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Technologie du document Colletta • Gidrol • Giraud • Lasnier • Pennec

Lavenir des médias

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Technologie du document

Colletta • Gidrol • Giraud • Lasnier • Pennec

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A. Internet : le “réseau des réseaux”, moteur des transformations

B. Un futur nucléaire : l’utilisateur au centre de son univers technologique

SOMMAIRE1. Visions

๏ Technologies ๏ Usages ๏ Business modelS

๏ Tendances numériques liées à Internet ๏ Autres tendances, projections et

questionnement

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2. PROJECTIONSA. Une technologie aliénante ?

Résistances et compromis

B. VR, AR... L’immersion, possible révolution médiatique ?

๏ UN USAGE QUI NE VA PAS DE SOI ๏ L’utilisateur et le contenu : un status

quo dicté par le confort ๏ Une vision prospective : quel avenir des

contenus ?

๏ La puissance de la réalité virtuelle pour se plonger dans une expérience

๏ Les nombreux obstacles au développement des technologies médiatiques immersives

๏ Des barrières qui restent fragiles ๏

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Peu de chercheurs s’intéressent au futur d’Internet en tant que technologie à part entière. Internet est devenu une entité immatérielle pour une majorité de la population. Or, Internet fonctionne grâce à un immense réseau de câbles traversant les océans et les continents, ainsi que de nombreux serveurs fournissant une puissance de calcul impressionnante, hébergeant plus de 900 millions de sites web en décembre 2015[1]. Actuellement, les câbles sont constitués de fibres optiques permettant un transport très rapide des informations. On peut imaginer que ces câbles seront composés d’une nouvelle matière innovante permettant un transfert encore plus rapide ou bien de meilleurs algorithmes de recherche pour trouver encore plus vite exactement ce qu’on recherche. En effet, les entreprises comme Google/Alphabet développent de nouvelles techniques pour comprendre au mieux ses utilisateurs et leurs proposer des résultats qui correspondent à ce qu’ils recherchent. Les algorithmes deviennent de plus en plus puissants et pourront bientôt prendre des décisions seuls. En fonction des tendances actuelles d’Internet, nous avons établi des projections à court terme de l’évolution des pratiques de ses usagers.

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1. Visions du futur numérique dans les médias

A. Internet : le “réseau des réseaux”,

moteur des transformations

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Toutes les industries culturelles sont aujourd’hui confrontées à une nouvelle donne technologique et stratégique, et en particulier celles du cinéma et de la télévision. Si, pendant longtemps, la consommation de produits cinématographiques ou télévisuels a été dictée par des impératifs de support ou d’exposition, ou même par des contraintes de rentabilité, la dématérialisation des œuvres via internet permet désormais leur diffusion et leur reproduction à très grande échelle et ce, à moindre coût. L’audiovisuel est même devenu l’usage principal d’internet en termes de volume, puisque Cisco annonce que d’ici trois ans, ce sera plus de 84% du traffic internet consommé dans le monde entier qui sera dédié à la vidéo. Et alors que ce médium a largement été qualifié de successeur de la télévision, il se trouve justement que celle-ci se connecte de plus en plus. À la fin de la décennie en cours, il est estimé qu’un milliard de postes de télévision seront connectés à internet, trois fois plus qu’aujourd’hui, dépassant les 50% de télévisions en ligne dans le monde. Dès lors, il est évident que les spécificités d’internet quant à la consommation de vidéo sont significatives pour comprendre les usages d’aujourd'hui mais aussi de demain.

Tendances numériques liées à Internet

Les individus ont aujourd’hui de nouveaux moyens d’accéder à des programmes vidéo grâce à Internet. Ils ont à leur disposition un très grand nombre de terminaux connectés, tels que les smartphones, les tablettes et les ordinateurs. Ces accès sont facilités par un vivier de contenu bien plus étoffé que sur les terminaux traditionnels tels que la télévision, notamment grâce au streaming et au téléchargement, licite ou non. Alors que les offres disponibles sur les terminaux connectés sont de plus en plus importantes, souvent accessibles gratuitement et simplement, il convient de s’intéresser aux pratiques des français “connectés”

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dans leurs modes d’accès aux vidéos, et notamment aux programmes télévisés et cinématographiques.

Dans cette partie, nous allons nous intéresser aux tendances concernant le numérique aujourd’hui, afin d’imaginer les usages futurs des technologies liées à Internet. En premier lieu, le commerce en ligne et la publicité en ligne ont explosé ces dernières années, ce qui nous fait penser que Internet deviendra le média principal du futur.

Augmentation du commerce en ligne ➡ L’offre en ligne s’est énormément développée➡ Multiplication d’applications pour voir ce qu’un vêtement ou

cosmétique rendrait sur nous-même➡ Deviendra majoritaire car livraison de plus en plus rapide et peu

chère

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Le nombre d’acheteurs en ligne augmente très rapidement. On attend une hausse d’au moins 4% d’ici 2020. Les produits achetés en ligne sont de plus en plus variés. Au niveau des services, ils sont plus spécifiques (par exemple Vine ne permet que de faire des vidéos de moins de six secondes).

Les internautes ont du mal à acheter des produits électroménagers en ligne. Plus le produit est cher et destiné à une longue durée d’utilisation, moins on a tendance à le commander en ligne. Du côté des professionnels, la facilité d’utilisation d’Internet pousse à considérer de plus en plus l’investissement dans la publicité en ligne, ou « epub ».

Augmentation de l’investissement dans la publicité en ligne

Voir le PDF ➢

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La publicité en ligne est un modèle économique en pleine expansion grâce au développement de l’usage des mobiles. L’investissement dans « l’epub » surpassera l’investissement de la publicité à la télévision dès 2018 [2]. Dans le futur, elle sera un important poste de dépense pour les entreprises en plus des publicités traditionnelles (print, évènementiel).

➢ Avantage : meilleur ciblage grâce au big data et à la géocalisation ➢ Problème : les Ad-blockers

Etude sur les ad-blockers, menée par Illigo en France, Novembre 2015. [3]

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Les ad-blockers possèdent de nombreux avantages de navigation mais les utilisateurs leurs reconnaissent aussi quelques inconvénients notamment le fait de priver les sites de revenus publicitaires et de bloquer toutes les publicités, y compris celles qui pourraient nous intéresser. Dans le futur, les annonceurs créeront des pubs non invasives qui ne seront pas bloquées en fonction des préférences des utilisateurs.

Augmentation de la navigation mobile (Smartphones et Tablettes) ➡ Démocratisation HTML5, désuétude du Flash➡ Meilleur référencement des sites responsives➡ Plus de campagnes transmédia & augmentation du multi-écran➡ Une app pour tout, que ce soit augmenter sa productivité,

s’organiser ou se divertir➡ Navigation web plutôt wifi que 3G/4G (77% des français

réticents à souscrire à une offre 4G) [4]

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Les « mobinautes » sont les personnes qui naviguent sur Internet avec leur smartphone. Aujourd’hui, 56% des français sont des mobinautes, et ce pourcentage va augmenter au fil du vieillissement de la population. De même, nous sommes très nombreux à être accro à notre smartphone, cette tendance va continuer à s’étendre jusqu’à ce que la réalité augmentée se développe avec un meilleur support que des lunettes. En effet, cette technologie nous permettra d’être constamment connectés, ce qui semble être la tendance de notre société actuelle avec l’augmentation de l’utilisation des Clouds.

Augmentation de l’utilisation de Clouds -> Centralisation des ressources augmente productivité + facilite travail en groupe sur un même document -> iCloud, Google Drive, Dropbox majoritaires

"Utilisations des clouds en 2014. [6]

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Les particuliers comme les professionnels stockent leurs emails sur un cloud en ligne. La perte de données numériques est la crainte de nombreux utilisateurs, le cloud semble une solution durable et pratique. Certains chercheurs s’inquiètent de la durabilité du stockage ainsi que de la protection des données stockées, mais à part ça le cloud sera probablement très développé dans le futur. Dès 2020, Internet sera partout, que ce soit dans les voitures, les maisons ou les objets du quotidien. Nos données personnelles et applications seront accessibles dans le cloud, si bien que les utilisateurs deviendront plus indifférents aux appareils qu’ils utilisent. Cela se généralise dans plus en plus de domaines de consommation, à l’image du covoiturage et de « l’ubérisation » de nombreux secteurs. L’ubérisation consiste à mettre en relation directement le client avec un prestataire de service tel qu’un chauffeur pour Uber, une maison pour AirBnB…

Développement de la consommation et l’économie collaborative ➡ Crowdsourcing (ex : Wikipédia), crowdfunding (ex : Indiegogo),

covoiturage➡ « Ubérisation » du transport, du voyage, de l’hébergement, etc

= notation des individus + place centrale d’Internet pour accéder à ces nouveaux services d’entraide entre particuliers

➡ Importante prise en compte des avis et notations des autres

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Autres tendances, projections et questionnement

Quelques chercheurs s’interrogent sur le retour de la censure ou la mise en place de réglementations des états pour faire face aux grandes entreprises (Google, Facebook) qui contrôlent Internet.

De nombreuses grandes entreprises misent sur les lunettes de réalité virtuelle. Le futur se vivra en totale immersion que ce soit pour visualiser une photo 360°, un jeu vidéo ou même un appel vidéo. Cette technologie est de plus en plus présente dans les films et séries d’anticipation et de science-fiction. Je pense qu’il ne faut pas mettre de côté la réalité augmentée qui permet de superposer une couche d’informations numériques à ce qu’on voit réellement. Il faut juste inventer un support plus efficace et moins contraignant que des lunettes.

En devenant capteur d’informations et de signaux infra-conscients, Internet version 3.0 permettra de proposer et de prendre des décisions dès 2020. Grâce aux traces numériques et aux capteurs digitaux, Internet permettra de comprendre les situations en temps réel, de proposer des solutions et d’agir en se passant du contrôle de l’utilisateur. La principale barrière à cette situation est d’ordre éthique : que fera une voiture autonome dans une situation où elle devra choisir entre ses passagers ou un bus ? Peut-on laisser un drone décider s’il peut lâcher une bombe sur un village ? Ces questionnements feront probablement l’objet d’intenses débats dans le futur.

Internet permet également le développement d’une nouvelle forme de tourisme : le tourisme numérique. En effet, Google Earth et le Street View de Google Maps permettent de visiter la planète entière. Il y a également Flickr et de nombreux blogs de voyage qui nous font voyager à travers leurs photos. Cette forme de tourisme se développe aussi en vidéo via des vlogs ou reportages plus complets. On a plus besoin de se déplacer pour voir les plus beaux sites touristiques du monde, il suffit de surfer sur Internet pour voir s’afficher sur notre écran des images aussi

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panoramiques qu’improbables de ruelles de villages, de sentiers de randonnée, de canyons ou de sommets enneigés. Google fait fabriquer des voitures-photographes, des motos-neige ou encore des sacs-à-dos de randonnées, capables de prendre des photos grand-angle, toutes les 3 secondes, pour immortaliser les recoins cachés de la planète. La cartographie numérique du monde devient tellement précise et détaillée qu’on peut s’inquiéter qu’elle ne serve à des fins moins bien intentionnées que le tourisme virtuel…

Les comportements d’achat des français ont grandement évolués depuis la révolution industrielle, et ils continuent à se transformer au gré des évolutions numériques et sociales.

Le système « C to C » (de particulier à particulier) va continuer à augmenter dans tous les domaines car Internet permet d’éliminer les intermédiaires. Cela va dans la même direction que « l’ubérisation » massive des sociétés occidentales. Les particuliers essayent de revendre ce dont ils n’ont plus l’utilité avant de les jeter. Ils essayeront de valoriser les productions locales ou nationales avant l’international pour limiter les émissions de CO2, à condition que la qualité soit présente.

Le nombre d’écrans possédé par les foyers français va également continuer sa progression, nous nous dirigeons vers un monde ultra connecté dans lequel notre frigo pourra faire les courses tout seul en fonction de nos habitudes alimentaires. Le Drive a toutes les chances de disparaitre car nos courses pourront être livrées à domicile pour le même prix.

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Note de lecture : le futur des médias dans l’ouvrage de Manuel Diaz : Tous digitalisés (Dunod, 2015). Manuel Diaz est président de l’agence digitale Emakina France. Il conseille des grandes entreprises et les accompagne dans leur processus de transformation digitale.

Technologies

L’extension des médias à tous les supports utilisables de la vie quotidienne

L’utilisateur ne s’organisera plus en fonction des médias, mais les médias seront organisés intelligemment autour de lui.

En allant dans la salle de bain le matin, chaque membre de la famille sera identifié par un dispositif de reconnaissance faciale. Des miroirs-écrans leur fourniront une expérience, une mise en scène de l’information et des services spécifiques. En fonction d’éléments comme les goûts personnels, l’heure de la journée, voire de l’agenda de l’utilisateur, le miroir pourra diffuser des articles de journaux, des flash-infos télévisés, l’état des transports et de la circulation pour aller au travail....

L’univers média s’organisera non plus seulement en fonction des écrans, mais en fonction de toutes les surfaces utilisables (objets connectés chez soi, au bureau, dans les transports, voire dans les lieux publics). La collecte croissante de big data permettra une personnalisation croissante des contenus et des plateformes média.

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B. Un futur nucléaire : l’utilisateur au

centre de son univers technologique

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Usages

L’utilisateur au centre du dispositif médiatique

Le consommateur digital entendra consommer les biens culturels ATAWAD : any time, anywhere, any device.

Il y aura une extension du modèle SaaS (software as a service) aux médias : demain, ce sera music as a service, movies as a service, books as a service.

Pas question d’organiser son emploi du temps en fonction de l’heure de diffusion de sa série préférée, pas plus qu’il n’est envisageable d’attendre deux ans pour voir en France un épisode diffusé hier aux États-Unis, et dont l’issue a déjà été largement commentée sur les réseaux sociaux.

En fonction de ce qu’on a déjà consulté (notion de continuité), de l’évolution de l’actualité, du média le plus approprié (ce ne sera pas le même en voiture, dans le bus, chez soi), l’utilisateur souhaitera recevoir la bonne information, au bon format, sur le bon support.

La nécessité de plateformes médias centralisatrices et personnalisées

Le problème est que le média est centré sur lui et non sur l’utilisateur : l’utilisateur relit plusieurs fois les mêmes choses alors qu’il zappe d’un média à l’autre (éclatement des médias entre radio, télévision, journaux, réseaux sociaux…).

On peut imaginer l’avenir sous la forme d’un identifiant unique pour les utilisateurs, les faisant reconnaître par toutes les plateformes médias qui prendront en compte ce qu’ils ont déjà vu sur d’autres médias.

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Il ne restera pas grand chose de la notion de “média” dans un monde organisé non plus autour de ces médias, mais autour de leur audience digitale. La plateforme média de demain connaîtra les goûts, les préférences de chacun et, de plus, continuera à affiner cette connaissance au fil du temps. Elle composera donc une matinale personnalisée en piochant un éditorialiste ici, un autre là…

De la même manière qu’avec l’iTunes Music Store, la notion d’album est morte au profit du titre, la notion de chaîne va disparaître au profit de l’émission. Les contenus existent déjà (podcasts, replay) : reste la plateforme intelligente utilisant les données pour construire au fil de la journée un programme personnalisé, en le finançant par des encarts de publicité servicielle, dont la valeur perçue sera dès lors plus élevée dans un contexte où l’utilisateur n’aura plus envie de zapper.

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Business models

L’importance de la prise en compte de la mobilité de l’utilisateur

Les nouveaux usages vont entraîner une recomposition des médias avec de nouvelles alliances, de nouveaux business models.

Une alliance entre les fournisseurs de contenus et l’industrie du transport est devenue une nécessité : l’idée est de poursuivre l’expérience que l’on déjà connaît un peu en avion avec les IFE (in flight entertainment), mais en mieux et centré sur l’utilisateur. Avec l’accroissement de la mobilité, métros, train, avion deviennent des lieux de choix de consommation, de distraction as a service pourvu que l’on puisse offrir le bon contenu en fonction de la personne et du contexte.

L’individualisation des contenus et la publicité personnalisée

Il y aura une personnalisation de plus en plus grande des contenus (films, jeux vidéos) : les scénarios vont s’individualiser, en s’adaptant aux goûts de l’utilisateur pour le plonger dans “son monde”. L’homme digital ne consommera plus une distraction écrite pour la masse, il participera à son écriture, à sa mise en scène, voire fera partie du dispositif.

On peut même imaginer, comme c’est déjà le cas avec le logiciel de musique Emily Howel, que les contenus seront directement créés artificiellement pour l’utilisateur en fonction de ses goûts, de son humeur, et en prenant en compte ses retours.

Ses marques favorites, qui ne sont pas les mêmes que celles de son voisin, y seront incluses, en offrant au passage à la marque l’occasion d’une relation qualifiée et privilégiée avec l’utilisateur, l’occasion de lui proposer une expérience et un service unique. La publicité sera perçue comme un opportunité dans un moment de loisir

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Un usage qui ne va pas de soi

Voilà une petite infographie sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur les réserves qu’ont les interrogés à leur égard.

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2. Projections attendueS

A. Une technologie aliénante ?

Résistances et compromis

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Parmi les résistances que l’on peut trouver

• FOMO : Fear of missing out, la peur de passer à côté de quelque chose si on décroche.

• Aspect addictif : volonté de décrocher au moins pour un temps.• Hiérarchie de l’information : Espoir que disparaissent les

informations concernant les célébrités. (mais volonté à interroger : les personnes suppriment-elles leurs abonnements à telle ou telle vedette ?)

• Complexité : Les participants expriment le souhait de pouvoir gérer toutes leur activité en ligne via une seule plateforme.

Ce qui ressort de cette infographie

•Relation schizophrène aux réseaux sociaux.•Dépendance et conscience de cette dépendance. •Avantage principal : maintenir contact avec le monde extérieur,

en faire partie. •Principal défaut : Perte de lisibilité, de clarté du monde,

sensation de dépassement et manque de contrôle.

Point intéressant : le seul contenu vraiment social de l’infographie concerne la propension à reprendre contact avec de vieilles connaissance, soit un seul item. L’approche individuelle des réseaux sociaux semble donc paradoxale compte-tenu du fait que ceux-ci sont supposés “sociaux”.

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L’utilisateur et le contenu : un status quo dicté par le confort

Voici un sondage BVA qui illustre comment les Français appréhendent le numérique : clic

En grande majorité ils le considèrent comme une évolution positive car elle crée du lien et facilite l’expression de chacun. Cette forte confiance dans le numérique montre que comme avec l’électro-ménager ou la voiture, le confort reste une valeur privilégiée dans les pays occidentaux. Dans un autre sondage, celui-ci de septembre 2015, les personnes interrogées montre une bonne connaissance des risques liés par exemple au Big Data mais ne sont pas prêts à en abandonner les avantages : clic

Cette importance majeure accordé à l’aisance et à la facilité t rouve une bonne i l l ust rat ion dans l’évolution de la q u a l i t é d e s o f f r e s culturelles proposées

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au consommateur. Bien que critiquable sur sa méthode, voici un tableau montrant que les chansons les plus populaires correspondent au niveau de connaissance de la langue d’un enfant d’une dizaine d’années pour les meilleures :

Moins qu’une baisse drastique de la culture du consommateur moyen, ce graphique illustre plutôt une uniformisation croissante des contenus causée par la personnalisation des contenus. Toujours dans cette logique de confort renforcé par l’ampleur du choix qui se propose à lui, le consommateur de médias a tendance à privilégier le connu, l’habituel, le facile d’accès, et ce surtout dans une économie en récession. Ainsi derrière l’apparente volatilité du monde numérique se cache une coagulation alarmante des contenus. À l’inverse du fleuve d’Héroclite, le flux d’information masque, sous une apparence de mouvement perpétuel, un immobilisme rampant, en tout cas en matière de culture populaire, ou, pour filer la métaphore, mainstream.

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Une vision prospective : L’avenir des contenus ?

La principale limite à l’élaboration de toute prévision sur l’avenir des contenus est l’aspect normatif de tout jugement à cet égard. Dans une société ou le jugement est roi, bien qu’il ne soit pas à proprement basé sur une loi morale naturelle, comment ne pas anticiper l’évolution des contenus, en particulier culturels, en termes de “meilleurs” ou de “pire” ? D’autant plus que ce questionnement est aujourd’hui omniprésent, et particulièrement prégnant au regard de certains mouvements et débats. Que dire de la mode du rétro-cool , du steam-punk ou autre comportement vintage consistant à mettre en porte-à-faux passé et présent ? Que dire encore des affrontements entre sous-cultures et pensée “mainstream” alors qu’il semble de plus en plus difficile de les étiqueter respectivement ? Les contenus, autrefois facilement classés au sein d’institutions plus au moins monolithique - Libération, quotidien de gauche, Motown, maison de disque pour afro-américains, Arte, chaîne de télévision intellectuelle - sont de moins en moins assujettis à ces grandes catégories. Bien que les institutions les plus puissantes gardent une main sur ces contenus (des compagnies comme Universal rachètent par exemple de petits labels en conservant leur nom, de manière à garder un pied dans l’underground), ce ne sont plus elles qui dictent la tendance. Comment alors classifier une Lorde, produisant incontestablement une musique grand public, relayée par toutes les radios les plus commerciales, s’étant malgré tout fait connaître en dehors de toute grande maison par une playlist Spotify ?

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Le moyen pour sortir de ce type d’impasse est peut-être bien d’effectuer un pas supplémentaire, et, au lieu de réfléchir au contenus eux-mêmes, de penser l’évolution de nos catégories de jugement. Peut-on imaginer des Beaux-Arts dans le futur ? Les vidéos ayant battues des records de vue sur YouTube seront-elles celles dont se souviendront les générations futures ? Et sans doute la question primordiale : existera-t-il d’autres référentiels de classement des médias que l’individu lui-même et son cercle social ?

Il y a fort à parier que la réponse est déjà présente, partout autour de nous, et en particulier dans le champ politique : les individus recherchent cette catégorisation. Si l’afflux technologique des années 2010 à créé une forte entropie dans les contenus culturels, de nouvelles structures devraient apparaître incessamment, ainsi qu’en témoigne le tropisme communautaire ambiant. Reste à savoir autour de quels éléments ces structures se bâtiront, et dans quelle mesure elles reposeront sur des structures préexistantes. Par exemple, si ses frontières sont aujourd’hui plus poreuses, le domaine de la presse offre une sédimentation sociale largement calquée sur des structures déjà existantes. À gros traits, l’internaute s’identifiant à gauche suivra Libération, Rue89 et Mediapart sur son compte Facebook, tandis que celui s’identifiant à droite sera abonné au

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Figaro et à l’Express. Toutefois, dans d’autres domaines, ces classifications sont inopérantes. Les séries en sont un bon exemple, avec des shows particulièrement transversaux comme Breaking Bad ayant touchés tous types de contenus culturels. Cependant, cet état n’est peut-être que provisoire et dû à la nouveauté de ce types de contenus. En définitive, même si les individus sont relativement plus libres avec le numérique, il restent très dépendant des nouveaux Gatekeepers, ceux qui prescrivent la tendance, que ceux-ci soient des algorithmes Spotify ou autres utilisateurs sur SensCritique. Une théorie intéressante pourrait reposer non pas sur le capital économique ou culturel d’un acteur, mais sur sa capacité à maîtriser les codes technologiques et sociaux des médias. C’est à ce type de protagoniste qu’il faut s’intéresser si l’on souhaite conjecturer l’orientation de l’évolution des contenus. Ainsi, celui qui maîtrise la plateforme dispose d’un pouvoir important d’agir sur les contenus. Certains musiciens craignent par exemple, qu’avec l’avènement d’Apple Music, le volume de tous les morceaux créés pour figurer sur cette plateforme, soit normalisé, obligeant les producteurs à utiliser des ruses pour simuler un volume plus important par exemple, et ce nuisant à la qualité de la musique in fine ainsi qu’à la liberté du compositeur. Pour conclure, on peut même aller jusqu’à s’interroger sur un potentiel remplacement de l’être humain au profit de la machine. Les hologrammes, déjà très à la mode au Japon et importé en occident avec ceux de 2Pac et de Michael Jackson ont déjà le potentiel de déstabiliser plus encore le concept même de “star”. Pourquoi payer une vedette en chair et en os pour faire un concert quand son hologramme peut le représenter dans n’importe quelle salle équipée ? Enfin, voici une vidéo démontrant la musique procédure, entièrement composé par l’ordinateur pour s’adapter aux situations sur l’écran - car si les idoles charnelles disparaissent, pourquoi ne pas complètement déléguer la tache à la machine ? Cliquer ici pour voir la vidéo

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Page 27: Lavenir des médias

Via la technologie, les médias visent le plus souvent à recréer une expérience le plus fidèlement possible. Ceci notamment dans les secteurs du divertissement et de l'actualité. Audiovisuel, presse, jeu vidéo, tourisme et même sexe, sécurité routière, ou encore médecine font face aujourd'hui à de nombreuses opportunités dues aux dernières innovations afin de créer des contenus toujours plus immersifs.

Apparue il a quelques années, la réalité virtuelle est aujourd'hui omniprésente dans les débats autour de l'avenir des nouveaux médias, suite notamment au lancement imminent de l'Oculus Rift. Il s'agit d'une simulation informatique interactive, immersive, visuelle et sonore d'environnements réels ou imaginaires. Elle s'impose de plus en plus comme une évidence dans de nombreux domaines médiatiques, aux côtés d'autres technologies immersives telles que la réalité augmentée ou la vidéo à 360 degrés.

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B. Réalité virtuelle, réalité augmentée…

L’immersion, possible révolution médiatique?

Page 28: Lavenir des médias

La puissance de la réalité virtuelle pour se plonger dans une expérience

L'immersion, comme son étymologie («  immergere  ») l’indique, consiste à plonger dans l'expérience proposée, engageant ainsi une expérience subjective pour celui qui la consomme, alors qu'il est projeté dans un environnement qui lui est étranger. Selon de nombreux témoignages et vidéos cocasses voire émouvantes de premières expériences, la réalité virtuelle provoque des sensations déstabilisantes par l'immersion qu'elle propose. En effet, elle permet de vivre véritablement des expériences, non pas comme on consomme un film ou un jeu vidéo, mais comme un vécu. On en ressort avec la sensation de présence, par l'élimination de la barrière matérielle que constitue l'écran, imperceptible durant l'expérience. La disparition de l'écran permet de mieux percevoir le mouvement et l'espace, dans lequel le spectateur peut évoluer.

Le changement de paradigme est alors de nature physiologique : le cerveau, quand il regarde un écran, crée une hiérarchie, et sait que par cet écran, l’imaginaire peut s’envoler tout en constituant une fenêtre à l’intérieur de la réalité réelle. Or dans la réalité virtuelle, le cerveau humain n’a plus rien à quoi relier ce mensonge de réalité puisque l’œil est entièrement dans une réalité autre, d’où le changement de paradigme. Neurologiquement, tout le dispositif de notre cerveau prend pour argent comptant ce qu’il perçoit dans la réalité virtuelle. Par une sensation de liberté et de vécu à part entière, l'immersion poussée à l'extrême permet de favoriser l'empathie ressentie, car on a l'impression d'y être. L'immersion le conduit à mettre en jeu les croyances liées à son rapport à l'espace, du fait de l'intensité de l'expérience. Le potentiel de l'immersion semble alors énorme pour le journalisme, la psychologie ou le jeu vidéo, où reproduire le plus fidèlement possible une expérience de manière virtuelle est une quête constante.

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Page 29: Lavenir des médias

Les nombreux obstacles au développement des technologies médiatiques immersives

Quel est le potentiel médiatique de la réalité virtuelle et de

l'immersion qu'elle propose ? Peut-elle devenir un média à part entière, à même titre que le Web 2.0 ? Les casques de réalité virtuelle peuvent-ils s'imposer dans les habitudes médiatiques des amateurs de sport, de jeu vidéo, ou encore d'actualité? Pour cela, une telle technologie de pointe se doit d'être développée de manière à éveiller l'intérêt d'une grosse frange de la population, au-delà des individus dits "technophiles". Car si l'immersion par la réalité virtuelle, la réalité augmentée ou encore la vidéo en 360 degrés est un concept plus qu'attrayant, plusieurs difficultés peuvent empêcher le développement de son potentiel. C'est par exemple une technologie pour laquelle la création de contenus est chère et difficile à produire, basée sur des techniques naissantes, et reposant sur des appareils le plus souvent en phase de test. Et elle ne se développera malheureusement pas toute seule: il est encore nécessaire de développer des contenus immersifs attractifs pour une large part du public. C'est ensuite car les appareils permettant de visionner des contenus aussi immersifs sont encore peu accessibles pour la grande majorité du public : les internautes ont exprimé leur déception face à l’annonce du prix de l'Oculus Rift, commercialisé à près de 700 euros, et le Playstation VR de Sony devrait dépasser ce prix. Autre barrière inhérente au concept de la réalité virtuelle : le trop-plein d’immersion, où les repères cognitifs, moraux, ontologiques du monde fictionnel peuvent se substituer à ceux du monde réel.

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Page 30: Lavenir des médias

Des barrières qui restent fragiles

Mais les sociétés travaillant sur le développement de la réalité virtuelle ne baissent pas les bras, bien au contraire. Le problème du prix d'accès aux appareils de réalité virtuelle évoqué plus tôt semble d'ores et déjà sur la voie de la résolution, grâce à des produits d'adaptation bon marché, tels que Google Cardboard, à installer directement autour de son smartphone, ou

le GearVR, vendu à 99 dollars. Il reste que, comme le dit Palmer Luckey, fondateur d'Oculus VR, "la réalité virtuelle a besoin de devenir quelque chose que tout le monde veut avant de pouvoir devenir quelque chose que tout le monde a les moyens de se payer ».

En terme de contenu, les possibilités sont nombreuses, comme en témoigne l'actualité des

nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le jeu vidéo est logiquement le premier secteur investi par les appareils de réalité virtuelle et de réalité augmentée. Mais aujourd'hui, cela s'étend à de plus en plus de secteurs que l'on attendait moins : dans le domaine du sport, NextVR développe des caméras 360° destinées à diffuser des matchs en direct de manière immersive. Dans le domaine de la psychologie et de la médecine, la réalité virtuelle permet un accompagnement psychologique utilisant la médiation du jeu vidéo. Dans l'industrie cinématographique, Oculus, société produisant le casque Oculus Rift, s'est récemment lancée dans la production de films en réalité virtuelle. Et la tendance semble s’accélérer.

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Page 31: Lavenir des médias

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SOURCES 1 — http://news.netcraft.com/archives/category/web-server-survey/ 2 — http://comarketing-news.fr/2018-lannee-ou-le-web-depassera-la-tv/ 3 — http://comarketing-news.fr/pourquoi-les-francais-utilisent-des-adblockers/ 4 — http://fr.slideshare.net/smobile/etude-sur-les-usages-mobiles-2013-deloitte slide 5 5 — http://comarketing-news.fr/etat-des-lieux-du-marketing-mobile-et-du-mcommerce-en-france/ 6 — www.afdel.fr/static/2012/09/28/livre-blanc-afdel-cloud-computing-une-feuille-de-route-pour-la-france.pdf 7 — DIAZ, M., Tous digitalisés, Dunod, 2015