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Extrait du livre blanc 112 regards sur Twitter L’art de l’engagement 112 Regards sur Twitter 1 par Alban JARRY Par @ epelboin

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Extrait du livre blanc 112 regards sur Twitter

L’art de l’engagement

112 Regards sur Twitter 1

par Alban JARRY

Par @epelboin

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La maitrise par l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise de l’art et la manière d’interagir sur les réseaux sociaux - appelé « engagement » - est l’une des clés de la transformation digitale. C’est aussi un challenge considérable aux multiples facettes. Petit tour d’horizon. L'année qui vient de s'écouler aura été marquée, dans le Landerneau des médias sociaux propres au monde de la banque-assurance, par l'annonce faite par AXA, ou bien encore le Groupe Banque Populaire et la Caisse d’Épargne, de migrer une partie significative de leur stratégie CRM sur Facebook. On peut imaginer, à horizon de quelques années, voir une partie de plus en plus importante des employés de guichet (mais pas que) transférer progressivement leurs activités sur Facebook et les réseaux sociaux. Cela pose certes un certain nombre de problèmes - à commencer par la formation, le management et la supervision de tout cela -, mais cela marque un moment important : pour ces entreprises de service en rapport avec le grand public, imaginer que ce dernier se déplacera sur leurs systèmes en ligne - archaïques comparés à Facebook - comme ils se déplaçaient dans leurs agences hier, est une stratégie qui appartient au passé.

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La rue passante dans laquelle il convient désormais d'ouvrir des agences, c'est Facebook. Le challenge qui consiste à faire participer une grande entreprise à une interaction "en masse" avec sa clientèle et ses prospects sur Facebook, même si on a l'habitude de le faire "in real life", dans une myriade d'agences sur le terrain et à travers moultes call-centers, est colossal. Mais en même temps, la fameuse "transformation digitale", dernière cartouche avant l'uberisation promise par internet et Maurice Lévy, n'a jamais été annoncée comme une partie de plaisir.Durant les précédentes décennies, un nombre croissant de grandes entreprises ont abordé leur évolution comme l'optimisation d'un agencement de process aux services desquels des hommes étaient dédiés. Si cette vision de l'entreprise fait sens quand elle est pilotée par une direction financière, elle consiste, en fin de compte, à faire de l’algorithmie avec des hommes. Aucune chance dans ces conditions d'être plus compétitif qu'un algorithme fait non plus de chair et d'os mais de code. C'est aussi ça l’uberisation : un besoin urgent de valoriser l'humain en tant que tel et de lui permettre de créer une valeur spécifiquement humaine, et plus seulement comme un rouage d'une gigantesque mécanique qu'il est censé servir. Une problématique de rivalité entre l'homme et la machine, soulevée par Chaplin dans les Temps Moderne un peu avant la seconde guerre mondiale, qui est, une fois de plus, d'actualité.

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Faisons un tour d'horizon rapide des défis à relever, pour peu qu'on ait l'ambition de pleinement profiter de ces fameux réseaux sociaux pour transformer en profondeur une organisation aussi importante, et faire avec Facebook ce que ces mêmes sociétés ont fait hier avec les call-centers ou l'implantation sur le territoire de vaste réseaux d'agences : assurer un lien avec une clientèle qu'on compte en millions de personnes, prospecter une population bien plus vaste encore, régler des contentieux, ou diffuser des messages auprès de la population portant tant sur ses valeurs que sur ses produits.Les RH, une fonction à réinventerLe recrutement et la formation de compétences devraient rapidement devenir un élément critique. Les talents en matière de média sociaux étant fort peu nombreux, et pour le moment sous payés, on a toutes les chances d'assister à des tensions sur le marché du travail qui ne sont pas sans rappeler celles qui avaient vu, à la fin des années 90, s'envoler les salaires des webmasters. Le savoir faire en matière d'interaction sociale 2.0 - dont la mesure reste à inventer, tant quali que quanti - sera bien plus valorisé demain qu'aujourd'hui, et devrait rapidement être reconnu comme un élément clé des 'actifs immatériels de l'entreprise', mais également comme un signe de leur capacité de résilience face aux disruptions promises par internet. Autant dire que le jour où les analystes financiers prendront cela en compte de façon significative dans leurs recommandations n'est pas loin. Il ne manque plus qu'à mettre au point un indice savamment calculé par une institution faisant autorité - tout comme Interbrand l'a fait en son temps pour les marques, autre actif immatériel désormais valorisé en tant que tel -, et tout cela aura un impact sérieux sur le cours de bourse des multinationales.

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Au sein des services RH, la détection de talents va devenir un enjeu de taille. Quand une entreprise compte ses employés en dizaines de milliers, les statistiques les plus basiques suffisent à affirmer que parmi eux se cachent de nombreuses compétences de premier plan. Elles sont le plus souvent passées inaperçues, et elles pourraient s'avérer stratégiques pour la "transformation digitale" l'entreprise. Reste à mettre au point une méthode pour les détecter, avant que la concurrence ne le fasse, et avoir quelque chose d'intéressant à leur proposer, avant que la concurrence ne le fasse. Accessoirement, évaluer ces compétences à l'embauche, ou pour débaucher chez la concurrence (je me répète), va là aussi demander beaucoup de travail.Former, en masse, à quelque chose de flou - la sociabilité en ligne - est un autre défi de taille. Hors de question de calquer les scénarios de script des call-center : déjà usés en "one-to-one", ils ne supporteraient pas une interaction publique sans sombrer dans le ridicule. Il va falloir former à ce qu'on nomme l'«engagement», un terme encore vague, promis à un brillant avenir marketing, qui recouvre le savoir faire en matière d'interaction sociale en ligne de l'ensemble des collaborateurs d'une entreprise.

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DécentralisationParmi les obstacles que l'entreprise devra affronter pour en arriver là, la nécessaire décentralisation et l'adoption d'organisations en réseau au sein de la pyramide que constitue naturellement la hiérarchie d'une entreprise. Entre le script pensé en haut et récité en bas par un opérateur déshumanisé, et une interaction sociale riche sur Facebook entre un employé et un client - qui génère de la valeur pour l'entreprise - il y a un monde. Un monde qui consiste au minimum à laisser l'employé s'exprimer autrement que comme une machine que l'on contrôle de près. Un monde qui touche à l'ADN même des structures hiérarchiques qui ont fondé le modèle d'organisation du travail depuis la révolution industrielle, et qui organise encore les entreprises désormais en mal de "transformation digitale".Avec des salariés rompus à l'«engagement», on peut tout aussi bien imaginer gérer sa relation clientèle de façon bien plus efficace sur les réseaux sociaux, mais aussi détecter des opportunités, recruter de nouveaux clients, communiquer de façon bien plus fine et autrement plus efficace : une assurance ou un produit financier recommandé par un «ami Facebook» sera toujours plus efficace que toute autre forme de communication, les études le montrent depuis des années.

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L'indispensable restructuration de l'entrepriseMais s'arrêter au marketing et à la communication serait passer à coup sûr à côté de l'enjeu. Ce n'est pas en faisant plus que l'an dernier que l'on va résoudre un problème nouveau avec des approches héritées du passé. Cette logique ne marche qu'en politique, avec des résultats qui mèneraient droit au dépôt de bilan toute entreprise qui s'y risquerait (à l'image, du reste, de notre système politique actuel).Le but désormais est de réinventer l'entreprise en tirant parti des possibilités qu'offrent ces réseaux sociaux aux organisations humaines. Cela semble comme une lapalissade, mais si l'on regarde froidement les choses, force est de constater que les usages d'internet en général et des réseaux sociaux en particulier s'inscrivent jusqu'ici dans une logique où l'informatique est au service de l'entreprise et de l'amélioration de ses process. Une logique mise en place dès les années 60 pour le monde de la banque-assurance. Bien avant, en réalité, pour les historiens qui n'hésiteraient pas à faire remonter cela - notamment pour la banque-assurance - aux temps de la mécanographie, au tout début du XXe siècle.Le terme "leverage" est ici tout particulièrement approprié, et l'absence d'équivalent dans la langue de Molière est un signe inquiétant en soi. Car l'enjeu est bien là : profiter des réseaux sociaux pour repenser en profondeur la façon dont les hommes se connectent et échangent dans l'entreprise afin d'en faire tout autre chose, toucher du doigt le saint Graal que seuls des pure-players comme Wikipedia savent valoriser : l'intelligence collective des organisations.

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Les obstacles sont nombreux, à commencer par la nécessaire et indispensable perte de contrôle du haut de la pyramide, jusqu'à l'autonomisation de sa base et le chaos créatif et disruptif qui s'en suit.Rappelons tout de même cet élément historique de la précédente révolution, l'industrielle, qui s'est, comme la révolution numérique, passée en deux temps. L'innovation profondément disruptive de cette époque n'était bien sûr par Internet mais le moteur électrique. Dans un premier temps (fin XIXe) on a remplacé dans les usines, déjà en place depuis quelques décénies, l'alimentation en énergie basée sur l'hydrolique ou la traction animale par un moteur électrique. On s'attendait à des gains de productivité considérables au vu des performances comparées des deux technologies, et ce fut plutôt décevant. C'est Taylor, en réinventant le concept d'usine et en remplaçant les énormes moteurs électriques utilisés jusque là par de plus petits, situés à proximité des postes de travail (e.g. délocalisés), qui a radicalement lancé le XXe dans la révolution industrielle, et obtenu de gains de productivité spectaculaires. Nous sommes exactement dans la même situation. Si Booking.com a amélioré, il y a déjà plus d'une décennie, l'achat de produit touristique pour les consommateurs, c'est AirBnB, qui a réinventé le concept d'hôtellerie en se basant sur les possibilité offertes par internet, et non plus en faisant d'internet un outil au service d'un modèle hérité du passé, qui a, aux cotés d'Uber, lancé la véritable révolution digitale.

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Gestion de criseDisposer d'une entreprise 'agile' - c'est le terme consacré - qui fonctionne désormais comme un collectif intelligent plus que comme une armée disciplinée, permettra de faire face aux déboires propre à l'ère de la massification des usages liés aux réseaux sociaux. Prenez par exemple la gestion de la réputation - qui s'apparente de plus en plus à de la gestion de marque. Ça change tout.La "réputation en ligne" des entreprises est sans conteste l'un des assets de toute entreprise en rapport avec le grand public. Un asset intimement lié à la marque, au point d'être confondu avec cette dernière et de souffrir à ses cotés en cas d'attaque. La marque, elle, est valorisée financièrement et se reflète dans le cours de bourse des grandes entreprise, au point de représenter, pour certaines, une partie significative de leur valorisation.En cas d'attaque réputationelle sur les réseaux sociaux, la pyramide fait face à la foule. C'est une situation dont la pyramide ne peut sortir gagnante, elle peut au mieux viser à limiter les dégâts. Mais une entreprise qui aurait largement adopté une démarche d'"engagement", et donné suffisamment de marge de manœuvre et de sentiment de liberté de parole à ses employés, pourrait aller bien au delà.

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Témoin Microsoft, dont le dernier système d'exploitation surveille et rapporte le moindre fait et geste de ses utilisateurs, ce qui au lendemain de l'affaire Prism a de quoi provoquer un réel problème. Ajoutez les déclarations tonitruantes d'un personnage politique sulfureux - Marine Le Pen - et vous avez tous les ingrédients d'une crise majeure. Pourtant, il n'en a rien été. Les raisons d'une gestion de crise aussi réussie tiennent à plusieurs facteurs, mais au cœur de tout cela, les multiples prises de parole d'employés de Microsoft sur les réseaux sociaux, et la grande liberté de ton - qu'on pourrait qualifier d'humanité - dont ils ont fait preuve, a eu une importance considérable. Le moment le plus signifiant de cette gestion de crise mettant en avant l'humain et les usages des réseaux sociaux restera sans doute la réplique donnée par Marc Mossé, Directeur des Affaires Publiques de Microsoft France, à Marine Le Pen dénonçant sur Twitter la surveillance effectuée par Windows 10, tournant en dérision les propos de la présidente du Front National en lui faisant remarquer qu'il était plus facile d'installer Windows que de désinstaller Jean-Marie. Subtil, drôle, humain, et à mille lieu d'une communication de crise traditionnelle, sans pour autant chercher à nier l'évidence. Sur les réseaux sociaux, pas une discussion sur ce sujet sans qu'un employé ou un sympathisant de Microsoft n'interviennent, pas forcément adroitement, tant le dossier est indéfendable, mais systématiquement de façon humaine et dans une relation de proximité. Bingo. La crise est promptement gérée (pour ne pas dire auto-gérée), au point que personne, à commencer par Marine Le Pen, n'a fait remarquer que la décision d'équiper l'armée Française de Microsoft prise en 2012 posait un problème critique de souveraineté nationale.

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Accompagnement des campagnes de communicationMais cette intelligence collective va s'avérer tout aussi utile à l'entreprise dans ses opérations quotidiennes. Toute campagne de communication peut voir ses effets décuplés du simple fait de la bienveillance et de l'accompagnement par l' "engagement" des collaborateurs de l'entreprise. Là encore, le calcul est assez simple. Une entreprise dont les salariés se comptent par dizaines de milliers, si elle mobilise ses collaborateurs, peut déployer sur internet une "influence" et un "reach" infiniment supérieur à la meilleure des campagnes eMarketing pondue par l'agence web la plus pointue. Là encore, l'exemple de Microsoft est assez parlant. En opérant un revirement à 180° face à l'open source, que la firme de Richmond a très durement combattu durant des décennies, Microsoft aurait très facilement pu sombrer dans un ridicule comparable à un Reagan adoptant soudainement face à Gorbatchev le bortsch et le kolkhoze. Il n'en a pourtant rien été, et cette transition, défendue et expliquée par une foule d'adeptes et d'employés, semble jusqu'ici se passer dans encombre.On pourrait croire à un miracle du coté de Microsoft, qui pourrait apparaitre comme une vielle entreprise calcifiée dans une pyramide construite au siècle dernier, mais ce serait aller un peu vite en besogne et oublier que l'intelligence collective fait aussi parti de son génome, et que son fondateur - Bill Gates - a toujours pris un malin plaisir à secouer de façon disruptive les silos qui s'installaient de façon à ne jamais laisser se calcifier la structure de son entreprise. Pour le dire autrement, cette transformation digitale utilisant les réseaux sociaux est un challenge autrement plus facile pour Microsoft que pour un acteur traditionnel de la banque-assurance.

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Le feedback de la foule en en guise d'étude de marché et d'étude qualiAutre point qui rendra l'entreprise bien plus agile et capable de tirer de la valeur de son environnement, une fois profondément transformée par les usages que font ses collaborateurs des réseaux sociaux : la compréhension fine d'un marché en mutation accéléré. Pour peu que les signaux faibles soient identifiés par tous, remontés et discutés aux bons endroits (notez le pluriel) puis transformés en actions concrètes à tous les niveaux de l'entreprise et sans qu'il soit besoin de centraliser quoi que ce soit, on peut envisager une refonte complète de ce qu'apportaient hier une étude de marché, des études quali ou quanti, et bien d'autres choses encore. Pour illustrer cela, il suffit de se remémorer un mécanisme propre aux foules découvert au XIXe siècle par Sir Francis Galton, et redécouvert plus récemment par James Surowiecky sous le nom de "sagesse des foules". L'histoire est bien connue et se résume en quelques mots : Galton, dans une foire agricole, observe un concours consistant à faire deviner à la foule le poids d'un bœuf exposé au public. Chacun répond en apposant, sur un bout de papier, son nom à son estimation avant que le vainqueur - celui ayant fait la meilleur estimation - ne soit désigné et récompensé. Galton, grand pionnier des statistiques, récupère les petits papiers, fait la moyenne des estimations imaginées par les participants, et arrive à un chiffre quasiment exact, estimant le poids de l'animal avec une précision d'un livre. A peine un demi kilo.

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Cette expérience est assez facile à reproduire, pour peu qu'on ait un public en nombre suffisant, et les résultats sont à chaque fois aussi étonnants. Une foule parfaitement ignorante d'un sujet, pour peu qu'elle soit mise dans des conditions particulières, peut fournir une réponse d'une précision dépassant celle des meilleurs experts à une question simple et fermée. Vous imaginez la mise au point d'une stratégie de pricing ou d'une étude de marché avec une telle approche ? Ce phénomène, connu depuis plus d'un siècle, est relativement facile à mettre au point au sein d'une grande entreprise, utilisant ses salariés comme foule dont on attendrait une réponse, et peut également s'envisager auprès du grand public. Il est pourtant superbement ignoré jusqu'ici.

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Demain, marier l'entreprise et la fouleLa foule, on le voit, représente un levier de croissance et d'intelligence incroyable pour les entreprises, et nombreuses sont celles dont le nombre d'employés s'apparente à une foule. C'est ce levier, combiné aux technologies sociales appropriées, qui peut radicalement changer la façon d'aborder la transformation digitale de l'entreprise. Mais ce levier est loin d'être facile à appréhender, tant il remet en question les habitudes de la pyramide et dérange son sommet. Cela passe par une décentralisation des structures, un "empowerement" des salariés (encore un mot qui n'a pas de traduction hors des murs de l'Académie Française et du Quebec), et les outils pour faire tout cela s'appellent Facebook, Twitter ou Instagram (mais pas que). Si le community management était jusqu'ici réservé aux stagiaires ou relégué à un placard du service RP, il doit désormais devenir une corde supplémentaire à l'arc de nombreux salariés pour permettre à l'entreprise de se réinventer de l'intérieur. Un gigantesque chantier en perspective pour les grandes entreprises, dont le secteur banque-assurance français est riche, un chantier dont dépend sa survie, tant l'imminence de l'arrivée des GAFA dans ce secteur, accompagnés de leur suprématie sur les algorithmes, semble inévitable.

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Livre Blanc : 112 regards sur Twitter