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LA LETTRE FÉVRIER 2017 N°46 de l’Église de Saint-Éenne Jeunes mariés de l’année, conviés par Mgr Bataille©DR Merci Seigneur ÉGLISE CATHOLIQUE LOIRE SUD 1 € Mgr Mounir Khairallah, évêque de Batroun au Liban 1 a célébré lundi 30 janvier 2017 en la cathédrale Saint-Etienne de Batroun, une messe en la mémoire du père François Reynard. « Aujourd’hui, après quarante ans de ministère presbytéral dépensés dans une fidélité exemplaire, un don total et un dévouement sans relâche, Père François entre dans la Demeure du Père pour l’entendre dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t’établirai » (Mt. 25,21). J’ai connu le Père François vivant dans la simplicité, dans la pauvreté et l’oubli de soi, et surtout dans une profondeur spirituelle basée sur la Parole de Dieu. L’année de formation biblique sur la terre du Christ lui a donné la force de vivre une proximité avec Dieu et un lien intime avec le Christ. Nous prions en union avec Mgr Bataille, les prêtres et les fidèles du diocèse de Saint-Étienne, pour notre frère François dont nous regrettons le départ rapide. Nous leur assurons, pour demain, après-demain et pour toujours, notre amitié et nos prières par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie et de tous nos saints. Amen ». (Extrait de l’homélie de Mgr Mounir) 1 : jumelage avec le diocèse de Saint-Étienne Pourquoi le Père François Reynard est- il parti si vite ? Il aurait encore pu faire tant de bien ici-bas, pour la gloire de Dieu et pour notre joie. La vie est un mystère que nous ne maîtrisons pas. Elle est un don de Dieu, pour notre bon- heur et pour celui des autres, elle se déploie et tend vers le Royaume. Petit à petit, pendant l’hospitalisation du P. François, nous avons compris qu’il fallait peut-être le laisser poursuivre son chemin vers le Père. Nous avions à l’accompagner dans sa Pâque, humble- ment et pauvrement, jusqu’à la porte du Royaume. J’ai eu la grâce de lui fer- mer les yeux, pour qu’il les ouvre sur la gloire de Dieu. Le 31 janvier dernier, nous étions nom- breux à la cathédrale pour célébrer ses obsèques, profondément peinés de le perdre mais aussi reconnaissants pour ce qu’il a été auprès de nous et avec nous. Par sa vie, son écoute, son sou- rire, sa gentillesse, son regard de foi, sa disponibilité et tant d’autres qualités, il nous a révélé l’Évangile en actes. Il a as- sumé sa mission et ses responsabilités comme Jésus, en serviteur simple et dis- cret, il ne se prenait jamais au sérieux. C’était un modèle de serviteur. Merci Seigneur pour l’œuvre de ton Esprit d’amour dans le cœur du Père François. Merci Père François d’avoir si bien accueilli l’Esprit, de t’être laissé configurer au Christ serviteur pour le rendre ainsi présent au milieu de nous, dans la simplicité de ta vie donnée. Si cela a été possible dans la vie du Père François, c’est donc possible dans cha- cune de nos vies. Savons-nous voir au- jourd’hui l’Esprit à l’œuvre dans tant de cœurs habités par l’amour ? Merci Seigneur pour le Père François. Donne à ton bon et fidèle serviteur d’en- trer dans la joie de son Maître. Merci Seigneur pour les grâces que tu donnes à chacun, pour les générosités dans les réponses à tes appels. Donne- nous de savoir les repérer, de savoir nous en émerveiller aujourd’hui, pour continuer le chemin dans la confiance, tu n’as pas fini de faire des merveilles dans le cœur des hommes. Seigneur, donne à ton Église beaucoup de bons et fidèles serviteurs et servantes. + Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne

La lettre de l’Église de Saint-Étienne février 2017

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Page 1: La lettre de l’Église de Saint-Étienne février 2017

LA LETTRE

FÉVRIER 2017 N°46

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ÉGLISE CATHOLIQUE LOIRE SUD 1 €

Mgr Mounir Khairallah, évêque de Batroun au Liban1 a célébré lundi 30 janvier 2017 en la cathédrale Saint-Etienne de Batroun, une messe en la mémoire du père François Reynard. « Aujourd’hui, après quarante ans de ministère presbytéral dépensés dans une fidélité exemplaire, un don total et un dévouement sans relâche, Père François entre dans la Demeure du Père pour l’entendre dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t’établirai » (Mt. 25,21). J’ai connu le Père François vivant dans la simplicité, dans la pauvreté et l’oubli de soi, et surtout dans une profondeur spirituelle basée sur la Parole de Dieu. L’année de formation biblique sur la terre du Christ lui a donné la force de vivre une proximité avec Dieu et un lien intime avec le Christ.Nous prions en union avec Mgr Bataille, les prêtres et les fidèles du diocèse de Saint-Étienne, pour notre frère François dont nous regrettons le départ rapide. Nous leur assurons, pour demain, après-demain et pour toujours, notre amitié et nos prières par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie et de tous nos saints. Amen ». (Extrait de l’homélie de Mgr Mounir)1 : jumelage avec le diocèse de Saint-Étienne

Pourquoi le Père François Reynard est-il parti si vite ? Il aurait encore pu faire tant de bien ici-bas, pour la gloire de Dieu et pour notre joie. La vie est un mystère que nous ne maîtrisons pas. Elle est un don de Dieu, pour notre bon-heur et pour celui des autres, elle se déploie et tend vers le Royaume. Petit à petit, pendant l’hospitalisation du P. François, nous avons compris qu’il fallait peut-être le laisser poursuivre son chemin vers le Père. Nous avions à l’accompagner dans sa Pâque, humble-ment et pauvrement, jusqu’à la porte du Royaume. J’ai eu la grâce de lui fer-mer les yeux, pour qu’il les ouvre sur la gloire de Dieu.

Le 31 janvier dernier, nous étions nom-breux à la cathédrale pour célébrer ses obsèques, profondément peinés de le perdre mais aussi reconnaissants pour ce qu’il a été auprès de nous et avec nous. Par sa vie, son écoute, son sou-

rire, sa gentillesse, son regard de foi, sa disponibilité et tant d’autres qualités, il nous a révélé l’Évangile en actes. Il a as-sumé sa mission et ses responsabilités comme Jésus, en serviteur simple et dis-cret, il ne se prenait jamais au sérieux. C’était un modèle de serviteur.

Merci Seigneur pour l’œuvre de ton Esprit d’amour dans le cœur du Père François. Merci Père François d’avoir si bien accueilli l’Esprit, de t’être laissé configurer au Christ serviteur pour le rendre ainsi présent au milieu de nous, dans la simplicité de ta vie donnée. Si cela a été possible dans la vie du Père François, c’est donc possible dans cha-cune de nos vies. Savons-nous voir au-jourd’hui l’Esprit à l’œuvre dans tant de cœurs habités par l’amour ?

Merci Seigneur pour le Père François. Donne à ton bon et fidèle serviteur d’en-trer dans la joie de son Maître.

Merci Seigneur pour les grâces que tu donnes à chacun, pour les générosités dans les réponses à tes appels. Donne-nous de savoir les repérer, de savoir nous en émerveiller aujourd’hui, pour continuer le chemin dans la confiance, tu n’as pas fini de faire des merveilles dans le cœur des hommes. Seigneur, donne à ton Église beaucoup de bons et fidèles serviteurs et servantes.

+ Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne

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Une cinquantaine de consacrés de différentes congrégations, vierges consacrées, institut séculier... ont par-ticipé à la journée de la vie consacrée au Monastère des Clarisses à Mont-brison, jeudi 2 février 2017, en la fête de la Présentation du Seigneur. Après un temps de prière et un enseigne-ment de l’évêque de Saint-Étienne, l’eucharistie - ouverte à tous - était présidée par Mgr Sylvain Bataille. Lors de la première journée de la vie consacrée en 1997, Jean-Paul II sou-lignait les trois buts de cette journée.Une journée placée en premier lieu sous le signe de l’action de grâce « parce qu’il est beau et juste de remer-cier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée, qui enrichit et réjouit l’Eglise par la multiplicité des cha-

rismes et le dévouement de tant de vies totalement données au Seigneur et aux frères ».L’objectif de cette journée est aussi de mieux connaître et apprécier la vie consacrée. « En contemplant le don de la vie consacrée, l’Église contemple sa vocation la plus profonde, celle de n’appartenir qu’à son Seigneur », sou-lignait Jean-Paul II. « La vie consacrée a pour mission prioritaire de garder vivante dans l’Église la forme histo-rique de vie assumée par le Fils de Dieu quand il est venu sur cette terre ».Cette journée est enfin une invitation pour toutes les personnes consacrées « à célébrer ensemble et solennelle-ment les merveilles que le Seigneur a accomplies en elles. Pour cela elles sont conviées à réfléchir sur le don reçu, à

découvrir, dans un regard de foi tou-jours plus pur, le rayonnement de la beauté divine diffusé par l’Esprit dans leur forme de vie, à prendre conscience de leur mission incomparable dans l’Église pour la vie du monde ».

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La pastorale familiale au service des couples et des familles

Sa priorité de l’année est de pro-mouvoir et de rendre plus acces-sible l’exhortation apostolique « La joie de l’amour » publiée par le pape François suite au synode sur la famille. Par exemple, le 15 février, la paroisse Saint-Benoît a organisé une soirée au Centre Saint-Augus-tin, pour présenter les paroles du

pape en images et expliquer les grandes thématiques. Une des idées majeures est de dire que quel que soit le parcours de chacun, Dieu est présent dans sa vie.Le service de la pastorale familiale souhaite aider les fa-milles à cultiver un amour de qualité dans les liens fami-liaux, par des attentions personnelles, des moments de jeux, en essayant de se couper à certains moments des réseaux sociaux qui envahissent le quotidien des adultes et des jeunes. Par exemple pour le carême, sa page Face-

Responsable du service de la pastorale familiale depuis six mois, Cécile Canivet explique brièvement sa vision pour cette mission : « C’est un service de charité au service des couples et des familles, pour les aider à décou-vrir le Christ dans leurs liens familiaux ».

book1 proposera de poster des photos de moments de bonheur en famille. Il souhaite aussi insister sur la vigilance à avoir par rap-port à tout ce qui peut dénaturer la qualité et la pureté du lien conjugal et familial, comme la pornographie sur internet.Ce service s’emploie également à rejoindre les personnes qui se sentent séparées de l’Église, car elles sont en rup-ture avec les liens familiaux. Huit groupes existent déjà au niveau des paroisses du diocèse, proposant des ren-contres pour les personnes séparées, divorcées et divor-cées remariées. Et enfin une équipe composée d’un couple et d’un prêtre est dédiée à l’accueil et l’écoute des personnes concer-nées par l’homosexualité ; elle organise avec eux des rencontres fraternelles.

Chantal de Rosemont 1 www.facebook.com/pastoralefamilialediocesesaintetienne/

La journée de la vie consacrée chez les Clarisses de Montbrison

Le diocèse crée une antenne du service diocésain de solidarité chargée de favoriser l’accueil des migrantsSuite à la fermeture de l’accueil de nuit à Montreynaud, des demandeurs d’asile ont été accueillis dans des familles. Le diocèse s’est dit qu’il fallait structurer et encadrer ce dispositif, afin que les personnes accueillantes ne s’épuisent pas, et se sentent accompagnées. Il a donc décidé de créer une antenne du service diocésain aux questions sociales et à la solidarité chargée de favoriser un accueil chaleureux pour ces personnes. Elle a été confiée à Liliane Coulon qui travaillera en lien étroit avec la Pastorale des Migrants. Elle va commencer par s’entourer d’un comité de pilotage,qui réfléchit à la mise en place du projet. Il s’agit d’organiser et de mettre en place une charte d’accueil et de structurer un réseau avec de nouvelles familles qui hébergent. Libérer un espace pour la nuit, pour une durée limitée, n’est pas impossible pour beaucoup si un cadre clair est établi pour les accueillants et les accueillis. C’est pour cela que le comité de pilotage va s’inspirer de la compétence et de l’expérience de Welcome JRS France (Service Jésuite des Réfugiés), un réseau de familles et de communautés qui offrent l’hospitalité à des jeunes demandeurs d’asile.

Chantal de Rosemont

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« La Réforme a échoué » constate un théologien luthérien allemand, car Luther ne voulait pas fon-der une autre église, il voulait réformer l’Église. Le moyen de faire abou-tir la Réforme, c’est donc l’œcuménisme. Pas un œcuménisme mou, mais un œcuménisme exigeant : « l’objectif de l’œcumé-nisme c’est que les Églises restent des Églises, et de-viennent quand même une Église » disait le cardinal Ratzinger. Il y a pour cela quatre défis à relever :1/ Protestants et catho-liques doivent cesser de se regarder en face mais commencer à regarder

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Hendro Munsterman : Quel regard catholique sur Martin Luther, 500 ans après la Réforme ?

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Dans le cadre de la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens, la paroisse Saint-François en Forez, en lien avec le Comité diocésain œcuménique, a invité Hendro Munsterman, théologien laïc d’origine néerlandaise, pour animer une conférence sur Martin Luther, 500 ans après la publication de ses 95 thèses conduisant à la Réforme. Une forte majorité de protestants était représentée, dont la pasteure Christine Urban.

ensemble dans la même direction. 2/ Benoit XVI a dit que la question de Luther sur le Salut doit devenir la nôtre. Les catholiques, à la suite du Concile Vatican II, ont remis le Christ au centre de la foi chrétienne.3/ Les catholiques peuvent célébrer le 500ème anni-versaire de la Réforme - non pas la rupture - mais le fait que des éléments essentiels de la Bonne Nou-velle ont revu le jour au XVIème après avoir été occul-tés pendant des décennies voire des siècles. Le concile Vatican II a fait sien de nombreuses exigences ex-primées par Martin Luther.

La réforme a donc com-mencé à porter ses fruits à l’intérieur de l’Église catholique. L’excommuni-cation de Luther a été le-vée automatiquement à sa mort. Il est un frère dans la foi, prêtre, prophète et roi comme nous tous par notre baptême. Dans le baptême nous sommes déjà unis dans le Christ ; même si nous sommes encore ecclé-sialement séparés.4/ Sommes-nous capables d’imaginer des développe-ments ultérieurs ? Sommes-nous capables d’évoluer ensemble catholiques et protestants après avoir évolué chacun de notre côté ? Sans être relativistes

mais perspectivistes : en remettant les choses dans leur contexte, on remet les choses en perspective. Il faut garder ses convictions mais aller jusqu’au bout, les approfondir afin de dé-couvrir leur compatibilité avec celles des autres.

Isabelle Maller

À DieuDécès du père Jean Chassagneux, prêtre du diocèse de Saint-Etienne, le 21 janvier 2017 à l’âge de 94 ans. Ses funérailles ont été célé-brées à la collégiale Notre Dame à Montbrison.Le 2 juillet 1948, c’est le cardinal Ger-lier lui-même qui vint à Montbrison pour ordonner sept jeunes foréziens présentés à l’ordination sacerdotale. Ces jeunes adultes avaient traversé la dure période de l’Occupation. Ils avaient été mêlés à la Résistance, d’autres, comme Jean Chassagneux avaient connu la dure épreuve du Service du Travail Obligatoire (STO). Jean avait été envoyé pour être pré-sent au milieu de ses compagnons qui avaient dû quitter les Chantiers de Jeunesse. Il alla travailler en usine et fut hébergé dans un camp proche du camp de concentration d’Auschwitz. Pendant plus d’un an, il a côtoyé les condamnés à la chambre à gaz, sans pouvoir leur apporter un peu de soulagement. On appelait ces condamnés : ‘les pyjamas’ c’étaient des juifs ou des condamnés à divers titres. Après avoir côtoyé la mort de

près, notre forézien pouvait com-mencer son ministère sacerdotal, en 1948. Vicaire à la paroisse d’André-zieux, il s’occupait des activités de jeunesse. Il accompagnait les enfants en colonie de vacances, dans le Haut-Forez. Il était un vicaire plein d’élan. Ainsi, il avait remarqué que la messe du matin n’était pas bien suivie par les enfants de la colo. Plein de zèle, il leur proposa un choix : « ou bien vous venez à la messe, ou vous allez aux pluches pendant plus d’une heure ». Déception ! Les jeunes préférèrent les pluches ! Le

zèle du père Chassagneux se mon-tra aussi dans son poste de curé à l’Hôpital-sous-Rochefort. Il rassem-bla les jeunes foyers qui venaient du monde rural. Il se donna à l’action ca-tholique. Son ministère le conduisit sur les Monts du Lyonnais et sur les Monts du Forez. En effet, en 1999, à la fondation des nouvelles paroisses, il quittait Feurs pour une situation de retraité à Montbrison. Il se donne à la paroisse des Montagnes du soir.Il eut aussi une retraite active en tra-vaillant sur sa pratique du patois qui avait été sa première langue mater-nelle. Il confia ses réflexions à des émissions de RCF, émissions très sui-vies. Il publia aussi ses recherches. Il a aussi raconté son expérience du STO, en particulier la longue marche du retour des camps. : ils sont par-tis à pied et ont connu des conditions difficiles, à la recherche de nourri-ture et d’abri.Le père a terminé sa vie au milieu des retraités comme lui. Il nous laisse un beau témoignage de présence et de partage de vie. Dans la prière et la foi il a revu son parcours accompli fidè-lement sous le regard du Seigneur.

P. Daniel Allezina

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La Lettre de l’Église de Saint-Étienne, revue mensuelle des catholiques du diocèse de Saint-Étienne N°CPPAP : 1018L83671 - dépôt légal : janvier 2013 - Direction de publication : Yves Raymond - Rédaction et mise en page : service diocésain de communication - Pour tout contact : F.Défrade : [email protected] - Secrétariat promotion abonnement : Christine Ferreira, 1 rue Hector Berlioz - CS 13061 - 42030 Saint-Étienne Cedex 2 - 04 77 59 30 24 - [email protected] - Impression : Corep - Site web : www.diocese-saintetienne.fr Facebook : « Diocèse de Saint-Étienne ».

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À Dieu : François Reynard par le père Louis TronchonN

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François aimait parcourir les grands bois du Pilat, en ski de fond ou en cross quand sa santé le lui permet-tait. Nombreux sont ceux qui l’ont croisé au détour d’un sentier avec une bonne allure, ou, fonçant dans la nuit, la frontale sur la tête. D’autres l’ont rencontré sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qu’il a parcouru plusieurs fois. C’était sa manière de lutter, jusqu’au bout. De-puis près de dix ans la polyarthrite faisait son œuvre, inexorable. Fran-çois a continué sa course avec cou-rage et fidélité, au service de l’Évan-gile, et de l’Église. François était né à Saint-Jean-Bonne-fonds mais il a grandi dans le quar-tier de Notre Dame à Saint-Étienne, dans une famille très religieuse et de milieu simple. François décide très tôt de devenir prêtre (…) Il fera sa théologie au séminaire Saint Irénée à Lyon. Il est déjà reconnu pour sa sim-plicité et sa profondeur, sa lutte pour la justice et la paix. Ordonné prêtre en 1975, par Mgr Paul Marie Rousset (...), il ac-complit plusieurs responsabilités ecclésiales avant d’être nommé curé à Saint-Genest-Malifaux pour l’en-semble du plateau, vicaire épiscopal pour le Pilat. Il sera l’initiateur de la nouvelle paroisse Saint Marcellin en Pilat, dans la dynamique de la mise en place des paroisses nouvelles. Il donnera là toute sa mesure de prêtre au plus près de tous, au service de tous. Ses décisions pastorales lui coûtent parfois, mais il ne transige pas. Il avance avec une douce opiniâ-treté. À Pélussin ensuite, sa patience et sa détermination, son sens spirituel, la confiance totale que lui fait le Père Joatton vont permettre la mutation progressive de cette paroisse. Les liens naturels avec Vienne sont main-tenus mais l’ancrage pastoral avec Saint-Étienne redevient peu à peu plus réel.

« J’ai mené le bon combat… J’ai achevé ma course » 2 Tim 4-7

Il est appelé par le Père Dominique Lebrun comme vicaire général au départ du Père Thierry Magnin à Tou-louse en 2010. Il sera d’une solidarité totale avec le Père Dominuque. Il sau-ra donner du souffle aux différentes instances du diocèse, appel des Ani-mateurs Laïcs en Pastorale, mise en place des secrétaires pastorales, grand souci de la formation perma-nente. Il s’est beaucoup investi dans le rassemblement Diaconia » 2013, servons la fraternité.Le remplacement des curés devient difficile. Il assume sa part en prenant, en plus de la charge de Vicaire Géné-ral, celle du suivi de la paroisse Sainte Claire à Montbrison. Il va déjà au-delà de ses forces qui commencent à sérieusement décliner. ..Toux persis-tante, souffrance de tous les instants, il travaille sans relâche, prenant peu de vacances et de loisirs. Il parvient à tenir le coup, on se demande com-ment !Il est élu administrateur du diocèse au départ du Père Dominique, par le col-lège des consulteurs bien conscients de sa fragilité. Il accepte avec lucidité. Il a su exercer l’autorité avec fermeté mais aussi une écoute bienveillante et beaucoup de délicatesse. Avec lui l’institution ecclésiale ne pesait pas. Elle avait un visage humain et frater-

nel.Il a su accueillir avec simplicité le Père Sylvain Bataille... préparer avec soin la célébration de l’ordination au Zénith. Fallait-il qu’il accepte de garder la charge de Vicaire Géné-ral ? C’était son combat. Il savait sans doute que s’il arrêtait ce serait la fin ! Au lendemain de la retraite, à Ars, dé-but Janvier, il est hospitalisé, parfai-tement conscient de la gravité de son état. Il est entouré par sa sœur et par le Père Sylvain Bataille. Le coma pro-voqué n’apaisera pas l’évolution du mal. C’est lui qui en toute conscience demande que l’on ne s’acharne pas à le maintenir en vie dans la journée du lundi 23 janvier et au petit matin du 24 il décède.Deux veillées de prière ont précédé la célébration des funérailles mardi 31 janvier fête de St Jean Bosco. La pre-mière a eu lieu à Saint-Genest Mali-faux, la seconde à la cathédrale. À 14 heures mardi 31 janvier, la cathédrale Saint Charles était trop petite pour accueillir la foule venue se recueillir dans un silence grave autour du cer-cueil de François posé à même le sol. Le Père Sylvain Bataille a commenté l’Evangile d’Emmaüs si bien accordé à l’évènement de la mort de François. Le Père Dominique Lebrun s’est ex-primé pour le dernier adieu, insistant sur le « mystère » de cette vie donnée au Seigneur et à l’Église. La peine se lisait sur de nombreux visages, mais comment serions-nous sans espé-rance et sans courage après le témoi-gnage lumineux de ce prêtre. Son sourire et sa foi nous accompagnent.

Retrouvez de nombreux témoi-gnages de fidèles sur le site du dio-cèse - www.diocese-saintetienne.fr

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