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03// EN BREF 5 INSTITUTS CARNOT FOCALISéS SUR LE LOGICIEL 05 // DéCRYPTAGE LES PME à L’ASSAUT DU CLOUD COMPUTING 10 // INITIATIVES OSEO ACCOMPAGNE LES ENTREPRISES DANS LEURS PROJETS INNOVANTS 07// FOCUS LES SCIENCES DU NUMéRIQUE AU SERVICE DE LA SANTé à DOMICILE 02 INNOVER AVEC LES SCIENCES DU NUMéRIQUE // JUILLET 2011 CONNECT

Inria - Connect 2

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Découvrez le deuxième numéro de CONNECT, le magasine de la direction du transfert et de l'innovation d'Inria. Au sommaire : le "cloud-computing" nouvel eldorado pour les PME ? Les sciences du numérique au service de la santé à domicile...

Citation preview

Page 1: Inria - Connect 2

03// en bref5 inStitutS carnot focaliSéS Sur le loGiciel

05 // décryptaGeleS pme à l’aSSaut du cloud computinG

10 // initiativeSoSeo accompaGne leS entrepriSeS danS leurS projetS innovantS

07// focuS

leS ScienceS du numérique au Service de la Santé à domicile

02innover avec leS ScienceS du numériQue// juillet 2011

connect

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02_Connect_ numéro 02 // juillet 2011

depuis plusieurs années, toutes les grandes puissances, les plus installées comme les émergentes, misent sur l’innovation comme facteur clé de leur croissance. Si l’innovation est le fait des entreprises, ces dernières doivent être en mesure d’identifier et d’exploiter rapidement et efficacement tous les gisements de valeur possibles, par exemple ce que peut offrir la recherche publique. C’est précisément à ce titre que le système public français de recherche et d’innovation est en forte mutation, de nombreuses opérations récentes en témoignent. En effet, le Programme Investissement d’Avenir (le “grand emprunt”) a été mis en place par l’État et, outre l’investissement qu’il représente, ce programme a l’ambition d’amorcer des évolutions structurelles. Les acteurs du transfert de technologie se fédèrent à l’échelon régional et national, les pôles de compétitivité tirent leur premier bilan et établissent leurs priorités pour les cinq prochaines années, la seconde vague des Instituts Carnot vient de voir le jour. Par-delà la multiplicité apparente de ces transformations, un élément, sans doute nouveau par son ampleur, ressort de ces initiatives : la priorité donnée à la croissance des PME. Il s’agit là de la reconnaissance du rôle moteur joué par ces entreprises dans l’innovation, au sein de l’économie française et plus largement mondiale. La recherche publique doit alors y jouer pleinement son rôle par le transfert de ses compétences et de ses technologies, afin de renforcer la compétitivité de ces entreprises sur les marchés internationaux. C’est exactement dans cette dynamique que s’inscrit Connect.

03_en breftour d’horizon de l’actualité des sciences du numérique.

05_décryptaGele “cloud computing”, nouvel eldorado pour les Pme ?

les sciences du numérique au service de la santé à domicile.

10_initiativeSoSeo accompagne les entreprises dans leurs projets innovants.

11_à Savoiragenda, rencontres, nouveautés...

12_partenariatl’équipe de recherche demar et l’entreprise neurelec : une collaboration innovante.

connect est le magazine coconçu par oSeo et inria, institut en sciences du numérique.connect_n°02 // juillet 2011. directeur de la publication : michel cosnard. directeur de la rédaction : laurent Stencel. rédacteur en chef : marie Gallas-amblard. comité de rédaction : céline acharian, marie Gallas-amblard, jean-christophe Gougeon, david monteau. créditS photo : inria, inria/j.m. droisy, inria/c. lebedinsky, inria/c. tourniaire, atomic imagery/digital vision/Getty images, Fotolia/F. Peters, Sindya n. Bhanoo/the new York times-reduX-rea, S. jayet, thinkstock 2011. conception et réaliSation . impreSSion : Bergame, papier certifié PeFc.

leS pme, moteur de l’innovationdavid monteau, adjoint au directeur du tranSfert et de l’innovation d’inria

07_focuS

Logotype principal

Equivalence Quadrichromie

Accent

Typographie

Symbole

CYAN 0% + MAG. 100 %+ JAUNE 80%+NOIR 0%

CYAN 0% + MAG. 15 %+ JAUNE 15%+NOIR 55%

CYAN 0% + MAG. 30 %+ JAUNE 100%+NOIR 0%

Tons directs Equivalence Pantone

Pantone 185 C

Pantone 410 C

Pantone 130 C

OSEO - Octobre 2006

R1-21/04/11

C0 M20 J90 N0

C0 M100 J90 N0

C0 M100 J100 N0

Baseline

-

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-

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-

INRIA Déploiement identité

INRIA CORPO BASELINE CMJN

DRAGON 100%

61269

Sommaire édito

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Connect_ numéro 02 // juillet 2011 _03

650 mE

Récemment amélioré (nouvelles fonctions, design, contenu, etc.), le portail européen à destination des PME est un site Internet géré par la direction générale Entreprises et industrie de la Commission européenne. Financé par le Programme-cadre pour la compétitivité et l’innovation (CIP), il rassemble une multitude d’informations fournies par l’Union européenne afin d’encourager la création et la croissance des PME en Europe et sur le marché mondial. Le portail, très interactif, livre des conseils pratiques et juridiques pour faciliter l’exercice et la gestion d’activités économiques dans d’autres États membres de l’Union européenne.

Disponible dans 21 versions linguistiques, il donne également aux intéressés des points de contact locaux et des liens de mise en réseau. Ces données sont regroupées dans quatre rubriques principales : “Argent, partenaires et contrats publics” ; “Tirer le meilleur parti du marché” ; “Politique européenne en faveur des PME et statistiques” ; “Soutien”. Les internautes pourront aussi prendre connaissance de la success story du mois ou consulter le calendrier des événements.

pour en Savoir pluS : http://ec.europa.eu/Small-buSineSS/index_fr.htm

À l’issue de l’appel à candidatures des Instituts Carnot 2, 34 laboratoires de recherche ont été labellisés. Désormais 5 instituts sont spécialisés dans le numérique et le logiciel : CEA LIST, Télécom & Société Numérique, LAAS, LSI et Institut Carnot Inria. Ce label d’excellence est décerné par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à des établissements de recherche en France, qui favorisent le rapprochement des acteurs de la recherche publique et du monde socio-économique.

Labellisés pour une durée de cinq ans, les Instituts Carnot 2 couvrent de nouvelles thématiques (sciences humaines et sociales, santé, etc.), en lien avec la stratégie nationale de recherche et d’innovation, et disposent d’un budget consolidé de 1,9 milliard d’euros (en provenance de l’Agence nationale de la recherche). Pour les entreprises, ce label est une garantie supplémentaire pour développer en confiance des collaborations à forte valeur ajoutée avec la recherche publique.

label carnot 2

5 inStitutS carnot focaliSéS Sur le loGiciel

portail européen

encouraGer la croiSSance deS pme en europe

chiffreS cléS

+32 % : c’est l’augmentation, en cinq ans, des revenus de recherche issus des instituts carnot. cet accroissement significatif entérine un bilan particulièrement positif. de même, le dépôt de brevets des instituts présente une hausse de 21 %.

d’aideS à l’innovation ont été accordées en 2010 par oSeo au profit des Pme et des eti (entreprises de taille intermédiaire), notamment grâce au soutien du gouvernement. c’est 16 % de plus qu’en 2009. « Pour la croissance des PMe françaises, il y a un domaine sur lequel nous n’avons cessé de nous engager : c’est l’innovation. en triplant le crédit impôt recherche, nous avons puissamment encouragé l’innovation au sein des entreprises », a déclaré le Premier ministre, François Fillon, lors du salon Planète Pme, organisé par la cGPme, le 16 juin 2011.

62 % des petites entreprises françaises, soit près des deux tiers, ne sont pas présentes sur internet selon une étude nationale de la Fédération des centres de gestion agréés de février 2011. quinze ans après l’avènement du Web, ce constat est surprenant, surtout lorsque l’on sait qu’une entreprise présente sur la toile est plus à même de maîtriser son image et de séduire les consommateurs via les contenus diffusés.

en bref

l’actu deS ScienceS du numérique

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04_Connect_ numéro 02 // juillet 2011

initiative

l’ipv6 jump day

L’apparition du réseau Internet dans les années 80 s’est accompagnée de la mise en place du protocole IPv4, qui consistait à attribuer un matricule à plus de 4 milliards d’adresses IP. Nous étions alors loin d’envisager la révolution numérique que nous connaissons aujourd’hui. Afin de prévenir l’épuisement du stock d’adresses

disponibles dans tous les pays, l’Internet Engineering Task Force (IETF) a établi le protocole IPv6 qui utilise une nouvelle numérotation à 128 bits permettant donc d’attribuer davantage d’adresses. Mais pour l’heure, ce protocole n’est répandu que sur moins de 1 % du réseau ! C’est donc pour inciter les entreprises à l’adopter que l’Internet Society organise l’IPv6 Jump Day. Lors de cet événement, qui a eu lieu le 8 juin 2011, deux géants du Web, Google et Facebook, ont montré l’exemple en basculant, le temps d’un essai, sur l’IPv6. « Des réseaux natifs IPv6 existent déjà en Asie et aux États-Unis. Mais en Europe, les entreprises traînent un peu les pieds. Cette belle initiative IPv6 Jump Day peut les alerter sur la nécessité de franchir le pas », analyse César Viho, professeur à l’université de Rennes 1 au sein de l’équipe de recherche Dionysos d’Inria, spécialiste en tests de protocoles.

télexmontée en puiSSance deS projetS iSSuS de la recherche publiQue au concourS national d’aide à la création d’entrepriSeS innovanteSle jury du treizième concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes a consacré 149 lauréats lors d’une remise de prix organisée le mardi 28 juin 2011 au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. ceux-ci “trouveront le soutien dont ils ont besoin pour mener à bien leurs idées et concrétiser les espoirs qu’ils ont fait naître”, a déclaré valérie Pécresse, l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. une subvention sera en effet accordée aux vainqueurs afin d’appuyer le financement de leur programme d’innovation. cette année, 63 % d’entre eux sont issus de la recherche publique : 38 % proviennent de l’université, 21 % du cnrS, 12 % de l’inserm, 10 % de l’inria, 7 % du cea, etc. au-delà du soutien financier, un dispositif d’accompagnement a été mis en place. les lauréats pourront ainsi bénéficier de formations spécifiques, via le programme “challenge +” du centre d’entrepreneuriat et d’innovation d’Hec.

la création d’un conSeil national du numériQue (cnn)le 27 avril dernier, nicolas Sarkozy a installé officiellement une nouvelle instance consultative en vue d’“éclairer” le gouvernement français sur les questions relatives aux sphères de l’internet et émettre des avis sur les projets législatifs et réglementaires pouvant avoir des conséquences sur l’économie numérique. composée de 18 membres, principalement de représentants des opérateurs télécoms, de l’e-commerce et des éditeurs de logiciels, et présidé par Gilles Babinet, créateur des start-up eyeka, mXP4 et captain dash, le cnn devrait rencontrer le président de la république trois à quatre fois par an.

En étroite collaboration, depuis 2008, avec Inria, la société Innovimax conseille et assiste les entreprises dans l’industrialisation de leurs processus documentaires. L’équipe de recherche Mostrare d’Inria, en partenariat avec le CNRS et les universités Lille 1 et Lille 3, et Innovimax ont ainsi élaboré la technologie QuiXProc qui permet de compiler et de restituer rapidement des données échangées par le Web dans le standard XML. Cette solution engendre un gain de temps

considérable pour les entreprises dans les échanges et les traitements, le tout en prenant en compte le volume des données à mémoriser.

technoloGie Quixproc

l’échanGe et le traitement de donnéeS nouvelle Génération

pour en Savoir pluS : www.innovimax.fr

en bref

l’actu deS ScienceS du numérique

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Connect_ numéro 02 // juillet 2011 _05

leS pme créatriceS de SolutionS adaptéeS au cloud computinG ont l’avenir pour elleS. ce marcHé Porteur devrait en eFFet enreGiStrer une croiSSance annuelle de 33 % juSqu’en 2015. la recHercHe PuBlique Peut leS aider à maXimiSer leurS cHanceS de réuSSite.

En pleine croissance depuis deux ans, le cloud computing (CC), ou informatique en nuage, permet aux utilisateurs et aux entreprises d’accéder à leurs informations personnelles n’importe où et depuis n’im-porte quel système informatique grâce à Internet. Ils peuvent d’abord disposer de ressources supplémentaires (stockage, capacité de calcul) en recourant à des services de type IaaS (Infrastructure as a Service). Ceux souhaitant un environne-ment de développement avec des outils de conception et de test se tourneront vers une offre PaaS (Platform as a Service). Enfin, ceux qui veulent utiliser des logiciels (CRM(1), messagerie, etc.) se verront proposer des systèmes SaaS (Software as a Service).Les entreprises peuvent satisfaire leurs besoins selon trois configurations physi-ques : publique, avec des capacités mutua-lisées chez un opérateur tiers (Amazon, Google, Microsoft, etc.) ; privée, avec une architecture réalisée en interne (e-Bay) ou encore à travers un système mixte. Les PME plébiscitent particulièrement les applications de l’informatique en nuage publique.

un marché en pleine croiSSance à inveStirLe CC combine performance, efficacité, flexibilité et coût réduit. Il diminue l’investissement initial tout en assurant une meilleure maîtrise des coûts. Le CC permet le passage d’un budget d’investis-sement (CAPEX) à un budget de fonction-nement (OPEX). Tous ces avantages dopent sa croissance. En 2012, il devrait capter 10 % des investissements mon-diaux en sciences du numérique, soit 44 milliards de dollars. « La France suit le même chemin : 28 % des organisations des

informatiQue en nuaGe

le “cloud computinG”, nouvel eldorado pour leS pme ?

thierry priol, directeur scientifique adjoint d’inria.

décryptaGe

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06_Connect_ numéro 02 // juillet 2011

entreprises et administrations publiques l’ont déjà adopté », précise Jean-Christophe Gougeon, responsable sectoriel technolo-gies logicielles chez OSEO. Avec un taux de croissance annuel attendu de 33 % jusqu’en 2015, c’est le marché le plus dynamique à l’échelle hexagonale, euro-péenne et mondiale (2). Le CC fait donc l’objet de toutes les attentions et le gou-vernement français prévoit ainsi d’al-louer 780 M€ du grand emprunt à son développement.Mais le cloud présente aussi des risques

en termes de sécurité, de confidentialité des données échangées, de respect de la vie privée… sans compter les pannes éven-tuelles. Les PME capables de concevoir de nouveaux services peuvent tirer un grand parti de ce marché en pleine progression. « Avant de se lancer, elles devront mener une analyse approfondie de leur positionne-ment. Elles peuvent également s’appuyer sur les technologies issues de la recherche publique pour le développement de solutions innovantes », commente Thierry Priol, directeur scientifique adjoint d’Inria.

le Cloud Computing mobiliSe la rechercheEn France, des équipes de recherche interviennent notamment dans des pro-jets européens de grande envergure afin d’améliorer l’efficacité des plateformes, tant en termes de performance que de réduction de la consommation éner-gétique ; d’obtenir une meilleure inter-opérabilité des clouds hétérogènes ; de renforcer la sécurité, non seulement des données mais aussi de l’accès, tout en pré-venant la propagation des virus. Enfin, les chercheurs préparent déjà l’avènement de la future génération du CC, qui sera autonome et massivement distribuée.

la fin deS ordinateurS perSonnelS ?Aujourd’hui, Google ne cherche plus à réinventer Windows ou à proposer des machines surpuissantes mais plutôt à développer les services à distance : « On peut imaginer que, d’ici trois ou quatre ans, nous n’ayons plus besoin d’un espace de stockage local des données mais seulement d’un clavier, d’un écran et d’une souris et que la musique comme les photos puissent être téléchargées et stockées sur un serveur extérieur », conclut Thierry Priol.

(1) Customer Relation Management.

(2) Source : OSEO.

lyatiSS ou la nouvelle Génération du cloudlyatiSS eSt la première Start-up à commercialiser des logiciels et des services de virtualisation et d’optimisation d’infrastructures de traitement et de transmission de l’information qui permettent d’adapter efficacement le réseau de distribution, donc internet, aux usages du cc : « Il est possible de repousser les limites de l’Internet actuel qui, au départ, n’a pas été conçu pour servir d’infrastructure universelle », déclare Pascale vicat-Blanc Primet, directrice de recherche de l’équipe reso d’inria – installée à l’école normale supérieure de lyon –, fondatrice

et P.-dG de la société lYatiss. « Notre modèle est à même de lever de nombreux verrous : données insuffisamment sécurisées, qualité de service non garantie, absence d’horloge interne et non-coordination conduisant au gaspillage des ressources, etc. Grâce à notre logiciel, les entreprises vont pouvoir adapter très efficacement leurs offres de services en ligne et rester compétitives. »

contact : paScale vicat-blanc primet, p.-dG de lyatiSS. e-mail : [email protected]

l’open Source cloudware initiative (oSci)

lancée par la communauté ow2, l’initiative oSci développe un portefeuille intégré de composants logiciels open source pour le cc. ce projet favorise le développement de middleware du cloud permettant l’interopérabilité au niveau iaaS ainsi que des solutions d’architectures ouvertes et personnalisables de PaaS et de SaaS.

décryptaGe

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maintenir l’accèS aux SoinS, innover en créant de nouveaux outilS Pour Permettre à touS d’être SoiGné cHez Soi danS de BonneS conditionS...

la Santé à domicile eSt devenue un enjeu de Société et un marcHé à Part entière. inria et SeS PartenaireS comme le cnr-Santé Se PoSitionnent

en déPloYant deS ServiceS PerFormantS et en accomPaGnant deS entrePriSeS du Secteur danS leur démarcHe d’innovation.

la Santé à domicile

quand tecHnoloGie rime avec autonomie

focuS

Connect_ numéro 02 // juillet 2011 _07

a vec l’allongement de l’espérance de vie et le vieillissement de la population, la demande dans le secteur de la santé à domicile est forte et ne cesse de progresser. En effet, le constat est sans appel : la proportion de personnes

âgées augmente, et – une première – on assiste à l’émer-gence de familles à cinq générations. Cette hausse du nombre de personnes âgées s’accompagne d’un accrois-sement du nombre de personnes en perte d’autonomie : on comptait, en 2010, plus de 1,1 million de personnes âgées dépendantes, et ce chiffre va augmenter de 1 à 2 %

par an d’ici à 2040 (1). En outre, comme le rappelle Philippe Gesnouin, responsable du transfert de technologies dans le secteur santé à Inria, « Femmes enceintes, enfants asthmatiques, malades sortant d’une opération chirurgi-cale… La santé à domicile, nouvelle façon d’envisager les soins, peut concerner tout le monde à chaque âge de la vie. Elle inclut également la notion de bien-être et de préven-tion, le patient bénéficiant d’une qualité de suivi tout en restant dans son environnement. » À l’heure où l’Hexa-gone rencontre des problèmes de démographie médicale et où la santé à domicile intègre un grand nombre de

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prestations plus ou moins techniques et sociales, les sciences du numérique représentent des opportunités efficientes pour mieux exploiter les données médicales, développer de nouveaux outils d’aide au diagnostic et à la prescription, et optimiser des applications d’assis-tance à la personne. « C’est la raison pour laquelle nous nous impliquons dans le développement de solutions de télémédecine, de santé sur le lieu de vie et, pour ceux qui le souhaitent, d’aide au maintien à domicile du patient. En parallèle, nous déployons des outils pour mieux collaborer avec les PME, comme par exemple les laboratoires com-muns I-Labs », poursuit Philippe Gesnouin. En 2010, 27 projets relevant du secteur de la télésanté, portés par 23 entreprises, ont été également soutenus par OSEO, entreprise publique qui finance et soutient l’innovation et la croissance des PME, pour un montant total de

2 millions d’euros. L’objectif ? Offrir un appui aux entre-prises qui souhaitent se développer sur ce marché.

leS enjeux de l’interopérabilitéAutre facteur de développement des prestations de ser-vices de santé à domicile : l’évolution des pathologies invalidantes (maladie d’Alzheimer), graves (cancer) et chroniques (diabète) chez les sujets non âgés. Ici, le ren-forcement du suivi médical prend tout son sens, de même que la possibilité d’être soigné et de vieillir chez soi. Une innovation récente a favorisé cette prise de conscience : la création du dossier médical personnel (DMP) par l’ASIP Santé (Agence des systèmes d’informa-tion partagés de santé). Le 5 janvier dernier, l’agence a annoncé, lors de sa conférence annuelle, l’ouverture nationale du service DMP. Il doit contribuer à rendre les systèmes d’information de santé interopérables afin de favoriser une coordination qualitative des soins. Celle-ci s’appuiera de plus en plus sur des échanges électroniques d’informations médicales utiles aux praticiens pour la bonne prise en charge du patient. C’est ici que la

Quelle a été la genèse de la création du CNR-Santé ?Créé à l’initiative du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi (Minefe), le CNR-Santé aide au développement et au bon usage des solutions dans la prise en charge de la santé et de la dépendance au domicile. Cette vocation intègre la création et la promotion de nouveaux usages des technologies numériques et des services associés pour améliorer la qualité de vie des personnes, favoriser l’émergence d’organisations plus efficientes et accroître la compétitivité de la filière économique des sciences du numérique. Association loi 1901, le CNR-Santé entend devenir l’organisme de référence en la matière pour fédérer et accompagner les acteurs du secteur.

Quelles sont ses missions ?Le réseau d’experts du CNR-Santé conduit des projets et des travaux de

veille pour développer l’expertise sur les technologies nécessaires à la santé à domicile et l’autonomie. Parallèlement, nous initions des sessions de formation et accompagnons les entreprises qui souhaitent développer un projet ou un avant-projet en lien avec les sciences du numérique. Nous pouvons jouer le rôle d’assistant à la maîtrise d’ouvrage et de conseil, tout au long du projet.

Comment Inria et le CNR-Santé travaillent-ils ensemble ?Inria a soutenu nos projets dès le départ, depuis notre création en 2009. L’institut nous accompagne et nous offre un appui précieux grâce à sa connaissance rigoureuse de l’écosystème et du monde industriel. Ensemble, nous arrivons à fédérer et à faire collaborer des organismes financeurs, des experts, des utilisateurs et des industriels, afin de favoriser l’émergence de projets innovants au service de la santé à domicile et de l’autonomie.

vu par bruno charrat, directeur du centre national de réFérence Santé à domicile et autonomie (cnr-Santé). créé Fin 2009, ce centre SenSiBiliSe leS acteurS économiqueS à l’intérêt deS ScienceS du numérique danS la PriSe en cHarGe de la Santé à domicile.

interprétation de scènes pour la reconnaissance d’activités : les capteurs installés dans cet appartement (collaboration avec le centre scientifique et technique du bâtiment) permettent d’analyser à distance le comportement des personnes âgées (équipe de recherche pulsar).

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démarche IHE (Integrating the Healthcare Enterprise) doit jouer un rôle. Sa vocation ? Faciliter l’interopérabi-lité entre les équipements et les systèmes d’information de santé. Membre fondateur d’IHE en Europe, Inria est impliqué dans cette initiative inter nationale, notam-ment dans le développement de la plateforme de tests, et participe chaque année au Connectathon, ce mara-thon de connectivité sur la standardisation des données dans le secteur de la santé, qui réunit ingénieurs et entreprises innovantes.

renforcer leS lienS avec leS partenaireSParallèlement, Inria déploie des systèmes adaptés à l’évolution des problématiques sociétales, à l’image d’une équipe de recherche de Sophia Antipolis : Pulsar étudie deux domaines d’application, la vidéosurveillance et le maintien des personnes âgées à domicile. « Nous propo-sons de nouvelles techniques dans les domaines de la vision cognitive, des systèmes cognitifs pour la reconnaissance d’objets physiques, l’interprétation d’activités, l’apprentis-sage d’activités, la conception et l’évaluation de systèmes. L’équipe Pulsar travaille sur deux axes de recherche : l’in-terprétation de scènes et l’architecture logicielle pour la reconnaissance d’activités. » Inria a créé une infrastruc-ture de recherche autour du thème de l’autonomie des personnes fragiles et de leur maintien à domicile. Quatre thèmes directeurs guident les applications de cette action d’envergure (2) « Personally Assisted Living » : l’éva-luation de l’état de fragilité des personnes, leur mobilité, la rééducation et l’interaction sociale. Enfin, pour dyna-miser son activité dans le secteur, Inria a noué des parte-nariats stratégiques avec le Centre national de référence santé à domicile et autonomie (CNR-Santé), qui entend promouvoir l’usage des sciences du numérique dans la prise en charge des soins et de la dépendance (voir enca-dré). « Nous avons décidé d’être proactifs dans le secteur de la télésanté, de l’autonomie et de la santé à domicile, et nous

la Santé à domicile au cœur deS activitéS de la recherche publiQue• L’équipe de recherche pulsar exploite deux axes de recherche : l’interprétation de scènes pour la reconnaissance d’activités et le développement d’une architecture logicielle. elle collabore, notamment, avec des chercheurs du cStB (3) et une entreprise d’assistance aux aidants de personnes atteintes de la maladie d’alzheimer.• L’équipe de recherche Smis conçoit de nouvelles techniques de gestion de données embarquées dans des calculateurs sécurisés et développe, en outre, un dossier médico-social portable en cours d’expérimentation dans les Yvelines.

• L’équipe de recherche phoenix crée l’environnement de développement pour coordonner l’intégration d’entités (capteurs, dispositifs, alarmes) et l’interface de programmation et de gestion domotique pour les non-informaticiens.• L’équipe de recherche maia développe des systèmes autonomes et intelligents capables de percevoir l’environnement, de l’interpréter et d’agir sur celui-ci. Ses travaux trouvent, notamment, leur application dans le suivi médical de personnes dialysées à domicile.

ces équipes d’inria sont communes avec un ou plusieurs partenaires français : cnrS, laboratoire bordelais de recherche en informatique, laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications, université de versailles Saint-quentin-en-Yvelines.

(3) Centre scientifique et technique du bâtiment.

rendeZ-vouS aux rencontres inria industrie sur la santé à domicile le 20 octobre 2011 (cf. agenda page 11).

avons choisi de participer aux travaux du CNR-Santé, qui est une initiative nationale structurante soutenue par le ministère de l’Industrie », précise Philippe Gesnouin. « L’essor du secteur de la santé à domicile dans le déploie-ment des sciences du numérique s’avère stratégique, ajoute Bruno Charrat, directeur général du CNR-Santé. Recelant un potentiel très important, ces outils permettent de tirer le meilleur bénéfice de la révolution numérique. Grâce à ce partenariat, nous approfondissons notre connaissance de cet écosystème et des industriels du secteur. »(1) Source : Le Figaro, 18 février 2010.

(2) Les actions d’envergure d’Inria permettent de lancer des projets. de recherche ambitieux en lien direct avec le plan stratégique de l’institut et les jalons qui y sont définis. Souvent multidisciplinaires, elles intègrent des compétences variées. Plus d’informations sur : http://www.Inria.fr/recherches/domaines-de-recherche/actions-d-envergure

contactS : bruno charrat (à Gauche), directeur du centre national de référence Santé à domicile et autonomie (cnr-Santé), et philippe GeSnouin, reSponSable du tranSfert de technoloGieS danS le Secteur Santé à inria. e-mailS : [email protected][email protected]

Santé, ScienceS de la vie, BiotecHnoloGie

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10_Connect_ numéro 02 // juillet 2011

_en quoi oSeo facilite la réalisation des projets d’innovation des entrepreneurs ?baptiste hamel : OSEO aide les entrepre-neurs, porteurs de projet, créateurs ou repreneurs d’entreprise à prendre des ris-ques et à réunir les financements néces-saires à la réalisation de projets innovants (R&D) pour gagner ou maintenir un avantage concurrentiel. L’action d’OSEO s’articule autour de trois métiers complé-mentaires accompagnant ainsi l’entreprise à chaque stade de son développement, de sa création à sa transmis sion :– le soutien à l’innovation ;– la garantie des financements bancaires ;

oPérateur d’état, oSeo accomPaGne leS Pme danS leurS ProjetS d’innovation, dePuiS PrèS de trente anS, Pour Financer et Soutenir leur croiSSance à touteS leS étaPeS crucialeS de leur vie. explicationS de baptiSte hamel, charGé d’affaireS cheZ oSeo.

expertiSe oSeo

accompaGner leS projetS innovantS

leS phaSeS d’accompaGnement d’oSeo danS la maturation de projet

– le financement des investissements, du cycle d’exploitation et de l’interna tio na-lisation.

_Quels conseils donneriez-vous à une pme qui souhaiterait s’engager dans une démarche de recherche et développement ou d’innovation ?b. h. : Je lui conseillerais vivement de bien positionner son projet en fonction de son degré de maturité technique et économique, car nous finançons des tech-nologies nouvelles, procédés ou services qui ont un potentiel de création de valeur à court ou moyen terme.

_à quelles phases de son projet un entrepreneur peut-il faire appel à oSeo ?b. h. : Mieux vaut au préalable formaliser son projet avant de le présenter à OSEO, mais il ne faut pas hésiter à nous solliciter. Nous sommes là pour ça ! Que vous soyez en création d’entreprise, en développement ou dans un processus de diversification radicale, nous disposons de produits et ser-vices adaptés. La plupart du temps, les délais d’études des demandes sont rapides.

contact : baptiSte hamel, charGé d’affaireS oSeo. e-mail : [email protected]. tél. : 06 19 01 60 11

pour en Savoir pluS : www.oSeo.fr

phase innovation* interlocuteur : oSeo vous pouvez faire

appel à oSeo à différentes étapes du cycle de vie d’une entreprise :– au stade de l’état de l’art ;– en phase d’innovation (aides au financement via une subvention, une avance remboursable ou un prêt à taux zéro pour l’innovation) ;– pour investir et s’internationaliser, (via un prêt participatif, un contrat de développement ou un cofinancement bancaire).

temps

phase recherche et développementInterlocuteur : anr

contrats de développementinterlocuteur : oSeo

prêts participatifsinterlocuteur : oSeo

*deux interventions possibles :– Faisabilité, Subvention - Aima, Concours M e SR– développementdette (possibilité de présenter les dépenses de transfert de technologie)• avance remboursable (partage des risques technico-économiques)• prêt à taux zéro pour l’innovation• prêt participatif ou contrat de développement

initiativeS

Page 11: Inria - Connect 2

Connect_ numéro 02 // juillet 2011 _11

développement durable

lancement du troiSième prix de la croiSSance verte numériQue

de technologies numériques, au service du développement durable (économie bas carbone, bâtiment intelligent, mobilités durables, économie localisée, réseaux intelligents de gestion d’énergie-smart grids, etc.). l’objectif ? diffuser les bonnes pratiques et les nouvelles technologies afin de faciliter le démarrage de nouveaux marchés dans le domaine des sciences du numérique notamment.la participation est réservée à toute entreprise ayant son siège social en France, ou étant une filiale française d’un groupe étranger. le dépôt des candidatures pourra être effectué jusqu’au 30 septembre 2011.

pour en Savoir pluS : www.prixdelacroiSSancevertenumeriQue.eu

l’édition 2011 du prix de la croiSSance verte numériQue eSt ouverte depuiS le 9 juin. remis à cinq acteurs exemplaires de la croissance numérique durable, ce prix récompense l’innovation, la création, l’expérimentation et le développement

aGenda

Développé le plus souvent par de nombreux contributeurs à partir de composants existants, le logiciel est devenu un outil juridiquement complexe. Les industriels et PME innovantes peuvent donc afficher un manque de confiance envers des logiciels transférés et issus de la recherche, surtout lorsque ceux-ci sont diffusés sous licence libre. C’est pour

pallier cette défiance, crédibiliser ces logiciels et professionnaliser les pratiques de transfert qu’Inria a créé un label “Logiciel qualifié pour le transfert”. Basé sur une méthodologie d’analyse et d’évaluation juridique des logiciels (identification des auteurs du logiciel et des ayants droit, des composants de tiers utilisés dans le logiciel, mais aussi de tout ce qui est relatif à la liberté d’exploitation et de défense), le label est attribué pour une version donnée ou un schéma de transfert donné (une licence dans le cas d’une diffusion open source par exemple).

label “loGiciel Qualifié pour le tranSfert”

davantaGe de confiance pour un impact maximiSé

12 et 13 octobre 2011 rendeZ-vouS carnot 2011 à pariS et lyonles rendez-vous carnot regroupent tous les acteurs engagés en faveur de la recherche et de l’innovation (membres des instituts carnot, laboratoires publics, structures de recherche, structures nationales ou régionales) au service des entreprises.

inScriveZ-vouS Sur : www.rdv-carnot.compour accéder à des rendez-vous d’affaires qualifiés.

20 octobre 2011 rencontreS inria induStrie Sur la Santé à domicile organisées à Paris en partenariat avec le cnr-Santé, sur le thème “les Sciences du numérique au service de la santé à domicile”, ces rencontres sont des moments d’échange avec des acteurs institutionnels et économiques du secteur ainsi qu’avec des chercheurs inria.

pour en Savoir pluS : www.inria.fr/centre-de-recherche-inria/pariS-rocQuencourt/innovation/rii-Sda-idf/preSentation

17 novembre 2011 rencontreS inria induStrie Sur la téléviSion du futur à renneSvenez découvrir les travaux de recherche d’inria et les produits d’entreprises innovantes du secteur.

à Savoir

Connect_ numéro 02 // juillet 2011 _11

Page 12: Inria - Connect 2

S’entendre et avancer enSembleQuel eSt le point commun entre la rééducation auditive et la compenSation motrice ? une puce, conçue conjointement par l’éQuipe de recherche demar, commune à inria, aux univerSitéS de montpellier 1 et 2 et au cnrS, et par la Société neurelec. explicationS.

D’un côté, l’équipe de recherche Demar, qui cherche à restaurer les déficiences motrices et sensorielles sévères par la Stimulation Électrique Fonctionnelle (SEF), en partenariat avec des centres médicaux. De l’autre, Neurelec, filiale du groupe MXM (140 personnes), qui développe des dispositifs implantables de neurostimulation afin de rétablir

ScienceS de la vie et de l’environnement

l’audition. Cette société est spécialisée dans les implants cochléaires, qui stimulent électriquement le nerf auditif. Les deux équipes étaient faites pour se rencontrer ! « En 2006, nous leur avons présenté un concept de stimulateur générique qui les a intéressés, explique David Guiraud, responsable de l’équipe de recherche Demar. Restait à l’adapter aux contraintes spécifiques de l’audition… » Rapidement, un micro-électronicien de l’équipe Demar rejoint Neurelec, implanté à Sophia Antipolis, dans le département des Alpes-Maritimes. « La motivation et l’envie de travailler ensemble étaient réelles, s’enthousiasme Guillaume Rosanis, responsable R&D de Neurelec. L’équipe de recherche Demar nous transférait un concept, des compétences et des technologies et, de notre côté, nous nous engagions à concevoir un produit qui pourrait être décliné pour les déficiences motrices. » L’innovation intervient à tous les niveaux de la collaboration, des techniques de fabrication aux méthodes de travail. Cette exigence et cette confiance partagées ont porté leurs fruits, puisque Neurelec a mis au point une puce 24 canaux dont la version industrielle verra le jour cette année… un bel aboutissement !

contactS :Guillaume roSaniS / [email protected] Guiraud / [email protected]

david Guiraud, responsable de l’équipe de recherche demar (à gauche), et Guillaume rosanis, responsable r&d de neurelec

partenariat