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20 12 13 20 14 15 APPLI>éDUCATION L’ÉCOLE 2.0 Dessine-moi un robot : le numérique à l’école PASSERELLES COLLABORATIONS : Variations autour du pas de deux TIMELINE RENCONTRES DE L’ANNÉE : à ne pas manquer UN AN DE RECHERCHE AU CENTRE INRIA BORDEAUX _ SUD-OUEST plugin MAGAZINE

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201213201415 Appli>éducAtion L’ÉCOLE 2.0 Dessine-moi un robot : le numérique à l’école

pAsserelles COLLABORATIONS : Variations autour du pas de deux

tiMeline RENCONTRES DE L’ANNÉE :à ne pas manquer

uN AN DE REChERChE Au CENTRE INRIA BORDEAux _ SuD-OuEST

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4Hyperlien

6Appli > éducation

8.Zip

10Intégrale

15Figures libres

19.Zip

20Stratégies

23Valeurs discrètes

26Passerelles

32.Zip

33Timeline

Vous le savez, le numérique est désormais partout et modifie durablement notre rapport au

monde. Qu’il s’agisse d’éducation, de santé, d’énergie, d’environne-ment, de transport, pas un domaine lié à l’activité humaine ne peut dorénavant s’en passer.

Si les sciences du numérique repré-sentent une formidable opportunité, elles soulèvent de nombreuses questions. D’aucuns y verront prio-ritairement des risques et des dangers  ; d’autres, des potentialités

et de nouvelles libertés. Conscient des enjeux, inria a pour ambition de produire une recherche au meilleur niveau international, qui soit au service du transfert de technologie et de la société. Localement, les 18 équipes du centre rassemblent dorénavant plus de 280 scientifiques qui inventent les technologies numériques de demain, en partenariat avec les acteurs de la recherche publique et privée de l’écosystème aquitain.

en 2014, le centre s’est attaché à produire une recherche d’excellence – en témoignent les nombreux articles publiés et primés – et à rapprocher les sciences informatiques et mathématiques avec les autres disciplines scientifiques, la biologie et la recherche médicale, par exemple.

il s’est également appliqué à développer sa politique de partenariat avec les Pme. en particulier, l’appui porté à la création de start-up issues de ses travaux de recherche est une illustration de son volontarisme dans le domaine du transfert technologique. Le centre de recherche inria Bordeaux – Sud-Ouest vous propose, avec la fenêtre sur le numérique qu’est plug’in, de découvrir et de partager des occasions de fierté bien sûr, mais surtout des histoires de personnes passionnantes et passionnées œuvrant pour le rayonnement de l’aquitaine.

Monique Thonnat,Directrice du Centre de Recherche

Inria Bordeaux – Sud-Ouest

Magazine édité par Centre de Recherche Bordeaux _ Sud-Ouest 200, avenue de la Vieille Tour 33405 Talence, [email protected] Directrice de la publication Monique Thonnat Rédactrice en chef Séverine Valerius Conception graphique et mise en page Lucile Aigron Rédacteurs Laure Buquet (www.1angepasse.com), Agence Citizen Press, Service Communication du Centre Inria Bordeaux - Sud-Ouest, Crédits photos © Inria / H. Raguet, Mathias Sgandura, C. Helsly, Kaksonen © O. Got - Université de Bordeaux, © Algo’Tech © Adeiso / Camil Tulcan © Bordeaux Métropole © Institut Pasteur/Olivier Schwartz, unité Virus et Immunité ; Plate-forme de microscopie ultrastructurale ; Colorisation Jean-Marc Panaud © Présidence de la République Fabrication Imprimerie Lacoste-Roque (Groupe Sodal) 8, rue du IV septembre 40000 Mont-de-Marsan 05.58.46.08.08 - Le Centre remercie chaleureusement tous les contributeurs (collaborateurs et partenaires) du troisième numéro Inria plug’in. ISSN 2271-1279 Imprimé en décembre 2014 - série limitée à 1000 ex.

édito

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h y p e r l i e n

Inéluctablement, le numérique investit en profondeur les pans de notre vie et de notre société. La profusion de produits et services qui nous sont proposés en est la démonstration. mais pour la majorité de cette

offre, nous ne sommes, individus ou organisations, que des consomma-teurs. et ce que nous dépensons est largement transféré au-delà de l’europe. Favoriser le développement des marchés et la croissance des entreprises locales du numérique passe donc par un accroissement de solutions inventées et élaborées sur notre territoire.et c’est bien là un des objectifs principaux du pôle Digital aquitaine, qui regroupe les acteurs qui s’accordent sur la création de projets numé-riques innovants.inria Bordeaux – Sud-Ouest, qui a œuvré à la création du pôle, est appelé à y jouer un rôle majeur.Les missions explicites sont connues : mobilisation de la recherche, ouverture sur l’international, accès aux talents, financement, protection des droits, veille concurrentielle et technique, etc.Les premiers domaines d’excellence locaux sont repérés : le numérique pour la santé, le commerce connecté, les transports intelligents et la mobilité, l’électronique, le « big data ».mais la réussite d’une telle initiative passe par des aspects plus impli-cites, qui ne se décrètent pas : l’audace et la confiance.Quels que soient les atouts naturels d’un territoire, c’est dans la confiance qui lie les acteurs entre eux, et dans l’audace des engage-ments individuels et collectifs, que réside la capacité de mener à bien de nouveaux projets, facteurs majeurs du développement des entreprises du numérique.il appartient à chacun d’entre nous d’en créer les conditions, et de les entretenir.

Jacques Peyrondet

Président du pôle Digital AquitainePrésident-fondateur société ADDEO

l’Aquitaine vit une révolution numérique : quels impacts pour l’avenir de ses habitants et de ses entrepreneurs ? Quelles actions pour favoriser le déve-loppement du business et la croissance des entreprises ?

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h y p e r l i e n

Bordeaux-métropole se veut non seulement actrice, mais encore pionnière de la révolution numérique qui modifie en profondeur notre société. Pour preuve, la région bordelaise est régulièrement le

théâtre d’événements phares, tels que la Semaine Digitale ou métro’num, qui mettent en lumière le champ des possibles quasi infini qu’ouvre le numérique dans de nombreux domaines. elle occupe aussi le devant de la scène nationale en matière, notamment, d’informatique de la santé, d’e-éducation et de télécommunications. elle joue enfin à armes égales avec les leaders mondiaux du jeu vidéo ou de la réalité augmentée. L’obtention du label « French Tech » permettra d’accroître, davantage encore, le rayonnement de la filière numérique locale, dont l’essor actuel dessine un avenir riche et prometteur pour nos entreprises. Le déploiement de lieux de soutien à la création – à l’image de la Cité numérique de Bègles, du quartier des Chartrons avec sa pépinière créative, ses startups et son Campus, ou des Bassins à flot, futur pilier du Pôle numérique aquitain – imposera notre métropole comme un carrefour d’innovation numérique. avec ces lieux, ce sont de nouvelles façons de vivre l’entreprise, de créer, de produire qui se développeront : télétravail, coworking, clusters éco-créatifs seront monnaie courante dans un futur proche. Le numérique réinventera aussi le vivre-ensemble. Des fab labs émergent déjà, qui encouragent créativité, transmission de savoirs et éco-déve-loppement. L’instauration d’une administration publique électronique performante simplifiera le quotidien des métropolitains. elle permettra de raccourcir les délais des démarches en ligne, en croisant les infor-mations, et favorisera la participation citoyenne par le biais du crowd-sourcing ou de l’ouverture des données. L’expansion de la communi-cation en champ proche étayera une mobilité intelligente et durable. La multiplication d’étiquettes communicantes – dans les parcs, sur le mobilier urbain ou sur les monuments – facilitera l’accès de tous aux parcours culturels et touristiques. De même que la numérisation des fonds de nos musées et bibliothèques. L’effervescence, l’audace, la singularité de l’écosystème numérique métropolitain présagent un avenir exaltant aux habitants et entrepreneurs de notre territoire.

Alain JuppéPrésident de Bordeaux-Métropole

Maire de Bordeaux

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a p p l i > é d u cat i o n

L’écoLe2.0

Érigé en « ambition nationale », le Grand plan numérique pour l’école, annoncé par François Hollande à la rentrée 2014, entrera en application pour celle de 2016.

Bien plus ample que l’introduction d’ordinateurs à l’école, cette mutation concourt à l’avènement d’ « une école plus coopérative, plus solidaire, plus créative ».

Et plus égalitaire. Un espoir que nourrissent quatre équipes-projet (sur 18) au sein d’Inria Bordeaux – Sud-Ouest.

P armi les 40 mesures recomman-dées par le Conseil national du numérique pour « bâtir une

école créative et juste dans un monde numérique », l’organe consultatif préconise notamment l’enseignement de la programmation au collège. Le langage de l’ordina-teur sera-t-il la langue universelle de demain ? Pour Didier Roy, enseignant en mathématiques et membre de l’équipe-projet FloweRs, conduite par Pierre-Yves Oudeyer et dévolue à la recherche en robotique développementale et sociale, l’apprentissage de la pro-grammation inaugure avant tout « une façon de penser particulière ».« Si les natifs du numérique (digital natives) sont très habiles pour interagir avec les objets connectés, consent l’enseignant-chercheur, ils ignorent le plus souvent comment ils fonctionnent. Or, plus tôt les jeunes seront initiés à la program-mation comme à la robotique et plus tôt ils posséderont les clés pour participer activement à leur développement et à leur maîtrise. au risque, sinon, d’être fragilisés et dépendants des autres – de ceux

qui savent –, dans un monde d’objets élaborés qui, au passage, constitue un réservoir considérable d’emplois. Oui, l’enjeu est majeur. » Pour contribuer à le relever, Flowers a conçu un programme d’initiation à la robotique et à la programmation, pour les 6-11 ans, appelé iniRobot (et déploie aussi Poppy, la version des jeunes adultes). Cali-brée pour les temps d’ac-cueil périscolaire, dans le cadre de la réforme des rythmes, la série d’activi-tés est articulée autour de Thymio ii. Ce petit robot, conçu à l’ecole Po-lytechnique Fédérale de Lausanne, est équipé d’un moteur et de 2 roues, d’un micro, de détec-teurs de proximité et de lumière, produit du son, dessine… « au bout d’une heure seule-ment, rapporte Didier Roy, un groupe d’enfants réussit à le faire naviguer au milieu d’un parcours d’obstacles qu’il sait contour-ner. Les adultes aussi en sont dingues  !  » Lille s’en est emparée, Talence aussi. Des contacts ont été noués avec des écoles, des municipalités. Une communauté

« Dessine-moi un robot » s’est agrégée autour, pour partager les expériences. « Outre son apport à la médiation des sciences du numérique, iniRobot est un réel facteur d’égalité des chances, soutient l’équipe-projet, qui est l’un des objectifs du grand plan numé-rique gouvernemental. il permet

de motiver et de re- motiver des jeunes qui s’expriment peu ou pas dans un système scolaire traditionnel, purement intellectuel, où ils ne se sentent pas toujours à leur place.

C’est aussi un vecteur dynamique de travail coopératif où l’enseignant anime, guide, pendant que les élèves co-apprennent. » egalité des chances et lutte contre le décrochage scolaire sont aussi le point de mire de Kidlearn, un autre des projets de Flowers. Son prin-cipe repose sur l’expérimentation d’algorithmes implémentés dans de nouveaux logiciels dont le but est l’optimisation automatique et individualisée des parcours d’ap-prentissage. Concrètement, trois approches comparatives, proposées

«DESSInE-MOIUn ROBOT»

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a p p l i > é d u cat i o n

sous forme d’applications de for-mation à la monnaie, sur tablettes tactiles et ordinateurs, ont été soumises à des groupes d’élèves (400 au total, en gironde). Des ré-sultats très encourageants ont été mis à jour, notamment au travers de deux algorithmes performants dont l’un dérivé de ceux mis en œuvre dans les bandits manchots que l’on trouve dans les casinos (RiaRiT, Right activity at the Right Time). Capables de s’adapter à un nombre de situations d’élèves bien supérieur à ce que le meilleur des enseignants pourrait anticiper, ils gèrent aussi la zone proximale de développement, issue de la théorie de la motivation intrinsèque. L’activité ou l’exercice proposé dans la séquence à venir n’est pas beaucoup plus difficile que la précédente (au risque de démotiver l’élève) mais elle l’est suffisamment pour présenter un intérêt pédagogique. et ça marche ! en s’adaptant au profil de chacun, les têtes de classe comme les moins avancés y trouvent leur compte. Dans une classe 2.0, l’objectif n’est pas de remplacer l’enseignant mais au contraire, de concourir à lui libérer du temps pour venir en aide

aux enfants les plus en difficulté. Plus largement, logiciels en ligne et même mOOCs (massive Open Online Course) pourraient bénéficier de ces nouveaux algorithmes adaptatifs. Via son mOOC Lab, inria participe déjà, depuis mai 2013, au déploiement de cette nouvelle et forte tendance des cours en ligne. L’institut a notamment contribué à la mise en place de la plate-forme France Uni-versité numérique pour le ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche. il réalise également des cours en ligne et anime en particulier un séminaire de recherche sur ce thème. enfin, toujours dans cette veine des applications personnalisées, l’équipe-projet Phoenix, conduite par Charles Consel, cherche à construire et à valider l’efficacité d’un assistant scolaire numérique. Présenté sur tablettes, il est destiné aux collégiens avec troubles du spectre autistique et scolarisés en ULiS (Unité Localisée pour l’inclu-sion Scolaire). il leur propose, sous formes d’applications, des outils pour soutenir leurs activités scolaires et communicationnelles. L’expéri-mentation, réalisée en collaboration

avec des collèges de l’académie de Bordeaux et le Centre Ressources autisme aquitaine (CRaa), montre que l’assistant numérique améliore les comportements socio-adaptatifs de ces élèves avec les enseignants et les autres élèves. il facilite donc leur inclusion en classe ordinaire, conformément à l’une des priorités énoncées dans le 3e Plan autisme. Les applis de College+ améliorent également les mécanismes socio-cognitifs tels que l’auto-régulation des émotions, l’identification et la re co n n a i s s a n c e d e s é m ot i o n s faciales. Plus intéressant encore, elles élèvent le sentiment de bien-être à l’école de plus de 50% ! Phoenix a obtenu un financement de la Fondation Orange pour poursuivre l’expérimentation. et l’outil numérique pourrait faire l’objet d’un programme d’études plus étendu sur l’académie de Bordeaux dans le cadre d’un projet FeDeR. L’école et l’éducation sont résolu-ment embarquées dans la transition numérique.

enfants s’initiant à la robotique avec thymio iidans le programme inirobot.

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. Z i p

Calcul distribué et phénomènes multiphysiquesAccélérer les simulationsDe plus en plus précis et complexes, les modèles mathématiques qui permettent de simuler des écoulements fluides ou des déformations rapides de matériaux élastiques sont aussi devenus plus gourmands en ressources informatiques. Plutôt que d’utiliser un seul processeur très rapide et coûteux, la tendance actuelle vise à répartir le travail entre plusieurs milliers, voir dizaines de milliers de processeurs. Là où les calculs s’effec-tuaient les uns après les autres, il faut désormais les faire en parallèle : c’est le principe du calcul distribué. afin d’aider la société Optimad engineering à s’adapter à ce véritable changement de paradigme, l’équipe MeMPhis* accueille pour 16 mois un de leurs ingénieurs. il sera chargé d’adapter les schémas de calcul développés par l’équipe aux bibliothèques d’Optimad engineering, pour la modélisation numérique de matériaux innovants dans le domaine de l’énergie.*Futur projet d’équipe issu de l’équipe-projet mC2.

Aéronautique Dégivrer en toute sécuritéLorsqu’un avion décolle ou atterrit, il n’est pas rare qu’il traverse une couche nuageuse. Les ailes et parties sensibles de l’avion vont alors se couvrir très rapidement d’une couche de givre, qui risque d’en-dommager celles-ci et de réduire les performances aérodynamiques de l’appareil. Plutôt que d’empê-cher la formation de glace, les avionneurs préfèrent dégivrer régulièrement durant le vol, via des moyens innovants mécaniques et/ou thermiques. Seul problème, en se détachant de l’aile à grande vitesse, la glace risque alors d’endommager le fuselage ou le moteur. Dans le cadre du projet européen Storm auquel est notamment associé airbus, l’équipe-projet BaCChus développe un modèle pour simuler les trajectoires des blocs de glace dans un écoulement d’air. Cette étude permettra à terme de concevoir des designs d’avions plus sûrs.

http://bacchus.bordeaux.inria.fr

illustration du détachement d'un bloc de glace sur une aile d'avion.

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MatériauxCorrosion sous contrôleFer de lance de la défense française, les missiles embarqués dans les sous-marins sont soumis à de rudes contraintes. Dans le cadre d’une anR, leur maître d’œuvre, airbus Defence and Space (an-ciennement astrium), s’appuie sur l’équipe-projet CQFD pour étudier l’usure d’une des pièces de ces systèmes, soumise à la corrosion. Tout son parcours est pris en compte, de l’usine d’assemblage jusqu’au sous-marin en passant par le quai. grâce à des outils d’analyse stochastique, CQFD a construit un modèle qui permet de détermi-ner une valeur seuil à partir de laquelle la pièce ne pourra plus être utilisée. il est alors possible d’optimiser les opérations de maintenance en les programmant le plus tard possible, avec à la clé, des économies.

santéComprendre la croissance des tumeursDevant la multiplicité des techniques de modéli-sation de la croissance des tumeurs, difficile pour les cancérologues de savoir sur quel modèle se baser. Les récents travaux de l’équipe MonC ont permis de clarifier cette situation, en identifiant une méthode de prédiction dont les résultats sont précis à 90 % pour la prédiction du volume tumoral après 24 heures, chez la souris. Pour y parvenir, l’équipe s’est appuyée sur une étude biologique de l’évolution des tumeurs chez les souris, mais aussi sur des modèles statistiques performants.Ces travaux serviront dans un deuxième temps à étudier l’interaction entre différentes tumeurs, afin d’améliorer la connaissance du développement des métastases. Les résultats obtenus contribueront à la mise en place de nouveaux protocoles de soins plus efficaces.

http://www.inria.fr/equipes/cqfd http://www.inria.fr/equipes/mc2

http://bacchus.bordeaux.inria.fr

simulation de la croissance d’une tumeur.

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TransferT TechnoLogique : La créaTiviTé parTagéeRapprocher les équipes de recherche et les industriels aqui-tains et pister les chemins de l’innovation : c’est la mission de Pascal Moussier, responsable du Service Transfert Innovation, et Partenariats du Centre de Recherche Inria Bordeaux – Sud-Ouest. à la clé, des succès à fort impact économique et socié-tal, fondés sur un socle scientifique d’excellence et des tech-nologies innovantes.

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i n t é G r a l e

Dans le monde numérique bordelais, la recherche et l’industrie forment un

tandem complémentaire. inria apporte l’expertise de ses scien-tifiques, capables d’imaginer des solutions disruptives et offre la capacité de porter ces innovations sur le marché. Les filières industrielles de l’écono-mie aquitaine développent grâce aux apports d’inria de nouveaux projets industriels destinés à des secteurs de pointe, comme l’aéro-nautique, le spatial et la défense, l’agriculture et l’agroalimentaire, la photonique ou la santé. Tout cela au sein d’un écosystème d’innovation composé de pôles de compétitivité et de clusters auxquels inria participe. Point de confluence et creuset d’inno-vation entre ces deux univers  : le Centre de Recherche inria Bordeaux – Sud-Ouest. en cinq ans, plusieurs partenariats straté-giques sont nés au sein de cette entité. Projet emblématique  : la collaboration, baptisée DiP (Deep imaging Partnership) entre l’équipe-projet MagiQue 3D et le groupe Total, qui a débouché, entre autres, sur le développe-ment de trois logiciels facilitant la détection de champs pétrolifères en haute profondeur. Destinés à fournir une cartographie détaillée du sous-sol, ces logiciels mettent en jeu plusieurs compétences dans les domaines de la géophy-sique, de la sismographie et de l’informatique.Pascal moussier est aujourd’hui avec son équipe, la cheville ouvrière de ces réalisations. Depuis son arrivée il y a 18 mois, il est en effet l’interface adaptative et coo-pérative entre les équipes-projet communes de recherche et les en-treprises de toutes tailles.

« Mon rôle consiste à aider nos chercheurs à s’ouvrir et intera-gir avec l’industrie, explique-t-il. Certains de leurs travaux pourraient avoir des applica-tions concrètes, mais encore faut-il les faire découvrir aux entreprises qui pourraient les exploiter. Les entreprises posent aussi des problèmes pouvant stimuler la créati-vité scientifique permettant des approches de plus en plus interdisciplinaires. à moi de connecter ces deux univers et de créer un espace d’échange ouvert reposant sur une politique nationale struc-turée. »

Pour y parvenir, Pascal moussier peut s’appuyer sur son parcours pluridisciplinaire dans l’informa-tique et les Télécoms.il a été ingénieur de recherche, puis a travaillé dans le marketing de l’offre et la vente de solutions, il a ensuite monté une start-up et a fondé un laboratoire commun inria-alcatel. autant d’expériences qui lui donnent aujourd’hui une vision globale des problématiques à prendre en compte pour réussir un partenariat autour d’un transfert de technologie.

« en arrivant chez inria, j’ai constaté que nos compétences étaient à la fois peut être trop riches et trop variées pour être lisibles a priori par les entreprises, précise-t-il. Un handicap pour l’émergence de nos futurs partenariats. J’ai donc choisi de m’appuyer sur les quatre axes stratégiques de recherche du centre pour structurer et faire connaître nos briques technolo-giques et notre savoir-faire scien-tifiques. »

TransferT TechnoLogique : La créaTiviTé parTagéeRapprocher les équipes de recherche et les industriels aqui-tains et pister les chemins de l’innovation : c’est la mission de Pascal Moussier, responsable du Service Transfert Innovation, et Partenariats du Centre de Recherche Inria Bordeaux – Sud-Ouest. à la clé, des succès à fort impact économique et socié-tal, fondés sur un socle scientifique d’excellence et des tech-nologies innovantes.

pascal Moussier, chargé de partenariats et de projets innovants (CPPI) et responsable du service STIP (Service Transfert, Innovation et Partenariats) au Centre de Recherche Inria Bordeaux _ Sud-Ouest

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LE PREMIER AxE PORTE SuR LA MODÉLISATION, LE CALCuL INTENSIf ET LES ARChITECTuRES PARALLèLES. Des savoir-faire qui concernent principalement les industriels qui ont de forts besoins dans le domaine de la simulation, comme Safran, Thales, Total, Dassault ou encore airbus. LE SECOND PORTE SuR LA gESTION DES INCERTITuDES ET L’OPTIMISA-TION. il s’intéresse notamment à la maintenance prédictive. « nous travaillons avec Lectra, leader mondial de la découpe de matériaux. Leurs machines intègrent des dizaines de capteurs qui génèrent d’énormes masses d’informations. Les solutions développées par nos équipes, comme par exemple CQFD, aident à analyser ces données, afin de repérer les scénarios de pannes, et réussir à prédire leur survenue. L’objectif : programmer les opé-rations de maintenance juste avant la panne. Les connaissances théoriques d’inria, en analyse des données, en algorithmes prédictifs, sont ici précieuses. »

LE TROISIèME AxE EST CONSACRÉ à LA MODÉLISATION ET SIMuLATION POuR LA SANTÉ ET LA BIOLOgIE. « nous avons plusieurs projets qui visent à améliorer les diagnos-tics, les traitements, ou l’imagerie médicale, rappelle Pascal moussier. L’équipe MonC, par exemple, est capable de prédire l’évolution des tumeurs cancéreuses chez les souris à long terme, sur la base de deux clichés, pris à intervalles rapprochés. Une innovation qui pourrait à terme être utile pour les oncologues. »

ENfIN, LE DERNIER AxE A POuR ThèME « L’huMAIN ET LE NuMÉRIquE  : INTERACTION ET vISuALISATION ».

« Dans ce domaine, nous sommes particulièrement fiers de la réussite internationale de l’équipe-projet

FloweRs, juge Pascal moussier. Le robot humanoïde imaginé par l’équipe, baptisé Poppy, est fabriqué par impression 3D, et surtout 100 % open source sur le plan matériel comme logiciel. De multiples acteurs, issus du monde de l’éducation, de l’entreprise ou encore de la recherche se sont déjà greffés sur cette plate-forme robotique commune d’échange. »

Faire émerger de nouveaux parte-nariats : c’est avant tout un travail de terrain et d’écoute. « Je passe beaucoup de temps avec nos cher-cheurs pour bien comprendre leurs travaux. À partir de cette base, j’imagine comment ils pourraient faire l’objet d’un transfert de tech-nologie et quels seraient les indus-triels qui pourraient être intéressés, explique Pascal moussier. Je propose également à certains chercheurs des missions d’exper-tise auprès des entreprises. avec l’espoir de faire naître des envies chez eux, ainsi que chez les indus-triels qu’ils rencontrent. »

La réputation et le savoir-faire scientifique d’inria dans le numé-rique attirent aussi les industriels, qui savent pouvoir y trouver des réponses à leurs problèmes

concrets susceptibles d’améliorer in fine leur compétitivité. « Certaines grandes entreprises me contactent directement. Je les aide à clarifier leurs besoins pour être sûr que nous puissions leur apporter la meilleure aide possible  », ajoute Pascal moussier. La collaboration peut alors prendre des forme multiples : une thèse aidée par l’etat, un Cifre ou un Programme d’investissements d’avenir (Pia). et lorsque cette recherche porte ses fruits, l’entre-prise peut décider de l’intégrer dans un produit ou un processus. C’est un moment capital dans la relation car il faut alors assurer en amont la protection de la propriété intellec-tuelle notamment pour les logiciels et le dépôt de brevet.« nous disposons aussi d’une solution adaptée aux Pme et eTi, contraintes par le temps et aux moyens plus limités. nos inria innovation Labs permettent de les soutenir tout au long du projet, sur le plan de la recherche, du dévelop-pement technologique, juridique, financier», décrypte Pascal moussier. «enfin nous jouons aussi le rôle d’incubateur de start-up, une voie privilégiée du transfert chez inria. nous avons d’ailleurs trois projets en cours. Une fois la matu-ration technologique effectuée, nous créons les conditions de leur envol du nid inria tout en conti-nuant à les soutenir dans la durée. Participer à leur réussite et ainsi au développement économique et de l’emploi, grâce à nos technologies innovantes, est l’essence même du transfert au sein de notre institut. »

pour en sAvoir plus : Contactez le Service Transfert, Innovation et Partenariats [email protected]

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i n t é G r a l e

Main dans la main avec itWell

Jeune entreprise en forte croissance, ItWell développe des solutions qui visent à améliorer la communication entre les patients et les soignants ainsi que l’intel-ligibilité des supports d’éducation pour la santé. Le bénéfice est immédiat  : une meilleure compréhension de la pathologie et un meilleur usage des médicaments. Afin d’enrichir et de développer son offre, ItWell a choisi de se faire aider par un partenaire spécialisé dans la recherche, notamment dans le domaine de l’auto-ap-prentissage : Inria.

« L’institut a immédiate-ment compris nos besoins, et nous sommes rapide-ment tombés d’accord sur nos objectifs de recherche, précise Catherine Argillier, Présidente d’ItWell. L’équipe-projet flowers accueille désormais une jeune doctorante en contrat Cifre qui va travailler sur nos probléma-tiques. Elle partage son temps entre nos locaux et ceux d’Inria, où elle est en com-munication avec d’autres scientifiques, aux compétences connexes. J’espère faire naître des synergies fortes entre nos deux univers. » Séduite par la richesse du bassin aqui-tain dans le domaine de l’e-santé, ItWell devrait y déménager prochainement, se rapprochant ainsi de son nouveau parte-naire de recherche.

catherine Argillier lors du salon aquitain santé connectée.

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Sur quoi porte le projet DomAssist ?

Charles Consel : Domassist est une plateforme d’assistance numérique pour le maintien à domicile. grâce à des capteurs sans fil (détecteurs de mouve-ment, capteurs d’utilisation électrique, etc.), elle peut identifier un problème et alerter les proches. notre projet insiste aussi sur les liens sociaux – commu-nication et jeux en ligne via des tablettes tactiles – dans l’espoir de ralentir le vieillissement cognitif.

Pourquoi avez-vous fait le choix de créer une entreprise pour transférer les résultats de vos recherches ?

C.C. : L’accompagnement d’inria va nous permettre de pousser le développement aussi loin que pos-sible, d’affiner notre business plan et de contacter de futurs partenaires industriels. C’est un véritable atout pour nous, car si nous avions choisi de déve-lopper cette entreprise hors de l’institut, ses chances de réussite auraient été moindres. Quels retours attendez-vous, à titre personnel, mais aussi scientifique ?

C.C. : mon parcours universitaire ne me prédestinait pas à créer une start-up : c’est une expérience vrai-ment nouvelle, riche en enseignement. ma véritable motivation est le bien-être et la sécurité des utili-sateurs. nous expérimentons Domassit depuis six mois et devons encore adapter nos technologies à la réalité du terrain. mais j’ai bon espoir de pouvoir vrai-ment améliorer le quotidien des personnes âgées.

QueStionS à...

charles consel,RESPOnSABlE DE l’ÉqUIPE-PROJET PHOEnIx, InRIA BORDEAUx – SUD-OUEST

Avec le vieillissement de notre population, améliorer l’accompagnement des personnes âgées à domicile est devenu un véritable enjeu de société. Zoom sur la future start-up DomAssist, incubée au sein de l’équipe Phoenix.

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fiGures libres

le nuMériQue Au service de l’éducAtion, l’éducAtion Au nuMériQue

quelles approches pensez-vous utiles pour la jeunesse française ?

Je suis convaincue qu’il faut intéresser les enfants au numérique. en particulier les filles. Plus jeune, j’ai eu la chance de participer à des actions de sensibilisation qui m’ont permis de m’intéresser aux sciences. ayant moi-même été victime de discriminations durant mon parcours, j’ai eu envie d’améliorer les conditions des jeunes femmes qui sont en minorité dans certaines filières scientifiques ou techniques. ainsi, je suis enga-gée depuis plusieurs années pour la promotion des femmes en informatique. Dans mon quotidien, cela se traduit par différentes actions notamment lors de grandes conférences de mon domaine de recherche, telles que CHi (Conference on Human Factors in Com-puting Systems – Conférence sur l’interaction homme-machine). nous sommes ainsi amenées à réaliser des témoignages, animer des tables-rondes sur le mentorat et le networking ou la conception d’interfaces conçues pour les femmes et aller parler aux lycéennes pour les

intéresser aux mathématiques. en aquitaine, je me suis jointe au réseau « Femmes & Sciences Bordeaux », afin de mener des actions supplémentaires en matière d’emploi ou de sensibilisation.en parallèle, les sujets que je traite dans ma recherche me permettent aussi de m’intéresser plus globalement à la question de l’éducation. il y a de vrais défis en ma-tière d’éducation pour adapter les outils numériques aux besoins des enfants et pour former les professeurs. il est démontré que lorsque c’est plus ludique, les gens apprennent plus facilement. notre objectif est donc de concevoir des outils qui sont faciles à utiliser, plaisants et qui permettent d’acquérir des connaissances équi-valentes qu’avec des méthodes plus « classiques  ». Bien sûr cela doit être fait en collaboration avec les experts d’autres domaines : les sciences cognitives, les sciences de l’éducation et du thème concerné (histoire, géographie, biologie, etc.).

A n k e B r o c kChaRgée De ReCheRChe Dans l’éQuiPe PoTioC, Chez inRia DePuis 2014.

Je suis convaincue qu’il faut intéresser les

enfants au numérique. en particulier les filles.

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P I e r r e B é n A r d MaîTRe De ConFéRenCe à l’univeRsiTé De BoRDeaux,MeMBRe De l’éQuiPe-PRojeT Manao Chez inRia DePuis 2013.

Je suis né en janvier 1985 au moment de la présentation du « Plan infor-matique Pour Tous » qui visait, par l’équipement généralisé en matériel des écoles, à initier tous les élèves à l’informatique… ce qui a particulièrement bien fonctionné dans mon cas. Si les technologies de l’information et de la communication ont d’abord été utilisées comme outils pédagogiques (tableaux blancs numériques, logiciels d’auto-évaluation) ; l’informatique est maintenant enseignée comme une science à part entière dans le secondaire. Cependant, il est possible dès le plus jeune âge d’expliquer les bases de l’algorithmique à l’aide d’environnements ludiques, comme Scratch par exemple. Les enseignants ont un rôle central à jouer de ce point de vue là.

comprendre comment un programme fonctionne, c’est aussi un moyen de ne pas être « esclave » de l’outil ; comprendre comment ça marche permet surtout de com-prendre pourquoi ça ne marche pas ou ne marche plus.

Être sensibilisé à ce que l’ordinateur est capable de faire, c’est savoir que bien que plus « intelligent » ou plus puissant qu’autrefois, il est encore loin d’avoir pris le pouvoir.

Ordinateurs, tablettes qui de-viennent des outils pédagogiques dans les écoles, aujourd’hui le numérique est partout. Face à ce constat, je retiens à la fois du posi-tif et du négatif. C’est sûr que l’on a tous en tête l’image de l’enfant abruti derrière son écran. mais je crois qu’il faut voir plus loin que ça.autrefois il fallait savoir lire et écrire pour avoir accès au monde, aujourd’hui il existe une autre forme d’i l lettrisme : l ’analphabétisme numérique. Si un enfant ne sait pas se servir d’un ordinateur, d’un téléphone, d’une tablette, il n’aura pas les mêmes chances de réussite qu’un autre. Pour moi, il y a de vrais risques d’exclusion au même titre que lorsque l’on parle d’illettrisme.

La connexion au monde passe par l’outil informatique, l’érudition pas-sera par là dorénavant. La compé-tence numérique est devenue une compétence de base pour vivre et travailler, être intégré dans l’envi-ronnement dans lequel on vit. Les risques d’exclusion viennent de là aussi car tout cet équipement coûte cher et il y a un vrai risque de fracture sociale si les pouvoirs publics n’offrent pas aux enfants la possibilité de se former et de comprendre les concepts et la science derrière les outils. il faudra également rompre avec les préjugés sur l’informatique pour les populations naturellement plus éloignées du numérique (personnes âgées ou isolées).

l’informatique c’est finalement très intuitif, on peut apprendre sans s’en rendre compte et de façon très ludique.

d r A g A n A m e n g A m B e n g o u e ingénieuR TRansFeRT eT innovaTion Dans l’éQuiPe CaRMen, Chez inRia DePuis 2012.

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De mon point de vue, il faut d’abord se demander en quoi les outils numériques peuvent faciliter ou pas l’appren-tissage. il me semble que dans le quotidien de l’élève, on peut s’en passer même s’ils peuvent se révéler utiles dans certaines situations. Une tablette numérique (avec des formats ouverts) peut vraisemblablement se révéler pratique pour alléger le cartable des écoliers, mais créée dans le même temps des tentations fortes pour l’élève de détourner l’outil (jeu, réseau sociaux, etc.). en revanche lorsque l’on a besoin de décortiquer une notion, de faire découvrir des choses, de construire un raisonnement, se passer de l’outil numérique peut s’avérer parfois salutaire. Pour expliquer l’informatique on n’a pas réellement besoin de l’ordinateur (dans un premier temps du moins) !L’autre versant de la question est l’éducation au numé-rique qui suscite un intérêt grandissant de la part du grand public, au travers de projets tels que l’apprentis-sage du code pour les enfants. Or, ceux que l’on nomme abusivement les « digital natives » ne connaissent finalement que peu de choses au numérique. ils s’en servent et le subissent plus qu’ils ne le comprennent. C’est là où la formation au numérique devient impor-tante. il faut pouvoir montrer que ce n’est pas magique et comprendre avec quelques notions de bases com-ment ça marche, où sont stockées les données, com-ment se protéger, etc. en priorité faire comprendre le numérique, ses enjeux et ses dangers.

Richard Stallman, programmeur et militant du logiciel libre, dit en parlant des logiciels : « il y a deux possibili-tés, soit l’utilisateur contrôle le programme, soit le pro-gramme contrôle l’utilisateur », c’est à mon avis ce qu’il faut faire réaliser aux enfants. Je crois les nouvelles générations assez à l’aise avec les outils numériques pour comprendre les interfaces et apprendre par eux-mêmes. en revanche, comprendre ce qu’implique la notion de confiance dans le numérique me semble primordial lorsqu’il s’agit notamment de fournir des données per-sonnelles.

de plus, il faut penser une éducation citoyenne au numérique à l’école.

internet offre une tribune d’expression qu’il ne faut pas négliger. Faire comprendre qu’internet est une formi-dable révolution, comme l’écriture et l’imprimerie l’ont été en leur temps, mais que son aspect démocratique nécessite prise de recul, respect de l’autre, apprentis-sage de la gestion de son identité numérique et de la prise de parole. L’école se doit d’aller plus loin que l’en-seignement de la science informatique pour éveiller les consciences. On apprend aux enfants dès le plus jeune âge à regarder la route avant de traverser, à ne pas parler à des incon-nus, à respecter leurs camarades. De la même manière, il est essentiel de leur faire prendre conscience que leurs posts, leurs tweets, leurs com-mentaires, leurs photos une fois publiées non seule-ment peuvent avoir des conséquences mais aussi ne leurs appartiennent plus vraiment.

n I c o l A S r o u g I e r ChaRgé De ReCheRChe Dans l’éQuiPe

MneMosyne, Chez inRia DePuis 2002. F r A n ç o I S

T e S S I e r DoCToRanT De l’éQuiPe

RunTiMe, Chez inRia DePuis 2010.

ceux que l’on nomme abusivement les « digital natives » ne connaissent finalement que peu de choses au numérique.

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www.inria.fr/tactictoc

Les nouvelles générations sont nées dans un monde compléte-ment numérique et ce qui m’alerte c’est l’utilisation qui en est faite sans toutefois forcément com-prendre comment ça marche. Je me pose donc naturellement la question de l’adéquation entre l’enseignement et les besoins qui évoluent. Pour moi le numérique étant partout, il ne m’apparaît pas évident que cela soit traité comme une matière plus classique. À l’école, l’apprentissage se fait généralement par silos, matière par matière.

Le numérique pourrait être le lien entre les matières, développant ainsi une certaine créativité chez nos enfants. Je rêve d’une éducation où chaque enseignant ne fait pas sa matière dans son coin, mais où il existe un continuum d’apprentissage

faisant grandir l’enfant. Les ensei-gnants qui utilisent le numérique à bon escient ont compris la for-midable opportunité que cela représentait pour faire passer un certain nombre de concepts. De plus, permettre aux enfants de comprendre comment un ordi-nateur fonctionne peut les faire réfléchir, développer leur logique et amorcer une grande curiosité chez eux. C’est un plus.

Sortir des préceptes où ils ab-sorbent pour aller vers le numé-rique où ils expérimentent. Si l’on veut que tout le monde ait cette chance, c’est au niveau de l’école que cela doit se faire. mais pour réussir il faut notam-ment que les enseignants soient persuadés de ce que cela peut ap-porter et sachent comment le faire en bénéficiant d’accompagnement.

m A r T I n e c o u r B I n c o u l A u den ChaRge De l’inFoRMaTion eT De l’éDiTion sCienTiFiQue, Chez inRia DePuis 1994.

le numérique pourrait être le lien entre les matières, développant ainsi une certaine créa-tivité chez nos enfants. Je rêve d’une éducation

où chaque ensei-gnant ne fait pas sa matière dans son coin, mais où il existe un continuum d’apprentissage faisant grandir l’enfant.

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. Z i p

la transmission du viH-1 de cellule à cellule. lymphocyte infecté par le VIH-1 (en pseudo-couleur jaune) en contact avec des lymphocytes non infectés (en bleu et rose). les particules virales sont en jaune clair. Photo en microscopie électronique à balayage.

VIRUSRenforcer le système immunitaire Comme son nom l’indique le virus de l’immunodé-ficience humaine (ViH), à l’origine du sida, affaiblit le système immunitaire. Si les traitements actuels permettent de stopper son effet, la reconstruction du système immunitaire pose encore problème, surtout pour les personnes diagnostiquées tardi-vement. La découverte d’une nouvelle molécule, l’interleu-kine 7, capable d’améliorer la production et la survie des cellules, pourrait redonner de l’espoir aux 35 millions de personnes vivant avec le virus. L’équipe sisTM participe à l’évaluation des pro-priétés de l’interleukine, en s’appuyant sur les données issues des premières études mondiales réalisées sur l’homme en 2009 et 2012. Différents protocoles d’injection de la molécules ont été simulés par SiSTm afin d’établir la thérapie la plus efficace.

CARDIOLOGIEModéliser le cœur cellule par celluleactuellement l’électrophysiologie cardiaque, l’étude des phénomènes électriques se produisant dans le cœur, repose majoritairement sur des modèles le considérant dans son ensemble, et non comme un ensemble de cellules.Les modèles actuels ne permettent pas de prendre en compte les modifications de la structure du tissu au niveau cellulaire, alors même qu’elles conduisent à des arythmies cardiaques pouvant provoquer la mort subite chez des patients atteints de cardio-myopathies. Pour mieux reconnaitre l’empreinte électrocardiographique d’un tissu affecté d’une structure maligne parmi les centaines de tissus semblables, mais innocents, l’équipe CaRMen en partenariat avec la maison de la Simulation et l’iHU LiRYC lance un nouveau projet qui explorera une approche microscopique cellule/cellule.

https://team.inria.fr/carmen/ http://www.inria.fr/equipes/sistm

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FAvoriser lA pluridisciplinArité en explorAnt de nouveAux

territoires

GArAntir l’iMpAct des proJets

Humain et numérique : interaction et visualisation

modélisation, calcul intensif et architectures parallèles

gestion des incertitudes

et optimisation

modélisation et simulation

pour la santé et la biologie

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Depuis sa création en 2008, le Centre de Recherche Inria Bordeaux – Sud-Ouest a développé de nombreux projets scientifiques, tant dans le cœur de ses disciplines de base : l’informatique et les mathématiques, qu’aux interfaces avec la santé, l’énergie,

les transports, la société, l’éducation ou l’environnement. Consciente toutefois de l’importance de favoriser la lisibilité des sujets de recherche en numérique menés dans le centre, la direction scientifique en a structuré le contenu en quatre axes.

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Humain et numérique : interaction et visualisation

novembre 2013, arrivait à la tête du Centre de Recherche, monique Thonnat, directrice de recherche, docteur-ingénieur en optique et traite-

ment du signal. en un an, cette optimiste qui a mis son dynamisme au service de l’ambition collective du centre a partagé très précisément sa vision des choses. « Le centre est dans une deuxième période d’existence, et dans un contexte global de réduction budgétaire pour les organismes publics, il est plus que jamais essentiel d’être en capacité de faire des choix. Cela veut dire concentrer nos forces sur les projets auxquels nous croyons et qui font sens dans notre stratégie. en 2015, nous devrons être en mesure d’optimiser l’organisation pour gagner en efficience. il faut que chacun dans son quotidien, sache comment il peut contribuer à notre ambition collective, pour développer des collaborations

pérennes et impactantes avec nos partenaires scienti-fiques, industriels et institutionnels. » ainsi en 2014 il s’agissait d’impulser une nouvelle dynamique. De nouveaux projets ont été lancés, de nouvelles équipes ont émergé, tout en veillant à ce que perdurent la qualité de l’activité scientifique et l’influence du centre dans le paysage régional. Fort de cette impulsion, le centre a organisé ses objectifs scien-tifiques dans un cadre précisé de quatre axes straté-giques qui voient se répartir toutes les équipes-projets du centre. L’objectif est d’offrir aux partenaires de recherche que sont les Pme et les grands groupes de la région, une meilleure visibilité de la stratégie de recherche du centre. en résumé, de faciliter la prise de contact et la concréti-sation de nouvelles collaborations.

4 Axes de recHercHe Au cœur de lA strAtéGie du centreModélisation, calcul intensif et architectures parallèlesÉquipes de recherche : Bacchus, Cagire, Hiepacs, lfant, Magique-3D, Runtime.la particularité de cet axe est certainement le continuum existant entre les travaux menés qui vont des mathématiques appliquées aux recherches informatiques pour le calcul intensif. Concrètement, les équipes conçoivent et développent des méthodes originales de modélisation et de simulation ou de calcul haute performance et produisent des logiciels pouvant répondre à des besoins industriels.

Gestion des incertitudes et optimisationÉquipes de recherche : CqFD, Geostat, Realopt.le développement de méthodes stochastiques et déterministes pour la modélisation, l’optimisation et la gestion des incertitudes sont au cœur de l’activité scientifique des équipes de cet axe de recherche. Sur ces thèmes, les besoins applicatifs sont très importants. les équipes apportent des solutions ori-ginales dans le contexte de partenariats industriels ou académiques.

Modélisation et simulation pour la santé et la biologieÉquipes de recherche : Carmen, Magnome, MC2, Mnemosyne, SISTM.les équipes de cet axe effectuent des recherches en mathématiques appliquées ou en informatique pour la modélisation biologique ou médicale. Grâce à des partenariats forts avec d’autres acteurs de la recherche (InSERM), de la clinique (IHU, Bergonié, CHU) et de l’enseignement (université de Bordeaux), des résultats importants voient déjà le jour sur des sujets variés tels que la compréhension des maladies neurodégénératives, l’épidémiologie, l’électrophysiologie cardiaque ou encore l’oncologie.

Humain et numérique : interaction et visualisationÉquipes de recherche : Flowers, Manao, Phoenix, Potioc.la particularité de cet axe est la prise en compte de l’humain et de ses interactions avec le numérique. Des travaux en synthèse d’images jusqu’à l’interaction humain-machine, les équipes travaillent, entre autres, en robotique, en instrumentation hybride optique et numérique et sur les interfaces intelli-gentes pour l’assistance aux personnes. Ces sujets répondent à de fortes demandes sociétales, et les résultats issus des travaux de recherche prendront notamment vie dans des start-up ou en coopéra-tion avec des PME.

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TeMps forT

A n To I n e P e T I T nouVeAu PréSIdenT-dIrecTeur générAl d’InrIA

par décret du président de la république en date du 26 septembre 2014, Antoine petit a été nommé président du conseil d’administration d’inria pour une durée de 5 ans.

agrégé en mathématiques et docteur ès sciences, Professeur des Universités de classe exceptionnelle à l’enS de Cachan, il était auparavant directeur général adjoint de l’institut.né en 1960, antoine Petit a d’abord été enseignant-chercheur de 1984 à 2004, assistant-agrégé à l’Uni-versité d’Orléans, maître de conférences à l’Université Paris-Sud puis à partir de 1994 professeur à l’école normale supérieure.De 1993 à 1996, il est chargé de mission informatique auprès du Département « Sciences et Technologies de l’information » de la mission Scientifique et Technique au ministère de la Recherche, puis membre du groupe d’experts « informatique » de 1996 à 2000. en 2001 antoine Petit est nommé directeur adjoint à la Direction de la Recherche du ministère, en charge des mathématiques et des STiC, fonction qu’il occupe jusqu’à fin 2003.

en 2004 il est détaché au CnRS, d’abord comme directeur scientifique du département Sciences et tech-nologies de l’information puis comme directeur interré-gional Sud-Ouest. antoine Petit rejoint inria en juillet 2006 pour diriger le centre de recherche Paris-Rocquencourt, puis par intérim celui de Saclay de mars à septembre 2010. Devenu directeur général adjoint, il a supervisé les relations avec les ministères de tutelle, les partenariats institutionnels avec les établissements de recherche, les entreprises et les collectivités, en France comme à l’international. il a aussi été en charge des actions de formation par la recherche.antoine Petit est spécialiste de méthodes formelles, principalement à base de systèmes de transitions, pour la spécification et la vérification de systèmes parallèles et temps réel. il est aussi grand amateur de sport et de rugby en particulier.

Cette structuration inédite permettra d’analyser l’opportunité de création de nouveaux projets selon des critères analysant à la fois les méthodes scientifiques privilégiées, les développements technologiques envisagés, ainsi que l’impact attendu en matière de transfert vers le monde industriel ou la société civile. Dans la pratique, il s’agit par exemple, dans les axes 1 et 2 de construire des collaborations sur le long terme avec le monde industriel, d’écrire des logiciels pouvant être la base d’un transfert de connaissance ou qui pourront faire l’objet de création de consortium ou de start-up. Pour l’axe 3, d’aller auprès des cliniciens et de leur fournir des outils d’aide au dia-gnostic. enfin, de créer des dispositifs physiques inno-vants ou des nouveaux services pouvant conduire à la naissance de start-up pour les équipes de l’axe 4.Olivier Beaumont, délégué scientifique du Centre étaye

cette ambition : « La présentation des activités en quatre axes est importante pour renforcer la cohérence thématique de chaque axe, les collaborations entre les équipes et offrir l’opportunité d’une animation scienti-fique transverse. De plus, nous sommes régulièrement sollicités par des acteurs extérieurs au périmètre inria qui souhaitent nous rejoindre. Là aussi, il nous faut comprendre comment les projets scientifiques de ces nouvelles équipes potentielles s’inscrivent dans la stra-tégie locale du Centre et dans la stratégie nationale de l’institut.»et de conclure, « C’est vital de lancer de nouveaux pro-jets. il faut être ouvert scientifiquement aux nouveaux défis. À Bordeaux, comme à Pau il existe des interlo-cuteurs académiques, politiques, industriels (Pme et grands groupes) de très grande qualité qui participent à la richesse de nos disciplines ».

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coup de proJecteur S U R lE S P E R S O n n Al I TÉ S q U I C R É E nT lE M O n D E n U M É R I q U E D E D E M A I n . . .

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pascaL BrueL Mélange des genres

Le boss de CagiRe*, l’équipe commune à inria Bordeaux _ Sud-Ouest, au CnRS et à l’Université de Pau et des Pays de l’adour, c’est lui : Pascal Bruel. Ce passionné d’aviation, passé par Supaéro à Toulouse, Cambridge et le CnRS depuis pas mal d’années, mène notamment depuis la capitale béarnaise où il a installé un banc d’essai de mécanique des fluides (maveric**), des recherches pour Turbomeca, le leader mondial des turbines d’hélicoptères. Pour atteindre les objectifs de réduction des émissions polluantes, fixés par le Flight Path 2050, à l’échelle européenne, pour le transport aérien dans son ensemble, c’est-à-dire y compris les hélicoptères, on compte sur de l’innovation de rupture. Cagire participe donc aux études destinées à la mise au point de nouveaux systèmes d’injection de kérosène et de refroidissement des parois de la chambre de com-bustion d’une turbine d’hélicoptère. Selon ce physicien, chargé de recherche au CnRS, si la pluridisciplinarité de l’équipe, qui mixe mathématiciens et numériciens, est l’une des clés de compréhension des phénomènes d’écoulements turbulents, celle-ci n’est pas immédiatement allée de soi. il a fallu résoudre quelques « difficultés de langage », aplanir « l’épais-seur des mots ». mais qu’importe, « l’apport d’inria est manifeste ». et pour cet esprit libre alimenté au vif-ar-gent, toujours en avance d’un projet, le compliment a de la valeur. * Computational approximation with discontinuous galerkin methods and

compaRison with experiments

** maquette pour la Validation et l’expérimentation sur le Refroidissement par

injection Contrôlée

Jean-Marc couveignes crypto-ouvert

Jean-marc Couveignes a vécu l’évolution de la cryp-tologie. Cette « période passionnante » où la science du secret a glissé du domaine militaire vers la société civile, il l’a traversée en qualité d’ingénieur de l’arme-ment dans un grand corps de l’etat. avant qu’il ne soit « rattrapé par les gènes familiaux », ceux de l’ensei-gnement. Pour éviter l’isolement du chercheur, « qui peut se perdre dans des problèmes trop compliqués », il a choisi un métier qui lui offre aussi le « plaisir d’ensei-gner les mathématiques à des publics variés ». C’est donc avec ce sens aigü du « non-enfermement » et de « l’utilité sociale » qu’il intervient comme ensei-gnant-chercheur, à l’université de Bordeaux, en master CSi*, à Bordeaux inP, ou bien pour le DaeU**, baptisé diplôme de la seconde chance, pour ceux qui n’ont pas le bac. L’autre partie de son temps, il la consacre à l’équipe-projet lFanT, dirigée par andreas enge et spécialisée dans l’algorithmique des nombres, appliquée à la cryptologie. ensemble, ils étudient la possibilité de destiner un outil mathématique, l’algo-rithme des courbes, à un nouvel usage, celui de clés de cryptage plus courtes. À l’ère des objets mobiles dotés d’une mémoire limitée, ces clés, plus légères et parfaitement sécurisées, ont un bel avenir devant elles. intégrées à des puces, elles promettent de « rendre des services à la fois modestes et significatifs », dans le cas d’applications commercialisées à des coûts accessibles. Une idée du cryptage adapté à toutes les bourses, au plus près des convictions de Jean-marc Couveignes.

*Cryptologie Sécurité informatique

**Diplôme d’accès aux études Universitaires

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françois cornélis Un clinicien chez MOnC

saMueL ThiBauLT ligne de vie informatique

Samuel Thibault découvre la programmation à l’école primaire. D’emblée, il sait que l’informatique sera sa vie. il avale tous les bouquins sur le sujet mais doit attendre son entrée à l’ecole normale Supérieure de Lyon, bien des années plus tard, pour prendre « un vrai cours d’informatique ». Qui confirme heureusement son choix d’orientation. C’est à Lyon qu’il fait la rencontre de Raymond namyst, responsable de l’équipe-projet RunTiMe (supports exécutifs performants pour archi-tectures parallèles), au sein de laquelle il effectue son stage de master 2. et dont il reste proche même lors de son post-doc en angleterre, chez XenSource. Devenu maître de conférences à l’université de Bordeaux, Samuel Thibaut profite des vacances scolaires pour rejoindre ses collègues talençais. il poursuit actuellement les travaux de thèse de Cédric augonnet, autour d’un nouveau logiciel baptisé StarPu. Spécialiste des outils évolués pour une exécution optimisée de calculs sur ordinateur, Runtime s’apprête à proposer aux numériciens, cette interface « intelligente ». À partir de « graphes de tâches » définis d’après la structure de calculs scientifiques, StarPu va être capable d’ordonnancer le calcul des dites tâches. L’objectif est d’accroître le rendement des unités de calculs de l’ordinateur et par un effet ciseau, d’en réduire les temps de « moulinage ». Une quête majeure à l’ère des supercalculateurs. enfin, pour agrémenter ce qu’il nomme son « triple plein temps », Samuel Thibaut contribue au logiciel libre, à Linux en particulier. il planche aussi sur l’accessibilité informatique des personnes mal-voyantes et malentendantes. et entre-deux, continue de jouer de la batterie, du trombone et vient de se mettre à l’euphonium.

Luc girauD Mathématicien haute performance

ado, Luc giraud faisait des maths, « comme on ferait des sudoku, aujourd’hui ». Par amusement d’abord, puis par intérêt, pour aborder le monde de la physique, très concret. Devenu responsable de l’équipe-projet hiePaCs (algorithmes parallèles hautement scalables pour les simulations numériques frontières), le mathématicien a abandonné la physique, mais reste guidé par l’envie, le besoin de « nouer des collaborations avec le monde applicatif », d’apporter du concret, justement. Ses travaux actuels, certains menés en collaboration avec le Cerfacs (Centre européen de Recherche et de Formation avancée en Calcul Scientifique, qu’il connaît parfaitement pour en avoir été collaborateur 15 ans), consistent à développer de nouvelles méthodes numé-riques adaptées aux calculateurs haute performance de demain (de 3 millions de cœurs de calcul aujourd’hui à plusieurs milliards d’ici 2020). Ces briques de recherche génériques sont destinées à être utilisées ensuite par d’autres, Cea, airbusgroup…pour développer des applications aux implications so-ciétales ou économiques variées. enfin, il est un autre territoire « applicatif » que Luc giraud affectionne parti-culièrement, celui de l’enseignement. il offre, selon lui, une manière de créer et de maintenir le lien avec la relève de demain, autant qu’une opportunité de transférer certaines de ses activités de recherche –les plus matures – pour en montrer l’intérêt au cœur même du monde numérique de l’ingénieur. Du calcul à haute performance, en quelque sorte aussi.

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il a hésité un temps entre la météorologie et la médecine.

nulle incongruité à ce qu’aujourd’hui, François Cornélis, spécialiste en radiodiagnostic et imagerie médicale au CHU de Bordeaux, se voue aussi à la médecine prédic-tive. « intermittent » de l’équipe MonC* « depuis le départ de l’histoire », il est la composante clinicienne du groupe de mathématiciens. ensemble, ils sont parvenus à modéliser la croissance de tumeurs cancéreuses à partir de données d’imagerie médicale. Plusieurs pistes sont investiguées en ce moment, parmi lesquelles la modélisation de la réponse aux traitements anti-an-giogéniques d’une tumeur et, ce que l’équipe-projet a nommé la « sortie de route », c’est-à-dire le cas où les examens d’imagerie ne confirment pas (ou ne suivent plus) la modélisation. L’idée poursuivie est d’identifier plus rapidement que ne l’autorisent les protocoles thé-rapeutiques actuels, le moment où un traitement n’est plus efficace afin de l’ajuster, de le remplacer ou d’inter-venir plus favorablement sur un plan chirurgical. en filigrane, il s’agit aussi de personnaliser, d’individua-liser la prise en charge thérapeutique en rationnalisant les moyens, donc les coûts. Une prouesse qui laisse dubitatifs certains médecins quand d’autres ont perçu l’intérêt de cet outil prédictif.

françois cornélis Un clinicien chez MOnC

Après six années de médecine et cinq d’internat en radiologie, au cHu de Bordeaux, François cornélis enchaine avec deux ans de clinicat, à pellegrin toujours, puis à l’institut Bergonié.

C’est là-bas qu’il rencontre Thierry Colin de l’équipe mOnC, venu exposer son projet de modélisation de la croissance tumorale, dont il fera le sujet de sa thèse de doctorat. Puis il s’envole pour new York, en direction du memorial Sloan-Kettering Cancer Center, l’un des deux centres de cancérologie les plus réputés au monde. Simple obser-vateur (puisque médecin français), il n’y ausculte guère plus qu’un système de santé parmi les plus coûteux et les plus inégalitaires. De retour en France un an plus tard, François Cornélis développe l’oncologie interventionnelle au CHU de Bordeaux. À la croisée de l’imagerie et de la chirurgie, cette discipline avant-gardiste et mini-invasive, encore méconnue de la profession et des patients, s’aide de l’iRm, du scanner ou de l’échographie, pour traiter les patients en brûlant ou en cryogénisant les cellules tumorales dont ils souffrent.

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*Suite de l’équipe-projet mC2

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PARTENARIATS INRIA :vARIATIONS AuTOuR

Du PAS DE DEuxActeur d’un écosystème informatique et

numérique, en plein essor au plan régional, inria Bordeaux sud-ouest maille

progressivement son réseau de partenaires, au gré des enjeux stratégiques et des objectifs scientifiques et

technologiques de notre société.

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pa ss e r e l l e s

un rôle structurant pour le centre et pour ses partenaires très variés, tendus vers deux objectifs : co-construire l’excellence et peser à l’international.

emblématique. L’accord-cadre signé mi-octobre dernier entre inria Bordeaux

_ Sud-Ouest et l’université de Bordeaux l’est à plus d’un titre (voir entretien avec manuel Tunon de Lara, en page 31). il vient compléter les accords signés en 2013 avec l’Université de Pau et des Pays de l’adour et Bordeaux inP. il s’agit d’une part, du premier contractualisé par la nouvelle université fusionnée.D’autre part, au-delà de la lettre, son esprit réaffirme haut et fort une volonté marquée de faire route ensemble. il faut y voir un tournant dans l’histoire du centre talençais, celui d’une gouvernance ouverte et ambitieuse, en place pour relever les défis sociétaux, à partir d’un même territoire. La définition de priorités stratégiques communes (calcul intensif sur nouvelles archi-tectures, modélisation et simulation pour la santé et la biologie, gestion

des incertitudes et optimisation et enfin, systèmes interactifs et approches centrées utilisateurs) fonde naturellement ce partenariat d’exception.Vectrice d’une plus grande lisibi-lité et porteuse d’un rayonnement national et international, cette poli-tique territoriale a de quoi attirer. L’arrivée récente de l’institut d’Optique graduate School (iOgS), à quelques en-cablures du Centre, en témoigne. Cet établissement d’enseignement supé-rieur et de recherche a été mis-sionné par l’etat pour déployer une filière économique dans le domaine de l’optique et de la photonique au meilleur niveau mondial. Cette école d’ingénieurs parisienne n’a pas choisi Bordeaux par hasard.

« La concentration de compé-tences sur le campus, à l’interface de la physique, des mathématiques appliquées et de l’informatique, avecinria, on la retrouve un peu en ile-de-France, mais nulle part ailleurs en France », assure Jean-Louis martin, directeur général de l’iOgS.Ce rapprochement, formalisé par

l’accord-cadre signé pen-dant l’été entre les deux acteurs, vise, pour l’iOgS, à « mieux former les phy-siciens aux technologies numériques ». Une unité mixte de

recherche université de Bordeaux / CnRS / iOgS, baptisée LP2n (Laboratoire Photonique, numérique et nanosciences), est née de ce partenariat ainsi qu’une équipe-projet mixte, Manao, dirigée par Xavier granier. Lequel enseigne la réalité virtuelle

UnE VOlOnTÉ MARqUÉE DE FAIRE ROUTE

EnSEMBlE

17/10/2014, Manuel tunon de lara et Antoine petit lors de la signature de l’accord-cadre inria / université de Bordeaux.

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et la réalité augmentée, aux élèves ingénieurs de l’école, depuis 2013.en s’associant de manière étroite à l’optique, inria Bordeaux _ Sud-Ouest, va contribuer « à faciliter les échanges du monde réel au monde virtuel (acquisition) et du monde numérique à l’observateur final (affichage) ». Derrière cette levée de verrou technologique, le but est de concevoir un « objet intelli-gent capable d’aider l’humain, dans son environnement, à prendre les bonnes décisions en temps réel ». Une sorte d’homme «  augmenté » que l’automobile, l’aéronautique, sans parler de la médecine, appellent de leurs vœux les plus chers.À la vocation de pérenniser ses rela-tions académiques et scientifiques pour simplifier la collaboration entre chercheurs et favoriser l’émergence de pôles d’excellence, inria Bordeaux _ Sud-Ouest conjugue l’ambition de

se rapprocher de partenaires écono-miques grâce au soutien pérenne de la Région aquitaine. Pour une raison majeure, celle de confronter les équipes-projets aux problématiques et besoins concrets d’industriels et de Pmi/Pme. Directeur scientifique d’airbus group innovation, eric Duceau identifie parfaitement le spectre du partenariat qui le lie au Centre. nous travaillons ensemble sur des sujets où inria est très en pointe, donc sur des tech-nologies de l’information et non sur des problématiques « avion ».« nous avons choisi 3 thématiques «  mathématisables » (traitement des incertitudes, calcul haute-per-formance et réalité virtuelle) qui ont comme points communs et points de départ d’être des problèmes impor-tants, pour nous. »

10/07/2014, Antoine petit et Jean-louis Martin lors de la signature de l’accord-cadre inria / institut d’optique.

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Traduction en langage industriel : attentes fortes et pilotage serré. « Dans ce deal, inria apporte les « pures » connaissances scientifiques et les supports méthodologiques, aide à cibler les bons outils, fait monter en compétences nos ingé-nieurs et organise la démonstration de maturité. Car l’instrument visé correspond bien à de la maturation et du transfert technologiques via par exemple des thèses, des post-doctorats et même dans ce cas précis, de la co-localisation de chercheur. » Pourquoi ? « Parce que la meilleure manière qu’on ait trouvé d’échan-ger sur des problèmes très pointus, c’est d’immerger des gens de chez nous, à temps partiel chez inria. » Une souplesse d’organisation très appréciée par l’industriel qui se défend « d’acheter de la recherche ».« Ce que nous visons au travers de cet accord, signé pour 5 ans renou-velables, avec inria, c’est la durée. »

autre souhait de l’intéressé ? « être capable, de notre côté, d’amener suffisamment de problématiques d ’ intérêt scientifique pour maintenir et étoffer, au sein d’inria, les compétences dont on pense avoir besoin dans les 3, 5, 10 ans qui viennent. »

Volontairement qualifié de « prag-matique et anti tape-à-l’œil » par eric Duceau, l’accord se donne « le temps de démarrer doucement ». Le temps, disons, que les uns et les autres apprennent à se connaître et à se comprendre, bref qu’ils « s’acculturent ».

« en particulier, quant au partage des valeurs, vraiment différentes entre le monde académique et le monde industriel ».mais alors, comment faire prendre la greffe quand le besoin techno-logique n’émane pas d’un grand groupe industriel mais d’une Pme/Pmi (voir algo’Tech en encadré p30) ou d’un établissement de taille intermédiaire (eTi) ? « La création du Catie, le Centre aquitain des Technologies de l’in-formation et electroniques, répond précisément à cette nécessité de créer un niveau intermédiaire entre une entreprise et un laboratoire de recherche », résume son directeur, Bertrand Castagnet. il y a donc « une grande légitimi-té » à se rapprocher d’inria, pour la nature de ses activités mais aussi pour valoriser ses recherches, sous des formes diverses. « Un accord est prévu d’être signé en ce sens au second semestre 2015. mais déjà, nous sommes en train d’en formaliser le périmètre ». À l’interface des projets développés par inria et des demandes des en-treprises, le Catie a non seulement dans l’idée de faciliter l’accès de ces dernières à la recherche. il a aussi pour objet, en qualité de centre technologique doté de moyens humains et techniques, de « dérisquer » certaines de ces tech-nologies à leur profit.

Bertrand castagnet,directeur du cAtie.

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une pépite ? un ovni dans le paysage économique national ? Algo’tech informatique est un peu des deux.

Spécialisée dans l’édition de logiciels de schématique élec-trique pour l’industrie et le tertiaire, cette entreprise d’une quinzaine de salariés, implantée à Bidart (64), consacre près de 30% de son chiffres d’affaires annuel à la R&D !Cet effort de recherche, cette soif d’innovation, la PME la revendique comme marque de fabrique. Comme nécessité aussi. Plusieurs sujets de recherche appliquée sont à l’étude avec Inria Bordeaux _ Sud-Ouest. Une thèse CIFRE*, avec l’équipe- projet MneMosyne, est sur le point d’être lancée.

Son thème ? l’automatisation de la conception des schémas élec-triques par l’utilisation de tech-niques bio-inspirées du cerveau. Deux objectifs sont poursuivis : 1. formaliser et modéliser les connaissances et compétences « maison », 2. les enrichir de l’expérience, grâce aux technologies des « machines apprenantes ».Pour Jean-Michel Petolat, PDG d’Algo’Tech Informatique, « ce partenariat permet de travailler avec des spécialistes (équipe-projet hiePaCs), dont le niveau de compétences et de savoir

nous fait beaucoup évoluer. Par ailleurs, sans le laBRI (labora-toire Bordelais de Recherche en Informatique) et l’appui de Bpi France, nous n’aurions pas eu accès au HPC. Or le calcul intensif est un besoin de PME important, doublé d’un facteur de compétiti-vité indéniable. Enfin, cette colla-boration nous amène de l’attrac-tivité alors même que les petites entreprises ont des difficultés à « accrocher » des profils de chercheurs. »

AlGO’TECH InFORMATIqUE,un exemple de partenariat « pMe »

pour en sAvoir plus : www.algotech-informatique.com

suite logicielle développée par Algo’tech.

*Convention Industrielle de Formation pour la Recherche.

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M A n U E l T U n O n D E l A R A ,Président de l’université de BordeauxCourant octobre, Inria Bordeaux _ Sud-Ouest et l’université de Bordeaux ont contractualisé leurs ambitions communes, par la signature d’un accord-cadre de partenariat scientifique. Manuel Tunon de Lara en précise l’orientation.

Pourquoi signer un accord-cadre alors que 80% des équipes-projets du Centre inria bordelais sont déjà communes avec l’univer-sité de Bordeaux ?Ces équipes-projets étaient déjà communes, oui mais avec deux des trois universités que fédère au-jourd’hui l’université de Bordeaux, depuis sa création le 1er janvier 2014. Cet accord-cadre régularise d’une certaine manière ces collaborations. il constitue un outil de stabilisation pour aller plus loin. il réaffirme surtout une volonté commune de partager nos stra-tégies de recherche dans le domaine des sciences du numérique.

Quelle est cette volonté ?elle est de partager et d’écrire une feuille de route commune et de faire évoluer la nature de nos relations. Relever les défis pluridisciplinaires, industriels ou

sociétaux, que s’est fixé inria n’est possible que si les compétences sont réunies. La vocation de l’université de Bordeaux est de faire avancer les connaissances pour répondre aux questions que se pose notre société, avec l’exigence la plus forte, donc à un niveau international. On voit dès lors que nos objectifs de site croisent les ambitions nationales d’un organisme comme inria. nous voulons partager ce mouvement.

Comment va-t-elle se traduire ?Par un renforcement des échanges avec inria, qui est déjà présent sur la plupart des axes prioritaires de notre feuille de route : modélisation, calcul haute performance, interfaces homme-machine (iHm), simulation pour la santé et la biologie, au travers de institut Hospitalo-Universitaire (iHU) Lyric, du Cluster numérique CPU, inscrits dans l’initiative d’excellence (ideX) portée par l’université de Bordeaux.

L’enTreTien

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. Z i p

Interfaces Cerveau-OrdinateurSans les mainsapprendre ou ne pas réussir à apprendre ? Telle est la question, à laquelle les systèmes tutoriels intelligents apportent des réponses. Jeune doc-torante en sciences cognitives, Camille Jeunet œuvre, au sein de l’équipe PoTioC, à conjuguer ces nouveaux protocoles d’apprentissage adapté, avec les interfaces Cerveau-Ordinateur (Brain Computer interface, BCi dans la langue de Shake-speare). en apportant un soutien émotionnel, social, sous la forme d’un avatar, et cognitif - trois paramètres dont on sait qu’ils sont capitaux dans le processus d’apprentissage - Camille vise à aider les utilisateurs à mieux interagir avec ces BCi. Leur champ d’application ? La conduite de fauteuils roulants intelligents, le contrôle de neuroprothèses et même les jeux vidéo, tous commandés mentalement via un ordinateur.

EquipementCalcul scientifique : du cœur à l’ouvrageDepuis, sa création en partenariat avec l’institut de mathématiques de Bordeaux et le Laboratoire bor-delais de recherche en informatique en 2009, la plateforme fédérative pour la recherche en informa-tique et mathématiques (PlaFRim) s’est fortement développée. Cela se vérifie non seulement dans la diversité des matériels implémentés (des plus clas-siques aux accélérateurs de dernière génération) mais aussi par une ouverture significative aux étu-diants (utilisation dans le cadre de la formation au calcul intensif).Côté recherche, le projet permet aujourd’hui aux équipes d’utiliser des moyens de calcul haute per-formance pour la conception, le développement et la validation en grandeur moyenne d’algorithmes et de codes de calcul scientifiques. etape cruciale avant d’aller sur les grands centres de calcul régionaux, nationaux et européens pour les grosses simula-tions. en partenariat avec le mésocentre de Calcul intensif aquitain (mCia), PlaFRim avec ses 2000 coeurs, pourrait dès 2015, servir de support aux travaux de R&D menés par les Pme de la région, notamment dans le cadre de la régionalisation de l’initiative HPC@Pme (programme pour soutenir et accroître la compétitivité des Pme).

https://team.inria.fr/potioc/fr/

http://www.initiative-hpc-pme.org

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FévRieRpremière pierre

Le 10 février monique Thonnat participait à la pose de la première pierre de l’iHU Liryc.

silver economyLe projet Domassist de l’équipe Phoenix représenté au lancement de la Silver economie en aquitaine.

roAdeF 201415ème congrès annuel de la société française de recherche opération-nelle et d’aide à la décision organisé par l’équipe-projet Realopt.

avRildépartmichel Cosnard en visite dans le centre une dernière fois en tant que Président Directeur-général de l’institut.

stage Mathc2+Pour la première fois dans l’aca-démie de Bordeaux, le rectorat, le Centre inria Bordeaux – Sud-Ouest, le CnRS et l’université de Bordeaux organisent un stage mathC2+ à destination d’élèves de seconde.

juincolloquium Albert BijaouiPour la première édition de son colloquium le Centre reçoit albert Bijaoui, astronome émérite de l’Ob-servatoire de la Côte d’azur sur le thème : « La Voie lactée, le Système solaire et l’évolution des espèces ».

poppy à l’elyséeLe président de la République, Fran-çois Hollande, recevait dans le cadre de la French Tech des investisseurs et des entrepreneurs. Parmi ces visiteurs se trouvait Poppy, le robot humanoïde bordelais open-source et imprimé en 3D.

juilleTsignature accord - cadre ioGsinria et l’institut d’Optique signent un partenariat de recherche natio-nal afin de développer les collabo-rations initiées entre les deux éta-blissements.

oCToBRerobotiqueFaire découvrir l ’ i n f o r m a t i q u e et la robotique à l’école, c’est tout simple ! C’est le message passé aux petits talençais lors d’iniRobot, une séquence pédagogique d’initiation à la robotique.

Accord-cadre

Signature de l’accord-cadre de par-tenariat scientifique entre inria et l’université de Bordeaux affirmant une vision partagée de la straté-gie de recherche des deux éta-blissements dans le domaine des sciences du numérique et de leurs applications.

noveMBReBordeaux Métropole is French techBordeaux obtient le label national “French Tech”, résultat d’une mobilisation continue de tous les acteurs de l’innovation numé-rique du territoire.

DeCeMBReleWeb 2014France TV expose des démonstra-tions inria sur son stand pendant les 3 jours de la conférence. Pour Bordeaux, c’est la plateforme robo-tique Poppy qui est envoyée en ambassadrice.

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2015janvieR

AquitecDu 29 au 31 janvier, inria, le CnRS, l’inRa et l’inserm présenteront les métiers de la science sur le salon.

MaiMetro’nummanifestation de référence sur la ville intelligente et les services nu-mériques urbains, qui se déroulera à Bordeaux les 21 et 22 mai 2015 sur le Campus de Kedge Business School à Bordeaux.

sePTeMBRe

euroMpi 2015du 21 au 24 septembrehttps://eurompi2015.bordeaux.inria.fr/

ecc 2015du 28 au 30 septembre 2014http://www.imsc.res.in/~ecc14/

oCToBRecongrès mondial itsDu 5 en 9 octobre 2015 au Parc des expositions de Bordeaux, sur le thème : plus d’espace pour une mo-bilité plus durable, le congrès iTS se consacrera plus spécifiquement aux innovations permettant d’améliorer la mobilité durable.

rencontres inria-industries

en 2015, le Centre organisera plu-sieurs rencontres entre chercheurs et monde industriel sur les théma-tiques de la robotique, du calcul haute performance ou encore de l’e-santé.

réponse marque-pageVisualisation de traces d’exécution d’un programme.

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Chercher et Innover à l’UPPA

Mener des recherches de niveau international5 axes de recherche stratégiques, bénéficiant d’un haut niveau de partenariat• Environnement et matériaux • Géo-ressources • Milieux et ressources aquatiques• Justice et territoires• Espaces, frontières et métissages

1 axe transversal pluridisciplinaire sur les transitions : énergétiques, environnementales et sociales

S’ouvrir à des secteurs clés du territoire• Construction éco-responsable, • Patrimoines et tourisme, • Aéronautique

Être au cœur de la coopération transfrontalière • Formation doctorale (doctoriales, co-tutelles de thèses)• Projets de recherche communs

www.univ-pau.fr

5 campus : Anglet, Bayonne, Mont-de-Marsan, Pau, Tarbes

24 unités de recherche en association avec des organismes de recherche CNRS, INRA, Inria

2 écoles doctorales500 chercheurs530 doctorants24 co-tutelles de thèses transfrontalières

Chiffres clés

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http://panorama.inria.fr/

RETROUVEZ En lIGnEle rApport Annuel InRIA

PAnORAMA DU MOnDEnUMÉRIqUE

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