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1 Présidente d’Honneur : Doris Bensimon זיילL.D.J. Siège social 275 rue des Pyrénées 75020 Paris N° 108 janvier-février 2011 le numéro 2,50 € Editorial Comment ne pas nous remémorer en cette fin d’année le grand départ de notre amie Doris que nous avions accompagnée le 16 décembre 2009 et qui a fait l’objet de nombreux hommages en 2010 ? Celui de Pauline Bebe 1 , le 15 décembre, au cours de sa conférence à L.D.J, elle qui avait officié lors des obsèques de Doris; celui de Béatrice Philippe 2 , prononcé le 15 novembre à la Société des Etudes Juives où Mireille Hadas-Lebel 3 nous avait invités, et le 3 novembre ce fut un « Hommage à Doris 4 », article de Régine Azria qu’elle lut lors de sa conférence à L.D.J ce jour là. A Doris, femme moderne et engagée, nous avons dédié le thème de l’année « Femmes, Judaïsme et Société ». Et la vie continue à L.D.J avec dans cette Lettre les Echos de notre Assemblée générale, des deux premières conférences et de l’Atelier Cinéma. Nos membres eux aussi nous parlent de leurs activités: voyages à Odessa, à Cavaillon ; un film documentaire de Robert Bober sur Perec au Mémorial de la Shoah ; l’exposition sur André Kertész au Musée du Jeu de Paume, et deux articles traitant de cette terrible période de l’occupation en France avec une Exposition à la Fondation Rothschild et une Table ronde à l’Espace Rachi sur l'Exclusion des médecins juifs en France. Enfin, en guise de « trait d’union » entre le thème de l’année dernière et celui de cette année, c’est un texte sur les « Luttes des Femmes en Israël » d’après un article de Nelly Las qui vous est proposé. En vous remerciant pour votre fidélité et votre soutien à L.D.J en renouvelant votre adhésion ou abonnement à la Lettre de L.D.J, nous vous souhaitons, chers amis lecteurs, une belle et lumineuse année 2011. Marlène Celermajer 1) Rabbin de la communauté juive libérale, Centre Maayan 2) Professeur émérite des Universités, collègue à l'Inalco de Doris Bensimon. 3) Professeur des Universités – Présidente de la Société des Etudes Juives. 4) Régine Azria "Hommage à Doris». Archives de sciences sociales des religions [en ligne] ,149/2010 mis en ligne le 08 juin 2010.URL : http://assr.org/21997 Luttes des femmes en Israël Trait d’union entre le thème de l’année dernière sur Israël et celui de cette année sur les femmes, il pouvait être intéressant d’évoquer ce qu’avait de spécifique la situation des femmes israéliennes. La représentation que l’on en a hésite souvent entre deux visions aussi partielles l’une que l’autre. La première se référant à l’héritage des pionnières du sionisme et aux acquis d’un état démocratique présente les Israéliennes comme des femmes libres à l’instar des sociétés occidentales. La seconde mettant l’accent sur l’emprise du fait religieux sur l’état civil et sur la vie quotidienne montre des femmes prises dans des contraintes archaïques dont elles n’arrivent pas à se débarrasser. Ces deux visions correspondent bien aux deux visages d’Israël, mais elles dissimulent une réalité beaucoup plus complexe et beaucoup moins connue, qui a été décrite dans un article de Nelly Las paru dans « Femmes et Judaïsme aujourd’hui », actes du colloque qui s’est tenu sur ce thème en 2004. Nelly Las est historienne, chercheuse, elle travaille à l’Université hébraïque de Jérusalem. Son article porte sur le féminisme en Israël. Dans un rapide historique elle évoque d’abord les débuts héroïques de l’état d’Israël. Les pionniers sionistes cherchaient à créer un homme nouveau, opposé à celui jugé trop passif de la diaspora, mais cette idéologie impliquait une certaine primauté masculine. Les femmes avaient gagné le droit de faire les mêmes travaux physiques que les hommes, mais devaient se battre pour obtenir le droit de vote à l’Assemblée représentative du Yishouv ! En 1948, le nouvel état assure « une égalité de droit à tous les citoyens sans distinction de croyance de race ou de sexe », mais une loi votée en 1953 stipule que le statut personnel des citoyens serait soumis au droit religieux. « Le principe de l’égalité des sexes restera donc subordonné aux valeurs religieuses basées sur une conception patriarcale du rôle de la femme » Mais les premières années du jeune état étaient marquées par les difficultés que l’on connaît et le

Liberte du Judaisme 108 janvier fevrier 2011

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Liberté du Judaïsme N°108 janvier-février 2011

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Présidente d’Honneur : Doris Bensimon זייל

L.D.J. Siège social 275 rue des Pyrénées 75020 Paris N° 108 janvier-février 2011 le numéro 2,50 €

Editorial

Comment ne pas nous remémorer en cette fin d’année le grand départ de notre amie Doris que nous avions accompagnée le 16 décembre 2009 et qui a fait l’objet de nombreux hommages en 2010 ? Celui de Pauline Bebe1, le 15 décembre, au cours de sa conférence à L.D.J, elle qui avait officié lors des obsèques de Doris; celui de Béatrice Philippe2, prononcé le 15 novembre à la Société des Etudes Juives où Mireille Hadas-Lebel3 nous avait invités, et le 3 novembre ce fut un « Hommage à Doris 4», article de Régine Azria qu’elle lut lors de sa conférence à L.D.J ce jour là. A Doris, femme moderne et engagée, nous avons dédié le thème de l’année « Femmes, Judaïsme et Société ». Et la vie continue à L.D.J avec dans cette Lettre les Echos de notre Assemblée générale, des deux premières conférences et de l’Atelier Cinéma. Nos membres eux aussi nous parlent de leurs activités: voyages à Odessa, à Cavaillon ; un film documentaire de Robert Bober sur Perec au Mémorial de la Shoah ; l’exposition sur André Kertész au Musée du Jeu de Paume, et deux articles traitant de cette terrible période de l’occupation en France avec une Exposition à la Fondation Rothschild et une Table ronde à l’Espace Rachi sur l'Exclusion des médecins juifs en France. Enfin, en guise de « trait d’union » entre le thème de l’année dernière et celui de cette année, c’est un texte sur les « Luttes des Femmes en Israël » d’après un article de Nelly Las qui vous est proposé. En vous remerciant pour votre fidélité et votre soutien à L.D.J en renouvelant votre adhésion ou abonnement à la Lettre de L.D.J, nous vous souhaitons, chers amis lecteurs, une belle et lumineuse année 2011.

Marlène Celermajer 1) Rabbin de la communauté juive libérale, Centre Maayan 2) Professeur émérite des Universités, collègue à l'Inalco de Doris Bensimon. 3) Professeur des Universités – Présidente de la Société des Etudes Juives. 4) Régine Azria "Hommage à Doris». Archives de sciences sociales des religions [en ligne] ,149/2010 mis en ligne le 08 juin 2010.URL : http://assr.org/21997

Luttes des femmes en Israël Trait d’union entre le thème de l’année dernière sur Israël et celui de cette année sur les femmes, il pouvait être intéressant d’évoquer ce qu’avait de spécifique la situation des femmes israéliennes. La représentation que l’on en a hésite souvent entre deux visions aussi partielles l’une que l’autre. La première se référant à l’héritage des pionnières du sionisme et aux acquis d’un état démocratique présente les Israéliennes comme des femmes libres à l’instar des sociétés occidentales. La seconde mettant l’accent sur l’emprise du fait religieux sur l’état civil et sur la vie quotidienne montre des femmes prises dans des contraintes archaïques dont elles n’arrivent pas à se débarrasser. Ces deux visions correspondent bien aux deux visages d’Israël, mais elles dissimulent une réalité beaucoup plus complexe et beaucoup moins connue, qui a été décrite dans un article de Nelly Las paru dans « Femmes et Judaïsme aujourd’hui », actes du colloque qui s’est tenu sur ce thème en 2004. Nelly Las est historienne, chercheuse, elle travaille à l’Université hébraïque de Jérusalem. Son article porte sur le féminisme en Israël. Dans un rapide historique elle évoque d’abord les débuts héroïques de l’état d’Israël. Les pionniers sionistes cherchaient à créer un homme nouveau, opposé à celui jugé trop passif de la diaspora, mais cette idéologie impliquait une certaine primauté masculine. Les femmes avaient gagné le droit de faire les mêmes travaux physiques que les hommes, mais devaient se battre pour obtenir le droit de vote à l’Assemblée représentative du Yishouv ! En 1948, le nouvel état assure « une égalité de droit à tous les citoyens sans distinction de croyance de race ou de sexe », mais une loi votée en 1953 stipule que le statut personnel des citoyens serait soumis au droit religieux. « Le principe de l’égalité des sexes restera donc subordonné aux valeurs religieuses basées sur une conception patriarcale du rôle de la femme » Mais les premières années du jeune état étaient marquées par les difficultés que l’on connaît et le

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statut de la femme ne faisait pas partie des priorités. Le féminisme en Israël fit ses débuts dans les années 1970, comme produit d’importation américaine et ce n’est qu’à partir des années 1980 qu’il se manifesta d’une façon visible. A cette époque Israël rencontrait des difficultés grandissantes sur les plans politique et social (Guerres du Kippour et du Liban, première et deuxième Intifada) et ces difficultés avaient des répercussions directes sur les femmes. Les luttes menées par les femmes israéliennes, qu’elles soient féministes déclarées ou seulement concernées, découlent de cette situation spécifique et portent sur plusieurs plans. La lutte pour la paix. Depuis la guerre du Liban on constate une participation grandissante des femmes dans le camp de la paix. Elles inventent des méthodes nouvelles. « Les femmes en noir » est un mouvement de femmes né après la première Intifada. Tous les vendredis à la même heure des femmes de tous âges vêtues de noir se rassemblent portant des panneaux disant : Halte à l’occupation. Elles ne se posent pas en tant que mères ou épouses, mais en citoyennes, estimant que ce problème est crucial pour la résolution de tous les autres. Ce mouvement est marginal, les femmes sont souvent injuriées et traitées de traître. Son importance est symbolique. Il a même donné naissance à un contre mouvement : « les femmes en vert », qui crient : Israël c’est notre cœur. Un autre mouvement de femmes pour la paix est celui des « Quatre mères » (référence aux quatre matriarches de la Bible). Les femmes cette fois se posent en tant qu’épouses et mères. Le mouvement est plus populaire, plus médiatisé et a eu un impact sur la question de l’occupation du sud Liban. Dialogue avec les femmes arabes israéliennes et les femmes palestiniennes Depuis la première Intifada, les femmes arabes israéliennes ont créé des organisations féministes. Leurs objectifs sont sociaux et culturels : elles visent à améliorer le statut des femmes arabes par l’éducation, les études, elles luttent contre les mariages de très jeunes filles et contre les crimes d’honneur. Luttes sociales et identitaires. L’hégémonie culturelle et économique des Ashkénazes sur les Juifs venus d’Orient est toujours d’actualité. La réaction s’est exprimée sur le plan politique et vise à instaurer une affirmation identitaire. Celle-ci se manifeste aussi dans certains mouvements féministes où les femmes expriment leur frustration et dénoncent la domination ashkénaze. Il semble que le mouvement féministe soit partagé sur

ce type de revendications, mais des actions sur le plan social se développent car les besoins sont grands.

Un féminisme religieux ? Quelques questions posées par les féministes arrivent jusque dans les milieux religieux les plus traditionalistes. Certaines femmes, habitant souvent dans les territoires occupés, cherchent à faire progresser le statut des femmes juives. Elles revendiquent l’accès aux études - études talmudiques et de droit rabbinique- souhaitent changer les programmes des manuels scolaires des écoles religieuses dans une perspective égalitaire et cherchent des solutions face au problème des agounot. Leurs luttes se font strictement dans le cadre de la halakha, faute de quoi elles seraient exclues de la communauté. Les luttes des femmes en Israël ne sont donc pas seulement des revendications qui s’adressent au judaïsme, elles se confrontent à tous les grands problèmes du pays et s’adressent également à l’état. D’importantes divergences existent parmi les mouvements, ceux-ci sont souvent marginaux, mais des actions communes peuvent être trouvées concernant les agounot, la pauvreté, les violences faites aux femmes ; par ailleurs les femmes deviennent prépondérantes dans la lutte pour la paix. Au moment où j’écrivais cet article, Nelly Las prenait contact avec LDJ en rappelant son amitié avec Doris Bensimon qui avait été son directeur de thèse, et sa sympathie pour nos activités. Un de ses livres sortira prochainement en France et nous aurons peut-être le plaisir de la rencontrer à cette occasion. Qu’elle en soit remerciée.

Irène Wekstein ______________

Mon amie Elle disait, si je reviens J'écrirai des romans Elle disait, si je reviens J'apprendrai le violon Elle disait, si je reviens J'aurai beaucoup d'enfants

Il n'y aura Ni enfants Ni violon Ni roman

Gisèle Guillemot

Gisèle Guillemot, arrêtée pour fait de résistance par la Gestapo fut déportée à Ravensbrück, puis à Mauthausen. Elle fut libérée en 1945.

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Vu, Lu, Entendu L'exclusion des médecins juifs en France sous l'Occupation Le 18 novembre avait lieu une table ronde sur le sujet à l'Espace Rachi, sous l’égide du F.S.J.U. et de l'A.M I F (Association des Médecins Israélites de France), à l’occasion du 70ème anniversaire de l’exclusion de médecins juifs en France. Autour de Paule-Henriette Lévy, journaliste et rédactrice en chef de R.C.J., étaient réunis: Tal Bruttmann, historien et chercheur auprès de la Commission d'enquête de la ville de Grenoble sur les spoliations de biens juifs; Bruno Halioua, médecin et historien de la médecine; Colette Brull-Ullmann, médecin et ancienne externe à l'hôpital Rothschild jusqu'à la fin de l'année 1943, ainsi que son époux, Jacques Ullmann, médecin démobilisé près de Limoges qui revient en septembre 1940 à Paris pour reprendre son poste d'externe à la Salpétrière. Tal Bruttmann fit le point sur la mise en place de la politique antisémite de Pétain qui, à partir du 12 juillet 1940, interdit à «toute personne née d'un père étranger d'appartenir à un cabinet ministériel ». Par « étranger », il faut dès lors entendre « juif » car depuis les années 30, la propagande faisait courir le bruit que « les couloirs du Gouvernement et de l'Administration étaient peuplés de hordes de Juifs étrangers, qui menaçaient la France. » A ce moment-là, les textes de loi qui sont promulgués ne mentionnent pas encore explicitement les Juifs, par crainte, au début, de heurter frontalement l'opinion publique, mais des signaux clairs sont donnés à la population. Ainsi pour la commémoration du 14 juillet 1940, le gouvernement est représenté dans tous les lieux de culte à l'exception des synagogues. Autre exemple significatif, trois semaines plus tard, l'émission radiophonique « La voix d'Israël » est interdite, puis le 16 août, le décret Marchandeau interdisant la propagande antisémite dans les journaux est abrogé. En trois mois, de juillet à octobre 1940, toute la législation antisémite se met en place. Concernant tout d'abord les « étrangers », ensuite rapidement et pour ne pas être à la traîne des Allemands, elle se généralise à l'ensemble de la population juive sans condition de nationalité: statut des juifs les excluant de l'Administration, internement des Juifs étrangers par les préfets, révocation du décret Crémieux... De juin à juillet 1941, avec la deuxième mouture du statut des Juifs, ceux-ci sont exclus de tous les

domaines professionnels, ils ont obligation de se faire recenser et leurs biens sont aryanisés et spoliés. Tout s'est donc organisé extrêmement vite pour aboutir à l'extermination des Juifs de France. Il n'a fallu que trois mois au régime de Vichy pour promulguer le statut des Juifs qui est l'équivalent des lois de Nuremberg quand il a fallu deux ans au régime nazi pour le faire! Après cette introduction, le Docteur Halioua rappela la demande de repentance, en son nom propre, du Président du Conseil de l'Ordre des Médecins en 1997, ce qui faisait suite aux déclarations de Jacques Chirac du 16 juillet 1995 lors de la commémoration du 53ème anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv. Des protestations de nombreux médecins, que le Docteur Halioua qualifie de virulentes, s'élevèrent alors, pour ne pas « réveiller le vieil abcès que constitua la création de l'Ordre sous Vichy ». Il fit un tableau de la situation des médecins juifs dans la France de l'époque où nombre d'étudiants juifs étrangers, russes, polonais ou roumains, par exemple, étaient venus étudier la médecine en raison du numerus clausus dans leur pays et pour les roumains de l'équivalence dont ils bénéficiaient entre le baccalauréat français et celui obtenu dans leur pays d'origine. Ainsi furent les parcours des pères de Bernard Kouchner et d'Alain Krivine. Peu à peu, après un certain sentiment d'orgueil qu'éprouvent les autorités universitaires en constatant que ces étudiants élisent la France, succède le rejet qui se manifeste par des propos xénophobes de la part du monde médical traditionnellement conservateur. On parle là aussi de « hordes de métèques qui se sont abattues sur les facultés », « d'envahisseurs étrangers. ».Dès 1930 déjà la Fédération des associations d'externes s'inquiète de la concurrence de ces confrères étrangers qui « risquent de détruire la profession d'autant que sévit durement la crise économique. » Le 16 août 1940, est promulguée l'interdiction d'exercer aux médecins étrangers, l'accès de la médecine étant réservé uniquement aux praticiens de nationalité française nés d'un père français, et ce, avant 1927. Du jour au lendemain, des centaines de médecins se retrouvent au ban de la société, sans aucun moyen d'existence et sans que le reste de la profession n'y trouve à redire. Cette loi exclut non seulement les praticiens juifs mais aussi les praticiens non juifs étrangers. Le 7 octobre 1940, le Conseil de l'Ordre est créé, continuant à s'impliquer dans le processus d'exclusion.

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Des listes d'interdiction d'exercice fleurissent dans les journaux médicaux où apparaissent des annonces proposant des cabinets libérés à des conditions fort intéressantes ! Le Docteur Louis-Ferdinand Destouches dit Céline saura utiliser ces excellentes opportunités .en prenant le poste d'un médecin haïtien, écrivant au Conseil de l'Ordre sa haine des Juifs et des enjuivés de la médecine... Des fiches signalétiques où doivent être mentionnées la nationalité d'origine et la religion juive ou non juive deviennent obligatoires pour prétendre à une installation. Les dénonciations arrivent au Conseil de l'Ordre sans souci des conséquences. La législation permet cependant certaines dérogations pour les médecins anciens combattants, les blessés de guerre, ceux qui ont obtenu une citation ou ceux dont la famille est en France depuis cinq générations. C'est la chasse aux généalogies qui commence. Le 2 juin 1941 est mis en place le numerus clausus pour les médecins juifs français et le décret du 11août 1941 fixe à 2% au maximum le nombre de médecins juifs sur l'effectif total. Cela complète la législation d'exclusion des médecins étrangers. Que dire de sommités comme le Professeur Milliez qui prétendit à la Libération que le corps médical n'avait pas collaboré... Vint enfin le temps des témoignages poignants des Docteurs Colette et Jacques Ullmann. Colette Brull-Ullmann subit l'interdiction de passer le concours de l'externat des hôpitaux de Paris et resta donc stagiaire. La seule solution qui lui restait était de passer le concours en mars-avril 1942 de l'hôpital Rothschild, dans le 12ème arrondissement, qui avait un statut indépendant de l'Assistance Publique, fonctionnait avec un personnel juif et non juif et accueillait traditionnellement des patients juifs mais aussi non juifs. Le 8 décembre 1941, l'établissement est divisé en deux zones, l'une pour les hospitalisations libres, l'autre de 140 lits destinée à hospitaliser les internés gravement malades de Drancy. Mme Ullmann ainsi que d'autres médecins, infirmières et assistantes sociales décident de résister en facilitant les évasions ou en prolongeant les hospitalisations. Mme Ullmann se reproche encore aujourd'hui de n'avoir pu sauver autant de patients qu'elle l'aurait voulu et dans la salle se trouvaient des familles de malades remplies d'émotion et de gratitude à l'égard de l'engagement de ces personnels émérites qui ont agi sans souci de reconnaissance, au péril de leurs vies. Quant à son époux, Résistant lui aussi, et qui était déjà externe, il évoque le climat délétère qui régnait alors à la Salpêtrière, lorsque les internes avaient adressé une lettre au Maréchal pour lui affirmer leur attachement. Il

tient à préciser que ses collègues non juifs sont cependant restés corrects avec lui. Il rappelle également qu'en 1860, sous Napoléon III déjà, son bisaïeul, médecin des Armées, s'était vu refuser la Légion d'Honneur au prétexte qu'il était juif. Il aborde aussi l'antisémitisme du Professeur Menétrel, médecin personnel et confident de Pétain, considéré comme son éminence grise. Il va sans dire que l'auditoire, où se trouvaient des personnes touchées dans leur histoire personnelle par ces évènements tragiques, a été particulièrement ému par les récits de ces témoins d'un passé si cruel.

Adeline FRIDE Pour en savoir plus : 1) Tal Bruttmann: « La logique des bourreaux, 1943-1944 », Hachette

Littératures, 2003. 2) Bruno Halioua: « Blouses blanches, étoiles jaunes », Liana Lévi,

1999

Vu, lu, Entendu La Fondation Rothschild Une exposition s'est tenue ce dernier trimestre de l'année 2010 à la Fondation Rothschild (1), qui abrite maintenant des gens très âgés, une exposition sur la vie de cet établissement de 1939 à 1944. Ayant pignon sur rue et le nom qu'elle portait la Fondation aurait eu du mal à passer inaperçue aux yeux des nazis. Ceux-ci voulurent, bien sûr, faire immédiatement main basse sur la Fondation en tant que biens juifs, mais, ô miracle, l'administration vichyste traina des pieds en arguant que la Fondation n'appartenait pas aux Rothschild puisqu'elle était …une Fondation. La procédure dura jusqu'en juin 1944. Les Allemands finirent, bien entendu, par avoir gain de cause et confièrent après cette date la tutelle de la Fondation à l'UGIF (2). En juin 1941 dans le cadre des mesures prises contre les Juifs, un décret impose un "numérus clausus" dans les hôpitaux en imposant un taux maximum de 2% de médecins juifs. Un certain nombre de ceux qui perdent alors leur emploi se retrouvent à la Fondation qui a d'ailleurs fort à faire et qui est entourée de barbelés à la fin de la même année. La Fondation est alors le lieu d'un horrible et bizarre chassé-croisé. Elle reçoit du Camp de Drancy des malades, ce qui permettait sans doute à l'administration allemande du camp de montrer qu'elle se préoccupait aussi de la santé des internés, et simultanément elle vient rafler des malades et des vieillards pour remplir son quota de 1000 déportés par train en direction d'Auschwitz. En juillet 1943 le tueur en chef du Camp de Drancy – Aloïs Brunner - décide de ne plus faire garder la

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Fondation par la police française, mais d'en confier la totale responsabilité à sa direction juive avec un discours qui, près de 70 ans après, donne encore envie de vomir (3). C'est qu'entre temps un réseau de résistance s'était constitué dans les lieux et qu'un certain nombre de détenus hospitalisés avaient réussi à s'en échapper. Dans ces temps où l'on parle beaucoup des femmes et du judaïsme, il est bien que l'exposition rappelle les noms de Claire Heyman, assistante sociale, pivot du réseau, du docteur Collette Brull, de Marcelle Valensi, et de bien d'autres, y compris des non-juives comme la chilienne Maria Errazuriz, qui réussirent à sauver des malades et des enfants. Mais comme en contrepoint on peut aussi lire une lettre de dénonciation adressée à M. le Commandant du Camp de Drancy le 31 Août 1943 signée les "Aryens de l'hôpital : "Nous exécutons les consignes ordonnées …faites payer les juifs qui sont les seuls fautifs" Car à cette époque la Fondation abritait un hôpital, un hospice et un orphelinat. Celui-ci, qui était aussi un centre d'accueil dans l'attente de la dispersion des enfants par les organisations de sauvetage, fit l'objet d'une rafle en février 1944 puis fut fermé ensuite. En janvier 1944, les nazis "judaïsent" en totalité l'hôpital, les malades juifs se trouvant dans d'autres hôpitaux parisiens y sont transférés et la quasi-totalité du personnel non-juif remplacé par des internés en provenance de Drancy. Le 18 août 1944, huit mois plus tard, la Fondation est l'un des premiers édifices parisiens libérés par les FFI ; le 25 Août la capitulation des Allemands est signée par Von Choltitz. I.J. 1) 80 rue de Picpus Paris 12ème 2) UGIF : Union Générale des Israélites en France. Organisme créé par les nazis pour être leur interlocuteur unique. Son rôle fut, et est encore, largement controversé. 3)" J'ai décidé que tout ce que je ferai contre vous, je ne le ferai qu'avec votre concours, c'est vous qui le ferez et j'estime que vous le ferez mieux que n'importe qui…Si l'un des malades s'évade, 42 d'entre vous seront fusillés. Vous remplacerez sans mal la police française..."

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Vu, Lu, Entendu

Après Ronis et Izis… André Kertész A la suite à l’article paru dans la Lettre n° 106, je voudrais évoquer une autre exposition récente de Willy

Ronis à la Maison d’art de Nogent où ont été présentées d' émouvantes photos des bords de Marne, de Paris ou du Midi de la France et quelques tableaux de sa femme Marie Anne. Par ailleurs dans son livre, Ce jour-là paru en 2006, le photographe commente avec précision, honnêteté et émotion une cinquantaine de photos dont celle de ce petit Parisien qui a fait le

tour du monde et que Ronis commente en ces termes : … pour cette photo j’avais fait une petite entrave à ma pratique habituelle. Je veux dire que j’ai fait un minimum de mise en scène…Il était midi, je suis allé dans mon quartier roder du coté d’une boulangerie. Dans la queue, j’ai vu un petit garçon avec sa grand-mère, qui attendait son tour…J’ai demandé à sa grand-mère :« S’il vous plait Madame, est-ce que vous m’autoriseriez à photographier ce petit garçon quand il sortira avec son pain ? J’aimerais bien le voir courir avec son pain sous le bras. – Mais oui bien sûr, si ca vous amuse, pourquoi pas » Je me suis posé un peu plus loin, j’ai attendu. Il a acheté son pain et il a couru de façon si gracieuse et si vivante. Je l'ai fait courir trois fois pour avoir la meilleure photo… Quand je regarde cette belle photo, j’ai bien sur l’impression de me retrouver enfant sortant du boulanger de mon quartier; Ronis indique que cette photo « pourrait venir signer mon autoportrait en petit Parisien ». Emotion aussi devant la photo d’un bal de 14 juillet à la pointe de l’ile Saint-Louis en 1961 ou devant deux gracieuses jeunes filles vendant des frites rue Rambuteau en 1946 ; nostalgie également… Les photos humanistes de Ronis sur le monde du travail, sur les gens modestes de Paris et de la banlieue, sur la Provence ou sur les chats se rapprochent de celles d’Izis sur Londres ou Paris, sur Israël ou sur Chagall, sur les maquisards du Limousin ou sur les artistes des années cinquante… L’exposition de janvier 2010 à l’Hôtel de ville de Paris, Paris des rêves, présentait un choix de photos d’Izis – né en 1911 peu de temps après Ronis- qui montrait la poésie et l’originalité de l’artiste ; ces deux photographes firent partie avec Brassaï, Doisneau, Cartier Bresson des Five French Photographers exposés au MOMA à New York en 1951 ce qui leur donnait une visibilité plus importante.

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7

Actuellement un autre grand photographe juif, originaire d’Europe de l’est et né en 1894 à Budapest, est exposé au Musée du Jeu de Paume à Paris ; cette magnifique rétrospective présente des photos faites en Hongrie, en France - où il séjourne de 1925 à 1936- puis aux Etats-Unis à partir de 1936. Ce fut un des acteurs de l’avant-garde photographique avec Man Ray et il initia le photoreportage suite à l’achat d’un nouvel appareil le Leica. Il réalisa des reportages photos pour divers magazines français, allemands, américains…après avoir publié ses premières photos du front russe pendant la 1 ère guerre mondiale , rencontra après guerre les grands artistes de Montparnasse et permit à Brassai de débuter en photographie ; il exposa ensuite à New York et à Paris puis publia J’aime Paris et Of New York, partagé qu’il était entre deux milieux culturels. Dans ses photos, parfois proches du surréalisme en particulier dans ses Distorsions de nus féminins, André (Andor) Kertész utilise le contrastes noir/ blanc, la composition plastique, le recadrage des portraits et l’abstraction ; une inquiétude est parfois ressentie à la vision de ses photos et la poésie des paysages et des hommes apparait pleinement dans ses photos de Paris ou de New York. Deux photos m’ont particulièrement impressionné :

La pipe et les lunettes de Mondrian 1926 qui évoque dans une composition épurée, géométrique, rigoureuse, l’esprit du peintre par l’agencement des objets et les contrastes ; une autre

photo de Piet Mondrian dans son atelier reflète étrangement une même atmosphère. Dans un autre registre la photo recadrée d’Elisabeth qui deviendra sa femme en 1933, donne une belle représentation du bonheur du couple. Par la suite ses photos seront prises le plus souvent de son appartement newyorkais d’où il observe les promeneurs, les toits, les terrasses ou les nuages ; il réalise à partir de 1979 une série en couleurs avec un Polaroid et fait don à la France de ses archives, de ses négatifs et de sa correspondance. Ces trois photographes juifs humanistes, ancrés à gauche et même au parti communiste pour Ronis, représentent une modernité photographique liée aux grands mouvements picturaux du 20è siècle ; Izis et Ronis seront certainement à nouveau exposés et l’exposition Kertész va durer jusqu’au 6 février 2011 en liaison avec le mois de la photo à Paris. Michel Mohn

Voyages Odessa Aux dires de Juifs que l'on rencontre à Odessa, Odessa serait toujours une ville juive bien que les 15 à 20 000 Juifs qui y résident encore ne représentent plus que quelques pourcents d'une cité de plus d'un million d'habitants. Créée par la Grande Catherine en 1794 quand les armées russes arrivèrent enfin sur les bords de la Mer Noire, Odessa fut dès l'origine une zone franche qui attira des gens de toutes origines et en particulier des Juifs qui à la fin du 19ème siècle représentaient déjà 34 % de la population pour dépasser en 1920 à la veille de la prise de la ville par l'Armée Rouge les 44 %. En 1939 les 200 000 Juifs représentaient un tiers de la population. La ville afficha dès l'origine son cosmopolitisme : le promoteur était un certain Iosif de Ribas, de père espagnol et de mère irlandaise, épaulé par un urbaniste hollandais flanqué d'un architecte anglais et, en haut du célèbre escalier trône, vêtu d'une toge romaine, le Duc de Richelieu, arrière petit neveu de notre Cardinal, ci-devant émigré lors de la Révolution de 1789, qui fut le premier gouverneur de la ville.

Fenêtre ouverte vers le bassin

méditerranéen, Odessa s'enrichit par le commerce et en particulier celui des céréales en provenance de

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noires d'Ukraine. Les Juifs, mais aussi des Grecs et des Arméniens, participèrent à cette production de richesses qui permirent de doter la ville de bâtiments fastueux, comme l'Opéra ou le Musée de la Littérature, de rues spacieuses et à angles droits, au moins pour ce qui est des quartiers d'origine car les quartiers périphériques, en particulier ceux qui se trouvaient à proximité de la gare d'arrivée des immigrants, comme la Moldavanka décrite avec une truculence rabelaisienne par Isaac Babel (1)oublièrent assez vite l'ordonnancement initial. Juchée sur une falaise, regardant la Mer Noire et surplombant son port, la ville est reliée à celui-ci par un escalier qui fut immortalisé par S. Eisenstein dans le "Cuirassé Potemkine" ; escalier que tout touriste se doit de dévaler en poursuivant un landau imaginaire. La position d'Odessa à l'extrême sud de l'Empire tsariste en fit rapidement un passage privilégié pour rejoindre la Palestine et son port fut surnommé "La porte de Sion". Le mouvement sioniste y eut ses

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Vu, Lu, Entendu Un Film documentaire de Robert Bober " Le cahier des charges de la vie mode d'emploi" de Georges Perec. Le Mémorial de la Shoah et l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) ont programmé du 30 novembre au 19 décembre 2010 un cycle de films de Rober Bober. Qui est Robert Bober ? Né en 1931 à Berlin de parents juifs d’origine polonaise, il est écrivain mais aussi réalisateur de films. Il rencontre dans les années 50 François Truffaut dont il sera l’assistant et réalisera à partir de 1967 avec Pierre Dumayet des documentaires pour la télévision: plus de 120 ; ce cycle en présente 15. J’ai eu le plaisir de découvrir l’un d’entre eux : « Le Cahier des charges de la vie mode d’emploi » de George Perec. C’est un documentaire de 58 minutes datant de 1993. George Perec (7 mars 1936-3 mars 1982) est un écrivain qui en 1967 a adhéré à l '« OULIPO », acronyme de «Ouvroir de Littérature Potentielle » : ses œuvres sont « oulipiennes » en ce sens qu’elles sont fondées sur l’utilisation de contraintes formelles littéraires ou mathématiques. Profondément marqué par la disparition de ses proches –son père mortellement blessé en 1940 , sa mère déportée à Auschwitz en 1943- il écrit en 1969 « La disparition », sorte de roman policier dans lequel il s’impose comme contrainte , l’absence de la voyelle « e » qui évoque « eux » les parents disparus. « La vie mode d’emploi » a obtenu en 1978 le Prix Médicis, c’est peut-être son livre le plus abouti : il y explore de façon méthodique la vie des différents habitants d’un immeuble situé au 11 de la rue Simon Crubelier (rue imaginaire) à Paris 17° arrondissement : ses habitants, les objets qui y reposent, les histoires qui directement ou indirectement l’ont animé. Bien que les contraintes imposées soient invisibles à la lecture de ce livre-puzzle, elles ont été mises à la disposition du lecteur par l’édition du « Cahier des charges de La Vie mode d’emploi »par Bernard Magné CNRS Zulma 1993. L’objet du film est justement de nous faire pénétrer dans ce Cahier et de développer, expliquer les contraintes que Georges Perec s’est imposé pour écrire son livre. Pierre Dumayet interroge Bernard Magné qui a participé à l’édition de ce « Cahier » : l’enquête met en lumière la fascination de Perec pour les contraintes qu’il s’impose. L’immeuble est réduit à un carré assimilable à un damier de 10 cases sur 10 ; chaque case équivaut à une pièce de l’immeuble ou à une portion des parties communes. . A la question : dans quel ordre décrire les pièces? Perec répond par un principe non réel mais formel : c’est une énigme mathématique, la « polygraphie du cavalier ». Le problème, explique Bernard Magné, consiste en partant avec un cavalier d’échecs d’une case désignée, à lui faire parcourir les 63 autres par sauts consécutifs, donc sans répétition ni omission.

Autre problème : comment remplir chaque pièce, quoi y mettre ? Où ? Perec se donne une sorte de répertoire structuré à partir de 21 paires de listes de 10 éléments. Les fictions elles-mêmes contiennent un « programme de vie ». Bablebooth, l’un des héros meurt sans avoir pu terminer son puzzle ; reste le « trou noir » la pièce manquante sur le damier à gauche ; il s’agit de la question qui a animé toute son œuvre, la pièce manquante à sa vie, l’absence des siens. Ce documentaire m’a permis de comprendre la place et la fonction de ces contraintes dans l’œuvre et la vie de Perec ; elles témoignent de son rapport à la loi. On pourrait, sur ce plan, le comparer à Kafka que Perec admirait ; tous deux sont obsédés par la loi ; Kafka est terrorisé de peur et de respect devant la loi : K « meurt » à sa porte : Perec par le jeu de ses contraintes, s’en joue, en abuse et jubile en s’en servant comme un moyen d’écriture.

Marlyse Kalfon-Médioni -----------------------------------------------------------

Assemblée Générale de LDJ 10 Novembre 2010

Après avoir rendu hommage à la mémoire de Doris Bensimon et remercié le CA et le Bureau pour le soutien apporté au cours de l’année, la Présidente présente le rapport moral .On note un maintien des adhésions et des abonnements, une poursuite régulière des activités et de la diffusion de la Lettre de L.D.J, la naissance d’une « Atelier Cinéma » et notre adhésion au RAJEL en qualité d’Association fondatrice. Le rapport financier présenté par Noémie Fischer montre une nette diminution des charges due à la baisse du coût de la Lettre de L.D.J, ce qui permet d’équilibrer le budget et d’envisager la refonte de notre site internet. Le rapport est adopté à l’unanimité. Les cinq membres du Conseil d’Administration arrivés en fin de mandat et deux nouveaux candidats, Marlyse Kalfon et Michel Mohn, sont tous élus à l’unanimité au Conseil d’Administration lequel a ensuite élu à l’unanimité le nouveau Bureau avec un membre supplémentaire, Simone Simon, trésorière adjointe. Bureau de L .D. J Marlène Celermajer Présidente Armand Levy Vice-président Irène Wekstein Vice-présidente Anna Sarfati Secrétaire générale Noémie Fischer Trésorière Simone Simon Trésorière adjointe Contact L. D. J. : 09 54 25 31 26 ou [email protected] Site internet : www.col.fr/ldj/

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Echo de l'Atelier Cinéma de LDJ Mercredi 1er décembre 2010

Mireille Ouziel a fait une fine et brillante analyse du film « Des Hommes et des Dieux »de Xavier Beauvois. Librement inspiré de l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhérine en 1996, ce film, primé au festival de Cannes, connaît un grand succès depuis sa sortie sur les écrans et Mireille s’est attachée à mettre en évidence les éléments qui en font une œuvre d’art. Interprété par des acteurs de grand talent, tourné dans des paysages magnifiques de l’Atlas marocain, ce film, qui ne prétend pas être un document historique, est construit comme une tragédie, avec des épisodes qui s’enchaînent en un temps resserré. Les chants liturgiques, qui rythment la vie monacale lors des prières et des offices, remplissent parfaitement la fonction du chœur antique qui commente l’action. Comme dans la tragédie, la fin est connue d’avance par le spectateur dont l’attention se porte sur les péripéties : ici l’évolution du cheminement spirituel des moines pendant les mois précédant leur disparition, en réaction à des incidents violents conduisant, dans une intensité croissante, à la catastrophe finale. Le contexte est celui des massacres attribués au G.I.A. qu’a connus l’Algérie pendant les années 90 et d’une affaire qui n’a pas été élucidée. Après un début paisible montrant la vie des huit moines qui se partagent entre l’étude, les offices (dont la célébration est superbement mise en scène) et le travail « profane » -agriculture essentiellement mais aussi soins et aide apportés à la population du village avec qui l’entente est parfaite – éclate un premier incident, l’assassinat d’ouvriers croates sur un chantier, et peu à peu s’instaure un climat de terreur :d’autres crimes sont commis. Des terroristes font irruption au monastère pour exiger que le médecin, Frère Luc (Michael Lonsdale) parte avec eux pour soigner leurs compagnons blessés. Le supérieur, Christian de Chergé (Lambert Wilson), refuse et réussit à les tenir en respect et même à dialoguer avec le chef du commando grâce à sa connaissance de l’Islam (le dialogue interreligieux montre là tout son intérêt). Tout va s’accélérer ensuite et les moines devront choisir entre rester sur place en risquant leur vie ou partir. Encouragés par les villageois et après s’être concertés à plusieurs reprises, ils prennent la décision de rester, malgré leur peu de goût pour le martyre, tout en refusant la protection de l’armée pour qui ils deviennent suspects, voire indésirables. A partir de là tout se précipite. Le chef du commando est tué mais on sait que d’autres exactions se produiront. Un émissaire de l’Evêché vient leur rendre visite, leur apportant le courrier ainsi que des nourritures matérielles et spirituelles. (On devine le titre d’un livre sur le soufisme que le Père de Chergé avait commandé, ce qui montre sa curiosité intellectuelle et sa grande ouverture d’esprit.) Un moment de répit a lieu pendant un repas pris en commun, évoquant nettement la Cène, qui est une véritable communion et semble conforter chacun dans sa foi et sa décision. La musique du Lac des Cygnes, la lenteur et la solennité des gestes en font un moment suspendu hors du temps et la spiritualité chrétienne vient se substituer à la

tragédie antique : plus de « fatum » imposé et subi, le destin est librement assumé, consenti. La violence fait à nouveau brutalement irruption quand on vient enlever les moines et qu’on les emmène précipitamment. Ils sont neuf, en comptant leur visiteur. Deux d’entre eux parviendront à se cacher et auront la vie sauve. Les sept autres sont conduits à pied dans la neige, formant une colonne que l’on voit de loin se dissiper dans le brouillard, montant vers un lieu invisible. Dans cette scène pathétique s’imposent les figures des deux personnages principaux : l’homme dans la force de l’âge qu’est le supérieur du monastère soutient le vieux médecin physiquement affaibli qui a auparavant exprimé avec force sa sérénité d’homme libre (il ne craint ni l’armée ni les terroristes dont il a d’ailleurs soigné l’un d’entre eux) et son absence de crainte face à la mort. Cette absence de crainte est partagée par Christian de Chergé qui, dans son testament, a exprimé sa « curiosité » face à la vie éternelle et considère son futur assassin comme un frère ou un ami de la dernière heure. Rien de malsain ou de suicidaire dans tout cela. Les moines ont simplement déjà fait don de leur vie. Comme toute œuvre d’art, ce film est complexe et comporte de subtiles correspondances sémantiques et connotations : on peut, par exemple, à propos du Lac des Cygnes, aller chercher du côté de la légende de Siegfried… Chacun peut donc en retenir ce qui touche sa sensibilité, à partir de ses références culturelles et de ses convictions: grandeur d’âme, bel exemple de fraternité humaine chez ces moines ayant consacré leur vie à Dieu tout en se mettant au service d’une population défavorisée ; sens de la solidarité, capacité de résistance à la violence aveugle. Le titre invite à se focaliser sur les hommes. Le contexte chrétien peut suggérer le « chemin de croix » d’êtres spirituels vivant à leur tour la passion du Christ dont ils venaient il y a peu de célébrer la naissance. Ce film ne peut laisser personne indifférent et nous remercions Mireille de nous en avoir montré toute la richesse. S.F Plus de Yiddish à Paris La Maison de la Culture Yiddish s'est installée dans ses nouveaux locaux (1). L'intronisation s'est faite en présence des Représentants du Ministre de la Culture et du Maire de Paris, du Maire du 10éme arrondissement, du Président de la Fondation de la Shoah et d'une bonne centaine de personnes, dont le célèbre clarinettiste américain David Krakauer, toutes impliquées à des degrés divers dans le sauvetage et le renouveau de la langue des Juifs de l'Europe de l'est ; Langue qui faillit périr dans les chambres à gaz et qui plus 60 ans après, a en France l'honneur de figurer dans les programmes universitaires. Grace à la pugnacité des animateurs de cette Maison qui, dans sa bibliothèque, conserve maintenant plus de 20 000 livres en yiddish, les trésors de la Culture Yiddish sont accessibles en cette langue ou en français, puisque la traduction, comme l'enseignement, figure aux premiers rangs des objectifs de l'association qui gère cette maison. 1) 29 rue du Château d'Eau Paris 10ème

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Page 12: Liberte du Judaisme 108 janvier fevrier 2011

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Activités de LDJ Conférences LDJ a axé son programme pour l'année 2010-2011 sur le thème :

Femmes, Judaïsme et Société Mercredi 3 novembre. Régine Azria, sociologue, chargée de recherche à l'EHESS, "En guise d'introduction…" Mercredi 17 novembre 2010 Michèle Bitton, sociologue, chargée de cours à la Faculté des Lettres d'Aix en Provence présentera son livre : "Lilith, une femme fatale" Mercredi 15 décembre 2010 Pauline Bebe, rabbin de la Communauté juive libérale de Paris: Comment et jusqu'où peut évoluer une religion? ____________________ Mercredi 12 janvier 2011 Martine Gross, Ingénieure de Recherche en Sciences Sociales au CNRS : Le Judaïsme face aux nouvelles pratiques sociales, familiales et sexuelles. Mercredi 9 février 2011 Irène Wekstein, Psychologue, vice-présidente de LDJ: Femmes ashkénazes : libération, transmission et pertes. Ces conférences sont suivies d'un débat et se tiennent 13 rue du Cambodge 75020 Paris à 20 heures. Accueil dès 19 h 30

Cercle de Lecture

Dimanche 30 janvier 2011 à 15 h 30 "Journal d'un rabbin raté" de Victor Malka Notifiez votre participation au : 01 43 65 09 25

La Lettre de LDJ. janvier-février 2011

Rédaction et administration 275 rue des Pyrénées 75020 Paris

Directeur de la publication: Marlène Celermajer Comité de lecture :

Irène Wekstein, Armand Levy, Isidore Jacubowiez, Flora Novodorsqui, Simone Simon,

Marlène Celermajer Copytoo 281 rue des Pyrénées 75020 Paris

Dépôt légal à la parution ISSN 1145-0584

Et ailleurs:

Au MAHJ Variations sur 9 bougies.

Il ne vous reste plus que quelques jours - jusqu'au 16 janvier - pour aller voir les magnifiques chandeliers de Hanoukka réunis dans le cadre de l'exposition : "Cent lumières pour Casale Monte", dont nous avons parlé dans notre précédente Lettre

Félix Nussbaum (1904-1944) Jusqu'au 23 janvier 2011 La tragique trajectoire d'un peintre Juif et Allemand, depuis sa ville d'Osnabrück, qui vient de lui consacrer un musée conçu par Daniel Libeskind, l'architecte du musée juif de Berlin, à Auschwitz où il fut assassiné en 1944.

Au MUSEE du JEU de PAUME

Jusqu'au 6 février 2011 des photos d'André Kertèsz (Voir en page 5 de cette Lettre).

Chez nos amis de l'AACEE

Vendredi 28 janvier 2011 à 17 h 30 Auditorium de l'Hôtel de Ville de Paris Projection de " Nous continuons". Court métrage tourné en 1946. En présence de nombreux anciens des maisons de la CEE.

Irène Wekstein organise durant le premier semestre 2011 un cycle de conférences sur : " La Galicie racontée par ses fils" En yiddish, en hébreu, en allemand, en polonais, ils ont célébré un paradis perdu, malmené par l’histoire, mais qui n’a pas trouvé son équivalent dans le monde moderne." Les premières de ces conférences auront lieu le : Mercredi 19 janvier 2011 Quel est ce monde dans lequel nous vivons ? Moyshe Nadir, Melech Rawitch, Uri-Zwi Grinberg Mercredi 2 février 2011 La Galicie, terre natale, terre d'exil. S.Y. Agnon : l'hôte de passage Mercredi 9 mars 2011 La Galicie comme objet perdu. Joseph Roth Ces conférences ont lieu à la Maison de la Culture Yiddish. 29 rue du Château-d'Eau Paris 10ème (Métro République) à 20 heures précises.