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Pour une réindustrialisation de la France

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Pour une réindustrialisation de la France

Ce texte n'engage en rien le Mouvement des Jeunes Socialistes

C’est à partir des années 1970 que l’industrie française commence à perdre de son ampleur. Aujourd’hui, elle a atteint un seuil critique, à la limite de la déstructuration. Des fleurons de notre industrie disparaissent chaque jour. Florange en est l’exemple le plus marquant. D’autres pays, comme l’Italie, la Suède et l’Allemagne sont eux en pleins progrès. Un vrai problème doit être soulevé avec des chiffres à l’appui.

Au niveau de la part de l’industrie dans la valeur ajoutée totale en France, elle est passée de 18% en 2000 à 12,5% en 2011. Ce qui la place 15e sur les 17 pays de la zone euro. Ensuite, par rapport à l’emploi industriel en France, elle a perdu plus de 2 millions d’emplois en 30 ans. En 1980, la part de l’industrie dans les emplois était de 5,1 millions d’emplois (26% de l’emploi salarié total) contre, en 2011, 3,1 millions des emplois (12,6% de l’emploi salarié total).

Les parts de marché à l’exportation ont elles aussi étaient touchées, l’affaiblissement de l’industrie a provoqué beaucoup de pertes. L’Europe représentait environ 58,4% des exportations en 2011. Elle constitue une des grandes voies commerciale de la France. La part de marché des exportations françaises est passée de 12,7 %, en 2000, à 9,3 %, en 2011. Pendant ce temps l’Allemagne progresse fortement dans chaque catégorie.

L’affaiblissement de notre industrie a engendré des conséquences majeures sur l’économie. Le déficit public et l’endettement ont tous deux augmenté, le chômage de longue durée connaît lui aussi une forte hausse et de nombreux ouvriers licenciés ont énormément de mal à retrouver un emploi.

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1- Caractéristique et causes d’un décrochage industriel

A) Au niveau de la compétitivité de son industrie, la France doit faire face à une double contrainte.

D’une part, la France se positionne en milieu de gamme en matière de qualité et d’innovation, ce qui la rend plus sensible à l’évolution des prix que l’Allemagne, qui se caractérise par un niveau de gamme supérieur. Il faut cependant noter que le maintien de cette compétitivité hors prix en Allemagne ainsi que la bonne santé de son industrie n’ont été permise que grâce à des politiques salariales néolibérales et un recul au niveau des acquis sociaux des travailleurs. Il s’agit donc d’une réussite en trompe l’œil peu souhaitable pour la société française. D’autre part, la France est devancée par les pays émergents en termes de compétitivité prix (coûts unitaires de productions bien inférieur), d’autant plus que certain d’entre eux connaissent de fulgurants progrès technologiques (Chine, Corée du Sud…). Face à ce problème qui s’impose en particulier depuis la fin des années 90, la France a choisi la voie de la compétitivité prix. Cela a conduit à une baisse des marges et par conséquent, de l’auto financement des entreprises (le taux d’autofinancement passant de 85% en 2000 à 64% en 2012)À cela, s’ajoute une stagnation de la productivité globale des facteurs, faute d’investissements et d’innovation de procédés.

B) Cette situation découle de causes structurelles

La recherche, l’innovation et la formation s’articulent mal avec les besoins de l’industrie. La France est un des pays les plus actifs en matière de recherche et de développement public mais les dépense de R&D des entreprises ne s’élèvent qu’à 1,4% du PIB, ce qui est inférieur à ce qui se passe dans les entreprises allemandes et scandinaves. Par ailleurs, les crédits publics sont moins orientés vers le développement économique que chez nos concurrents. Excepté pour les ingénieurs, la formation initiale ne convient pas aux besoins de notre industrie. En effet, le chômage technologique dans les nouveaux secteurs met en évidence cette inadéquation entre l'offre de formation et les nouveaux besoins de l’industrie et ce même au niveau de la formation continue. Il faudrait également redorer l’image de l’industrie, qui est très fortement dépréciée auprès des jeunes.

Les flux de financement sont insuffisamment orientés vers le tissu industriel. Les entreprises sont d’abord confrontées à une raréfaction des crédits que les

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banques menacent de restreindre encore plus face aux nouvelles réglementations. Les difficultés de financement au niveau des fonds propres sont également un frein à leur croissance, notamment pour les PME innovantes. Par ailleurs, l’essentiel de l’épargne n’est pas orienté vers les entreprises malgré les règles d’affection.

C) L’industrie française souffre d’un manque de solidarité et de structuration.

Alors que les grandes entreprises réalisent l’essentiel de leurs profits dans le reste du monde et que les PME, nombreuses, n’arrivent pas à les garantir ; les entreprises de taille moyenne, qui sont les plus les plus prometteuses, ne sont pas assez nombreuses. Aussi, les entreprises ne sont pas suffisamment solidaires entre elles, alors qu’elles y gagneraient, même dans le cadre d’une économie de marché. Les filières manquent, elles aussi, d’organisation et les relations entre les différents acteurs sont dégradées. Des délocalisations trop soutenues présentent également le risque de voir disparaître le savoir faire et la technologie, surtout dans les secteurs de la haute technologie, ainsi que la déstructuration complète du paysage industriel.

D) Le dialogue social est insuffisant et le marché du travail fonctionne mal.

Le climat de méfiance entre les différents acteurs de l’entreprise décourage la recherche de solutions communes. Les échanges sur la stratégie sont eux trop formels, voire inconsistants. En résulte donc une dynamique peu favorable à l’entreprise et à ses salariés. Le marché du travail, qui fonctionne globalement mal, se caractérise par le développement de contrats sans protection (CDD, Intérim…), ce qui précarise le lien entre l’entreprise et les salariés, comme en témoigne les difficultés de Pôle-Emploi. La situation, comme nous l’avons évoqué plus haut est aggravée par l’insuffisance de structures de formations adaptées aux réinsertions sur le marché du travail.

2- L’industrie française à tout de même d’excellents atouts.

Elle possède tout d’abord de nombreux pôles d’excellence à l’échelle mondiale (culture, luxe, aéronautique, aérospatiale...) et la position solide de ses grands groupes est un avantage pour la compétitivité. L’émergence de nombreuses PME innovantes est également un important atout, mais celles-ci se font souvent vite racheter par de grands groupes.

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La recherche Française est mondialement reconnue. Elle n’est pourtant pas assez tournée vers le tissu productif. L’industrie Française peut cependant reposer sur les acquis de compétences et d’expérience considérables. La productivité horaire française, même si elle à aujourd’hui tendance à s’essouffler reste une des plus fortes d’Europe. L’industrie bénéfice par ailleurs d’un prix de l’énergie électrique relativement bas.

En conclusion, nous devons être offensifs concernant la réindustrialisation de notre pays. Nous ne pouvons pas être uniquement un pays tertiarisé contrairement à ce que certain peuvent prétendre. Nous avons besoin d’avoir une industrie puissante dans notre pays. Un redressement productif efficace est donc possible et la France ne semble aucunement condamnée à la voie de la désindustrialisation et de la « disneylandisation » (S. Brunel)

Nous ne pouvons plus accepter de perdre des pépites industrielles sous prétexte que nous ne devons froisser quelques géants de la finance ou certains patrons puissants. Le gouvernement à l’obligation d’agir et doit prendre des mesures fortes pour que la France puisse garder ses emplois industriels et son savoir faire spécifique.

Face à une mondialisation agressive qui détruit des emplois chez nous pour créer des emplois sous-payés, déqualifiés, avec des conditions de vie inacceptables pour les ouvriers, nous devons réagir . Nous ne devons ainsi plus avoir peur de parler de mesures fortes, comme d'un certain protectionnisme, alors qu'il existe des produits asiatiques à très bas coût produits dans des conditions de vie inhumaines pour les ouvriers.

Nous sommes convaincus que nous pouvons à la fois défendre les emplois industriels français et conserver notre modèle social protecteur. Ils ne s’opposent aucunement. Ils doivent même devenir complémentaires si l’on veut garantir une production de qualité. Ce n’est pas en détruisant notre modèle social que nous arriverons à retrouver des emplois et de la croissance. Nous ne devons pas miser sur la baisse des coûts de production mais au contraire sur sa qualité.

Pour cela, nous devons orienter notre industrie vers l’avenir, c'est-à-dire les technologies vertes et respectueuses de l’environnement. Au niveau de l’industrie automobile, nous devons encourager nos constructeurs à produire les voitures de l’avenir. Les voitures électriques et hybrides doivent devenir la norme et la France ne peut se permettre de manquer ce virage technologique. Les technologies écologiques doivent être au centre de notre industrie. Elles doivent être le moteur de la nouvelle croissance industrielle française. C’est dans ce domaine que nous devons orienter notre recherche.

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