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Présidentielles de 2012: Pourquoi les réseaux sociaux vont-ils influer sur vos intentions de vote?

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Captivé par l’évolution des mœurs de nos politiques en quête de l’Elysée, j’ai décidé de vous proposer un slideshare sous forme d’E-Book qui retrace l’épopée numérique des principaux partis depuis 2007 illustré par quelques comparaisons avec les Etats-Unis mais aussi des constats et une ouverture pour 2012.

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[2007- 2008] Premiers pas des réseaux

sociaux à l’heure des présidentielles

Introduction

Avant de porter un regard sur l’optimisation numérique de nos politiciens aux vues des présidentielles 2012, arrêtons-nous sur l’exercice précédent de 2007. Aujourd’hui encore, on compare trop facilement le travail effectué par les équipes web de Nicolas Sarkozy en 2007 et de Barack Obama en 2008 et cela sans grande objectivité.

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Obama, premier président 2.0

Certes, l’ex-sénateur doit beaucoup à Internet qui a joué un

rôle décisif en amont de son investiture à la Maison Blanche. Grâce au web, l’actuel président a pu lever des montagnes de dollars (Il a récolté au total plus de 600 millions de dollars, dont 90% par Internet) et tisser une toile impressionnante de micro réseaux sociaux à travers les États-Unis.

Il faut dire qu’il a su s’entourer de pointures, contrairement à son concurrent John McCain alors âgé de 71 ans. Outre Robert Gibbs directeur de campagne et fidèle d’Obama depuis 2004, L'un des artisans de cette réussite « online » s’appelle Chris Hughes. Actuel CEO de Jumo, son nom ne vous dit certainement rien pourtant, il fut choisi comme directeur médias sociaux du démocrate à seulement vingt-cinq ans. Avec sa tête de surfer californien, ses mèches blondes et son visage de gamin, Chris Hughes est loin d’être un novice puisqu’il fait partie des quatre co-fondateurs de Facebook.

Ce dernier a orchestré la conception du site officiel de Barack Obama (programme du candidat, Web TV, storytelling, boutique) permettant de recruter de nouveaux sympathisants, de collecter des fonds (Display) et de remonter de l'information de la «base».

Encore plus incroyable, pour toucher les jeunes, les communicants 2.0 ont également acheté de la publicité sur XBox Live dans des jeux vidéo en ligne. C'est essentiellement via les réseaux sociaux que les 2 millions de volontaires ont été recrutés aux Etats-Unis. Barack Obama disposait alors d'une force de frappe impressionnante en matière de collecte de fonds et d’un militantisme passé du virtuel au réel. Une révolution CRM au sein de la communication politique misant avant tout sur des milliers de petits donateurs plutôt que sur quelques personnalités au portefeuille bien garni. A noter le soutien et l’investissement du milliardaire Warren Buffet, mais aussi de Richard Parsons, président de Time Warner et Eric Schmidt, l’ex PDG de Google, consultés à plusieurs reprises.

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Les présidentielles de 2007 sous l’air de l’internet 1.0

Tous les partis en lice pour les présidentielles de 2007 ont

plus ou moins investi la toile, mais l'UMP a su conserver une longueur d'avance. D’ailleurs Nicolas Sarkozy s'est empressé de trouver une agence pour sa stratégie en ligne, dès son élection à la tête du parti en novembre 2004. L’appel d'offres fut remporté en 2005 par L' « Enchanteur des nouveaux médias », une agence dirigée par Arnaud Dassier.

Seule « challenger online », Segolène Royale dont la campagne numérique a été dirigée entre 2006 et 2007 par un certain Benoît Thieulin, c’est également rapidement intégrée sur la toile avec son site Desirdavenir.org. Pour revenir à Benoît Thieulin, il s’agit d’un acteur du web alors membre du « think-tank » Terra Nova et qui vous le verrez jouera un rôle important lors de la campagne du PS pour les présidentielles de 2012.

Courriels, bannières, sites, blogs, webfilms, podcasts... les techniques exploitées pour occuper l'espace public « virtuel » dans l’hexagone n’avaient pas de quoi pâlir face aux investissements numériques outre-Atlantique. Pourtant un des éléments de taille a fait la différence, il s’agit de la politique de SMO (Social Media Optimisation), inexistante en France jusqu’à l’élection de Sarkozy en 2007, alors que celle-ci aura largement contribuée un an plus tard à l’émergence de l’actuel président américain.

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L’UMP en avance sur son temps

En visite en France au printemps 2007, des émissaires Démocrates et Républicains, ont pu découvrir avec intérêt la campagne numérique de Nicolas Sarkozy, à l’aube de son élection présidentielle. Il s’avère que la France a donné à l’époque une véritable « e-leçon » aux politiques américains, à un an de leurs scrutins.

Cette visite trop souvent oubliée a pourtant été reprise outre-Atlantique dans des titres phares comme Adweek, qui titrait en juin 2007 « Ce que les français nous ont appris ». David Mercer, un des consultants démocrates, déclarait même dans le Herald Tribune : « Je n'ai plus grand-chose à faire, j'ai juste à copier». Quelque temps plus tard Clinton TV et Obama TV semblaient même inspirés de la NSTV, le bouquet de chaînes vidéo conçu pour Nicolas Sarkozy. Cette approche a séduit les américains ayant alors pris conscience que l’actuel président de la République était parvenue à s'imposer tel un média à part entière sur internet, où la

souplesse est plus grande que dans les médias classiques.

La France étant à l’époque championne du monde du Haut Débit, cela a certainement contribué à cette réussite hexagonale ou du moins à rassurer les politiques quant à l’appropriation de ce nouveau média.

L’UMP a su s’entourer à l’époque de pointures comme Franck Tapiro co-président de l’agence Hémisphère droit, François de La Brosse ancien publicitaire initiateur de la NSTV, mais aussi Loic Le Meur actuel CEO de Seesmic et influent de la Silicon Valley. Un casting de choix mais incomparable à celui réalisé par l’actuel président des Etats-Unis. Même constat sur le plan financier. A titre de comparaison l'UMP a dépensé 600 000 euros sur le Web, sur plus de 20 millions d'euros de budget de campagne, c'est-à-dire environ 3 à 4 %. Obama aurait accumulé 700 millions de dollars majoritairement constitués de donations individuelles et aurait investi 16 millions sur Internet dont 7,5 millions chez Google ou encore 1.5 million chez Yahoo et AOL. En bref, 2007 a été l’année de l’UMP tant sur le plan électoral que numérique. Outre son élection, le président Sarkozy a fait figure d’avant-gardiste face à ses concurrents, allant même jusqu’à inspirer les américains, qui n’ont pas tardé à s’imposer dans le monde comme référents ultimes en termes de communication politique 2.0. Une normalité aux vues des moyens financiers investis et du poids des sociétés américaines issues des nouvelles technologies (Google, Facebook, Microsoft...). Alors que le média internet occupe une place prépondérante dans le quotidien des français, comment les politiques ont-ils évolué ces 4 dernières années ?

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[2012] Le président de la république

sera le plus « Geek » des candidats

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La France en phase de numérisation

La numérisation, l'accélération des temps médiatiques ont

bouleversé le rapport entre politiques et citoyens. Outre la gestion de l’e-reputation de nos politiques, elle a surtout permis d’ouvrir les débats à l’ensemble des français faisant d’Internet le principal espace du débat public. Plutôt que de considérer la toile comme une « poubelle à rumeur » il faut plutôt y voir une formidable expérimentation de la discussion démocratique, qui permettra à notre Nation de prendre des décisions concertées, donc solidement établies. L’instantanéité des nouveaux médias permet également de lutter efficacement et en temps réel contre les bourdes ou toutes sortes d’imprévus - chose impossible via les médias traditionnels.

L'impact des réseaux sociaux, hermétique lors de la dernière campagne pour la présidence, a depuis explosé. Twitter, le site de microblogging très en vogue chez les journalistes, sur lequel l'information circule en temps réel, sert de relais d'influence. Facebook fort de ses 20 millions d'utilisateurs actifs en France fait office d’outil de masse permettant de toucher tout le monde en un temps record. Un argument de choix face à l’autre média de masse, la télévision, où les partis politiques rencontrent quelques contraintes comme la réglementation au niveau de leur temps de parole.

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L’heure du déclin pour les sondages « traditionnels » ?

Longtemps considérés comme indicateurs de vote, les

sondages ont toujours leurs importances pour guider les électeurs dans leur choix. Malgré tout, les enquêtes d’opinion semblent controversées notamment par les réseaux sociaux dont les prévisions et spéculations semblent plus proches de la réalité. C’était le cas lors des primaires socialistes ou la montée en puissance d’Arnaud Montebourg était évidente notamment sur Twitter, alors que les instituts n’avaient pas pressenti la chose.

Face à ces sondages et en renfort d’outils traditionnels de SMO (Analytics, Tweedeck, Hootsuite, Xiti…), les équipes numériques des candidats à l’Elysée disposent d’instruments de mesure Adhoc.

L'Institut TrendyBuzz par exemple évalue en temps réel l'Unité de Visibilité sur Internet (UVI) des personnalités politiques. Cette UVI est calculée selon le nombre de citations et l'influence des sources émettrices. Celles-ci sont ensuite rapportées au volume de données indexées au cours d'une journée. L’idée étant d’identifier les stratégies de communication des politiques en fonction des actualités et de mesurer les clivages partisans sur ces sujets (chômage, RSA, Règle d'or...). A noter que le TrendyPanel est composé de 1 200 000 sources actives d'information, ventilées par types (institutionnelles, médias, blogs, forums, réseaux sociaux).

De son côté Vote2012.fr mise sur Facebook pour définir l’identité du futur président. Ce site établit un classement quotidien, hebdomadaire et mensuel et permet d’accéder au top des articles les plus signalés sur Facebook. Un outil spéculatif utile pour mesurer l’impact de la communication numérique de chaque candidat. On peut également citer le Baromètre E-réputation Présidentielle 2012 qui mesure la présence et l’impact des principaux acteurs politiques sur les médias sociaux dont Facebook, Twitter, Google+ et les plateformes de partage vidéo comme YouTube et DailyMotion. Autant d’outils ombrageux pour les sondages et études dits classiques, qui souffrent d’un manque d’instantanéité et de crédibilité face à des logiciels informatiques de tracking personnalisables, servant de base solide chez l’électeur pour conforter son intension de vote et d’outil de travail pour les communicants de nos politiques. « La décision de vote, comme la décision d’achat, s’est déplacée vers les nouveaux médias » déclarait dernièrement Benoît Thieulin.

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Politiques et Médias Sociaux

La « conversation » est donc l’axe central de cette nouvelle campagne électorale. Ce qui nous amène à concentrer notre attention sur l’optimisation médias sociaux des différents politiques. Facebook, Google +, Twitter, Youtube, autant de plateformes investies pour le meilleur et pour le pire…

« Out » en 2007, le Parti Socialiste semble renverser la tendance au lendemain de la désignation de son représentant pour 2012. Les récentes études menées autour des primaires socialistes confortent le fait qu’il est essentiel d’intégrer les médias sociaux au débat politique français.

Donnant successivement François Hollande ou Arnaud Montebourg vainqueur des débats des primaires, les infographies dont celle ci-jointe prouvent combien il est devenu impossible de travailler sans les réseaux sociaux.

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Twitter penche à Gauche

A l’aube des présidentielles de 2012, Twitter est

certainement le réseau social le plus influent et qualitatif grâce au feedback général qui en ressort. Ces chiffres sont dus en grande partie à l’investissement des principaux protagonistes qu’ils soient politiques, militants, journalistes etc. Quand un représentant de droite, de gauche ou même du centre débat à la télévision c’est toute une armée de partisans qui combattent dans l’ombre à coups de tweets pour imposer leur candidat et donc influencer les électeurs.

Utilisé par une poignée d’entre eux, Twitter n’en reste pas moins la référence lorsqu’il s’agit de prendre la température en amont et en aval de chaque évènement politique. Il en va de même lors de l’élaboration d’infographies et de sondages qui ne sont que rarement basés sur des chiffres issus de Facebook ou Google +.

Premier constat sur le site de microblogging, les principaux acteurs du Parti Socialiste maîtrisent bien ce réseau social avec un nombre de followers allant de 42 000 pour François Holland, représentant du parti aux présidentielles à 8 700 pour Manuel Valls.

A noter le poids de Benoit Hamon suivi par près de 71 600 personnes. Son succès se résume à sa capacité à créer de la conversation et cela en répondant aux messages qui lui sont adressés et en ne tombant pas dans l’auto promotion excessive. En toute transparence, celui-ci n’hésite pas d’ailleurs à signaler quand ses tweets sont postés par des Community Managers. Son usage naturel de Twitter est sa grande force qui le différencie des autres politiques dont les usages du site de microblogging se limitent à la simple « communication d’agenda ». Principal « challenger » et actuel parti présidentiel, l’UMP semble à la traine sur un réseau social où ses acteurs majeurs, Alain Juppé (3500 followers), François Fillon (19 followers sans officialisation du compte) et Jean-François Copé ( 12 600) se retrouvent dans une situation délicate, où leurs comptes respectifs - excepté celui de JF Copé – ne passionnent pas particulièrement les internautes.

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Twitter penche à Gauche

Le résultat est radical, puisqu’en recherchant leurs profils il

s’avère que ceux-ci se retrouvent moins bien référencés sur les moteurs de recherches que des comptes parodiques détournant leurs images. Il est d’ailleurs étonnant qu’aucune action n’ai été mise en place pour gommer cette imperfection.

Même constat pour les comptes dédiés aux partis politiques, où le PS (15 700 followers) s’impose avec un nombre d’abonnés et un taux de feedback supérieur à celui de l’UMP (9 800 ) qui devance également le Modem (3 100), le Parti Communiste (1 200), les Verts inexistants en France et le FN (2 600).

Ce dernier qui jugeait sa présence insuffisante dans les médias traditionnels a décidé avec beaucoup de maladresse de recruter de nouveaux sympathisants sur les réseaux sociaux dont Twitter. Peu à peu l’Extrême Droite a perdu le contrôle des messages postés et des débats d’idées sur les sujets les plus extrêmes…

Malgré tout, je pense qu’il faut relativiser sur l’omniprésence du Parti Socialiste, étant donné qu’il n’y a pas pour le moment de représentant officiel à l’UMP pour 2012 et que le plus probable des candidats occupe actuellement ce poste qui ne lui permet pas d’investir la toile et de lancer sa campagne . Il y a fort à parier qu’à l’annonce de sa candidature et à son inscription officielle sur le site de microblogging, son nombre d’abonnés grimpera en flèche et se rapprochera de celui de son concurrent Socialiste, François Hollande. A noter que Nicolas Sarkozy n’en reste pas moins la troisième personnalité politique la plus citée au mois de septembre sur Twitter, une place devant François Hollande, selon le Twittoscope.

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Facebook résolument à Droite

Les français se trouvant massivement sur Facebook, il paraissait logique que les politiques investissent ce réseau social qui fédère dans l’hexagone 20 millions d’internautes.

Après 7 ans d’existence, celui-ci a une telle pénétration dans la société que l’on peut s’avancer sur le fait que le candidat qui aura la page Facebook la plus puissante (nombre de fan et taux de feedback élevé) bénéficiera d’un avantage technique.

Inutile de se lancer dans une analyse pointue pour se rendre compte que les pratiques des candidats à l’Elysée sont toutes autres sur Facebook que sur Twitter. En effet l’actuel président fédère une communauté de plus de 467 000 fans alors que ses concurrents sont à la traine.

Marine Le Pen (23 000 fans) devance François Hollande (20 000 fans) et François Bayrou (14 000). La domination de l’actuel Président de la République est logique puisque le réseau social de Marck Zuckerberg était déjà dans les plans de Loic Le Meur, en charge des médias sociaux et du blogging pour le candidat Sarkozy en 2007.

Depuis, le représentant de l’Etat figure régulièrement au cœur de l’actualité alors que de leur côté les principaux acteurs pour 2012 figuraient jusqu’à peu dans l’ombre de Ségolène Royale pour l’un et de Jean-Marie Le Pen pour l’autre. Xavier Moisant assurait cet été sur Atlantico qu’ « en 2012, le candidat qui aura le plus de fans Facebook sera élu ». Une approche que je ne partage pas personnellement, car comme pour les marques, « liker » une page politique permet avant tout de répondre à un besoin d’estime vis-à-vis de ses amis. En effet devenir fans d’hommes et de femmes politiques permet de dégager une image de personne actif à la fois cultivée et impliquée. Un constat qui consolide le fait qu’une fois fan d’un politicien ou de son Parti, la majorité des internautes ne suivent pas pour autant ses publications. En revanche pour revenir sur Twitter, l’internaute est certes moins présent, mais on le sent davantage engagé et curieux. Autre constat, avec près de 41 000 « fans », le mouvement de Marine Le Pen est le premier parti sur le réseau social, devant le PS (29 500 fans ), l’UMP (11 500 fans ) et le Modem (3 700 fans). Encore une fois les Verts sont très mal positionnés et ne comptent que peu de fans.

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Facebook résolument à Droite

Le réseau social apporte également son lot de problèmes notamment à l’extrême droite qui doit lutter contre des dizaines de faux profils de Marine Le Pen, à l'image de ce que vie notamment l’UMP sur Twitter.

Un aléa que personne ne semble prendre en compte ou alors avec impuissance, ce qui risque de leur faire perdre beaucoup d'internautes noyés entre toutes sortes de faux profils. Attention également aux chiffres, car la date de création de la page fans Facebook d’un homme politique ou de son parti a son importance quant à sa popularité sur le réseau.

A noter que l’UMP est le Parti qui a le plus progressé ces derniers mois.

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Google + absent dans les plans de l’UMP

La présence des politiques est significative du manque d’intérêt du public pour ce réseau social pourtant plein d’avenir. D’ailleurs d’après les chiffres Nielsen-Mediamétrie, l’audience de Google+ en France a dépassé celle de Twitter. Au mois de septembre Google + a enregistré 3,03 Millions de VU contre 2,98 Millions pour la plateforme Twitter. Seul bémol, l’étude ne prend pas en compte l’utilisation mobile. Hors une grande partie de l’accès au site de microblogging se fait depuis un terminal mobile à l’inverse du nouveau réseau social.

Intégré à l’écosystème global de Google, on peut qualifier Google + d’ « Influencer on Search » étant donné que chaque contenu que vos amis recommandent via le bouton +1 bénéficiera d’un meilleurs « ranking » et influencera naturellement vos recherches par la suite sur le moteur de recherche. Autant une marque qui n’est pas présente les médias sociaux rate de nombreuses opportunités, autant une marque qui n’optimise pas sa présence sur Google est… inexistante.

Les chiffres qui suivent ne font qu’annoncer l’avance du Parti Socialiste. En effet trois des principaux acteurs du Parti de Gauche y sont présent et bénéficie d’un feedback relativement fort.

Plus de 13 500 internautes ont rajouté François Hollande à des cercles, 13 000 suivent Ségolène Royale et environ 12 000 Martine Aubry.Près de 12 500 adeptes de Google + ont rajouté François Bayrou tête d’affiche du Modem et seulement 250 Marine Le Pen. Celle-ci a le mérite d’avoir investi le réseau social même si cela ne rentre pas dans le cadre d’une réelle stratégie de communication. D’ailleurs son profil n’a pas été validé par Google contrairement à celui des autres politiques. Fait marquant, aucun protagoniste de l’UMP ne figure sur le réseau social. Un parti pris imposé par leurs communicants? Dommage quand on connaît le potentiel et la visibilité offerte par cette plateforme sociale. Malgré tout, à l’heure ou les pages de marques font irruptions sur Google +, l’UMP semble reverser la tendance en s’imposant comme un précurseur. En effet, le partie de droite est le premier à avoir lancé sa page officielle dès le 8 novembre 2011, jour d’inauguration de cette expansion du réseau social. Cet outil devrait vite séduite l’ensemble des partis, grâce à sa notion de cercles qui permet d’adapter son message pour chaque abonné. A noter que les pages Google+ remontent dans les résultats de recherche de Google si vous utilisez le « + » .

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Youtube plébiscité par la majorité des partis politiques

La vidéo, qui représente aujourd’hui 40% des données

véhiculées sur la toile, va exploser en terme du trafic généré dans un futur proche. D'après Laurant Blanchard de Cisco, d’ici 2015, ces données atteindront 90%. En sachant que Youtube est de loin la plateforme vidéo la plus fréquentée, il serait dommage pour les candidats à l’Elysée de passer à côté d’un tel phénomène.

Le media social de Google a d’ailleurs lancé sa chaîne pour les présidentielles de 2012. Lieu de débats entre candidats et internautes, « Youtube Election 2012 » propose à ces derniers d'interroger les personnalités politiques reçues toutes les deux semaines par le CFJ et l'AFP. Avant chaque entretien, ils pourront soumettre leurs questions par écrit ou par vidéo sur YouTube ou Twitter. Il leur sera ensuite proposé de voter pour les questions qu’ils préfèrent.

En mai 2011, le Parti socialiste était le premier à lancer une campagne publicitaire de Pre-Roll sur You Tube, afin de mobiliser les Français sur son projet pour l'élection présidentielle de 2012. Malgré tout, le PS ne se retrouve qu’à la troisième position en termes de trafic sur sa chaîne Youtube, crée en mai 2006 avec un nombre de visionnage global de ses vidéos avoisinant pour le moment 70 000 vues..

Etonnamment, c’est le Modem de François Bayrou qui se démarque le mieux avec près de 445 000 visionnages de ses vidéos et près de 115 000 contacts avec sa chaîne mise en ligne en janvier 2007 Autre élément significatif, alors que le PS dénombre 70 abonnés sur sa chaîne, le Modem lui, en compte environ 250. L’UMP occupe bien sûr la seconde place avec une chaîne conçue en mars 2006 et qui compte à l’heure actuelle 120 000 visionnages de ses vidéos et une mention pour son habillage qui est le seul à inclure les boutons de ses profils Facebook Twitter et Flickr . Je ne reviendrais pas sur Flickr, réseau social en phase de déclin selon moi. Le PS, l’UMP et le Modem l’utilisent malgré tout avec intelligence en relayant de très belle photographies prisent lors de débats et divers événements.

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Tumblr confirme l’avance du Parti Socialiste

Tumblr fait office de source directe entre les politiciens et leur électorat. Malgré tout il reste méconnu en France et génère seulement 2% du trafic dans le monde. Il a tout de même l’avantage de réunir une communauté de gens assez influents

Il est intéressant de parler de ce site de microblogging, car ce type d’outil risque de se démocratiser dans les prochaines années, où la photographie et la vidéo domineront les usages « online ».

Pourtant d’origine Américaine, Tumblr a été rapidement investi par le Parti Socialiste qui a même devancé Barack Obama pourtant considéré comme référence numérique du monde politique. En effet le démocrate a investi la plateforme le lundi 24 octobre 2011 alors que le Tumblr officiel du Parti Socialiste est accessible depuis le week-end du premier tour des primaires citoyennes .

Le PS à d’ailleurs rapidement compris l’intérêt de Tumblr en lançant un appel aux internautes à envoyer leurs photos des bureaux de vote durant les primaires et donc de participer à la campagne. Chaque utilisateur de Tumblr devient ainsi un électeur potentiel.

Excepté François Hollande dont le Tumblr n’est que faiblement alimenté, les autres politiques à l’image de Nicolas Sarkozy, Martine Aubry, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon ou encore Eva Joly se retrouvent à leur insu sur la plateforme. En effet l’éditeur du site elus20.fr a conçu des Tumblr à leur nom afin de les prévenir du risque qu’ils encourent à ne pas réserver leur nom sur tout réseau social.

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Les Réseaux Sociaux Politiques essentiels à l’UMP

comme au PS

Epine dorsale de la campagne d’Obama en 2008, la plate-forme d’organisation et de mobilisation mybarackobama.com n’a pas laissé indifférent les communicants numériques du PS et de l’UMP. Ces deux partis comptent bien organiser leurs élections via les réseaux sociaux politiques ce qui permettra notamment de fluidifier et structurer les échanges à l’intérieur des équipes de campagne.

En effet ces partis ont lancé dès 2010 leur propre plateforme ouverte aux militants. A droite, Thierry Solère, alors chargé de l'économie numérique à l'UMP, défendait le réseau social «les créateurs de possibles» dont la fermeture en janvier dernier a mis le parti, de Jean-François Copé, en grande difficulté et en retard à moins d'un an de la présidentielle. A gauche, Benoît Thieulin dont je vous parlais précédemment à jouer un rôle d’architecte du réseau social du PS baptisé la « Coopol ».

Cette plateforme permet donc au parti mené par François Hollande de prendre une longueur d’avance une fois de plus face à un parti majoritaire définitivement en difficulté. C’est sans doute la raison pour laquelle l’agence Isobar a passé le relais à l’agence Emakina dirigée par Manuel Diaz.

Proche de Loïc Le Meur il est reconnu pour son expertise e-CRM, technologique et stratégique et a notamment orchestré avec son agence Emanika le lancement mondial d'Internet Explorer 9 et la réalisation de l'intranet mondial de L'Oréal Corporate. L’agence aura la tâche difficile de recruter et de fédérer des soutiens à l'UMP et à son candidat potentiel en plus de la refonte du site et de l’optimisation de la stratégie social media. Le match des réseaux sociaux est donc favorable au Parti Socialiste, qui à l’heure actuelle dispose d’une longueur d’avance due en partie à l’engouement médiatique autour de ses primaires. Il y a fort à parier que dans les mois qui suivent, l’UMP rattrapera son retard ce qui rendra les débats d’autant plus intéressant.

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Les quelques erreurs à ne pas reproduire

Malgré cette prise en compte raisonnée des réseaux sociaux à droite comme à gauche on ne maîtrise pas encore totalement le canal numérique. Au PS malgré une domination apparente, les boulettes se succèdent à commencer par l’incompréhensible apparition d’une photo de jeunes partisans de l’UMP en home page du site internet du Parti. Celle-ci aurait été maladroitement récupérée sur un moteur de recherche.

N’oublions pas non plus les déclarations de Martine Aubry sur son désamour pour les réseaux sociaux ou encore le manque d’anticipation des équipes d’Hollande ayant engendré l’acquisition du nom de domaine hollande2012.fr par un anonyme.

Enfin, la tête d’affiche du Parti Socialiste, s’est retrouvée au cœur d’une polémique qui l’accusait de recourir a des « Robots Humains » c'est-à-dire que ses équipes auraient pris la main sur le compte Twitter de cobayes consentants, pour faire ce que l’on appelle dans le jargon Twitter un « top tweet ».

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Constats pour l’année pré-électorale

En bref, nous sommes dans un cycle de « vraie fausse maturité » où les politiques, malgré une envie naissante d’optimiser leur personal branding sur les réseaux sociaux, n’ont toujours pas compris qu’il ne suffisait pas d’être présent pour avoir la prétention de se qualifier de candidat 2.0.

Ce qu’il manque à la majorité des protagonistes, c’est une qualité à créer de la conversation et à impliquer l’internaute dans les débats et non de faire de l’auto promotion. Inutile de se tourner vers les Etats-Unis pour trouver un modèle puisque des politiques à l’image de Benoit Hamon sont plutôt bien aux faits des bonnes pratiques à appliquer sur les réseaux sociaux.

François Bayrou de son côté, s’est même essayé au LiveTweet en répondant en direct aux interrogations de ses followers. Malgré toutes les bonnes volontés, difficile de parler d’automatisme ce qui nous amène souvent à porter un regard sur nos amis Démocrates, qui associent parfaitement logique CRM et Communautaire.

Ce qui fait la différence chez Obama, c’est sa vision à long terme sur la toile. Le président qui avait ouvert son site de campagne vingt et un mois avant son élection est toujours en contact avec ses électeurs et interagi avec ses followers contrairement aux politiques français qui peinent à convaincre malgré des désirs d’avenir, mais des stratégies parfois trop centrées sur les outils plutôt que les idées . Les politiques sont de réelles marques, il est donc nécessaire quelles adoptent une vision à l’horizontale des médias sociaux en adoptant une politique de Social ERM (Elector Relationship Management). Il est rare de voir les principaux soutient des candidats – hyperactifs en offline - persévérer de la sorte sur la toile, hors c’est sur ce média que la différence se fera notamment chez les électeurs issus de la génération Y. L’explosion du « newgaming » étant imminente, il semble judicieux de terminer ce constat en saluant l’avance prise par le Parti Socialiste sur un média qui commence à révolutionner le marché du numérique.

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Constats pour l’année pré-électorale

En effet, l’advergaming (jeu publicitaire) débute une ascension fulgurante à l’image de ce que les réseaux sociaux ont réalisé ces 5 dernières années. Le Parti a lancé en partenariat avec Le Monde, un Advergame baptisé « Primaires à Gauche ».

Celui-ci a permis à des milliers d’internautes de comprendre plus en profondeur les aspects stratégiques de cette campagne en s’immergeant dans la peau d’un candidat.

Il faut savoir que le taux de mémorisation d’un de ces jeux vidéo avoisine les 86% selon diverses études, alors que celui de la télévision ne dépasse pas les 15%. Divertir tout en conservant l’attention du public, voilà les ingrédients du prochain canal de communication que devront investir les partis en routes pour la présidentielle, s’ils veulent fédérer leurs électeurs potentiels et rendre accessibles les débats.

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Conclusion

En conclusion, arrêtons de comparer la campagne présidentielle de l’homme fort d’une nation comptant 208 millions de personnes susceptibles de voter à celle d’un Etat recensant 43 millions d’électeurs potentiels ; du leader mondial économique à la 9ème puissance mondiale ; d’un ex-sénateur dont la campagne aura coûtée 700 millions de dollars à un ex-ministre dont le budget avoisinait les 20 millions d’euros. Manuel Diaz déclarait très justement que « Demain si Nicolas Sarkozy va chez Linkedin, on va lui reprocher d'aller chez une boîte américaine pour sa campagne ».

Le problème majeur ne vient pas des candidats mais des acteurs économiques susceptibles de contribuer au développement numérique de ces élections. La France et l’Europe d’ailleurs, manque d’acteurs numériques majeurs face à la puissance américaine soutenue par des players comme Google, RIM ou encore Linkedin. L’Etat subit son manque d’investissement dans l’industrie naissante de services et technologies. Les candidats ont parfaitement compris l’enjeu d’optimiser leur présence sur les réseaux sociaux, ils ne leur restent plus qu’à poursuivre leurs efforts en adoptant les bonnes pratiques.

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