique quiamènera, je pense, les Martiniquaisà se réapproprier la mer. La voiledoit être la locomotive qui amènerachez nous beaucoup de monde ».

Serge SOUFFLEUR

APRÈS LA TRANSAT

Karine Roy-Camille, Catherine Conconne,Maurice Antiste...

Du beau monde au Village de la Transat

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