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Raoul-AUCLAIR-Préface-à-VIE-d'AMOUR-1979

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PREFACE

L'immense somme de Vie d'Amour, dont quinze volumes sont écrits, constitue un témoignage mystique d'une grande nouveauté dans l'Eglise. Aussi bien, Dieu dispensant ses grâces, mais aussi renouvelant ses exigences, les a-t-il sans

(cesse variées selon l'opportunit.é des temps. Et q~c

) nierait ~ue. notre temps.ne soit.le e!.u.s den~, le PlIs M Î e)}.1ÛtQrÔmalre, le plus tra,glgllem~iit,.gr..a':ldlQse~~nt /. , t Wistojre ga~ la mémoire? Seuls l'accoutumance et le

manque de recul nous empêchent d'en mesurer l'affreuse . dimension. Nulle époque n'est allée aussi loin dans le crime et

l'iniquité, nulle ne fut à ce point sous l'emprise du Prince de ce monde; il fallait bien, eu égard à de tels dangers, que le Ciel intervînt avec une force toute particulière. Et l'on constàteen

\ effet, en maints domaines ou quartiers de la vie spirituelle, surnaturelle ou mystique, combien notre époque est riche de ces hommes et de ces femmes en qui paraissent avoir été

l poussées à l'extrême des vertus et des grâces qui furent celles des plus grands saints de jadis. La conspiration du silence 0!1

, le poison de la médisance ne suppriment point poûr autant raide mdispensable qu'ils apportent à l'Eglise. Et quand donc le Corps_IDystigue, aujourd'hui si déprimé et presque exsangue, eut-il jamais un si pressant besoin, dans l'économie surnaturelle de la Communiotides saints, de l'apport des mérites si chèrement acquis par les confesseurs de la foi et les héros du sacrifice?

Pour prendre un exemple, connu de tous, et dans le seul aspect de la Compassion, si propre à ce temps de la Passion du Corps mystique - car, là où passa la Tête, en Jésus, passeront aussi les membres, en l'Eglise - vit-on, dans les siècles passés, "compatissant" plus parfait qu~ Padre Pio'.

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VIE D'AMOUR10

Et ce prêtre - ce premier prêtre configuré - n'est pas le seul qui se soit offert à souffrir de la sorte en ces jours de la nécessité des souffrances consenties. Quand le voile des ténèbres se déchirera, quand ce qui est caché sera révélé et que ce qui est tenu secret sera proclamé, c'est alors que l'on verra combien de saints contemporains ont soutenu l'édifice du monde et l'ont retenu de s'écrouler.

Mais, en même temps qu'une sorte de perfection dans ce qui était déjà si élevé en tant de saints, notre époque si particulière offre des manières de sainteté qui hii sont propres et tout à fait adaptées au maintien de son' é<Lu!libr:~_gl.rna.1yx.el.

J'oserais presque dire que l'un des aspects de cette forme nouvelle de sanctification réside dans la banalité. Non plus (ou si peu désormais) de ces vies îiïâ:cérées dans les cloîtres, de ces retraites préservées contre les murs desquelles venait battre et mourir l'assaut du monde, mais l'engagement, mais l'enfouissement dans le tumulte d'une multitude qui ne wnnaît plus Dieu et souvent le mauairEt qui, bien sûr, ne pourra que haïr et honnir celui - ou celle - qui porte le témoignage de Dieu dans l'uni~.r~elle négation ou, pire, la perfide déris~on. Pardonnera-t-on à qui donne l'exemple de la rigueur au sein du laxisme et celui du sacrifice où prévaut l'hédonisme? Ici et là seront des puissants pour dénoncer qui dénonce et imposer silence à Dieu qui, n'étant plus écouté là où il parle d'ordinaire, cherche des âmes dociles à qui parler; mais, surtout, prêtes à s'immoler dans l'urgente et impérieuse nécessité de la Co-Réc,!emption. - ­

Donc, la banalité, l'un des aspects de la sanctification propre à notre- temps. L'ordinaire et le quotidien, une vie enfouie dans la vie des autr:es, engagée mais non pas assimilée, différente, bien que rien, extérieurement, ne la

\ d~stingue. \oute~ois, les "autres",)nstinctiv~ment, discernent -l'mtru.s et 1assalllent, comme d'un corps etranger dans un1orgamsme.

l Vie d'Amour, c'estcela: une vie comme sont toutes les vies:

al!:Q.é9rs...kunêm.es misères; mais au-dedans, quelle lumière et, surtout, guel Illystè:e!

Car ~e s'agit pas seulement d'une vie sainte, cellule de pureté dans le corps corrompu de la société - et ce n'est pas si rare, après tout -, il s'agit d'un mystère.

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11PREFACE

Comme le fait est assez constant chez les êtres dont Dieu fait élection afin de leur confier un jour une mission, Marie­Paule, dès son enfance, fut l'objet de gr_âc_es surnatufëITés. L'Ame de - tel~fants est assez simple pour recevoir simplement ce que Dieu donne générèUsement et jouir tout naturellement de ~n quoi ils ne disc~rnent nulle faveur surnaturelle.

Vie d'Amour commence donc par une effusion de l'Amour. de Dieu. Mais Dieu allait vite montrer à la jeune fille, devenue jeune épouse, que l'amour en retour qu'il exige des âmes privilégiées est celui dont, Fils de l'homme, il aima les hommes: le sacrifice, la souffrance et la mort. Enfin, la configur~i~ dans_Iê- contradjf!iQ-!! ~ la dgl~on, ainsi que fut Jisus, "§jgne de contradiction" (Lc-.J, 34) et "obiet de

1dérislOn" (Mt !J.., 29).

Ah! que Jésus ~~t-Si9-ll-C_ 0Ldinaire! Même si, parfo~ il consentait à quelque action extraordinaire, comme une gueris0n.-Qli'irétaïf dO.BU!.etrt au re&Md de la Synagog!le, et que les scribes et les docteurs le considéraient de haut!

Voilà donc la vie configurée qui va être imposée - mais i~pôSée pa~ce q~a~ ,S\vanêêaccepté~ ~ à cell~ qui, sera à la --,

\ fOlS contralgSe( çi~ vIvre> (t.....!!:!.cr~ cs:tte VI~ d ~ur. - 1\ ''''

l L'avertissemenUl!i en fl!,t donné très tôt,L dans l'effusion des grâces de l'adolescence. Plus tard, à l'heure la plus noire de la dérélietwn, ~dr~~'écrire.lui sera cette fois intimé par l'Eglise, en l'autorité d'un prêtre, son Directeur spirituel.

( Pourquoi cette exigence et pareille contrainte? Mais, parce J que cette "Vie" sera un J'our(Îe Témoig~g~,---­ ._,/

1 Le Témoignage, c'est la fin, el.la...fin seulement, qui le révélera. Tout alors Qrendra..-!i0n ( sen~ . vérit'.Ù'le ~

dimension reellë."Timposera sa nécessité '"etdécom:.rira sa signfflS!ioIJ.,.\- .---- ---"

/' * * * La grandeur de cette "Vie" ~st f<2,nction d,Ë la grande_ur d~sî

te!Pl2S-.:. ,Ç~~Q.nl,-DQuÙekavoIls"- d~s ~rnp.s uni~es; et ~e (f ."') "Vi," a quelque choseTd'unique. La prodigi(:u_se et ternble j ~~e.ll.LQe notre te1];ps nous est voilée, parce que ss,uÏëla umière prophéti~a pourrait~er, alors que nos âmfs

sOht entrées dans~ ténèbres de l'ap_Qstasie ou englouties

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14 VIE D'AMOUR

Peut-être pensera-t-on que le pire est bien atténué, qu'il n'est plus qu'une simple formalité, quand a été montré le but et que l'on a été confirmé dans l'assurance de la victoire?

A.!' vrai, sj s.Qn âme .sM12crieur@jt éclair~ si Marie-Paule "savait" comme "savait" Marie en son coeur de lumière ­son Coeur Immaculé -, par-contre, en so~ pauvre EÉlbie cQeu~.!!1ain, elle souffrait, délaissé~_~deson âme sensible et, de surcroît torturée en son corps de chair par les maladies de toutes sortes dont il était accablé.

Les expériences surnaturelles ne sont pas un adjuvant à la facilité de vivre. Les sentiments, notre capacité de Jouir et de souffrir, c'est en notre simple et coutumjère natuse qu'il nous les faut éprouver.

* * * Mais alors, qu'étaient-ce donc tous~s avert!ssem~ntse~.à

quoi servaient-ils?~

Ils étaient, précisément, la prédestination de ce mystèr'è) dont j'ai parlé. Plus tard, quand s'accomplirà ce qu'ils annoncent, ils scelleront l'événement du sceau de Dieu. Et l'on c0ll!.prend ce~te iE.io.llcti.o~ devo.!!__!9JIt dire et t<2'!!.i<m.r~,- 1;, (~~li~atiQn qui venait ajouter sa contrainte aux mille 1 ~

incommodités d'une existence crucifiée. Ah! non pas, en ce sacrifice accepté, quelque héroïque et

,/ /" grandiose action, laquelle consommerait en une fois la totalité de l'épreuve; mais un abandon de tous les instants à la volonté crucifia.ote du Configurateur. Ainsi donc crevait être,

--, jour après jour, tc~itS)cette Vie d'Amour, qui est comme une analyse, étendue a toute une existence, et comme distillée goutte à goutte, de 1é!.,..Çg.m-Passion, telle qu'elle fut, et totalement, consentie dans le Coeur Douloureux de la Vierge Marie, Médiatrice et Co-Rédemptrice.

La longueur de ces pages - quinze volumes! - c'est cela: la patience d'une longue Compassion et la traversée d'une interminable nuit. Car ~ëtil MUS faut y insister - les

.A visions, les prophéties, les commandements et les conseils, et les extases, ces caresses de l'Amour, toutes ces lumières qui éblouissent l'âme supérieure, n'éclairent pas la route ordinaire

1 d'une vie ordinaire où il fallait à Marie-Paule avancer sans autre secours que celui de la foi.

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15 PREFACE

En cette nuit ordinaire d'une vie ordinaire - et dont la seule chose extraordinarreetaitroplnlâtreté et l'excès des maux - les avertissements proQM!!@es éclairaient si peu le chemin que, consignés puis oUbliés, venant à s'accomplir, et les choses arrivant si simp..lement et si naturellement, que Marie-Paule, dans le moment même, neoiscerii'âitPas dans

'l. - l'événement l'annonce qui en fut faite. Voilà, certes, qui peut paraître obscur. A quoi donc lui

servait-il d'avoir été avertie? Un exemple, parmi cent autres, 10 - suffira pour éclairer mon propos, restituer à l'avertissement

sa réelle utilité et sa seule nécessité: celle d'êtreslgnecrau­thentlclté.

V:A~! "X-J _ * * * C'étaitǧ 1977, en jUlll: Au mois d'avril de cette même

année, Marie-Paulè~ reçu du ciel l'indication que la Milice du Christ - ce vieil Ordre chevaleresque plus de sept fois centenaire et dont Marie est la Dame - devait être introduite au Canada et liée à l'Armée de Marie. Ainsi fut fait sur l'heure. En mai, quelque deux cents membres de l'Armée de Marie s'étaient déjà engagés dans la Milice du Christ. Il fut donc convenu de la tenu_e d'une réception solennelle qui se

_ tiendrait le 5 juin, en<Gglise Saint-Pie X de ~é~B- La réception, fidèle à de vieux usages, s'opère de la sorte:

Au cours d'une messe, avant le canon, le Grand Maître (ou celui à qui ce dernier a délégué son pouvoir) s'assied devant l'autel et, au terme des diverses phases de la cérémonie, reçoit l'hommage du postulant, devenu novice.

Cet hommage consiste en l'accolade, embrassade traditionnelle, identique à celle des prêtres à l'autel, le réci­piendaire étant alors à_genoux devant celui qui vient de le rec~Milice du Christ ayant toujours été un Ordre dè"

,/pnère, les femmes y étaient admises. Sainte Catherine de \ _Sienne fut l'une d'elles. -- -----­

'-. ­Il Y avait donc ce jour-là, à Québec, ql!atr~:yiI}g1-quatre

postulants etllQstulantes. Eu égard à ce grand nombre, et compte tenu du temps que prend la remise et la vêture du manteau à chacun,' inlitspontanément convenu que-M;.rie'::::

/1 (Paule~ la première qui entra dans la Milice du Christ, ~evrait l'hommage des f@l!!}es et leur donnerait l'accolade,

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VIE D'AMOUR16

tandis que l'Officier, venu de France et représentant le Grand 2. Maître, recevrait, lui, de chacun des ho.mmes, le témoignage

leur obédience; Elle et lui s'assirent donc au bas de l'autel, en mnt du banc de communion. Et l'on vit cette longue et double file qui prenait toute l'allée centrale de l'église s'avancer lentement vers le choeur.

Or, tous ces hommes et ces femmes, en tant que chevaliers de l'Armée de Marie, en portaient la livrée: une aube. Puis, ayant revêtu celle du Christ, avec le manteau de l'Ordre, ayant donné et reçu le baiser de paix, une illlag<;Jut remise à chacun des novices: celle de la Dame de tOl!§)es Peuples. Car c'est Elle qui "avait ainsi voulu l'union de ses deux légions fidèles.

IIl-·---Cest alors, mais bien après, que l'~'ap~~ut que venait\ ( de se réaliser ce qui avait été montré à Marie-Paule sept ans

plus tôt, le 14 juin 1970, vision consignée dans le chapitre 3~

\ du Volume V de Vie d'Amour: __ --­

~'Un jour il y aura une réception officielle et solennelle. Je "vois", avec l'oeil de l'âme, une vaste chapelle. Une cérémonie s'y déroule. De nombreux ..!:<:;.li~x, vêtus~e

blanc" s'approchent lentement et pieusement, afin de rëcevoir de l'humble Marie, ce baiser traditionnel, tandis que je remets une image à chacun. Sa robe blanche donne l'impression d'être une ~ube. Marie est assise dans le bas choeur et le religieux s'agenouille pour recevoir ce baiser. L'assistance est nombreuse; c'est le silence monacal." Il n'est ici de détail qui n'ait sa confirmation.

( Cette "vaste" chapelle ne peut être qu'une église. Quant aux ) "religieux", mais les membres de Militia Christi sont des '\ religieux, puisque membres d'un "Ordre Religieux et l Militaire", et dès leur admission soumis à des obligations de

religion, pouvant un jour aller jusqu'à l'observance de voeux propres à cet Ordre.

Or, presque simultanément à la demande par le ciel de la fondation de la Milice du Christ au Canada, il y eut celle de vêtir...ck...b!~c, par le port de l'aube, les hommes et les femmes, fils et filles de Marie, engagés dans son Armée.

Enfin, po..!!!..mDntrer, en ce seul exemple, cQ!!Ù2ien~t

Rro\!:ident~el prédestiné, dépassant, et de loin, ce que

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Marie-Paule reçut le commandemen(d'écrire sa vie, elle /'écrivi};; L'ordre lui est donné d'en co~m:n;er La pu'?!i.ç.a­tÎf!.n. et Vie d'Amour paraît. Or, rien de ce quifut un jour écrit n'a été retranché du livre, quand bien même œ!ail1es choses soient pour lors Î!!E}!JJ.p"réhensibles.

JI semble bien que la vie de Marie-Paule ait été à certains égards svmbolique et que, par exemple, à travers ses enfants, aient été figurées certaines phases du destin ultérieur de l'Eglise. C'est ainsi, en cet exemple. que ce qui fut prédit pour eux, et qui était humainement impossible. reste encore enveloppé d'un voile.

Peut-être aussi s'étonnera-t-on que certains, qui furent qppelés à collaborer à l'oeuvre, s'en soient ensuite détachés. Tel est le mystère de la liberté de l'homme et de- la constance dans la mission. Judas était un apôtre comme les autres, jusqu'au jour où, pris de doute. il se détourna de Jésus et le trahit.

( Donc, ce qui est écrit, et qui devait être écrit, demeure ~ écrit et rien de ce qui pourrait paraître une ombre ou t susciter un doute n'a été supprimé lors de la publication.

1111 R. A.

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ACHEV~ D'IMPRIMER LE Il F~VRIER 1979

SUR LES PRESSES DE

L'IMPRIMERIE LA RENAISSANCE INe.

QU~BEC. CANADA.

GIP 3T2

Dépot légal: 2. trimestre 1979

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