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www.objectif-aquitaine.com AQUITAINE TOUTE L’ÉCONOMIE EN Supplément gratuit d’Objectif Aquitaine n° 207 de février 2013 / Ne peut être vendu séparément www.objectif-aquitaine.com LES TERRITOIRES DE L’ÉCONOMIE AQUITAINE

Les Territoires de l’économie en Aquitaine

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Téléchargez le supplément spécial d'Objectif Aquitaine n°207 - février 2013. Réalisé par le service publicité d’Objectif Aquitaine : 05.56.440.273. "La gastronomie, l’aéronautique, les nouvelles technologies, la santé, l’agroalimentaire, l’industrie du luxe, les lasers, le tourisme, le bois, la production d’énergies, l’artisanat… Une multitude d’activités, à la fois diversifiées et complémentaires, s’entrecroisent dans notre région pour tisser un réseau dense de savoir-faire qui sont aussi, bien souvent, l’expression ou le reflet d’une identité. Mais une identité en mouvement, connectée avec son temps, capable d’évoluer, de se tourner vers l’avenir et de relever les défis qui lui sont posés..."

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AQUITAINETOUTE L’ÉCONOMIE EN

Supplément gratuit d’Objectif Aquitaine n° 207 de février 2013 / Ne peut être vendu séparémentwww.objectif-aquitaine.com

LES TERRITOIRES DE L’ÉCONOMIE

AQUITAINE

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LA RÉGION AQUITAINE INVENTE L’AVENIR

A É R O N A U T I Q U E E T S P A T I A L

Dotée d’un des principaux pôles d’excellence français, l’Aquitaine développe unefilière aéronautique-spatial à haute valeur ajoutée : - Soutien aux projets innovants du pôle de compétitivité mondial « Aerospace Valley »,- Structuration d’un pôle de compétences technologiques dédié aux compositeset matériaux avancés,

- Contribution à l’émergence de nouvelles filières à fort potentiel : Systèmes deDrones et Maintien en Conditions Opérationnelles.

Par son action, le Conseil régional affirme son ambition pour l’avenir de l’Aquitaine :une véritable dynamique qui invente les emplois de demain !

Bien sûr, on peut tenter ailleursqu’en Aquitaine de concevoir

de nouvelles générationsd’avions plus légers.

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Les territoires économiques aquitains restent dynamiques

Physiques ou virtuels, ances-traux, traditionnels ou innovants, les territoires économiques aquitains dessinent aujourd’hui une cartographie singulière. La gastronomie, l’aéronau-

tique, les nouvelles technologies, la santé, l’agroalimentaire, l’industrie du luxe, les lasers, le tourisme, le bois, la production d’énergies, l’arti-sanat… Une multitude d’activités, à la fois diversifiées et complémen-taires, s’entrecroisent dans notre région pour tisser un réseau dense de savoir-faire qui sont aussi, bien souvent, l’expression ou le reflet d’une identité. Mais une identité en mouvement, connectée avec son temps, capable d’évoluer, de se tourner vers l’avenir et de relever les défis qui lui sont posés.

Réalisé par le service publicité d’Objectif AquitaineDirecteur de la publication : Jean-Christophe Tortora - Conseiller éditorial d’Objectif Aquitaine et de La Tribune : Alain RibetOnt collaboré à ce numéro : Bénédicte Chapard, Stephan Ferry, Nathalie Hallery, Christophe Le Roy, Emeline Marceau,

Patricia Marini, François Puyo, Claude-Hélène Yvard - Photos : Fotolia, sauf mention spéciale

CS 41 194 - 24, cours de l’Intendance, 33001 Bordeaux Cedex

Renseignements et abonnements : Tél. : 05 56 440 273 - Fax : 05 56 440 276 -  [email protected] principal : HIMA360 - SARL au capital de 10.000 €.

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Le Conseil général de Lot-et-Garonne, facilitateur de l’action économique

Dynamiser l’économie des territoires, sauvegarder et créer des emplois, renforcer la solidarité entre tous les acteurs économiques, telles sont les priorités du Conseil général en matière de politique économique. Faciliter les démarches des porteurs de projets qui souhaitent s’implanter en Lot-et-Garonne, accompagner les entreprises du département dans leur projet de développement et soutenir le tissu de TPE-PME sont donc quelques uns des engagements pris par le Conseil général dans le cadre de son Schéma de développement économique.

Eco 47 pour fédérer les acteurs économiquesSous la marque Eco 47, le Conseil général mobilise les chefs d’entreprises, qui sont les meilleurs ambassadeurs pour valoriser l’activité économique départementale, mais aussi les communautés de communes, qui sont également compétentes en matière d’action économique. Le site Internet Eco47.fr est un outil précieux pour obtenir toutesles informations que peut se posent un porteur de projet (état de l’offre immobilière et foncière, memento des aides publiques, domaine d’activités phares du département…)

Des aides départementales répondant aux besoins des entreprisesToujours dans le cadre du Schéma de développement économique, le Conseil général a mis en place de nouveaux régimes d’aide, émanant des demandes des acteurs économiques : - aide à l’investissement pour les entreprises par le versement d’une subvention ou d’une avance remboursable (aide majorée en fonction de critères environnementaux et sociaux grâce à un écobonus) ;- aide au pré-encadrement pour les entreprises de moins de 20 salariés afin de favoriser leur développement ;- aide à la création de pépinières d’entreprises et de pépinières d’artisans sur les Zones d’activités économiques et les Zones artisanales ;- appel à projets « Clusters 47 » pour favoriser les groupements d’entreprises qui souhaitent innover, développer leur activité, gagner en compétitivité et donc créer des emplois ;- soutien aux centres de recherche, d’expérimentation et de transfert technologique dans leurs projets de développement afin d’encourager l’innovation…

À travers de nombreuses actions innovantes et originales, le Conseil général s’emploie au quotidien au développement économique du Lot-et-Garonne.

Actuellement soumis, comme le reste du globe, à un contexte économique difficile, les territoires aquitains résistent plutôt bien. Ce tableau mérite bien sûr quelques nuances, mais dans l’ensemble, la région reste dynamique. Ce dynamisme, l’Aquitaine le doit évidemment à la richesse de son patrimoine et aux compétences de ses nombreux acteurs économiques. Mais aussi à la mobilisation des collectivités locales dans leur ensemble et, de plus en

plus, du monde de la recherche, qui travaillent de conserve à l’élabora-tion de stratégies visant à accroître la compétitivité de l’Aquitaine. La structuration des filières régionales, la constitution de clusters et de pôles de compétitivité, la mise en place de formations répondant directement aux besoins des entreprises, le sou-tien aux écoles d’ingénieurs… autant d’outils qui permettent à la région, dans bien des domaines, d’atteindre ou de tutoyer l’excellence.

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“L’économie aquitaine est globalement tonique”

L’Aquitaine est riche de territoires économiques diversifiés. Si certains appartiennent aux patrimoines régionaux, d’autres, parfois virtuels, sont issus de l’innovation et de la recherche. Dans l’ensemble, ils se portent plutôt bien. Entretien avec Alain Rousset, pré-sident du Conseil régional

Comment se porte l’économie aquitaine en ce moment ?Aujourd’hui, globalement, l’écono-mie aquitaine est tonique. Certes avec des pans qui peuvent être en déprise ou en difficulté. Mais que ce soit avec l’aéronautique, les lasers, le secteur des TIC santé, mais aussi des TIC et de la santé au sens large, l’Internet, le médicament, l’instrumentation médicale, l’agroa-limentaire parfois, nous avons en Aquitaine un bouillonnement qui est lié à une attractivité nouvelle, correspondant à l’action que nous menons depuis plus de dix ans sur

le renforcement des écoles d’ingé-nieurs, de la recherche, de tout ce qui est en amont du développement industriel. Une illustration de cette vitalité provient de l’analyse que la Banque de France vient de rendre sur les entreprises de taille intermé-diaire : d’après cette étude, 230.000 personnes nouvelles sont venues en Aquitaine au cours des dix der-nières années ; essentiellement des personnes d’âge actif. Et malgré cette arrivée massive, le chômage n’a pas explosé. Ce qui veut dire que lorsqu’un couple d’âge actif arrive en Aquitaine pour le travail de mon-

sieur ou de madame, le conjoint est également intégré. Donc, il y a là une vraie tonicité, même si je ne méconnais pas qu’il existe des diffi-cultés, un chômage trop important, notamment au niveau des jeunes.

La Région soutient l’économie existante, mais, vous venez de l’évoquer, elle encourage aussi l’émergence de nouvelles filières. Avec quels résultats ?Prenons l’exemple d’Aérocampus, qui est emblématique. Le site de Latresne connaît un développe-ment spectaculaire. Il s’étend pour accueillir de nouveaux centres de formation et passe de 800 à 8.000 stagiaires, voire davantage. Avec des résultats au bac pour des jeunes en situation difficile, des embauches... Dans certains secteurs, vous avez quatre propositions pour un bache-lier. Nous avons là une dynamique qui résulte à la fois de l’intuition de la Région, d’une décision de l’Etat et du rachat par la Région du site de Latresne, avec l’appui des entreprises… Un autre exemple : lorsque l’Etat a décidé d’installer le laser mégajoule, la Région a pris en charge, avec le CEA, le développe-ment de la partie civile et l’optique. Avec des retombées en matière industrielle, dans le domaine de la métallurgie, de la santé… L’Aqui-taine a une stratégie de recherche, une stratégie de filières, de moder-nisation des filières, d’investisse-ment… Quand vous regardez par exemple les résultats de productivité que notre investissement a produits à Bordes – investissement commun Safran, Région, Département –, c’est spectaculaire. Nous lançons constamment des projets. Fermen-talg, par exemple, la Région est au

Alain Rousset, président du Conseil régional

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financement. Regardez ce que nous faisons sur les TIC, sur le stockage de l’énergie, qui débloque tout ce qui concerne les énergies renouve-lables, sur les matériaux destinés à des bâtiments plus sobres en énergie… Nous sommes vraiment à la manœuvre. Et tous les territoires sont concernés.

Y compris en milieu rural ?Quand on analyse les données, on voit que c’est en Dordogne et dans le bassin d’Oloron qu’il y a le plus d’aides de la Région. Bien entendu, l’université est à Bordeaux. Donc quand vous investissez 50 millions d’euros pour la transformation de l’université, pour l’arrivée de Sup Optic, de l’Institut des sciences de la vigne et du vin, de l’Institut euro-péen de chimie et de biologie ou de centres comme l’Institut national de recherche en informatique et en automatique, cela se voit. Mais cela concerne tous les jeunes d’Aqui-taine. Et c’est aussi quelque chose de très attractif pour les entreprises, parce qu’elles ont envie d’avoir les laboratoires et les écoles d’ingé-nieurs à proximité.

Vous œuvrez aussi pour que les filières travaillent en réseau… Il s’agit de les décloisonner pour qu’elles s’enrichissent mutuellement ?Absolument. C’est la structuration en clusters, avec l’engagement des équipes des clusters, des chefs d’entreprise et des ingénieurs. Ce sont aussi les réunions régulières que nous avons – que l’on appelle interclustering – avec les quatre pôles de compétitivité et les clusters, pour essayer d’échanger des projets. Je cite notamment, parce que c’est venu d’Aerospace Valley, le contact que nous avons eu avec les gens d’Insiteo, entreprise de Toulouse mais qui se développe en Aquitaine, sur la géolocalisation indoor. Il y a aussi le traitement de la vigne en relation avec les drones… Beaucoup d’idées émergent.

Vous semblez également accorder beaucoup d’importance à l’export.Que ce soit l’agroalimentaire, l’aéronautique, les lasers… dans tous les secteurs, l’exportation est là pour pallier les difficultés du marché

intérieur. Il faut que nous ayons une stratégie de croissance des PME, en sorte qu’elles puissent se doter d’une politique d’exportation sur le long terme. Pour cela, il faut struc-turer le management, ce que les PME font peu. Cela fait aussi partie des stratégies d’accompagnement que nous avons.

Quelle réponse apporter au déficit de main-d’œuvre dans certaines filières ?Nous lançons Aquitaine Cap Métiers, cette relation directe entre la formation et les entreprises ; qui est l’amorce d’un nouveau pilotage du service public de l’emploi. Deux exemples : l’action de formation que nous menons avec le lycée d’Excideuil, en Dordogne, où 150 personnes vont être formées aux métiers du cuir pour Repetto, et ce que nous faisons avec un centre de formation et Potez à Aire-sur-l’Adour, où des demandeurs d’emploi sans expérience dans le secteur de l’aéronautique ont pu se former et trouver du travail. — Propos

recueillis par Stephan Ferry

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La Gironde : atouts économiques

Bienvenue dans le plus grand département de France. Sur son territoire se côtoient des industries de pointe et des industries traditionnelles, sans oublier le vin, la sylviculture, la pêche ou l’aéronautique. Le tourisme y est aussi diversifié. Alors, quels sont les atouts du département ?

Ce département abrite la capitale régionale, Bordeaux. Elle est loin des grands centres d’affaires européens, mais ses infrastruc-tures autoroutières,

ferroviaires et aéroportuaires la relient aux grandes capitales.

Industries de pointe et industries traditionnellesLa Gironde compte à la fois des industries de pointe et diverses industries traditionnelles. Trois sec-teurs prédominent : la fabrication de matériels de transport, aéronau-tique essentiellement, avec 15 % de l’emploi industriel ; la fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac (14 %) ; et le travail du bois, industries du papier et imprimerie (12 %). Cer-taines entreprises dépassent 1.000 salariés, comme Dassault Aviation, la centrale nucléaire du Blayais, Snecma Propulsion solide, Astrium ou Thales Avionics.

Des filières dans les pôles de compétitivitéNombre d’entreprises sont membres de pôles de compétitivité. Elles se sont ainsi engagées avec des centres de formation et des unités de recherche publiques et privées dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs au caractère innovant. Celles de Gironde s’impliquent dans plusieurs pôles de compétitivité. Le pôle Route des lasers (axe Bordeaux-Arcachon) est centré sur les lasers, la photonique et leurs applications, et notamment sur le Laser mégajoule (LMJ). Le pôle Xylofutur est représentatif

de la filière forêt-bois-papier. Des établissements du département sont aussi engagés dans les pôles du Grand Sud-Ouest : Aerospace Valley (aéronautique) et Avenia (technolo-gies en sous-sol).

Viticulture, sylviculture et ostréicultureLa surface agricole utilisée (SAU) couvre 251.000 hectares, soit le quart du territoire départemental. La moitié de cette SAU est consacrée à la viticulture. Ainsi, avec 122.000 hectares, la Gironde possède le plus grand vignoble de France, dont la quasi-totalité à appellation d’origine protégée (AOP). Ses vins de qualité font partie des princi-paux produits exportés. La Chine et Hong Kong réunis sont devenus ses premiers clients. La Gironde est le deuxième département aquitain pour la production de bois, derrière les Landes. En 2010, elle fournissait 20 % de la récolte et 40 % de la production de sciages de la région, essentiellement constitués de pin maritime. Elle compte une centaine d’entreprises d’exploitation fores-

tière ou de scieries, qui occupent 850 salariés. L’ostréiculture a aussi sa place dans le département, même si, ces dernières années, elle se trouve confrontée à la surmortalité des jeunes huîtres. Le bassin d’Arcachon a ainsi perdu sa place de premier producteur européen de naissains.

Tourisme de loisirs et tourisme d’affairesTourisme balnéaire, tourisme fluvial, tourisme vert, agritourisme, œno-tourisme, tourisme urbain, tourisme d’affaires, autant de types de tou-risme offerts par la Gironde grâce à la diversité de ses territoires et à son riche patrimoine. La dune du Pilat, la plus haute d’Europe, attire plus de 1 million de visiteurs. Saint-Emi-lion et Bordeaux, deux sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, figurent aussi parmi les lieux les plus visités. Le tourisme girondin génère près de 40 % de l’emploi touristique régional et la restauration en capte un tiers.

Source Insee Aquitaine, avril 2012

Les chiffres cLés

Gironde Aquitaine

Population au 1er janvier 2010 1 447 817 3 231 860

Emploi total au 31 décembre 2010 635 821 1 312 658

Emploi salarié au 31 décembre 2010 575 209 1 158 585

- dont agriculture (en %) 3,1 2,4

- dont industrie (en %) 10,2 12,5

- dont construction (en %) 6 6,5

- dont commerce (en %) 12,9 13,4

- dont services (en %) 67,8 65,2

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L’aéronautique girondine prend son envol

La moitié des établissements aquitains du secteur aéronautique et spatial sont localisés en Gironde, avec une grande majorité dans l’agglomération bordelaise. Des entreprises aux carnets de commandes en hausse et en quête de personnel qualifié

C’est en Gironde qu’est concentré 60 % du chiffre d’affaires de la filière aéronautique. Le tissu industriel existant, l’arrivée en 2012 de la Simmad

au sein de la base aérienne 106 à Mérignac et la montée en puissance de l’Aérocampus à Latresne contri-buent à sa vitalité. Un dynamisme mis en avant lors de la première édi-tion, en septembre dernier, du salon aéronautique de défense, l’ADS Show Europe, qui a accueilli sur le site d’Aérocampus des acheteurs et fournisseurs du MCO (maintien en condition opérationnelle) aéronau-tique de défense. Un pôle de formation de référenceSi, d’après l’étude annuelle de l’Insee, “le ciel est clair pour les sous-traitants, fournisseurs et pres-tataires de services de la construc-tion aéronautique et spatiale”, l’aide apportée par la Région joue néanmoins un rôle indéniable dans la valorisation de la filière. Une aide qui se traduit notamment

par une politique de partenariats avec les entreprises – le dernier en date vient d’être signé avec Epsilon Composites, une société de Gaillan-en-Médoc (33) spécialisée dans la conception, l’étude et la fabrication de pièces et d’équipements en com-posite de fibre de carbone et résines époxydes – et un fort soutien à la qualification de la main-d’œuvre. Le Conseil régional contribue ainsi en 2012 à hauteur de 1,1 million d’euros au budget global d’Aéro-campus Aquitaine, qui s’élève à 3,4 millions d’euros. Cet ancien site militaire, dont il est propriétaire, accueille en effet depuis avril 2011 les activités de formation nécessaires à tous les métiers de la filière. 200 élèves y seront reçus en formation initiale à la prochaine rentrée, contre 125 cette année. 17.300 heures de formation conti-nue y ont été prodiguées en 2012.

Le drone, avenir de la filièreAvec un salon dédié, l’UAV Show Europe, dont la deuxième édition a été organisée en septembre par Bordeaux Technowest, une zone européenne d’essais en vol pour

les applications civiles sur le camp de Souge (33), des acteurs majeurs (dont Thales) et des PME innovantes, l’Aquitaine et a fortiori la Gironde sont bien placées pour devenir leaders dans ce domaine. C’est du moins l’ambition de la Région qui a lancé, voici deux ans, en partenariat avec Thales et par l’intermédiaire de son agence 2ADI, un cluster “sys-tème de drones” baptisé Aetos. Avec une dizaine de projets de recherche ou de démonstrateurs à la clef dans des secteurs aussi variés que la surveillance des pipelines, la lutte contre l’incendie, l’aide à la viticul-ture de précision ou la détection de pollutions maritimes. Un marché qui pourrait bien représenter l’avenir de la filière puisqu’il assure, selon les études de Teal Group, cabinet spécialisé dans l’industrie mondiale de la défense, la plus forte progres-sion de l’industrie aéronautique et spatiale. — Patricia Marini

www.insee.frwww.aerocampus-aquitaine.comwww.aetos-aquitaine.fr

Les dépenses mondiales pour ces avions sans pilote devraient passer de 5,9 milliards en 2011 à 11,3 milliards en 2020, selon une étude de Teal Group, un cabinet spécialisé dans l’industrie mondiale de la défense© Jean-Pierre Bost

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La Route des lasers, un pôle de compétitivité d’avenir

Le pôle de compétitivité aquitain regroupe 80 entreprises liées à la filière laser-optique. De quoi générer un poids économique important

La filière photonique a de l’avenir en Aquitaine ! Preuve en est : né en 2005, le pôle de compétitivité Route des Lasers réunit 115 adhérents parmi “80 entreprises, dont 66 PME”,

avance Hervé Floch, délégué géné-ral du pôle. Parmi elles, des PME spécialisées dans les technologies de pointe (Eolite Systems...) et de grands leaders (EADS Astrium, Thales...). “Le but est de fédérer les forces vives de la filière – de la recherche à l’industrie – et d’aller à l’écoute des acteurs académiques ou industriels pour faire émerger de l’innovation technologique que l’on va accompagner”, explique le responsable, qui enregistre “292 projets labellisés depuis 2005” et plus de 120 projets financés.

Des services performantsPour réussir ses missions, la Route des lasers intervient via sa plate-

forme de formation continue, Pyla, et son centre de ressources techno-logiques, Alphanov, qui s’appuie sur la valorisation de la recherche afin de mettre son expertise et son savoir-faire au service des industriels de la filière. “Des porteurs de projet peuvent aussi soutenir leur innova-tion pour inciter les investisseurs” lors de la convention d’affaires internationale annuelle, Invest in Photonics, à Bordeaux. Quant à la SEML Route des lasers, elle gère la Cité de la photonique, à Pessac, et les parcs industriels Laseris 1 et 2 autour du Laser mégajoule au Barp, et favorise l’implantation des entre-prises de la filière en Aquitaine via “une offre foncière immobilière”.

Un développement perpétuel“En douze ans, la filière laser-optique en Aquitaine a vu le nombre de ses emplois augmenter d’environ 15 %”, note Hervé Floch. “Elle représente 10.000 emplois,

dont 1.400 directs.” Depuis sa struc-turation, au début des années 2000, “elle a permis de créer 26 start-up, soit environ 300 emplois hautement qualifiés. Et 22 sociétés se sont implantées.”A l’avenir, la Route des lasers entend “se tourner davantage vers les applicatifs de la photonique tels que la santé, l’aéronautique et spatial, l’industrie, etc. et faire de la pho-tonique en Aquitaine “l’équivalent du Minatec à Grenoble” Pour cela, le pôle de compétitivité projette d’ouvrir son territoire d’action à l’Optic Valley, en Ile-de-France.” Autre grand projet : l’inauguration de l’Institut d’optique d’Aquitaine, financé par la Région à hauteur de 46,6 M€, dans lequel s’installera la gouvernance du pôle dès mars 2013. — Emeline Marceau

www.routedeslasers.com

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Saint-Emilion, terre des possibles, nouvel eldorado à conquérir

Saint-Emilion : une appellation en effervescence

Le nouveau classement de Saint-Emilion fait bouger l’appellation

Ailleurs, dans les pays du monde entier, la marque Bordeaux fait référence, entre mythe et rêve. Mais en Gironde, difficile de parler de terri-

toire économique quand on parle du vignoble bordelais. Son morcel-lement par appellations, sa fameuse dichotomie rive droite-rive gauche, ses milliers de terroirs enfantant autant de styles de vins différents, en font un territoire difficilement comparable. Certaines appellations doivent se battre plus que d’autres pour obtenir une reconnaissance. L’une d’elles commence à se démarquer sérieusement et sonne le carillon de son réveil. A Saint-Emilion, le nouveau classement, le

6 septembre, homologué deux mois plus tard au “Journal officiel”, a fait couler beaucoup d’encre. Et redes-sine peu à peu les contours d’un nouveau territoire économique : celui d’une terre des possibles, d’un nouvel eldorado à conquérir. Car finalement, que raconte ce classe-ment revisité tous les dix ans ? “C’est bien qu’une appellation continue de vouloir valoriser, évaluer et traduire une croissance de la qualité d’un produit. L’image véhiculée devient dynamique, proactive”, analyse Jacques-Olivier Pesme, directeur associé de Bordeaux Management School-BEM. Mais le signal fort reste la progression spectaculaire de certains châteaux. Pavie et Angélus, qui passent en premiers grands crus classés A, et Vallandraud, propriété

du célèbre “wine garagiste” Jean-Luc Thunevin, qui passe directement en premier grand cru classé B. Un bond spectaculaire qui raconte l’histoire exemplaire d’un homme créant ex nihilo un vin et l’amenant au firmament. Une histoire où il est possible, juste par la valeur de son travail et sa persévérance, et non par un classement séculaire, de pro-gresser et devenir l’un des fleurons d’une appellation. Aujourd’hui, la valeur foncière des promus a dou-blé. “Le marché foncier de Saint-Emilion était en panne, il redevient actif depuis le classement”, souligne Franck Lagorce, intermédiaire dans les transactions viticoles. L’efferves-cence ne fait que commencer. Les contes de fées font toujours rêver… — Bénédicte Chapard

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Des projets pour

dynamiser le Sud-GirondeAu sein de la Communauté de communes de Captieux-Grignols, territoire en panne de développement économique, l’idée de créer un écopôle a vu le jour en 2006. Un temps retardé, le projet avance

“Ce projet d’écopôle est arrivé parce que nous ne parvenions pas à trouver de réponse à la disparition progressive des petites industries qui fournissaient de l’emploi dans le secteur”, se souvient Georges Bernard, maire de Captieux. L’idée est plutôt originale, puisqu’il s’agit de mettre sur pied une zone d’acti-vités thématiques qui s’inscrirait dans la politique et dans l’identité du Pays des Landes de Gascogne : écofilières, avec bien sûr une prio-rité pour la forêt, écomatériaux, innovation en matière de dévelop-pement durable… Les principaux secteurs concernés sont l’énergie, la valorisation de la biomasse, le bois, notamment pour la construc-tion… La liste n’est pas exhaustive. Le concept avait été validé par le conseil communautaire de l’époque. Le nouveau ne l’a pas renié.Mais entre-temps est arrivé le chan-tier de l’A65, qui a ralenti l’avancée du projet, tout comme les incerti-tudes concernant le tracé de la LGV. “Nous ne savions pas où passerait cette ligne et nous avons découvert un jour qu’elle descendrait plein sud, à la limite de Captieux, en parallèle à l’autoroute. Ce qui a amené le nouveau conseil communautaire de 2008 à demander une nouvelle étude d’implantation”, explique Georges Bernard.

Un supplément d’image“Aujourd’hui, l’aménagement fon-cier est suffisamment avancé pour que, dans les mois qui viennent, nous ayons la perspective de maîtri-ser 17 hectares dans des conditions raisonnables”, ajoute-t-il, avant de préciser que la zone d’activités se situera immédiatement à l’est de l’échangeur de l’A65, dans les communes de Captieux, Escaudes et Giscos. “Nous allons apporter quelques plus, dans l’esprit Parc naturel des Landes de Gascogne, avec des préoccupations en matière de préservation des paysages, de gestion de l’eau et de l’énergie. Tout cela créera pour les entreprises un supplément d’image qui peut être intéressant.”Des entreprises, intéressées notam-

ment par la proximité de l’A65, ont déjà fait savoir leur intérêt. “L’A65 nous a rendus largement plus visibles. Nous sommes devenus “Cœur d’Aquitaine”, alors qu’avant nous étions plutôt “au milieu de nulle part”, souligne l’élu, non sans humour.Le calendrier de l’aménagement foncier, qui va permettre à la Com-munauté de communes de devenir propriétaire, devrait être bouclé d’ici à la mi-2013. “Avant la fin 2013, nous devrions avoir la maîtrise du foncier et savoir qui nous accompagne dans l’aménagement. En mars 2014, cela devrait commencer à fonctionner”, prédit Georges Bernard. — S. F.

cc-captieux-grignols.fr

Une coopérative d’entrepreneUrs

Egalement dans l’idée de favoriser le développement économique du territoire, la Communauté de communes Captieux Grignols accompagne par ailleurs une coopérative d’entrepreneurs, Co-actions, qui soutient les petites entreprises en difficulté et la création de TPE sur le territoire du Pays des Landes de Gascogne. L’accent est mis sur la mutualisation, notamment de bureaux, et sur l’accompagnement efficace des entre-prises, qui souvent délaissent tout ce qui concerne la gestion. Co-actions mène en outre une réflexion sur le télétravail au sein du territoire.Par ailleurs, un comité d’expansion économique devrait être prochaine-ment mis en place en Sud-Gironde, à l’initiative du député Gilles Savary, en lien avec les chambres consulaires et socioprofessionnelles. Cet outil d’accompagnement des entreprises devrait être opérationnel courant 2013.

www.co-actions.com

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L’Aquitaine, acteur incontournable des TIC santé

Les nouvelles technologies sont amenées à jouer un rôle croissant dans la gestion de notre système de santé. En France, l’Aquitaine fait figure de leader dans ce domaine

“Le métier de médecin a changé de manière profonde au cours des trente dernières années. Il ne travaille plus seul ; il doit désormais partager l’information parce qu’il est un acteur de la santé au sein d’un réseau. Et ce réseau, il faut le coordonner”, explique Philippe Blanco, président du cluster TIC Santé, porté par l’agence Aquitaine Développement Innovation (ADI).Les enjeux des TIC appliquées au secteur de la santé sont aujourd’hui multiples. Echange de données et de résultats d’analyses en temps réel, gestion coordonnée des dos-siers des patients, domotique au service du maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées, hospitalisation à domicile, diagnos-tic, voire intervention à distance… Les possibilités sont très étendues, et les implications financières considérables.Aussi les TIC sont-elles devenues,

selon Philippe Blanco, un outil indis-pensable au maintien de l’efficacité de notre système de santé. En rédui-sant les dépenses, elles éviteront par ailleurs l’émergence de nouvelles inégalités.

Réduire les inégalitésAinsi, par exemple, “grâce aux TIC santé, on peut non seulement apporter une réponse au problème des déserts médicaux, mais aussi rapprocher les patients des meil-leurs spécialistes. C’est déjà le cas dans l’imagerie médicale”, indique Philippe Blanco. “Nous sommes au début d’une réorganisation totale des métiers de la santé”, avance pour sa part Hervé Dufau, respon-sable du département TIC Agro Santé Services, au sein d’ADI. L’Aqui-taine possède certes une longueur d’avance dans ce domaine. Mais pour qu’elle puisse donner toute la mesure de ses potentialités, encore

faut-il que ses professionnels des TIC et de la santé aillent tous dans la même direction et parlent le même langage. Telle est justement l’une des principales missions du cluster TIC Santé aquitain.

Faire de l’Aquitaine une référenceL’idée de créer un cluster, à partir de 2006, fait suite à un constat : l’Aquitaine représente alors à elle seule près de la moitié du secteur de l’informatique pour la santé en France – soit un CA de plus de 92 millions d’euros et presque 900 emplois. Elle compte sur son territoire un gwrand nombre d’entreprises évoluant dans ce domaine. Quelques grands groupes sont représentés : Agfa Healthcare, McKesson France, AGDF Cegedim RS… On y trouve aussi des petites entreprises réputées : sigems, Ima-gine éditions, Web100T…

Philippe Blanco, président du cluster TIC Santé (à gauche) et Hervé Dufau, responsable du département TIC Agro Santé Services d’ADI

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En outre, l’Aquitaine dispose de grands hôpitaux tournés vers l’e-santé et d’un secteur recherche et enseignement très développé. Restait cependant à savoir si de ces compétences multiples pourrait émerger, à terme, un leadership national. D’où la décision du Conseil régional de mandater Innovalis Aquitaine (devenu ADI) pour accompagner le développement de la filière régionale informatique de santé.L’idée était également de pallier quelques carences : faible visibilité de l’e-santé aquitaine, manque de relations avec les universités et la recherche, structuration de la filière insuffisante, absence de formations spécifiques… Tout cela en œuvrant également à la mise en place d’une

meilleure interopérabilité des sys-tèmes, afin qu’ils puissent être utiles à tous les acteurs de la santé.La volonté affichée est avant tout d’améliorer la compétitivité des entreprises avec, en ligne de mire, l’ambition de faire de l’Aquitaine une référence des TIC santé. Il s’agit notamment pour l’équipe du cluster de soutenir et d’accompagner des projets innovants, de mener des actions pour faciliter l’implantation d’entreprises ou d’activités de grands groupes du secteur, de favo-riser le développement de forma-tions TIC santé et d’encourager les collaborations avec les chercheurs.Après dix-huit mois d’existence, le cluster a déjà enregistré des résultats significatifs. Aujourd’hui, la filière est structurée autour de

plus de cinquante adhérents, issus de quatre collèges : entreprises, recherche et formation, utilisateurs, institutionnels. Le cluster devrait en réunir bientôt le double. Un dou-blement des emplois dans la filière est également envisagé pour les années qui viennent. De nombreux projets collaboratifs ont débuté. Des formations et des groupes de travail, notamment dans le domaine de l’interopérabilité, ont été mis sur pied. Et, chaque année, le cluster labellise de nouveaux projets, qui sont financés par le Conseil régio-nal. — S. F.

(1) Technologies de l’information et de la communication.

cluster-tic-sante-aquitain.com

Les grands projets de la métropole bordelaise

De grands projets et de grands chantiers sont en cours ou en discussion dans l’agglo-mération. Dans les cinq ou dix ans qui viennent, la métropole aura quelque peu changé d’aspect. Zoom sur les grands projets

Euratlantique : Saint-Jean - BelcierLe périmètre du projet de 160 hec-tares concerne un territoire où se juxtaposent des quartiers existants à préserver, des secteurs à restructurer

et des friches à réurbaniser. Démar-rant en pied de gare TGV, un centre d’affaires à vocation européenne s’implantera dans ce périmètre en s’étendant à terme sur la rive droite. L’ambition est de programmer et

d’engager, d’ici à 2014, 250.000 m² de bureaux, logements, hôtels, commerces, équipements publics et privés, qui seront réalisés ou en chantier d’ici à 2016, dont 70.000 m² de bureaux.

Le projet Garonne-Eiffel sur la rive droite© Reichen et Robert

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L’énergie est notre avenir, économisons-la !

ERDF au service de Bordeaux, capitale d’une Aquitaine sobre, solidaire et innovante

PUBLIREPORTAGE

Pour Jean-Guy MAJOUREL, le Directeur ERDF en Aquitaine Nord, « la mobilisation d’ERDF est totale pour préparer la métropole et l’Aquitaine de demain. Renforcement du plan d’investissement pluri-annuel, avec 215 millions d’euros investis en 2011 et 2012 sur les 36 000 km de réseaux desservant 830 000 clients en Gironde, dont plus du tiers pour la métropole. Implication dans chacun des projets qui font ou feront l’identité de Bordeaux et de l’Aquitaine. Grands projets urbains à l’instar de Bordeaux-Euratlantique, pour lequel ERDF anticipe avec les collectivités pour «  être prêt » ensemble à l’arrivée de la LGV en 2017. Grand projet aussi de renforcement de la proximité au service de tous les territoires, au plus près des clients : présence solidaire dans des initiatives pour l’emploi et l’éducation, accompagnement de l’évolution des métiers agricoles comme la viticulture, ou encore préparation de territoires à énergie positive comprenant demain des réseaux intelligents ».

Pour Gilles CAPY, le Directeur Interrégional ERDF en Sud-Ouest, « la dynamique engagée par la région Aquitaine et sa capitale Bordeaux au travers des nombreux projets de développement est au cœur de notre propre projet industriel de distributeur d’électricité. Solidarité et innovation au service de l’emploi, sobriété énergétique au bénéfice de tous : autant de valeurs portées par les grands acteurs publics de notre région que partage ERDF. Au-delà des quelques 460 millions d’euros qu’ERDF investit dans le Sud-ouest en 2012, ce sont ces mêmes valeurs qui viennent enrichir celles historiques de service public que les collaborateurs d’ERDF ont la fierté de porter ».

Bordeaux et son agglomération se développent de façon très dynamique. Partenaire historique de la Ville, assurant un service public de proximité, l’entreprise ERDF participe à la construction de la métropole de demain et au rayonnement de la région Aquitaine. Cette approche s’étend à des projets phares comme l’Ecoparc ou l’Aéroparc labellisé Aerospace Valley. Pour François BAFFOU, Directeur de la Technopole Bordeaux Technowest, acteur incontournable de ces parcs : « ERDF doit être un partenaire-clé du développement économique local : anticiper et accompagner les besoins des entreprises de nos secteurs de pointe, mais aussi innover. ERDF étudie par exemple les possibles applications civiles des drones : ceux de notre jeune pousse Fly’n’Sense viennent d’effectuer cette année leurs premiers vols au-dessus des lignes électriques des Landes ».Accompagner la dynamique : la signature d’une convention de partenariat en 2011 entre la Ville de Bordeaux et ERDF atteste de l’investissement d’ERDF dans la préparation des grands projets urbains de Bordeaux métropole à l’horizon 2030, tout en préservant le patrimoine exceptionnel de la Ville et en étant exemplaire sur les questions environnementales.

« ERDF est le concessionnaire de distribution publique d’énergie électrique de la Ville de Bordeaux depuis 1993 et pour 26 ans. Avec Michèle Bellon, la présidente du directoire d’ERDF, nous avons décidé en 2011 de renforcer le rôle du distributeur dans la cité en signant une convention de partenariat qui définit plusieurs axes de travail, pour améliorer le quotidien des

Bordelais aujourd’hui, et préparer le Bordeaux de demain. Ainsi, ERDF s’est engagée dans un plan d’investissement soutenu de sécurisation et renforcement du réseau du centre-ville, mais aussi d’embellissement patrimonial en résorbant les fils nus aériens. Ses interventions de proximité sont aujourd’hui de qualité, avec des chantiers aux perturbations minimales. ERDF fait également partie des acteurs majeurs du territoire qui ont signé avec moi en octobre dernier une charte d’engagement climat énergie, à l’occasion du renouvellement du Plan Climat Energie de Bordeaux, créant une dynamique collective exemplaire en faveur de la sobriété énergétique et du développement des énergies renouvelables. Autant d’actions cohérentes avec la préparation de Bordeaux 2030, qui passera pour ERDF par une capacité à anticiper sur la réalisation des grands projets de notre agglomération et à être force de proposition pour y intégrer les réseaux intelligents. Le tout au service des Bordelais ».

Alain JUPPÉ, ancien Premier Ministre, Maire de Bordeaux

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Photo : Les Bassins à flot en 2013 à Bordeaux-Nord© N. Michelin

Garonne-Eiffel (Euratlantique)Situé sur la rive droite de la Garonne, ce projet fait face au projet Saint-Jean - Belcier et affirme la même ambition de reconquête du fleuve et de ses rives, de densification du cœur d’agglomération et de développe-ment d’un quartier d’affaires à voca-tion européenne. Ce projet conçu par l’équipe TVK s’établit sur 126 hectares avec des bureaux, des commerces, des logements et des parcs.

Pont Jean-Jacques-BoscIl s’agit d’un franchissement urbain de la Garonne au sud, qui accompa-gnera notamment le développement de la gare Saint-Jean avec l’arrivée de la LGV. L’objectif est de contri-buer activement à la reconquête du fleuve. Le franchissement participera aussi au réaménagement des quais et à la requalification des entrées de ville. L’ouvrage reliera le boulevard J.-J.-Bosc, rive gauche, à Floirac, rive droite. Mise en service en 2018.

Bassins à flotC’est un projet urbain d’envergure proposé par l’agence Nicolas Michelin & Associés. Le secteur s’étend au total sur 150 hectares, entre la Garonne, le quartier de Bacalan, le boulevard Alfred-Daney et la frange nord du quartier des Chartrons. Les Bassins à flot en constituent la colonne vertébrale, au milieu d’un tissu de friches por-tuaires et d’échoppes modestes. La conservation de plusieurs éléments liés au patrimoine est programmée (base sous-marine, grues, certains hangars) dans ce secteur classé Unesco. Une profonde mutation est en cours avec 700.000 mètres carrés constructibles, 5.400 logements et des dizaines de bureaux.

Grand Port maritimeCe projet vise à promouvoir le trafic fluvio-maritime de marchandises et à développer des modes de transport alternatifs au routier le long de la Garonne depuis Ambès jusqu’à Bordeaux. Il s’agit de ren-forcer l’accès à la métropole tout en dynamisant le port en lui-même. Il est prévu d’aménager un septième terminal sur le site de Grattequina, à Blanquefort, de développer le pôle logistique multimodal de Bassens et d’enrichir le quartier des Bassins à flot de nouvelles activités maritimes durables basées sur le nautisme et la réparation navale.

Nouveau stadeEuro 2016 oblige, Bordeaux a décidé de se doter d’un grand stade... aux normes européennes. Ce stade de 43.000 places sur 13 hectares à Bordeaux-Nord pourra accueillir les grandes manifestations inter-nationales. L’ouvrage, qui doit voir le jour en 2015, sera accessible par l’ensemble des modes de transport de la CUB. Le grand stade devrait également valoriser le complexe sportif et naturel de Bordeaux : golf, vélodrome, bois de Bordeaux-Lac et parc floral...

Centre culturel et touristique du vinC’est en 2015 que ce bâtiment de 55 mètres de haut et de 14.000 m² devrait voir le jour dans le quartier des Bassins à flot. Il s’agit de confor-ter la ville de Bordeaux dans son fauteuil de capitale mondiale du vin. C’est un projet architectural sin-gulier, avec des lignes et des courbes très dessinées. Ce lieu devrait per-mettre de transmettre les valeurs et le patrimoine du vin, un site dédié à

la culture et aux civilisations du vin. 750 m² d’espaces d’exposition et un auditorium sont prévus.

Meca, Maison de l’économie créative et de la culture en AquitaineLa future Maison de l’économie créative et de la culture en Aqui-taine ouvrira en 2015 dans un bâti-ment spectaculaire, sur le site des anciens abattoirs de Bordeaux, quai de Paludate. Le site regroupera les trois agences culturelles du Conseil régional, actuellement éclatées en différents points du Grand Bordeaux : le Frac (Fonds régional d’art contemporain), l’Oara (Office artistique de la Région Aquitaine) et Ecla (Ecrit, cinéma, livre, audiovisuel Aquitaine). Haut de 7 étages et de 28 mètres en son point culminant, ce bâtiment aux allures d’arche géante permettra aux artistes d’exposer... Début des travaux annoncé en juin 2013.

Projet 45ème Parallèle Il s’agit d’aménager le foncier de près de 7 hectares situés à l’entrée de la zone aéroportuaire de Bor-deaux Mérignac. Le projet porte sur la réalisation d’un ensemble immobilier de 38.000 m² qui sera réalisé en trois phases, dont la pre-mière est prévue dès 2014. Dans un environnement paysager végétalisé, ce programme prévoit un centre d’affaires adossé à un hôtel 4 étoiles de 150 chambres, 5 immeubles de bureaux dont la construction répondra aux dernières normes de performance énergétique, un parc de stationnement en silo et un res-taurant interentreprises.

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300 liaisons régulièresvers les 5 continents

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Les Landes attirent les migrateursSi la multiplication des projets de centres commerciaux est un gage de prospérité et l’af-firmation d’une confiance dans l’avenir économique des sites d’implantation, les Landais peuvent dormir sur leurs deux oreilles. La grande distribution les voit comme autant de clients dotés d’un solide pouvoir d’achat et d’une soif de consommation indispensable à la réussite de leurs entreprises.

Mont-de-Marsan, Saint-Geours-de-Maremne, Dax, Ondres, Saint-Paul-lès-Dax (sans oublier les initiatives des départements voisins comme le magasin Ikea Bayonne)... la Commis-sion départementale d’aménage-ment commercial (CDAC) des Landes

et sa grande sœur nationale, la CNAC, ont de quoi statuer depuis plusieurs mois. “Trop, c’est trop”, disent en chœur les commerçants déjà implantés et les élus des chambres consulaires, mais chaque enseigne a en main son étude de marché qui tend à prouver que son projet est économiquement viable. Parmi les arguments de ces promoteurs arrivent en bonne place les chiffres de l’Insee. Ils attestent depuis plusieurs années que le solde migratoire des Landes est l’un des plus élevés de France. La population landaise ne cesse d’augmenter. Et c’est bien la capacité du territoire à attirer de nou-velles populations qui explique un tel dynamisme démo-graphique. Les nouveaux habitants des Landes sont en majorité des néoruraux issus de l’Ile-de-France, jeunes actifs en tête, suivis de près par les nouveaux retraités. Et si l’on tient compte des touristes, la population effec-tivement présente sur le territoire est en moyenne de 15 % supérieure à la population résidente. Tout cela a un impact évident sur les besoins en services de proxi-mité, mais également, avec la montée en puissance de l’économie résidentielle dans un département à forte tradition productive, cela peut avoir un impact positif sur l’emploi.

Avec plus de 20 millions de nuitées, les Landes se classent au 15e rang des destinations touristiques en France. Portée par de grandes stations balnéaires et un cadre naturel exceptionnel, l’activité touristique des Landes affiche un fort potentiel.Les Landes arrivent en tête des départements français pour la fréquentation thermale, devant la Savoie, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales. En accueillant en moyenne chaque année 70.000 curistes, les cinq stations thermales du département, structurées autour de 15 entreprises privées, représentent 15 % du marché national. Avec près de 50.000 curistes par an, Dax est la première ville thermale de France. Le thermalisme est un secteur déterminant dans l’économie landaise. Il emploie directement et indirectement près de 10.000 personnes et contribue à plus de 160 millions d’euros de chiffre d’affaires.Le secteur industriel représente un apport non négli-geable d’emplois dans le département qui s’affirme aujourd’hui comme le premier département industriel de la région Aquitaine : la part des emplois industriels atteint 15 % et est devenue supérieure à la moyenne régionale (13 %). Pourtant, le nombre d’emplois indus-triels a accusé un repli depuis dix ans, tandis que les effectifs du commerce, du secteur de la construction ou des services progressaient fortement.Pour l’essentiel, l’industrie landaise est vouée à la valo-risation des produits locaux : deux secteurs, l’industrie agroalimentaire et la filière bois (lire encadré), repré-sentent plus de la moitié des emplois industriels.Ces deux secteurs ont donné naissance à des industries efficaces, innovantes (lire encadrés).Parallèlement à ces activités perçues comme tradition-nelles, d’autres activités cherchent, dans le même esprit, à exploiter les richesses du terroir. C’est notamment le cas de la filière glisse, qui surfe sur la vague de la mode du surf. Les Landes ont connu, comme beaucoup d’autres régions de France, des tsunamis industriels. Et le premier d’entre eux porte le nom de Klaus, une tempête qui a couché en 2009 près de la moitié du massif forestier. Le secteur d’Hagetmau a été quasi entièrement sinistré après le dépôt de bilan de ses usines de fabrication de meubles, et la décision brutale de l’usine Sony de Pon-tonx de mettre la clé sous la porte a frappé les esprits. Mais, dans ces deux cas, les collectivités locales (com-munes, Conseil général, Région) ont su réagir et trouver des activités de substitution créatrices d’emplois.Comme son voisin basque, le Landais, dans l’adversité, sait rebondir. — F. P.

La RN10 transformée en autoroute, la récente mise en service de l’A65 reliant Bordeaux à Pau via Mont-de-Marsan, l’espoir de voir arriver la LGV.... les Landes comptent sur de nouvelles voies de communication pour conforter leur développement et leur attractivité

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Agroalimentaire : les Landes font du grasSi les coqs landais sont connus pour leur cocorico des plus sonores, les représentants des instances agricoles du département enregistrent des résultats qui les autorisent eux aussi à exprimer leur fierté.

Les Landes figurent sur la première marche du podium hexagonal pour de nombreuses productions. Ainsi occupent-elles le premier rang français pour la production “des” maïs

(doux, en grains et de semence). La moitié du tonnage produit dans l’Hexagone provient des plaines landaises, et cette activité pèse pour près de 150 millions de chiffre d’affaires. Pour 2012, la récolte est d’un plus faible tonnage qu’en 2011, mais comme les prix sont à la hausse, le maïs, ça a eu payé et ça paye encore !Les ventes pour les fêtes de fin d’année ont conforté les Landes (Labeyrie, Delpeyrat, Roger Junca…) comme leader pour la fabrication du foie gras (lire encadré). Pour les carottes, les asperges et les kiwis, le département occupe les tout premiers rangs. La concurrence est rude avec la Bresse et la Sarthe pour occuper le leadership des éleveurs de volailles. Les Landes ont été pionnières en matière de label, le “rouge” est de mise depuis 1960. Cette antériorité assure aux éleveurs landais une deuxième place enviée pour ce qui concerne les poulets. Et

ils sont premiers pour l’élevage des cailles.Moins connu, mais tout aussi por-teur, est le premier rang occupé par le département dans la production de truites d’élevage (et ses dérivés). Viviers de France et Aqualande, avec ses marques commerciales Landvika et Ovive, ne cessent de progresser et de proposer chaque année de nouvelles préparations aux conser-vateurs. Né à Pissos et à Roquefort, Aqualande possède 25 sites de production, dont 16 dans les Landes. 500 tonnes de truites sont produites annuellement. L’industrie agroalimentaire pèse lourd dans l’économie du dépar-tement. Plus de 5.000 salariés travaillent dans les différentes entreprises de ce secteur, et parmi les cinq plus gros employeurs des Landes figurent deux sociétés dont la réputation n’est plus à faire : Maïsadour et Labeyrie. La première a annoncé, lors de sa récente assemblée générale, un chiffre d’affaires de 1,370 milliard d’euros et des résultats positifs de 12,3 millions d’euros pour l’année écoulée. Maïsadour, c’est aujourd’hui le 16e groupe coopéra-tif français avec 8.000 agriculteurs

associés à l’entreprise et 5.000 salariés, dont plus de la moitié basée dans les Landes.Les Landes, c’est aussi deux vignobles appréciés des connaisseurs : le Tur-san et l’Armagnac.

L’or jaUne

La production augmente, la consommation aussi, et, du même coup, les prix ne baissent pas... Le foie gras, véritable or jaune du Sud-Ouest, a encore connu un Noël paisible. La seule problématique de ces fêtes aura été de savoir s’il fallait le déguster cuit ou mi-cuit, sur des tartines grillées ou du pain d’épices... Autour des tables de réveillon bien pourvues, comme elles semblaient loin, les menaces venues d’outre-Atlan-tique ou d’outre-Rhin de tordre le cou à nos volailles et surtout aux producteurs de foie gras…Avec plus de 6 millions de canards gras élevés annuel-lement, les Landes occupent une place préférentielle sur le marché du foie gras. Le dépar-tement pèse pour un quart dans la production nationale évaluée à 20.000 tonnes par an. L’Aquitaine compte plus de 3.000 élevages, dont 1.250 dans les Landes. Seule ombre au tableau, la disparition progres-sive des élevages d’oies, jugées trop fragiles, au profit des seuls robustes canards.Les Landes parviennent à exporter une partie de leur production, les meilleurs clients étant les Espagnols. En retour, la concurrence étrangère est présente sur le marché français, Bulgares et Hongrois parvenant à y écouler près de 4.000 tonnes. Ce qui fait grincer bien des dents !

Les Landes se disputent avec la Bresse et la Sarthe le leadership en matière d’élevage de volailles en plein air

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18· objEcTif aquitaine · SUPPLÉMENT graTUiT

Les fermes solaires se mettent à l’ombre

Un hectare de pins rapporte en moyenne 100 € par an. Le même hectare, recouvert de panneaux photovoltaïques, aurait pu rapporter jusqu’à 2.500 €... Le rapprochement de ces deux chiffres explique la folie solaire qui a failli conduire au déboisement accéléré du département des Landes.

Le préfet a eu sur son bureau plus d’une centaine de dossiers de promoteurs désireux d’implanter des installations capables de produire de l’électricité revendue à la généreuse

fée EDF. Mises bout à bout, ces “fermes solaires”, joli nom donné à ces miroirs géants, auraient occupé plus de 4.600 hectares. La Sepanso, asso-ciation de protection de la nature dans le Sud-Ouest, a été la première à s’élever contre cette invasion voltaïque. Verrues dans le paysage, ces installations risquaient de miter le massif forestier et de transformer

les Landes en un immense champ de panneaux solaires made in China. Henri Emmanuelli, le président du Conseil général, a lui aussi manifesté des réserves en voyant grossir cette bulle solaire spéculative, appelant de ses vœux une plus grande diversi-fication des énergies renouvelables. Une fois n’est pas coutume, c’est EDF qui est devenue la meilleure amie des écologistes en abaissant brutalement le prix de rachat du kilowattheure produit par les fermes solaires. Du coup, les promoteurs ont refait leurs calculs de rentabilité et bon nombre de projets sont restés dans... l’ombre. A ce jour, seule la ferme du Gabar-

dan (commune de Losse) témoigne de cette épopée solaire. Elle produit l’équivalent de la consommation de 40.000 habitants et les panneaux solaires occupent une surface équivalant à 500 terrains de foot-ball. L’actualité photovoltaïque est venue de l’entreprise Solarezo, installée à Pontonx-sur-l’Adour, dans les anciens locaux de Sony. Ses dirigeants ont annoncé le début de la construction de panneaux photo-voltaïques pour la future centrale de Garein. D’autres projets à Ville-neuve-de-Marsan, Pissos ou Laluque semblent toujours d’actualité. Les autres guettent le cours du kilowat-theure pour sortir du bois.

L’inauguration de la ferme photovoltaïque du Gabardan, en 2011. Les panneaux occupent une surface comparable à 500 terrains de football et produisent l’équivalent de la consommation électrique de 40.000 habitants

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Le pin, à fond la caisse

A cheval sur les dépar-tements des Landes, de la Gironde et du Lot-et Garonne, le massif des Landes de Gascogne occupe une superficie

d’environ 100.000 hectares, dont une moitié a été épargnée par la redoutable tempête Klaus de 2009. Les Landes possèdent à elles seules 60 % du massif aquitain. Malgré les initiatives prises pour diversifier les plantations, le pin maritime reste et restera encore longtemps l’essence dominante. Actuellement, la production landaise s’élève à 4 millions de mètres cubes de bois. Avant 2009, elle était du double. Là aussi, le passage en force de Klaus explique cet écart. Le massif forestier est détenu par environ 60.000 propriétaires privés

(dont 5.500 possèdent 25 hectares et plus). Tous ou presque (9 sur 10) s’impliquent dans la gestion de leur domaine, et un même pour-centage n’a pas renoncé à faire fructifier ce capital (plantations, entretien, coupes...) malgré les aléas climatiques. L’Aquitaine fournit 48 % des bois pour l’industrie à l’échelon national. Moins médiatisée que les célèbres crus bordelais, la filière bois réalise un chiffre d’affaires identique à celui de la vitiviniculture, soit 2,5 milliards d’euros. Parmi les résultats probants, rappe-lons que l’Aquitaine est la première région française pour le sciage. Dans les Landes, le nombre de salariés de ce secteur avoisine les 5.000, recen-sés dans les seules entreprises possé-dant 10 salariés et plus (environ 70). Le bois récolté entre dans la fabri-

cation du papier, du carton, des panneaux de particules. Il contribue aussi à la réalisation d’emballages et de palettes. Le pin est également destiné à des usages plus nobles : parquets, lambris et panneaux des-tinés à la construction et à l’ameu-blement. Ce dernier secteur est le plus impacté par la crise. L’actualité bois dans les Landes est aujourd’hui dominée par l’avenir de l’entre-prise papetière Gascogne. Fondée en 1925, cette société accuse des pertes depuis plusieurs exercices. Sa direction cherche à renflouer ses caisses en se séparant de ses filiales les plus rentables. D’où l’inquiétude des 2.000 salariés du groupe qui craignent que l’actionnaire majo-ritaire scie les meilleures branches sur lesquelles est assise l’entreprise. L’année 2013 s’annonce cruciale pour Gascogne.

La forêt landaise associe l’utile (une ressource clé pour l’industrie locale) à l’agréable : des paysages d’une grande valeur touristique

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20· objEcTif aquitaine · SUPPLÉMENT graTUiT

Le Pays basque, entre tradition et innovation

Lors de la présentation de son dernier baromètre de l’activité économique du Pays basque, à l’automne 2012, la CCIT Bayonne-Pays basque a souli-gné qu’en dépit de nombreux clignotants au rouge, plusieurs

secteurs résistaient plutôt mieux qu’ailleurs. C’est le cas de l’industrie, grâce notamment à l’aéronautique, ou encore de la filière agroalimentaire. Le secteur du tourisme, un des piliers économiques du Pays basque, pour lequel certains redoutaient une sévère baisse d’activité, a réussi néanmoins à se maintenir à un bon niveau avec le tourisme d’affaires, qui connaît une vraie embellie. Le Pays basque, avec ses clusters et ses secteurs clés, réussit donc à résister. De nombreux projets structu-rants viennent de voir le jour, comme le centre Olatu Leku, un hôtel et une pépinière d’entreprises, dédié aux acti-vités de glisse (Anglet), ou l’Université des métiers de l’artisanat (Bayonne). D’autres sont en cours, comme la création d’un centre commercial Ikea (Bayonne) programmée en 2014. Il doit générer la création de 800 à 1.000 emplois. D’autres sont toujours au stade des études, comme la LGV Bordeaux-Espagne. Soutenue par les acteurs économiques locaux et régionaux, elle devrait voir le jour à l’horizon 2020… — Nathalie Hallery

L’esprit start-up est l’ADN d’Izarbel, la technopole aux portes de Biarritz© NH

La Technocité, aux portes de Bayonne, est le pôle aéronautique de l’agglomération © Agglo Côte basque Adour/J. Plantey

Les chiffres cLés

Territoire : 2.967 km² (158 communes, 21 cantons, 10 syndicats inter-communaux, 2 agglomérations)Population : 286.779 habitants (Insee 2009). Croissance démogra-phique : + 9,3 % (entre 1999 et 2009). Densité de population : 97 hab./km² (78 en Aquitaine) (source Insee 2012)Emplois : 131.087 (secteurs privé et public). Taux de chômage : 8,4 %. Nombre de demandeurs d’emploi : zone de Bayonne, 13.852. Evolu-tion sur un an : + 8,5 % (en Aquitaine, + 9,1 %) (source Pôle emploi 2012). 1.573 emplois créés sur un an. Niveaux de salaire : 2.010 € (en Aquitaine : 2.384 €) (source Insee 2012)Entreprises : 36.393 (source Insee 2012). 95 % des entreprises du Pays basque comptent moins de 10 salariés (source Insee 2012).Les secteurs économiques clés du Pays basque- L’aéronautique : + 40 entreprises, + 2.000 emplois directs. - Les sports de glisse, structurés autour du cluster Eurosima : + 3.200

emplois, + 400 entreprises, dont 8 leaders mondiaux, un CA estimé à 1,7 milliard d’euros.

- Le tourisme et les loisirs : 9.000 emplois équivalents temps plein. Dans l’Agglomération Côte Basque-Adour, ce secteur représente 4.509 emplois équivalents temps plein, soit 7 % de l’emploi, avec plus de 1.100 établissements. 78 % des visiteurs viennent de France (48 % du Grand Sud-Ouest, 18 % d’Ile-de-France) et 15 % de la clientèle est étrangère (Espagne, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas). Le tourisme d’affaires s’est particulièrement développé : 94 congrès et séminaires professionnels, 22.575 participants, + 49.000 nuitées hôtelières (source Biarritz Tourisme).

- L’agroalimentaire. C’est le principal domaine d’activité du Pays basque intérieur, notamment dans le secteur des industries liées à la viande, au lait et à la confiserie : + 100 entreprises, dont Lur Berri et Onetik, et 3.000 emplois directs.

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SUPPLÉMENT graTUiT· objEcTif aquitaine· 21

Les poteries Goicoechea, un savoir-faire à Ossès depuis quatre générations © NH

Vallée de la Nive : un regain d’activités

Sous les ponts coule la Nive… et les projets fleurissent dans les villages de cette val-lée pyrénéenne. A y regarder de plus près, l’image de carte postale bucolique dissimule entrepreneurs et produits résolument “made in Pays basque”

Saint-Etienne-de-Baïgorry, S a i n t - J e a n - P i e d - d e -Port, Banca, Urepel, Les Aldudes… ce territoire frontalier s’est mobilisé depuis plusieurs années pour relever défis démo-

graphiques et économiques. Parmi les figures locales emblématiques, voici Pierre Oteiza. L’entreprise de salaisons et de charcuterie a été créée en 1987. Il ne restait alors qu’une dizaine de porcs basques. Maintenant, ils sont plusieurs cen-taines en liberté dans les montagnes des Aldudes. Après l’Asie avec le Japon et Hong Kong, le célèbre charcutier des Aldudes a débarqué en Amérique du Nord. “Depuis plu-sieurs mois, les ventes de jambons se développent au Canada et aux Etats-Unis. C’est une stratégie mise en œuvre depuis six ans”, confie Claude Carniel, directeur de l’entre-prise. L’export représente désormais 10 à 15 % de l’activité de la marque basque. Pierre Oteiza emploie

une cinquantaine de salariés, dont 25 aux Aldudes, et compte une dizaine de boutiques. Il y a quelques semaines, une crèche a même vu le jour sur un territoire où ces structures d’accueil sont absentes. L’entreprise a proposé aux trois com-munes de la vallée de s’associer pour répondre aux besoins des familles. L’Europe, l’Etat, le Conseil régional, le département, la CAF, la MSA ainsi que la Communauté de communes ont participé au financement des travaux d’un montant de 500.000 €.

Une vallée gourmandeLa ferme aquacole de la famille de Jean-Baptiste Goicoechea est ins-tallée à flanc de montagne, près de la source Arpéa, depuis 1965. Et si la truite de Banka est devenue une référence gastronomique, c’est que cette eau est l’une des plus pures de France. Ici, pas d’élevage intensif, mais des poissons auxquels on laisse le temps de se développer. Donner du temps au temps, c’est bien le

credo de ce coin du Pays basque. Depuis 1994, l’Association des com-merçants, artisans et agriculteurs de la vallée des Aldudes (ACVA) organise chaque année des journées portes ouvertes pour présenter initiatives et projets communs. Et chaque année, les nouveautés ne manquent pas : des fromageries, des zones artisanales, des coopé-ratives de fermiers, des bergers ou des artisans qui vont aussi à la rencontre de nouveaux marchés. Saga emblématique de cette vallée, celle de la famille Goicoechea, qui crée et transforme la terre cuite en œuvre originale avec la force et l’élégance en héritage. C’est main-tenant la quatrième génération qui développe et exporte ses poteries et son savoir-faire. Dans cette vallée de la Nive, l’eau continue de couler et les projets aussi : aujourd’hui, on réfléchit sur la vallée en 2030… — N. H.

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22· objEcTif aquitaine · SUPPLÉMENT graTUiT

Les industriels de la glisse au creux de la vague

Terrain exceptionnel de pratique sportive et d’expérimentation, la côte basco-landaise est le troisième pôle mondial des industries de la glisse, après l’Australie et la Californie. Malgré un nombre croissant de pratiquants, ce secteur n’est pas épargné par la crise

Sur cette bande côtière d’une cinquantaine de kilomètres qui s’étend d’Hossegor (40) à Hen-daye (64) sont en effet concentrés les sièges des majors mondiales (telles

Quicksilver, O’Neill, Billabong, Rip Curl et Volcom), autour desquelles gravitent une centaine de distri-buteurs et licenciés, ainsi que des artisans shapers ou des acteurs de la communication, de l’édition, du multimédia et du conseil. Y ont éga-lement élu domicile la Fédération française de surf, le pôle d’entraîne-ment de l’équipe de France, le siège de l’ASP (Association des surfeurs professionnels) et celui d’Eurosima, la fédération européenne des indus-triels de la glisse, qui a récemment emménagé dans les locaux de la Fédération à Hossegor. Des locaux qui pourraient devenir, selon les souhaits du président Frédéric Basse, une véritable maison de la glisse.Au total, 400 entreprises aquitaines réaliseraient un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros et emploieraient quelque 3.500 personnes, toutes mues par une passion commune : la

glisse. Ce secteur qui a longtemps affiché une bonne santé n’est néanmoins pas épargné par la crise : parmi les leaders mondiaux qui représentent à eux seuls 80 % du chiffre d’affaires de l’ensemble de la filière, Kanabeach est en redressement judiciaire, Billabong à vendre, et Rip Curl réduit la voi-lure et repositionne son réseau de boutiques. “Ce sont essentiellement les groupes internationaux qui sont touchés, et notamment leur département surfwear, analyse Christophe Seillier, directeur de l’Eurosima Cluster. Les PME locales s’en sortent, elles, plutôt mieux, notamment quand elles sont posi-tionnées sur les segments produits techniques et services.” A l’instar de IntellySurf, spécialisée dans l’édition de jeux vidéo dédiés aux sports de glisse. Créée en 2007, cette PME salarie aujourd’hui 12 personnes et envisage, depuis son siège d’Anglet, de partir à la conquête du marché américain.

Une zone d’activités et un centre de services dédiés Malgré le contexte tendu, les col-

lectivités maintiennent leur soutien à une filière identifiée comme prioritaire au niveau régional. Avec comme vitrine l’hôtel d’entreprises Olatu Leku (le lieu de la vague, en basque), construit à Anglet par la Chambre de commerce et d’indus-trie Bayonne Pays basque et financé par l’Europe, l’Etat, la Région et le Département des Pyrénées-Atlan-tiques. Inauguré en septembre dernier, Olatu Leku a pour vocation d’accueillir des entreprises du secteur de la glisse et d’accompa-gner les jeunes créateurs en leur proposant des services mutualisés, une pépinière et un incubateur. De quoi dynamiser la filière et attirer de nouveaux venus comme Oakley France, qui devrait s’y installer début janvier. Avec ce soutien, associé à un nombre de pratiquants en hausse constante – les clubs et écoles de surf qui jalonnent la côte ont délivré quelque 500.000 heures de cours en 2012 –, les industriels de la glisse devraient sortir la tête de l’eau. — P. M.

Les clubs et écoles de surf de la côte basco-landaise ont assuré 500.000 heures de cours en 2012© Patricia Marini

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Bassin de Lacq : la grande aventure continue

Vu de loin, le bassin de Lacq, avec ses tours et cheminées d’usines, n’a rien d’attrayant. C’est pourtant un véritable vivier de groupes industriels et de PME-PMI qui ont pris le virage de la reconversion, de l’innovation et des énergies nouvelles

L’aventure industrielle du bassin de Lacq a commencé avec la découverte des gisements de pétrole en 1949, puis de gaz en 1951. Au fil du temps, il a su rester un pôle industriel

majeur, et les projets ne manquent pas, de ChemStart’Up au Lacq Cluster Chimie 2030, en passant par l’usine de polyacrylonitrile du groupe japonais Toray. C’est aussi un gisement d’emplois. L’association

Lacq Plus estime ainsi les besoins à plus de 400 postes d’ici trois ans. Cette association fédère près d’une centaine d’entreprises du bassin de Lacq, aussi bien des PME et PMI que de grands groupes industriels, représentant plus de 6.300 salariés. Avec la fusion annoncée des com-munautés de communes de Lacq et d’Orthez, ce sera la quatrième collectivité du département après Pau, Bayonne et Sud Pays Basque. Elle comptera 58.000 habitants. De

quoi nourrir quelques ambitions économiques pour ce nouveau terri-toire qui devrait voir le jour en 2014.

Chimie et fibre de carboneA quelques semaines d’intervalle, deux investissements majeurs ont vu le jour : Lacq Cluster Chimie 2030, déjà communément appelé LCC30, et l’usine de polyacrylonitrile (PAN) du groupe japonais Toray. Lancé en juin dernier, le chantier LCC30 devrait être opéra-

Le Béarn poursuit son envol

La situation économique du Béarn est contrastée. Face aux grands groupes et coopératives de l’industrie agroalimentaire, de l’aéronautique ou de la chimie qui affichent une très bonne santé, les TPE sont souvent à

la peine. Les territoires sont également concernés par cette disparité. Si le bassin de Lacq est en passe de réussir sa reconver-sion avec de nombreux projets industriels, d’autres territoires du Béarn sont davan-tage impactés par la crise économique. Le désenclavement est une des clés pour assurer le développement économique. Et c’est vers l’est que le Béarn construit son avenir, comme le confirme la députée-maire de Pau, Martine Lignières-Cassou, après avoir été interpellée par l’association Béarn Adour Pyrénées. “D’ici quelques années, Pau et Tarbes formeront un seul et même bassin de vie. L’échelle pertinente, selon moi, est le piémont pyrénéen, ce qui inclut évidemment la Bigorre. C’est à cette échelle que nous devons nous unir et adopter une stratégie cohérente. C’est une nécessité si nous voulons continuer à exister entre les métropoles que sont Toulouse, Bordeaux, et la Côte basque, territoire très dynamique.” — N. H.

chiffres cLés

Population : 350.000 habitants - 387 communes - 31 cantonsPau : 82.763 habitants. Oloron : 11.029 (source Insee – données recensement 2009)

• Entreprises (au 30 septembre 2012)- Immatriculations 2012 : 1.106 (- 12,57 %)- Radiations 2012 : 814 (- 34,98 %)(Sources CCIT Pau Béarn, tribunal de commerce)

• Ouvertures de procédures judiciaires : 225 (+ 16,5 %) (Source Tribunal de commerce, chiffres au 30 septembre 2012)

• Agriculture - Immatriculations exploitations agricoles : 390 (- 9,72 %)- Radiations : 330 (+ 21,32 %)(Source CFE, 30 septembre 2012)

• BâtimentMises en chantier au 30 septembre 2012 : 3.278 (+ 2,5 %)

• Demandeurs d’emploi : Taux de chômage : 8 % (source Insee premier semestre 2012)

Demandeurs d’emploi en fin de mois cat. A Béarn et Soule : 14.989 au 30 septembre 2012 (source Pôle emploi Aquitaine)

Répartition : – jeunes moins de 25 ans : 17,5 % (Pyrénées-Atlantiques : 16,4 %)– femmes : 51,5 % (P.-A. : 50,6 %)– chômeurs longue durée : 32 % (P.-A. : 32 %)

• Offres d’emploi : - cumul au 30 septembre 2012 : 12.824 (- 6,27 %)

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Page 24: Les Territoires de l’économie en Aquitaine

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Le complexe industriel de Lacq est un atout essentiel du développement économique du Béarn © Lasserat/Lacq Plus ou Citba/Lacq Plus

L’aéronautique en BéarnLe Béarn regorge d’entreprises et de sous-traitants aéronautiques qui contribuent à la force économique de son territoire

Le Béarn ne doit pas sa noto-riété qu’à François Bayrou ! Cette zone forme aussi un territoire économique important en termes d’im-plantations d’entreprises aéronautiques. Divers

donneurs d’ordre importants y sont installés, comme Turbomeca, spécia-liste des turbines pour hélicoptères, qui compte 2.572 emplois sur le site de Bordes et 1.432 à Tarnos, ou Messier-Dowty, leader mondial des trains d’atterrissage, qui réunit plus de 850 employés à Bidos.De plus, un large réseau de sous-traitants y est également implanté, notamment dans la zone indus-trielle de Serres-Castet (64), où sont basées diverses PME comme Exameca, Mécanique Aéronautique Pyrénéenne (MAP), Aquitaine Electronique ou Cazenave SA. “On compte environ 75 entreprises aéro-nautiques dans le Béarn, en incluant

la Soule et Mauléon”, avance Christophe Voisin, responsable du développement industrie, université et recherche au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Si la plupart ont “un carnet de commandes rem-pli, leurs besoins en main-d’œuvre sont loin d’être comblés, car les filières de formation ont du mal à trouver des candidats.”

Développer un pôle aéronautique de premier planDevant ce vivier de fleurons indus-triels, le parc d’activités Aeropolis, basé sur le réaménagement du site de Turbomeca de Bordes, a vu les choses en grand. Destiné à accueillir de nouvelles entreprises dans la filière aéronautique, ce dernier abrite notamment un centre de for-mation de maintenance, d’usinage, etc., un restaurant interentreprises et un hôtel d’entreprises sur 2.600 m² de bureaux loués à des sociétés

d’ingénierie qui travaillent toutes pour Turbomeca. “Aujourd’hui, le but est de commercialiser les terrains qui ont été aménagés par le syndicat mixte Aeropolis. Pour l’heure, l’entreprise Mécaprécis s’est déjà installée et on est en contact avancé avec quatre ou cinq autres entreprises”, explique Christophe Voisin. “A terme, on estime pou-voir ajouter 1.500 emplois sur le site d’activité, en plus des 2.500 personnes qui travaillent déjà pour Turbomeca.”Autre organe prévu pour 2014 : un centre de transfert de technologie “où seraient expertisées les nou-velles techniques liées au travail des métaux pour transférer des tech-nologies innovantes vers le tissu de PME locales”. De quoi développer un pôle aéronautique industriel de premier plan en Béarn. — E. M.

tionnel mi-2013. Sur la base d’un investissement global de 154 millions d’euros, Total, Sobegi et Arkema, avec les collectivités ter-ritoriales et l’Etat, vont permettre au bassin de Lacq d’envisager plus sereinement l’avenir. LCC30 va en effet prolonger, pendant les trente prochaines années, l’extraction du gaz de Lacq à débit réduit pour alimenter en énergie et en matière première soufrée les acteurs de la plate-forme industrielle de Lacq. Cette reconversion, anticipée depuis plusieurs années, vise à pérenniser l’activité et à maintenir la compétiti-vité des industriels présents. Plus de 1.000 emplois sont ainsi préservés. L’objectif est également d’attirer de nouvelles entreprises. “Au-delà de l’échéance de la fin de l’exploitation du gaz commercial à Lacq, le Béarn restera une région d’implantation forte de Total par la présence de son Centre scientifique et technique de

Pau, qui emploie près de 2.500 per-sonnes dédiées aux activités mon-diales de l’exploration production”, indique Michael Borrell, directeur Europe continentale et Asie centrale de Total Exploration Production. La première pierre du site de produc-tion de PAN a été posée en juin dernier, en présence du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Le chantier devrait durer 18 mois et être livré début 2014. L’investissement annoncé de 130 millions d’euros devrait assurer la création de 50 à 80 emplois. Alors que la demande de fibre de carbone augmente annuellement de 15 %, grâce notamment à la filière aéronautique, le groupe Toray pourrait dou-bler ses effectifs en Béarn d’ici cinq ans. — N. H.

www.lacqplus.asso.fr

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Page 25: Les Territoires de l’économie en Aquitaine

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Le Périgord mise sur l’innovation et les marchés de niche

On dit souvent que le département de la Dordogne est à la traîne. Dans bien des domaines, le tissu économique périgourdin, composé majoritairement de PME et de TPE, est précur-seur, se positionnant sur des marchés de niche ou dans des secteurs novateurs

Les atouts du Périgord sont bien connus : la préhistoire, la nature et la gastronomie. Le département accueille chaque année près de 3 millions de touristes, ce qui représente 26 millions

de nuitées. Le poids du tourisme continue de s’accroître. Il représente plus de 22 % de l’économie dépar-tementale. Le chiffre d’affaires du secteur en Dordogne est d’environ 1 milliard d’euros, avec plus de 100.000 lits disponibles. Ce qui est fait autour de Lascaux, et notam-ment le projet du futur centre d’art pariétal de Montignac, devrait contribuer dans les années à venir à renforcer l’attractivité du Périgord.Au-delà de cette image d’Epinal, tous les secteurs d’activités sont représentés. On dénombre quelque 33.000 entreprises privées, malgré l’importance de la sphère publique.L’agriculture, comme la forêt, modèle l’espace périgourdin.

Malgré ses difficultés et le déclin amorcé du nombre d’agriculteurs – autour de 4.500 exploitations pro-fessionnelles –, le secteur agricole est loin d’être moribond. Son poids dans l’économie départementale n’est pas marginal. On compte pas moins de 23 filières. Elles emploient quelque 14.000 salariés, alimentent 41 entreprises agroalimentaires et ont injecté 739 millions dans l’éco-nomie départementale en 2010.

L’artisanat, secteur économique de proximitéEn Dordogne, une entreprise sur trois est artisanale : les artisans sont présents sur l’ensemble des terri-toires. Ils constituent le socle des services indispensables au maintien de l’emploi, au développement éco-nomique. Le département compte 9.908 entreprises artisanales, dont 1.147 auto-entrepreneurs. Ce secteur enregistre 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 15

% du produit intérieur brut. Autre caractéristique : les métiers d’art occupent une place particulière. Grâce à des activités à forte valeur ajoutée appuyées sur un savoir-faire souvent ancien, les métiers d’art constituent une vitrine pour l’artisanat tout entier. La présence du Pôle expérimental des métiers d’art de Nontron permet l’échange entre professionnels et participe au développement de ces métiers en favorisant l’installation.

Des marques internationalesQuels sont les points communs entre la célèbre ballerine Repetto, les parapluies de marques Texier, Guy Laroche ou encore Sauvagnat, la porcelaine Hermès ? Tous ces pro-duits appartenant à l’univers du luxe ou du haut de gamme ont la particu-larité d’être fabriqués en Périgord. Dans le Nontronnais, l’industrie est en pleine restructuration avec les difficultés des industries à faible valeur ajoutée et le développement d’entreprises de produits haut de gamme. Le Périgord vert possède quelques unités importantes dans les secteurs du luxe, le travail des métaux ou du bois. Certaines ont une renommée nationale, voire internationale, et occupent des marchés de niche : Hermès, la Cou-tellerie nontronnaise, les meubles Devige, Le Laboratoire du bain, CWD, la sellerie de Nontron. D’autres produits, plus novateurs, comme le safran et le caviar, pro-duits localement, séduisent de plus en plus de gourmets. L’occasion de mieux comprendre que la Dordogne vit aussi par ses créateurs au savoir-faire exceptionnel et ses entreprises innovantes. Ils contribuent à leur manière à la renommée du Péri-gord, au-delà des frontières de l’Hexagone. — Claude-Hélène Yvard

La marque Repetto, installée à Saint-Médard-d’Excideuil, rayonne sur un marché international, affiche un taux de croissance à deux chiffres et se diversifie

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SUPPLÉMENT graTUiT· objEcTif aquitaine· 27

La préhistoire, un moteur du tourisme en Périgord

Châteaux, grottes, gastronomie, activités de plein air… L’offre touristique en Périgord est parfois difficile à valoriser, tant elle est riche. Pour autant, l’attrait du territoire auprès du public est manifeste : la Dordogne est le département français de métropole le plus visité. A cet égard, la préhistoire joue bien sûr un rôle de premier plan

Sur les quelque 3 mil-lions de touristes qui séjournent chaque année en Périgord, 1,2 million visitent des sites qui, de près ou de loin, se rap-portent à la préhistoire.

Ce qui ne veut pas dire que plus d’un tiers des visiteurs sont seulement ou prioritairement attirés par le patri-moine préhistorique, mais que ce dernier est largement présent dans des envies de découvertes de plus en plus éclectiques. Dans ce contexte, “Lascaux 2 reste la locomotive du tourisme en Périgord, tous sites confondus”, assure Gilles Muhlach-Chen, directeur par intérim du Pôle international de la préhistoire (PIP), équipement qui attire plus de 100.000 visiteurs chaque année. Et, d’une manière plus générale, la préhistoire apparaît comme un instrument essentiel à la dynamique et au développement du territoire. Certes, “la structuration du Pôle de la préhistoire s’est faite davantage sous l’angle de la mutualisation, de la transversalité du tourisme culturel – aspects documentaire, pédagogique, animation –, que sous l’angle du développement écono-mique”, poursuit-il. Mais la volonté de développement économique est nécessairement induite dans la structuration touristique. “Il est évident que si le Département et la Région, notamment, y mettent autant de moyens, c’est parce que c’est un instrument fort de leur pro-jet de territoire. Pas seulement pour la vallée de la Vézère, mais pour l’ensemble du département, voire une partie de la région”, analyse Gilles Muhlach-Chen. “Et puis, nous avons tous conscience que si nous ne sommes pas sur des perspectives très

claires de développement pour que le patrimoine et le territoire vivent, la question va vite se poser à la fois de la nécessité de protéger les sites et des moyens à donner pour le faire.”

Marketing territorialL’une des stratégies fortes du PIP en matière de structuration est de mettre l’accent sur les offres hors saison. Avec l’idée d’éviter une concentration des visites au cœur de l’été, et d’amener un meilleur confort de visibilité sur l’ensemble du territoire à cette période. Il s’agit aussi de développer des offres satisfaisantes pour le public susceptible de visiter le Périgord en dehors de la période estivale. “On est dans ce qu’on pourrait appeler des stratégies de marketing terri-torial. Cela passe par des méthodes qui ne sont pas révolutionnaires mais innovantes, dans le sens où l’on tient compte d’un ensemble de dispositifs et de compétences croisées”, relève Gilles Muhlach-Chen. Et cela donne des résultats, puisque, par exemple, en proposant cette année une offre touristique spécifique pour les vacances de la Toussaint, le nombre de visiteurs sur les animations a triplé. “Certains jours, on a vu passer dans le centre d’accueil entre 450 et 500 visiteurs. Ce qui franchement est bien”, précise-t-il, avant d’ajouter que “la capacité d’ouvrir toute l’année est aussi tournée vers l’hébergement et la restauration. Dans des secteurs à forte saisonnalité, c’est aussi un des enjeux…”

Des retombées et des perspectivesLes retombées économiques sont

difficiles à quantifier avec précision. Néanmoins, les chiffres de fréquen-tation dans l’hôtellerie et les cam-pings sont loin d’être en baisse, et les hébergements de type meublés et chambres d’hôtes se développent. Des effets directs se font également sentir sur les créations d’emplois. Reste cependant à trouver le moyen de les pérenniser davantage ; ce qui devrait passer par des actions de formation, avec, en toile de fond, la mise en place d’une démarche qualité.Mais pour continuer de séduire le public, l’offre doit évoluer. “Il y a d’abord un outil majeur et collectif, Lascaux 4, centre mondial de fac-similés tourné vers les nouvelles technologies, avec un objectif fixé à 400.000 visiteurs. La deuxième chose, c’est l’opération Grand Site Vallée de la Vézère, avec la volonté d’inscrire l’ensemble du territoire, aussi bien pour les paysages que pour le patrimoine préhistorique, sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Seuls 15 sites fermés s’y trouvent pour l’instant… Troisième temps : nous déposons un dossier, en lien avec la Sous-Direction du tourisme à Paris, pour être porteurs d’une nouvelle marque “Qualité Tourisme”, qui s’appuie sur un référentiel des sites de visite en préhistoire que nous avons consti-tué au fil des années. Ainsi, nous attribuerons, par le biais d’audits, la marque “Préhistoire Qualité Tou-risme” au niveau national”, conclut Gilles Muhlach-Chen. — S. F.

www.pole-prehistoire.com

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28· objEcTif aquitaine · SUPPLÉMENT graTUiT

Le luxe “made in Périgord”La Dordogne accueille les sites de production de nombreuses marques prestigieuses, une richesse pourtant méconnue. La création d’un pôle d’excellence de formation pourrait changer la donne

L’inauguration de l’agran-dissement de l’usine Repetto, à Saint-Médard-d’Excideuil (24), en novembre dernier, par le ministre du Redressement productif, qui permettra

à l’entreprise de tripler à terme sa production de chaussures, est révélatrice de la bonne santé du luxe en France. Une bonne santé qui profite à la Dordogne, où un certain nombre d’entreprises de ce secteur ont élu domicile. Ainsi, Hermès est arrivé dans les années 90, à la demande des élus et des salariés d’Adidas laissés sur le carreau, pour ouvrir un atelier de porcelaine dans le cadre d’un accord avec les sociétés Haviland et Parlon de Limoges. En 2010, l’entreprise s’est dotée d’un atelier de 5.000 mètres carrés pour la petite maroquinerie et emploie aujourd’hui plus de 300 personnes. Repetto est présente à Saint-Médard-d’Excideuil grâce à l’amitié qui liait Rose Repetto à un fabricant

de pantoufles : quand un incendie a ravagé les ateliers parisiens, le Périgourdin a accueilli la fabrication des chaussons et ballerines.La Tannerie de Chamont, l’une des trois dernières tanneries françaises à utiliser des extraits végétaux pour obtenir les cuirs les plus nobles, a été reprise en 1991, alors qu’elle se trouvait en règlement judiciaire, par un ancien collaborateur d’Hermès Porcelaine. Mais le territoire recèle d’autres pépites, comme le réseau de parfumeries franchisées Beauty Success, une entreprise familiale périgourdine, ou encore Ayrens, premier fabricant français de parapluies, établi dans le Périgord depuis 1927 et labellisé Entreprise du patrimoine vivant. Sans oublier le créateur de selles sur mesure CWD, le maroquinier Philippe Vallereuil ou le producteur de caviar Huso.

La formation, facteur d’attractivitéDe quoi créer “une véritable filière

luxe et produits de prestige”, selon Philippe Besse, le nouveau directeur de Périgord Développement, qui projette de s’appuyer sur ces réfé-rences nationales pour en attirer d’autres. “Avec comme levier les résultats obtenus en matière de formation.” Ainsi, Hermès ou plus récemment Repetto ont créé leurs propres écoles pour former leur personnel à un savoir-faire unique. “Nous avons la possibilité en Dor-dogne d’accueillir des centres de formation en connexion avec les métiers, et cela peut devenir un facteur d’attractivité pour les entre-prises comme pour les salariés”, analyse-t-il. D’autant plus que la Région est disposée à mettre la main à la poche. Si elle a financé les équi-pements du centre de formation de Repetto, la préqualification des demandeurs d’emploi et la profes-sionnalisation des salariés – la créa-tion de 150 emplois sur quatre ans était en jeu –, elle serait également prête à créer un pôle d’excellence de formation aux métiers du cuir et du luxe autour duquel pourrait se structurer la filière. Hermès, Repetto et CWD semblent intéressés. Le Comité professionnel de dévelop-pement économique de la filière cuir (CTC), mandaté pour évaluer l’intérêt de créer cet outil commun, devrait proposer prochainement des modalités de mise en œuvre et un lieu d’accueil.Pour autant, “peu sont ceux qui savent que le luxe est fortement représenté dans notre départe-ment”, déplore Philippe Besse. Et aucune des entreprises présentes ne s’enorgueillit de cette production “made in Périgord”. Un déficit d’image du territoire contre lequel l’Agence de développement et les chambres consulaires périgourdines entendent bien lutter, en investis-sant notamment le terrain de la communication. Ce pôle d’excel-lence devrait les y aider. — P. M.

Dans son école de formation, Repetto enseigne sa technique unique du “cousu retourné” : la semelle est cousue à l’envers avant d’être retournée, pour plus de confort© CRA - Paul Robin

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SUPPLÉMENT graTUiT· objEcTif aquitaine· 29

Pharmacie et agroalimentaire : la potion magique du Lot-et-Garonne

L’union, politique, fait la force économique. C’est la conclusion à laquelle on aboutit lorsque l’on recense les atouts économiques du Lot-et-Garonne.Région, Conseil général,

élus des villes comme des campagnes ont compris que pour développer ce département, ils devaient, dans la mesure du possible, éviter les divi-sions et les guerres des chefs.Implantation de nouvelles entre-prises, création de zones d’activités, choix concernant de nouvelles infrastructures routières, ferro-viaires ou fluviales... sur toutes ces décisions, la collaboration des pou-voirs publics est activée, et lorsqu’il y a problème, on trouve des solutions. Situé à équidistance des puissantes métropoles bordelaise et tou-lousaine, le Lot-et-Garonne a su tirer profit de ce positionnement stratégique pour impulser son dyna-misme, alors que les pessimistes ont longtemps redouté un effet tenaille avec l’étouffement que l’on devine. Un élu symbolise à lui seul la stra-tégie du consensus sur les grandes questions touchant au développe-ment de ce département, c’est Jean François-Poncet, décédé en juillet dernier. Longtemps président du Conseil général, l’ancien ministre de VGE a très vite compris que le salut du département dépendait de ses capacités à créer de nouvelles activités en valorisant ses atouts que sont ses ressources “naturelles”.Son successeur (actuel président PS du Conseil général et sénateur), Pierre Camani, creuse avec efficacité ce même sillon (la réussite du parc d’activités jouxtant Walibi en est le plus bel exemple).Avant que la problématique du coût des transports ne se profile à l’horizon, les élus du département ont attiré des industries de trans-formation susceptibles d’utiliser les matières premières (blé, maïs, légumes, fruits...) produites sur le territoire. L’Agropole 1 est ainsi née au début des années 90 et a fait des petits Agropole 2 et… 3 en gestation.

Les cultures fruitières et légumières s’étendent sur plus de 25.000 hec-tares. Le Lot-et-Garonne est surtout réputé pour les prunes à pruneaux et le tabac Burley, dont il est le pre-mier producteur. Il est aussi dans les premiers rangs pour les noisettes, les kiwis et les pommes. Il se distingue pour ses légumes cultivés, pour les fruits, notamment pour la fraise, mais également pour la tomate et le melon. Et tient une bonne place dans la culture de la pomme de terre primeur et le maïs doux. L’agriculture biologique, avec 15.000 hectares cultivés, arrive en tête dans la région.L’industrie lot-et-garonnaise compte environ 15.000 emplois, soit 15 % de l’emploi salarié départemental. Elle se compose surtout de petites unités, mais les Laboratoires Upsa (filiale de Bristol-Myers Squibb), premier employeur privé du département, sur les sites d’Agen et du Passage-d’Agen, ou Creuzet Aéronautique, à Marmande, font partie des plus grands établissements industriels du département.La fabrication de denrées alimen-taires, de boissons et de produits à base de tabac est le premier secteur industriel en termes d’emploi : 27 % de l’ensemble de l’industrie. Delpey-rat Traiteur, à Estillac, et la laiterie à Montayral comptent parmi les

principaux employeurs du secteur. Puis viennent les industries du bois et du papier (14 %), et notamment celles du bois avec C2R à Miramont-de-Guyenne, Righini SA à Tonneins ou Optimum au Passage, et Parquets Marty, qui, après une lourde crise en 2011, a été racheté par le groupe Tarkett Bois. Les industries de la métallurgie et de la fabrication de produits métalliques, tels Babcock Wanson (générateurs de vapeur) ou les établissements Loubat Frères (menuiseries métalliques) et l’ex-Fumel D devenue Metaltemple, occupent encore 10 % des salariés industriels. Le Lot-et-Garonne est doté d’un riche patrimoine architectural : bastides médiévales, châteaux ou villages de caractère favorisent le développement du tourisme vert et de l’agritourisme. Le canal latéral à la Garonne, le Lot et la Baïse offrent quelque 200 kilomètres de voies navigables aux plaisanciers. Enfin, le parc d’attractions Walibi a attiré 300.000 visiteurs en 2012 – un record ! –, devenant ainsi le premier parc de loisirs du Sud-Ouest.Sur le plan culturel, le festival Garo-rock est désormais une référence, au même titre que les Francofolies de La Rochelle ou les Vieilles Charrues de Bretagne.

L’Agropole vu du ciel. Le Lot-et-Garonne reste pourtant les pieds sur terre !

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L’Agropole : un outil de développement industriel

Située à Agen, l’Agropole est une technopole de l’agroalimentaire qui propose une offre complète de services aux porteurs de projet et aux entreprises. Elle accompagne la créa-tion d’entreprises, soutient l’innovation en favorisant la mise au point de nouveaux pro-duits et œuvre au développement de l’implantation industrielle. Elle est aussi un outil pédagogique au service des entreprises de la filière

Créée en 1990, l’Agropole a pour principale originalité de concentrer en un même lieu des condi-tions privilégiées d ’ i m p l a n t a t i o n ,

avec une pépinière d’entreprises, un pôle de services – ingénierie financière, centre d’affaires, équi-pement d’accueil… – et un centre de compétences technologiques multidisciplinaires. Dans ce parc d’activités orienté développement durable de l’agroalimentaire, les entreprises disposent de plates-formes de transferts technolo-giques, de plates-formes d’essais, d’une plate-forme logistique, avec notamment les Transports frigori-fiques européens (groupe STFE), d’entrepôts de stockage, et même

d’une station d’épuration… Autant d’équipements qui en font un outil hors pair pour le développement industriel du territoire.“Au total, 5.000 m2 de locaux agroalimentaires modulables sont à la disposition des créateurs d’entre-prise. Parce que dans l’agroalimen-taire les investissements sont très importants par rapport au chiffre d’affaires, il faut mutualiser au maximum”, explique Jean-Alain Mariotti, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Lot-et-Garonne ainsi que d’Agropole Entreprises. “L’idée, c’est que le projet industriel soit non seulement validé sur le plan de la technique classique, mais qu’on puisse arriver à des calculs de prix de revient et avoir suffisamment de quantité fabriquée pour commencer à les vendre. Il faut de grosses plates-formes, que nous mettons à disposition des entreprises.” L’Agropole a donc été conçue pour accompagner les créa-teurs d’entreprise jusqu’à la phase opérationnelle – des préséries, par exemple –, de manière à pouvoir également tester les marchés.

Des projets d’expansion“Dans l’agroalimentaire, on change souvent de produit et de packaging, donc il y a perpétuellement de l’innovation. Et au niveau du savoir-faire lui-même, il y a des originali-tés”, souligne Jean-Alain Mariotti. Aussi le centre de ressources tech-nologiques de l’Agropole, Agrotec, propose-t-il des outils pour créer, développer et optimiser les produits et les procédés. “Il y a un labora-toire d’analyses physico-chimiques pour caractériser les produits et un laboratoire d’analyses sensorielles – accrédité Cofrac – qui permet de tester les nouveaux produits, les innovations, les goûts, la couleur,

avec des panels de consommateurs… Tout cela est réalisé sur place”, pré-cise le président de la CCI.Par ailleurs, des ingénieurs accom-pagnent les promoteurs, créateurs et développeurs dans la mise en place de leurs démarches qualité et développement durable. Autrement dit, l’Agropole mutualise toutes les compétences indispensables au développement des entreprises, avec même, pour celles qui le sou-haitent, la possibilité de louer une plate-forme technologique pour mener des essais avec leurs propres techniciens. Et, pour disposer sur place de personnels compétents et en parfaite adéquation avec les attentes des entreprises installées, la CCI y a domicilié Sud Management, son centre de formation. Particu-lièrement bien positionné dans le domaine de l’agroalimentaire, il délivre des formations initiales et continues permettant par exemple de décrocher un diplôme de res-ponsable logistique pour l’agroali-mentaire (bac + 4). Une seule idée sous-jacente : “Fixer le créateur, l’aider à s’implanter et à se dévelop-per, et lui permettre de recruter”, précise Jean-Alain Mariotti. La CCI travaille dans ce cadre avec de nom-breux partenaires : industriels, Etat, Région, collectivités locales, etc.En vingt ans, 132 entreprises ont vu le jour au sein de l’Agropole, générant 2.523 emplois (chiffres fin 2011). Quant aux perspectives, elles semblent bonnes. “L’Agropole va récupérer des terrains militaires. Nous avons une emprise de 70 hec-tares, avec des projets d’expansion importants. Des gens vont continuer à s’installer, Boncolac par exemple. C’est ouvert. Il y a de la place”, assure le président de la CCI. — S. F.

www.agropole.com

Jean-Alain Mariotti, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Lot-et-Garonne ainsi que d’Agropole Entreprises

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Fruits, légumes et valeur ajoutée

Le Lot-et-Garonne s’est doté d’un cluster pour structurer sa filière fruits et légumes et mettre sur pied une stratégie commune de développement

Animé par Morgane Guirriec et porté par la Chambre de com-merce et d’industrie de Lot-et-Garonne, le cluster Fruits et légumes/Nutrition

santé est opérationnel depuis jan-vier 2011. Sélectionné sur concours par la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar), il réunit 37 entreprises – comptant quelque 3.000 salariés – et des parte-naires au nombre desquels figurent des organismes de recherche, des centres de formation et des struc-tures institutionnelles telles que la Chambre d’agriculture, la CCI, l’Ardia, le pôle de compétitivité AgriMip, Sud-Ouest Innovation, etc.Ce cluster, qui est aussi un relais départemental du pôle de compéti-tivité, a pour finalité de fédérer la filière, de mutualiser les moyens, de favoriser les échanges et les bonnes pratiques, et de faciliter l’accès aux ressources scientifiques et technolo-giques de l’ensemble du territoire.Structurer et fédérer la filière, cela passe par des réunions et des conférences ciblées, mais aussi par un accompagnement des différents acteurs pour les aider à apporter de la valeur ajoutée à leurs produits et à se positionner sur un marché de plus en plus concurrentiel. “L’objectif est que se mette en place un réseau d’entreprises entre production, transformation, commercialisation

et restauration, avec une vision et une stratégie communes pour notre territoire. Il s’agit avant tout de “jouer groupé””, indique Jean-Alain Mariotti, président de la CCI.

Un tiers de l’activité industrielle du départementDoté de surfaces agricoles utiles de 286.500 hectares, le Lot-et-Garonne compte aujourd’hui de nombreuses exploitations agricoles, avec des productions phares dans le domaine des fruits et légumes : la prune, la fraise, la tomate, le kiwi et maintenant la noisette. Autrefois concentrée sur l’agriculture tradi-tionnelle, la production s’est peu à peu industrialisée, au point que près du tiers de l’activité industrielle du département relève aujourd’hui de l’agroalimentaire. Mais il s’agit surtout de micro-entreprises et de TPE, réparties sur l’ensemble du territoire. “Il faut les fédérer, les faire travailler ensemble en tenant compte de l’amont et de l’aval, comme nous l’avons mis en avant avec la Biennale de l’entreprise 2012. Elle a rassemblé 700 partici-pants autour de Michel Serres et Daniel Dubroca, sur le thème “Pro-duire, transformer et consommer chez nous””, résume Jean-Alain Mariotti, qui rappelle que plus de la moitié des salariés de l’industrie des fruits et légumes d’Aquitaine se trouvent en Lot-et-Garonne. L’enjeu n’est donc pas mince.Au sein du cluster, l’aspect nutrition

santé est particulièrement mis en valeur, notamment d’un point de vue stratégique. “Nous avons ici Bristol-Myers Squibb, laboratoires Upsa qui ont 2.500 salariés. Ils se sont intéressés à notre projet”, explique Jean-Alain Mariotti, qui précise que le directeur général de BMS Europe est membre de la CCI. Au centre des préoccupations des industriels de l’agroalimentaire : la forte montée en puissance de ce qu’on appelle les “alicaments”, c’est-à-dire ces aliments censés nous maintenir en bonne santé. L’évolution prochaine de la réglementation – qui sera plus contraignante –, va obliger de nombreux professionnels à revoir leur positionnement. “Il faut expli-quer à toutes les entreprises qu’elles doivent arriver à une accréditation, qu’elles doivent arrêter de faire les choses toutes seules dans leur coin”, souligne le président de la CCI. En matière de message publicitaire, tout ce qui sera énoncé devra être prouvé, notamment par des essais cliniques. “Donc, nous essayons d’aider ces entreprises, afin qu’elles ne se retrouvent pas écartées des marchés. Nous ne voudrions pas que nos entreprises ne soient plus que des sous-traitants des grands groupes, par défaut de connais-sance ou de mise à niveau”, ajoute Jean-Alain Mariotti, qui évoque, là encore, des enjeux considérables en termes de développement et de croissance. — S. F.

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