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Médicaments, soins pendant le ramadhan: ce qu'il faut savoir.
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Médicaments et actes médicaux autorisés durant
le jeûne de Ramadan
Habib Chabane (Paris) juin 2013
Médecine et croyances religieuses
• La croyance du patient ou ses pratiques religieuses peuvent interférer avec les prescriptions médicales.
• Si le médecin connaît les principes religieux de son patient : – Il peut le mettre en confiance en lui montrant qu’il
comprend ses préoccupations.
– Il peut plus facilement envisager des aménagements qui tiennent compte de ses éventuelles contraintes ou le rassurer sur la compatibilité des options thérapeutiques choisies avec ses impératifs religieux.
Le jeûne du mois de Ramadan (A’Siyam) est le 4e des 5 piliers de l’islam après le témoignage de foi (chahada), la prière (salat), l’aumône (zakat) et avant le pèlerinage à la Mecque (hadj).
Selon le Hadith du prophète de l’Islam Mohammad, rapporté par al-Bukhari dans Al-fath, 1/49.
Ramadan est le neuvième mois du calendrier musulman
• Le jeûne du Ramadan consiste à s’abstenir cours de ce mois de 29 ou 30 jours, de manger, boire, fumer ou avoir des relations sexuelles de l'aube au coucher du soleil.
"Ô croyants! Nous vous avons prescrit le jeûne comme nous l'avons prescrit à ceux d'avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété"
Coran, Sourate 2, Verset 183
Le jeûne est une obligation pour tout musulman en âge et en capacité physique et mentale de l’accomplir.
Obligation du jeûneur de connaître les règles du jeûne de Ramadan
Toute personne remplissant les conditions et sachant qu'elle doit jeûner doit respecter les règles du jeûne. Cependant, il y a beaucoup d’ignorance !
« Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours. Dieu veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre …»
Coran, Sourate 2 - Verset 185
Le jeûne ne doit pas nuire à la santé
Les malades, les femmes enceintes ou qui allaitent, les femmes ou jeunes filles qui sont dans leur période menstruelle et les voyageurs, ainsi que tout individu dont le jeûne pourrait mettre sa santé en péril en sont exemptés avec obligation de compensation*.
(*) en rattrapant les jours non jeûnés (qadâ) après avoir retrouvé la santé, à la fin des règles, de la grossesse ou de l’allaitement ou en donnant une aumône équivalente aux repas d’un jour par jour manqué (fidya).
« … mais il est mieux pour vous de jeûner; si vous saviez ! »
Coran, Sourate 2 - Verset 184
Ramadan et prise des médicaments
Enquête par questionnaire : • 200 patients musulmans en Angleterre
64% pensent que les collyres ne sont pas autorisés durant le jeune.
Kumar et al. Ophtalmology 2007
Ne sont pas considérés comme des facteurs de rupture du jeûne :
• Les collyres, les gouttes auriculaires, le lavage d’oreille, les gouttes nasales et l’aspiration nasales, à condition de ne rien avaler
• Les comprimés à placer sous la langue pour soigner l’angine de poitrine et d’autres (affections) à condition de ne rien avaler
• Le rinçage de la bouche, le dentifrice, le gargarisme, l’usage d’un pulvérisateur pour soigner une affection buccale localisée, à condition de ne rien avaler
« An Islamic view of certain contemporary medical issues » Casablanca, 14-17 juin 1997
Ne sont pas considérés comme des facteurs de rupture du jeûne :
• Les injections curatives SC, IV, IM, intra-articulaires ou intrarachidiennes à l’exception des liquides et des injections nutritives
• L’oxygène et les gaz anesthésiants
• Les médicaments administrés par voie inhalée (spray et poudre à condition de ne rien déglutir)
• Les substances absorbées par la peau telles que les crèmes, les pommades et les patchs de médicaments curatifs
« An Islamic view of certain contemporary medical issues » Casablanca, 14-17 juin 1997
Ne sont pas considérés comme des facteurs de rupture du jeûne :
• Les suppositoires, ovules, le lavage vaginal et le toucher
rectal ou vaginal en vue d’un examen médical
• Introduction d’une endoscope, d’un dispositif intra-utérin ou d’autres instruments dans l’utérus
• Le sondage urinaire, la cystoscopie, le lavage vésical
« An Islamic view of certain contemporary medical issues » Casablanca, 14-17 juin 1997
• Introduction d’une fibre fine (cathéter) dans les veines pour la radiographie ou le traitement des vaisseaux sanguins ou d’autres organes (sans perfusion de solution).
• L’injection IV d’un produit de contraste ou d’un anticoagulant (sauf si perfusé dans une solution nutritive).
• La cœlioscopie exploratrice ou chirurgicale • Ponction biopsie d’organe (foie, rein, sein…) sans injection
de solution • L’usage de sonde optique non accompagné de
l’introduction de solutions ou d’autres matières
Ne sont pas considérés comme des facteurs de rupture du jeûne :
« An Islamic view of certain contemporary medical issues » Casablanca, 14-17 juin 1997
Ne sont pas considérés comme des facteurs de rupture du jeûne :
• Les prélèvements : sanguins, buccal, vaginal, urétral
• La pratique des saignées
• Le limage, l’extraction dentaire, le nettoyage des dents, l’usage de cure-dents ou de brosse à dent, à condition de ne rien avaler
• Le vomissement involontaire (non le cas contraire)
« An Islamic view of certain contemporary medical issues » Casablanca, 14-17 juin 1997
Ne sont pas considérés comme des facteurs de rupture du jeûne :
Le jeune ne modifie pas les mesures spirométriques : – 46 patients adultes non fumeurs
• EFR 1 mois avant ramadan • EFR pendant ramadan • EFR le mois suivant ramadan
– Pas de différence significative
Siddiqui et al. Respirology 2005
• La pratique de l’EFR, (l’usage de bronchodilatateur en spray ou en poudre est autorisé à condition de ne rien déglutir)
• Le médecin, quelles que soient ses convictions sur le plan religieux, n’a pas à porter de jugement sur la croyance de son patient, ni a essayer d’influencer les convictions religieuses de son patient
• Le médecin doit donner des explications sur l’option thérapeutique proposée et montrer dans quelle mesure elle est compatible avec la foi ou la pratique religieuse de son patient.
Déontologie médicale et croyances
Code de déontologie médicale, article 7 (article r.4127-7 du CSP) Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard.