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Documentaire en 4 épisodes de 90min diffusés sur France 5 à partir du 10 octobre 2010 à 20h35
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Format 4 x 90 min
Auteurs Elikia M’Bokolo, Philippe Sainteny et Alain Ferrari
Réalisation Alain Ferrari,
avec la collaboration de Jean-Baptiste Péretié
Une coproduction Temps noir / Ina / France Télévisions,
avec la participation de TV5MONDE et de CFI,
avec le soutien de l’Acsé et du Fonds de la diversité
Unité documentaires France Télévisions
Patricia Boutinard-Rouelle / Carlos Pinsky / Barbara Hurel
Diffusions
le dimanche 10 octobre 2010 à 20.35, suivi d’un débat,
et les dimanches 17, 24 et 31 octobre à 21.30
Contact presse
Philippe Broussaud
01 56 22 92 54
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Trop longtemps l’Afrique n’a eu ni visage, ni
parole, ni mémoire. Sa seule histoire était celle
qu’écrivaient à sa place ceux qui l’ont pillée : récits
de peuples sauvages qu’il fallait éduquer, de dicta-
tures écrasées de soleil, de catastrophes humani-
taires. Comme si elle n’était pas assez adulte pour se
raconter et révéler sa profonde identité. Cette série en
quatre volets revient sur cent ans d’histoire du conti-
nent noir, à travers la voix de ceux qui, de près ou de
loin, ont pris part à son réveil et l’ont fait entrer dans
le XXIe siècle. Jalonnée d’images d’archives inédites
et de témoignages de personnalités africaines, la série
plonge dans le passé, de l’ère coloniale aux aventures
de la démocratie, en passant par le bouillonnement
des indépendances et les guerres civiles, l’efferves-
cence des crises et les renouveaux culturels…
Après la diffusion du premier volet, l’historien
Fabrice d’Almeida accueillera cinq invités issus
du monde de la politique, des affaires et des arts.
Ensemble, ils analyseront les tendances de l’économie
d’un continent qui semble avoir trouvé la voie de la
croissance, des innovations pratiques et de la créa-
tion. Au sommaire : le renouveau culturel africain, les
conflits ethniques et sociaux, la place des femmes, les
scandales… Ce plateau sera aussi l’occasion de mon-
trer que, dans la mondialisation, les pays d’Afrique
bénéficient d’atouts qui peuvent donner aux peuples
les plus pauvres des raisons d’espérer.
AFRIQUEEUROPE
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Titanesque ! Raconter l’Afrique subsaharienne du XXe siècle en
4 x 90 minutes, trouver des archives inédites âprement recher-
chées dans le monde entier, donner la parole à de nombreuses per-
sonnalités africaines pour une série de documentaires unique dans
l’histoire de la télévision… L’ambition se devait d’être à la hauteur de
l’épopée du continent africain et le résultat, après un travail acharné
de plusieurs années des équipes de la société de production Temps
noir, de l’Ina et de France Télévisions, répond à toutes nos attentes.
France 5 est très fière aujourd’hui de proposer à ses téléspectateurs un
siècle d’histoire d’un continent si proche de nous et pourtant si méconnu
ou caricaturé. Il était essentiel pour la chaîne du partage des connais-
sances et de la découverte de rectifier ce trop long silence et d’être
au rendez-vous, cette année, du cinquantenaire des indépendances de
dix-huit pays africains.
Véritable projet global média, cette collection exceptionnelle, écrite
par Elikia M’Bokolo, Philippe Sainteny et Alain Ferrari, sera accom-
pagnée d’un débat animé par Fabrice d’Almeida pour le premier épi-
sode et d’un site Web dédié proposant de prolonger l’histoire parfois
terrible, mais toujours fascinante, du continent africain.
Pierre Block de Friberg,
directeur de l’antenne de France 5
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«L ’Afrique écrira sa propre histoire et elle
sera au nord et au sud du Sahara une his-
toire de gloire et de dignité », disait Lumumba dans
sa dernière lettre, juste avant d’être assassiné.
En racontant l’histoire de l’ensemble du continent
africain sur un siècle, par la bouche même de ceux
qui l’ont faite et vécue, par l’œil de ceux qui, devant
et derrière la caméra, en ont été les témoins et les
acteurs, ont capté les mouvements de fond qui ont
présidé à son réveil, Afrique(s), une autre histoire
du XXe siècle dévoile cette histoire de gloire et de
dignité que Lumumba appelait de ses vœux.
La série fait le récit de l’épopée des peuples africains
qui, depuis les soubresauts de l’ère coloniale
jusqu’aux aventures chaotiques de la démocratie
et de l’unité africaine, en passant par le bouillon-
nement des indépendances et les guerres civiles,
le chaos des conflits mondiaux, l’effervescence des
crises et les renouveaux culturels, ont été et sont
plus que jamais au cœur des grands bouleverse-
ments de notre monde.
Avec la participation de près de trente chefs d’Etat
ou intellectuels africains de renommée internatio-
nale, à partir de 400 heures d’archives méconnues,
grâce à plus de quarante collaborateurs et au bout
de trois ans et demi de travail : cette série coécrite
par Elikia M’Bokolo, historien, directeur d’études à
l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Philippe
Sainteny, journaliste, ancien rédacteur en chef à
Radio France internationale, et Alain Ferrari, qui
l’a réalisée en collaboration avec Jean-Baptiste Péretié,
représente donc une entreprise d’une ampleur et
d’une ambition exceptionnelles.
Pour rendre possible ce gigantesque travail d’histoire
et de mémoire, l’audiovisuel public français tout entier
s’est mobilisé autour de Temps noir : l’Ina a mis à dis-
position ses archives et ses moyens techniques, France
Télévisions l’a soutenu et lui assure une visibilité pour
le plus grand nombre en France, Canal France Interna-
tional la propose aux publics de l’ensemble du continent
africain, TV5MONDE la diffuse sur les cinq continents.
Mais, grâce à ses prestigieux coproducteurs et parte-
naires, la série Afrique(s) est aussi devenue un pro-
jet « global média » qui est accessible non seulement
en DVD, mais encore sur des sites dédiés, que ce soit
avec un projet ludo-éducatif mené par FTVI, un autre
patrimonial porté par l’Ina avec la mise en ligne de
l’entièreté des entretiens ou encore éducatif conçu par
curiosphere.tv et lesite.tv.
A l’occasion, en 2010, de la commémoration du
50e anniversaire des indépendances de dix-huit pays
africains, de l’organisation de la Coupe du monde en
Afrique du Sud et du 3e grand sommet Union euro-
péenne-Union africaine, la série Afrique(s) donne à
tous l’occasion de découvrir une autre face de notre
histoire commune, une autre histoire du XXe siècle…
Tancrède Ramonet, producteur
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Comment avez-vous été amené à participer à
ce projet d’envergure ?
Elikia M’Bokolo : Afrique(s), une autre histoire du
XXe siècle est née de l’aventure commune, qui nous avait
conduits, Philippe Sainteny et moi, à produire le coffret
audio Afrique, une histoire sonore – 1960-2000 (coédité
par RFI, l’Ina et Frémeaux & associés en 2002). Il y a
eu beaucoup de choses importantes dans ce coffret. La
plus importante sans doute, pour les travaux ultérieurs,
a été de mettre à jour l’importance des témoignages des
Africains eux-mêmes sur cette histoire encore chaude
et dans laquelle les images les plus courantes les mon-
trent le plus souvent en spectateurs, voire en victimes,
plutôt qu’en acteurs de leur propre devenir. Le défi que
nous nous sommes lancé a été d’aller encore plus loin,
dans cette restitution équilibrée du passé, cette fois avec
d’autres types de matériaux privilégiant l’image.
Nous avons été bien inspirés, puisque les matériaux
se sont révélés abondants. Je me doutais que nous
trouverions des images d’archives, mais pas autant
d’archives et d’une telle qualité ! Je pensais bien
aussi, pour en avoir souvent discuté avec eux, que plu-
sieurs très hauts responsables africains accepteraient
de livrer leurs témoignages. Et quels témoignages !
Hommes et femmes, politiques et intellectuels, acti-
Entretien avec Elikia M’Bokolo*,coauteur de la série
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vistes et gestionnaires, ils se sont si bien prêtés au jeu
que nous venons de donner le jour à un gigantesque
fonds documentaire, dont une petite partie seulement
a été exploitée ici. Il faut penser, par exemple, qu’une
personnalité aussi centrale pour l’histoire politique et
diplomatique des quarante dernières années que le
Mozambicain Joaquim Chissano nous a avoué, après
plus de cinq heures d’entretien, que c’était la première
fois qu’il se livrait autant, en quantité et en qualité,
sur son pays et sur l’Afrique ! Il en va de même pour
tous les interviewés, parmi lesquels des personnalités
dont on parle peu, pour ne pas dire jamais !
Quelle est l’ambition de la série et en quoi se dif-
férencie-t-elle des films réalisés jusqu’à présent
sur le continent africain ?
E. M. : La série se présente comme un grand récit, une
sorte de saga ! Qu’est-ce que l’histoire, au fond, sinon
une narration de grande qualité, campée dans le pré-
sent, pour éclairer le maximum de facettes du passé ?
Dans cette série, nous y parvenons d’une manière iné-
dite à ce jour. Le récit utilise tout le capital de savoir
universitaire et scientifique accumulé depuis une
soixantaine d’années par les spécialistes, historiens
bien sûr, mais aussi sociologues et anthropologues,
géographes et ethnologues, politologues et écono-
mistes… Mais nous avons pu mesurer, Philippe Sain-
teny et moi, que rien ne vaut autant, sur cette histoire
chaude, encore brûlante, que la parole des acteurs
eux-mêmes. Ce va-et-vient constant, de nous vers eux
et d’eux vers nous, sur la base d’archives aussi solides
que le roc, est vraiment un acquis irremplaçable. Met-
tez dans tout cela la patte, si je peux dire, le coup de
main, le savoir-faire d’Alain Ferrari, et vous avez un
produit dont je suis vraiment très content.
Une telle ambition aurait pu se perdre dans les obs-
curs dédales, qui me sont peu familiers, des agences
de production et des diffuseurs. Pour que cela marche,
il fallait quelqu’un d’aussi fou que Tancrède Ramonet.
Je dis « fou », comme on le dit de ces entrepreneurs
talentueux et de ces accoucheurs de génie devenus si
rares qu’on ne les attend plus.
Alors qu’on fête les cinquante ans d’indépendance
de certains pays africains, notre regard sur le
continent africain est-il en train de changer ?
E. M. : Je me réjouis que notre série soit diffusée cette
année. Une année extraordinaire, évidemment ! Quand
l’Afrique du Sud, ordonnée, digne et festive, tient le
haut du pavé dans tous les médias ! Pas l’Afrique du
Sud « post-apartheid », mais déjà l’Afrique du Sud post-
Mandela. Quand on redécouvre aussi qu’il y a cinquante
ans, dix-huit colonies africaines de l’Europe accédaient
à la souveraineté pour donner naissance à dix-sept
Etats ! Le maître d’école que je suis imagine ce que cette
saga sera pour les Africains, cette écrasante majorité de
jeunes, dont les parents, dans beaucoup de cas, n’étaient
même pas nés en 1960 ! Revivre des événements dont
certains croient que ce seraient « des histoires », voire
des visages dont ils s’imaginaient parfois que c’étaient
de simples statues ou des noms de rues et d’écoles,
entendre des voix comme venues du fond des cavernes,
c’est à une rencontre unique que nous les invitons.
Les Français aussi et, au-delà, tous les spectateurs
non-africains. L’Afrique que nous leur donnons à
voir ? Une Afrique debout ! Une Afrique combattante
et inventive ! Une Afrique en marche, sur ses propres
rythmes, mais en résonance avec les rythmes du
monde, et qui nous donne rendez-vous…
A quand l’Afrique ? demandait l’historien burkinabé
Joseph Ki-Zerbo. Je réponds : regardez la série, c’est
peut-être demain !
* Elikia M’Bokolo produit pour RFI l’émission d’histoire africaine Mémoire d’un continent.
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Afrique(s), une autre histoire du XXe siècle
est une série ambitieuse. Comment vous
êtes-vous embarqué dans un tel projet ?
Philippe Sainteny : Il s’agit d’un projet un peu fou.
D’ailleurs, je dois tirer mon chapeau à la télévision
publique, et en particulier à France 5, à l’Ina et à
l’équipe de Temps noir, qui ont relevé le défi. Lorsque
l’on parle de l’Afrique, il subsiste une réticence, cette
idée reçue que l’Afrique n’intéresse personne. J’avais
déjà réalisé avec Elikia M’Bokolo un coffret de sept
CD d’archives radiophoniques : Afrique, une histoire
sonore – 1960-2000. Il m’a semblé que ce serait inté-
ressant d’aller plus loin, d’étendre l’expérience à la
télévision et d’en élargir le champ à toute l’Afrique
en remontant dans le temps. Travailler sur ce pro-
jet avec Alain Ferrari était une évidence. Nous nous
connaissons bien, j’apprécie beaucoup ce qu’il fait ; sa
grande sensibilité artistique me paraissait indispen-
sable dans une entreprise de cette envergure. Avec
Alain Ferrari, nous ne courions pas le risque de réali-
ser une simple thèse audiovisuelle, mais au contraire
une véritable œuvre de création. Pour raconter un
siècle d’histoire du continent africain, il nous fallait
tisser ensemble des événements qui le plus souvent
font l’objet d’un traitement parcellaire, partiel, voire
Entretien avec Philippe Sainteny,coauteur de la série
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partial. Et pour montrer les relations de cause à effet,
il fallait le faire sur une longue durée, celle du siècle.
Une autre raison nous a conduit à réaliser cette série.
Le désir d’élever, avec modestie mais conviction, le
niveau de connaissances de cette histoire contempo-
raine de l’Afrique, si mal connue de nos compatriotes.
Il me paraît inadmissible, pour ma part, d’en savoir
si peu sur un continent avec lequel nous avons tant
de liens. Avec les Africains, nous sommes en contact
presque physique – Gibraltar n’est qu’à 15 kilomètres
de l’Afrique – et nous en savons si peu sur eux…
Vous avez aussi souhaité donner la parole aux
Africains…
P. S. : Oui, c’était une de nos motivations. Nous avons
pris le parti de faire intervenir uniquement des Afri-
cains. Des Européens comme de Gaulle ou Mitterrand
apparaissent, mais via des archives. Il ne s’agissait
évidemment pas d’affirmer que seuls les Africains ont
vocation à écrire l’histoire de l’Afrique, mais que jusqu’à
présent ils n’ont eu que très rarement la possibilité de
le faire. Outre des intellectuels, nous avons également
donné la parole quasi exclusivement à des anciens
chefs d’Etat, pour éviter la langue de bois inhérente à
la fonction chez un président au pouvoir. Seule excep-
tion : Pedro Pires, l’actuel président du Cap-Vert, car
c’est un ancien compagnon d’Amilcar Cabral.
Nous n’avons pas voulu polémiquer à l’extrême parce
que le climat de confiance aurait été rompu et nous
n’aurions rien obtenu. Il ne s’agit pas d’une émission
de débat ! Nous leur avons proposé un canevas histo-
rique et nous avons recueilli leurs points de vue. Ils
sont responsables de leurs propos.
Comment avez-vous choisi les 23 pays embléma-
tiques évoqués dans la série ?
P. S. : Après de très longues discussions, nous avons
opté pour une approche chrono-thématique de la série,
avec plusieurs temps forts. Nous avons mené ensuite
un grand travail de réflexion sur les événements les
plus marquants. Certains pays comme le Nigeria (le
plus peuplé), l’Ethiopie (le seul à ne pas avoir été
colonisé), l’ex-Congo belge, actuelle République démo-
cratique du Congo, et bien évidemment l’Afrique du
Sud s’imposaient d’emblée. Nous avons relevé égale-
ment ceux où s’étaient déroulées les expériences les
plus significatives. Le Bénin ou le Sénégal sont révé-
lateurs d’un processus démocratique : Senghor a été
le seul chef d’Etat africain à démissionner, alors qu’il
était solidement installé au pouvoir… D’autres pays,
comme le Kenya, servent d’illustration à la manipula-
tion ethnique. Nous avons aussi souhaité revenir sur
des personnages oubliés de l’histoire comme Barthé-
lemy Boganda, premier président de la République
centrafricaine ; ou des personnalités qui ont accepté
de nous répondre comme Kenneth Kaunda (ancien
président de la Zambie et surnommé le Gandhi afri-
cain), qui conserve une image forte en Afrique et
qui a accepté pour la première fois d’être filmé par
la télévision française. Et dès le départ nous avions
décidé de mettre essentiellement l’accent sur les pays
de l’Afrique subsaharienne, dont l’histoire est plus
méconnue que celle du Maghreb.
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Comment la série Afrique(s), une autre his-
toire du XXe siècle a-t-elle vu le jour ?
Alain Ferrari : Grâce à une amitié et une collaboration
de longue date avec Philippe Sainteny. Cette rencontre
s’est faite sous le signe de l’Afrique lorsque nous étions
très jeunes, avant de partir en coopération : Philippe
en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et moi en Côte
d’Ivoire. Evidemment, je connaissais Afrique, une his-
toire sonore. Lorsque nous en avons parlé, nous nous
sommes dit que raconter cette histoire à la télévision
pouvait être un grand et beau moment. Tancrède Ramo-
net a été tout de suite enthousiasmé par le sujet. Puis, il
est apparu que ce serait intéressant d’élargir le champ,
non seulement du point de vue des dates, mais aussi de
l’espace. En effet, le coffret partait des indépendances
et nous avons décidé de couvrir un siècle d’histoire, de
la conférence de Berlin à aujourd’hui. Par ailleurs, le
coffret s’en tenait aux pays francophones ; pour la série,
nous avons envisagé toute l’Afrique subsaharienne.
Comment avez-vous construit les différents volets
du film ? Le récit chronologique s’imposait-il ?
A. F. : L’idée était de faire un découpage chrono-thé-
matique des épisodes pour que chacun d’entre eux soit
porté par un thème principal. La difficulté majeure
Entretien avec Alain Ferrari,coauteur et réalisateur de la série
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était de raconter l’histoire du continent africain sans
entrer trop dans le détail des pays qui le composent (ils
sont 53). Il fallait donc faire une synthèse, mettre en
avant certains Etats pouvant être considérés comme
emblématiques, insister sur des ressemblances ou des
différences, sans se perdre à chaque fois dans ce qu’il y
a de plus particulier dans l’histoire d’un pays. La théma-
tique nous aidait ainsi à affiner notre synthèse.
La série s’appuie beaucoup sur des images d’ar-
chives, d’où proviennent-elles ?
A. F. : On a couvert très large, car elles viennent du
monde entier. Malheureusement, les archives africaines
sont très souvent en péril et cela rendait ardue notre
tâche. Il y en a d’absolument sublimes, notamment au
Mozambique sur la période de la première présidence
de Samora Machel. En fait, ces archives mozambi-
caines, en 16 mm, constituent un journal filmé hebdo-
madaire de tout ce qui se passait alors, que ce soit en
ville ou dans les villages. Plus qu’un magazine d’actua-
lités, c’est une espèce de journal cinématographique, en
son direct, formidable. Concernant les documents sur
la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Mali, nous avons trouvé
quelquefois du matériel peu satisfaisant en raison de sa
mauvaise conservation. Même si un grand effort est fait
aujourd’hui pour protéger et restaurer ces archives, on
est encore loin du compte. Trois documentalistes étaient
chargées de retenir les images d’archives provenant de
sources différentes. En cas de défaut d’archives filmées
sur tel ou tel événement, Elikia, Philippe et moi devions
chercher s’il y avait des articles de journaux ou des pho-
tos. En l’absence de toute image et de tout son, nous com-
pensions par les entretiens avec nos grands témoins.
Le regard que nous portons sur les pays d’Afrique
est-il en train de changer ?
A. F. : Je l’espère. Il y a toujours eu une grande mécon-
naissance en Europe de l’histoire de l’Afrique. Récem-
ment, j’ai lu dans un journal qu’un historien congolais
avait publié une étude sur l’Afrique vue par Hegel. Ce
grand philosophe a écrit des horreurs sur le sujet. Cette
ignorance persiste allègrement, même avec les moyens
de communication actuels. Plus grave encore : pour nos
contemporains, l’Afrique représente avant tout du chaos,
des massacres, une série de catastrophes épouvantables.
Je ne dis pas que ces catastrophes n’existent pas, on les
traite dans la série. Mais il y a aussi dans l’histoire des
peuples africains plein de choses exaltantes : de l’espoir,
de la positivité, du courage, de l’inventivité. Plus jeune,
j’ai réalisé Où vas-tu Koumba ?, une série de fiction, au …
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Pour les besoins de la série, Jean-Baptiste Péretié
a, entre autres, mené la recherche des témoins
du film, obtenu leur participation et effectué les tour-
nages en Afrique du Sud, en Zambie et au Kenya. Il a
réalisé récemment une série de onze courts-métrages
documentaires pour Arte. Il collabore régulièrement
à France Culture. En 2008, pour le Mémorial de la
Shoah, il a filmé une série d’interviews avec d’anciens
internés du camp de Drancy. En 2005-2006, il a inter-
rogé et filmé pour l’Ina une cinquantaine de rescapés
de la Shoah et de spécialistes du sujet, parmi lesquels
Robert Badinter, Jean-Marie Lustiger, Serge Klars-
feld ou Annette Wieviorka.
Gabon. J’étais déjà frappé par le réservoir d’histoires
que l’Afrique propose. En Afrique, il y a une richesse
incroyable de sujets, de thèmes, de personnages, et c’est
aussi un grand vivier de talents : humour, sensibilité,
sens du tragique autant que du comique, etc. Nous
avons voulu donner à cette série un côté exaltant. Si ce
n’est pas une épopée, c’est pour le moins un roman avec
des moments lumineux et d’autres plus sombres.
Une musique originale a été spécialement conçue
pour la série. Pouvez-vous nous en dire plus ?
A. F. : Je travaille depuis vingt ans avec Denis Barbier,
un compositeur français, à l’origine musicien de jazz. Il a
imaginé une musique suffisamment ample pour intégrer
à la fois des sonorités occidentales, africaines ou même
d’autres civilisations. Je lui ai demandé de travailler sur
des leitmotivs revenant dans chacun des épisodes. L’idée
de l’union africaine est ainsi un motif très entraînant,
avec de multiples variations ; de même que les combats
au moment de la décolonisation, les mouvements de
libération… La musique ressemble au final à la série,
qui n’est pas seulement une leçon d’histoire en images
et en sons, mais surtout une espèce de chant choral de
l’Afrique, de toutes les Afriques.
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Boutros Boutros-Ghali 1
Egypte (né en 1922)
Ministre des affaires étrangères
(1977-1991), secrétaire général des
Nations unies (1992-1996), premier
secrétaire général de l’Organisa-
tion internationale de la franco-
phonie (1998-2002).
Joaquim Chissano 2
Mozambique (né en 1939)
Ministre des Affaires étrangères à
l’indépendance du Mozambique en
1975, président de la République
(novembre 1986 à février 2005),
conseiller à la Conférence des
Nations unies sur le commerce
et le développement (CNUCED)
depuis 2005.
Alpha Oumar Konaré 3
Mali (né en 1946)
Président de la République (1992 à
2002) et président de la Commission
de l’Union africaine jusqu’en 2008.
Wangari Maathai 4
Kenya (née en 1940)
Militante écologiste et politique,
prix Nobel de la paix (2004), fonda-
trice du mouvement de la Ceinture
verte au Kenya.
Abdou Diouf 5
Sénégal (né en 1935)
Ancien Premier ministre de Léo-
pold Sédar Senghor, puis président
du Sénégal (1981-2000). Actuelle-
ment secrétaire général de l’Orga-
nisation internationale de la fran-
cophonie (OIF).
Wole Soyinka 6
Nigeria (né en 1934)
Ecrivain nigérian. Prix Nobel de
littérature (1986).
Emile Derlin Zinsou 7
Bénin (né en 1918)
Président de la République (1968-
1969), membre du Haut Conseil
pour la République créé en 1990
avec d’autres anciens présidents.
Cofondateur de l’Union africaine
en juillet 2000 à Lomé.
Nuruddin Farah 8
Somalie (né en 1945)
Ecrivain somalien. Son œuvre
est l’une des plus importantes de
l’Afrique anglophone.
Abel Goumba 9
République centrafricaine
(1926-2009)
Docteur en médecine, Premier
ministre en 1959 et en 2003, vice-
président de la République (2003-
2005).
Kenneth Kaunda 10
Zambie (né en 1924)
Surnommé le Gandhi africain. Pre-
mier président de la Zambie indé-
pendante (1964-1991).
Boubacar Boris Diop 11
Sénégal (né en 1946)
Romancier, essayiste, dramaturge
et scénariste, ancien directeur du
Matin de Dakar.
Mac Maharaj 12
Afrique du Sud (né en 1935)
Politicien sud-africain, membre de
l’African National Congress. Incar-
céré avec Nelson Mandela. Ministre
des Transports de l’Afrique du Sud
démocratique (1994-1999).
Claude-Ernest Ndalla 13
République du Congo (né en
1937)
Homme politique congolais, un des
leaders du Parti congolais du tra-
vail (PCT) juste après sa fondation
en 1969. Actuellement conseiller
spécial du président Denis Sassou-
Nguesso.
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Ngozi Okonjo-Iweala 14
Nigeria (née en 1954)
Directrice générale de la Banque
mondiale, première Nigériane
ministre des Finances de son pays
(2003-2006), puis ministre des
Affaires étrangères.
Jean-Luc Raharimanana 15
Madagascar (né en 1967)
Ecrivain malgache, journaliste,
enseignant, auteur de nouvelles, de
pièces de théâtre et de romans. Il
décrit la corruption et la pauvreté
qui sévissent sur son île, avec des
rappels sur la douloureuse histoire
de son pays.
Houédogni Béhanzin 16
Bénin
Roi d’Abomey (capitale historique
du royaume du Dahomey), il est
aussi représentant élu du conseil
national des rois du Bénin.
Kiflé Sélassié 17
Ethiopie
Poète et écrivain éthiopien, ancien
directeur du Fonds international
pour la promotion de la culture
(FIPC/Unesco).
Shula Marks 18
Afrique du Sud (née en 1938)
Professeur émérite d’histoire à
l’Ecole des études orientales et afri-
caines de l’Université de Londres.
Sarah Maldoror
France
Cinéaste française d’origine gua-
deloupéenne ; une des figures de
proue du cinéma militant africain
et du cinéma antillais.
Frank Chikane
Afrique du Sud (né en 1951)
Ecclésiastique sud-africain, mem-
bre de l’African National Congress.
Ancien directeur général de la pré-
sidence sud-africaine sous Thabo
Mbeki.
Justin Bomboko
République démocratique du
Congo (né en 1928)
Homme politique congolais, ancien
ministre des Affaires étrangères
du gouvernement de Lumumba,
puis sous Mobutu. Cofondateur en
1967 du Mouvement populaire de la
Révolution (MPR), qui deviendra le
parti unique.
Abbé José Mpundu
République démocratique du
Congo (né en 1951)
Né au Congo Kinshasa, il a été
très lié au cardinal Joseph Albert
Malula, archevêque de Kinshasa de
1964 à 1989.
Pedro Pires
Cap-Vert (né en 1934)
Homme politique cap-verdien,
Premier ministre (1975-1991),
président de la République depuis
mars 2001. Leader du PAICV
(Parti africain pour l’indépendance
du Cap-Vert) et vétéran de la lutte
contre la colonisation portugaise.
Frederik De Klerk
Afrique du Sud (né en 1936)
Avocat, membre du Parti national,
plusieurs fois ministre et ancien
chef d’Etat sud-africain (1989-1994),
prix Nobel de la paix conjointement
avec Nelson Mandela (1993).
Romuald Fonkoua
Cameroun
Directeur de la rédaction de Pré-
sence africaine, spécialiste des litté-
ratures africaine et antillaise.
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1 Afrique du Sud2 Algérie 3 Angola4 Bénin5 Botswana6 Burkina Faso7 Burundi8 Cameroun9 Cap-Vert10 Centrafrique11 Comores12 Congo13 Congo (RDC)14 Côte-d’Ivoire15 Djibouti16 Egypte17 Erythrée18 Ethiopie19 Gabon20 Gambie21 Ghana22 Guinée23 Guinée Bissau24 Guinée Equatoriale25 Kenya26 Lesotho27 Libéria28 Lybie29 Madagascar30 Malawi31 Mali32 Maroc33 Maurice (île) 34 Mauritanie 35 Mozambique36 Namibie37 Niger38 Nigeria39 Ouganda40 Réunion (île)41 Rwanda42 Sao Tomé et Principe43 Sénégal44 Sierra Leone45 Somalie46 Soudan47 Swaziland48 Tanzanie49 Tchad50 Togo51 Tunisie52 Zambie53 Zimbabwe
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1 Afrique du Sud
2 Algérie
3 Angola
4 Bénin
5 Botswana
6 Burkina Faso
7 Burundi
8 Cameroun
9 Cap-Vert
10 Centrafrique
11 Comores
12 Congo
13 Congo (RDC)
14 Côte d’Ivoire
15 Djibouti
16 Egypte
17 Erythrée
18 Ethiopie
19 Gabon
20 Gambie
21 Ghana
22 Guinée
23 Guinée-Bissau
24 Guinée équatoriale
25 Kenya
26 Lesotho
27 Liberia
28 Libye
29 Madagascar
30 Malawi
31 Mali
32 Maroc
33 Maurice (île)
34 Mauritanie
35 Mozambique
36 Namibie
37 Niger
38 Nigeria
39 Ouganda
40 Réunion (île de La)
41 Rwanda
42 São Tomé et Príncipe
43 Sénégal
44 Sierra Leone
45 Somalie
46 Soudan
47 Swaziland
48 Tanzanie
49 Tchad
50 Togo
51 Tunisie
52 Zambie
53 Zimbabwe
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En 1885, la conférence de Berlin prépare le par-
tage de l’Afrique entre les grandes puissances
colonisatrices. Derrière les idéaux philanthropiques
affichés, l’exploitation unilatérale et massive des
richesses africaines conduit les empires à de véri-
tables excès envers les populations autochtones. De
manière sporadique et méconnue, des points de résis-
tance commencent déjà à apparaître au cœur même
des empires et des administrations coloniales. Le
premier conflit planétaire accélère les changements à
l’intérieur du continent africain.
Après la Grande Guerre, les promesses faites par les
grandes puissances de transformer le statut juridique
des soldats africains ne sont pas tenues. A l’inverse,
la colonisation se poursuit. La « mise en valeur » de
l’Afrique passe par d’ambitieux projets, tel le tris-
tement célèbre chemin de fer Congo-Océan dont la
construction fait, parmi la main-d’œuvre africaine,
de 15 000 à 30 000 morts. Si l’Afrique était l’une des
coulisses de la Première Guerre mondiale, elle devient
l’un des principaux théâtres de la Seconde. Les Afri-
cains aperçoivent pour la première fois la lueur d’un
espoir nouveau pour leur émancipation…
118851944
A la tête d’une véritable armée africaine, le négus Ménélik II écrase les Italiens en 1896 dans la plaine d’Adoua, au nord de l’Ethiopie.
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En 1945, les vainqueurs célèbrent la fin de la
guerre et créent l’Organisation des Nations unies.
Malgré les grands principes proclamés, les peuples
africains subissent toujours le joug colonial. Face à
cette injustice, des soulèvements ne vont pas tarder à
embraser l’ensemble du continent.
En 1947, à Madagascar, une insurrection est noyée
dans le sang. Au Kenya, c’est la révolte des Mau-Mau
qui est brutalement réprimée, tandis qu’en Afrique
du Sud l’installation du régime d’apartheid entraîne,
dans un premier temps, une lutte non violente.
Dans le même temps, des partis politiques se consti-
tuent, qu’ils soient modérés ou révolutionnaires. En
1951, le leader Kwame Nkrumah remporte les élec-
tions au Ghana, alors même qu’il se trouve en prison.
Tout le continent africain se prend à rêver d’une vague
capable de renverser les vieux empires. Bientôt, la
fièvre de l’indépendance se propage sur le continent
comme une traînée de poudre. La France, marquée
par la fin de la guerre d’Indochine et le début de celle
d’Algérie, octroie à ses colonies une large autonomie
interne. Dans la foulée, la Belgique et le Royaume-
Uni cèdent aux mouvements d’émancipation. Mais, au
cœur du continent, la fête tourne à la tragédie. Malgré
les indépendances et l’espoir qu’elles ont fait naître, la
paix et l’unité sont encore loin…
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Le Dr Kwame Nkrumah demeure, aux yeux du peuple ghanéen, le héros de la lutte pour l’indépendance.
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Après les indépendances, de nombreux pays afri-
cains se retrouvent placés sous le règne des
partis uniques, qui conduisent à des coups d’Etat
militaires et à la mise en place de régimes durs,
dirigés par des chefs tyranniques, comme Mobutu ou
Bokassa. Pour asseoir leur autorité, ces leaders met-
tent hors d’état de nuire les opposants. Purges, tor-
tures et disparitions sont alors monnaie courante. Au
cœur des années 70, l’Afrique occupe ainsi une place
de choix dans le livre des records de la corruption, du
népotisme, de la violation des droits humains et des
émigrations politiques.
Ces années marquent aussi la fin presque complète de
la colonisation. Avec la chute de l’empire portugais en
Guinée-Bissau, puis en Angola et au Mozambique et
l’accession à l’indépendance du Zimbabwe, le conti-
nent s’émancipe des puissances étrangères. Mais l’in-
dépendance se paie au prix de guerres civiles instru-
mentalisées par les protagonistes d’une guerre froide
qui connaît en Afrique ses combats les plus chauds.
C’est le cas en Angola, où s’affrontent le MPLA, sou-
tenu par l’URSS et Cuba, et ses rivaux, le FNLA et
l’Unita, soutenus par les Etats-Unis. Cependant, les
régimes de partis uniques sont partout de plus en plus
contestés par les populations. Malgré la survivance du
régime d’apartheid en Afrique du Sud, quand tombe
le mur de Berlin en 1989, le continent noir s’apprête à
prendre un virage décisif pour son histoire.
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Mobutu Sese Seko, alors président du Zaïre, en visite à la Maison-Blanche, le 4 août 1984.
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Avec la fin de la guerre froide, de nouvelles pers-
pectives s’ouvrent pour le continent africain. La
décennie 1989-2000 est celle de l’emballement démo-
cratique. Ainsi, entre 1990 et 1992, plus de vingt-trois
pays passent au multipartisme.
Par des élections libres, les figures historiques telles
que Mathieu Kérékou au Bénin, Kenneth Kaunda en
Zambie, Denis Sassou-Nguesso au Congo sont chas-
sées de la scène politique et les peuples peuvent enfin
prendre eux-mêmes leurs destins en main. Ce vent
démocratique a même raison du régime d’apartheid
en Afrique du Sud : Nelson Mandela, libéré après
vingt-sept ans de captivité, accède au pouvoir. Mais,
partout, les mauvaises gouvernances et les inégalités
sociales demeurent. L’impatience et les frustrations
des classes populaires se traduisent alors par des
pillages et des violences en Côte d’Ivoire, au Bénin ou
au Congo. A ceci s’ajoutent les rivalités ethniques et
les régionalismes qui débouchent sur le génocide du
Rwanda et sur des massacres au Liberia ou en Sierra
Leone. A partir de 1998, en République démocratique
du Congo, s’affrontent, directement ou indirectement,
une demi-douzaine d’Etats donnant naissance à la
première guerre interafricaine. Dans les années 2000,
succédant à l’OUA, la nouvelle UA (Union africaine)
tente de gérer les crises qui secouent le continent.
Plus que jamais, l’avenir de l’Afrique semble sus-
pendu à l’espoir d’unification à l’échelle régionale et
continentale.
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En 1958, en Afrique du Sud, Mandela, symbole de la lutte anti-apartheid, quitte le tribunal durant le procès pour haute trahison initié par le gouvernement contre 156 accusés.
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Sur le Web
A l’occasion de la diffusion d’Afrique(s), une autre his-
toire du XXe siècle, le portail documentaires.france5.fr
proposera une animation interactive. Elle sera compo-
sée de sept grandes thématiques qui jalonnent l’his-
toire africaine de 1885 à aujourd’hui : L’Afrique parta-
gée ; L’Empire du silence ; Le Bal des indépendances ;
Le Temps des dictatures ; L’Aurore des démocraties ;
Vents nouveaux, vents contraires ; La Longue Marche
vers l’unité. Cet espace sera aussi enrichi d’interviews
inédites de grandes personnalités africaines, d’archives
de l’Ina, de cartes et de textes complémentaires.
Les Actions éducatives
Par ailleurs, les Actions éducatives de France Télévi-
sions proposeront un livre numérique autour de la
série documentaire. Celui-ci sera disponible en ligne
sur curiosphere.tv et en téléchargement pour iPad et
liseuse numérique. Chaque chapitre de la version en
ligne sera accompagné d’une interview exclusive en
vidéo. Une master class sera également organisée par
les Actions éducatives autour de la série documen-
taire. Elle se tiendra lors du 21e Festival internatio-
nal du film d’histoire de Pessac, dont le thème, cette
année, est la fin des colonies.
L’Ina
A noter que l’Ina fête aussi à sa manière l’anniver-
saire des indépendances africaines. D’une part en
coproduisant plusieurs documentaires, parmi les-
quels la collection d’Afrique(s), une autre histoire du
XXe siècle, d’autre part en éditant un coffret de DVD.
En complément, le site ina.fr met à la disposition des
internautes de nombreux documents. Enfin, l’Ina coé-
dite avec RFI des CD d’archives sonores.
Edité par la direction de la communication - Septembre 2010
Directeur de la communication externe Stéphane Bondoux Réalisation Studio France Télévisions Directeur délégué Eric Martinet Responsable du
service photo Violaine Petite Responsable du service création graphique Nathalie Autexier Responsable du service rédaction Marie-Jo Fouillaud
Responsable de la direction artistique Philippe Baussant Conception, réalisation et illustrations Michaël Isler Rédaction Ariane Dadier et Beatriz
Loiseau Secrétariat de rédaction Bénédicte Mielcarek Photos Valérie Blanchet et Stéphanie Chaix Impression Frazier
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