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C’est donc Gwenegan Bui qui a don- né le top départ de la campagne des législatives, hier matin, au len- demain de l’officialisation de son investiture à la députation. Une candidature qui a fait « consensus et unanimité », apprécie le socia- liste de 42 ans, « honoré de mar- cher dans les pas d’illustres prédé- cesseurs comme Tanguy Prigent, Marie Jacq et Marylise Lebran- chu ». Mais parviendra-t-il, comme eux, à faire main basse sur cette qua- trième circonscription traditionnel- lement favorable à la gauche ? Le résultat de la présidentielle de mai prochain pèsera forcément dans la balance. Avec la possibilité d’une vague bleue en cas de succès de François Fillon, alors que les diffé- rentes composantes de la gauche semblent parties, elles, pour faire cavalier seul lors de la législative (lire ci-dessous). Un programme en quatre axes « S’il n’y a pas de candidature unique au premier tour, j’espère que le ralliement se fera au second sur celui ou celle qui sera le mieux placé », évoque Gwene- gan Bui, amené à voler de ses propres ailes, lui qui était le sup- pléant de Marylise Lebranchu en 2012. Ce qui lui avait valu d’occu- per le siège de député jusqu’en mars 2016, profitant des minis- tères octroyés à la socialiste morlai- sienne. « Pendant quatre ans, j’ai fait par- tie de la commission des affaires étrangères », rappelle le candidat, par ailleurs conseiller régional, qui compte s’appuyer sur son expé- rience, mais aussi sur les quatre axes qu’il va développer durant les six prochains mois, « avec l’emploi comme priorité des priorités » : 1. « Un plan hôpital qui permette de réajuster à la hausse les effec- tifs infirmiers et soignants. Ce sera l’enjeu du prochain quinquennat, après avoir renforcé l’Éducation nationale depuis cinq ans », estime l’élu socialiste, pour qui « le maillage médical sur le terri- toire doit aussi être une priorité et un enjeu collectif ». 2. « Moderniser l’appareil produc- tif en soutenant la recherche », expose le candidat, pour qui il faut redonner des perspectives au monde agricole. « Les guerres de religion et de chapelle, ça suffit ! Il y a de la place pour tout le monde, les productivistes comme les bio. Mais il faut reconfigurer les outils de régulation et de marché qui sont grippés ». 3. « Gagner la bataille contre le ter- rorisme. Et pour faire reculer la haine, il faut s’appuyer sur les artistes, les enseignants et le monde associatif ». 4. « Prendre en compte le change- ment climatique, en mettant en œuvre une écologie pragma- tique ». Primaire de la gauche : « J’attends de voir » « La France est frappée par la peur et le repli sur soi. Elle a besoin d’être apaisée », poursuit Gwene- gan Bui, qui tape d’ores et déjà sur la droite : « Quel que soit celui ou celle qui sera désigné, il portera un programme brutal qui défend la France d’hier », bombarde le socia- liste, qui admet que « les temps sont durs » et que « beaucoup d’ef- forts ont été demandés » durant le quinquennat. « Mais l’emploi repart », soutient-il, sans se mouiller, pour l’instant, sur le can- didat qu’il soutiendra lors de la pri- maire de la gauche, fin janvier. « J’attends de voir qui seront les protagonistes et, surtout, ce qu’ils proposent ». Front national. « Un candidat ? Sans nul doute », indique le Clédé- rois Jean-Paul Henriot, secrétaire du Front National dans la circonscrip- tion. Reste à savoir qui. Ce ne sera pas Francine Remacle, candidate en 2007 et 2012. « Je n’ai pas repris ma carte au FN car il y a des dérives qui ne me plaisent pas. Je suis plutôt Jean-Marie que Marine Le Pen », confie la Morlaisienne de 73 ans. « Place aux jeunes ! », lâche, de son côté, Jean-Paul Henriot (68 ans), pas forcément enclin à y aller non plus. Pas plus (du moins pour l’instant) que son prédécesseur au poste de secrétaire, le Locquénolésien Manuel Rodrigues, en retrait à la suite de divergences avec des respon- sables de la fédération. Parti communiste. Désigné candidat par les sections communistes du pays de Morlaix, Ismaël Dupont est prêt à se lancer dans la course. « Mais ce n’est pas figé », nuance le Morlaisien, qui insiste sur sa volonté de « rassembler toutes les compo- santes de la gauche anti-libéral et anti-austérité ». Il y a peu de chance que son appel soit entendu. Europe Écologie - Les Verts. Du côté d’EELV, l’idée de s’unir au PC a été repoussée. D’ailleurs, le conseil fédé- ral doit désigner, ce week-end, les candidats dans les circonscriptions. La Lanmeurienne Christine Prigent, déjà candidate en 2007, sera-t-elle sur la ligne de départ ? Possible. Michel Le Saint, lui, n’y sera pas. Et l’Ignacien Dominique Guizien non plus. Candidat en 2012, il a quitté EELV depuis. Mouvement démocrate. « Normale- ment, on aura quelqu’un », indique le Plougourvestois Alain Somme, pré- sident du Modem 29, qui précise avoir prévu un candidat dans chaque circonscription du Finistère. Mais ce ne devrait pas être Carole Guillerm, qui s’était présentée en 2012. « Après, les investitures se font au niveau national, en fonction des trac- tations avec les différents parte- naires », note Alain Somme. Rassemblement pour l’initiative citoyenne. Déjà là en 2012, le Morlai- sien Jean-Paul Yves Le Goff (75 ans) repart au nom du Ric, « même si je sais que je n’ai aucune chance de gagner », lâche-t-il. Lutte ouvrière. « Notre volonté est d’être présent partout. On fera le maximum pour y parvenir », indique Patricia Blosse, candidate en 2012 pour LO. France insoumise. Enfin, France insoumise, le mouvement de Jean- Luc Mélenchon, pourrait bien égale- ment présenter une candidature. « On y travaille et on espère bien pourvoir y arriver », fait savoir la Morlaisienne Michèle Abramovicz. « La droite défend la France d’hier ». Gwenegan Bui Législatives. Le PS dégaine le premier 5, rue d’Aiguillon - MORLAIX UNE OFFRE QUI A DU STYLE LES 10 ET 11 DÉCEMBRE * Hors bas et collants, Monoprix ski, cachemire, marques nationales et créateurs. Voir conditions en magasin. OUVERT DIMANCHE 11 DÉC. de 14 h 30 à 18 h 30 -30 % * SUR LA MODE FEMME ACCESSOIRES ET LINGERIE AVEC LA CARTE MX160072 Qui sera sur la ligne de départ ? Ismaël Dupont (à gauche) a été désigné candidat du Parti communiste. Quant à Jean-Paul Yves Le Goff, il représentera le Ric. En 2012, les élections législatives avaient donné le résultat suivant. Premier tour. Marylise Lebranchu (PS) : 48,21 % ; Agnès Le Brun (UMP) : 32,59 % ; Ismaël Dupont (Front de gauche) : 5,72 % ; Fran- cine Remacle (FN) : 5,06 % ; Domi- nique Guizien (EELV) : 4,46 % ; Carole Guillerm (Modem) : 2,58 % ; Yann Vallerie (Identitaires bretons) : 0,58 % ; Patricia Blosse (Lutte ouvrière) : 0,52 % ; René Delande (sans étiquette) : 0,26 % ; Jean-Paul - Yves Le Goff (Ric) : 0,02 % Deuxième tour. M. Lebranchu (61,11 %) ; A. Le Brun (38,89 %). À droite, l’attente se poursuit Le suspense continue… À droite, alors que les désignations ont été validées avant l’été dans la plupart des circons- criptions du département, on ne connaît toujours pas l’identité de celui ou celle qui défendra les couleurs des Républicains sur Morlaix. Ce sera Agnès Le Brun, déjà candidate en 2012, ou Maël de Calan. Indécise en juin dernier, la commission nationale d’investiture (CNI) du parti n’avait pas tranché entre le maire de la Cité du via- duc, pro-Sarkozy à l’époque, qui s’est rangée depuis derrière Fillon, et l’élu roscovite, soutien de Juppé. Depuis la primaire de la droite, le Fillonniste Jean-François Lamour a remplacé le Sarkozyste Christian Estrosi à la prési- dence de la CNI. De quoi influer sur le choix de la commission ? Pour connaître sa décision, il faudra encore patienter. Elle rendra son verdict d’ici le 20 décembre, ou alors début 2017, pour le 14 janvier au plus tard. Les résultats de 2012 Ronan Tanguy À six mois des élections législatives, prévues les 11 et 18 juin, les socialistes ont dégainé les premiers en désignant, jeudi soir, leurs candidats dans le Finistère. Sur Morlaix, sans surprise aucune, c’est Gwenegan Bui qui briguera la place de député. Le dauphin de Marylise Lebranchu réussira-t-il à maintenir la circonscription à gauche ? En attendant le vote, l’élu PS a déjà dans son viseur celui ou celle qui « défendra le programme brutal de la droite ». « Pour faire reculer la haine, il faut s’appuyer sur les artistes, les enseignants et le monde associatif », estime Gwenegan Bui. MORLAIX 14 Samedi 10 décembre 2016 Le Télégramme

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C’est donc Gwenegan Bui qui a don-né le top départ de la campagnedes législatives, hier matin, au len-demain de l’officialisation de soninvestiture à la députation. Unecandidature qui a fait « consensuset unanimité », apprécie le socia-liste de 42 ans, « honoré de mar-cher dans les pas d’illustres prédé-cesseurs comme Tanguy Prigent,Marie Jacq et Marylise Lebran-chu ».Mais parviendra-t-il, comme eux, àfaire main basse sur cette qua-trième circonscription traditionnel-lement favorable à la gauche ? Le

résultat de la présidentielle de maiprochain pèsera forcément dans labalance. Avec la possibilité d’unevague bleue en cas de succès deFrançois Fillon, alors que les diffé-rentes composantes de la gauchesemblent parties, elles, pour fairecavalier seul lors de la législative(lire ci-dessous).

Un programmeen quatre axes« S’il n’y a pas de candidatureunique au premier tour, j’espèreque le ralliement se fera ausecond sur celui ou celle qui sera

le mieux placé », évoque Gwene-gan Bui, amené à voler de sespropres ailes, lui qui était le sup-pléant de Marylise Lebranchu en2012. Ce qui lui avait valu d’occu-per le siège de député jusqu’enmars 2016, profitant des minis-tères octroyés à la socialiste morlai-sienne.« Pendant quatre ans, j’ai fait par-tie de la commission des affairesétrangères », rappelle le candidat,par ailleurs conseiller régional, quicompte s’appuyer sur son expé-rience, mais aussi sur les quatreaxes qu’il va développer durant les

six prochains mois, « avec l’emploicomme priorité des priorités » :1. « Un plan hôpital qui permettede réajuster à la hausse les effec-tifs infirmiers et soignants. Ce seral’enjeu du prochain quinquennat,après avoir renforcé l’Éducationnationale depuis cinq ans »,estime l’élu socialiste, pour qui« le maillage médical sur le terri-toire doit aussi être une priorité etun enjeu collectif ».2. « Moderniser l’appareil produc-tif en soutenant la recherche »,expose le candidat, pour qui il fautredonner des perspectives aumonde agricole. « Les guerres dereligion et de chapelle, ça suffit ! Ily a de la place pour tout le monde,les productivistes comme les bio.Mais il faut reconfigurer les outilsde régulation et de marché quisont grippés ».3. « Gagner la bataille contre le ter-rorisme. Et pour faire reculer lahaine, il faut s’appuyer sur lesartistes, les enseignants et lemonde associatif ».4. « Prendre en compte le change-ment climatique, en mettant enœuvre une écologie pragma-tique ».

Primaire de la gauche :« J’attends de voir »« La France est frappée par la peuret le repli sur soi. Elle a besoind’être apaisée », poursuit Gwene-gan Bui, qui tape d’ores et déjà surla droite : « Quel que soit celui oucelle qui sera désigné, il portera unprogramme brutal qui défend laFrance d’hier », bombarde le socia-liste, qui admet que « les tempssont durs » et que « beaucoup d’ef-forts ont été demandés » durant lequinquennat. « Mais l’emploirepart », soutient-il, sans semouiller, pour l’instant, sur le can-didat qu’il soutiendra lors de la pri-maire de la gauche, fin janvier.« J’attends de voir qui seront lesprotagonistes et, surtout, ce qu’ilsproposent ».

Front national. « Un candidat ?Sans nul doute », indique le Clédé-rois Jean-Paul Henriot, secrétaire duFront National dans la circonscrip-tion. Reste à savoir qui. Ce ne serapas Francine Remacle, candidateen 2007 et 2012. « Je n’ai pas reprisma carte au FN car il y a des dérivesqui ne me plaisent pas. Je suis plutôtJean-Marie que Marine Le Pen »,confie la Morlaisienne de 73 ans.« Place aux jeunes ! », lâche, de soncôté, Jean-Paul Henriot (68 ans), pasforcément enclin à y aller non plus.Pas plus (du moins pour l’instant)que son prédécesseur au poste desecrétaire, le LocquénolésienManuel Rodrigues, en retrait à lasuite de divergences avec des respon-sables de la fédération.Parti communiste. Désigné candidatpar les sections communistes dupays de Morlaix, Ismaël Dupont estprêt à se lancer dans la course.« Mais ce n’est pas figé », nuance leMorlaisien, qui insiste sur sa volontéde « rassembler toutes les compo-santes de la gauche anti-libéral etanti-austérité ». Il y a peu de chanceque son appel soit entendu.Europe Écologie - Les Verts. Du côtéd’EELV, l’idée de s’unir au PC a étérepoussée. D’ailleurs, le conseil fédé-ral doit désigner, ce week-end, lescandidats dans les circonscriptions.La Lanmeurienne Christine Prigent,déjà candidate en 2007, sera-t-ellesur la ligne de départ ? Possible.Michel Le Saint, lui, n’y sera pas. Etl’Ignacien Dominique Guizien non

plus. Candidat en 2012, il a quittéEELV depuis.Mouvement démocrate. « Normale-ment, on aura quelqu’un », indiquele Plougourvestois Alain Somme, pré-sident du Modem 29, qui préciseavoir prévu un candidat dans chaquecirconscription du Finistère. Mais cene devrait pas être Carole Guillerm,qui s’était présentée en 2012.« Après, les investitures se font auniveau national, en fonction des trac-tations avec les différents parte-naires », note Alain Somme.Rassemblement pour l’initiativecitoyenne. Déjà là en 2012, le Morlai-

sien Jean-Paul Yves Le Goff (75 ans)repart au nom du Ric, « même si jesais que je n’ai aucune chance degagner », lâche-t-il.Lutte ouvrière. « Notre volonté estd’être présent partout. On fera lemaximum pour y parvenir », indiquePatricia Blosse, candidate en 2012pour LO.France insoumise. Enfin, Franceinsoumise, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, pourrait bien égale-ment présenter une candidature.« On y travaille et on espère bienpourvoir y arriver », fait savoir laMorlaisienne Michèle Abramovicz.

« La droitedéfend la Franced’hier ».Gwenegan Bui

Législatives. Le PS dégaine le premier

5, rue d’Aiguillon - MORLAIX

UNE OFFRE QUI A DU STYLELES 10 ET 11 DÉCEMBRE

* Hors bas et collants, Monoprix ski, cachemire, marques nationales et créateurs.Voir conditions en magasin. OUVERT

DIMANCHE 11 DÉC.

de 14 h 30 à 18 h 30

-30%* SUR LA MODE FEMMEACCESSOIRES ET LINGERIE

AVEC LA CARTE

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Qui sera sur la ligne de départ ?

Ismaël Dupont (à gauche) a été désigné candidat du Parti communiste. Quant àJean-Paul Yves Le Goff, il représentera le Ric.

En 2012, les élections législativesavaient donné le résultat suivant.Premier tour. Marylise Lebranchu(PS) : 48,21 % ; Agnès Le Brun(UMP) : 32,59 % ; Ismaël Dupont(Front de gauche) : 5,72 % ; Fran-cine Remacle (FN) : 5,06 % ; Domi-nique Guizien (EELV) : 4,46 % ;

Carole Guillerm (Modem) : 2,58 % ;Yann Vallerie (Identitaires bretons) :0,58 % ; Patricia Blosse (Lutteouvrière) : 0,52 % ; René Delande(sans étiquette) : 0,26 % ; Jean-Paul- Yves Le Goff (Ric) : 0,02 %Deuxième tour. M. Lebranchu(61,11 %) ; A. Le Brun (38,89 %).

À droite, l’attente se poursuitLe suspense continue… À droite, alorsque les désignations ont été validéesavant l’été dans la plupart des circons-criptions du département, on neconnaît toujours pas l’identité de celuiou celle qui défendra les couleurs desRépublicains sur Morlaix. Ce seraAgnès Le Brun, déjà candidate en2012, ou Maël de Calan. Indécise enjuin dernier, la commission nationaled’investiture (CNI) du parti n’avait pastranché entre le maire de la Cité du via-

duc, pro-Sarkozy à l’époque, qui s’estrangée depuis derrière Fillon, et l’éluroscovite, soutien de Juppé. Depuis laprimaire de la droite, le FillonnisteJean-François Lamour a remplacé leSarkozyste Christian Estrosi à la prési-dence de la CNI. De quoi influer sur lechoix de la commission ? Pourconnaître sa décision, il faudra encorepatienter. Elle rendra son verdict d’icile 20 décembre, ou alors début 2017,pour le 14 janvier au plus tard.

Les résultats de 2012

Ronan Tanguy

À six mois des électionslégislatives, prévuesles 11 et 18 juin,les socialistes ont dégainéles premiers en désignant,jeudi soir, leurs candidatsdans le Finistère.Sur Morlaix, sans surpriseaucune, c’est GweneganBui qui briguera la placede député. Le dauphinde Marylise Lebranchuréussira-t-il à maintenirla circonscriptionà gauche ? En attendantle vote, l’élu PS a déjàdans son viseur celuiou celle qui « défendrale programme brutalde la droite ».

« Pour faire reculer la haine, il fauts’appuyer sur les artistes, lesenseignants et le monde associatif »,estime Gwenegan Bui.

MORLAIX14 Samedi 10 décembre 2016 Le Télégramme