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R e v u e etn 232 sept. oct. 2009 #1 L’IPURA : UNE MACHINE DE NETTOYAGE À SEC INNOVANTE AU BANC DESSAIS L’IPURA est née de la volonté du fabricant de San Vincenzo di Galliera (Bologne), connu pour sa stratégie fondée sur l’innovation -ILSA SpA pour ne pas le nommer- d’apporter une réponse simple à la problé- matique environnementale posée par le perchloréthylène, tout en proposant une machine qui met en oeuvre des solvants alternatifs. En effet, les machines classiques aux hydrocarbures, figurant aux catalo- gues des fabricants depuis près de 20 ans, demeurent en général assez complexes de conception et d’utilisation, notamment en raison de la nécessité de distiller sous vide. D’autres machines aux hydrocarbures (ou dites « multisolvants ») sont apparues depuis, notamment celles qui sont dénuées de distillateur. La régénération du solvant est alors basée sur un certain type de filtre. Mais les quantités de solvant filtrées restent identiques et ces filtres nécessitent un certain renouvellement. Concernant l’IPURA, l’innovation réside principalement dans le principe de pulvérisation de solvant. Les vêtements placés à l’intérieur du tam- bour sont soumis à un spray d’ hydrocarbure généré par deux buses spécifiques. La quantité de solvant utilisée pour chaque cycle est donc nettement plus faible ; également dénuée de distillateur, son filtre à solvant est prévu pour une plus grande autonomie. ILSA a confié un exemplaire de l’IPURA au CTTN pour une étude complète. Il s’agit du modèle IPURA 440 S (volume tambour : 440 litres ; le rapport de charge maximum pré- conisé est ici de 1kg de vêtements pour 25 litres de vo- lume tambour), dotée du nouveau programmateur IL3, installée et mise en route par le fabricant. Cette machine utilise des solvants hydrocarbures (isoparaffines aliphati- ques, isoalcanes, connus aussi sous l’acronyme allemand KWL) à point d’éclair supérieur à 55°C. Le modèle dont il est question ici a été étudié au CTTN en utilisant un hy- drocarbure nommé ACTREL 3356 D. L’IPURA est bien sûr une machine en circuit fermé, qui assure les fonctions de nettoyage et de séchage. LE CIRCUIT DE SÉCHAGE COMPORTE : • une pompe à chaleur fonctionnant avec un fluide fri- gorigène R134a (HFC) ; • un contrôleur de séchage ajustable ; • un filtre à peluches (principal et auxiliaire) ; LE CIRCUIT DE SOLVANT EST NOTAMMENT COMPOSÉ : • d’un réservoir d’une contenance de 25 litres seulement ; • d’un filtre à cartouches pouvant contenir jusqu’à 65 litres de solvant ; • d’un piège à boutons ; • d’un séparateur de phases, connecté au circuit de séchage. Au maximum, la machine peut renfermer 108 litres de solvant, soit environ 83 kg (densité de l’ACTREL 3356D = 0,77 kg/litre). Dimensions, poids Version S Version N Largeur (mm) 1720 1200 Longueur (mm) 1600 1850 Hauteur (mm) 2180 2175 Poids à vide (kg) 1230 1190 Poids max avec solvant (kg) 1313 1273 Vue générale des parties arrières de la machine Réservoir de solvant (à gauche) ; Séparateur (à droite)

Machine professionnelle de pressing et nettoyage

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Les pressings et blanchisseries professionnels utilisent des machines très puissantes qui présentent beaucoup d'innovations surtout depuis que l'on cherche en permanence des alternatives au perchloroéthylène. Voici l'exemple d'une machine professionnelle de nettoyage à sex

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L’IPURA : UNE MACHINE DE NETTOYAGE À SEC INNOVANTE AU BANC D’ESSAIS

L’IPURA est née de la volonté du fabricant de San Vincenzo di Galliera (Bologne), connu pour sa stratégie fondée sur l’innovation -ILSA SpA pour ne pas le nommer- d’apporter une réponse simple à la problé-matique environnementale posée par le perchloréthylène, tout en proposant une machine qui met en oeuvre des solvants alternatifs. En effet, les machines classiques aux hydrocarbures, figurant aux catalo-gues des fabricants depuis près de 20 ans, demeurent en général assez complexes de conception et d’utilisation, notamment en raison de la nécessité de distiller sous vide. D’autres machines aux hydrocarbures (ou dites « multisolvants ») sont apparues depuis, notamment celles qui sont dénuées de distillateur. La régénération du solvant est alors basée sur un certain type de filtre. Mais les quantités de solvant filtrées restent identiques et ces filtres nécessitent un certain renouvellement. Concernant l’IPURA, l’innovation réside principalement dans le principe de pulvérisation de solvant. Les vêtements placés à l’intérieur du tam-bour sont soumis à un spray d’ hydrocarbure généré par deux buses spécifiques. La quantité de solvant utilisée pour chaque cycle est donc nettement plus faible ; également dénuée de distillateur, son filtre à solvant est prévu pour une plus grande autonomie.

ILSA a confié un exemplaire de l’IPURA au CTTN pour une étude complète. Il s’agit du modèle IPURA 440 S (volume tambour : 440 litres ; le rapport de charge maximum pré-conisé est ici de 1kg de vêtements pour 25 litres de vo-lume tambour), dotée du nouveau programmateur IL3, installée et mise en route par le fabricant. Cette machine utilise des solvants hydrocarbures (isoparaffines aliphati-ques, isoalcanes, connus aussi sous l’acronyme allemand KWL) à point d’éclair supérieur à 55°C. Le modèle dont il est question ici a été étudié au CTTN en utilisant un hy-drocarbure nommé ACTREL 3356 D. L’IPURA est bien sûr une machine en circuit fermé, qui assure les fonctions de nettoyage et de séchage.

LE CIRCUIT DE SÉCHAGE COMPORTE :• une pompe à chaleur fonctionnant avec un fluide fri-gorigène R134a (HFC) ;• un contrôleur de séchage ajustable ;• un filtre à peluches (principal et auxiliaire) ;

LE CIRCUIT DE SOLVANTEST NOTAMMENT COMPOSÉ :

• d’un réservoir d’une contenance de 25 litres seulement ;• d’un filtre à cartouches pouvant contenir jusqu’à 65 litres de solvant ;• d’un piège à boutons ;• d’un séparateur de phases, connecté au circuit de séchage.

Au maximum, la machine peut renfermer 108 litres de solvant, soit environ 83 kg (densité de l’ACTREL 3356D = 0,77 kg/litre).

Dimensions, poids Version S Version NLargeur (mm) 1720 1200Longueur (mm) 1600 1850Hauteur (mm) 2180 2175Poids à vide (kg) 1230 1190Poids max avec solvant (kg) 1313 1273

Vue générale des parties arrières de la machine

Réservoir de solvant(à gauche) ;Séparateur (à droite)

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CARACTÉRISTIQUES ÉLECTRIQUES :Raccordement en 400 Volts / 50 Hz tétraphaséCircuit de commande en 12 et 24 Volts alternatifPuissance installée : 9,8 kilowatts (kW)

Cette puissance installée est en effet relativement fai-ble en comparaison, par exemple, de la puissance d’une machine aux hydrocarbures classique en «plein bain», avec distillateur.Exemple : de l’ordre de 25 à 30 kW pour une machine de 12 kg de capacité.

SÉCURITÉS :La machine IPURA présente les dispositifs de sécurité requis, notamment les systèmes d’inter verrouillage sur tous les ouvrants (hublot, filtre à air/piège à boutons, sé-parateur) et un bac de rétention d’une capacité adaptée. Concernant le caractère inflammable des solvants hydro-carbures utilisables, cette machine est équipée d’un con-trôle de la température régnant à l’intérieur de l’enceinte de séchage, en plusieurs points. Deux circuits de contrôle basés sur plusieurs sondes sont gérés par automate. Pour plus de sécurité, les sondes et le circuit de commande des sécurités sont dédoublés.

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT ETPARTICULARITÉS :Le nettoyage est basé sur le principe suivant : les vête-ments sont soumis à un spray de fines gouttelettes de solvant, générées par deux buses spécifiques placées à l’intérieur de la cuve, en périphérie de l’ouverture de char-gement, en partie supérieure, et dirigées vers l’intérieur du tambour. Cette pulvérisation sous une pression de 4 à 4,5 bars, fait appel couramment à une quantité de solvant de 3 à 6 litres, fonction des programmes utilisés. Mais, il est possible d’en injecter davantage.

Chauffage des vêtements : Le solvant est pulvérisé sur les vêtements alors que ceux-ci ont été préchauffés préa-lablement à une température voisine de 50°C et ce, uni-

quement par l’air en circulation à l’intérieur du circuit de séchage et chauffé par la pompe à chaleur. Cette dernière fonctionne donc quasiment en permanence.

Préchauffage du solvant : La machine offre aussi la possi-bilité de préchauffer le solvant pulvérisé, jusqu’à 35 - 40°C, sans apport de calories supplémentaires. Elle fait appel à un système d’échangeur placé sur l’eau de réfrigération du condenseur auxiliaire de la pompe à chaleur. Le préchauf-fage du solvant utilisé pour le cycle en cours a lieu lors du cycle précédent. Le chauffage des vêtements comme le préchauffage du solvant, ont pour but d’augmenter l’effi-cacité du nettoyage.

Absence d’essorage : la quantité injectée de solvant re-lativement faible, répartie sur l’ensemble des vêtements grâce à la pulvérisation, ne «mouille» pas le textile comme c’est le cas dans une machine en plein bain. Il n’est donc pas nécessaire de l’essorer avant séchage.L’absence d’essorage a d’ailleurs conduit le fabricant à équiper cette machine d’un simple motoréducteur. La vitesse du tambour est réglable au moyen d’un variateur de vitesse et peut changer selon les phases du cycle : pré-chauffage des vêtements, nettoyage, séchage.

Séchage : le séchage des vêtements a lieu à une tempéra-ture de 60 à 65°C entrée tambour.Elle est donc inférieure de 5 à 10°C à celles programmées habituellement sur les machines aux hydrocarbures en plein bain, et équivalente à celles programmées habituel-lement sur les machines au perchloréthylène. Le séchage se déroule d’abord sur une phase de durée fixe, suivie d’une phase sous contrôle (durée définie par le contrôleur de séchage) puis d’une phase de refroidissement. La pom-pe à chaleur fonctionne lors des phases de préchauffage des vêtements et de séchage. Mais en tout début de cycle et lors de la phase d’injection de solvant, elle est coupée.

Aperçu des busespour pulvérisation

interne

Aperçu du dispositif de préchauffage du solvant

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Suite à la phase d’injection, elle peut être en fonctionne-ment ou non, selon le programme sélectionné.

Programmes de nettoyage : Le fabricant a prévu plu-sieurs programmes de nettoyage mis en oeuvre grâce au programmateur IL3, très convivial et simple d’utilisation, pour traiter différents types de charges. En voici quelques exemples :

Tableau des programmes :Programme Type de chargeIPURA I avec prélavage Jusqu’à 12 -15 piècesIPURA 2 avec prélavage Plus de 12 à 15 piècesIPURA 3 avec prélavage Pour linge très saleIPURA PLUS avec prélavage Couvertures, ameublementDYNAMIQUE 1 sans prélavage Jusqu’à 12-15 piècesDYNAMIQUE 2 sans prélavage Plus de 12 à15 piècesPour articles à plumes Vêtements ou articles

contenant plumes/duvetPour peaux Cuirs ou suédésPour vêtements lourds Vêtements d’hiverMariage Robe de mariée

A ces programmes s’ajoutent d’autres possibilités, comme pour les couleurs fragiles ou des programmes basés sur un bain de solvant pour des cas spécifiques. Il existe aussi un programme «BONJOUR» destiné à préchauffer la ma-chine en début de journée de travail.

Une maintenance simple : En complément des pro-grammes de régénération, le filtre à peluches et le piège à boutons doivent être nettoyés à chaque cycle pour pré-server l’efficacité de séchage et débarrasser la machine du maximum d’impuretés. Le filtre à solvant, pour sa part, est donné par le fabricant pour une autonomie de 600 Cycles. On peut alors estimer cette autonomie à 5 ou 6 mois, sur la base de 5 ou 6 cycles par jours. Il existe aussi des pro-grammes appelés Régénération ou Régénération filtre. Le premier doit être mis en œuvre périodiquement pour net-

toyer le tambour et le circuit de solvant, le second lors du remplacement du filtre.

Consommations électriques :• Les programmes listés ci-dessus présentent des con-

sommations situées entre 5,2 et 6,5 kWh/cycle. Pro-gramme Dynamique 1 : 5,2 kWh/cycle ; Programme IPURA 2 : 5,8 kWh/cycle.

• Une machine au perchloréthylène de 12 kg de capa-cité, en programme 2 bains à distillation continue con-somme en moyenne environ 7 kWh/cycle.

• Une machine aux hydrocarbures classique de 12 kg de capacité, en programme 2 bains à distillation continue consomme en moyenne environ 9 kWh/cycle.

Consommations d’eau :• Les consommations d’eau se situent entre 80 et 100

litres par cycle selon le programme employés. Dynami-que 1 : 87 l/cycle ; Ipura 2 : 94 litres/cycle.

Deux programmes consomment de 110 à 120 litres/cycle (Dynamique Plus et Mariage). Au global, ces consomma-tions sont sensiblement plus faibles que celles d’une ma-chine au perchloréthylène en programme 2 bains à distilla-tion continue, et beaucoup plus faibles que celles d’une machine aux hydrocarbures utilisée de la même façon.

Moto réducteur en prise directe avec l’axe tambour

Condenseur auxiliaire et vannes pressostatiques

Séchage par flux d’air chaudaxial : volute pratiquée

dans la porte de chargement

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>>> Ces consommations correspondent à l’eau de réfri-gération rejetée à l’égout après passage sur les échan-geurs (condenseur auxiliaire et/ou condenseur de distilla-tion selon le cas). Rappelons d’ailleurs que l’eau de rejet ne doit normalement pas dépasser 30°C dans le réseau de collecte, selon la réglementation française. On peut toutefois tabler sur un certain refroidissement qui s’opère dans le réseau d’évacuation immédiat, avant de rejoindre le réseau de collecte public, ce qui laisse une certaine sou-plesse. Le débit d’eau n’en reste pas moins inversement proportionnel à cette valeur de température.

Consommation de solvant : Mesurée sur 50 cycles où la machine a été chargée à 13.5 kg, la consommation de sol-vant (ACTREL 3356 D) ressort à 3,6 g/kg. Cette valeur est voisine de celles offertes par les machines aux hydrocar-bures classiques et inférieure d’un facteur 1,5 à 2 à celles obtenues sur les machines perchloréthylène. La Directive COV 1999/13/CE ainsi que l’arrêté-type 2345 qui reprend le même seuil limite (20g/kg) sont donc aisément respec-tés, et encore plus facilement en chargeant la machine à 17,5 kg, soit à sa capacité nominale.

TENUE ET ASPECT DES VÊTEMENTS À L’ENTRETIEN :

Articles textilessoumis

aux essaisComposition

Entretien préconisé

(étiquetage vêtements)

Cravate 100 % soie Chemisier 95 % soie - 5 % élasthanne Pull femme 70 % acrylique - 30 % laine Cardigan femme 70 % laine - 30 % cachemire Jupe 75 % polyester - 20 % viscose

5 % élasthanneDoublure : 100 % acétate

Pantalon femme 100 % lin Veste femme 47 % viscose - 29 % polyester

20 % laine - 4 % acryliqueDoublure : 100 % polyester

Veste homme 100 % laineDoublure : 100 % viscose

Pantalonhomme

100 % laineDoublure : 100 % polyester

Selon les recommandations du fabricant, la machine IPU-RA a été chargée à 13,5 kg, et utilisée pour ce test sur le programme Dynamique 1.

Préchauffage vêtements : 1 mnPhase de chauffage et injection : 2 mn 30sPhases de vidange, séchage : 24 mnSéchage sous contrôleur : 3 mn environSéchage : 10 mnRefroidissement sous contrôleur : 4 mn environDurée totale : 44 mn environ

Ces tests ont été faits en comparaison avec une machine ILSA MEC 240 (12 kg) au perchloréthylène, sur un pro-gramme Filtration -1 bain-, et également sur une machine ILSA BW 240 (12 kg), mettant en œuvre un hydrocarbure

Contrôleur de séchage

Aperçu des vêtements soumis aux testsde tenue et d’aspect

Filtration avantpulvérisation interne desolvant

Pompe à solvant pour pulvérisation interne

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(ACTREL 3356 D), sur 1 programme Filtration -1 bain- éga-lement. Trois lots d’articles identiques à celui du tableau ci-dessus ont ainsi été traités. Concernant le traitement réalisé avec la machine IPURA, 4 sous-lots ont été consti-tués, selon les recommandations de ILSA :

1 : cravate, chemisier, cardigan femme2 : pantalon femme3 : jupe, veste femme, veste homme, pantalon homme4 : pull femme

Un complément de charge a été ajouté à chacun des ces sous-lots pour parvenir aux masses textiles définies. Les tests ont été réalisés de manière à ce que chaque lot ou sous-lot subisse trois traitements successifs. Le repassage, comme les mesures et évaluations suivantes ont été réali-sés entre chaque traitement.

Un aspect sans reproche :Avant finition, l’aspect ne manifeste pas de différences très significatives entre les 3 procédés employés. L’action mécanique générée par le procédé IPURA ne modifie pas l’aspect des articles et on ne relève aucun transfert de fi-bre entre les vêtements.

Un repassage facilité :La machine IPURA tend nettement à favoriser la finition. L’aspect froissé est en effet généralement moins marqué en raison de l’absence d’essorage sur cette machine. Les temps de repassage chronométrés jusqu’au meilleur ré-sultat possible, montrent d’ailleurs des réductions non négligeables par rapport aux deux autres procédés.

Réductions des temps de repassage constatées :

Cardigan femme : -20%Chemisier : jusqu’à -10%Jupe : -15%Pantalon femme : jusqu’à -20%Veste homme : -20%

Modifications dimensionnelles et variations d’épais-seur : on ne constate aucune différence significative entre les trois procédés, que ce soit lors des mesures intermé-diaires ou lors des mesures postérieures aux 3 traitements successifs.

COMMENT L’IPURA NETTOIE-T-ELLE ?

Pour répondre à cette question, différentes séries d’essais ont été réalisées : voir ci-dessous.Les deux machines ILSA MEC 240 - 12 kg (perchloréthylène) et ILSA BW 240 - 12 kg (ACTREL 3356 D) chargées à 12 kg, ont servi de base de comparaison, à partir des mêmes pro-grammes (filtration, 1 bain) que précédemment : absence de prétraitement, dosage de renforçateurs adaptés selon

les préconisations des fabricants de produits, soit respecti-vement 64 ml (perchlo.) et 120 ml (hydrocarbure).

Le programme IPURA 2, avec chauffage du solvant avant injection, a été mis en place par les soins de la so-ciété ILSA, sur la machine IPURA. Pour toute cette partie, et selon les recommandations du fabricant, des condi-tions de tests pour des articles souillés, avec une charge de vêtements préparée avec le fabricant, comportant les échantillons salis, ont été mises en place. Plusieurs types de salissures, obtenues selon différentes méthodes, ont été testées.

Un prétraitement spécifique à la machine IPURA :La machine IPURA correspond à une autre façon de tra-vailler. Sans avoir fait appel à un prébrossage ou à un pré-détachage, un prétraitement par pulvérisation externe des articles, et donc des échantillons salis dans ce cas, a été réalisé. Il est intervenu avant introduction de la charge en machine et conformément aux recommandations du fabricant. Cette pulvérisation externe fait appel à un pul-vérisateur électrique dont le réservoir est rempli de mé-langes à base d’un produit spécifique comportant un ten-sioactif : Carbosec (mélange hydrocarbure/tensioactif ).

Salissures grasses : 50% de Carbosec - 50% d’ACTREL 3356 DSalissures maigres : 90% d’eau - 10% de Carbosec

Salissures appliquées manuellement sur tissus de coton :Echelle de cotation : de 0 = aucune élimination, à 5 = éli-mination totale. Les cotations ci-dessous sont des valeurs moyennes résultant de 3 essais. Appréciations visuelles faites par 3 évaluateurs cotant au demi point.

Salissures/taches Vieillissement 72 heures

IPURA Hydroc. Plein bain Perchlo.Huile d’olive 5 5 5Huile de tournesol 5 5 5Beurre fondu 5 5 5Huile de vidange 1,4 4,6 4Noir de carbone et gras 4,3 4,8 5Jus de viande 1,4 0 0Sang 0,5 0,8 0,4Fond de teint 1,7 2 1,7Rouge à lèvres 2,6 3,9 3,9Café 0,9 0 0Encre rouge 0,9 0 0Super glue 0 0,2 0,3

Il faut retenir que les notes situées en dessous de 3 restent insuffisantes. Certaines permettent toutefois de noter les procédés offrant le plus d’efficacité relative, tels qu’ils ont été opérés, quelque fois en la faveur de l’IPURA comme pour le jus de viande. Les salissures grasses (animales ou végétales) se comportent parfaitement avec l’IPURA, comme avec les deux autres procédés. Il n’en est pas de

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même pour l’huile de vidange (graisse minérale chargée).Une graisse avec pigment (noir de carbone + gras) est lé-gèrement moins aisée à éliminer avec l’IPURA. (N.B. : un vieillissement de 24h a été opéré sur les mêmes salissures : les résultats restaient très voisins dans l’ensemble).

Salissures générées au porter :

Porteurs 2 jours

Chemises blanches 100% cotonEvaluations faites sur le col par 3 coteurs

Echelle de gris ISO 105-A05, 2005ILSA Ipura

Perchloréthylène plein bain

Hydrocarbure plein bain

1 4 4.5 4.52 3 3.5 4.53 2.5 4.5 4

Moyenne 3.5 4.2 4.3

Les salissures examinées ici (à base de sébum) ont été gé-nérées par le contact de la peau avec le col de chemise (chemises blanches). Le porter eut lieu sur 2 journées con-sécutives afin de bénéficier de salissures exploitables vi-suellement avant et après nettoyage. Les traitements ont été identiques à ceux effectués précédemment, toujours avec un prétraitement par pulvérisation externe dans le cas de l’IPURA. Les valeurs moyennes obtenues correspon-dant à des salissures restant visibles dans tous les cas. On note que l’écart entre la machine IPURA et les deux autres procédés est significatif, sans que la valeur moyenne obte-nue soit tellement éloignée des deux autres. Il peut aussi y avoir un effet «porteur» pénalisant (porteur n°3 dans le cas de l’IPURA). Cet effet traduit toutefois les aléas suppor-tés par les vêtements dans la réalité (le porteur n°2 semble pénaliser, pour sa part, le procédé au perchloréthylène).

Essais réalisés à partir de tissus salis :Il s’agit là toujours de tests comparatifs, mais réalisés à partir de tissus salis préparés par des Instituts spécialisés, exploitables en spectrophotométrie. Cette méthodologie est couramment appliquée en laboratoire pour évaluer des procédés de nettoyage. Son intérêt est de permettre de différencier par spectrophotométrie, les procédés tes-tés. Il est bien évident que ces tests particuliers sont «sé-vères». Il est d’ailleurs peu fréquent d’éliminer totalement les salissures, quel que soit le procédé, avec de tels outils.

Exemple de résultats obtenus, dans les mêmes condi-tions de test que précédemment

Ces tests complémentaires, d’une sévérité certaine, met-tent en évidence un potentiel nettoyant moindre pour la machine IPURA sur certaines salissures.On retiendra toutefois que sur des salissures plus proches ou représentatives de la réalité (voir plus haut) quant à leur application sur le textile, le procédé IPURA (avec pré-traitement), conduit à une élimination satisfaisante sur plusieurs types de salissures.Rappelons aussi qu’en cas de nécessité, le prébrossage ou le prédétachage sur table à détacher restent possibles.

Grisage et jaunissement : Ces mêmes tissus salis sont associés à un échantillon de tis-sus blancs (non salis) qui permet notamment de mesurer l’effet de procédés de nettoyage sur les notions de grisage et le jaunissement, deux critères associés. Dans les mêmes conditions de tests, les résultats sont très favorables au pro-cédé IPURA, par une “perte de gris” significativement plus importante que pour les deux autres procédés.Cartouche filtrante intégrée

au filtre solvant

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Concernant le jaunissement, le procédé IPURA se trouve dans une situation intermédiaire entre “hydrocabure plein bain” (jaunissement le plus fort) et perchloréthylène (jau-nissement le plus faible). La valeurs obtenues pour les 3 procédés restent toutefois assez voisines.

Efficacité de la filtration de solvant :Au cours des essais réalisés, la qualité du solvant a été examinée par analyse chi-mique à plusieurs étapes intermédiaires et en fin de banc d’essai, soit pour en-viron 100 cycles réalisés.La teneur en tensioactif dans le solvant reste infime et sa turbidité n’a pas évo-lué de manière significa-tive par rapport au solvant neuf.

Approche des coûts de production au poste de net-toyage :

On tient compte des consommations et consommables, du prix des machines, de leur installation, de leur amortissement et des frais financiers, du coût de la main d’oeuvre et des volu-mes traités selon différentes hypothèses.

Dans le cadre de cette approche économique, les taux de chargement sont considérés comme proches du maxi-mum, ou au maximum, soit 85% ou 100%. Chacun de ces deux taux de chargement est utilisé pour les simulations de coûts de production au poste de nettoyage et ce, pour chacune des machines.

ILSA Ipura : capacité maximum annoncée 17,5 kgILSA Mec 240 (perchloréthylène) : capacité maximum annoncée 12 kg ILSA BW 240 (Hydrocabures) : capacité maximum an-noncée 12 kg

Approche 1 : en fonction des machines ou programmes, pour un chargement limité au maximum à 85%

Machines en plein bain : cycles à filtration 1 bainMachine Ipura : programme Ipura 2

Coût deproduction (€ HT)

Ipura Hydrocarbure plein bain

Perchloréthylène plein bain

A la pièce 0,80 1,14 0,85Au kg de vêtement 0,40 0,57 0,42Prod. pièces/jr 180 165 185

Approche 2 : machines chargées à 100% (même pro-gramme)

Coût deproduction (€ HT)

Ipura Hydrocarbure plein bain

Perchloréthylène plein bain

A la pièce 0,68 0,98 0,74Au kg de vêtement 0,34 0,49 0,37Prod. pièces/jr 210 195 215

Pour terminer, rappelons que cette machine originale et innovante, met en oeuvre un solvant présent en quantité réduite sur la machine. Les solvants hydrocarbures qu’elle peut employer, sont couverts par la réglementation ICPE (Arrêté-type 2345), tout en sachant que ces solvants sont jugés moins toxiques que le perchloréthylène. Leur carac-tère inflammable doit aussi être pris en compte. Sans dis-tillateur et sans essorage, cette machine présente moins de contraintes qu’une machine classique : pas de déchets de distillation ; pas de nécessité de scellement au sol, un entretien facilité. Mais les filtres usagés, notamment, sont toutefois considérés comme des déchets «dangereux» au sens de la réglementation en vigueur en France. Néan-moins, le retraitement de ces filtres, qui semble plus sûr, revient moins fréquemment que dans le cas de résidus de distillation. Le coût associé à ce type d’opération est donc nettement plus avantageux.

Filtre de régénération du solvant

Double sécuritésur les ouvrants

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IPURA 2009

Avec cette batterie de tests, le CTTN a mis en lumière ce que nos clients utilisateurs d’Ipura dans le monde entier con-firment depuis qu’il l’utilise: Ipura est la machine à hydrocarbures qui convient parfaitement pour le nettoyage à sec moderne, les tâches de graisse normales sont bien éliminées et il est possible d’obtenir un résultat supérieur même sur les tâches maigres. Le degré de finissage est très bon et le repassage grandement facilité. On peut aussi traiterbeaucoup de matériaux qu’on ne peut soumettre au perchloréthylène. Ipura représente la réponse la plus simple à la problématique environnementale posée par le perchloréthylène.

• A partir de l’expérience du banc d’essais effectué au CTTN, des modifications ont été apportées pour améliorer l’efficacité, les performances de nettoyage et les économies d’énergie.

• Nouveau système de réchauffage du solvant et nouveau dispositif de contrôle de la qualité du solvant injecté pour améliorer le finissage et le niveau du blanc (cf. photo de l’article).

• Système automatique de pré-traitement des vêtements à l’aide de détergents injectés directement dans la ma-chine. Le programme automatique prévoit un dosage du détergent selon la charge.

• Nouveaux dispositifs automatisés pour réduire encore davantage la fréquence des opérations d’entretien.

• Modem standard pour service on-line.

• Nouveaux produits spécifiques pour IPURA à base d’eau sans solvant. Il s’agit d’un produit développé et utilisé actuellement en Allemagne, avec la plupart des Ipura, sur au moins 50 unités.

•Nous invitons tous les lecteurs d’etn à faire un test avec Ipura.

Machines employéespour comparaisonavec les procédés enplein bain habituels(hydrocarbure etperchloréthylène)

L’espace fabricant