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Dossier de presse Afriques

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Documentaire en 4 épisodes de 90min diffusés sur France 5 à partir du 10 octobre 2010 à 20h35

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Page 1: Dossier de presse  Afriques

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Page 2: Dossier de presse  Afriques

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Format 4 x 90 min

Auteurs Elikia M’Bokolo, Philippe Sainteny et Alain Ferrari

Réalisation Alain Ferrari,

avec la collaboration de Jean-Baptiste Péretié

Une coproduction Temps noir / Ina / France Télévisions,

avec la participation de TV5MONDE et de CFI,

avec le soutien de l’Acsé et du Fonds de la diversité

Unité documentaires France Télévisions

Patricia Boutinard-Rouelle / Carlos Pinsky / Barbara Hurel

Diffusions

le dimanche 10 octobre 2010 à 20.35, suivi d’un débat,

et les dimanches 17, 24 et 31 octobre à 21.30

Contact presse

Philippe Broussaud

[email protected]

01 56 22 92 54

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Page 4: Dossier de presse  Afriques

Trop longtemps l’Afrique n’a eu ni visage, ni

parole, ni mémoire. Sa seule histoire était celle

qu’écrivaient à sa place ceux qui l’ont pillée : récits

de peuples sauvages qu’il fallait éduquer, de dicta-

tures écrasées de soleil, de catastrophes humani-

taires. Comme si elle n’était pas assez adulte pour se

raconter et révéler sa profonde identité. Cette série en

quatre volets revient sur cent ans d’histoire du conti-

nent noir, à travers la voix de ceux qui, de près ou de

loin, ont pris part à son réveil et l’ont fait entrer dans

le XXIe siècle. Jalonnée d’images d’archives inédites

et de témoignages de personnalités africaines, la série

plonge dans le passé, de l’ère coloniale aux aventures

de la démocratie, en passant par le bouillonnement

des indépendances et les guerres civiles, l’efferves-

cence des crises et les renouveaux culturels…

Après la diffusion du premier volet, l’historien

Fabrice d’Almeida accueillera cinq invités issus

du monde de la politique, des affaires et des arts.

Ensemble, ils analyseront les tendances de l’économie

d’un continent qui semble avoir trouvé la voie de la

croissance, des innovations pratiques et de la créa-

tion. Au sommaire : le renouveau culturel africain, les

conflits ethniques et sociaux, la place des femmes, les

scandales… Ce plateau sera aussi l’occasion de mon-

trer que, dans la mondialisation, les pays d’Afrique

bénéficient d’atouts qui peuvent donner aux peuples

les plus pauvres des raisons d’espérer.

AFRIQUEEUROPE

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Page 5: Dossier de presse  Afriques

Titanesque ! Raconter l’Afrique subsaharienne du XXe siècle en

4 x 90 minutes, trouver des archives inédites âprement recher-

chées dans le monde entier, donner la parole à de nombreuses per-

sonnalités africaines pour une série de documentaires unique dans

l’histoire de la télévision… L’ambition se devait d’être à la hauteur de

l’épopée du continent africain et le résultat, après un travail acharné

de plusieurs années des équipes de la société de production Temps

noir, de l’Ina et de France Télévisions, répond à toutes nos attentes.

France 5 est très fière aujourd’hui de proposer à ses téléspectateurs un

siècle d’histoire d’un continent si proche de nous et pourtant si méconnu

ou caricaturé. Il était essentiel pour la chaîne du partage des connais-

sances et de la découverte de rectifier ce trop long silence et d’être

au rendez-vous, cette année, du cinquantenaire des indépendances de

dix-huit pays africains.

Véritable projet global média, cette collection exceptionnelle, écrite

par Elikia M’Bokolo, Philippe Sainteny et Alain Ferrari, sera accom-

pagnée d’un débat animé par Fabrice d’Almeida pour le premier épi-

sode et d’un site Web dédié proposant de prolonger l’histoire parfois

terrible, mais toujours fascinante, du continent africain.

Pierre Block de Friberg,

directeur de l’antenne de France 5

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Page 6: Dossier de presse  Afriques

«L ’Afrique écrira sa propre histoire et elle

sera au nord et au sud du Sahara une his-

toire de gloire et de dignité », disait Lumumba dans

sa dernière lettre, juste avant d’être assassiné.

En racontant l’histoire de l’ensemble du continent

africain sur un siècle, par la bouche même de ceux

qui l’ont faite et vécue, par l’œil de ceux qui, devant

et derrière la caméra, en ont été les témoins et les

acteurs, ont capté les mouvements de fond qui ont

présidé à son réveil, Afrique(s), une autre histoire

du XXe siècle dévoile cette histoire de gloire et de

dignité que Lumumba appelait de ses vœux.

La série fait le récit de l’épopée des peuples africains

qui, depuis les soubresauts de l’ère coloniale

jusqu’aux aventures chaotiques de la démocratie

et de l’unité africaine, en passant par le bouillon-

nement des indépendances et les guerres civiles,

le chaos des conflits mondiaux, l’effervescence des

crises et les renouveaux culturels, ont été et sont

plus que jamais au cœur des grands bouleverse-

ments de notre monde.

Avec la participation de près de trente chefs d’Etat

ou intellectuels africains de renommée internatio-

nale, à partir de 400 heures d’archives méconnues,

grâce à plus de quarante collaborateurs et au bout

de trois ans et demi de travail : cette série coécrite

par Elikia M’Bokolo, historien, directeur d’études à

l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Philippe

Sainteny, journaliste, ancien rédacteur en chef à

Radio France internationale, et Alain Ferrari, qui

l’a réalisée en collaboration avec Jean-Baptiste Péretié,

représente donc une entreprise d’une ampleur et

d’une ambition exceptionnelles.

Pour rendre possible ce gigantesque travail d’histoire

et de mémoire, l’audiovisuel public français tout entier

s’est mobilisé autour de Temps noir : l’Ina a mis à dis-

position ses archives et ses moyens techniques, France

Télévisions l’a soutenu et lui assure une visibilité pour

le plus grand nombre en France, Canal France Interna-

tional la propose aux publics de l’ensemble du continent

africain, TV5MONDE la diffuse sur les cinq continents.

Mais, grâce à ses prestigieux coproducteurs et parte-

naires, la série Afrique(s) est aussi devenue un pro-

jet « global média » qui est accessible non seulement

en DVD, mais encore sur des sites dédiés, que ce soit

avec un projet ludo-éducatif mené par FTVI, un autre

patrimonial porté par l’Ina avec la mise en ligne de

l’entièreté des entretiens ou encore éducatif conçu par

curiosphere.tv et lesite.tv.

A l’occasion, en 2010, de la commémoration du

50e anniversaire des indépendances de dix-huit pays

africains, de l’organisation de la Coupe du monde en

Afrique du Sud et du 3e grand sommet Union euro-

péenne-Union africaine, la série Afrique(s) donne à

tous l’occasion de découvrir une autre face de notre

histoire commune, une autre histoire du XXe siècle…

Tancrède Ramonet, producteur

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Page 7: Dossier de presse  Afriques

Comment avez-vous été amené à participer à

ce projet d’envergure ?

Elikia M’Bokolo : Afrique(s), une autre histoire du

XXe siècle est née de l’aventure commune, qui nous avait

conduits, Philippe Sainteny et moi, à produire le coffret

audio Afrique, une histoire sonore – 1960-2000 (coédité

par RFI, l’Ina et Frémeaux & associés en 2002). Il y a

eu beaucoup de choses importantes dans ce coffret. La

plus importante sans doute, pour les travaux ultérieurs,

a été de mettre à jour l’importance des témoignages des

Africains eux-mêmes sur cette histoire encore chaude

et dans laquelle les images les plus courantes les mon-

trent le plus souvent en spectateurs, voire en victimes,

plutôt qu’en acteurs de leur propre devenir. Le défi que

nous nous sommes lancé a été d’aller encore plus loin,

dans cette restitution équilibrée du passé, cette fois avec

d’autres types de matériaux privilégiant l’image.

Nous avons été bien inspirés, puisque les matériaux

se sont révélés abondants. Je me doutais que nous

trouverions des images d’archives, mais pas autant

d’archives et d’une telle qualité ! Je pensais bien

aussi, pour en avoir souvent discuté avec eux, que plu-

sieurs très hauts responsables africains accepteraient

de livrer leurs témoignages. Et quels témoignages !

Hommes et femmes, politiques et intellectuels, acti-

Entretien avec Elikia M’Bokolo*,coauteur de la série

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FI

vistes et gestionnaires, ils se sont si bien prêtés au jeu

que nous venons de donner le jour à un gigantesque

fonds documentaire, dont une petite partie seulement

a été exploitée ici. Il faut penser, par exemple, qu’une

personnalité aussi centrale pour l’histoire politique et

diplomatique des quarante dernières années que le

Mozambicain Joaquim Chissano nous a avoué, après

plus de cinq heures d’entretien, que c’était la première

fois qu’il se livrait autant, en quantité et en qualité,

sur son pays et sur l’Afrique ! Il en va de même pour

tous les interviewés, parmi lesquels des personnalités

dont on parle peu, pour ne pas dire jamais !

Quelle est l’ambition de la série et en quoi se dif-

férencie-t-elle des films réalisés jusqu’à présent

sur le continent africain ?

E. M. : La série se présente comme un grand récit, une

sorte de saga ! Qu’est-ce que l’histoire, au fond, sinon

une narration de grande qualité, campée dans le pré-

sent, pour éclairer le maximum de facettes du passé ?

Dans cette série, nous y parvenons d’une manière iné-

dite à ce jour. Le récit utilise tout le capital de savoir

universitaire et scientifique accumulé depuis une

soixantaine d’années par les spécialistes, historiens

bien sûr, mais aussi sociologues et anthropologues,

géographes et ethnologues, politologues et écono-

mistes… Mais nous avons pu mesurer, Philippe Sain-

teny et moi, que rien ne vaut autant, sur cette histoire

chaude, encore brûlante, que la parole des acteurs

eux-mêmes. Ce va-et-vient constant, de nous vers eux

et d’eux vers nous, sur la base d’archives aussi solides

que le roc, est vraiment un acquis irremplaçable. Met-

tez dans tout cela la patte, si je peux dire, le coup de

main, le savoir-faire d’Alain Ferrari, et vous avez un

produit dont je suis vraiment très content.

Une telle ambition aurait pu se perdre dans les obs-

curs dédales, qui me sont peu familiers, des agences

de production et des diffuseurs. Pour que cela marche,

il fallait quelqu’un d’aussi fou que Tancrède Ramonet.

Je dis « fou », comme on le dit de ces entrepreneurs

talentueux et de ces accoucheurs de génie devenus si

rares qu’on ne les attend plus.

Alors qu’on fête les cinquante ans d’indépendance

de certains pays africains, notre regard sur le

continent africain est-il en train de changer ?

E. M. : Je me réjouis que notre série soit diffusée cette

année. Une année extraordinaire, évidemment ! Quand

l’Afrique du Sud, ordonnée, digne et festive, tient le

haut du pavé dans tous les médias ! Pas l’Afrique du

Sud « post-apartheid », mais déjà l’Afrique du Sud post-

Mandela. Quand on redécouvre aussi qu’il y a cinquante

ans, dix-huit colonies africaines de l’Europe accédaient

à la souveraineté pour donner naissance à dix-sept

Etats ! Le maître d’école que je suis imagine ce que cette

saga sera pour les Africains, cette écrasante majorité de

jeunes, dont les parents, dans beaucoup de cas, n’étaient

même pas nés en 1960 ! Revivre des événements dont

certains croient que ce seraient « des histoires », voire

des visages dont ils s’imaginaient parfois que c’étaient

de simples statues ou des noms de rues et d’écoles,

entendre des voix comme venues du fond des cavernes,

c’est à une rencontre unique que nous les invitons.

Les Français aussi et, au-delà, tous les spectateurs

non-africains. L’Afrique que nous leur donnons à

voir ? Une Afrique debout ! Une Afrique combattante

et inventive ! Une Afrique en marche, sur ses propres

rythmes, mais en résonance avec les rythmes du

monde, et qui nous donne rendez-vous…

A quand l’Afrique ? demandait l’historien burkinabé

Joseph Ki-Zerbo. Je réponds : regardez la série, c’est

peut-être demain !

* Elikia M’Bokolo produit pour RFI l’émission d’histoire africaine Mémoire d’un continent.

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Page 8: Dossier de presse  Afriques

Afrique(s), une autre histoire du XXe siècle

est une série ambitieuse. Comment vous

êtes-vous embarqué dans un tel projet ?

Philippe Sainteny : Il s’agit d’un projet un peu fou.

D’ailleurs, je dois tirer mon chapeau à la télévision

publique, et en particulier à France 5, à l’Ina et à

l’équipe de Temps noir, qui ont relevé le défi. Lorsque

l’on parle de l’Afrique, il subsiste une réticence, cette

idée reçue que l’Afrique n’intéresse personne. J’avais

déjà réalisé avec Elikia M’Bokolo un coffret de sept

CD d’archives radiophoniques : Afrique, une histoire

sonore – 1960-2000. Il m’a semblé que ce serait inté-

ressant d’aller plus loin, d’étendre l’expérience à la

télévision et d’en élargir le champ à toute l’Afrique

en remontant dans le temps. Travailler sur ce pro-

jet avec Alain Ferrari était une évidence. Nous nous

connaissons bien, j’apprécie beaucoup ce qu’il fait ; sa

grande sensibilité artistique me paraissait indispen-

sable dans une entreprise de cette envergure. Avec

Alain Ferrari, nous ne courions pas le risque de réali-

ser une simple thèse audiovisuelle, mais au contraire

une véritable œuvre de création. Pour raconter un

siècle d’histoire du continent africain, il nous fallait

tisser ensemble des événements qui le plus souvent

font l’objet d’un traitement parcellaire, partiel, voire

Entretien avec Philippe Sainteny,coauteur de la série

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partial. Et pour montrer les relations de cause à effet,

il fallait le faire sur une longue durée, celle du siècle.

Une autre raison nous a conduit à réaliser cette série.

Le désir d’élever, avec modestie mais conviction, le

niveau de connaissances de cette histoire contempo-

raine de l’Afrique, si mal connue de nos compatriotes.

Il me paraît inadmissible, pour ma part, d’en savoir

si peu sur un continent avec lequel nous avons tant

de liens. Avec les Africains, nous sommes en contact

presque physique – Gibraltar n’est qu’à 15 kilomètres

de l’Afrique – et nous en savons si peu sur eux…

Vous avez aussi souhaité donner la parole aux

Africains…

P. S. : Oui, c’était une de nos motivations. Nous avons

pris le parti de faire intervenir uniquement des Afri-

cains. Des Européens comme de Gaulle ou Mitterrand

apparaissent, mais via des archives. Il ne s’agissait

évidemment pas d’affirmer que seuls les Africains ont

vocation à écrire l’histoire de l’Afrique, mais que jusqu’à

présent ils n’ont eu que très rarement la possibilité de

le faire. Outre des intellectuels, nous avons également

donné la parole quasi exclusivement à des anciens

chefs d’Etat, pour éviter la langue de bois inhérente à

la fonction chez un président au pouvoir. Seule excep-

tion : Pedro Pires, l’actuel président du Cap-Vert, car

c’est un ancien compagnon d’Amilcar Cabral.

Nous n’avons pas voulu polémiquer à l’extrême parce

que le climat de confiance aurait été rompu et nous

n’aurions rien obtenu. Il ne s’agit pas d’une émission

de débat ! Nous leur avons proposé un canevas histo-

rique et nous avons recueilli leurs points de vue. Ils

sont responsables de leurs propos.

Comment avez-vous choisi les 23 pays embléma-

tiques évoqués dans la série ?

P. S. : Après de très longues discussions, nous avons

opté pour une approche chrono-thématique de la série,

avec plusieurs temps forts. Nous avons mené ensuite

un grand travail de réflexion sur les événements les

plus marquants. Certains pays comme le Nigeria (le

plus peuplé), l’Ethiopie (le seul à ne pas avoir été

colonisé), l’ex-Congo belge, actuelle République démo-

cratique du Congo, et bien évidemment l’Afrique du

Sud s’imposaient d’emblée. Nous avons relevé égale-

ment ceux où s’étaient déroulées les expériences les

plus significatives. Le Bénin ou le Sénégal sont révé-

lateurs d’un processus démocratique : Senghor a été

le seul chef d’Etat africain à démissionner, alors qu’il

était solidement installé au pouvoir… D’autres pays,

comme le Kenya, servent d’illustration à la manipula-

tion ethnique. Nous avons aussi souhaité revenir sur

des personnages oubliés de l’histoire comme Barthé-

lemy Boganda, premier président de la République

centrafricaine ; ou des personnalités qui ont accepté

de nous répondre comme Kenneth Kaunda (ancien

président de la Zambie et surnommé le Gandhi afri-

cain), qui conserve une image forte en Afrique et

qui a accepté pour la première fois d’être filmé par

la télévision française. Et dès le départ nous avions

décidé de mettre essentiellement l’accent sur les pays

de l’Afrique subsaharienne, dont l’histoire est plus

méconnue que celle du Maghreb.

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Page 9: Dossier de presse  Afriques

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Page 10: Dossier de presse  Afriques

Comment la série Afrique(s), une autre his-

toire du XXe siècle a-t-elle vu le jour ?

Alain Ferrari : Grâce à une amitié et une collaboration

de longue date avec Philippe Sainteny. Cette rencontre

s’est faite sous le signe de l’Afrique lorsque nous étions

très jeunes, avant de partir en coopération : Philippe

en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et moi en Côte

d’Ivoire. Evidemment, je connaissais Afrique, une his-

toire sonore. Lorsque nous en avons parlé, nous nous

sommes dit que raconter cette histoire à la télévision

pouvait être un grand et beau moment. Tancrède Ramo-

net a été tout de suite enthousiasmé par le sujet. Puis, il

est apparu que ce serait intéressant d’élargir le champ,

non seulement du point de vue des dates, mais aussi de

l’espace. En effet, le coffret partait des indépendances

et nous avons décidé de couvrir un siècle d’histoire, de

la conférence de Berlin à aujourd’hui. Par ailleurs, le

coffret s’en tenait aux pays francophones ; pour la série,

nous avons envisagé toute l’Afrique subsaharienne.

Comment avez-vous construit les différents volets

du film ? Le récit chronologique s’imposait-il ?

A. F. : L’idée était de faire un découpage chrono-thé-

matique des épisodes pour que chacun d’entre eux soit

porté par un thème principal. La difficulté majeure

Entretien avec Alain Ferrari,coauteur et réalisateur de la série

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était de raconter l’histoire du continent africain sans

entrer trop dans le détail des pays qui le composent (ils

sont 53). Il fallait donc faire une synthèse, mettre en

avant certains Etats pouvant être considérés comme

emblématiques, insister sur des ressemblances ou des

différences, sans se perdre à chaque fois dans ce qu’il y

a de plus particulier dans l’histoire d’un pays. La théma-

tique nous aidait ainsi à affiner notre synthèse.

La série s’appuie beaucoup sur des images d’ar-

chives, d’où proviennent-elles ?

A. F. : On a couvert très large, car elles viennent du

monde entier. Malheureusement, les archives africaines

sont très souvent en péril et cela rendait ardue notre

tâche. Il y en a d’absolument sublimes, notamment au

Mozambique sur la période de la première présidence

de Samora Machel. En fait, ces archives mozambi-

caines, en 16 mm, constituent un journal filmé hebdo-

madaire de tout ce qui se passait alors, que ce soit en

ville ou dans les villages. Plus qu’un magazine d’actua-

lités, c’est une espèce de journal cinématographique, en

son direct, formidable. Concernant les documents sur

la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Mali, nous avons trouvé

quelquefois du matériel peu satisfaisant en raison de sa

mauvaise conservation. Même si un grand effort est fait

aujourd’hui pour protéger et restaurer ces archives, on

est encore loin du compte. Trois documentalistes étaient

chargées de retenir les images d’archives provenant de

sources différentes. En cas de défaut d’archives filmées

sur tel ou tel événement, Elikia, Philippe et moi devions

chercher s’il y avait des articles de journaux ou des pho-

tos. En l’absence de toute image et de tout son, nous com-

pensions par les entretiens avec nos grands témoins.

Le regard que nous portons sur les pays d’Afrique

est-il en train de changer ?

A. F. : Je l’espère. Il y a toujours eu une grande mécon-

naissance en Europe de l’histoire de l’Afrique. Récem-

ment, j’ai lu dans un journal qu’un historien congolais

avait publié une étude sur l’Afrique vue par Hegel. Ce

grand philosophe a écrit des horreurs sur le sujet. Cette

ignorance persiste allègrement, même avec les moyens

de communication actuels. Plus grave encore : pour nos

contemporains, l’Afrique représente avant tout du chaos,

des massacres, une série de catastrophes épouvantables.

Je ne dis pas que ces catastrophes n’existent pas, on les

traite dans la série. Mais il y a aussi dans l’histoire des

peuples africains plein de choses exaltantes : de l’espoir,

de la positivité, du courage, de l’inventivité. Plus jeune,

j’ai réalisé Où vas-tu Koumba ?, une série de fiction, au …

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Page 11: Dossier de presse  Afriques

Pour les besoins de la série, Jean-Baptiste Péretié

a, entre autres, mené la recherche des témoins

du film, obtenu leur participation et effectué les tour-

nages en Afrique du Sud, en Zambie et au Kenya. Il a

réalisé récemment une série de onze courts-métrages

documentaires pour Arte. Il collabore régulièrement

à France Culture. En 2008, pour le Mémorial de la

Shoah, il a filmé une série d’interviews avec d’anciens

internés du camp de Drancy. En 2005-2006, il a inter-

rogé et filmé pour l’Ina une cinquantaine de rescapés

de la Shoah et de spécialistes du sujet, parmi lesquels

Robert Badinter, Jean-Marie Lustiger, Serge Klars-

feld ou Annette Wieviorka.

Gabon. J’étais déjà frappé par le réservoir d’histoires

que l’Afrique propose. En Afrique, il y a une richesse

incroyable de sujets, de thèmes, de personnages, et c’est

aussi un grand vivier de talents : humour, sensibilité,

sens du tragique autant que du comique, etc. Nous

avons voulu donner à cette série un côté exaltant. Si ce

n’est pas une épopée, c’est pour le moins un roman avec

des moments lumineux et d’autres plus sombres.

Une musique originale a été spécialement conçue

pour la série. Pouvez-vous nous en dire plus ?

A. F. : Je travaille depuis vingt ans avec Denis Barbier,

un compositeur français, à l’origine musicien de jazz. Il a

imaginé une musique suffisamment ample pour intégrer

à la fois des sonorités occidentales, africaines ou même

d’autres civilisations. Je lui ai demandé de travailler sur

des leitmotivs revenant dans chacun des épisodes. L’idée

de l’union africaine est ainsi un motif très entraînant,

avec de multiples variations ; de même que les combats

au moment de la décolonisation, les mouvements de

libération… La musique ressemble au final à la série,

qui n’est pas seulement une leçon d’histoire en images

et en sons, mais surtout une espèce de chant choral de

l’Afrique, de toutes les Afriques.

…©

Ina

© In

a

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Page 12: Dossier de presse  Afriques

Boutros Boutros-Ghali 1

Egypte (né en 1922)

Ministre des affaires étrangères

(1977-1991), secrétaire général des

Nations unies (1992-1996), premier

secrétaire général de l’Organisa-

tion internationale de la franco-

phonie (1998-2002).

Joaquim Chissano 2

Mozambique (né en 1939)

Ministre des Affaires étrangères à

l’indépendance du Mozambique en

1975, président de la République

(novembre 1986 à février 2005),

conseiller à la Conférence des

Nations unies sur le commerce

et le développement (CNUCED)

depuis 2005.

Alpha Oumar Konaré 3

Mali (né en 1946)

Président de la République (1992 à

2002) et président de la Commission

de l’Union africaine jusqu’en 2008.

Wangari Maathai 4

Kenya (née en 1940)

Militante écologiste et politique,

prix Nobel de la paix (2004), fonda-

trice du mouvement de la Ceinture

verte au Kenya.

Abdou Diouf 5

Sénégal (né en 1935)

Ancien Premier ministre de Léo-

pold Sédar Senghor, puis président

du Sénégal (1981-2000). Actuelle-

ment secrétaire général de l’Orga-

nisation internationale de la fran-

cophonie (OIF).

Wole Soyinka 6

Nigeria (né en 1934)

Ecrivain nigérian. Prix Nobel de

littérature (1986).

Emile Derlin Zinsou 7

Bénin (né en 1918)

Président de la République (1968-

1969), membre du Haut Conseil

pour la République créé en 1990

avec d’autres anciens présidents.

Cofondateur de l’Union africaine

en juillet 2000 à Lomé.

Nuruddin Farah 8

Somalie (né en 1945)

Ecrivain somalien. Son œuvre

est l’une des plus importantes de

l’Afrique anglophone.

Abel Goumba 9

République centrafricaine

(1926-2009)

Docteur en médecine, Premier

ministre en 1959 et en 2003, vice-

président de la République (2003-

2005).

Kenneth Kaunda 10

Zambie (né en 1924)

Surnommé le Gandhi africain. Pre-

mier président de la Zambie indé-

pendante (1964-1991).

Boubacar Boris Diop 11

Sénégal (né en 1946)

Romancier, essayiste, dramaturge

et scénariste, ancien directeur du

Matin de Dakar.

Mac Maharaj 12

Afrique du Sud (né en 1935)

Politicien sud-africain, membre de

l’African National Congress. Incar-

céré avec Nelson Mandela. Ministre

des Transports de l’Afrique du Sud

démocratique (1994-1999).

Claude-Ernest Ndalla 13

République du Congo (né en

1937)

Homme politique congolais, un des

leaders du Parti congolais du tra-

vail (PCT) juste après sa fondation

en 1969. Actuellement conseiller

spécial du président Denis Sassou-

Nguesso.

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Page 13: Dossier de presse  Afriques

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Page 14: Dossier de presse  Afriques

Ngozi Okonjo-Iweala 14

Nigeria (née en 1954)

Directrice générale de la Banque

mondiale, première Nigériane

ministre des Finances de son pays

(2003-2006), puis ministre des

Affaires étrangères.

Jean-Luc Raharimanana 15

Madagascar (né en 1967)

Ecrivain malgache, journaliste,

enseignant, auteur de nouvelles, de

pièces de théâtre et de romans. Il

décrit la corruption et la pauvreté

qui sévissent sur son île, avec des

rappels sur la douloureuse histoire

de son pays.

Houédogni Béhanzin 16

Bénin

Roi d’Abomey (capitale historique

du royaume du Dahomey), il est

aussi représentant élu du conseil

national des rois du Bénin.

Kiflé Sélassié 17

Ethiopie

Poète et écrivain éthiopien, ancien

directeur du Fonds international

pour la promotion de la culture

(FIPC/Unesco).

Shula Marks 18

Afrique du Sud (née en 1938)

Professeur émérite d’histoire à

l’Ecole des études orientales et afri-

caines de l’Université de Londres.

Sarah Maldoror

France

Cinéaste française d’origine gua-

deloupéenne ; une des figures de

proue du cinéma militant africain

et du cinéma antillais.

Frank Chikane

Afrique du Sud (né en 1951)

Ecclésiastique sud-africain, mem-

bre de l’African National Congress.

Ancien directeur général de la pré-

sidence sud-africaine sous Thabo

Mbeki.

Justin Bomboko

République démocratique du

Congo (né en 1928)

Homme politique congolais, ancien

ministre des Affaires étrangères

du gouvernement de Lumumba,

puis sous Mobutu. Cofondateur en

1967 du Mouvement populaire de la

Révolution (MPR), qui deviendra le

parti unique.

Abbé José Mpundu

République démocratique du

Congo (né en 1951)

Né au Congo Kinshasa, il a été

très lié au cardinal Joseph Albert

Malula, archevêque de Kinshasa de

1964 à 1989.

Pedro Pires

Cap-Vert (né en 1934)

Homme politique cap-verdien,

Premier ministre (1975-1991),

président de la République depuis

mars 2001. Leader du PAICV

(Parti africain pour l’indépendance

du Cap-Vert) et vétéran de la lutte

contre la colonisation portugaise.

Frederik De Klerk

Afrique du Sud (né en 1936)

Avocat, membre du Parti national,

plusieurs fois ministre et ancien

chef d’Etat sud-africain (1989-1994),

prix Nobel de la paix conjointement

avec Nelson Mandela (1993).

Romuald Fonkoua

Cameroun

Directeur de la rédaction de Pré-

sence africaine, spécialiste des litté-

ratures africaine et antillaise.

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Page 15: Dossier de presse  Afriques

1 Afrique du Sud2 Algérie 3 Angola4 Bénin5 Botswana6 Burkina Faso7 Burundi8 Cameroun9 Cap-Vert10 Centrafrique11 Comores12 Congo13 Congo (RDC)14 Côte-d’Ivoire15 Djibouti16 Egypte17 Erythrée18 Ethiopie19 Gabon20 Gambie21 Ghana22 Guinée23 Guinée Bissau24 Guinée Equatoriale25 Kenya26 Lesotho27 Libéria28 Lybie29 Madagascar30 Malawi31 Mali32 Maroc33 Maurice (île) 34 Mauritanie 35 Mozambique36 Namibie37 Niger38 Nigeria39 Ouganda40 Réunion (île)41 Rwanda42 Sao Tomé et Principe43 Sénégal44 Sierra Leone45 Somalie46 Soudan47 Swaziland48 Tanzanie49 Tchad50 Togo51 Tunisie52 Zambie53 Zimbabwe

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1 Afrique du Sud

2 Algérie

3 Angola

4 Bénin

5 Botswana

6 Burkina Faso

7 Burundi

8 Cameroun

9 Cap-Vert

10 Centrafrique

11 Comores

12 Congo

13 Congo (RDC)

14 Côte d’Ivoire

15 Djibouti

16 Egypte

17 Erythrée

18 Ethiopie

19 Gabon

20 Gambie

21 Ghana

22 Guinée

23 Guinée-Bissau

24 Guinée équatoriale

25 Kenya

26 Lesotho

27 Liberia

28 Libye

29 Madagascar

30 Malawi

31 Mali

32 Maroc

33 Maurice (île)

34 Mauritanie

35 Mozambique

36 Namibie

37 Niger

38 Nigeria

39 Ouganda

40 Réunion (île de La)

41 Rwanda

42 São Tomé et Príncipe

43 Sénégal

44 Sierra Leone

45 Somalie

46 Soudan

47 Swaziland

48 Tanzanie

49 Tchad

50 Togo

51 Tunisie

52 Zambie

53 Zimbabwe

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Page 16: Dossier de presse  Afriques

En 1885, la conférence de Berlin prépare le par-

tage de l’Afrique entre les grandes puissances

colonisatrices. Derrière les idéaux philanthropiques

affichés, l’exploitation unilatérale et massive des

richesses africaines conduit les empires à de véri-

tables excès envers les populations autochtones. De

manière sporadique et méconnue, des points de résis-

tance commencent déjà à apparaître au cœur même

des empires et des administrations coloniales. Le

premier conflit planétaire accélère les changements à

l’intérieur du continent africain.

Après la Grande Guerre, les promesses faites par les

grandes puissances de transformer le statut juridique

des soldats africains ne sont pas tenues. A l’inverse,

la colonisation se poursuit. La « mise en valeur » de

l’Afrique passe par d’ambitieux projets, tel le tris-

tement célèbre chemin de fer Congo-Océan dont la

construction fait, parmi la main-d’œuvre africaine,

de 15 000 à 30 000 morts. Si l’Afrique était l’une des

coulisses de la Première Guerre mondiale, elle devient

l’un des principaux théâtres de la Seconde. Les Afri-

cains aperçoivent pour la première fois la lueur d’un

espoir nouveau pour leur émancipation…

118851944

A la tête d’une véritable armée africaine, le négus Ménélik II écrase les Italiens en 1896 dans la plaine d’Adoua, au nord de l’Ethiopie.

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Page 17: Dossier de presse  Afriques

En 1945, les vainqueurs célèbrent la fin de la

guerre et créent l’Organisation des Nations unies.

Malgré les grands principes proclamés, les peuples

africains subissent toujours le joug colonial. Face à

cette injustice, des soulèvements ne vont pas tarder à

embraser l’ensemble du continent.

En 1947, à Madagascar, une insurrection est noyée

dans le sang. Au Kenya, c’est la révolte des Mau-Mau

qui est brutalement réprimée, tandis qu’en Afrique

du Sud l’installation du régime d’apartheid entraîne,

dans un premier temps, une lutte non violente.

Dans le même temps, des partis politiques se consti-

tuent, qu’ils soient modérés ou révolutionnaires. En

1951, le leader Kwame Nkrumah remporte les élec-

tions au Ghana, alors même qu’il se trouve en prison.

Tout le continent africain se prend à rêver d’une vague

capable de renverser les vieux empires. Bientôt, la

fièvre de l’indépendance se propage sur le continent

comme une traînée de poudre. La France, marquée

par la fin de la guerre d’Indochine et le début de celle

d’Algérie, octroie à ses colonies une large autonomie

interne. Dans la foulée, la Belgique et le Royaume-

Uni cèdent aux mouvements d’émancipation. Mais, au

cœur du continent, la fête tourne à la tragédie. Malgré

les indépendances et l’espoir qu’elles ont fait naître, la

paix et l’unité sont encore loin…

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Le Dr Kwame Nkrumah demeure, aux yeux du peuple ghanéen, le héros de la lutte pour l’indépendance.

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Page 18: Dossier de presse  Afriques

Après les indépendances, de nombreux pays afri-

cains se retrouvent placés sous le règne des

partis uniques, qui conduisent à des coups d’Etat

militaires et à la mise en place de régimes durs,

dirigés par des chefs tyranniques, comme Mobutu ou

Bokassa. Pour asseoir leur autorité, ces leaders met-

tent hors d’état de nuire les opposants. Purges, tor-

tures et disparitions sont alors monnaie courante. Au

cœur des années 70, l’Afrique occupe ainsi une place

de choix dans le livre des records de la corruption, du

népotisme, de la violation des droits humains et des

émigrations politiques.

Ces années marquent aussi la fin presque complète de

la colonisation. Avec la chute de l’empire portugais en

Guinée-Bissau, puis en Angola et au Mozambique et

l’accession à l’indépendance du Zimbabwe, le conti-

nent s’émancipe des puissances étrangères. Mais l’in-

dépendance se paie au prix de guerres civiles instru-

mentalisées par les protagonistes d’une guerre froide

qui connaît en Afrique ses combats les plus chauds.

C’est le cas en Angola, où s’affrontent le MPLA, sou-

tenu par l’URSS et Cuba, et ses rivaux, le FNLA et

l’Unita, soutenus par les Etats-Unis. Cependant, les

régimes de partis uniques sont partout de plus en plus

contestés par les populations. Malgré la survivance du

régime d’apartheid en Afrique du Sud, quand tombe

le mur de Berlin en 1989, le continent noir s’apprête à

prendre un virage décisif pour son histoire.

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Mobutu Sese Seko, alors président du Zaïre, en visite à la Maison-Blanche, le 4 août 1984.

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Page 19: Dossier de presse  Afriques

Avec la fin de la guerre froide, de nouvelles pers-

pectives s’ouvrent pour le continent africain. La

décennie 1989-2000 est celle de l’emballement démo-

cratique. Ainsi, entre 1990 et 1992, plus de vingt-trois

pays passent au multipartisme.

Par des élections libres, les figures historiques telles

que Mathieu Kérékou au Bénin, Kenneth Kaunda en

Zambie, Denis Sassou-Nguesso au Congo sont chas-

sées de la scène politique et les peuples peuvent enfin

prendre eux-mêmes leurs destins en main. Ce vent

démocratique a même raison du régime d’apartheid

en Afrique du Sud : Nelson Mandela, libéré après

vingt-sept ans de captivité, accède au pouvoir. Mais,

partout, les mauvaises gouvernances et les inégalités

sociales demeurent. L’impatience et les frustrations

des classes populaires se traduisent alors par des

pillages et des violences en Côte d’Ivoire, au Bénin ou

au Congo. A ceci s’ajoutent les rivalités ethniques et

les régionalismes qui débouchent sur le génocide du

Rwanda et sur des massacres au Liberia ou en Sierra

Leone. A partir de 1998, en République démocratique

du Congo, s’affrontent, directement ou indirectement,

une demi-douzaine d’Etats donnant naissance à la

première guerre interafricaine. Dans les années 2000,

succédant à l’OUA, la nouvelle UA (Union africaine)

tente de gérer les crises qui secouent le continent.

Plus que jamais, l’avenir de l’Afrique semble sus-

pendu à l’espoir d’unification à l’échelle régionale et

continentale.

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En 1958, en Afrique du Sud, Mandela, symbole de la lutte anti-apartheid, quitte le tribunal durant le procès pour haute trahison initié par le gouvernement contre 156 accusés.

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Page 20: Dossier de presse  Afriques

Sur le Web

A l’occasion de la diffusion d’Afrique(s), une autre his-

toire du XXe siècle, le portail documentaires.france5.fr

proposera une animation interactive. Elle sera compo-

sée de sept grandes thématiques qui jalonnent l’his-

toire africaine de 1885 à aujourd’hui : L’Afrique parta-

gée ; L’Empire du silence ; Le Bal des indépendances ;

Le Temps des dictatures ; L’Aurore des démocraties ;

Vents nouveaux, vents contraires ; La Longue Marche

vers l’unité. Cet espace sera aussi enrichi d’interviews

inédites de grandes personnalités africaines, d’archives

de l’Ina, de cartes et de textes complémentaires.

Les Actions éducatives

Par ailleurs, les Actions éducatives de France Télévi-

sions proposeront un livre numérique autour de la

série documentaire. Celui-ci sera disponible en ligne

sur curiosphere.tv et en téléchargement pour iPad et

liseuse numérique. Chaque chapitre de la version en

ligne sera accompagné d’une interview exclusive en

vidéo. Une master class sera également organisée par

les Actions éducatives autour de la série documen-

taire. Elle se tiendra lors du 21e Festival internatio-

nal du film d’histoire de Pessac, dont le thème, cette

année, est la fin des colonies.

L’Ina

A noter que l’Ina fête aussi à sa manière l’anniver-

saire des indépendances africaines. D’une part en

coproduisant plusieurs documentaires, parmi les-

quels la collection d’Afrique(s), une autre histoire du

XXe siècle, d’autre part en éditant un coffret de DVD.

En complément, le site ina.fr met à la disposition des

internautes de nombreux documents. Enfin, l’Ina coé-

dite avec RFI des CD d’archives sonores.

Edité par la direction de la communication - Septembre 2010

Directeur de la communication externe Stéphane Bondoux Réalisation Studio France Télévisions Directeur délégué Eric Martinet Responsable du

service photo Violaine Petite Responsable du service création graphique Nathalie Autexier Responsable du service rédaction Marie-Jo Fouillaud

Responsable de la direction artistique Philippe Baussant Conception, réalisation et illustrations Michaël Isler Rédaction Ariane Dadier et Beatriz

Loiseau Secrétariat de rédaction Bénédicte Mielcarek Photos Valérie Blanchet et Stéphanie Chaix Impression Frazier

DP afric4.indd 40-41 18/08/10 14:17