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Groupe de réflexion sur l’économie sociale Tensions entre dimensions sociale et économique/financières : étude de cas d’un projet de la CTB au Bénin » Le PAMRAD et l’Union des producteurs régionaux d’anacarde (URPA) Leuven – 6 janvier 2009

Etude Cas Au Bénin Anacarde CTB - Alain Laigneaux

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Groupe de réflexion sur l’économie sociale

Tensions entre dimensions sociale et économique/financières : étude de cas d’un

projet de la CTB au Bénin  »

Le PAMRAD et l’Union des producteurs régionaux d’anacarde (URPA)Leuven – 6 janvier 2009

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Le Projet d’Appui au Monde rural de l’Atacora et de la Donga (PAMRAD)

• 2 départements : l’Atacora et la Donga

• 13 communes

• 31 200 km² (28 % du territoire)

• Plus de 650 000 habitants répartis dans 69 000 exploitations agricoles

• Une incidence de la pauvreté alimentaire estimée à 21,4 %

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Le PAMRAD (2)

Bénéficiaires : familles rurales, organisations de producteurs, services techniques régionaux et communaux, prestataires et partenaires à la mise en œuvre (ONG, IMF, les opérateurs d’appui conseil, les OPA, les élus communaux…).

Stratégie : Approche par renforcement des acteurs, chacun à son niveau ; Recherche de l’appropriation des actions; Concertation et collaboration, circulation de l’information et

capitalisation des expériences.

Dans un contexte de diversification agricole et de promotion des filières comme axes-clé de la politique agricole nationale adoptée en 2001

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Le PAMRAD (3)

Objectif global

Les conditions de vie des populations de l’Atacora et de la Donga sont améliorées

Objectif spécifiqueLa sécurité alimentaire et les revenus des familles rurales de l’Atacora et de la Donga sont améliorés dans le cadre d’un développement durable

R2 L’attractivité des productions animales, halieutiques et végétales autres que le coton est améliorée (riz, maraîchage,anacarde et petit élevage)

5 résultats attendus dont :

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La filière Anacarde : problématique générale

•Une production de noix globalement en

progression (5.790T en 2006, 5.227T en 2007)

mais fortement atomisée (plus de 35000 producteurs

uniquement pour l’Atacora-Donga)

•une maîtrise difficile des facteurs défavorables à la qualité

•Un commerce des noix dépendant d’un petit nombre d’acteurs

•Une régulation et un contrôle par l’Etat davantage théorique que réel

• Des opportunités pour la transformation locale qui reste une voie possible pour la noix du Bénin mais seulement à certaines conditions

Repartition de la Production (2006-2007)

50,0%50,0%

Atacora Donga

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• Renforcement et développement de leurs capacités d’appui conseil et mise à disposition de deux techniciens;

Filière Anacarde : mise en place d’une convention de partenariat avec l’Union Régionale des Producteurs d’Anacarde « URPA »

•Développement des services aux OP/membres de l’Union : ventes groupées, accès au crédit, aide à la mise au point d’un partenariat avec l’AFDI;

•Développement d’un site web consacré à l’anacarde (« Anacardium »);

•Développement d’un partenariat avec une vingtaine de pépiniéristes (60 000 plants sélectionnés produits/an);

•Réalisation d’un inventaire des plantations dans l’Atacora/Donga

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• Depuis 2004, L’URPA-AD organise la vente groupée des noix de cajou. En 2008, un total de 580 tonnes a été vendu par l’union.

La dimension économique : l’appui à la vente groupée de noix d’anacarde

• Formation des responsables locaux sur les aspects de qualité, fonctionnement des marchés, gestion des opérations de commercialisation;

• Obtention d’un prix de vente plus rémunérateur pour les coopératives, et effet de relèvement général des prix aux producteurs dans les zones concernées

Test de qualité

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La dimension sociale et organisationnelle : vie coopérative et organisation paysanne

• 294 coopératives recensées dans les deux départements à raison de 169 dans l’Atacora et de 125 dans la Donga.

• Au total, 21.055 planteurs ont déclaré appartenir à au moins une coopérative, soit 59% des effectifs des planteurs enregistrés.

• Malheureusement, il a été observé que la majorité des planteurs ne disposent pas de carte de membre qui traduirait leur contribution à l’animation de la vie au sein de la coopérative (seuls 145 planteurs sur les 21.055 disposent de cartes de membre avec payement de droits d’adhésion !!°)

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Conclusions générales (1)

La culture de l’anacarde est l’un des rares cas où le projet a pu vraiment s’appuyer sur une approche filière, avec des actions reliées à plusieurs niveaux sensibles de la chaîne;

La concentration des appuis sur les OP (URPA) a permis aussi de mettre en place ou de développer à la fois des services et des partenariats, notamment avec la recherche ;

Malgré les avancées sur les ventes groupées, la viabilité économique de l’URPA est loin d’être assurée (incapacité actuelle de couvrir l’ensemble de ses charges ce qui la rend encore très dépendante d’un appui externe. Le problème demeure de trouver des sources de financement stables et prévisibles, sur le long terme

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Conclusions générales (2)

Ces avancées au niveau de l’URPA ne doivent toutefois pas masquer la faible rentabilité actuelle de l’activité pour les producteurs eux-mêmes (revenus autour de 40.000 FCFA/ha pour un prix de vente au kg de 200 FCFA avec coûts d’entretien de 20.000 FCFA/ha); cette rentabilité devrait toutefois s’améliorer avec l’augmentation qualitative des noix, l’amélioration de la productivité à l’ha (mécanisation partielle de l’entretien, densité, qualité des plants) et les volumes produits consécutifs à l’entrée en production de nouvelles plantations dans les années à venir

L’URPA ne se substitue pas aux commerçants (qui conservent le risque de la transaction), mais joue un rôle de courtier pour lequel elle est rémunérée. Ce système fonctionne déjà dans plusieurs pays africains et il s’avère plus réaliste et moins risqué que l’ambition de transformer des OP encore fragiles en structures commerciales

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Conclusions générales (3)

Malgré les avancées sur les dimensions économique et organisationnelle, la question du membership reste entière et avec elle celle de la capacité de l’URPA à construire une base de services durables;

Ce faible effectif disposant de carte de membre traduit de ce fait une faible mobilisation de ressources internes au sein des coopératives et un faible intérêt des membres pour la cause des groupes.