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RÉDÉFINITION DE LA NOTION D’ESPACE SOCIAL DANS UN CONTEXTE D’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE PRÉSENTÉ PAR NADIA SERAIOCCO SÉMINAIRE FCM917

Défrichage : réseaux sociaux, espace social et big data

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RÉDÉFINITION DE LA NOTION D’ESPACE SOCIALDANS UN CONTEXTE D’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

PRÉSENTÉ PAR

NADIA SERAIOCCO

SÉMINAIRE FCM917

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CONTEXTE DE CETTE RÉFLEXION

Le concept de production selon Marx et Engels, tel que mis en mots par Henri Lefebvre :

« Dans l’acceptation large, les hommes en tant qu’être sociaux produisent leur vie, leur histoire, leur conscience, leur monde. Rien dans l’histoire et dans la société qui ne soit acquis et produit.  »

La production de l’espace, p. 83 

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AH, L’ESPACE..FACEBOOK LE PLUS GRAND PAYS ?

http://www.huffingtonpost.com/2015/01/28/facebook-biggest-country_n_6565428.html

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ARTICULATION DE LA RÉFLEXION DANS CET ESSAI :

Le « réseau social » est un « produit » , dont le «pourquoi » est la fabrication des rapports sociaux et leur monétisation par une entreprise. Ce qui mène à la création de rapports sociaux dans une perspective économique « grossière », pour paraphraser Lefebvre.

Le réseau socionumérique est aussi un faisceau de liens qui trouvent leur sens dans la lecture qu’en font les utilisateurs.

Toujours en suivant les postulats de Lefebvre dans La production de l’espace, on peut même dire que le rapport social y est « fétichisé », donc aliéné dans le capitalisme qui sous-tend son apparition dans cet espace virtuel.

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HYPOTHÈSES POSÉES DANS CE TRAVAIL

I. La construction de l’espace dans les médias socionumériques et plus particulièrement dans Facebook et Twitter.

I. Le langage, le signe et la modification des usages (ou de la signification) par l’utilisateurs.

II. Les éléments de construction de la relation sociale : la langue, les images, les « memes ».

I. Le partage comme valeur, l’image comme signe universel, la récupération des signifiés dans l’espace social.

III. La collecte de données dites « sociales » à des fins de production économique et la résistance naturelle qui s’érige devant ce dévoilement de la vie privée

I. Ou le capitalisme grossier qui s’invite dans le « social ».

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I. LE LIEU VIRTUEL ET SOCIAL

Il est essentiel à l’espace d’être toujours « déjà constitué » et nous ne le comprendrons jamais en nous retirant dans une perception sans monde. (p. 291)

L’espace virtuel n’a pas d’existence physique au sens où Merleau-Ponty le conçoit. L’espace social existe par une convention (comme la convention théâtrale) entre l’utilisateur et le « fournisseur » de la plateforme. Ils conviennent que dans cet espace qu’on veut le plus possible tangible au sens des conventions qui permettent de saisir les liens entre les êtres et l’espace auront lieux ces échanges dits « sociaux ».

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L’ESPACE VIRTUEL OFFERT AUX UTILISATEUR

FACEBOOK : LA MAISON CLOSE

Mur ouvert ou fermé

Groupes ouverts ou privés

Messages à tous, à ses amis ou privés (entre personnes désignées)

Le réseau lui-même est fermé sur le reste du Web

TWITTER : LE FIL DE NOUVELLES PUBLIC

Ouvert sur le reste du Web

Les micro-messages peuvent être publics ou réservés aux abonnés

Messages privés avec la fonction DM / MP

Communication codée : mot-clic, RT etc.

Notons que les structures de surveillance, telles que décrites par Foucault, « cloisons étanches entre les individus, mais aussi des percées de surveillance continue. » ont ce je ne sais quoi de Facebookien… (Foucault, p. 203,1975).

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1 MINUTE DE DONNÉES SUR FACEBOOK

Source : http://themediaoctopus.com/2014

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COMMENT EST MIS EN PLACE CET ESPACE SOCIAL?

Espaces définis par les mots et les visuels (icônes et indice en sémio)

• Facebook existe en plusieurs langues selon les territoires.• L’espace virtuel du réseau socionumérique est à la fois un

signifiant et un signifié : un espace construit par des signes écrits et visuels qui prend son sens quand il est interprété par les utilisateurs.

• Les utilisateurs entre eux développement des codes de communications qui sont intégrés aux systèmes mis à leur disposition par les entreprises du socionumérique.

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1. CONSTRUCTION D’UN ESPACE ET CRÉATION DE RAPPORTS SOCIAUX PAR L’IMITATION« La sémiologie introduit l’idée que l’espace relève d’une lecture et par conséquent d’une pratique, la lecture-écriture. »

(Lefebvre, p. 167)

Outre le langage qui créé l’espace, les réseaux socionumériques incitent à l’entrée en relation par le « partage » d’information regroupées en « conversation » celles-ci identifiées par mots-clics ou organisées autour d’images ou vidéos à commenter.

On pourrait dire que le réseau socionumérique est un espace balisé, normé :

« L’espace ne dit pas tout, il dit surtout l’interdit (l’inter-dit). » (p. 167)

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RAPPORT LANGAGE ET ESPACE

« En ce qui concerne les rapports entre langage et l’espace, plusieurs propositions ont déjà été émises. Il n’est pas certain que les systèmes de signes non verbaux relèvent des mêmes concepts et catégories que les systèmes verbaux, et peut-être ne sont-ils pas des systèmes, les éléments et moments ayant entre eux des rapports de contiguïté ou similarité plus que de systématisation cohérente.

 (…) Un espace social peut-il se concevoir comme un langage, comme un discours, relevant d’une pratique définie, la lecture-écriture? »

(Lefebvre, p. 154)

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LES MOTS QUI CONSTRUISENT LE MONDE…

« La pensée se fait dans la bouche. »

Tristan Tzara, Sept Manifestes dada, 1924

Avant de lire Lefebvre, j’avais cette citation en tête pour parler des réseaux, or, il cite lui-même Dada et le rapport à la convention théâtrale pour comprendre l’espace…

Or, quelle est cette perception du monde à laquelle nous adhérons lorsque nous entrons en relations grâce à un réseau socionumérique ? Nous acceptions une série de conventions quant à l’espace, le mode de communication et même des codes de communication liées aux messages échangés.

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DES CONVENTIONS POUR LIRE LE SOCIAL

En 2010, Dana Boyd, Scott Golder et Gilad Lothan parlait d’une « syntaxe » propre à Twitter

• Pour les réponses à d’autres utilisateurs• Pour le sens qui peut se dégager d’une republication (le fameux

« retweet ») etc. Sans cette connaissance des usages, l’utilisateur peut vite être déstabilisé.

• Ce sont là, les conventions de communication, mais il en va de même lors de l’apprivoisement des signes balisant l’arrivée dans un espace virtuel.

Boyd, Danah, Scott Golder, and Gilad Lotan. 2010. “Tweet, Tweet, Retweet: Conversational Aspects of Retweeting on Twitter.” HICSS-43. IEEE: Kauai, HI, January 6 http://www.danah.org/papers/TweetTweetRetweet.pdf

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I. CONSTRUCTION DE L’ESPACE SOCIAL ET « RAPPORTS SOCIAUX »

« Dans cet espace, on dut dire qu’il implique, contient et dissimule des rapports sociaux.  Bien que ce ne soit pas une chose, mais un ensemble de relations entre les choses (objets et produits). Serait-il ou tendrait-il à devenir la Chose absolue? Sans doute, puisque toute chose devenue autonome au cours de l’échange (devenue marchandise) tend à devenir absolue et que cette tendance définit le fétichisme selon Marx (l’aliénation pratique dans le capitalisme).

(Lefevbre, 1974, p. 100)

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I. PERCEPTION DE L’ESPACE VIRTUELIl est essentiel à l’espace d’être toujours « déjà constitué » et nous ne le comprendrons jamais en nous retirant dans une… perception sans monde.

(Merleau-Ponty, 1974 p. 291)

Cet espace virtuel, sur lequel le corps n’est pas en prise, se saisit autrement :

En ce sens, l’illusion comme l’image n’est pas observable, c’est-à-dire que mon corps n’est pas en prise sur elle et que je ne peux pas la déployer devant moi par des mouvements d’exploration. Et pourtant, je suis capable d’omettre cette distinction, je suis capable d’illusion.

(Merleau-Ponty, 1974 p. 343)

Lefebvre modère cette affirmation…

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LE RAPPORT PRIVÉ-PUBLICPour ce qui est des espaces ou propriétés, Lefebvre explique qu’aux limites physiques que sont les portes et les murs, les espaces sociaux s’opposent ou se superposent…

Le principe de l’interpénétration et de la superposition des espaces sociaux comporte une indication précieuse : chaque fragment d’espace prélevé pour l’analyse ne recèle pas un rapport social mais une multiplicité que l’analyse décèle.

(Lefebvre, p. 106)

• Dans la portion intitulée Architectonique de l’espace, Lefebvre note en bas de page 213, alors qu’il discute du langage et du double de l’espace naturel-social, que Merleau-Ponty est resté attaché « catégories philosophiques du « sujet » et de l’«objet », sans relations avec la pratique sociale. » C’est un fait, que Merleau-Ponty discute de la perception de l’espace, sans la mettre en relation avec la dimension sociale de cet espace.

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II. LA « RELATION SOCIALE » DANS UN CONTEXTE DE PRODUCTION D’UNE ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

Les réseaux portent donc aussi dans leur construction, des aprioris liés aux marchés autour desquels ils se formaient. Ces espaces donc, sont les véhicules d’une certaine marchandisation du rapport social et appellent aussi à une « symbolisation » de celui-ci comme monnaie, comme capital.

Dans ce contexte de production d’une valeur sociale de l’échange, d’un capital « social », ce qui appelle Bourdieu…

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PARTAGER POUR PRODUIRE SA VIEIl y a dans cette idée de partager son quotidien, de révéler les « événements de vie » qui nous lient à un proche (voire à un presque inconnu), un rapprochement à faire concept de production de sa propre histoire selon Marx et Engels, tel que mis en mots par Henri Lefebvre : « Dans l’acceptation large, les hommes en tant qu’être sociaux produisent leur vie, leur histoire, leur conscience, leur monde. Rien dans l’histoire et dans la société qui ne soit acquis et produit.  »

Lefebvre, 1974, La production de l’espace, p. 83 

Sur Facebook, la fonction « voir les liens d’amitiés » crée une page où se trouve la date d’entrée en relation avec un « ami », les événements communs ou les photos où les deux personnes se trouvent identifiées. Sur Twitter, on ne verra que les « abonnés » communs, mais des liens sont néanmoins révélés.

 

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LE RÉSEAU-ESPACE ET MARCHÉToujours dans cette perspective des réseaux dits de communications, Lefebvre dira aussi de cette ère d’information qui se profilait déjà en 1974 qu’elle ne réduit pas à zéro les réseaux tels qu’on les connaissaient par le passé :

Par exemple, les réseaux des communications à l’échelle mondiale, des échanges, des informations. Réseaux récents, ces derniers ne rejettent pas dans le néant social les anciens réseaux, superposés au cours des siècles, ceux des divers marchés : le marché local, le marché régional, national, international — le marché des marchandises, celui de l’argent et des capitaux, celui du travail, des œuvres symboles et signes — celui enfin, le dernier venu, des espaces eux-mêmes.

p. 104

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AMBER CASE : WE ARE ALL CYBORG NOW« AMBIENT INTIMACY »

« The other thing that happens is you have a second self. Whether you like it or not, you're starting to show up online, and people are interacting with your second self when you're not there. And so you have to be careful about leaving your front line open, which is basically your Facebook wall, so that people don't write on it in the middle of the night -- because it's very much the equivalent. And suddenly we have to start to maintain our second self. You have to present yourself in digital life in a similar way that you would in your analog life. So, in the same way that you wake up, take a shower and get dressed, you have to learn to do that for your digital self.

(…)

And so what happens is, when we bring all that into the social space, we end up checking our phones all the time. So we have this thing called ambient intimacy. »

http://corpsenquestions.com/uploads/scenes/11/events/transcription_anglaise_we_are_all_cyborgs_now.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=z1KJAXM3xYA

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LE PROCESSUS VOLONTAIRE DE DÉ-VOILEMENT

Les communications sur les réseaux socionumériques génèrent un flux continu de données. Au premier regard, il semble que ce déversement soit dans le but de créer une identité à l’utilisateur, mais très vite, il appert que cela sert aussi pour enrichir les bases de données marketing.

Le façonnage numérique de l’identité, telle que nous pouvons le présumer telle qu’elle se dé-voile dans les réseaux socionumériques, par à-coups, par publications, par « clics » appréciatifs qui, un à un, créent un portrait pointilliste de l’utilisateur, portrait qui ne demande qu’à être assemblé d’un trait.

(Et les données de ce dévoilement cueillies sur le champs)

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LA TRANSPARENCE DISSOUTE DANS LE VIRTUEL…

Ces effets de mirage vont loin. Dans la modernité, plus l’espace politique absolu s’affirme, plus sa transparence devient trompeuse, plus l’illusion d’une vie nouvelle se renforce. La Vie? Elle est là, toute proche. On tend les bras vers elle, du sein de la vie quotidienne. Rien n’en sépare : elle est là, merveille, de l’autre côté du miroir. Toutes les conditions sont déjà, là. Qu’est-ce qui manque? Le dire (par la parole et l’écrit)? un geste? l’attaque sur un point, en détruisant tel obstacle, ceci et cela (l’idéologie, le savoir ou telle institution répressive, la religion, la théâtralité, l’école, le spectacle, etc.)?

 

Lefebvre, p. 219

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II SURVEILLER… ET CUEILLIR DES DONNÉES

Le panoptique de Jeremy Bentham qui a inspiré Foucault :

« L’effet du panoptique est d’induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir. (...) La surveillance est permanente dans ses effets, même si discontinue dans son action »

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SURVEILLER POUR MIEUX PERSONNALISER…

En tâchant de répondre par le Big Data toujours plus aux besoins des utilisateurs, l’espace du réseau socionumérique s’uniformise et les algorithmes trient à l’insu de l’utilisateur les informations qui lui seront présentées. Or, comme le dit Antoinette Rouvroy, dès lors,

« Vous êtes constamment dans une sorte de bulle personnalisée qui, à terme, risque de vous priver de ce qui constitue une expérience commune : être confronté à quelque chose qui n’a pas été prévu pour vous. »

« Il y a une hypertrophie de la sphère privée à partir du moment où l’on personnalise l’environnement et votre expérience de la vie. »

Extraits de l’entrevue, « Big Data et la tyrannie du réel », avec Antoinette Rouvroy dans la revue trimestrielle du GSARA, Cause-s toujours

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III. LA COLLECTE DE DONNÉES DITES « SOCIALES »

Grâce aux médias socionumériques, on effectue une collecte de données dites « sociales » à des fins de production économique

Comment s’opère la collecte de données ? Par un processus de surveillance constant, qui, dans le cadre des échanges sociaux, pousse l’utilisateur-consommateur à en révéler toujours plus sur ces goûts et ainsi à recréer passivement un panoptique « numérique », le dispositif ultime de surveillance, tel que Foucault l’avait mis en mot dans Surveiller et punir.

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BIG DATA ET CRISE DE LA REPRÉSENTATION

« Les Big Data se définissent comme relativement exhaustives, comme étant la numérisation de la vie même. »

Mais pourtant, cette réponse immédiate en temps réel ne se substitue pas au réel, au contraire : elle cause une crise de la représentation.

La réduction de la vie en une abstraction par la donnée, comme l’illustrait Kitchin, se prend maintenant pour le réel car elle détient un double de toutes ses composantes.

Extrait de l’entrevue, « Big Data et la tyrannie du réel », avec Antoinette Rouvroy dans la revue trimestrielle du GSARA, Cause-s toujours

 

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SURVEILLANCE ET RÉSISTANCE…L’association des gouvernements avec des puissances de l’information comme Facebook et Twitter ne laisse pas présager que cette surveillance s’amoindrira. Il faut cela dit, se fier à la réalité de la co-construction au sens sociologique, car devant tout système restrictif imposé, une résistance naturelle s’installe en réponse et rebâtit en parallèle un espace pour échapper au contrôle.

Après que les lanceurs d’alerte comme Edward Snowden aient mis la puce à l’oreille des utilisateurs les plus informés, Mark Zuckerberg s’est assuré que tous les médias sachent qu’il avait interpelé Obama à-propos de la surveillance.

L’article qui met le plus le doigt sur le malaise provient de Think Progress est ainsi titré : « Mark Zuckerberg want everyone to know he yelled at Obama over NSA surveillance »

http://thinkprogress.org/media/2014/03/14/3408011/zuckerberg-obama/

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UNE IDÉE DE L’UTILISATION DES DONNÉES