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SYSTEME DES NATIONS UNIES EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI Bilan Commun de Pays CCA République de Djibouti République de Djibouti Janvier - 2007

Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

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Rapport de Djibouti pauvreté et environnement cca 2007

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SYSTEME DES NATIONS UNIES EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

Bilan Commun de Pays CCA

République de Djibouti

République de Djibouti

Janvier - 2007

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 2

Table des matières

Indicateurs clés 3 Résumé analytique 5 1- Processus de préparation du CCA 9 2- Analyse de la situation 11

I. Contexte géographique 11 II. Contexte démographique 11 III. Contexte politique 12 IV. Contexte socio-économique 12 V. Prévention des catastrophes 14 VI. Réfugiés et personnes déplacées 15

2.1- Pauvreté et Environnement 16 2.1.1Pauvreté 16 Situation et tendances – Réalisations Défis – Causes – Lacunes de capacités 2.1.2 Environnement 19 Situation et tendances – Réalisations Défis – Causes – Lacunes de capacités 2.2-Santé et Populations vulnérables 23 Situation et tendances - Réalisations Défis – Causes - Lacunes de capacités 2.3 Education et Autonomisation des femmes 28 2.3.1-Education 28 Situation et tendances – Réalisations Défis – Causes – Lacunes de capacités 2.3.2-Autonomisation de la femme 32 Situation et tendances – Réalisations Défis – Causes – Lacunes de capacités 2.4-Gouvernance et Partenariat 2.4.1-Gouvernance 34 Situation et tendances - Réalisations Défis – Causes – Lacunes de capacités 2.4.2-Partenariat mondial 39 Situation et tendances – Réalisations Défis – Causes – Lacunes de capacités 2.5-Conclusion 41 3-Cadre de coopération 43 4-Matrice des indicateurs 45 5-Sources de données 50 6-Annexes 51

- Indicateurs EDIM-2006 51 - Liste des indicateurs OMD 58

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- Liste des abréviations 60

Indicateurs clés Population (en milliers d’habitants en 2000) 632.000 Taux d’accroissement de la population (en %) 2,81

P

Population urbaine (en %) 82 P

1P

Population de moins de 15 ans ( en %) 40 P

1P

Densité (milliers d’habitants / kmP

2P ) 27,7P

1P

Population des réfugiés en 2006 4.550 P

8P

Population vulnérable victime de la sécheresse en 2006 88.500 P

8P

Taux de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire (en %) 49P

1P

Taux de mortalité infantile (pour mille) 67 P

9P

Taux de mortalité infanto-juvénile (pour mille) 94P

9P

Taux de mortalité maternelle (sur 100.000 naissances vivantes) 546 P

2P

Indice synthétique de fécondité (par femme) 4,2P

2P

Espérance de vie à la naissance (en nombre d’années) 47,0P

2P

Taux de prévalence du VIH/SIDA (en %) 2,9P

2P

Taux de prévalence de la Tuberculose (sur 100.000) 1.137P

5P

Paludisme (nombre de cas recensé) 7.360P

6P

Taux net de scolarisation primaire (TNS en %) 55,3P

9P

Indice de parité entre les sexes (IPS) pour le TNS primaire 0,98P

9P

Taux net de scolarisation secondaire (TNS en %) 39,5P

9P

Indice de parité entre les sexes (IPS) pour le TNS secondaire 0,86P

9P

Pourcentage de femmes âgées de 15-24 ans alphabétisées 47,5 P

9P

Pourcentage d’hommes alphabétisés 65,9P

1P

Taux de chômage femmes ( en % ) 68,5P

1P

Taux de chômage hommes ( en % ) 54,5P

1P

Part de chômeurs à la recherche du 1P

erP emploi ( % sur total) 50P

1P

PIB (en millions US $) 702,1P

7P

Taux de croissance réel du PIB (en % par an) 3P

7P

Taux de croissance annuel du PIB (en % par an) 0,5 P

1P

Taux d’investissement (%PIB) 6,7P

1P

Secteur primaire (%PIB) 5P

1P

Secteur secondaire (% PIB) 15P

1P

Secteur tertiaire (% PIB) 80P

1P

Aide Publique au Développement (en millions US$) 64,1 P

7P

Dette extérieure (en millions de US$) 450,8P

7P

Taux d’inflation (en % en 2003) 2 P

1P

Incidence de pauvreté extrême (en %) 42,1P

1P

Incidence de pauvreté relative (en %) 74,0P

1P

Valeur de l’indice de développement humain (IDH) 0,494P

4P

Classement selon l’IDH sur 177 pays 148 P

4P

Population ayant accès aux sources d’eau potable améliorées en milieu urbain (%) 97,4P

9P

Population ayant accès aux sources d’eau potable améliorées en milieu rural (%) 52,5P

9P

Pourcentage de la population utilisant des sanitaires pour l’élimination des excréments en milieu urbain

67,8P

9P

Pourcentage de la population utilisant des sanitaires pour l’élimination des excréments en milieu rural

18,8P

9P

Utilisation de combustibles solides pour la cuisson en milieu urbain 9,5P

9P

Utilisation de combustibles solides pour la cuisson en milieu rural 78,9P

9P

Routes bitumées par rapport au réseau routier total (%) 33P

1P

Nombre d’ordinateurs (sur 100 personnes) 1,09 P

1P

Utilisateurs Internet (sur 10.000 personnes) 5,13 P

1P

Nombre de téléphone mobile (sur 100 personnes) 0,47 P

1P

[Sources : (1) EDAM-IS-2/ 2002 ; (2) EDSF/PAPFAM 2002 ; (3) Education nationale-2005 ; (4) Rapport mondial sur le développement humain-2006 ; (5) Rapport global TB OMS 2006 ; (6) SIS 2005 ; (7) FMI ; (8) PNUD ; (9) EDIM-2006 ]

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RESUME ANALYTIQUE Ce deuxième Bilan Commun de Pays ou CCA de la République de Djibouti, instrument commun aux activités opérationnelles du Système des Nations Unies, a été établi selon les nouvelles approches stratégiques développées par le Secrétariat Général des Nations Unies, telles l’approche participative, l’approche genre et l’approche basée sur les Droits Humains. L’analyse de la situation et l’identification des problèmes clés ont été menées en consultation avec des représentants du Gouvernement, de la société civile et des partenaires au développement et par rapport aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la CIPD et autres engagements issus de la Déclaration du Millénaire, Conférences et Sommets internationaux, ainsi que des instruments du Système des Nations Unies relatifs aux Droits Humains. Conformément aux travaux de la Retraite de l’équipe des Nations Unies de Djibouti qui s’est réunie en mai 2006, quatre thèmes ont été retenus sur la base des priorités du développement du pays et des Objectifs du Millénaire pour le Développement : (1) Pauvreté et Environnement ; (2) Santé et Populations vulnérables ; (3) Education et autonomisation des femmes ; (4) Gouvernance et Partenariat. Quatre groupes thématiques, composés des représentants du Gouvernement, de la société civile et des partenaires au développement ont été mis en place. Une analyse causale a été appliquée à chacun des thèmes en mettant en évidence les causes immédiates, les causes sous-jacentes ainsi que les causes fondamentales des problèmes majeurs identifiés. Les lacunes de capacités des détenteurs de droits ou « ayants droits » et celles des titulaires d’obligations ou « ayants devoirs » ont été respectivement identifiées. Pauvreté et Environnement

Au cours des années quatre-vingt dix, Djibouti a enregistré une croissance économique négative en raison d’une période d’instabilité politique et de chocs exogènes majeurs. Cette situation a largement contribué à la paupérisation grandissante de la population djiboutienne en général, et celle des populations les plus vulnérables en particulier (femmes, enfants, ruraux, réfugiés et déplacés). 42% de la population vit dans la pauvreté absolue et 74% dans des situations de pauvreté relative.

Pour inverser la tendance et mettre en place les conditions d’une croissance forte et durable, les pouvoirs publics ont adopté en 2004, un cadre stratégique de Ulutte contre la pauvretéU (CSLP). Ce programme de référence vise la création d’une dynamique de croissance et une accumulation du capital humain pouvant faciliter la participation des plus pauvres aux activités productives et favoriser la redistribution des revenus.

Les actions mises en œuvre à ce jour ont été essentiellement financées sur les ressources du budget national. Peu de financements extérieurs ont pu être mobilisés à cause du retard dans la conclusion d’une seconde facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) avec le Fonds monétaire international qui conditionne les engagements financiers de la plupart des partenaires au développement.

En dépit des efforts fournis par le Gouvernement, l’atteinte de l’objectif de réduction de la pauvreté et de la faim semble être difficilement réalisable d’ici à 2015, en l’absence de réformes soutenues de la politique structurelle. En effet, avec un accroissement démographique se situant en moyenne à 2,8% par an, le niveau actuel de la croissance reste insuffisant pour opérer une réduction substantielle de la pauvreté et de la faim. Le pays est par ailleurs soumis à d’importants risques et catastrophes tels que la sécheresse, les inondations et crues, le tremblement de terre, ainsi que la désertification, les épidémies, la famine, et sa situation géographique influence un nombre important de flux migratoires ainsi que des réfugiés et des personnes déplacées engendrant des problèmes d’insécurité alimentaire.

Au niveau des Uenjeux environnementauxU, la situation est particulièrement critique à Djibouti notamment à cause de la faiblesse des ressources naturelles et des rigueurs du climat, (faible couverture végétal, rareté de précipitations, pauvreté de sols), ainsi que de la forte pression démographique et de l’afflux massif des populations étrangères auxquelles s’ajouteront à brèves échéances les impacts négatifs des changements climatiques.

L’approvisionnement en eau, assuré à plus de 95% par les eaux souterraines, est singulièrement difficile en milieu rural et les centres urbains. La surexploitation des nappes aquifères conjuguée à la maintenance défaillante des réseaux conduit à la dégradation de la qualité de l’eau. Le problème de l’assainissement constitue une menace majeure pour la population. L’insalubrité, aggravée par des équipements d’assainissement défaillants, engendre une détérioration du cadre de vie notamment en milieu urbain où la progression constante des populations (3% par an) qui habitent dans des taudis génèrent la prolifération des occupations illicites et précaires.

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Pour remédier à cette situation, les autorités se sont récemment dotées de cadres de référence avec l’adoption d’une loi cadre sur l’environnement et d’un plan d’action national pour l’environnement. Toutefois, faute de ressources et de capacités institutionnelles suffisantes, les efforts sont restés insuffisants dans la mesure où les orientations retenues n’ont pu être traduites en actions concrètes. Compte tenu de nombreuses contraintesTP0F

1PT pour résoudre les problèmes environnementaux, l’objectif du Millénaire pour

le Développement assigné en matière d’environnement ne pourra être atteint en 2015, si des dispositions ne sont pas prises pour mobiliser des ressources financières, mener une politique de plaidoyer et développer les capacités humaines à tous les niveaux. Santé et Populations vulnérables Dans le cadre du plan national du développement sanitaire pour la période 2002-2006, de nombreuses actions en faveur de la santé des populations en général et des plus vulnérables en particulier dont la mère et l’enfant y compris la lutte contre les maladies transmissibles (VIH/SIDA, rougeole, paludisme et tuberculose) ont été entreprises par le Gouvernement. Les différents programmes verticaux exécutés par la Direction de la santé mère-enfant ont contribué à réduire la mortalité maternelle estimée à 546 pour 100.000 naissances vivantes d’après EDSF/PAPFAM-2002, et à réduire la mortalité infantile et infanto-juvénile estimée respectivement à 67 et 94 pour 1000 naissances vivantes d’après EDIM-2006. Par ailleurs, on estime à 9.000 le nombre de personnes vivant avec le VIH et les données de routine indique que le taux de prévalence du VIH est de 2,9% en 2006. Plusieurs autres programmes et plans ont été également mis en service dont le programme Santé de la reproduction et le programme de lutte contre la violence fondée sur le genre. Toutefois, les risques encourus par la femme à partir de l’âge de 15 ans demeurent importants. Il s’agit notamment des mutilations génitales féminines, des grossesses précoces, des avortements à risques, de la morbidité (fistules, malnutrition, anémies, violence, IST/SIDA) et de la très faible prévalence de la contraception, ainsi que la réduction de l’intervalle génésique, la multiparité et le besoin non satisfait. Les adolescents et es jeunes qui constituent la majorité de la population sont également victimes d’une vulnérabilité grandissante liée à la pauvreté, au chômage, à l’analphabétisme, à l’abandon scolaire, aux IST/SIDA, à la violence, à la consommation du tabac et drogues, et aux grossesses précoces et avortements en ce qui concerne les jeunes filles. En dépit de nombreux efforts accomplis, le droit des populations à un état de santé satisfaisant n’est pas réalisé. Le Forum de réflexion sur la santé organisé en avril 2006 a permis de mettre en relief un certain nombre de lacunes au niveau du Ministère de la santé dont le besoin en ressources humaines qualifiées (sages-femmes, médecins, gynécologues, obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs) et le renforcement de la stratégie IEC (information, éducation, communication) en matière de santé en général avec une large information du public sur l’existence d’un numéro vert (15) gratuit pour bénéficier des conseils et assistance en matière de VIH/SIDA. Les titulaires de droits ne sont pas toujours au courant des questions liées à leur santé et les informations restent encore insuffisantes. L’Etat principal détenteur d’obligations a une faible capacité d’affecter des ressources suffisantes au secteur, et les communautés sont limitées dans leur action par manque de ressources, d’encadrement et de faiblesse de soutien des pouvoirs publics. Les objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à la santé de la population doivent par conséquent faire l’objet d’une attention particulière compte tenu des pesanteurs socioculturelles qui entraînent des comportements peu compatibles avec les exigences en matière de santé et la pauvreté des ménages qui réduit leur accessibilité aux soins.

TP

1PT Parmi les difficultés, on peut noter l’absence de moyens financiers, matériels et humains, l’accentuation de la dégradation de

l’environnement et la difficulté à appliquer les législations en vigueur

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Education et Autonomisation des femmes

UEn matière d’éducationU, l’examen du système éducatif entrepris en 1999 a abouti à la formulation d’une nouvelle loi d’orientation de l’éducation qui a instauré entre autres : (i) un enseignement fondamental obligatoire de neuf ans (cinq en cycle primaire et quatre en cycle moyen) pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans; (ii) la refonte de programmes d’enseignement adaptés au contexte national ; (iii) la participation des parents d’élèves à la gestion des établissements scolaires; (iv) l’alphabétisation des jeunes de 15 ans et plus. Le bilan des réalisations dans le cadre du plan d’action 2001-2005 a été positif au vu des résultats obtenus. Toutefois, en dépit des progrès réalisés, près de 45% des enfants dont une majorité de filles ne sont pas scolarisés surtout en zones rurales et plus de 20% des élèves inscrits n’achèvent pas leur cycle d’études primaires. Même si le secteur a bénéficié en 2006 d’un programme d’appui à l’enseignement primaire dans le cadre de l’initiative de mise en œuvre accélérée financée sur don par la Banque Mondiale, en vue de renforcer entre autres la scolarisation des filles et celle des enfants issus des groupes vulnérables et à besoins spéciaux (les enfants des réfugiés étant entièrement pris en charge par le HCR), le système éducatif reste confronté aux problèmes d’accès, d’équité, de qualité et d’efficacité interne. Par ailleurs, l’analphabétisme des 15 ans et plus (53,5%) reste

plus élevée chez les femmes. La volonté affichée du Gouvernement pour atteindre l’objectif d’une éducation pour tous à l’horizon 2015 ne se traduit donc pas toujours en actions concrètes faute de financement et de capacités institutionnelles suffisantes, mais aussi faute des parents, de la communauté et de la société civile qui, en raison de la pauvreté, de l’ignorance et des préjugés socioculturels posent problèmes à l’éducation des enfants, à celle des filles en particulier. En ce qui concerne Ul’autonomisation des femmesU le plaidoyer du Président de la République en mars 2000 a permis d’œuvrer d’urgence à l’instauration et la sauvegarde des droits de la femme. Les cinq dernières années la femme a bénéficié d’un élan politique notable avec : (i) la création d’un Ministère de la promotion de la femme et du bien-être familial et des affaires sociales en mai 1999 ; (ii) l’adoption en 2002 d’un Code de la famille en faveur de la sauvegarde de l’unité, de l’entente de la famille et de la protection des enfants ; (iii) l’élaboration d’une stratégie nationale d’intégration de la femme dans le développement en juillet 2002 ; (iv) l’adoption de la loi instituant le système de quota d’au moins 10% de l’un ou de l’autre sexe dans les fonctions électives et administratives en 2002, (d’où la représentation de 7 femmes sur 65 membres au Parlement en 2003) ; (v) la nomination d’une deuxième femme ministre déléguée à la Coopération internationale en mai 2005. Par ailleurs, des mesures ont été prises pour lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes y compris les mutilations génitales dont l’article 333 du Code pénal élaboré en 1995 et sanctionnant les pratiques néfastes. Mais cette avancée n’a connu qu’une intégration timide de la femme au processus du développement car l’inégalité entre l’homme et la femme reste toujours un défi majeur à relever. Les disparités du genre - observées dans les domaines de l’éducation, de l’alphabétisation, de la vie économique et de la prise de décision - persistent encore à cause de la pauvreté, de l’ignorance, de l’analphabétisme et surtout du poids de la tradition, de la religion et de la pression sociale. Le projet visant à favoriser le développement de la micro-finance comme moyen de promotion économique et social de la femme a connu des difficultés et son impact se fait attendre. Les bonnes intentions formulées par le Gouvernement, la société civile, les bailleurs de fonds et les partenaires au développement lors de la table ronde sectorielle en octobre 2003 à l’égard de la stratégie nationale d’intégration de la femme au développement doivent par conséquent se concrétiser pour permettre aux femmes d’influer sur le cours de leur existence.

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Gouvernance et Partenariat Dans Ule domaine de la gouvernance U de nombreuses réformes ont été mises en œuvre, grâce au retour à la paix, mais les résultats et l’impact attendus n’ont pas été entièrement atteints. Des efforts considérables doivent être déployés notamment pour permettre aux acquis démocratiques de s’enraciner. L’organisation des partis politiques laissent à désirer et les élus sont loin de jouer pleinement leur rôle. Malgré un environnement social favorable et une sollicitation importante, la société civile éprouve de grandes difficultés à jouer le rôle de catalyseur à cause notamment d’un cadre juridique jugé inadapté et des faiblesses structurelles significatives. L’absence d’une presse indépendante constitue aussi une contrainte importante sur le plan de la liberté d’expression. En matière de gouvernance judiciaire, le renforcement de l’état de droit et l’amélioration de la sécurité juridique et judiciaire au service du citoyen prônés par les états généraux de la justice en 2001 seraient susceptible de rehausser le crédit de la justice et partant de favoriser le développement économique du pays. La gouvernance administrative se caractérise par une lourdeur dans le fonctionnement et par une relative inefficience dues aux faiblesses structurelles, tandis que la gouvernance locale, malgré les initiatives remarquables prises par le Gouvernement dont l’organisation des premières élections régionales en 2006 pour promouvoir la décentralisation et mettre en place les collectivités locales et leurs organes élus, tarde à être concrétisée. Les décrets d’application pour le transfert effectif des moyens et des compétences ne sont pas encore traduits dans la réalité. Sur le plan de la gouvernance économique, les finances publiques ont connu d’importants déséquilibres macroéconomiques durant la période 1990-95. Pour sortir de cette crise, les autorités du pays se sont engagées avec le concours du FMI et de la Banque mondiale dans une politique de réformes structurelles dans le but de rétablir les grands agrégats macroéconomiques et mettre le pays sur la voie d’une croissance économique durable. Toujours est-il que les problèmes existants gravitent autour de : (i) la lutte contre la pauvreté ; (ii) l’amélioration de la compétitivité à moyen terme ; (iii) la possibilité d’asseoir à moyen ou à long terme une position budgétaire viable. Quant au secteur privé, il est atrophié et fait face à plusieurs problèmes dont les coûts élevés des facteurs de production, le financement, l’insuffisance des ressources humaines qualifiées et à la pression fiscale. Néanmoins, les autorités du pays ont su concrétiser avec l’Emirat de Dubaï un partenariat économique remarquable. Elles ont également renforcé depuis 2001 les institutions ayant en charge la promotion du secteur privé, mais de nombreux défis pour promouvoir la compétitivité de l’économie de Djibouti restent encore à relever. Le renforcement des capacités nationales en matière de production, d’analyse et d’utilisation des données pour la définition des priorités, ainsi que la réalisation d’un recensement de la population et la mise en place de bases de données en matière de planification s’avèrent donc primordiaux. Dans Ule domaine du partenariatU, la politique d’assainissement des finances publiques menée depuis 1999 par le Gouvernement a entraîné une progression de l’Aide Publique au Développement, ce qui a permis à la Banque Mondiale de classer Djibouti parmi les pays de l’Afrique subsaharienne pour lesquels l’Aide par tête d’habitant est la plus importante. Au niveau national, les partenaires au développement ont inscrit leur action dans l’accompagnement des politiques sectorielles volontaristes mises en œuvre par les autorités. Ils ont également œuvré à la promotion du secteur privé à travers l’étude diagnostique sur l’intégration du commerce et ont su répondre aux situations d’urgences. Toujours est-il que le concept même et les contours d’un partenariat mondial, ainsi que la manière dont il sera mis en œuvre, restent encore imprécis au niveau national où les mécanismes antérieurs continuent de prévaloir. UEn conclusion,U les différents problèmes analysés font ressortir le non respect d’un grand nombre de droits humains dû aux faibles capacités aussi bien des titulaires de droits (les ayant droits) que des détenteurs d’obligations (les ayants devoirs). Compte tenu des faiblesses sus-citées, et au vu des résultats indicateurs préliminaires de l’EDIM-2006 dont on trouvera quelques données en annexe, les domaines prioritaires de coopération SNU-Gouvernement devraient s’articuler principalement autour de : (i) la lutte contre la pauvreté et la protection de l’environnement ; (ii) la promotion de la santé des populations et notamment des plus vulnérables ; (iii) l’accès à des services d’éducation de qualité et à l’autonomisation des femmes; (iv) la promotion de la bonne gouvernance et du partenariat

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Section 1 - PROCESSUS DE PREPRARATION DU CCA Ce deuxième Bilan Commun de la République de Djibouti ou CCA a été établi conformément aux nouvelles approches stratégiques développées par le Secrétariat Général des Nations Unies pour la définition du Plan Cadre d’Aide au Développement ou UNDAF. Il s’agit essentiellement de l’approche participative, de l’approche genre et surtout de l’approche basée sur les Droits humains. L’analyse de situation et l’identification des problèmes clés de développement ont par conséquent été menées en étroite consultation avec des représentants du Gouvernement, de la société civile et des partenaires au développement d’une part, et par rapport aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et autres engagements issus de la Déclaration du Millénaire, Conférences et Sommets internationaux, ainsi que des instruments du Système des Nations Unies relatifs aux Droits humains, d’autre part. Conformément aux travaux de la Retraite de l’équipe des Nations Unies de Djibouti qui s’est réunie en mai 2006, quatre thèmes ont été retenus sur la base des priorités du développement du pays :

1- Pauvreté et Environnement 2- Santé et Populations vulnérables 3- Education et Autonomisation des femmes 4- Gouvernance et Partenariat

Quatre groupes thématiques ont été respectivement mis en place, chacun étant coprésidé par un représentant du Gouvernement et un chef d’agence du Système des Nations Unies. Les membres de chaque groupe ont été conjointement identifiés par les institutions gouvernementales et le personnel technique des agences du Système des Nations Unies. Quatre consultants nationaux ont été sélectionnés et recrutés par le Bureau du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies pour faciliter les travaux des groupes. Par ailleurs, l’ensemble des membres des groupes thématiques ont bénéficié pendant une journée d’une session d’orientation relative à la programmation basée sur les Droits humains. Le lancement officiel du CCA/UNDAF a eu lieu le 05 juillet 2006 par Madame la Ministre déléguée aux affaires étrangères chargée de la Coopération internationale en présence de plusieurs membres du Gouvernement, des hauts cadres de l’Etat ainsi que des représentants des partenaires au développement. Une analyse causale a été appliquée à chacun des thèmes et les causes immédiates et sous-jacentes ainsi que les causes fondamentales des problèmes clés majeurs ont été identifiés. Les lacunes de capacités des détenteurs de droits ou « ayants droits » et celles des titulaires d’obligations ou « ayants devoirs » ont été respectivement identifiées. Une attention particulière a été accordée aux volets transversaux tels que la gouvernance et au genre, ainsi qu’à la situation des groupes vulnérables et défavorisés et personnes déplacées. Les données et statistiques citées en référence ont été sélectionnées en fonction de leur degré de fiabilité et pertinence et extraites, entre autres, des enquêtes EDAM-IS2 et EDSF/PAPFAM 2002, et surtout celle d’EDIM, enquête à indicateurs multiples (MICS 3) plus récente dont les résultats préliminaires ont été validés et partagés en janvier 2007. D’autres données ont été extraites des rapports sectoriels dont ceux de l’éducation et de la santé, du Rapport national sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement de 2005, ainsi que des rapports de la Banque Mondiale et du FMI.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 10

A propos de l’approche participative Le processus participatif ci-dessus évoqué a engendré une maîtrise de l’approche centrée sur les Droits humains, Droits qui dans l’exécution de l’ UNDAF sur la période 2008-2012 doivent avant tout permettre leur connaissance accrue, puis leur application plus rigoureuse et, à terme, leur concrétisation pleine et entière. Par ailleurs, le dialogue et la concertation ont permis de mettre en exergue : (i) le rôle déterminant des politiques nationales de développement et leur mise en œuvre effective; (ii) la reconnaissance des besoins spécifiques des citoyens appartenant aux groupes pauvres et vulnérables; (iii) la nécessité de réaffirmer, à tous les niveaux, la primauté de la jouissance par tous les citoyens de tous les droits humains ; (iv) l’importance de la production d’instruments d’analyse statistique nécessaire au suivi et à l’évaluation de toute action menée. A propos de l’approche basée sur les droits humains Les Nations Unies ont toujours mis les Droits humains au centre de leur action depuis leur création, mais la programmation de l’UNDAF basée sur les droits humains a connu une accélération en 1997, année où le Secrétaire Général des Nations Unies déclarait d’une manière explicite que « toutes les activités majeures des Nations Unies doivent être guidées par les principes des Droits de l’homme ». Cette approche a par conséquent permis aux groupes thématiques de mener une analyse cohérente et exhaustive du Développement humain, en partant du principe que tout effort de développement doit impliquer un progrès en matière de respect des droits humains, tels que définis par la Charte des Nations Unis et par l’ensemble des instruments internationaux établis depuis 1948 Sans prétendre à l’exhaustivité, le Bilan commun a tenté de cerner les problèmes majeurs du pays en matière de développement en identifiant les causes, mais aussi les lacunes de capacités des titulaires des droits et des détenteurs d’obligations et partant, de mettre en relief les actions majeures à entreprendre en rapport avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement. En ce qui concerne l’approche genre Les rapports de genre se réfèrent à la distribution du pouvoir entre femmes et hommes dans un contexte donné et comprend les potentialités, capacités et opportunités des uns et des autres, ainsi que leur évolution tout au long du processus de développement. N’étant pas un objectif en soi, cette approche représente une stratégie d’action qui tend vers la concrétisation du concept d’égalité entre hommes et femmes au moyen notamment d’un renforcement de capacités de ces dernières. Cette stratégie a été prise en compte dans sa dimension transversale dans les domaines politique, sociale et économique. A propos de la Déclaration du Millénaire et du Rapport National sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) La République de Djibouti, signataire de la Déclaration du Millénaire s’emploie aujourd’hui à mieux cibler son action dans le sens de la réalisation des huit objectifs principaux du Millénaire pour le développement :

1- Réduire l’extrême pauvreté et la faim 2- Assurer une éducation primaire pour tous 3- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes 4- Réduire la mortalité infantile 5- Améliorer la santé maternelle 6- Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies 7- Assurer un environnement durable 8- Mettre en place un partenariat mondial

Un premier rapport national sur l’état des OMD a été élaboré par le Gouvernement en 2003. Le deuxième - résultat d’un travail collectif entre des représentants du Gouvernement, du Système des Nations Unies, de la société civile et autres partenaires au développement - a été publié en 2005. Le deuxième rapport a mis l’accent sur les actions du Gouvernement et des organismes internationaux ainsi que sur l’état des progrès réalisés, en soulignant toutefois les difficultés et contraintes rencontrées au niveau de la production d’informations et la capacité d’analyse du système statistique. Il constitue un document de plaidoyer en faveur d’un engagement fort des partenaires au développement à soutenir les efforts du Gouvernement dans la voie du développement socio-économique du pays.

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Section 2 - ANALYSE DE LA SITUATION (i) Contexte géographique Ancienne colonie française, ayant accédée à l’indépendance le 27 juin 1977, la République de Djibouti, située dans la Corne de l’Afrique à l’entrée Sud de la mer Rouge, couvre une superficie de 23.200 km P

2P et partage ses frontières avec

l’Ethiopie, l’Erythrée et la Somalie. Elle dispose de 372 km de côtes ainsi que d’un espace maritime d’environ 7.200 kmP

2

Placée sur l’une des voies maritimes les plus empruntées du continent, Djibouti bénéficie d’une position géostratégique incontestable. Placé sur le rift africain, le territoire présente un relief contrasté. Le climat est de type désertique marqué par une faible pluviométrie et des températures généralement élevées. La couverture du végétal est faible du fait de la rareté des précipitations combinée à la pauvreté des sols. Les deux ethnies principales du pays sont les Afars et les Somalis, toutes deux de tradition nomade et de confession musulmane. On y trouve une importante communauté arabe d’origine yéménite. Les populations étrangères les plus importantes du point de vue numérique sont les somaliens, les éthiopiens et les français. Les langues officielles sont le français et l’arabe. Les langues nationales sont l’afar et le somali. (ii) Contexte démographique La démographie djiboutienne se caractérise par une forte croissance de la population, ainsi que par des déplacements de population internes et externes importants favorisant une urbanisation rapide. L’inexistence de données complètes et fiables constitue le principal défi et faute de recensement le pays ne dispose pas d’informations exhaustives sur l’effectif et la structure de la population. Cependant, sur la base des enquêtes réalisées auprès des ménages EDAM-IS2 et EDSF/PAPFAM en 2002, et celle plus récente à indicateurs multiples ou EDIM (MICS 3) réalisée en 2006, la population djiboutienne est estimée entre 600 et 650.000 habitants. Le taux d’accroissement est d’environ 2,8 % par an. Les jeunes de moins de 15 ans forment près de 40% de la population. Plus de 80% de la population vit en milieu urbain et Djibouti-ville à elle-seule concentre près de 65% de cette population urbaine. Le reste de la population est réparti dans les régions de l’intérieur (districts d’Arta, d’Ali Sabieh, de Dikhil, de Tadjourah et d’Obock). La population rurale est estimée à 15% du total. Les taux de fécondité et de mortalité, toujours élevés, enregistrent toutefois une baisse par rapport à la dernière décennie. Ainsi l’indice synthétique de fécondité (ISF) est passé de 5,8 en 1996 à 4,2 enfants par femme en 2002. Les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile sont passés respectivement de 103,1 à 67 pour 1.000 naissances vivantes et de 124,4 à 94/1.000 entre 2002 et 2006 . L’espérance de vie, l’une des plus faibles du monde, se situe autour de 47 ans. Cette tendance à la baisse des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile est le résultat des efforts mis de plus en plus dans la prévention et notamment dans la couverture de la vaccination. En ce qui concerne la fécondité, on peut signaler une amélioration de la prévalence contraceptive qui est passée de 3% en 2000 à 17,8% en 2006 d’après EDIM-2006. Cette prévalence reste toutefois très faible et constitue une des causes de la mortalité maternelle estimée à 546 pour 100.000 naissances vivantes d’après l’enquête EDSF/PAPFAM-2002. Jouissant d’une certaine stabilité au sein d’une région où subsistent des nombreux conflits, la République de Djibouti accueille depuis son indépendance de nombreux réfugiés et personnes déplacées. Par ailleurs, la sécheresse persistante, la dégradation de l’environnement et l’appauvrissement des populations dans les districts de l’intérieur et les zones rurales entraînent un déplacement de plus en plus important de personnes vers Djibouti-ville et sa périphérie où sont concentrées les infrastructures économiques du pays. L’augmentation des bidonvilles à la périphérie de Djibouti-ville et la construction d’habitations précaires dans les quartiers de la ville démontre que le phénomène d’agrégation de population continue de s’amplifier. De même, on assiste à une augmentation du nombre des personnes vivant dans la rue. Cette situation s’accompagne d’une montée de la violence notamment à l’égard des femmes et des enfants, mais aussi d’une pression de plus en plus accrue sur les infrastructures sociales, du secteur de la santé en particulier, engendrant une dégradation de l’environnement urbain. A noter que, faute de données complètes et fiables nécessaires pour une compréhension correcte des tendances démographiques, l’intégration de la composante démographique dans les programmes de développement ainsi que l’évaluation de l’impact réel de ces programmes sur les populations cibles restent difficiles à mettre en œuvre. Il n’existe pas non plus de politique de population officielle qui soit globale dans son approche. L’appareil statistique du pays, la Direction de la statistique et des études démographiques (DISED), compte tenu de ses faibles capacités institutionnelles, n’est pas encore en mesure de centraliser toutes les informations requises sur la population pour leur intégration dans les plans de développement. Toutefois, un certain nombre d’indicateurs – tels que la participation de Djibouti aux Conférences internationales, l’adhésion aux différents programmes et plate-formes d’action, la ratification des conventions internationales, les changements sur le plan politique au niveau national et enfin les différents programmes sectoriels – devraient pouvoir s’inscrire dans le cadre cohérent d’une politique de population.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 12

(iii) Contexte politique Au cours de la décennie écoulée, le pays s’est doté des institutions nécessaires à une démocratie de type pluraliste. La Constitution du 15 septembre 1992 a posé les fondements de l’organisation politique et constitue la loi suprême du pays. Le régime est de type présidentiel où les pouvoirs de l’exécutif sont contrebalancés par les pouvoirs législatif et judiciaire. L’exécutif est composé du Président de la République, Chef du Gouvernement, d’un Premier Ministre qui assure la coordination de l’action gouvernementale et des ministres. Le pouvoir législatif est entre les mains de 65 députés, dont 7 femmes, qui représentent le peuple et siégent à l’Assemblée nationale. Enfin, le pouvoir judiciaire est incarné par la Cour Suprême. Le pays est actuellement dirigé par une coalition de quatre partis politiques. ( iv) Contexte socio-économique La République de Djibouti se caractérise actuellement par des indicateurs sociaux en dessous des normes des pays en développement à revenu faible et des pays arabes avec un PIB/tête estimé à 850$ et un IDH de 0,494 en 2006 qui le classe à la 148P

èmeP place sur un total de 177 pays. La situation de développement humain indique une situation de

pauvreté relative et de pauvreté extrême touchant respectivement 74,4% et 42,2% de la population en 2002. les résultats de l’enquête EDAM-IS2 menée en 2002 montrent que le phénomène est généralisée et touche toutes les catégories sociales et toutes les zones géographiques. L’incidence de pauvreté est plus profonde en milieu rural avec 97% de pauvreté relative et 83% de pauvreté extrême et affecte beaucoup plus les femmes que les hommes. D’après l’EDIM-2006 presque un enfant sur deux est scolarisé en 2006. Bien que le taux de net solarisation primaire (55,3%) ait progressé dans toutes les régions du pays, les disparités d’accès à l’école primaire demeurent quelque peu marquées entre les zones urbaines (56,0%) et les zones rurales (41,3%). Les inégalités liées au genre ont par contre régressées, suite aux nombreuses campagnes de sensibilisation menées en faveur de la scolarisation des filles, avec un indice de parité filles/garçons de 0,98 aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Il n’existe pratiquement aucune différence entre filles et garçons en termes de fréquentation de l’école primaire. L’EDIM-2006 indique par ailleurs que le pourcentage de femmes âgées de 15-24 ans alphabétisées s’élève à 47,5%, mais ce taux est de 48,4% en milieu urbain et seulement de 14,2% en milieu rural. La situation sanitaire est globalement alarmante compte tenu du manque de qualification du personnel et de l’insuffisance de médicaments

essentiels dans les structures sanitaires. L’accès aux soins des ménages les plus pauvres et des femmes en particulier est limitée et les taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile sont assez élevés. Le système de santé étant axé sur les soins curatifs, les disparités dans l’accès sont importantes entre la ville de Djibouti et les districts de l’intérieur. La propagation du VIH/SIDA et des maladies sexuellement transmissibles constitue une autre préoccupation, notamment chez les femmes et les jeunes. Même si le taux de prévalence moyen est relativement bas (2,9%), l’épidémie infecte plus les personnes économiquement productives (6% pour les 15-35 ans) et l’incidence risque de croître rapidement compte tenu des comportements à risque de cette tranche d’âge. L’approvisionnement en eau potable des populations a tendance à s’améliorer puisque EDIM-2006 indique que 97,9% ont accès aux sources d’eau potable améliorées, mais ce taux baisse à 52,5% en milieu rural. Par contre, le problème d’assainissement et de l’hygiène représente une menace importante pour l’environnement et constitue une source d’aggravation de la situation sanitaire. Seulement 67,8% de la population utilise des sanitaires pour l’élimination des excréments (égout, fosse septique, latrines) en milieu urbain, et ce taux baisse à 18,8% en milieu rural. A noter que seuls 65,9% des ménages vivent dans des maisons équipées d’installations sanitaires améliorées.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 13

En matière d’habitat, Djibouti-ville et les principaux centres urbains du pays ont connu une expansion rapide de zones d’habitats précaires dont le développement s’est traduit par des difficultés croissantes dans l’accès aux services sociaux de base. De plus, les prix élevés des loyers, les coûts exorbitants des matériaux de construction et de la main d’œuvre exacerbent la précarité des ménages et limitent les possibilités d’accès des pauvres aux logements décents. Le taux moyen de chômage (59,5%) est en forte hausse par rapport à son niveau de 1996. Selon EDAM-IS2, ce taux est particulièrement élevé parmi les ménages pauvres (66,5%) et chez les pauvres extrêmes (72,4%). La situation des femmes est encore plus dramatique. 68,5% des femmes actives sont au chômage contre 54,5% pour les hommes. L’économie du pays est lourdement tributaire du secteur des services qui représente 80% du PIB et 80% des emplois. Les services sont principalement axés sur les activités portuaires, le transport et les communications. Le secteur agricole, en raison de l’absence de terres fertiles, de manque d’eau et des conditions climatiques difficiles, reste insignifiante et ne représente que 5% du PIB. Le secteur de la pêche, ressource au potentiel important, demeure inexploité par manque de demande intérieure et du fait de politiques de prix et de travail non concurrentielles. Quant au secteur industriel, il est très peu développé en raison du manque de ressources naturelles et ne représente que 15% du PIB. L’essentiel du financement extérieur de l’économie du pays provient aujourd’hui de l’Aide Publique au Développement qui, avec un peu moins de 60 millions $ chaque année, représente près du dixième du PIB. La République de Djibouti est l’un des pays qui reçoit le plus d’aide au développement en Afrique subsaharienne. Cette assistance extérieure est surtout composée d’aide bilatérale avec 48% du flux total d’aide publique au développement.

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(v) Prévention des catastrophes Au cours des vingt dernières années la République de Djibouti a connu plusieurs catastrophes et des situations d’urgence face auxquelles les autorités nationales n’ont pu répondre qu’avec des moyens humain et matériel limités. Les catastrophes auxquelles le pays est confronté de manière récurrente, à des échelles de gravité variables, sont la sécheresse, la désertification (déboisement abusif et surpâturage), la famine, les inondations et crues d’oueds, les épidémies, la dégradation de l’environnement et les tremblements de terre (Djibouti étant situé dans une zone volcanique très sismique). ULa sécheresseU a un impact plus durable sur l’économie du pays car elle menace à la fois la survie des populations nomades et celle du cheptel. Depuis 1999, le pays à l’instar des autres pays de la Corne de l’Afrique est confronté à une sécheresse chronique qui a pour conséquence un appauvrissement de la population en général et de la population rurale en particulier. Les cycles de sécheresse se traduisent par la hausse du taux de malnutrition chez les groupes vulnérables (femmes enceintes et allaitant, personnes âgées et malades, et les enfants de moins de cinq ans). Par ailleurs, la surexploitation des ressources en eaux, le manque de maintenance des infrastructures hydrauliques, l’insuffisance de retenues d’eaux de pluies, le surpâturage et le déboisement aggravent davantage la situation. En janvier 2006, le Gouvernement a lancé un appel à la communauté internationale pour une assistance humanitaire. Ainsi, 47.500 personnes dont 28.500 femmes ont bénéficié d’une Uaide alimentaire d’urgenceU dans le cadre du Programme Alimentaire Mondial. A noter aussi que sous l’impulsion de la première Dame du pays, un vaste élan de solidarité s’est également mis en place pour venir en aide aux populations victimes estimées à environ 88.500 personnes. ULes inondations et les cruesU de 1994 et 2004 qui ont touché Djibouti-ville et l’ensemble des districts, à des degrés divers, ont été parmi les plus dévastatrices que le pays a connu depuis l’indépendance. Les contraintes climatiques expliquent la faiblesse du couvert végétal du pays. Cette situation est aggravée par la coupe du bois pour le chauffage et la cuisson, ainsi que pour le commerce du charbon de bois. Ces pratiques contribuent de manière significative au UdéboisementU des sols et accentue le phénomène de Ula désertificationU.

A noter qu’une étude sur la vulnérabilité et l’adaptation aux Uchangements climatiquesU réalisée en juillet 2001 par le Ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de l’environnement montre que la diversité biologique terrestre sera très vulnérable aux changements climatiques, mais les impacts varieront énormément suivant les régions et selon le degré actuel de dégradation des écosystèmes terrestres. Les zones les plus touchées seront celles qui sont déjà fragilisées par d’autres facteurs généralement d’ordre anthropique. Pour atténuer l’ampleur de ces impacts négatifs, il faudra qu’une réelle politique de conservation des zones les plus vulnérables soit mise en place. Des stratégies d’adaptation aux changements climatiques, basées sur les principes de prévention utilisant les données satellitaires (télédétection, évaluation de la biomasse potentielle, prévision des saisons sèches etc.) seraient largement bénéfiques aux populations nomades qui vivent essentiellement des produits d’élevage. Sur le plan de l’hygiène, le manque d’hygiène, les modes de conservation des eaux potables et des aliments, le dysfonctionnement du réseau d’assainissement et le système de canalisation saturé créent des conditions propices à Ula propagation des épidémiesU (choléra et paludisme) et des maladies diarrhéiques dont la fréquence est accentuée ces dernières années par le mouvement migratoire des populations nomades et l’immigration clandestine. Pour ce qui est de Utremblement de terreU, les crises de 1973 et 1978 ont été parmi les plus violentes (magnitude 5.0 sur l’échelle de Richter), mais aucun victime n’a été déploré grâce au respect des normes de construction parasismiques et des plans d’urbanisation stricts qui interdisent les constructions au-delà d’une certaine hauteur ainsi que dans les zones à risques. Toutefois, l’urbanisation rapide de la capitale, qui s’est traduite par une extension de la ville au Nord par le remblayage des terrains gagnés sur la mer et au Sud vers l’oued d’Ambouli, pourrait constituer un risque réel en cas de séisme de même amplitude.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 15

(vi) Réfugiés et personnes déplacées La Corne de l’Afrique a été constamment bouleversée par des conflits et par conséquent par les déplacements des populations et l’afflux des réfugiés. La République de Djibouti, qui jouit d’une stabilité particulière dans la région, a toujours subi les contrecoups de ces catastrophes causées par l’homme et a accueilli les réfugiés sur son sol. Suite aux dernières opérations de rapatriement d’il y a deux ans, le nombre de réfugiés actuellement présents serait de 4.500 environ. De même, suite au conflit interne armé de 1991 qui a duré jusqu’en 1994, de nombreuses personnes se sont déplacées des zones rurales vers la capitale.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 16

2.1 – PAUVRETE ET ENVIRONNEMENT 2.1.1 – Pauvreté Cette problématique vise la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, UObjectif 1 du Millénaire pour le DéveloppementU qui cible la réduction de moitié de la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour entre 1990 et 2015 d’une part, et la réduction de moitié de la proportion de la population qui souffre de la faim d’autre part, dans le respect des droits humains dont le droit à la vie, le droit à la protection, le droit à un niveau de vie décent, le droit de manger à sa faim, le droit à un travail etc.

« La sécheresse endémique et la mauvaise exploitation des ressources hydrauliques sont des situations préoccupantes. Il faudra mettre en œuvre la politique de l’eau et du développement rural ; mettre en œuvre le dessalement de l’eau de mer pour augmenter l’approvisionnement ; renforcer la production agricole ; garantir une sécurité alimentaire durable ; définir une politique de revalorisation des produits de l’élevage qui constitue un domaine sous-exploité ; exploiter les produits de la mer… ».

(Extrait de la Feuille de route du Président de la République – mai 2005) Situation et tendances

L’analyse exploratoire des différentes enquêtes sur la pauvretéP1F

2P montre que celle-ci est devenue structurelle. En effet,

malgré les progrès importants réalisés dans le domaine macroéconomique depuis la seconde moitié des années 1990, la situation sociale s’est considérablement détériorée.

Définition et mesure de la pauvreté La pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui renvoie à la fois à une insuffisance de revenus, au manque d’emplois et aux difficultés d’accès aux besoins essentiels. La pauvreté monétaire retrace ainsi une insuffisance de revenus monétaires pour faire face aux dépenses alimentaires et non alimentaires indispensables. Elle est appréhendée à partir de deux seuils en dessous desquels une personne est considérée comme pauvre relatif ou extrême : Uun seuil de pauvreté relative U, calculé à partir de la part de la dépense alimentaire dans la dépense totale des ménages du deuxième quintile de dépenses équivalentes adultes, et Uun seuil de pauvreté extrêmeU, déterminé sur la base des besoins alimentaires minimaux correspondant à un apport calorifique journalier de 2115 calories par équivalent adulte. Le seuil de pauvreté relative a été estimé à 198.229 FD et le seuil de pauvreté absolue à 114.096 FD par an en 2002, ce qui correspond respectivement à 3,3 $ et 1,8 $dollars par personne et par jour (1 US$ = 177 FD). Le seuil de pauvreté relative particulièrement élevé, comparé à celui fixé dans le cadre de la Déclaration du Millénaire (2 $ par personne et par jour), traduit le niveau élevé des prix à Djibouti et son incidence sur les conditions de vie des ménages. Ainsi, la pauvreté monétaire est engendrée par une insuffisance de revenus et un faible pouvoir d’achat dans un contexte fortement marqué par une crise du marché du travail. (DSRP-2004)

(Extrait : EDAM-IS2-2002)

Les résultats de l’enquêtes EDAM-IS-2002 montrent que l’incidence de la pauvreté, entre 1996 et 2002, est passée de 45,1% à 74,0% pour les pauvres relatifsTP2F

3PT et de 9,6% à 42,1% pour les pauvres extrêmes. Il se trouve que la pauvreté est un

phénomène généralisé qui affecte toutes les zones géographiques et toutes les catégories sociales. Les quartiers périphériques des zones urbaines hébergent la plus grande partie concentration des pauvres, tandis que les jeunes et les femmes constituent les couches les plus vulnérables de la population. L’incidence de la pauvreté est particulièrement élevée en zone rurale où près de 97% des ménages sont pauvres dont 83% extrêmement pauvres.

Par ailleurs, une étude réalisée auprès des ménages ruraux en 2005 par le PAM a montré que l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité existent dans tous les districts. Les résultats indiquent que 49% des ménages enquêtés sont vulnérables, parmi lesquels 31,3% sont considérés comme très vulnérables à l’insécurité alimentaire.

Les principaux résultats macroéconomiques obtenus sur la période 2000-2005 ont été les suivants : i) une inflation modérée avec un taux de croissance moyen annuel de l’indice des prix à la consommation (IPC) d’environ 3% ; ii) une légère hausse de croissance économique mais demeurant insuffisante par rapport au taux de croissance du revenu par habitant. Le pays a en effet enregistré un taux de croissance moyen du PIB réel d’environ 2,5% (passant de 0,7% en 2000 à 3,2% en 2004).

TP

2PT La première évaluation de la pauvreté a été réalisée en 1996, suite à l’enquête sur les habitudes des consommations des ménages (EDAM 1). La

deuxième Enquête Djiboutienne auprès des Ménages - Indicateurs Sociaux (EDAM-IS2), a été réalisée en 2002 par le Gouvernement avec l’assistance des partenaires au développement..

TP

3PT Cf. encadré définition et mesure de la pauvreté

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 17

Réalisations

Compte tenu de son ampleur et de sa profondeur, la pauvreté à Djibouti n’est pas seulement un problème social mais constitue un véritable défi de développement. La mise en place d’un cadre stratégie de lutte contre la pauvreté (CSLP), principale initiative de politique générale du pays, répond à cet enjeu. Il s’articule autour de quatre axes : i) la relance de la croissance économique et renforcement de la compétitivité ; ii) la promotion du développement progressif des ressources humaines, du rôle de la femme, de l’emploi et des activités génératrices de revenus ; iii) le développement local durable et l’amélioration de l’accès à l’eau potable et aux services universels de base ; iv) la promotion de la bonne gouvernance.

Cette stratégie ne peut être matérialisée que dans le contexte d’une croissance économique pouvant garantir un meilleur accès des pauvres aux services sociaux de base, et d’accumulation du capital humain en vue de réduire durablement la pauvreté et le chômage. Mais la politique de croissance économique est conditionnée par l’assainissement du cadre macro-économique à travers la poursuite du programme de stabilisation budgétaire. Elle est également basée sur le rôle moteur que devra jouer le secteur privé en termes d’investissements et de création d’emplois.

La mise en œuvre du CSLP nécessitant la mobilisation d’importantes ressources extérieures pour la réalisation des programmes d’actions sectoriels, les autorités djiboutiennes ont organisé les 29 et 30 novembre 2005, une réunion du groupe de coordination des institutions financières arabes TP3F

4PT.

Ces dernières ont marqué leur disponibilité à mettre à la disposition de Djibouti les financements nécessaires aux différents projetsTP4F

5PT inscrits dans le cadre du programme de développement économique et social sur la période 2006-

2011.

Par ailleurs, le Gouvernement a récemment adopté des stratégies sectorielles notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’intégration de la femme et a augmenté la part du budget consacrée aux secteurs sociaux prioritairesTP5F

6PT. Les pouvoirs publics ont également initié ces dernières années des programmes ciblés en faveur des

couches vulnérables et des zones à forte incidence de pauvreté (micro-crédits, travaux à haute intensité de main d’œuvre ).

De plus, des programmes de rapatriement volontaire des réfugiés et déplacés, des opérations de distribution de vivres aux populations en situation de crises alimentaires et le programme « vivres contre travail » ont été mis en place dans les zones à risque en collaboration avec les partenaires au développement.

TP

4PT Il s’agit de la Banque Islamique de Développement, du Fonds Arabe pour le Développement Economique et Social, du

Fonds Saoudien de Développement et du Fonds Koweitien de Développement. TP

5PT Les projets concernent les secteurs suivants : éducation, santé habitat social, énergie, eau, assainissement,

infrastructures routières, élevage. Les financements des institutions financières arabes sont évalués à près de 370 millions de dollars US. TP

6PT Les dépenses sociales (éducation, santé, eau et assainissement) se sont accrues de 14% du PIB en 2000 à 16% en 2004.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 18

Défis

La persistance de la pauvreté à Djibouti tient principalement à plusieurs facteurs : le chômage, les conflits, les conditions climatiques, l’accès limité aux services sociaux de base, la structure de l’économie nationale, la faiblesse de la croissance et les inégalités dans la répartition des richesses.

L’accroissement de la pauvreté est fortement associé au développement du UchômageU. Les résultats de l’EDAM-IS2 révèlent une véritable crise du marché du travail, avec un taux de chômage de 59,5%, en forte croissance par rapport à son niveau de 1996 (44,1%). Les taux de chômage sont plus élevés pour les femmes (68,5%) que pour les hommes (54,5%) en 2002. Le chômage concerne particulièrement les pauvres extrêmes (67,5%) ou relatifs (55,7%)TP6F

7PT, et les jeunes

de moins de 30 ans. Selon l’étude du Bureau International du Travail (BIT) réalisée en 2004, le taux de chômage frappe plus de sept personnes actives sur dix chez les moins de 24 ans, et on observe que 63% des chômeurs ont entre 12 et 29 ans, tandis que 45,5% appartiennent à la classe d’âge des 12-24 ans. De plus, l’enquête montre que la population des chômeurs englobe 85,4% de personnes n’ayant jamais travaillé. Cette situation résulte de la décélération de l’offre d’emploi (faible croissance économique, coût des facteurs élevé, faibles qualifications de la main d’œuvre), de l’inadéquation emploi/formation et du rythme soutenu de l’évolution de la population active notamment sous l’effet des pressions migratoires.

Les Uconflits ouvertsU et l’instabilité politique dans la région, ainsi que le conflit interne ont eu comme conséquence les déplacements de populations et l’afflux massif de réfugiés. A Djibouti, les flux migratoires ont eu comme corollaire une forte pression sur les structures sociales de base accentuant leur dégradation.

UL’aridité du climat Uaidant, la République de Djibouti a été confrontée ces dernières années à des cycles de sécheresse récurrents qui ont réduit les ressources naturelles (perte du cheptel, assèchement des points d’eau, dégradation des pâturages) et fragilisé le mode de vie nomade, accélérant le phénomène de l’exode rural.

La pauvreté se caractérise principalement par Ules difficultés d’accès aux services sociaux de base.U Le système éducatif djiboutien continue de se heurter à des inégalités d’accès à l’instruction selon le genre et le niveau de vie des ménages en raison des capacités d’accueil relativement limitées et de la faiblesse des revenus permanents. Même si la couverture sanitaire apparaît satisfaisante, on observe de grandes disparités dans l’accès aux structures publiques de santé, notamment entre la capitale et le reste du pays. Les principales difficultés entravant le recours aux soins sanitaires semblent être le manque d’argent et la distance du centre de santé.

La pauvreté s’explique fondamentalement par une Uinsuffisance des ressources financières U. Sur la base des données de l’EDAM-IS2, la dynamique de la pauvreté est étroitement liée au rythme de la croissance économique et aux mesures de politique économique. De plus l’aggravation des inégalitésTP7F

8PT indique que les mécanismes de redistribution et de

protection, à travers la dépense publique, ont été inefficaces et ont limité considérablement l’impact des programmes économiques et sociaux du pays. Causes

ULes causes immédiatesU de l’aggravation de la pauvreté sont principalement : i) les effets des politiques d’ajustement structurel ; ii) la faiblesse de l’activité économique ; iii) la rareté des opportunités d’emplois ; iv) la faible dotation en infrastructures de base ; v) l’exode rural et les flux migratoires.

ULes causes sous-jacentesU résultent de : i) l’insuffisance des ressources financières ; ii) l’absence de qualification de la main d’œuvre ; iii) faibles capacités du secteur privé ; iv) l’extrême précarité des populations rurales, des réfugiés et des personnes déplacées.

ULes causes profondesU sont essentiellement : i) la faible capacité des décideurs à concevoir et mettre en œuvre des politiques et stratégies adaptées ; ii) les coûts de facteurs de production élevés ; iii) les pesanteurs socioculturelles ; iv) la dureté des conditions climatiques ; v) l’insuffisance des investissements.

TP

7PT Le taux de chômage déclaré pour les familles non pauvres s’élève à 38,9% en 2002.

TP

8PT L’enquête EDAM-IS2 révèle que 20% des ménages les plus pauvres (1er quintile) ont des dépenses moyennes par

équivalent adulte, 5 fois moins élevées que les 20% non pauvres (5ème quintile).

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 19

Lacunes de capacités des ayants droits et des ayants devoirs

Les Utitulaires des droits Uou ayants droits sont Ules enfants, les femmes, les personnes âgées, les sans-emploi, les jeunes inactifs, les populations des zones rurales et périurbaines, les réfugiés et les déplacés. U Ils ont pour rôles de : i) participer à l’amélioration de leurs conditions de vie ; ii) exiger la mise en place de conditions favorables à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ; iii) revendiquer l’accès et l’égalité de chance sans discrimination, à l’emploi, à une éducation qualifiante et à des soins appropriés. Mais ils ne peuvent jouer pleinement leur rôle par manque d’information sur leurs droits et sur l’obligation des pouvoirs publics de mettre à leur disposition des services publics de qualité, à moindre coût. De plus, la capacité des ayants droits est limitée par leur extrême situation de précarité (manque de ressources matérielles et financières).

ULes détenteurs d’obligations ou ayants devoirs sont respectivement l’Etat, le secteur privé, les communautés, la société civile et les partenaires au développementU. Ils ont pour rôles de : i) assurer un accueil et des services de qualité aux couches les plus vulnérables de la population ; ii) mettre en place un environnement propice à la création d’emplois ; iii) sensibiliser les populations à leurs droits en matière d’accès aux services publics ; iv) créer des emplois ; v) élaborer et de mettre en place des politiques adaptées à la lutte contre la pauvreté ; vi) de créer les conditions d’un accès équitable aux services publics ; vii) mobiliser les ressources nécessaires. Mais, les pouvoirs publics sont handicapés dans leurs actions par l’insuffisance des capacités matérielles, humaines et financières. Quant aux capacités et compétences des communautés et des organisations de la société civile, elles demeurent faibles, et la coordination des interventions et la mobilisation des ressources de la part des partenaires au développement restent encore insuffisante.

2.1.2 – Environnement Cette thématique vise à assurer un environnement sain et durable, UObjectif 7 du Millénaire pour le DéveloppementU qui vise à réduire de moitié d’ici à 2015 le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable d’une part, et à améliorer sensiblement d’ici à 2020 la vie des habitants des taudis d’autre part, dans le respect des droits humains dont le droit à un environnement sain et durable, le droit aux services sociaux de base, le droit à un égal accès aux services publics nationaux, le droit à un logement convenable, etc.

« Assurer les actions qui visent à contribuer à l’amélioration du cadre de vie des djiboutiens ; contenir et gérer la croissance urbaine ; s’engager dans une politique de sensibilisation qui permette de créer et d’entretenir un réflexe de propreté et d’hygiène individuelle et collective chez les djiboutiens de tous âges et de toutes conditions socioéconomiques ; mettre en œuvre la phase 2 de l’assainissement de la capitale et l’installation d’incinérateurs d’ordures ménagères dans chaque chef lieu des districts ; prendre les dispositions nécessaires pour consolider au sein d’un partenariat dynamique les associations de la société civile… ».

(Extrait de la Feuille de route du Président de la République – mai 2005)

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Situation et tendances

UL’approvisionnement en eau potableU demeure un problème majeur à Djibouti. Selon les données de l’EDIM-2006, les utilisateurs de sources d’eau potable améliorées s’approvisionnent à l’un des types de sources suivantes ; eau courante, fontaine publique, forage /pompe à eau, puits protégé, source protégée ou eau de pluie. Au total, 95,6% de la population ont accès à une source d’eau potable améliorée, avec 97,4% en zone urbaine et 52,5% en zone rurale. Il existe par conséquent de fortes disparités d’accès entre le milieu urbain et le milieu rural.

La situation est cependant critique dans la capitale pour laquelle la production ne couvre plus que 75% des besoins estimés à près de 20 millions de mP

3P/an, tandis que les taux de salinité dépassent largement les normes de l’OMSTP8F

9PT. Les

modalités d’approvisionnement en eau salubre sont variables d’une zone à l’autre. 40% des ménages utilisent l’eau de robinet dans le logement comme source d’approvisionnement en eau potable, 39% d’entre eux utilisent l’eau de robinet dans la cour et 15% l’eau d’un robinet public. L’Etat continue à prendre en charge seul la gestion des ouvrages hydrauliques.

A noter que les seules sources d’eau disponibles sont les nappes souterraines et les sous écoulements des oueds, qui subissent les contraintes de l’aridité du climat, de la faiblesse de la pluviométrie et des remontées du biseau salé issu du voisinage de la mer.

ULe problème de l’assainissementU est l’une des principales menaces environnementales pour le pays et plus particulièrement pour la capitale qui concentre 68% de la population totale. Les résultats d’EDIM-2006 révèlent cependant que 65,9% des ménages vivent dans des maisons équipées d’installations sanitaires améliorées, soit 67,8% en zone urbaine et 18,8% en zone rurale. Le district de résidence est un des déterminants de l’utilisation de sanitaire pour l’élimination des excréments. Ils spont 67% à Djibouti-ville et 59,8% dans les autres districts. La population de la ville de Djibouti est essentiellement raccordée à un système individuel de type latrines sèches et fosses septiques, 75% en assainissement individuel et seulement 25% en assainissement collectif. Le développement du secteur de l’assainissement (liquide et solide) est marqué par une série de contraintes entravant son développement notamment la faiblesse du cadre institutionnel préalable à la mise en place des infrastructures, et l'absence ou l'inadéquation du système de recouvrement des coûts, indispensables pour l'exploitation et la pérennisation des équipements. Selon l’EDAM-IS 2002, 62% des déchets solides produits quotidiennement sont directement mis à la décharge sans tri ni traitement préalable, ce qui représentent un problème majeur à Djibouti.

Les principales menaces pour la ressource en eau salubre émanent du développement de l’habitat collectif en périphérie de la ville, notamment à Balbala, qui peut entraîner une infiltration des eaux usées dans la nappe souterraine si un dispositif d’assainissement n’est pas en place. Les dysfonctionnements du réseau de collecte d’eaux usées occasionnent différents risques sanitaires. Les canaux d’eaux pluviales recevant une forte proportion d’eaux usées sont sources de risques d’autant plus importants qu’ils sont proches des quartiers habités.

En dépit des efforts importants engagés, les principaux centres urbains du pays, notamment Djibouti-ville, enregistrent une expansion rapide de Uzones d’habitatsU précaires, dans lesquelles l’accès aux infrastructures de base demeure très insuffisant. Les populations flottantes participent à la dégradation des équipements publics insuffisants et surexploités et de l’environnement urbain. Les résultats de l’enquête EDSF/PAPFAM-2002 montrent que près de 65% des ménages urbains vivent dans les taudis, alors que la majorité des ruraux et nomades (93,9%) logent dans des toukouls ou tentes traditionnelles. La progression constante des populations urbaines (3% par an) et la faible capacité de réponse en terrains viabilisés et aménagés génèrent la prolifération des occupations illicites et précaires. Les coûts de construction étant élevés (prépondérance de matériaux importés et coût élevé de la main d’œuvre), la faible capacité d’épargne des ménages et l’absence de mode de financement adapté entravent sérieusement le développement du secteur du logement qui demeure toujours précaire. Selon le rapport sur le développement humain de l’an 2000, seulement 34% de logements sont en dur et seuls 50% des ménages sont propriétaires de logement qu’ils occupent.

La Udégradation progressive des sols et du couvert végétalU constitue également une menace réelle contre l’environnement. La rareté des points d’eaux conjuguée aux fortes pressions exercées par l’homme sur l’environnement (déboisement, surpâturage) aboutissent à la désertification du milieu rural. Le phénomène de désertification touche près de 90% du territoire national et plus particulièrement les zones côtières qui regroupent plus de 70% de la population djiboutienne. De même, la disparition ou la régression de la couverture végétale aggravent les phénomènes des érosions hydrique et éolienne. La détérioration du couvert végétal est accentuée par l’action de l’homme et se traduit par la destruction intense de l’unique forêt du pays (Day).

Les Uressources naturelles énergétiquesU étant limitées, le secteur de l’énergie est fortement tributaire des importations des produits pétroliers. Dans un contexte de prix pétroliers élevés au niveau mondial, les difficultés d’urbanisation dans les zones d’extension de la capitale renchérissent le coût de la distribution et limitent l’accès de l’électricité aux populations les plus défavorisées. La couverture de la population en électricité est de 40,4% d’après les données de l’enquête EDAM-Energie réalisée en 2004 (54% en milieu urbain et 0,2% en milieu rural). Pour les besoins de la cuisine, une grande majorité de la population a recourt au kérosène et à d’autres formes énergétiques, notamment le bois de chauffe.

TP

9PT Plus de la moitié des forages enregistrent une teneur inquiétante en chlorures supérieure à 900 mg/l, allant

jusqu’à dépasser 1.200 mg/l, soit six fois la norme OMS souhaitable.

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L’EDIM-2006 montre que seulement 12,7% des ménages utilisent des combustibles solide pour la cuisson, mais cette consommation si elle est très faible en zone urbaine, elle est par contre très élevée en zone rural où plus de trois quarts des ménages (78,9% utilisent ce type de source d’énergétique. L’utilisation du bois a des conséquences désastreuses sur l’environnement dans la mesure où cette pratique accentue la désertification et contribue au réchauffement de l’atmosphère avec les émissions de CO2. Cette situation est très préoccupante dans la mesure où Ules impacts négatifs des changements climatiques Urisquent de se faire peser à brèves échéances. Réalisations

La République de Djibouti a ratifié la quasi-totalité des conventionsTP9F

10PT, protocoles et autres accords environnementaux

internationaux et régionaux et les pouvoirs publics ont élaboré plusieurs plans sectoriels TP10F

11PT et notamment un Plan

d’Action National pour l’Environnement (PANE) pour la période 2001-2010 dont les principaux objectifs consistent à : i) intégrer la dimension environnementale dans l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques économiques et sociales ; ii) assister et renforcer les capacités du gouvernement dans la gestion de l’environnement sur la base d’une large concertation entre les différents acteurs concernés ; iii) assurer le développement économique et social durable ; iv) répondre aux attentes des différentes composantes de la société et de concilier la lutte contre la pauvreté et la protection de l’environnement ; v) assurer la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement ; vi) préserver la biodiversité, les milieux naturels terrestres et marins. Par ailleurs, Djibouti a élaboré une communication initiale pour respecter ses engagements vis-à vis de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. . En matière d’habitat et pour une meilleure cadre de vie des populations pauvres, la politique du Gouvernement vise à améliorer la procédure d’accession à la propriété en consolidant les conditions d’accès à la propriété à tous et en particulier aux plus démunis. Défis

La République de Djibouti ne dispose pas d’un système performant de gestion et de suivi de ses ressources naturelles, ce qui prive les populations du droit à un environnement sain et durable.

L’exploitation intensive des eaux souterraines depuis plusieurs décennies entraîne la surexploitation des nappes phréatiques, et par conséquent une dégradation de la qualité de l’eau. La question de l’eau se pose également avec acuité pour la population en termes de quantité disponible. En effet, la rareté des ressources en eau risque de s’amplifier encore plus à Djibouti en raison des changements climatiques. En milieu rural, le manque de moyens financiers ne permet pas d’assurer une maintenance suffisante des ouvrages existants.

Les problèmes d’assainissement et d’hygiène résultent de la combinaison de plusieurs facteurs notamment l’absence d’une stratégie nationale appropriée en matière d’assainissement et la faiblesse des investissements alloués au secteur. La mauvaise gestion des infrastructures existantes et l’insuffisance de participation des usagers contribuent à faire de l’assainissement une des menaces environnementales majeures à Djibouti.

L’accroissement rapide de la population, le surpâturage, l’usage du bois pour le chauffage et la cuisson par les ruraux contribuent à la dégradation du couvert végétal et des sols. De plus, les sécheresses récurrentes et les changements climatiques concourent à accélérer le processus de désertification qui constitue une menace immédiate aux conditions de survie de la population djiboutienne en général, et de la population nomade en particulier. Le développement de la sédentarisation des populations conjugué à la présence prolongée des troupeaux sur les parcours communautaires accentuent la pression sur le faible couvert végétal du pays et provoquent des dégâts irréversibles. Par ailleurs, la situation du logement demeure toujours précaire, en particulier pour les populations vulnérables. Seulement un tiers des besoins sont satisfaits actuellement par le parc immobilier existant, alors que les besoins annuels sont estimés à 2.500 logements, dont 2.000 pour Djibouti-ville.

TP

10PT Convention sur la diversité biologique, Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification,

Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques TP

11PT Stratégie et programme d’action national pour la diversité biologique, programme d’action national sur les

changements climatiques, programme d’action national de lutte contre la désertification, plan de gestion intégrée de la zone côtière de Djibouti

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Causes

ULes causes immédiatesU de la dégradation de l’environnement sont : i) la pression des actions humaines ; ii) la surexploitation des ressources en eau ; iii) l’absence de stratégies adaptées ; iv) l’insuffisance des capacités de gestion ; v) l’exode rural et les flux migratoires.

ULes causes sous-jacentesU sont : i) l’insuffisance des ressources financières allouées à l’environnemnt dans le budget national ; ii) le manque de moyens matériels et la faiblesse des moyens humains des services techniques et, iii) la paupérisation des ménages.

ULes causes profondesU sont : i) les effets des changements climatiques ; ii) la rareté de l’eau ; iii) le manque de civisme de la population ; iv) l’insuffisance du plaidoyer des décideurs et des ONG auprès des populations. Lacunes de capacités des ayants droits et des ayants devoirs

Le droit à un environnement sain et durable concerne à la fois les décideurs mais aussi les populations elles-mêmes dans la mesure où ces dernières doivent prendre en charge de manière responsable la protection de leur propre environnement pour améliorer leur cadre de vie. Mais les questions environnementales sont malheureusement peu connues et peu érigées au titre des priorités nationales du fait de nombreuses faiblesses des acteurs et de leurs comportements inappropriés.

Les acteurs ou Uayants droitsU les plus concernés par le non-respect du droit à un environnement sain et durable sont Ules populations rurales et urbaines et les populations riveraines U. Ils ont pour rôles de : i) participer à l’amélioration de leur cadre de vie ; ii) s’impliquer davantage dans la mise en oeuvre des programmes environnementaux ; iii) exiger la mise à disposition d’eau potable et des conditions d’accès à un système d’assainissement durable. Les ayants droits sont limités par leur faible capacité à influer sur les politiques en matière d’accès à une eau salubre et à des systèmes d’assainissement convenables. De plus, l’exercice de leurs droits est entravé par le manque d’information qui conduit à des pratiques néfastes, et par leur faible capacité d’organisation.

ULes détenteurs d’obligations sont les communautés, l’Etat, le secteur privé, les organisations de la société civile et les partenaires au développement.U Leurs obligations sont de :

i. prendre en charge la gestion de leur environnement et cadre de vie ;

ii. mettre en place un cadre institutionnel adéquat ;

iii. sensibiliser les populations sur leurs droits ;

iv. favoriser la mise en oeuvre des pratiques moins défavorables à l’environnement ; v) faire respecter la réglementation ;

v. participer à la mobilisation des ressources financières et au financement des projets environnementaux et,

vi. appuyer les efforts des communautés et du gouvernement. Les communautés sont limitées par la faiblesse de leurs capacités matérielles, humaines et financières ainsi que par le manque de culture d’une gestion efficace de l’environnement. Bien qu’elles disposent de l’information et des ressources nécessaires, les entreprises répugnent à mettre en oeuvre des pratiques adéquates en raison de la faiblesse du contrôle exercé tant par les pouvoirs publics que par les communautés. L’efficacité des interventions des partenaires au développement est entravée du fait d’un manque de synergie et d’une mobilisation de ressources insuffisantes.

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2.2 – SANTE ET POPULATIONS VULNERABLES Ce thème vise les UObjectifs 4, 5 et 6 du Millénaire pour le DéveloppementU qui ciblent respectivement la réduction de deux tiers du taux de mortalité infantile, la réduction de trois quarts du taux de mortalité maternelle entre 1990 et 2015, l’arrêt de la propagation du VIH/SIDA et la maîtrise du paludisme et autres grandes maladies en inversant la tendance d’ici à 2015, dans le respect des droits humains dont le droit à la santé , le droit de la femme au soin spécial et à la protection, le droit de l’enfant, des adolescents et des jeunes au soin spécial, assistance et protection etc.. « Bien exécuter la politique de santé de manière à ce qu’elle permette la réalisation de l’ambition nationale pour une santé élargie à tous nos concitoyens ; l’accès aux soins et aux médicaments, de même que la lutte contre les maladies endémiques et épidémiques ainsi que la promotion de la santé de la mère et l’enfant… ».

(Extrait de la Feuille de route du Président de la République – mai 2005)

Situation et tendances Dans le cadre du Plan national de développement sanitaire 2002-2006, de nombreuses actions positives ont été entreprises par le Gouvernement en faveur de la santé de la mère et de l’enfant et de la lutte contre les maladies transmissibles (VIH/SIDA, rougeole paludisme et tuberculose). Les données de l’enquête EDIM-2006 révèlent que les Utaux de mortalité infantile et infanto-juvénile U ont régressé passant respectivement de 103,1 à 67 pour mille et de 124,4 à 94 pour mille entre 2002 et 2006.pour mille. Le sexe a une grande influence sur ce taux puisqu’il est de 76 pour mille pour les garçons contre 58 pour mille pour les filles en ce qui concerne la mortalité infantile et de 103 pour mille chez les garçons contre 81 pour mille chez les filles en ce qui concerne la mortalité infanto-juvénile. A noter cependant que les taux de mortalité, aussi bien infantile qu’infanto-juvénile, sont plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural. USur le plan nutritionnelU par contre, les résultats de l’EDIM-2006 révèlent qu’un enfant de mois de 5 ans sur quatre est modérément maigre (28,6%) contre 9,9% pour la catégorie des enfants sévèrement maigres. Par ailleurs, 30% des enfants ont un retard de croissance ou sont trop courts par rapport à leur âge, alors que 20% ont une déperdition ou sont trop maigres pour leur taille. En termes d’âge, le pourcentage de malnutrition, selon les trois indices (faible poids, déperdition et retard de croissance), est plus élevé chez les enfants de 12-23 mois que chez les tranches d’âge inférieures ou supérieures. Cette tendance correspond en fait à l’âge où beaucoup d’enfants sont sevrés du lait maternel et exposés à la contamination due à l’eau, aux aliments et à l’environnement. A notre par ailleurs que seulement 3,3% des enfants âgés de moins de 6 mois sont exclusivement nourris au lait maternel, un niveau largement inférieur au taux recommandé. A l’âge de 6-9 mois, 23,1% des enfants reçoivent du lait maternel et des aliments solides et semi-solides. Avant l’âge de 12-15 mois, 53,5% des enfants continuent de téter le lait maternel. Avant 20-23 mois , 18,4% des enfants sont toujours allaités au sein. UL’allaitement exclusifU ( 1,3%) est plus probable chez les garçons que les chez les filles, tandis que l’apport d’aliments complémentaires à temps est plus élevé chez les filles.

UEn terme de vaccination,U l’EDIM souligne que 46,4% des enfants possèdent des carnets de santé. Environ 87% des enfants âgés de 12-23 mois ont reçu le vaccin du BCG avant 12 mois tandis que 80,4% ont pris la première dose de DPT. Pour le deuxième et troisième dose le pourcentage baisse respectivement à 69,5% et à 56%. De même, 75,2% des enfants ont reçu le vaccin polio 1 avant l’âge de 12 mois mais ce taux baisse à 62,5% pour le polio 2 avant de devenir 45,8% pour la troisième dose. La couverture contre la rougeole avant 12 mois quant à elle est de 63,8%. Seuls 38,6% des enfants ont reçu la totalité de 8 vaccinations recommandées dont 31,4% avant leur premier anniversaire.

Quant au taux de mortalité maternelle, il est estimé à 546 pour 100.000 naissances vivantes en 2002 au niveau national. Cependant, la forte concentration des populations et des structures de santé dans les milieux urbains laisse présupposer les situations qui prévalent dans les zones rurales. Au niveau des structures de santé, le taux de décès maternels intra-hospitaliers était estimé à 720 pour 100.000 naissances vivantes en 2000. Grâce notamment à la mise en œuvre du programme Maternité sans risque en 1998, ce taux a significativement diminué pour atteindre 172 pour 100.000 naissances vivantes en 2005 selon le rapport de routine du Ministère de la Santé.

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En matière de santé reproductive et en ce qui concerne les soins prénatals, les résultats de l’enquête EDIM montre que 96,3% des femmes âgées de 15-49 ans ayant accouché pendant les deux dernières années précédant de l’enquête ont reçu des soins prénatals au moins une fois pendant la grossesse (96,7% en milieu urbain et 84,3% en milieu rural). Parmi ces femmes 88% ont fait prendre leur tension, 87,5% ont été pesées, 78,5% ont fait un test sanguin et 77,6% un prélèvement d’urine. 53,6% des femmes enceintes ont fait un suivi de leur grossesse (60,6% en zones urbaines et 33,7% en zones rurales). Quant aux soins d’urgence obstétricaux (EmOC), la proportion d’accouchements assistés par du personnel qualifié s’élève à 60% des mères dont 93% en zones urbaines et 23% en zones rurales. A noter que Djibouti est l’un des six pays qui a bénéficié et accepté l’approche AMDD conjointement soutenue par le MENARO, l’UNFPA et l’Université de Columbia. Les besoins ont été évalués et un plan d’action national en faveur de la réduction de mortalité maternelle a été établi. Le programme de protection des femmes contre les grossesses non désirées et la planification familiale souffrent d’une insuffisance notoire marquée par une faible prévalence contraceptive (17,8% chez les femmes mariées âgées de 15-49 ans), un intervalle inter génésique très réduit (24 mois) et des besoins non satisfaits en matière de planning familial autour de 50%. Les grossesses répétées, la multiparité, les avortements, l’anémie et la malnutrition fréquente chez les femmes rendent leur précarité et leur vulnérabilité très critiques. A noter que la prévalence des contraceptifs est fortement liée au niveau d’éducation des femmes. Le pourcentage de femmes utilisant une méthode contraceptive passe de 12,6% chez les femmes non scolarisées à 20,8% chez celles qui ont fait des études primaires puis à 33% chez les femmes de niveau secondaire ou supérieur. De même le taux est plus élevé dans le district de Djibouti (19,2%) contre 10,6% dans les autres districts. S’agissant de l’excision et de l’infibulation ou mutilations génitales féminines (MGF), elles représentent un véritable problème socio-sanitaire. L’EDIM-2006 mentionne que 93,6% des femmes âgées de 15-49 ans ont déclaré es avoir subi une MGF. Parmi ces femmes 24,9 ont déclarées quelles ont subi une MGF de type I (sunna), 6,4% une MGF de type II (excison) et 67,2% une MGF de type III (infibulation) et 1,5% n’en ont pas précisé le type. A noter qu’elles sont 92,9% dans le district de Djibouti contre 94,9% dans les autres districts. Par ailleurs, une enquête scolaire menée auprès des jeunes par le UNFPA en 2006 révèle que la proportion de femmes et filles touchées est de 75,5%. La lutte contre ces pratiques à travers des actions d’information et de sensibilisation auprès des femmes mères et grands-mères, exciseuses et religieux (considérés comme responsable de la continuité des pratiques) n’a pas connu l’impact escompté, et le recours à la loi n’a pas encore porté ses fruits, l’article 333 du Code pénal sanctionnant les MGF n’ayant pas fait l’objet d’application. En matière de VIH/SIDA, la République de Djibouti avec un taux de prévalence de 2,9% fait face à une épidémie généralisée, d’après les normes de l’OMS. La position géographique du pays, le chômage massif des jeunes et les nombreux flux migratoires rendent le pays particulièrement vulnérable. On estime de même que 9.000 personnes vivent avec le VIH à Djibouti. Le taux de prévalence parmi les femmes enceintes âgées de 15-24 ans est également de 2,9% TP11F

1PT.

L’utilisation d’un préservatif lors du dernier rapport sexuel à haut risque est de 44% chez les 15-24 ans en 2005TP12F

2PT .

En ce qui concerne les adolescents et les jeunes, ils sont victimes d’une vulnérabilité grandissante liée à la pauvreté, au chômage, à l’analphabétisme, à l’abandon scolaire, aux IST/SIDA, à la violence, au tabac et aux grossesses précoces et avortements. A noter que le taux de prévalence est de près de 6% chez les moins de 25 ans. Ils constituent par conséquent un groupe cible vulnérable important d’autant plus que seuls 18% d’entre eux ont une bonne connaissance du VIH. Quant aux avortements clandestins, ils sont réels mais ne sont pas bien répertoriés. Par ailleurs, une enquête sur le tabagisme chez les jeunes menée en milieu scolaire en 2003 révèle que 19% des jeunes consomment toute forme de tabac (23,7% de garçons et 12,2% de filles). 11% fument couramment la cigarette (15% de garçons contre 10,5% de filles). A noter aussi que le nombre d’enfant orphelins du SIDA s’élève à 5.000, ce qui représente 15% du total des enfants orphelins du pays estimé à 33.000 en 2005 d’après une étude réalisée par l’Unicef en 2005. S’agissant du paludisme, le nombre de cas recensé en 2005 est estimé à 5.580 cas simples et 1780 cas graves. Le risque est estimé entre 10 et 15% soit entre 39.200 et 58.800 cas par an, alors que le nombre estimé de personnes à risque est de 392.000 soit plus de 50% de la population de Djibouti. La faiblesse du programme tuberculose et le manque de financement ont eu pour conséquence une résurgence dramatique de la maladie qui en fait de Djibouti le 2P

èmeP pays au plus fort taux de prévalence au monde après le Swaziland

soit 1.137 cas sur 100.000 en 2004TP13F

1PT et le taux de mortalité liée à cette maladie est de 121/100.000 P

1P . On estime à 4000 par

an le nombre de tuberculeux toutes causes confondues avec plus d’hommes que de femmes. La prévalence du VIH chez les patients tuberculeux est estimée à 13,5% toutes formes confondues.

TP

1PT Enquête séro prévalence chez les femmes enceintes dans 8 CPN de Djibouti ville, Ministère de la santé, Crédès - 2002

TP

2PT Enquête CAP Jeunes 2005, ministère de la jeunesse, UNICEF

TP

1PT Rapport global TB OMS 2006

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Réalisations Parmi les efforts du Gouvernement en matière de santé de la population en général, de la femme et de l’enfant en particulier on peut retenir : (i) la mise en place du programme Santé de la reproduction par la fusion du projet équilibre familial et du programme Maternité sans risque ; (ii) la mise en place d’une Centrale d’achat de matériels et médicaments essentiels ; (iii) la mise en place des pharmacies communautaires offrant des médicaments génériques accessibles à des prix abordables ; (iv) la mise en place d’équipe médicale mobile dans les zones inaccessibles ; (v) la mise en œuvre du programme de lutte contre la violence fondée sur le genre en 2005 ; (vi) la mise en place du programme de besoins essentiels de développement (BED) aux niveaux des communautés défavorisées ; (vii) la formation des sages-femmes ; (viii) la mise en place des ressources humaines qualifiées au niveau des centres de santé (gynécologues, infirmiers et sages-femmes) ; (ix) l’exécution du plan d’élimination de la rougeole et du plan d’éradication de la polio ; (x) la consultation nationale fixant les orientations stratégiques du plan pluriannuel 2007-2011 en matière de vaccination ; (xi) la mise en place de la stratégie nationale de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) ; (xii) le traitement de différentes pathologies dont les diarrhées (6958 cas), les pneumonies (6606 cas), le paludisme (4897 cas) et le problème de la malnutrition (5273 cas) ; (xiii) le plan cadre de lutte contre le VIH/SIDA-2003-2007 comprenant plusieurs axes stratégiques d’intervention dont l’approche multisectorielle (implication de 12 Ministères et de la société civile) ; la prise en charge des orphelins et enfants vulnérables ; xiv), la mise en place de structures de soutien et des comités régionaux de santé dans les 5 districts y compris 120 ONGs et associations locales exécutant depuis 2004 des activités de prévention soutenues par des agences d’encadrement (439 personnes infectées par le VIH ont eu accès au traitement ARV soit 25% de personnes nécessitant ce traitement depuis 2003 et près de 578 personnes vivant avec le virus du SIDA poursuivaient un traitement ARV fin décembre 2005 ; (xv) la stratégie de prévention de la transmission du VIH parent-enfant (PTPE) basée sur le conseil confidentiel et le test de dépistage volontaire des femmes enceintes ; (xvi) l’établissement d’un plan national en matière de lutte contre la tuberculose pour la période 2006-2010 ; (xvii) la distribution de 18000 TP14F

2PT moustiquaires pour lutter contre le paludisme ; (xviii) la mise en œuvre du protocole de prise en

charge de la malnutrition au niveau des centres de santé communautaires et hôpitaux de Djibouti-ville et districts ; (xix) la mise en place d’une stratégie nationale pour l’abandon de l’excision et infibulation en collaboration avec le Ministère de la Promotion de la femme.. Défis Malgré les réalisations nombreuses, les indicateurs de moyens démontrent une faiblesse du système de santé, notamment en infrastructures et en ressources humaines. Plusieurs défis sont à relever : (i) l’insuffisance des ressources humaines qualifiées ; (ii) l’émergence des maladies non transmissibles ; (iii) l’intégration des services des soins de santé de base ; (iv) la pérennité et la prévisibilité des financements ; (v) le renforcement des capacités nationales; (vi) le renforcement du système de collecte de données, de la surveillance, du suivi-évaluation et de la participation communautaire ; (vii) le renforcement de la coordination et du partenariat au niveau national ; (viii) l’absence d’une stratégie nationale validée avec normes, directives et plan pour des interventions liées au VIH/SIDA ; (ix) l’inefficacité de la stratégie nationale de lutte contre les MGF malgré les nombreuses actions entreprises par les différents acteurs ; (x) l’inexistence de structures de loisirs pour les jeunes et les adolescents et les filles en particulier qui s’adonnent au qât devenu le seul divertissement dans le pays ; (xi) l’absence de structures d’accueil pour les enfants orphelins et vulnérables qui se retrouvent dans la rue exposés au VIH/SIDA et sans pièce d’identité faute de n’avoir pas été enregistré à la naissance. Causes En ce qui concerne la mortalité infantile : les causes immédiates sont : (i) la morbidité fréquente (diarrhées, infection respiratoires aiguës) ; (ii) le statut nutritionnel défaillant ; les causes sous-jacentes sont : (i) l’inaccessibilité et l’insuffisance de la couverture sanitaire ; (ii) le manque d’information ; (iii) les mauvaises conditions d’hygiène ; (iv) les habitudes socioculturelles et la non utilisation des méthodes contraceptives ; les causes profondes sont la pauvreté, l’analphabétisme et la faiblesse du système de santé. S’agissant de la mortalité maternelle, les causes immédiates sont : (i) l’inaccessibilité aux services de santé ; (ii) la qualité de soins insuffisante ; (iii) la faible prévalence contraceptive ; (iv) la malnutrition ; les causes sous-jacentes sont : (i) la planification familiale insuffisante (multiparité) ; (ii) la morbidité fréquente (anémies, malnutrition, MGF, VIH/SIDA) ; (iii) le manque d’information ; les causes profondes sont la pauvreté, l’analphabétisme et la faiblesse du système de santé. Pour ce qui est de la vulnérabilité des adolescents et des jeunes, les causes immédiates sont : (i) le chômage ; (ii) les abandons scolaires ; (iii) l’analphabétisme ; (iv) la violence ; (v) les grossesses précoces et les avortements ; (vi) le tabac ; (vii) les IST/SIDA ; la cause sous-jacente principale est l’insuffisance de services spécifiques d’information et d’éducation des jeunes contre les risques ; les causes profondes sont : (i) la pauvreté ; (ii) la situation familiale précaire ; (iii) l’absence de stratégies multisectorielles visant la réduction de la vulnérabilité des jeunes.

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Pour les IST/SIDA, les causes immédiates sont : la sexualité et l’absence de protection ; les causes sous-jacentes sont la prédominance des facteurs de risques et l’absence d’information ; les causes profondes : (i) l’analphabétisme ; (ii) la pauvreté ; (iii) le chômage ; (iv) la faiblesse d’un programme de prévention multisectoriel. Quant à la forte mortalité-morbidité dues aux maladies transmissibles, les causes immédiates sont : (i) la promiscuité ; (ii) l’insuffisance d’eau potable (beaucoup de maladies transmissibles sont d’origine hydrique) ; (iii) l’assainissement des eaux usées et gestion des ordures ménagères insuffisants ; (iv) le manque d’hygiène individuelle par manque de connaissances, attitudes et pratiques ; (v) l’absence d’une stratégie IEC ; (vi) l’insuffisance de la participation communautaire ; les causes sous-jacentes sont : (i) la relation entre genre ; (ii) la qualité de service défaillante ; (iii) le contexte socioculturel ; (iv) la mobilité de la population ; (v) les groupes les plus vulnérables ; les causes fondamentales sont : (i) l’inaccessibilité géographique aux services de santé ; (ii) la pauvreté et les contraintes socio-économiques ; (iii) l’insuffisance des personnels de santé qualifiés ; (iv) l’insuffisance de ressources matérielles (plateaux techniques et de système de référence ; banque du sang, laboratoires performants, services de réanimation et ambulances) ; (v) la faiblesse du système de santé en général et des soins de santé primaire en particulier ; (vi) le faible taux de scolarisation des jeunes ; (vi) l’insuffisance ou le l’absence de coordination entre les différentes structures. Lacunes de capacités des ayants droits et des ayants devoirs

Les ayants droits à un état de santé satisfaisant sont la population en général, les femmes, les enfants et les adolescents en particulier, ainsi que les travailleuses de sexe, les personnes vivant avec le VIH et les malades. En tant que titulaires de droits, ils ont pour rôles de : (i) exiger le suivi régulier de leur état de santé ; (ii) exiger les conditions nécessaires pour des services de santé de qualité ; (iii) revendiquer une prise en charge de qualité ; (iv) revendiquer le droit de participer à la gestion de santé ; (v) revendiquer le droit à la santé et aux conditions de vie meilleures ; (v)

revendiquer le droit à l’information ; (vi) exiger le droit de préserver la confidentialité. Leurs lacunes se situent au niveau de la faiblesse d’information et de communication, ainsi qu’au niveau de l’insuffisance de ressources dont ils disposent. Les détenteurs d’obligation sont : l’Etat ; les élus locaux ; les leaders communautaires ou chefs de village, les maris, les parents, les personnel de santé, la société civile et les ONG, le secteur privé, ainsi que les partenaires au développement. Ils ont pour rôles de : (i) assurer la prise en charge et l’accès aux services de santé de qualité ; (ii) informer, éduquer et communiquer ; (iii) développer et mettre en œuvre des politiques de santé appropriées ; (iv) favoriser le développement du secteur privé. Les communautés et les ONG ont pour rôle de : (v) contribuer et coopérer avec les centre de santé et d’appuyer les efforts nationaux. Les personnels de santé doivent : (vi) améliorer leur performance par la formation continue. Quant aux partenaires au développement ils doivent : (vii) assurer la mobilisation des ressources financières nécessaires en coordonnant leur appui technique.

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2.3 - EDUCATION ET AUTONOMISATION DES FEMMES 2.3.1 - Education Ce thème vise l’Objectif 2 du Millénaire pour le Développement celui d’assurer une éducation primaire de qualité pour tous d’ici 2015, en donnant à tous les enfants, filles et garçon,s les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires dans le respect du droit à l’éducation. « Mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière d’éducation formelle et informelle visant l’accès aux savoirs. Le défi majeur demeure à cet égard l’école qui doit être une école pour tous qui ouvrira à tout un chacun sa voie. Poursuivre et accroître les investissements publics en faveur de l’éducation et de la formation professionnelle et améliorer l’adéquation entre la formation et le besoin du marché du travail et veiller à la qualité de l’éducation… ». (Extrait de la Feuille de route du Président de la République – mai 2005) Situation et tendances En 1999, la nouvelle loi d’orientation de l’éducation modifie considérablement l’organisation et l’agencement du système éducatif. Elle inscrit explicitement le droit à l’éducation pour tous dans le paysage réglementaire du pays. La loi instaure un enseignement fondamental obligatoire de neuf ans (cycle primaire de cinq ans suivi du cycle moyen de quatre ans) pour tous les enfants de 6 à 16 ans et place la qualité et l’égalité des chances parmi les objectifs essentiels. Depuis, la scolarisation s’améliore et connaît une évolution à la hausse. L’enseignement préscolaire de deux ans, au profit des enfants âgés de trois à cinq ans, fait partie intégrante du système mais reste facultatif. Bien qu’on puisse relever un début d’implantation dans les districts de Dikhil, Obock et Tadjourah, il est plus accessible aux couches aisées de la population dans les écoles privées à Djibouti-ville. Dans l’enseignement primaire, l’évolution se traduit par une hausse du taux brut de scolarisation qui passe de 46,3% en 2000/01 à 54,8% en 2005/06 avec un accroissement annuel de 5,6% selon les données statistiques du Ministère de l’éducation. Cette progression touche aussi bien les filles que les garçons. Les résultats de l’EDIM confirment cette situation et affichent un taux net de scolarisation primaire de 55,3% avec 55,9% de garçons contre 54,5% des filles. Toutefois, en zone urbaine 56% des enfants sont scolarisés contre 41,3% en zone rurale. De plus au niveau national, il n’existerait pratiquement aucune différence entre garçons et filles en termes de fréquentation du cycle primaire, étant donné que l’indice de parité des sexes avoisine 1,00 soit 0,98 aussi bien en zone urbaine (0,98) qu’en zone rurale (0,99). Les disparités liées aux zones géographiques restent assez importantes. Les écarts sont quelque peu marqués entre le milieu urbain et le milieu rural. Dans l’enseignement moyen et sur la même période, le taux brut de scolarisation passe de 22,1% à 30,58% avec un accroissement annuel estimé à 8,9%. Des disparités du genre sont observées au niveau des collèges où la part des filles est de 41% à Djibouti-ville et seulement de 26% dans les districts. L’indice de parité entre les sexes passe de 0.61 à 0.65. Malgré une tendance positive, le système reste toujours marqué par un rendement interne médiocre. Selon l’évaluation de la Banque Mondiale, seulement 68,4% des enfants ont achevé leur cycle primaire en 2004/05 contre 49,9% en 2002/03. Le taux de redoublement de 7% demeure assez élevé, et le taux d’abandon avoisine le 3,4% au niveau national. Ces taux demeurent préoccupants en termes de poids relatif comme en termes d’inégalité entre les sexes, car au niveau national, à Djibouti-ville comme dans les districts, le taux d’abandon des filles (3,7%) est supérieur à celui des garçons (2,6%). Dans l’ensemble, sur la période s’étalant de 1999 à 2005, l’enseignement fondamental (cycles primaire et moyen confondus) enregistre un accroissement des effectifs plutôt en faveur des garçons, même si le taux de progression des effectifs des filles (9,5%) est légèrement supérieur à celui des garçons (9%) L’évolution constatée est encourageante et confirme l’importance croissante donnée à la scolarisation des filles, mais elle reste insuffisante pour avoir un effet significatif conduisant à l’atteinte de l’objectif d’accès et d’équité fixé par la déclaration du Millénaire. Dans l’enseignement secondaire et d’après l’EDIM-2006 le taux net de scolarisation est de 36,7% dont 37,0% de garçons et 34,9% de filles avec un indice de parité de 0,86. Dans l’enseignement technique et professionnel, on compte 888 garçons et 468 filles en 2005. Dans l’enseignement supérieur, le Pôle universitaire comptait 461 étudiants en l’an 2000. En 2005/06 le nombre total d’étudiants passe à 1.928 dont 771 filles, soit une augmentation moyenne annuelle des effectifs de l’ordre de 25%. Dans le domaine de l’alphabétisation des femmes, les taux affichés par l’EDIM-2006 sont encourageants. 47,5% de l’ensemble des femmes âgées de 15-24 ans sont alphabétisées dont 48,4% en milieu urbain contre 14,2% en milieu rural.

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L’éducation est essentiellement dispensée de manière formelle y compris dans les établissements privés reconnus par l’Etat. Les formes d’éducation non formelle et informelle pouvant concourir à la réalisation des besoins éducatifs de la population sont très peu développées. Réalisations Erigée depuis l’an 1999 en priorité absolue du Gouvernement, l’éducation bénéficie d’un traitement particulier dont l’aspect le plus patent se reflète dans la dotation budgétaire. En l’espace de cinq ans, la part de l’éducation dans le budget national passe de 16% en 1999 à 24,8% en 2004. Pour pouvoir assurer un enseignement fondamental obligatoire des mesures institutionnelles, budgétaires et pédagogiques accompagnés de projets de société et de santé scolaire sont engagées. Aucun enfant n’est renvoyé de l’école avant l’âge de 16 ans, ce qui lui permet de terminer au moins le cycle primaire. Les enfants ne sont plus refusés à l’inscription pour défaut de documents d’Etat Civil. La capacité d’accueil croit au fil des ans avec la construction de nouvelles écoles et de salles de classe (519 classes en 1999/2000 à 1.132 salles en 2005/06). Les programmes « cantines scolaires » et « fourniture de vivres » encouragent

l’accès et le maintien des enfants issus de familles pauvres, des filles en particulier, à l’école et notamment dans les zones rurales. Le programme « kit scolaire » soutenu par l’USAID et l’UNICEF répondant au manque de moyen financier des parents pour l’achat de fournitures scolaires permet aux enfants issus de familles pauvres d’aller à l’école. Une stratégie de santé scolaire est mise en place dans le cadre d’une consultation par l’OMS afin que les éventuels problèmes de santé n’entravent la scolarité des enfants. L’éducation des enfants des réfugiés est pris en charge par le HCR et mis en œuvre par UNESCO. Une attention particulière est accordée au CFPEN à la formation des instituteurs dont l’effectif passe de 1.067 en 1999/2000 à 1.943 en 2005/06. Un nouveau curriculum d’enseignement pour le cycle fondamental est développé au CRIPEN selon une nouvelle approche dite par les

compétences. Le ratio livres/élèves passe de 4,3 à 1,4 dans le primaire et de 1 livre par matière et par élève dans le moyen et le secondaire. Un espace de partenariat et de cogestion de la vie scolaire est créé dans la plupart des écoles. Défis Malgré les efforts louables accomplis, le système éducatif reste confronté à plusieurs défis dont les principaux se situent au niveau de l’accès, de l’équité et de la qualité mais aussi de l’analphabétisme. Au niveau de l’accès, d’importants écarts existent. Près de 45% des enfants dont 46% de filles ne sont pas scolarisés. La demande dépasse de loin l’offre. Les capacités d’accueil du système et leur gestion demeurent encore déficitaires. Le faible rendement interne reste encore marqué par le redoublement, la sélectivité des transitions entre cycles et entre degrés d’enseignement, ainsi que par les abandons. En ce qui concerne la qualité, les problèmes résultent d’une insuffisance d’enseignants qualifiés, de l’insuffisance d’encadrement pédagogique et de manque de formation continue des maîtres. En matière d’alphabétisation, le défi consiste à définir une politique et un cadre d’action favorisant la synergie des programmes et à soutenir le suivi-évaluation des résultats dans un contexte caractérisé par une multitude d’interventions.

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Causes

En ce qui concerne l’accès, les causes immédiates sont : (i) le nomadisme en zones rurales ; (ii) l’offre insuffisante d’infrastructures scolaires (école, cantines, dortoirs) ; (iii) l’éloignement de l’école ; (iv) le manque de pièce d’état civil des enfants ; (v) les coûts directs et indirects liés à la scolarisation ; (vi) l’handicap de l’enfant ; (vii) l’état de santé et de nutrition de l’enfant ; (viii) le manque d’assistance scolaire.

Les causes sous-jacentes sont : (i) les attitudes socioculturelles ; et s’agissant de la scolarisation des filles ; (ii) les travaux ménagers de la fille ; (iii) l’inexistence de toilettes séparées pour filles et garçons à l’école ; (iv) l’absence de femmes enseignantes ; (v) les problèmes médicaux consécutifs à la mutilation génitale féminine ; (vi) la perception de l’école par les parents.

S’agissant de la qualité, les causes immédiates sont : (i) la faiblesse de l’organisation, du fonctionnement et de la gestion de l’école ; (ii) la qualité médiocre des enseignements ; (iii) le manque de qualification et de motivation des enseignants.

Les causes sous-jacentes sont : (i) l’inadéquation des contenus d’enseignements aux besoins des élèves ; (ii) l’inefficacité de la formation des enseignants et des directeurs d’écoles ; (iii) le manque d’appui à l’encadrement pédagogique des enseignants ; (iv) l’inefficacité de l’évaluation des apprentissages des élèves ; (v) la qualité médiocre de la vie et de l’environnement scolaire ; (vi) l’insuffisance de communication entre les parents d’élèves et l’école.

En ce qui concerne l’analphabétisme, les causes immédiates sont : i) l’inexistence jusque là d’une stratégie nationale d’alphabétisation et de l’éducation non formelle ; (ii) la qualité de programmes nationaux d’alphabétisation ; les causes sous-jacentes portent sur : (i) la qualité des alphabétiseurs ; (ii) la déperdition en cours d’alphabétisation ; (iii) la langue d’alphabétisation (français, arabe, langues nationales) ; (iv) le manque de suivi des personnes alphabétisées.

Les causes fondamentales sont : (i) la pauvreté des ménages ; (ii) l’ignorance des parents ; (iii) les préjugés socioculturels à la scolarisation des filles.

Lacunes de capacités des ayants droits et des ayants devoirs

Les ayants droits, ce sont tous les enfants sans exception, les filles en particulier, ainsi que les parents. Les enfants ne connaissent pas leurs droits, c’est général, et ils ne sont pas en mesure de les réclamer. Il leur appartient pourtant d’exiger des parents le droit à l’éducation et à la scolarisation ; les filles doivent revendiquer le droit à l’alphabétisation. Quant aux parents, ils doivent revendiquer à l’Etat le droit à l’éducation de leurs enfants et de s’organiser pour participer à la gestion de l’école.

Les ayants devoirs qui devraient ensemble relever les défis présentent des lacunes qui se résument ainsi : Au niveau des parents : (i) le sens de responsabilité parfois défaillant; (ii) la faiblesse dans la prise de décision ; (iii) la famille nombreuse ; (iv) le manque de ressources financières ; (v) le chômage ; (vi) le manque d’information et de communication. Au niveau de l’Etat : (i) le décalage entre l’ambition et la capacité d’exécution ; (ii) la faiblesse dans la concrétisation du droit à la scolarisation; (iii) le manque de ressources humaines et financières ;(iv) le problème d’accès aux ressources et leur gestion (capacités d’absorption des fonds insuffisantes) ;(v) la lenteur dans l’adoption des mesures législatives, administratives, budgétaires, judiciaires et promotionnelles. Au niveau de la société civile et ONGs : (i) l’ignorance des droits ; (ii) l’ignorance de la force de proposition et d’action des ONGs au sein de la société ; (iii) la faiblesse dans la mobilisation, la prise de décision et l’action ;(iv)l’intervention limitée et insuffisante dans la défense des droits ; (v) manque de moyens à tous les niveaux (humain, organisationnel, administratif, financier) et sur le plan de la sensibilisation et de la communication. Au niveau des chefs coutumiers et religieux: (i) le manque de culture générale ; (ii) la mauvaise interprétation de la religion ;(iii) le manque d’ouverture à la diversité d’interprétation du Coran ; (iv) l’attachement aux pratiques traditionnelles néfastes telles les mutilations génitales féminines ou MGF/excisions. Au niveau des médias : (i) le manque de moyens humains, matériels et financiers ; (ii)l’intervention limitée et contrôlée en faveur de la vulgarisation du respect des droits humains ; iii) l’insuffisance de campagnes de sensibilisation. Au niveau des partenaires au développement :(i) le manque d’engagement ; (ii) l’intervention timide dans le processus du développement ; (iii) la lourdeur dans les procédures d’exécution ;(iv) le retard dans le déboursement des fonds ; (v) l’ insuffisance de plaidoyer en faveur de l’application droits et des conventions et autres instruments internationaux ; (vi) le manque de cohérence et d’harmonisation des actions entre partenaires.

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2.3.2 – Autonomisation des femmes Cette thématique vise l’Objectif 3 du Millénaire c’est à dire la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans le respect et la sauvegarde des droits de la femme et l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. « Mettre en œuvre et suivre les projets, les programmes destinés à garantir une meilleure intégration de la femme et de la promotion de la famille dans le processus de développement ; assurer le respect des droits de la femme ; prôner une politique de protection et d’émancipation de la famille qui conforte son assise économique et sociale ; conduire une politique de prix et de revenu favorable à l’accès des djiboutiennes aux services de base (eau, électricité, téléphone et aux produits de première nécessité) ; poursuivre avec les femmes, actrices essentielles du développement, l’ouverture de nouvelles horizons… ». (Extrait de la Feuille de route du Président de la République – mai 2005) Situation et tendances Selon l’enquête EDAM-IS/1996, les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population soit 52,6%. Depuis l’indépendance la condition de la femme s’est progressivement améliorée, mais les cinq dernières années elle a bénéficié d’un élan politique notable. La déclaration du Président de la République lors de la célébration de la journée internationale de la femme du 8 mars 2000 constitue une première dans la mesure où la problématique de l’intégration des femmes au développement devient un axe prioritaire de la politique du Gouvernement.

« Nous devons être convaincus qu’en accueillant les femmes en partenaires à part entière dans tous les domaines des activités de notre communauté,

l’individu, la famille et la Nation prospéreront et progresseront ». (Extrait du discours du Président de la République prononcé lors de la journée mondiale de la femme du 8 mars 2000). Toutefois, des préjugés imputables aux valeurs socioculturelles tendent encore à sous estimer la femme et à lui nier le droit aux potentialités, capacités et opportunités. Dans le domaine de l’éducation et en ce qui concerne plus particulièrement la scolarisation des filles ainsi que l’alphabétisation des femmes, les résultats sus-cités restent encore en deçà de l’objectif du Millénaire, et la disparité de genre s’accompagne d’inégalités en fonction du niveau de vie. Dans le domaine de la prise de décision, les femmes restent sous-représentées aux postes de responsabilité. Dans les sphères politique, parlementaire et judiciaire on compte respectivement deux femmes aux postes de Ministres déléguées, sept femmes parlementaires et une femme présidente de la Cour Suprême. Aucune femme n’est représentée dans le corps diplomatique. Elles sont encore très peu représentées dans l’ensemble des sphères de décision dans le secteur public. Dans le domaine de l’emploi, le chômage frappe beaucoup plus les femmes que les hommes ; 68,8% de femmes actives (en mesure de travailler) sont au chômage contre 54,6% des hommes selon l’enquête EDAM-IS/2002. Pourtant, le Code du travail djiboutien de 1952 affirme le principe de la non discrimination entre les sexes et consacre le principe « à travail égal salaire égal ». La participation des femmes à la vie économique reste par conséquent limitée. Elles accusent un retard important du fait d’un ensemble de paramètres qui rendent visibles le décalage réelle entre les droits, la volonté politique et la situation réelle sur le terrain. Défavorisées au niveau de l’emploi, les femmes le sont également au niveau de l’accès au capital. Les expériences de micro crédit ciblées sur les femmes sont encore récentes et leur impact se fait attendre. Dans le secteur informel les femmes jouent un rôle actif et occupent la première place. Près de 91% du commerce informel est exercé par des femmes.

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Réalisations Pendant les cinq dernières années, la prise en compte de la problématique du genre a été placée au cœur du débat politique, ce qui s’est traduit dans les faits par : (i) la création en 1999 d’un Ministère délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la Promotion de la Femme, du Bien-être Familial et des Affaires sociales ; (ii) la création en l’an 2000 d’un grand prix du Chef de l’Etat attribué à une association ou à un groupement des femmes oeuvrant à l’amélioration des conditions de vie des femmes ; (iii) l’adoption en janvier 2002 d’un Code de la famille en faveur de la sauvegarde de l’unité, de l’entente de la famille et de la protection des enfants ; (iv) l’adoption en juillet 2002 d’une stratégie nationale d’intégration de la femme au processus de développement orientée vers quatre secteurs jugés prioritaires (la prise de décision, la santé, l’éducation et l’économie) ;(v) l’adoption en novembre 2002 de la loi instituant le système de quota d’au moins 10% dans les fonctions électives et dans l’administration de l’Etat, ce qui a permis la représentation de 7 femmes (sur 65 membres) au Parlement ; (vi) la nomination d’une deuxième femme au poste de Ministre déléguée à la Coopération internationale en mai 2005; (vii) la nomination de deux femmes dans chaque Conseil régional dans le cadre de la politique de décentralisation dans les différents districts et de sept femmes nommées adjointes aux chefs de quartiers, fonction jusqu’alors réservée aux hommes ; (viii) la réalisation de plusieurs campagnes d’alphabétisation conduites par l’Union nationale des femmes djiboutiennes ; (ix) la promotion socioéconomique des femmes par la création du Fonds Social de Développement, organisme public de micro finance ; (x) l’amélioration des conditions des femmes réfugiées et des femmes ayant une activité agricole, par le biais du programme « vivres contre travail » ; (xi) l’alphabétisation des jeunes filles en milieu rural à travers le programme « vivres contre alphabétisation » soutenu par le PAM ; (xii) la ratification du Protocole de Maputo en faveur des droits de la femme et la lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes y compris les mutilations génitales féminines qui touchent près de 75,5% de la population féminine. Défis Malgré les efforts louables entrepris en leur faveur, les principaux défis en matière d’autonomisation des femmes s’articulent autour de : (i) la lutte contre les pesanteurs et les facteurs sociaux culturels qui freinent la pleine participation des femmes au développement ; (ii) le renforcement de leur habilitation dans les domaines juridique, politique, social et économique ; (iii) l’appui à la mise en œuvre effective de la stratégie nationale d’intégration de la femme au développement à travers la mise en place de plans d’action sectoriels opérationnels ; (iv) le renforcement d’un partenariat dynamique avec la société civile pour promouvoir les droits de la femme ; (v) l’élimination des pratiques traditionnelles néfastes dont les MGF qui portent atteinte à la santé physique et psychique de la fille. Causes Plusieurs causes d’ordre institutionnel, légal, politique, culturel, économique et social sont à l’origine des problèmes existants. Les causes immédiates sont : (i) la non application du principe de l’équité/égalité de chances ; (ii) la non application/application erronée des lois en faveur des femmes ; (iii) l’existence d’une législation conflictuelle (droits musulman, coutumier et moderne) ; (iv) la non visibilité des opportunités liées aux potentialités/capacités des femmes; Les causes sous-jacentes sont : i) le faible accès des filles/femmes à l’éducation, à l’alphabétisation et aux services de santé en général et de santé de la reproduction en particulier ; (ii) l’insuffisance/absence de formation et de qualification professionnelle ; (iii) l’insuffisance d’harmonisation des textes nationaux vis-à-vis des Conventions internationales ; (iv) l’accès limité au capital et l’absence de politique de financement appropriée aux besoins des femmes ; (v) le taux de chômage élevé ; (vi) l’inexistence de mécanisme de coordination et de suivi-évaluation de la situation de la femme pour la réduction des inégalités ; (vii) le conflit/discordance entre intérêt des femmes dans la sphère publique et privée ; (viii) l’organisation sociale et politique privilégiant la prééminence de l’homme dans la communauté et favorisant l’exclusion des femmes de la sphère de prise de décision. Les causes fondamentales sont : (i) le poids de la tradition/culture, de la religion et de la société ; (ii) la pauvreté relative ou extrême ; (iii) l’ignorance des droits ; (iv) le taux élevé d’analphabétisme au sein de la population féminine.

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Lacunes de capacités des ayants droits et ayants devoirs

Les ayants droits – les filles et les femmes – qui doivent revendiquer l’égalité de chances, exiger le droit à l’éducation, à l’alphabétisation, à la santé, à l’emploi et à la prise de décision et refuser la discrimination et les pratiques traditionnelles néfastes, ne connaissent pas leurs droits et ne sont pas en mesure de les réclamer.

Quant aux ayants devoirs, ils présentent des lacunes comme suit : au niveau des parents et la famille qui ont pour rôles d’inscrire les filles et d’en assurer le suivi : (i) la méconnaissance de leurs droits ; (ii) le manque de conscience ;(iii) le manque de ressources financières ; (iv) le chômage ; (v) la faiblesse dans la prise de décision. Au niveau de l’Etat qui doit mettre en place et promouvoir une culture d’équité et d’égalité entre les sexes à travers la mise en place de mesures et actions institutionnelles et de sensibilisation : (i) le décalage entre l’ambition et la capacité d’exécution ; (ii) la faiblesse au niveau de la concrétisation du respect, de la sauvegarde et la protection des droits de la femme; (iii) le manque de ressources humaines et financières; (iv) la mauvaise gestion de ressources financières (capacités d’absorption des fonds insuffisantes); (v) la lenteur dans l’adoption des mesures législatives, administratives, budgétaires, judiciaires et promotionnelles ; (vi) l’absence de suivi-évaluation dans l’évolution du respect des droits humains. Au niveau de la société civile et les ONGs qui ont pour rôles devoir d’informer, sensibiliser et mobiliser pour respecter, promouvoir les conventions internationales, la dignité et l’émancipation des femmes : (i) l’ignorance des droits de la femme et de l’enfant ; (ii) le manque de structuration et de moyens à tous les niveaux humain, organisationnel, administratif et financier; (iii) la faiblesse dans la mobilisation, la prise de décision et l’action ; (iv) l’ignorance du rôle catalyseur des ONG en matière de développement. Au niveau des chefs coutumiers et religieux qui doivent de même œuvrer en faveur de l’émancipation des femmes : (i) le manque de culture générale ; (ii) le manque d’ouverture à la diversité d’interprétation du Coran ; (iii) l’attachement aux pratiques traditionnelles néfastes (MGF). Au niveau des médias qui doivent informer, sensibiliser la population sur le rôle de la femme/fille, sa place dans le développement du pays et les respects de ses droits et diffuser les expériences réussies des femmes ailleurs à travers le monde : (i)le manque de moyens humains et financiers; (ii)l’intervention limitée et contrôlée en faveur de la vulgarisation du respect des droits humains et de la femme en particulier ; (iii) l’insuffisance de campagne de sensibilisation en faveur de l’intégration des femmes dans le processus de développement. Au niveau des partenaires au développement qui doivent soutenir l’intégration de la dimension genre dans tous les programmes, plans, projets du gouvernement à travers la mise en place effective de la stratégie nationale d’intégration de la femme au processus du développement : (i) le manque d’engagement ; (ii) l’intervention timide dans le processus de développement ; (iii) la lourdeur dans les procédures d’exécution ; (iv) le retard dans le déboursement des fonds ; (v) l’insuffisance de plaidoyer pour l’application des conventions et autres instruments internationaux. 2.4 - GOUVERNANCE ET PARTENARIAT

2.4.1- Gouvernance La bonne gouvernance vise le respect et la sauvegarde des droits humains et se définit comme la manière de gérer la chose publique dans le respect des lois, les règles de la transparence, la participation des citoyens dans le processus de prise de décisions et l’obligation de rendre compte à la population. Elle implique la participation de trois acteurs clés (l’Etat, le secteur privé et la société civile) et se propose de mettre en place un environnement propice à la lutte contre la pauvreté et au développement d’un pays. Les capacités fonctionnelles de chacun de ces acteurs et le niveau de partenariat instauré entre eux sont déterminants dans l’évaluation de la bonne gouvernance. « Depuis notre indépendance, Djibouti a toujours été une démocratie élective ; nous devons être fier de cette histoire, en préserver l’esprit plus que tout et continuer à progresser, ensemble, sur la voie difficile de l’approfondissement de la vie démocratique. Sur ce point soyons exigeants : cela reste mon engagement… La gouvernance, c’est aussi pour le pouvoir et le premier de ses représentants, l’obligation de rendre des comptes…C’est ce que je me suis sans cesse efforcé de faire, sans limite aucune… Le renforcement des Droits de l’homme d’une part, la décentralisation d’autre part, vont progressivement mettre le pouvoir non seulement plus près des citoyens, mais aussi à leur service…Je désire la décentralisation, non pas du pouvoir mais des pouvoirs, susceptible d’impulser des dynamiques nouvelles porteuses de modernités et d’innovation… Enfin je sais que le meilleur garant d’une bonne gouvernance, c’est l’accès à l’information…Son développement, sur le fond comme sur la forme, constituera une priorité pour le futur, afin de donner aux djiboutiennes et aux djiboutiens les moyens de connaître, de comprendre, de juger, d’évaluer…Rendre des comptes aux citoyens djiboutiens, à tous, n’est pas seulement pour le pouvoir un devoir… c’est une exigence de tous les instants…qui s’inscrit pleinement dans un projet collectif.. ». (Extrait : Djibouti, sur le chemin du développement - Bilan et perspectives du Président Ismaïl Omar Guelleh – mai 2005)

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Situation et tendances Malgré une stabilité politique retrouvée depuis la fin du conflit armé de 2001, la mise en place des institutions prévues par la Constitution de1992 et la volonté affichée du Président de la République, l’efficacité de l’Etat de droit n’est pas encore garanti à tous les citoyens. Le Gouvernement a organisé trois élections législatives en 1992, en 1997, en 2003 et trois élections présidentielles en 1993, 1999 et 2005. L’Assemblée nationale est composée de 65 députés dont 7 femmes exerçant le pouvoir législatif. La Cour Suprême et les cours des tribunaux sont les instances du pouvoir judiciaire. Les membres du Conseil constitutionnel jouissent de la double fonction de juges de la Constitutionnalité et de garants des droits fondamentaux de la personne humaine et des libertés publiques. Des institutions et organes chargés du contrôle de l’exécutif ont été mis en place. Le Gouvernement rend périodiquement compte de son action et de sa gestion à l’Assemblée nationale qui dispose des moyens d’information et de contrôle pour exercer ses droits,

En matière de transparence, des efforts ont été accomplis pour améliorer la diffusion des décisions portant sur les politiques publiques. Cependant, l’institution de la transparence nécessite l’existence d’un contre pouvoir en matière d’analyse et de diffusion de l’information qui ne peut être exercé par la presse écrite et audiovisuelle dans la mesure où l’Etat a le monopole des ondes. La presse privée ou indépendante est constituée essentiellement de journaux ou bulletins d’informations appartenant à des partis politiques. Le coût du journal est assez élevé et l’analphabétisme élevé de la population explique également leur faible impact au sein de l’opinion publique.

La participation des parties prenantes a pu être dynamisée avec le processus de démocratisation et la proposition d’un cadre légal et réglementaire propice à une participation active de la société civile Cependant les organisations de la société civile sont de création récente et manquent de compétences pour élaborer des stratégies à long terme de nature à impulser des changements fondamentaux dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Les dysfonctionnements du système juridique et judiciaire ont été mis en exergue par les Etats généraux de la justice tenus en 2002 : i) la faiblesse de ressources allouées (moins de 1% du budget national) ; ii) l’existence de trois ordres de juridictions (charien, coutumier et moderne) ; iii) le manque de formation tant des magistrats que des greffiers ; iv) l’indigence des magistrats et des greffiers ; v) le faible accès des plus pauvres à la justice ; vi)la vétusté des textes législatifs et réglementaires qui exigent un toilettage et une actualisation ; vii) l’absence d’un système judiciaire adéquat et d’institutions spécialisées (internat approprié, centre de rééducation) pour la justice et le placement des mineurs (qui n’ont pas dépassé l’âge de 13 ans et qui sont exonérés de l’infraction pénale). Le Code pénal prévoit cependant le placement en institution spécialisée notamment dans des centres d’éducation surveillé. Sur le plan de la gouvernance administrative et locale, l’administration centrale est organisée en départements ministériels chargés de l’élaboration des politiques et de leur mise en œuvre. Le diagnostic effectué par la Commission nationale de réformes institutionnelles (CNRI) mise en place en mai 1997 a fait état de nombreux dysfonctionnements tant dans la structure de l’administration publique que dans la gestion des ressources humaines, matérielles et financières de l’Etat. A cela s’ajoute la prééminence de la dimension politique qui compromet la neutralité, l’équité et la transparence condition sine qua non d’une bonne gouvernance au sein de l’administration publique. Malgré une législation existante, le système d’état civil fonctionne difficilement. Les statistiques ne sont pas publiées en raison de la faible couverture de l’enregistrement des naissances et plus encore celle des décès. L’exploitation informatique des données est quasi inexistante. A noter qu’une enquête sur l’enregistrement des naissances réalisée en 2005 par l’Unicef a révélé que 20 à 25% des enfants ne disposent pas d’acte de naissance. Ce taux varie en fonction des districts (15 à 24%) et en fonction de la tranche d’âge ( de 13,5% pour les 10 à 14 ans à 24,5% pour les 0-4ans et plus de 25 ans) Ceux de la périphérie de Djibouti-ville, notamment de Balbala et des chefs lieux des districts de l’intérieur, affichent des taux plus faibles.

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Bien qu’énoncée dans la Constitution, la promotion de la décentralisation a connu une accélération au lendemain des accords de paix en réponse aux différentes revendications nationales. Une stratégie de développement locale élaborée par le Gouvernement se propose de renforcer les capacités des communautés, des organisations de base et des acteurs locaux de développement en vue de leur conférer plus de responsabilités dans la conduite et la gestion du développement local, de mettre en place des mécanismes de programmation et de financement d’investissement au niveau local et d’assurer leur participation accrue au processus du développement du pays.

En matière de gouvernance économique, l'économie de Djibouti est lourdement tributaire du secteur des services qui contribue à hauteur de 80% du Produit Intérieur Brut (PIB) et environ 80% des emplois. Le secteur tertiaire, en particulier celui du transport, constitue le principal moteur de la croissance économique de Djibouti. La dotation en ressources naturelles étant peu importante, la contribution du secteur primaire au PIB est à peine supérieure à 3% tandis que le secteur manufacturier ne contribue que pour environ 15% du PIB. Au début des années 90, le pays a été confronté à une série d’évènements exogènes, caractérisés par un afflux massif de réfugiés somaliens et éthiopiens ce qui a sensiblement affecté les infrastructures sociales de base, et par des facteurs endogènes y compris le déclenchement d’un conflit armé interne qui a lourdement pesé sur le budget de l’Etat. La détérioration de la situation économique et financière a engendré une augmentation du chômage, une aggravation de la pauvreté ainsi qu’une déliquescence de l’appareil administratif et une perte de la crédibilité de l’Etat. Le pays reste d'autre part caractérisé par un secteur privé atrophié ainsi que par une faible compétitivité. Le secteur privé est confronté aux facteurs de production, aux difficultés d’accès au financement, au faible encadrement, à la forte fiscalité, à l’étroitesse du marché. Cependant, de par son positionnement et son environnement économique – s’articulant autour d’une politique ultra libérale, une absence de restrictions tarifaires au commerce international (Djibouti fait partie des Etats membres fondateurs de l’OMC), une libre convertibilité de la monnaie, une absence de contrôle de change aux frontières ainsi que par la qualité de ses infrastructures économiques et aéroportuaires – Djibouti représente un potentiel mais également un vecteur de croissance non négligeable pour la sous région.

Réalisations En matière de gouvernance démocratique les acquis démocratiques ont été consolidés par l’instauration du multipartisme intégral et la création d’une commission électorale nationale indépendante. En ce qui concerne la liberté syndicale, il n’existe que deux centrales syndicales, l’Union générale des travailleurs djiboutiens (UGTD) et l’union djiboutienne du travail (UDT). Bien que les droits syndicaux soient garantis par le droit en vigueur, le syndicalisme reste embryonnaire avec moins de 20% de salariés syndiqués. La situation des droits de l’homme a connu une consolidation institutionnelle avec : (i) la création d’un Département ministériel chargé de la promotion et de la protection des droits de l’homme ayant en charge de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique gouvernementale concernant la défense, le respect et la promotion des droits de l’homme et de contribuer ainsi à la consolidation de l’Etat de droit ; (ii) l’insertion dans la Constitution d’un chapitre exclusivement consacré aux Droits humains ; (iii) la ratification d’un certain nombre de conventions internationales relatives aux Droits de l’homme. Sur le plan de la protection de l’enfance, Djibouti a ratifié la Convention de droits de l’enfant en décembre 1990 avec une réserve à l’article 14 relatif au choix de la religion à donner à l’enfant. La volonté d’intégration des dispositions de cette Convention dans la législation nationale s’est traduite par l’instauration de la journée de l’enfant djiboutien célébrée le 20 novembre de chaque année et l’élaboration du Code de la famille qui vise entre autre à réaliser une meilleure définition des droits et responsabilités des parents vis-à-vis des enfants, à garantir leur protection et le respect de leurs droits économiques, sociaux et culturels. Par ailleurs, la réforme du Code de la nationalité est une initiative capitale accordant une meilleure considération des problèmes cruciaux des enfants et des conjoints étrangers, tandis que le nouveau Code du travail promulgué en janvier 2006 réglemente plus sévèrement le travail des enfants. En matière de protection de la femme, la mise en œuvre de la stratégie nationale intégrée de la femme djiboutienne a permis de réaliser un certain de nombres de progrès par rapport aux principales discriminations dont les femmes étaient victimes notamment dans leur émancipation. Mais en dépit de ces progrès, dont la ratification sans réserves de la Convention contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et la promulgation et la mise en application du Code de la famille, les femmes continuent à subir les violences conjugales et les pratiques traditionnelles néfastes comme les MGF. Sur le plan de la gouvernance locale, la loi de la décentralisation a été promulguée en 2002 instituant la région en commune. La collectivité territoriale est dotée d’un Conseil régional et Djibouti-ville dispose d’un statut particulier (trois communes, le conseil de Djibouti et un maire élu en son sein). Un transfert progressif de compétences aux nouvelles collectivités devait être effectif dans les meilleurs délais.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 37

Pour ce qui est du renforcement de la gouvernance administrative, le Gouvernement a adopté en 2001 une stratégie de réforme institutionnelle de l’administration visant le rapprochement de l’administration des citoyens, le développement des capacités du secteur public et la modernisation de l’administration de ses outils et de ses procédures. S’agissant de la transparence dans la gestion des deniers publics, une Chambre des Comptes et de Discipline Budgétaire et une Inspection générale de l’Etat ont été créés en 2001 et la Commission nationale des marchés a été renforcée et le Code de marchés publics élaboré. Dans le domaine économique, d’importants efforts ont été réalisés par les Gouvernements successifs. Les autorités se sont engagées avec le concours du F.M.I. et de la Banque mondiale dans une politique de réformes structurelles afin de rétablir les grands agrégats macroéconomiques et mettre le pays sur la voie d’une croissance économique durable. Dans le domaine du développement du secteur privé, en vue de favoriser l’intégration de Djibouti dans le commerce mondial, les autorités ont su également concrétiser avec l’Emirat de Dubaï un partenariat économique portant sur la concession de gestion du port en 2000 et de l’aéroport en 2002 à Dubaï Port International, l’objectif étant de faire de Djibouti un hub portuaire (port d’éclatement) destiné à la réexportation, au transbordement et au stockage pour toute la région.. Défis Malgré les nombreuses réformes et progrès démocratiques réalisés au niveau politique, les efforts de développement en la matière courent le risque de voir leurs fruits et leur légitimité contestées par les partis d’opposition qui se sentent exclus du jeu politique. Ceux-ci, invoquant leurs droits à figurer à la représentation nationale, incriminent le recours au scrutin majoritaire de liste à un tour qui les défavorise dans les élections. Par ailleurs, l’absence de l’opposition radicale au Parlement ne permet pas à l’Assemblée Nationale d’exercer ses prérogatives de contrôle sur l’action gouvernementale avec une large objectivité. Le rôle de la société civile est toujours limité en raison de la méconnaissance des règles de fonctionnement des organisations associatives et communautaires ou ONG. Les actions nécessaires pour mieux garantir l’indépendance de la justice et des institutions en charge d’assurer l’obligation de rendre de compte en matière politique ne sont pas toujours prises. De même, l’absence de textes clairs sur les modalités de fonctionnement des collectivités locales contribue à freiner la mise en œuvre effective de la décentralisation. Sur le plan des réformes économiques, la stratégie qui devrait doter l’état d’une administration performante et contenir le développement disproportionné du secteur public n’a pas connu d’avancée majeure depuis son élaboration. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et en dépit des progrès réalisés dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, la République de Djibouti est classée au 1480P

èmeP rang sur 177 en 2006 et son IDH est de 0,495. Malgré

une croissance de la richesse nationale positive, un niveau de croissance de 6% s’avère nécessaire pour aller vers une réduction de la pauvreté. L’amélioration de la compétitivité passe inévitablement par la création d’un environnement propice à l’investissement privé et à l’amélioration du cadre juridique et institutionnel d’une part, et par le développement des infrastructures et l’accès aux services de bases à des prix raisonnables ainsi que le développement des ressources humaines, d’autre part. Le problème de l’étroitesse du marché local et de la faiblesse de la demande intérieure dont Djibouti souffre doit vraisemblablement disparaître grâce à la stratégie d’intégration régionale à travers le COMESA et l’éligibilité en 2000 à l’AGOA (dispositif américain relatif à la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique). L’amélioration du climat des affaires par le biais d’un environnement juridique de qualité demeure incontournable pour les investisseurs nationaux mais également étrangers. Il convient également de recentrer les institutions oeuvrant pour le développement du secteur privé à travers des missions d’appui aux entreprises, aux PME-PMI, d’attirer les IDE. et de favoriser l’intermédiation financière. Il convient enfin de maintenir une stabilité dans la législation fiscale. Causes En matière de gouvernance les causes à l’origine des dysfonctionnements sont multiples. Les causes immédiates sont : (i) la faiblesse du système d’information ; (ii) l’insuffisance du suivi-évaluation de la participation des acteurs ; (iii) le faible suivi de l’application des Conventions relatives aux droits de la femme et de l’enfant ; (iv) le manque de données statistiques désagrégées en matière de protection ; (v) la lourdeur des démarches administratives pour l’obtention de l’acte de naissance. Les causes sous jacentes sont : (i) l’insuffisance du contrôle de l’application des règles. (ii) l’application peu efficace du cadre législatif et réglementaire ; (iii); la gestion des ressources humaines ; Les causes fondamentales : (i) un cadre législatif et réglementaire peu efficace ; (ii) des facteurs socioculturels qui engendrent des préjugés parfois néfastes constituant un frein pour la protection des couches les plus vulnérables.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 38

En ce qui concerne la faible compétitivité de l’économie djiboutienne, les causes immédiates demeurent : (i) le coût élevé des prix de la main d’œuvre mais aussi des services d’utilités publiques. Les causes sous-jacentes restent : (i) une surévaluation de la monnaie nationale par rapport aux monnaies des pays limitrophes ; (ii) un environnement juridique restrictif en matière de législation du travail ; (iii) une masse salariale du secteur public élevé qui favorise un chômage volontaire et entraîne à la hausse le revenu moyen. La cause fondamentale principale, c’est l’étroitesse du marché qui réduit les économies d’échelle. Pour ce qui est de la promotion du secteur privé, les causes immédiates sont : (i) l’absence d’appui au entreprises privées dans le montage des dossiers ; (ii) la déficience en ressources humaines qualifiées ; (iii) l’absence de crédibilité en qualité d’interlocuteur auprès de l’Etat. Les causes sous jacentes sont: (ii) la qualité de représentation du secteur privé ; (ii) la structure des ressources collectées s’apparentant à une subvention de l’Etat. La cause fondamentale principale , c’est l’insuffisance institutionnelle et organisationnelle.

En ce qui concerne la faible promotion de la place de Djibouti auprès des Investisseurs étrangers, la cause immédiate c’est la faible perception d’un environnement juridique et institutionnel. La cause sous jacente porte sur les difficultés d’accès aux biens et services de base ainsi qu’au secteur financier. La cause fondamentale résulte d’un déficit de communication et de l’enclavement linguistique.

Lacunes de capacités des ayants droits et les ayants devoirs Les ayants droits sont les citoyens et la société civile tandis que les ayants devoirs sont l’Etat, le citoyen ainsi que la société civile. Les lacunes de l’Etat qui a pour rôles d’appliquer les décisions qu’il édicte et de mettre en place un cadre politique et réglementaire pour une gestion rationnelle des ressources sont : (i) l’information mal répartie ;(ii) l’absence de moyens ; (iii) les ressources humaines limitées ; (iv) l’absence ou faiblesse des contrôles ; (v) la lenteur du processus décisionnel ; (vi) la difficulté dans l’application de certains textes ; (vii) l’absence de politiques chiffrées ; (viii) la difficulté de mettre en œuvre des objectifs et indicateurs de suivi précis ; (ix) l’absence d’une politique nationale de protection de l’enfant ; (x) l’absence de structures d’accueil et d’appui psychosocial pour les enfants orphelins et vulnérables ; (xi) l’absence d’un système de protection social notamment des travailleurs sociaux. Pour ce qui est du citoyen ses lacunes sont essentiellement liées à : (i) l’ignorance ; (ii) au manque d’information et de formation ; (iii) l’accès à une information plurielle ainsi qu’à une faiblesse dans la prise de décision. Les lacunes de la société civile sont : (i) le manque d’information et de formation ; (ii) l’insuffisance de vulgarisation des Conventions relatives aux droits humains ;(iii) l’absence d’autorité ; (iv) le manque de moyens financiers ; (v) des ressources humaines limitées ; (vi) des difficultés d’utilisation des moyens de communication et (vii) une faiblesse dans la prise de décision et principalement dans l’action. Quant aux associations, elles souffrent des faiblesses de structures existantes et une insuffisance évidente des capacités techniques. Les collectivités locales, quant à elles, sont victimes de l’absence de structures suffisantes et de culture de développement local. De leur côté les partenaires au développement – qui devaient apporter à ces organes un soutien financier et technique en plus d’un plaidoyer en faveur de différentes Conventions, prélude à une vulgarisation des traités – se font remarquer par des exigences inopportunes et le recours à des procédures souvent complexes et lourdes. Leur forte propension à proposer des solutions uniques pour des situations différentes et leur absence de flexibilité constitue leurs principaux défauts.

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2.4.2 – Partenariat mondial

Ce thème vise la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement - Objectif 8 du Millénaire pour le Développement - pour venir en aide aux pays en développement afin qu’ils puissent respecter, promouvoir et concrétiser les droits humains dans leur intégralité. « Négocier, appliquer ainsi que coordonner la politique extérieure et les négociations internationales ; promouvoir ; poursuivre le développement de la coopération avec les pays et les organisations offrant les potentiels d’appuis, d’investissements et du commerce sûr pour le pays ; promouvoir une coopération stratégique avec nos partenaires ». Extrait de laFfeuille de route du Président de la République – mai 2005

Situation et tendances Au début des années 1990, les bailleurs de fonds traditionnels de Djibouti ont revu leur aide budgétaire directe à la baisse en raison de la conjoncture nationale et d’une conjoncture internationale beaucoup plus âpre. La situation postérieure à 1994 fait par contre état d’une accentuation de l’aide au développement même si l’efficacité de cette aide demeure à démontrer. En l’absence de statistique fiable de Djibouti, il reste toutefois difficile de chiffrer l’Aide Publique au Développement (APD) en ce qui concerne les années antérieures à 1998. Les partenaires au développement sont constitués par : (i) les agences multilatérales qui n’ont pas de représentations en République de Djibouti ; (ii) par des agences bilatérales tels que l’A.F.D. ; (iii) par les institutions européennes ainsi que par les fonds et programmes des Nations Unies présents à Djibouti. Le rôle des partenaires au développement à Djibouti s’inscrit dans le cadre d’un partenariat visant à participer au développement de Djibouti par le biais de : (i) une participation à la vie sociale ; (ii) la création des conditions favorables à l’investissement et au développement de la croissance ; (iii) les réponses appropriées aux situations d’urgence. Il existe aussi une représentation du F.M.I. à Djibouti dont la mission consiste à assister les autorités locales, à suivre et évaluer la situation économique et financière du pays. Réalisations L’aide publique au développement s’est considérablement accentuée ces dernières années au point d’en faire un des pays les plus aidés par tête de l’Afrique subsaharienne. Au niveau national, les partenaires au développement ont inscrit leur action dans l’accompagnement des politiques sectorielles volontaristes mises en œuvre par les autorités gouvernementales. Ce partenariat étant reflété par la création en 2000 du Groupe des Partenaires de l’Education (GPE), le Comité de coordination Inter agence pour les activités du PEV (Programme élargi de vaccination) et du Groupe des Partenaires de la Santé (GPS) en 2005.. Outre les investissements réalisés dans le domaine social, les partenaires au développement ont également œuvré pour la promotion du secteur privé à travers le Cadre Intégré. Dans le domaine humanitaire les partenaires au développement ont agi en réponse aux situations d’urgence suite aux crises liées aux inondations de l’oued d’Ambouli, au problème de la sécheresse et de la famine qu’elle a engendrée, ainsi que face au problème des réfugiées des pays limitrophes. Ils ont aussi participé à la promotion d’une culture de prévention par l’appui à la formulation d’une stratégie nationale de préparation et de réponse aux catastrophes qu’a connu le pays. Sur le plan international, l’Objectif 8 du Millénaire pour le Développement relatif à la réalisation d’un partenariat mondial a suscité une dynamique entre les pays donateurs, les agences multilatérales et les fonds des Nations Unies ainsi que les pays récipiendaires. Une stratégie commune que l’on retrouve dans la Déclaration de Paris en 2005 a été adoptée afin d’améliorer l’efficacité de l’A.P.D. et atteindre « in fine » les OMD.

Déclaration de Paris – 2005 – Principes du partenariat Pour améliorer l’efficacité de l’Aide publique au Développement, la stratégie repose sur :

- le principe d’appropriation : les pays bénéficiaires fixent les priorités de développement et définissent le programme d’action ; - le principe d’alignement : les donateurs alignent leurs stratégies sur les priorités du pays bénéficiaire ; - le principe d’harmonisation : les donateurs adoptent des dispositifs communs, rationalisent leurs procédures et partagent les informations.

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 40

Défis

Les principaux défis en matière de partenariat s’articulent autour de : (i) l’amélioration de l’efficacité de l’A.P.D ; (ii) la définition d’un concept de partenariat ; (iii) la soutenabilité financière de l’Aide publique au développement (APD) ; (iv) la mise en place d’un calendrier et des indicateurs et le suivi de ces indicateurs. S’il est vrai que ces dernières années le volume de l’A.P.D. a progressé, il convient cependant de noter que la part de dons par rapport aux prêts a diminué, ce qui de facto a entraîné un accroissement de l’endettement en posant à court ou moyen terme le problème de la soutenabilité de la dette, ainsi que celle des charges récurrentes sur les finances publiques. Pour ce qui est de l’amélioration de l’efficacité de l’A.P.D., un constat s’impose pour Djibouti où les ressources humaines qualifiées demeurent limitées, et le fait de respecter chaque procédure pour chaque bailleur de fond reste difficile. L’absence d’un mécanisme de coordination formelle entre tous les bailleurs reste aussi préjudiciable, même si dans les secteurs de la santé et de l’éducation les Groupe de Partenaires ont pu pallier à ce problème. Il reste toutefois dommage que ce qui demeure au niveau sectoriel ne soit pas réalisé de manière nationale et qu’il n’existe pas un Comité de l’aide au Développement à l’échelle du pays. L’approche en termes de partenariat reste également mal assimilée et il revient aux partenaires au développement de mieux véhiculer le concept du partenariat et les modalités de son fonctionnement. Causes Les causes immédiates de la faible efficacité de l’A.P.D. sont : (i) l’existence de doublons pour certains projets ; (ii) l’absence de coordination entre les partenaires au développement ; (iii) l’absence de coordination entre les partenaires et les autorités publiques. Les causes sous jacentes s’expliquent par : (i) des insuffisances dans le partenariat ; (ii) des procédures particulières à chaque partenaire. La cause fondamentale est la faible prise en compte de la stratégie du pays et/ou des politiques sectorielles. En ce qui concerne la perception du concept de partenariat, la cause immédiate est la compréhension insuffisante du concept même de partenariat, tandis que la cause sous jacente est l’absence de synergie entre les différents partenaires. Quant à la cause fondamentale, il convient de signaler l’absence d’une réglementation, ainsi que l’absence de statistiques fiable qui engendre des difficultés dans la mise en place d’un calendrier des échéances et des indicateurs de suivi. Lacunes des capacités des « ayants droits » et « ayants devoirs » Les ayants devoirs sont l’Etat et les partenaires au développement, tandis que les ayants droits sont le citoyen et la société civile. Concernant l’Etat, les principales lacunes constatées demeurent : (i) la faiblesse dans la responsabilité (engagement limité et responsabilité diluée), (ii) une information mal répartie (iii) une absence de moyens (faible marge de manœuvre) ; (iv) les ressources humaines limitées ; (v) l’ absence ou faiblesse des controles ; (vi) l’impunité ; (vii) le processus décisionnel long ; (viii) la difficulté d’application de certains textes ; (ix) l’absence de politiques chiffrée ; (x) la difficulté de mettre en œuvre des objectifs et des indicateurs et leur suivi. Pour ce qui est du citoyen , ses lacunes sont essentiellement liées à : (i) l’ignorance ; (ii) une information asymétrique ; (iii) au besoin d’information et de communication ; (iv) une faiblesse dans la prise de décision. Quant aux partenaires au développement, les lacunes sont : (i) une insuffisance de communication ; (ii) une insuffisance d’écoute ; (iii) une insuffisance de coordination. Concernant la société civile, ses lacunes gravitent autour de : (i) l’ignorance des droits ; (ii) l’absence d’autorité ; (iii) les moyens financiers limités ; (iv) les capacités et compétences limitées ; (v) les difficultés dans l’accès à l’information ; (vi) les difficultés d’utilisation des moyens de communication ; (vii) la faiblesse dans la prise de décision.

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2.5- Conclusion Dès son indépendance, la République de Djibouti a adhéré et ratifié sans réserves des Conventions, Déclarations et Chartes au niveau régional et international relatifs aux Droits humains. Toutefois, l’analyse de la situation conduit à constater qu’un grand nombre de ces droits sont encore non réalisés, ou non respectés, ou insuffisamment promus, voire non protégés.

Les principaux instruments relatifs aux droits humains ratifiés par la République de Djibouti

Droits non réalisés, ou insuffisamment promus, ou non respectés, ou non protégés

1. Déclaration universelle des droits de l’homme

2. Convention internationale des droits de

l’enfant

3. Pacte international relatif aux droits

économiques, sociaux et culturels

4. Pacte international relatif aux droits civils et

politiques

5. Charte africaine des droits de l’Homme et des

peuples

6. Convention contre la torture et traitements

inhumains, dégradants et cruels et les

châtiments corporels

7. Convention pour la prévention et la répression

du crime de génocide

8. Convention relative à la Cour Pénale

Internationale

9. Convention sur l’élimination de toutes formes

de discriminations à l’égard des femmes

10. Protocole de Maputo sur les droits des

femmes

11. Plusieurs conventions relatives à l’O.I.T.

12. Déclaration du Millénaire et les Objectifs du

Millénaire pour le Développement (OMD)

13. Convention sur la diversité biologique

14. Convention pour la lutte contre la

désertification …

o Le droit à la vie

o -Le droit à un niveau de vie adéquat

o -Le droit à l’identification

o -Le droit aux services sociaux

o -Le droit égal d’accès aux services

publics

o -Le droit à la nutrition et la nourriture

o -Le droit de manger à sa faim

o -Le droit au niveau élevé possible de

santé

o -Le droit de la femme au soin spécial

o Le droit de la femme à la protection

o Le droit à l’intégrité physique

o Le droit de l’enfant au soin spécial

o Le droit de l’enfant à la protection

o Le droit à un logement convenable

o -Le droit à un habillement convenable

o -Le droit à la protection

o -Le droit à la libre circulation

o -Le droit à l’éducation

o -Le droit de travailler

o -Le droit à un travail à salaire

convenable

o -Le droit aux conditions favorables du

travail

o -Le droit d’être protégé contre le

chômage

o -Le droit à la sécurité sociale y compris

l’assurance sociale

o -Le droit à la sécurité

o -Le droit à la liberté d’expression

o -Le droit à l’information

o -Le droit à un environnement sain et

o durable …

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 42

L’examen des problèmes de développement fait ressortir, entre autres : i) l’aggravation de la situation de pauvreté ; ii) la dégradation continue de l’environnement ; iii) des taux élevés de mortalité maternelle, infantile et infanto-juvénile ; iv) des taux élevés de mortalité liés aux maladies (VIH/SIDA, tuberculose, paludisme et autres) ; v) des problèmes d’accès et d’équité pour une éducation de qualité ; vi) un taux élevé d’analphabétisme ; vii) l’inégalité persistante entre l’homme et la femme ; viii) la faible protection de la femme et de l’enfant ; ix) la faible participation des acteurs à la bonne gouvernance ; x) la faible compétitivité de l’économie ; xi) la faible promotion du secteur privé ; xii) la faible promotion de la place de Djibouti à l’étranger et la difficile perception du partenariat mondial.

- Compte tenu de faiblesses de capacités des titulaires des droits (manque d’information des individus, des communautés et des organisations de la société civile à revendiquer leur droits et participer de manière effective à la gestion des affaires publiques – manque de ressources matérielles et financières pour rendre efficace les initiatives en matière d’accès aux services de base notamment pour l’amélioration du cadre de vie – faible capacité à influer sur le comportement des décideurs à tous les niveaux – manque d’initiatives pour modifier les conditions d’existence…),

- Compte tenu de faibles capacités des détenteurs d’obligation (au niveau de l’Etat, insuffisance de capacité à gérer efficacement les ressources et à faire émerger une vision globale du développement humain durable- et au niveau des partenaires au développement, l’incapacité à fournir des ressources financières à la hauteur des problèmes qui affectent les populations),

- Compte tenu des besoins importants des populations, et ceux des plus vulnérables en particulier,

- Vu le chemin qui reste à parcourir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement,

- Au regard du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (DSRP),

Un appui important des partenaires au développement est nécessaire et indispensable à la République de Djibouti.

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Section 3 – CADRE DE COOPERATION Au regard de ce qui précède, les domaines prioritaires de coopération identifiés sont les suivants : 1- La contribution à la lutte contre la pauvreté et la protection de l’environnement :

o par le renforcement des politiques et stratégies de lutte contre la pauvreté et de gestion durable des ressources naturelles ;

o par le renforcement des capacités des institutions et des acteurs pour la mise en œuvre des stratégies et programmes de réduction de la pauvreté et de protection de l’environnement ;

o par l’appui aux stratégies de lutte contre la faim, la soif et la malnutrition et la contribution au programme spécial de sécurité alimentaire ;

o par le renforcement de l’accès des populations, les plus vulnérables en particulier - y compris les migrants, les réfugiés et les nomades et ceux habitant dans des taudis - aux services sociaux de base (éducation, santé, logement, eau, assainissement etc.) ;

o par le renforcement de l’accès au financement des activités génératrices des revenus, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, du tourisme et de l’artisanat ;

o par le renforcement des capacités des acteurs en vue de l’élaboration d’un plan d’intervention pour la réduction de conséquences des crises et des catastrophes.

2- L’appui à la santé des populations et celle des plus vulnérables en particulier:

o par le renforcement et l’extension de programmes d’amélioration de la santé de la femme (PF,

SOU, IST/SIDA, fistules, anémies, malnutrition, MGF et violence fondée sur le genre) ; o par la promotion des programmes de réduction de la mortalité et la morbidité des enfants

(vaccinations, LC diarrhées, LC malnutrition, LC IRA, soins post natals, prévention SIDA/PTME etc.) ;

o par le développement d’une stratégie multisectorielle visant l’information et la protection des adolescents et des jeunes contre les risques liés aux IST/SIDA, à la santé reproductive ainsi qu’aux autres phénomènes sociaux ( violence, tabac, grossesse à risque, avortement etc.).

o par le soutien au plan national et à l’action multisectorielle de lutte contre le SIDA notamment par l’apport d’une réponse coordonnée du SNU à la participation communautaire, aux programmes et aux centres de santé et visant la protection des nouveaux nés, femmes, jeunes et populations vulnérables, ainsi que le renforcement des mesures de prévention du paludisme dont la lutte anti-vectorielle intégrée;

o par le développement d’un partenariat au niveau sous-régional, notamment en matière de lutte contre le VIH/SIDA, compte tenu de la situation géographique du pays et de la circulation des personnes.

3- L’appui à l’accès à des services d’éducation de qualité et à l’autonomisation des femmes :

o par le renforcement des capacités des acteurs dans le domaine de l’éducation en vue de développer une infrastructure adéquate, une gestion participative, un accès aux filles et une meilleure qualité du système éducatif ;

o par la promotion du développement de nouvelles stratégies permettant un plus grand accès au système éducatif des populations les plus vulnérables (ruraux, déplacés, nomades et réfugiés) ;

o par le renforcement des capacités humaines dans le domaine de la formation technique et professionnelle ;

o par la contribution à la réforme et au plan d’action de l’éducation ainsi qu’au développement des capacités pédagogiques et de gestion des ressources humaines ;

o par le soutien à la lutte contre les pesanteurs et les facteurs socioculturels et familiaux ; o par la promotion d’une culture de l’équité et de l’égalité des chances entre les sexes dans tous les

domaines, en particulier dans les secteurs formel et informel de l’éducation en tenant compte des spécificités ;

o par le soutien à l’application des textes de lois en faveur des femmes et des filles, à leur diffusion et vulgarisation et à la promotion de leurs droits, en vue de réduire toutes les discriminations et

Page 44: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 44

formes de violence à l’égard des femmes y compris la mise en œuvre de la stratégie nationale d’abandon des MGF;

o par le renforcement de l’habilitation juridique, économique, politique et social des femmes et à la mise en place de politiques, programmes et projets de développement appropriés ;

o par l’intégration de l’approche genre dans la planification au développement et le renforcement des capacités des acteurs et du partenariat.

4- La promotion de la bonne gouvernance et du partenariat stratégique pour le développement :

o par l’appui au processus démocratique et à la promotion d’une plus grande participation des citoyens à la vie politique, économique et sociale, ainsi qu’à celui de la transparence ;

o par le renforcement et la rationalisation de l’administration et du système judiciaire, et la promotion des NTIC ;

o par le renforcement de la gouvernance locale et du développement décentralisé ; o par la promotion et le respect des droits humains (droits de l’homme, droits de l’enfant, droits de

la femme etc.) ; o par le soutien à l’élaboration d’une politique de protection de l’enfance, la mise en place d’un

mécanisme de coordination des actions de protection, le renforcement du système d’Etat civil, la mise en place des structures d’accueil des enfants orphelins et vulnérables;

o par la mise en place d’un cadre favorable à la croissance économique et à la compétitivité de l’économie, ainsi que la promotion et le développement du secteur privé et des investissements ;

o par le renforcement des capacités nationales en matière d’analyse et d’utilisation des données (recensement, bases de données sur DEVINFO et système d’information sectoriels) ;

o par le renforcement des capacités institutionnelles pour la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des programmes et politiques de développement ;

o par le renforcement de la capacité de gestion, de coordination de ressources extérieures ; o par le renforcement des capacités des ressources humaines dans les politiques extérieures et

l’élaboration des stratégies de partenariat international pour le développement.

Page 45: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

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Page 50: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 50

Section 5 - SOURCES DES DONNEES

1- Bilan Commun CCA /UNDAF/2002- Djibouti / Système des Nations Unies 2- Enquête Démographique Auprès des Ménages - EDAM IS / 1996 et 2002 3- Enquête EDSF/PAPFAM –2002 4- Enquête EDIM (MICS 3) -2006 5- Document cadre Stratégique de Réduction de la pauvreté (DSRP)- janvier 2004 6- Rapport National sur le Développement Humain –2006 –PNUD 7- Rapport :Objectifs du Millénaire pour le Développement- PNUD/Gouvernement-2005 8- Schéma Directeur de l’Education 2001-2010 / septembre 2000 9- Plan d’action quinquennal de l’éducation 2001-2005 / septembre 2000 10- La Réforme de l’Ecole - Bilan des réalisations 1999-2004 / novembre 2004 11- Plan d’Action de l’Education 2006-2008 – Ministère de l’Education 12- Annuaire Statistique de l’Education - 2005/2006 13- Cahiers des indicateurs 2002/2003 – DPI- Ministère de l’Education 14- Etude sur les besoins en alphabétisation et éducation non formelle-décembre 2005 15- Rapports finaux d’alphabétisation des adultes 2003/2004/2005/2006 –UNFD 16- Aide Mémoire / Mission Education de l’AFD - juin 2006 17- Document Banque Mondiale/Evaluation du projet PAAE-octobre 2005 18- Rapport du Forum bilan sur les Droits de l’homme à Djibouti – mai 2004 19- Stratégie nationale d’intégration de la femme dans le développement – 2002 20- Loi portant Code de la famille – janvier 2002 21- Recommandations de l’atelier sur la situation de la femme djiboutienne –mars 2006 22- Rapport OMS / Mise en place d’une stratégie de santé scolaire à Djibouti- 2004 23- Enquête Energie auprès des ménages (EDAM-Energie), République de Djibouti, 2004. 24- Etude de la vulnérabilité à la sécurité alimentaire (PAM), mars 2005. 25- Loi n°106/AN/00/4P

èmePL portant sur le Cadre de l’Environnement (Journal officiel).

26- Loi n°149/AN/02/4P

èmePL portant sur l’Orientation Economique et Sociale de la République de Djibouti

pour la période 2001-2010 (Journal officiel). 27- Marché du travail, emploi et pauvreté à Djibouti, (BIT), septembre 2004. 28- Mémorandum de Politiques Economiques et Financières (MPEF)- FMI2005 29- Rapport Annuel, Banque Centrale de Djibouti, 2004. 30- Plan d’Action National pour l’Environnement (PANE), Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de

l’Environnement, 2000. 31- Plan de gestion intégrée de la zone côtière de Djibouti, Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de

l’Environnement, 2005 32- Stratégie et programme d’action national pour la diversité biologique, Ministère de l’Habitat, de

l’Urbanisme et de l’Environnement, 2000 33- Cadre stratégique intersectoriel de lutte contre le VIH/SIDA et les IST 2003-2007, Ministère de la Sante 34- Plan National Multisectoriel 2003-2005 de lutte contre le VIH/SIDA et les IST en République de Djibouti,

Ministère de la Sante 35- Etudes de prévalence du VIH et études portant sur les connaissances, attitudes et comportements et

pratiques en matière de VIH/SIDA et IST – Mars et Novembre 2002 36- Surveillance des infections à VIH et de la Syphilis chez les femmes enceintes dans 8 CPN de Djibouti ville,

2002. Ministère de la Santé. 37- Rapport annuel de l’unite de Suivi et Evaluation du Secretariat Executif, 2005. 38- Etude CAP (connaissances, attitudes et pratiques) des jeunes djiboutiens : rapport provisoire au 30 mars

2005. Ministère de la jeunesse - Secrétariat Exécutif- Unicef. 39- Draft rapport consultation nationale sur l’accès universel, mars 2006 40- Rapport sur la situation des Orphelins et Enfants Vulnérables, 2004

Page 51: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 51

Section 6 - ANNEXES

Annexe 1 : Les Indicateurs / Source EDIM-2006

1-Taux net de scolarisation et secondaire Taux Taux net de scolarisation primaire Taux net de scolarisation secondaire

Milieux Garçons Filles Ensemble Garçons Filles Ensemble Djibouti-ville 56,2% 55,1% 55,7% 39,6% 34,4% 37,0%

Urbain 56,6% 55,3% 56,0% 40,3% 34,5% 37,4% Rural 41,6% 40,9% 41,3% 20,0% 14,0% 17,0% Total 55,9% 54,5% 55,3% 39,5% 33,8% 36,7%

(Source : EDIM- 2006)

2-Ratio des taux de scolarisation des filles et des garçons au niveau primaire et secondaire

Taux net de scolarisation

primaire (TNS), filles

Taux net de scolarisation

primaire (TNS),

garçons

Indice de parité entre les sexes

(IPS) pour le TNS primaire

Taux net de scolarisation secondaire

(TNS), filles

Taux net de scolarisation secondaire

(TNS), garçons

Indice de parité entre les sexes

(IPS) pour le TNS secondaire

Sexe Na 55,9 na na 39,5 na Masculin

Féminin 54,5 na na 33,8 na na District

55,1 56,2 0,98 34,4 39,6 0,87 Djibouti Autres

districts

52,2

54,6

0,96

30,3

38,9

0,79 Milieu

55,3 56,6 0,98 34,5 40,3 0,86 Urbain Rural 40,9 41,6 0,99 14,0 20,0 0,70 Total 54,5 55,9 0,98 33,8 39,5 0,86

(Source : EDIM-2006)

3-Evolution de la population scolarisée dans l’enseignement préscolaire (secteur privé)

Années 2000/01 2001/02 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 Total 171 316 496 490 461 735

Garçons 46 158 254 256 226 387 Filles 125 158 242 234 235 348

(Source : Ministère de l’éducation nationale –2006)

4-Evolution de la population scolarisée dans l’enseignement primaire

Années 2000/01 2001/02 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 Total 42.754 44.321 46.364 48.713 50.533 53.743

Garçons 24.281 25.301 26.084 27.397 28.010 29.872 Filles 18.473 19.020 20.280 21.316 22.523 23.871

(Source : Ministère de l’éducation nationale –2006)

5-Evolution de la population scolarisée dans l’enseignement moyen

Années 2000/01 2001/02 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 Total 13.655 14.458 16.595 18.180 20.867 21.129

Garçons 8.438 8.940 10.056 10.872 12.650 12.729 Filles 5.217 5.518 6.539 7.308 8.217 8.400

(Source : Ministère de l’éducation nationale –2006)

Page 52: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 52

6-Pourcentage de femmes âgées de 15-24 ans alphabétisées en 2006 Lieux % de femmes alphabétisées Pourcentage non connu

Djibouti-ville 48,5% 1,8% Autres districts 41,0% 1,8% Milieu urbain 48,4 % 1,9% Milieu rural 14,2 % 1,0%

Total 47,5 % 1,8% (Source : EDIM-2006)

7-Taux de mortalité infantile et infanto-juvénile Taux de mortalité infantile Taux de mortalité infanto-juvénile

Sexe Masculin 76 pour mille 103 pour mille Féminin 58 pour mille 81 pour mille

Milieu Urbain 68 pour mille 95 pour mille Rural 54 pour mille 73 pour mille Total 67 pour mille 94 pour mille

(Source : EDIM-2006)

8- Comparaison de taux de mortalité infantile et infanto-juvénile entre 2002 et 2006

Mortalité infantile EDSF/PAPFAM-2002 EDIM-2006 Taux de mortalité moins de 5 ans 129,1 pour 1000 94 pour 1000

Taux de mortalité infantile 103,1 pour 1000 67 pour 1000 (Source : EDAM/PAPFAM-2002 et EDIM-2006)

9- Pourcentage d’enfants de 0 - 59 mois qui sont modérément ou sévèrement mal nourris

Poids pour âge Taille pour âge Poids pour taille % au- dessous de

% au- dessous de

% au- dessous de

% au- dessous de

% au- dessous de

% au- dessous de

% au- dessous de

- 2 SD* - 3 SD* - 2 SD** - 3 SD** - 2 SD*** - 3 SD*** + 2 SD Sexe

30,5 10,7 33,8 21,2 20,9 7,7 9,2 Masculin Féminin 26,3 9,0 30,3 16,9 19,9 6,3 10,8 Districts

26,3 8,4 30,7 18,1 18,8 6,3 9,7 Djibouti Autres districts

44,2 20,3 42,6 26,9 31,4 12,7 11,2

Milieu 27,9 9,6 31,7 18,9 19,8 6,9 9,8 Urbaine

Rurale 45,5 17,2 43,5 26,8 35,1 12,0 12,1 Total 28,6 9,9 32,2 19,2 20,4 7,1 9,9 (Source : EDIM-2006)

Page 53: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 53

10- Pourcentage d’enfants vivant selon l’allaitement maternel à différents groupes d’âge

Enfants de 0-3 mois

Enfants de 0-5 mois

Enfants de 6-9 mois

Enfants de 12-15 mois

Enfants de 20-23 mois

Sexe Districts Milieux

Pourcentage allaitement

maternel exclusif

Pourcentage allaitement

exclusif

Pourcentage d’enfants recevant le lait maternel et

des aliments solides et semi solides (purée)

Pourcentage allaitement

exclusif

Pourcentage allaitement

exclusif

Sexe 3,8 2,5 25,6 51,9 14,8 Masculin

Féminin 0,0 0,0 20,1 55,8 22,4 District

2,4 1,5 24,1 53,0 18,4 Djibouti Autres districts 0,0 0,0 11,7 59,2 17,9

Milieu 2,1 1,3 23,8 53,6 18,3 Urbain

Rural 0,0 0,0 4,0 49,7 21,0 Total 2,0 1,3 23,1 53,5 18,4

(Source : EDIM-2006 : données basées sur les déclarations de la mère/tutrice de l’enfant concernant la consommation en aliments et de bouillies au cours des 24 heures qui ont précédé l’enquête)

11- Répartition en % des ménages selon la principale source d’eau potable et l’utilisation des sources d’eau potable améliorées

Milieux Eau courante

dans l’habitation

Eau courante dans la

cour

Fontaine publique

Puits protégés

Autres sources

améliorées

Puits non protégés

Autres sources

non améliorées

Total sources d’eau

améliorées Djibouti

41,4 42,4 13,1 0,2 0,8 0,2 1,8 97,9 Autres

districts 30,6 20,1 24,3 6,8 1,2 8,3 8,6 83,0

Zone urbaine 41,3 40,4 14,7 0,4 0,7 0,5 2,1 97,4

Zone rurale 3,6 4,4 19,4 21,7 3,5 25,9 21,6 52,5

Total 39,8 38,9 14,9 1,2 0,8 1,5 2,9 95,6

(Source : EDIM-2006)

12- Répartition en % des ménages selon la source d’approvisionnement en eau potable

Autre 6%

Eau de robinet dans le logement

40%

Eau dans la cour39%

Robinet public / borne fontaine

15%

(Source : EDIM-2006)

Page 54: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 54

13- Répartition en % de la population selon le type de WC utilisé par le ménage et % utilisant des sanitaires pour l’élimination des excréments

Type de WC utilisé par le ménage

Installations améliorées

Chasse branchée à

Installations sanitaires

non améliorées

Districts Egout Fosse septique

latrines

Latrines couvertes

Latrines à fosse/ trou

ouvert

Pas de toilette

s

Autres

% de la population utilisant des

sanitaires pour l’élimination

des excréments

Djibouti 7,5 50,1 8,3 1,0 29,7 0,9 2,4 67,0

Autres districts 5,9 50,4 2,3 1,1 16,8 19,9 3,6 59,8

Milieu urbain 7,5 51,7 7,6 1,0 28,2 1,6 2,4 67,8

Milieu rural 1,7 14,2 1,5 1,4 15,2 59,3 6,7 18,8

Total 7,3 50,2 7,4 1,0 27,7 3,9 2,6 65,9

(Source : EDIM-2006) 14- Pourcentage des femmes de 15-à 49 ayant des connaissances sur la transmission du VIH

Milieux

Connaît 2 moyens de prévenir la transmission du

VIH

A correctement identifié 3 préjugés concernant la

transmission du VIH

Ont une parfaite connaissance

(a identifié 2 moyens de prévention et 3 préjugés)

Djibouti 40,6 30,0 18,0 Autres districts 42,1 26,7 17,2 Milieu urbain 41,2 30,1 18,2 Milieu rural 28,1 13,4 7,8 Total 40,8 29,6 17,9 (Source : EDIM-2006)

15- Répartition en % des enfants âgés de 0-59 mois selon que la naissance est enregistrée et les raisons du non-enregistrement

La naissance n’a pas été enregistrée parce que : Sexe District Milieu

La naissance est enregistrée

Nombre d’enfants âgés de 0-59 mois

Coût élevé

Lieu trop loin

Ne savait pas que l’enfant devrait être enregistré

Il était tard et ne voulait pas payer d’amende

Ne savait pas où faire l’enregis trement

Autre

Ne sait pas

Sexe Masculin 90,6 1.196 22,2 19,5 4,0 0,0 8,0 33,7 9,4 Féminin 87,5 1.049 29,2 18,0 3,3 5,0 9,1 28,1 6,0

District Djibouti 89,0 1.918 26,8 13,3 3,4 3,1 9,4 33,7 8,0 Autres

districts

89,8

327

20,6

54,2

5,1

0,0

3,2

10,7

6,2 Milieu

Urbain 89,5 2.151 26,5 14,6 3,9 2,9 9,1 32,7 8,0 Rural 81,5 94 19,5 73,4 0,0 0,0 2,0 3,4 1,7 Total 89,2 2.245 26,0 18,7 3,6 2,7 8,6 30,7 7,6

(Source: EDIM-2006)

Page 55: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 55

16- Pourcentage d’enfants de 12-23 mois vaccinés contre les maladies de l’enfance à un moment quelconque avant l’enquête et avant leur premier anniversaire

Vaccins

Carnet de Vaccination

Déclaration de la mère

Total Enfants vaccinés avant

l’enquête

Vacciné avant l’âge de 12 mois

BCG 46,4 41,1 87,5 87,5 DPT 3 43,4 17,0 60,4 56,0 Polio 3 43,4 5,9 49,3 45,8

Rougeoles 36,0 36,1 72,1 63,8 Tous 35,2 3,3 38,6 31,4

Aucun 0,0 10,5 10,5 10,5 Nombre d’enfants de

12-23 mois

450

450

450

450 (Source EDIM-2006 : Données basées sur des informations issues du carnet de vaccination, et dans le cas où le carnet n’est pas disponible, sur la déclaration de la mère ou de la personne ayant en charge de l’enfant).:

17- Pourcentage d’enfants de 12-23 mois vaccinés avant l’âge de 12 mois

(Source : EDIM-2006)

18- Pourcentage d’enfants de 0-59 mois ayant dormi dans un moustiquaire traité Pourcentage d’enfants qui :

Ont dormi sous une

moustiquaire

Ont dormi sous une

moustiquaire traitée

Ont dormi sous une

moustiquaire mais on ne sait pas si elle est

traitée

On ne sait pas s’ils ont dormi

sous une moustiquaire

N’ont pas dormi sous une

moustiquaire

Sexe 8,7 1,2 7,5 0,3 91,0 Masculin

Féminin 9,4 1,4 8,1 0,7 89,8 District

7,2 1,1 6,0 0,5 92,3 Djibouti Autres districts 19,9 2,2 17,7 0,7 79,4

Milieu 9,1 1,3 7,8 0,5 90,4 Urbain

Rural 7,7 0,7 7,0 1,1 91,2 Total 9,0 1,3 7,7 0,5 90,5

(Source :EDIM-2006)

0

20

40

60

80

100

BCG DPT Polio Rougeole Tous

Dose 1Dose 2Dose 3

Page 56: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 56

19- Pourcentage d’enfants de 0-59 mois qui ont été malades avec une fièvre dans les deux dernières semaines et qui ont reçu un traitement anti-paludéen

A eu une fièvre dans les 2 dernières semaines

Tout anti-paludéen approprié

Tout traitement anti-paludéen approprié dans

les 24 heures Sexe

Masculin 5,6 2,3 1,7 Féminin 6,3 16,8 4,1

District Djibouti 6,3 9,4 2,7

Autres districts 3,5 10,6 4,7 Milieux

Urbain 6,1 9,6 2,9 Rural 1,6 0,0 0,0 Total 5,9 9,5 2,9

(Source : EDIM-2006)

20- Pourcentage de femmes âgées de 15-49 ans mariées précocement

Milieux % de femmes mariées avant 15 ans

% de femmes mariées avant 18 ans

% de femmes mariées ayant 15-19 ans

Djibouti 2,7 9,4 4,0 Autres districts 3,0 10,7 5,4 Milieu urbain 2,8 % 9,4 % 4,0 % Milieu Rural 3,5 % 13,6 % 12,8 %

Total 2,8 % 9,5% 4,2% (Source : EDIM-2006)

21- Pourcentage de femmes enceintes recevant des soins prénatals parmi les femmes de 15-49 ans au moins une fois pendant la grossesse et % recevant des soins spécifiques Lieux

% femmes recevant des soins au moins une fois

pendant la grossesse

Fait un test sanguin

Fait prendre sa

tension

Fait un prélèvement

d’urine

Fait prendre son poids

Djibouti 96,7 82,2 89,7 79,6 89,1 Autres districts 93,1 48,2 73,9 61,2 74,8 Milieu urbain 96,7 80,1 89,5 79,0 89,1 Milieu rural 84,3 33,1 43,7 36,4 43,8 Total 96,3 78,5 88,0 77,6 87,5 (Source : EDIM-2006)

22- Répartition en % des femmes âgées de 15-49 ans ayant accouché auprès d’un personnel qualifié selon le type de prestataire de soins natals

Lieux Médecin Infirmière sage

femme

Sage femme

auxiliaire

Accoucheuse traditionnelle

Autre N’ a reçu aucun soin

Tout personnel

qualifié Djibouti 18,5 64,3 11,4 0,1 2,3 3,3 94,3 Autres

districts 8,2 57,8 10,4 5,8 10,9 6,9 76,5

Milieu urbain

18,0 64,4 11,5 0,3 2,5 3,3 93,9

Milieu rural 0,8 40,1 6,2 12,9 24 ,4 15,7 47,0 Total 17,4 63,6 11,3 0,7 3,2 3,7 92,3

(Source : EDIM-2006)

Page 57: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 57

23- Répartition en pourcentage des femmes âgées de 15-49 ans ayant eu une naissance au cours des deux années précédant l’enquête selon le type de personnel ayant assisté l’accouchement

Personnel ayant assisté l’accouchement Lieux

Médecin Infirmière Sage-femme

Sage femme auxiliaire

Accoucheuse traditionnelle

Autre Pas d’assistance

Tout personnel qualifié

Accouchement dans un centre de santé

Djibouti 8,1 72,5 14,5 1,5 1,6 1,7 95,1 90,7 Autres districts

11,8 48,0 14,7 11,6 10,6 3,1 74,6 60,2

Milieu urbain

8,8 71,2 14,7 1,9 1,7 1,7 94,7 89,2

Milieu rural

0,8 29,8 9,7 24,9 29,1 5,8 40,3 36,5

Total 8,5 69,9 14,6 2,6 2,6 1,9 92,9 87,4 (Source : EDIM-2006)

24- Comparaison de personnels médicaux de Djibouti par rapport aux normes OMS • 1 Médécin pour 17.000 habitants

(la norme OMS étant de 1 Médécin pour 10.000 habitants) • 1 Médécin spécialiste pour 25.000 habitants

la norme OMS étant de 1 Médécin spécialiste pour 15.000 habitants) • I Infirmier diplômé d’Etat pour 9.300 habitants

(la norme OMS étant de 1 Infirmier diplômé d’Etat pour 5.000 habitants) • 1 Sage Femme diplômée d’Etat pour 14.000 habitants

(la norme OMS étant de 1 Sage femme pour 5.000 habitants) • 1 Laborantin pour 24.000 habitants

(la norme OMS étant de 1 Laborantin pour 5.000 habitants) (Source :Rapport du Forum de réflexion sur la santé/5-6 avril 2006 – Ministère de la santé)

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Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 58

Annexe 2 : Indicateurs des OMD

OBJECTIFS ET CIBLES INDICATEURS Objectif 1 : Eliminer l’extrême pauvreté

Cible 1 Réduire de moitié entre 1990 et 2015, la proportion de la

population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour

1) Proportion de la population disposant de moins de un dollar par jour

2) Indice d’écart de la pauvreté (indice de la pauvreté x degré de pauvreté)

3) Part du cinquième le plus pauvre de la population dans la con,sommation nationale

4) Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale

Cible 2 Réduire de moitié entre 1990 et 2015 la proportion de la

population quoi souffre de la faim

5) Proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique

Objectif 2 : Assurer une éducation primaire pour tous

Cible 3 D’ici à 2015 donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle

complet d’études primaire

6) Taux net de scolarisation dans le primaire 7) Proportion d’écoliers commençant la première année

d’études dans l’enseignement primaire et achevant la cinquième

8) Taux d’alphabétisation des 15 à 24 ans Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Cible 4

Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2015 si possible, et à tous les

niveaux d’enseignement en 2015 au plus tard

9) Rapport filles /garçons dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur

10) Taux d’alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans par rapport aux hommes

11) Pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole

12) Proportion de sièges occupés par des femmes au parlement national

Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans Cible 5

Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

13) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 14) Taux de mortalité infantile

15) Proportion d’enfants de 1 an vaccinés contre la rougeole Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle

Cible 6 Réduire de trois quarts, 1990 et 2015, le taux de mortalité

maternelle

16) Taux de mortalité maternelle 17) Proportion d’accouchements assistés par du personnel

de santé qualifié Objectif 6 : Combattre le VIH/SIDA, la paludisme et d’autres maladies

Cible 7 D’ici à 2015, avoir stoppé la propagation du VIH/SIDA et

commencer à inverser la tendance actuelle

18) Taux de prévalence du VIH parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans

19) Taux d’utilisation de la contraception 20) Nombre d’enfants orphelins du SIDA

Cible 8 D’ici à 2015, avoir maîtrisé le paludisme et d’autres grandes

maladies, et avoir commencé à inverser la tendance actuelle

21) Taux de prévalence du paludisme et taux de mortalité liée à cette maladie

22) Proportion de la population vivant dans les zones à risques qui utilisent des moyens de protection et des

traitements efficaces contre le paludisme 23) Taux de prévalence de la tuberculose et taux de mortalité

liée à cette maladie 24) Proportion de cas de tuberculose détectés et soignés

dans le cadre de traitements de brève durée sous surveillance directe

Objectif 7 : Assurer un environnement durable

Cible 10 Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un

approvisionnement en eau potable salubre

30) Proportion de la population ayant accès à un meilleur

système d’assainissement

Cible 11

Réussir, d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitant de taudis

31) Proportion de la population ayant accès à la sécurité d’occupation des logements

( La ventilation urbaine/rurale de plusieurs des indicateurs ci-dessus pourra être utile au suivi de l’amélioration de la

situation des habitant de taudis)

Page 59: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 59

Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Cible 12

Poursuivre la mise en place d’un système commercial et financier multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisible

et non discriminatoire

Cela suppose un engagement en faveur d’une bonne gouvernance, du développement et de la lutte contre la

pauvreté, au niveau tant national qu’international

Certains des indicateurs ci-après seront évalués séparément dans les cas des pays les moins avancés (PMA) de l’Afrique, des pays

sans littoral et des petits Etats insulaires en développement

Aide publique au développement 32) APD nette, en pourcentage de revenu national brut des pays donateurs (cibles : 0,7 % au total et 0,15 % pour les

PMA) 33) Proportion de l’APD consacrée aux services sociaux de

base (éducation de base, soins de santé primaires, nutrition, eau salubre et assainissement)

34) Proportion de l’APD qui est déliée

Cible 13

S’attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avancés

La réalisation e cette cible suppose l’admission en franchise et hors contingents des produits exportés par les pays les

moins avancés ; l’application du programme renforcé d’allègement de la dette des PPTE et l’annulation des dettes publiques bilatérales ; et l’octroi d’une APD plus généreuse

aux pays qui démontrent leur volonté de lutter contre la pauvreté

35) Proportion de l’APD consacrée à l’environnement dans les petits Etats insulaires en développement

36) Proportion de l’APD consacrée au secteur des transports dans les pays sans littoral

Accès au marché 37) Proportion des exportations (en valeur et à l’exclusion des

armes) admises en franchise de droits de douane et hors contingents

38) Taux moyens de droits de douane et contingents appliqués aux produits agricoles, textiles et vêtements

39) Subventions agricoles nationales et à l’exportation dans les pays de l’OCDE

40) Proportion de l’APD allouée au renforcement des capacités commerciales

Cible 14

Répondre aux besoins particuliers des petits Etats insulaires en développement

(En appliquant le Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en

développement et les conclusions de la vingt-deuxième session extraordinaire de l’Assemblée générale)

Viabilité de la dette

41) Proportion de la dette publique bilatérale des PPTE qui a

été annulée 42) Service de la dette en pourcentage des exportations de

biens et services

Cible 15 Traiter globalement le problème de la dette des pays en

développement, par des mesures d’ordre national et international propres à rendre leur endettement viable à

long terme

43)Proportion de l’APD fournie au titre de l’allègement de la

dette 44) Nombre de pays ayant atteint les points de décision et

d’achèvement de l’initiative PPTE Cible 16

En coopération avec les pays en développement, formuler et appliquer des stratégies qui permettent aux jeunes de

trouver un travail décent et utile

45) Taux de chômage des jeunes

Cible 17 En coopération avec l’industrie pharmaceutique, rendre les médicaments essentiels disponibles et abordables dans les

pays en développement

46) Proportion de la population ayant durablement accès à

des médicaments de base d’un coût abordable

Cible 18 En coopération avec le secteur privé, faire en sorte que les avantages des nouvelles technologies, en particulier des

technologies de l’information et de la communication soient accordés à tous.

47) Nombre de lignes téléphoniques pour 1000 habitants

48) Nombre de micro-ordinateurs pour 1000 habitants

Page 60: Rapport de djibouti pauvreté et environnement cca2007

Bilan Commun de Pays CCA – République de Djibouti 60

Liste des abréviations

AGOA African Growth and Opportunity Act

AID Aéroport International de Djibouti

ANPI Agence Nationale Pour l’Investissement

APD. Aide Publique au Développement

CCD Chambre de Commerce de Djibouti

CGA Centre de Gestion Agréée

COMESA Common Market for Eastern and Southern Africa

CDMT Cadre de la Dépense à Moyen Terme

CRIPEN Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Education Nationale

CFPEN Centre de Formations des Personnels de l’Education Nationale

CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

DRSP Document de Réduction Stratégique de la Pauvreté

DINAS Direction Nationale des Statistiques

DPI Dubaï Port International

DFZ Djibouti Free Zone

EDIC Etude Diagnostic sur l’Intégration du Commerce

FASR Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé

FRPC Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance

FDJ Franc Djiboutien

FMI Fonds Monétaire International

IDH Indicateurs du Développement Humain

IMOA Initiative de Mise en œuvre accélérée

NIF Numéro d’identifiant Fiscal

OMC Organisation Mondiale du Commerce

ODM Organisation Mondiale Des Douanes

PAID Port Autonome de Djibouti

PCIME Prise en charge intégrée des maladies des enfants

PEV Programme Elargi de Vaccination

PIB Produit Intérieur Brut

PMA Pays les Moins Avancés

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PPTE Pays pauvre très endettés

PTPE Prévention de la transmission du VIH Parent-enfant

SAZF Sociétés Anonymes de la Zone Franche

SOU Service Obstétrique d’Urgence

TVA Taxe à la Valeur Ajoutée