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20 12 13 20 15 16 APPLI>SANTé 3 ANS APRèS Docteurs ès numérique PASSERELLES Inria-PME Partenariats gagnants TIMELINE SE RENCONTRER Chercher et innover UN AN DE RECHERCHE AU CENTRE INRIA BORDEAUX _ SUD-OUEST plugin MAGAZINE

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201213201516 Appli>sAnté 3 ans aprèsDocteurs ès numérique

pAsserelles Inria-pME Partenariats gagnants 

tiMeline sE rEnCOnTrEr Chercher et innover

un an dE rEChErChE au CEnTrE InrIa BOrdEaux _ sud-OuEsT

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4Hyperlien

6Appli > santé

8.Zip

10Intégrale

15Figures libres

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20Stratégies

23Valeurs discrètes

26Passerelles

32.Zip

33Timeline

Je suis d’un naturel optimiste. J’aime à croire qu’en ces temps complexes nous pouvons construire en

partageant une ambition collective.inria a beaucoup fait pour la croissance de son centre aquitain, il faut maintenant gérer une progression moins forte tout en veillant à maintenir des moyens d’actions efficaces.

Je tiens particulièrement à ce que l’on reste ouvert aux nouveaux défis scientifiques et que l’on concrétise notre dynamisme par le renouvel-lement des thématiques de nos équipes-projets.

notre capacité à faire travailler ensemble différents profils et différentes compétences nous permet d’atteindre nos objectifs  : produire une recherche originale et à fort impact.

L’impact scientifique bien sûr, mais aussi l’impact sociétal et économique. notre centre produit déjà des fruits à potentiel avec, entre autres, la maturation de plusieurs projets de start-up.

De plus, notre implantation est un terreau favorable pour atteindre nos objectifs. À Bordeaux, comme à Pau il existe des interlocuteurs académiques, politiques, industriels (Pme et grands groupes) de qualité qui participent à la richesse de nos disciplines.

Monique Thonnat,Directrice du Centre de Recherche

Inria Bordeaux – Sud-Ouest

Magazine édité par Centre de Recherche Bordeaux – Sud-Ouest 200, avenue de la vieille Tour 33405 Talence, [email protected] Directrice de la publication Monique Thonnat Rédac-trice en chef Séverine Valerius Conception graphique et mise en page Lucile Aigron Rédacteurs Laure Buquet (Un ange passe), Agence Citizen Press, Service Communication et Médiation du Centre Inria Bordeaux _ Sud-Ouest Crédits photos Couverture : © Inria / Photo C. Morel, Edito : © Inria / Photo Hubert Raguet, Hyperlien : © Photo François Guenet p. 4, Appli : © Inria / Photo C. Morel p. 7, .Zip : © Inria / Photo Hubert Raguet p. 8, © Inria / Photo C. Morel p. 9-32, Intégrale : © Inria / Photo Hubert Raguet p. 10-11, © Inria / Photo J. Wallace p. 12, Stratégies : © Inria / Photo Kaksonen p. 21 © NG02 p. 22, Valeurs discrètes : © Cap Sciences / Photo Frédéric Desmesure p. 23, © Inria / Photo Kaksonen p. 24, Passerelles : © Inria / Photo C. Morel p. 26, © Inria / Photo N. Gornas p. 27, © Inria / Photo Hubert Raguet p. 28, © Immersion p. 29, © Fotolia p. 30, © Aquitaine Développement Innovation, p. 31, Timeline : © Inria / Photo J.-M. Ramès / Photo É. Garault / Photo N. Gornas et ©Université de Bordeaux p. 33 Fabrication Imprimerie Lacoste-Roque (Groupe Sodal) 8, rue du IV septembre 40000 Mont-de-Marsan 05.58.46.08.08 - Le Centre remercie chaleureusement tous les contributeurs (collaborateurs et partenaires) du quatrième numéro Inria plug’in. ISSN 2271-1279 Imprimé en décembre 2015 - série limitée à 1000 ex.

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h y p e r l i e n

l’Aquitaine vit une révolution numérique : Quels moyens pour maximiser l’impact de la recherche numérique ?

En matière de recherche en numérique,  Bordeaux et l’aquitaine ont des atouts  ! L’université de Bordeaux compte parmi les trois universités françaises faisant la course en tête dans le classe-

ment de Shanghai sur ce domaine, y côtoyant mc gill University, ou la Suédoise Chalmers. L’idex a investi près de 4 m€ sur 4 ans pour renforcer ce pôle d’excellence autour du thème «  certification et sécurisation des systèmes» porté par le cluster CPU. au bilan  : la spécialisation de Bordeaux en europe a fortement progressé depuis 2010, dépassant celle de la France.

La recherche en numérique est essentielle pour la recherche en général, surtout lorsqu’il s’agit d’avancer dans la compréhension des grands systèmes complexes parmi lesquels je place le vivant et l’environnement. L’idex se pose alors en catalyseur et finance des ingénieurs qui per-mettent le transfert des résultats de la recherche en numérique : simula-tion des vagues extrêmes, imagerie cérébrale de cohortes, imagerie 3D multi-échelle des matériaux, etc.

Parlant de révolution, je n’oublie pas celle de l’université elle-même, pour laquelle le levier numérique est fondamental  ; que ce soit dans ce qu’il apporte à son organisation interne, à ses dynamiques d’innova-tion - notamment sur le plan de la pédagogie, ou encore à son ouverture partenariale, territoriale, internationale. L’idex investit 5% de son budget annuel sur ce levier, et soutient des projets très ambitieux dans des domaines variés, comme en matière de science citoyenne.

Hélène JacquetDirectrice générale des services adjointeUniversité de Bordeaux

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h y p e r l i e n

Pour atteindre un sommet il y a rarement une seule voie, il en va de même en matière de développement du numérique, facteur de progrès social et économique. Le sud de l’aquitaine bénéficie d’un

écosystème riche et diversifié avec la présence de groupes industriels qui sont des leaders mondiaux dans le secteur de l’énergie (Total) ou de l’aéronautique (Safran) et dont le développement s’appuie en partie sur l’innovation en matière de calcul scientifique. Ces grands groupes entretiennent un partenariat dynamique avec les établissements d’en-seignement supérieur et de recherche. À travers leurs équipes-projets communes (magique3D et Cagire), l’Université de Pau et des Pays de l’adour et inria offrent aux industriels des modèles d’innovation et de transfert de technologie particulièrement féconds dans le domaine du calcul haute performance.

Les enjeux numériques pour le territoire sont nombreux  : former les techniciens et ingénieurs de demain, produire des connaissances au meilleur niveau international, offrir l’accession à la simulation à des Pme ou faire monter en compétence des entreprises déjà expertes, accueil-lir les projets de créations d’entreprises,… en aquitaine, l’engagement des collectivités territoriales, des établissements académiques et orga-nismes nationaux de recherche, des technopôles, de la SaTT aquitaine Science Transfert, de l’incubateur Régional d’aquitaine, du pôle Digital aquitaine, du Centre aquitain des Technologies de l’information et elec-troniques et de la toute récente plateforme mOSaRT-Pme dont l’objectif est de permettre aux Pme d’accéder aux compétences de la simulation numérique, sont autant de voies permettant au territoire de progres-ser scientifiquement et économiquement pour atteindre les meilleurs standards internationaux.

Laurent Bordes

Vice-Président Recherche Université de Pau et des Pays de l’Adour

Quelles actions pour favoriser le développement et la croissance des territoires scientifiques et économiques (Grands groupes et pMe) en matière de numérique ?

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a p p l i > S a n T É

Docteurs èS nUMéRIqUe

Le premier numéro de Plug’In consacrait les espoirs salutaires nés de l’in silico. Trois ans plus tard, où en sont Carmen, Monc, Sistm et Mnemosyne, 4 des 5 équipes-projets

d’Inria Bordeaux _ Sud-Ouest, investies sur le thème de la santé et de la biologie ? Consacrent-elles la donnée, nouvel eden thérapeutique ? et le patient, grand

vainqueur d’une médecine individualisée, plus humanisée ?

« Un succès ». Le mot est lâché et c’est Frédéric alexandre, chef de l’équipe MneMosyne et délégué scientifique adjoint au Comité des Projets inria qui le dit. L’ef-fervescence constatée lors des Rencontres inria-industrie sur le thème de la santé, mi-octobre dernier, témoigne de l’intérêt suscité par l’offre de recherche et de transfert de l’institut auprès des entreprises. «  elle atteste aussi d’une maturité de réalisa-tion certaine dans les équipes bordelaises et reflète l’ambition du Centre de ne pas se cantonner à des publications abstraites  » insiste-t-il. Parfaite illustration de cette volonté, la première plateforme d’e-formation en simulation numérique en santé (medicactiV), lancée cette fin d’année par interaction Health-care, est née au sein de CaRMen (modélisation et calculs pour l’élec-trophysiologie cardiaque), en parte-nariat avec le CHU de Bordeaux. À demeure -ou presque- depuis l’été, à l’iHU-Liryc* dirigé par le Pr michel Haïssaguerre, l’équipe-projet d’Yves Coudière loue la proximité nouvelle qu’autorise cette co-localisation entre médecins et chercheurs, fertile en projets. L’un d’eux, baptisé eCgi (pour électrocardiogramme inverse), initié récemment, devrait

permettre, grâce à un dispositif ex-périmental unique en europe, de vi-sualiser de manière synchronisée le fonctionnement électrique du cœur tout en mesurant une batterie de paramètres sur le thorax. «  L’enjeu est énorme, souligne Yves Coudière. il est de construire une image plus précise des signaux électriques cardiaques qu’on ne peut le faire actuellement, toujours de manière non invasive. et ce, pour améliorer le diagnostic et le soin des patients. » Du côté de l’équipe MonC (modélisation numérique pour l’oncolo-gie / issue de mC2), l’heure est aussi -et déjà- au transfert vers la clinique. Si l’objectif, il y a 3 ans, était de comprendre quels étaient les besoins des équipes médicales, il est désormais de déployer ces outils numériques d’aide à la décision en oncologie. Décider quand débuter le traitement, à quelle fréquence effectuer le suivi du patient… « À ces questions-là, affirme Thierry Colin, responsable de monc, onco-logues et radiologues pourront bientôt répondre. grâce à des données cliniques et d’imagerie (de type iRm, scanners) et du logiciel de prédiction, ils pourront évaluer

la croissance de métastases, de cancers et de tumeurs ou bien la réponse aux traitements. » L’une des grandes avancées du modèle mathématique déterministe de MonC réside dans le travail de paramétrisation. Faire varier la valeur de paramètres liés aux données spécifiques d’un patient –clé de cette médecine personnali-sée– demeurait à un niveau artisanal, encore récemment. Dans les mois

qui viennent, c’est un prototype du logiciel qui sera expérimenté au Centre régional de lutte contre le cancer de Bordeaux et du Sud-Ouest (institut Bergonié). aujourd’hui,

inria Bordeaux - Sud-Ouest et la SaTT aquitaine Sciences Transfert** sont engagés dans une stratégie de valorisation afin de porter le logiciel à un niveau de développe-ment industriel, c’est-à-dire utili-sable par les médecins. Une start-up pourrait voir le jour d’ici à 2017, dévolue à sa diffusion. Ces modèles numériques mixant des paramètres variables d’un patient à un autre sont aussi ceux qu’utilise sistM, emmenée par le Pr Rodolphe Thiébaut, pour ses travaux en immunologie et

AMéLIOReR

Le DIAgnOSTIC

DeS PATIenTS

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a p p l i > S a n T É

maladies infectieuses. La jeune équipe-projet (l’une des rares à se prévaloir du double label inserm-inria, au sein de l’institut) planche actuellement sur le développement de deux vaccins, contre le ViH et ebola. elle intervient sur les essais de phase précoce pour évaluer la réponse du système immuni-taire à l’injection. «  il y a 20 ans, commente Rodolphe Thiébaut, on observait un marqueur  : les anti-corps. aujourd’hui, on regarde des centaines de populations cellu-laires, l’expression des gênes et si les cellules secrètent des anti-corps, certes, mais aussi des cysto-cytes… Tout cela génère des tas de données, une forme de big data qui pose des problèmes de complexité et d’analyses  ». C’est là qu’inter-vient sistM, en proposant des méthodes statistiques d’analyse, en aval. et en amont, pour définir quel schéma d’études et d’évalua-tion de ces vaccins, quel type de données recueillir et à quel moment du protocole de vaccination. Coor-donnateur pour l’inserm des essais d’eboVac2 (pour ebola vaccination phase 2), en afrique et en europe, le «  boss  » de sistM a publié par

ailleurs les résultats de travaux menés sur une immunothérapie pour les patients infectés par le ViH. grâce aux modèles numériques bordelais, l’interleukine 7, le nouvel espoir des personnes atteintes du sida et répondant mal aux trai-tements antirétroviraux se laisse apprivoiser. et le cerveau dans tout cela ? Si sa cartographie a permis de révéler l’association de fonctions précises (parole, audition…) à des zones loca-lisées, certaines facultés (mémoire, conscience…) semblent être bien plus réparties. C’est cette piste de l’approche systémique tournée vers la modélisation de l’interac-tion de nos structures cérébrales, que poursuit Frédéric alexandre (MneMosyne). avec son équipe-projet, il vient de produire une première gamme de modèles qui rendent compte de processus cérébraux complexes, mis à mal dans le cas d’alzheimer ou de Parkinson. Leurs résultats bous-culent la communauté scientifique, sceptique au-delà de la structure cérébrale unique (cortex, cervelet, thalamus…). «  Pourtant, ça vaut le coup puisque l’approche hyperspé-

cialisée ne fonctionne pas pour une compréhension globale  ! défend le chercheur. L’autre intérêt de recourir à ces modèles, c’est cette possibi-lité d’imprimer des lésions, de les modifier et d’observer les consé-quences, sans avoir à le faire avec le vivant, l’homme ou l’animal.  » en 3 ans, la jeune MneMosyne est passée de la lettre d’intention aux premières publications scien-tifiques, certaines adressées aux domaines des neurosciences et de la médecine. Cet intérêt porté à leur sujet, habituellement réservé aux spécialistes du traitement de données informatiques, leur a ouvert des portes, vers de nouvelles collaborations en inde et aux etats-Unis. À l’été prochain, elle emména-gera au neurocampus de Bordeaux, ce centre de recherche dédié au système nerveux et aux maladies associées, qui réunira 450 des 650 chercheurs aquitains en neuros-ciences. Preuve que la greffe a bien pris aussi au niveau régional.

*L’institut de rythmologie et modélisation cardiaque**Société d’accélération du transfert de technologies

recherches menées au sein de l’équipe sistM en statistiques appliquées à la santé.

www.inria.fr/Bordeaux

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. Z i p

LOGICIEL LIBRE Inria accueille l’EuroMpICocorico  ! Du 21 au 23 septembre dernier, la com-munauté internationale du logiciel mPi* avait les yeux rivés sur le centre inria Bordeaux _ Sud-Ouest. L’équipe-projet taDaaM, très active dans les déve-loppements autour de mPi (participant au consor-tium OpenmPi), y organisait la 22e édition d’euromPi, le principal événement de la communauté. Une petite centaine de personnes assistait à la conférence, suivie d’un forum centré sur l’avance-ment des travaux sur le standard et la proposition de nouvelles fonctionnalités pour le faire évoluer.Parmi les plus utilisés dans le domaine du calcul scientifique parallèle, le logiciel mPi s’adresse aussi bien aux développeurs souhaitant écrire une appli-cation directement en parallèle qu’à ceux désirant paralléliser une application séquentielle existante.

* The message Passing interface

https://eurompi2015.bordeaux.inria.fr

ENVIRONNEMENTModéliser l’impact des tsunamisL’après Fukushima, en 2011, a fait naître en France et dans le monde, une conscience plus forte des risques nucléaires sur les côtes maritimes. Le programme pluridisciplinaire TanDem* (Tsunami en atlantique et manche – Définition des effets par modélisation) en est une preuve. associant dix partenaires dont inria, eDF, le Cea… et le meteoro-logical Research institute de Tsukuba, au Japon, il vise, en 4 ans (2013-2017) à étendre nos connais-sances scientifiques afin d’anticiper les impacts d’un tsunami sur notre littoral. À cheval entre l’analyse asymptotique (comment prendre en compte les effets dominants dans un problème  ?), l’analyse numérique (une fois l’équation mathématique écrite, comment la traiter numériquement en adaptant dynamiquement nombre et positionnement des inconnues ?) et les applications (comment intégrer des effets complexes et prendre en compte les incertitudes sur les conditions physiques réelles ?), l’équipe-projet talençaise CaRDaMoM constitue le partenaire scientifique indispensable de cette aventure.* Tsunamis in the atlantic and the english Channel Definition of the

effects through numerical modeling

https://team.inria.fr/cardamom/fr/

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. Z i p

https://team.inria.fr/sistm/fr/ http://www.inria.fr/equipes/cqfd

ImmunologieLa juste dose au juste-à-tempsÀ partir de quand vacciner un patient ? et avec quelle quantité de vaccin  ? À quelle date programmer le rappel ? ni trop tôt, au risque de faire doublon inuti-lement. ni trop tard, au risque d’hypothéquer son effi-cacité. Oui mais quand précisément  ? et à nouveau, quelle quantité lui injecter ?Ces questions de nature immunologique cachent aussi, pour les plus initiés d’entre nous, une problé-matique d’optimisation. Pour y répondre, les respon-sables de sistM et CQFD, deux équipes-projets inria ont fait cause commune. ensemble, ils encadrent une thésarde chargée d’associer à un modèle paramé-trique d’évolution d’un virus (type ebola ou ViH) le kit nécessaire pour faire de la prédiction et du contrôle optimal.

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Pivot ou charnière, la vie «multi-fonctions» D’assistant D’équiPe De recherche  Les assistant(e)s d’équipes de recherche sont, avec les ingénieurs du service Expérimentation et développement (plug’In#1), une deuxième exception culturelle Inria, dans le monde de la recherche publique française. Focus sur un métier multi-facettes qui rend la vie quotidienne des chercheurs plus douce.

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Salle d’expérimentation, pre-mier étage du bâtiment inria Bordeaux _ Sud-Ouest. À tra-

vers la cloison vitrée, ce jour-là, on pouvait observer Camille ajuster le casque à électrodes pour élec-troencéphalographie (eeg), sur la tête d’une autre femme assise. Catherine mégrat, assistante d’équipes de recherche (aeR), y jouait les cobayes pour les besoins de la jeune doctorante de l’équipe PotioC. Catherine est l’une des 7 assistant(e)s (6 femmes et 1 homme) des 21 équipes-projets que compte le centre bordelais, chacun(e) étant attaché(e) à 3 ou 4 équipes, au minimum. Quand elle ne se prête pas, de très bon gré, aux essais des chercheurs, le cœur de son métier est de les accompagner «  au quotidien, en les soulageant d’une bonne partie des tâches ad-ministratives ». Structuré en service par le centre inria de Sophia antipolis en 2002, ce rôle d’assistant, plus proche du couteau multifonctions que de secrétaire, vise prioritairement à délester les scientifiques du « suivi de la vie des contrats de recherche sur le versant budgétaire  ». De-mandes d’achats, frais de mis-sion, éligibilité et imputation des dépenses selon leur nature, dates limites d’engagement, vérification des crédits… incombent directe-ment à l’aeR. Pour cela, il coopère avec les chargés de contrats de recherche du centre qui ont pris soin, en amont, de lui établir une feuille de route détaillant les prin-cipes et obligations contractuels. il est aussi en lien, pour chaque dépense engagée, avec le Service administratif et Financier (SaF) qui la valide. achat de licences, ordinateurs et souris, mobilier, matériel robotique… le spectre des besoins au sein des équipes est large, parfois même «  exotique  ».

«  Je me souviens avoir passé commande de casques EEG (encore potioc), indique avec humour Catherine Mégrat, d’une boule de billard, et même de LEGO® ! ».

Les aeR sont aussi le point d’entrée naturel de tout nouveau collaborateur dans les équipes. Stagiaires, doctorants, post-docs, chercheurs invités ont tous ou presque été accueillis par l’un d’eux, à leur arrivée dans le centre, puis sine die informés  sur le fonction-nement du bâtiment, des badges, les horaires de la cafétéria… en bref, de la vie du centre. Les assis-tants auront généralement même instruit le dossier de recrutement des non-permanents, en amont de leur venue. «  nous effectuons les démarches administratives lorsqu’il s’agit d’étrangers, précise Sabine Delarboulas-Cusin, respon-sable du service des assistants et en charge des équipes Realopt et Poset  : demander un visa, trouver un hébergement, ouvrir un compte bancaire pour quelques mois seulement parfois, organiser la visite médicale...  » Les bonnes adresses, les bons conseils pour s’intégrer le plus aisément possible, les aeR ont tout sous la main. Dans le cas contraire, il convient d’activer les réseaux  : services dédiés de l’université de Bordeaux, Bureau d’accueil des chercheurs étrangers par exemple. Tour à tour pivot ou charnière, selon la demande, cordon ombilical aussi, entre le Centre et les équipes implantées hors-les-murs, leur rôle est central. «  en particulier à la rentrée de septembre où la plupart des recrutements ont lieu, indique Sabine Delarboulas-Cusin, et en février et mars pour l’accueil des stagiaires  ». Le reste de l’année, on ne s’assoupit pas pour autant

Pivot ou charnière, la vie «multi-fonctions» D’assistant D’équiPe De recherche  Les assistant(e)s d’équipes de recherche sont, avec les ingénieurs du service Expérimentation et développement (plug’In#1), une deuxième exception culturelle Inria, dans le monde de la recherche publique française. Focus sur un métier multi-facettes qui rend la vie quotidienne des chercheurs plus douce.

sabine Delarboulas-Cusin,responsable du service des assistantes d’équipes de recherche (saEr) du Centre Inria Bordeaux _ sud-Ouest.

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i n T É G r a l e

dans le service. Ce serait omettre l’organisation des séminaires, workshops, colloques et autres événements scientifiques en col-laboration avec le Service Commu-nication et médiation. et ce serait aussi passer sous silence, à l’été, la saison des conférences. Billets, hôtels, passeports et réservations, certains chercheurs choisissent de gérer seuls leurs déplacements en France et dans le monde. D’autres, non. Dans ce contexte internatio-nal là encore, si les aeR n’ont qu’à de rares exceptions près un profil scientifique, les formations en langues étrangères sont incontour-nables, en particulier en anglais, of course ! La débrouillardise aussi car il faut parfois «  faire rentrer des ronds dans des carrés, et inverse-ment  ». «  etre polyvalent, avoir le sens du contact  » comptent pour beaucoup. Le réseau interne des aeR apporte un plus dans ces cas-là. « il existe une solide entraide entre nous  », «  un vrai esprit de service ». « Si un aeR éprouve une quelconque difficulté à répondre à une problématique posée, explique Olivier Beaumont, délégué scienti-fique du centre, il peut s’appuyer sur les autres ». en interne, chacun est le référent d’une thématique

en plus du socle de compétences communes. il assiste aux réunions des groupes de travail qui y ont trait, entretient des liens privilé-giés avec les services extérieurs associés  : accueil des étrangers, maîtrise de l’outil de gestion bud-gétaire ou d’un site internet.

Tout sauf routinier, le métier d’aeR constitue pour le seul homme du service, «  un entre-deux  », entre chercheurs et administratifs qui lui va bien. Sa botte favorite pour concilier les demandes et impéra-tifs respectifs ? « mettre de l’huile dans les rouages  ». «  J’y vois un côté médiation qui passe essentiel-lement par les relations humaines. Plutôt que d’envoyer un e-mail, il est plus utile de se lever de sa chaise pour aller rencontrer les interlocu-teurs concernés et dialoguer. Les choses s’arrangent alors  ». Cet entre-deux, Sabine Delarboulas-Cusin le cite également, à la croisée «  des contraintes réglementaires véhiculées par les services support et l’adaptabilité nécessaire à l’acti-vité de recherche ». Sa recette-mai-son  ? «  Savoir prendre du recul  ». Sans se prendre la tête, juste un casque eeg.

pOur en sAvOir plus : Contactez le Service

des Assistants d’équipes de Recherche [email protected]

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Avez-vous toujours eu un(e) AER à vos côtés ?

Olivier BeaumOnt : Oui, puisque j’ai toujours travail-lé au sein d’équipes inria et qu’à mon arrivée, il y avait déjà des aeR. mais dans la plupart des laboratoires universitaires, il n’y a pas un interlocuteur unique comme l’aeR mais plusieurs auxquels s’adresser pour le quotidien (dont la gestion du contrat). Sans transversalité, c’est toujours une source de com-plexité.

Chaque année, le centre assiste à des fusions, scissions ou créations d’équipes-projets. On évalue à une ou deux, celles qui se créent et qui disparaissent. Que deviennent alors les AER qui les accompagnaient ?

O.B. : On touche ici à un point compliqué, celui de l’attachement entre les équipes et leur assistant. La collaboration dure parfois depuis des années. et passée la phase de tâtonnement du début, pour que chacun comprenne les attentes de l’autre, un lien réciproque et fort se tisse. Quand il faut recommen-cer, c’est compliqué. alors, évidemment, même s’il est nécessaire parfois de faire un peu d’équilibrage de charge et de redistribuer les équipes pour que le nombre de permanents gérés par les aeR soit un peu lissé, personne n’apprécie ces mouvements. Je ne me souviens pas non plus avoir connu, au sein du Centre, de « divorce volontaire » entre un aeR et son équipe.

2 QuEstiOns à...

Olivier Beaumont,MeMBRe De L’éqUIPe-PROJeT ReALOPT eT DéLégUé SCIenTIfIqUe DU CenTRe InRIA BORDeAUx _ SUD-OUeST

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Elle est un authentique produit de l’entre-prise. riche d’une petite vingtaine d’années passées au sein de plusieurs directions d’un grand groupe national de vente à distance, nathalie robin, aujourd’hui assistante partenariat et projet innovation chez Inria, n’a «  rien d’une fonctionnaire pure et dure ». Le monde de la recherche, elle le découvre grâce à un Cdd à l’université de Bordeaux, au sein du laboratoire EpOC. une révélation. «  Je me suis passionnée pour ces gens-là. pour ces chercheurs qui ont un idéal de vie : améliorer celle de nos concitoyens, au quotidien.  » à la faveur d’un concours Inria en 2011, elle devient assistante d’équipe de recherche des

projets ManaO, pOTIOC et FLOwErs. «  une année fantastique, sur le plan humain  ». puis second concours en 2012 pour évoluer et intégrer son poste actuel. Là, elle s’y sent « à sa place », incarne « le lien idéal entre partenaires industriels ou académiques et les équipes en interne  » dans le but de formaliser le contrat de recherche. son bagage professionnel, sa parfaite connaissance de l’entreprise, de ses objectifs et de ses besoins font mouche, évidemment. Cette plus-value apportée au monde de la recherche –aEr compris- est pour elle, sa «  manière d’œuvrer pour le bien collectif »…

nathalie robinAssistante partenariats et projets innovation.

une vie après l’assistance d’équipe de recherche

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fiGureS libreS

les innOvAtiOns nuMériQues DAns le seCteur MéDiCAl sOnt De plus en plus nOMBreuses et De plus

en plus présentes. que pensez-vous de ce passage

progressif à la e-santé ?

Pour moi c’est très vague, mais s’il s’agit d’envisager qu’un jour on pourrait avoir une consultation à dis-tance alors je pense que c’est un plus. nous allons vers un progrès du secteur médical et j’espère qu’il y aura un impact dans les pays faisant face à des difficultés médicales (épidémies, vaccina-tions, etc).Concernant les dérives possibles, j’essaie de res-ter positive. Un dossier médical, au même titre que nos données bancaires pourrait être piraté mais je me dis que la e-santé reste un plus. notamment en ce qui concerne l’acte chirurgical assisté par des outils numériques. L’opération fait peur, qu’elle soit faite par un homme ou par un robot. Un des avan-tages apporté par le robot est de permettre un acte plus précis. On pourrait également envisager une connexion avec un expert à distance et bénéficier d’une opération d’un spécialiste qu’on ne trouverait pas forcément en zone rurale.enfin, n’oublions pas que le partage des données peut être un plus pour mettre en place un parcours médical adapté à la personne. il ne faut cependant pas que la technologie se substitue entièrement à l’humain  : certaines choses ne peuvent pas être dites par un robot, il faut un être doté d’émotions pour accompagner les patients et leurs familles.

I S A b e l l e b I Z oTassistante De PRévention et assistante Des seRviCes RessouRCes HuMaines (sRH) et tRansFeRt, innovation et PaRtenaRiats (stiP) CHez inRia DePuis 2011

Certaines choses ne peuvent pas être dites par un robot, il faut un

être doté d’émotions pour accompa-gner les patients et leurs familles

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fiGureS libreS

P e r r I n e b e r m e n T DoCtoRante Dans l’éQuiPe MonC CHez inRia DePuis 2013

Je pense que ce passage est indispensable. mais je sais que certaines personnes sont plus ou moins réfractaires parce qu’elles ne connaissent pas vraiment le monde du numérique. Ces mêmes personnes n’ont pas conscience qu’en réalité elles utilisent déjà des objets connectés. Prenons l’exemple des instruments d’ima-gerie médicale  : ils sont présents dans le monde médical depuis suf-fisamment longtemps pour ne plus être effrayant, d’autant plus qu’il y a toujours un médecin associé à cet examen, pourtant ces techno-logies sont liées à la e-santé.

Un mathématicien peut aussi travailler sur le cancer mais c’est moins connu ou moins compris. Pourtant, toutes les sciences sont liées les unes aux autres et pour comprendre ce qu’il se passe dans l’une, on a besoin des autres. il faut réussir à faire passer le message, c’est indispensable pour faire des progrès tant en biologie qu’en mé-decine. Cela va prendre du temps mais on peut faciliter les choses, notamment en s’impliquant dans des actions de vulgarisation scien-tifique. ainsi, nous pourrons expli-quer le monde du numérique et, dans ce cas particulier, la e-santé, qui effraie avant tout parce qu’elle n’est pas comprise.

J u l I A C H ATA I n

DoCtoRante Dans l’éQuiPe PotioC CHez inRia DePuis 2015

La technologie peut être un fort atout dans ce domaine car il y a beaucoup de choses qu’un humain seul ne peut pas résoudre. Un chirurgien peut, par exemple, manquer de précision et l’interven-tion d’objets connectés devient alors un réel avantage.La question autour de la e-santé est aussi très sensible car si la technologie ne fonctionne pas, ou mal, la vie des patients peut être en danger. Je pense que c’est un réel défi de trouver le juste milieu entre l’intervention de l’homme et celle de la machine afin d’être certain que si l’un ne peut pas assurer, l’autre peut prendre le relai.

Par ailleurs, certaines personnes sont assez te c h n o p h o b e s e t risquent d’être très inquiètes si la tech-nologie intervient fortement dans leur traitement. Ce qui est important pour apaiser les craintes des patients, c’est l’approche adoptée par le secteur médical. il faut savoir être médiateur et savoir bien expliquer les choses afin d’être sûr que le patient garde confiance dans le service médical.

Cela va prendre du temps mais on peut faciliter les choses,

notamment en s’impliquant dans des

actions de vulgarisation scientifique.

il faut savoir être médiateur

et savoir bien expliquer

les choses afin d’être sûr que

le patient garde confiance dans le

service médical.

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l I S l W e y n A n SMaîtRe De ConFéRenCe à l’univeRsité De BoRDeaux DePuis 2008MeMBRe De l’éQuiPe MeMPHis

en tant que citoyenne lambda, les domaines que je ne connais pas très bien comme l’interaction homme-machine, les petits robots qui vont dans ton corps ou qui t’enlèvent un rein, pour moi c’est de la science fiction. Si, quand j’étais petite on m’avait dit qu’un jour on pourrait faire remonter un petit robot dans mes vaisseaux pour me guérir d’un anévrisme, je n’aurais pas pu le croire. Ça m’amuse de penser à ce que l’on qualifiait d’incroyable il y a 30 ans ! mon travail porte plutôt sur la mécanique des fluides, qui

est un vieux domaine de recherche en maths appliqués, et je trouve ça intéressant de voir qu’on peut se renouveler et contribuer à d’autres disciplines. au début, il y avait un besoin pour modéliser des phé-nomènes physiques. aujourd’hui, même si tout n’est pas fait, les défis scientifiques changent et les chercheurs se tournent vers la médecine et la biologie. Concernant les questions d’éthique en e-santé, tout du moins autour des données numériques, c’est une question très globale, une réflexion très large à avoir. De nos jours on ne se pose pas autant de questions quand on poste quelque chose sur Facebook !

A u d e l A n n e S assistante Des seRviCes CoMMuniCation et MéDiation (sCM) et exPéRiMentation et DéveloPPeMent (seD) CHez inRia DePuis 2008

Les objets connectés, cela devien-dra inévitable, notamment pour transmettre les données médicales et les dossiers de chaque patient. On peut alors savoir ce que le pa-tient a déjà subit et éventuellement les médicaments qui lui ont été prescrits.

aujourd’hui, grâce aux technologies de la e-santé, on peut envisager des opérations réalisées par un robot, lui-même commandé par un médecin spécialiste. en plus de lais-ser peu de cicatrices, le résultat est d’une précision assez épatante.au quotidien, les carnets et les stylos ont été remplacés par des tablettes numériques. Bien que cela soit pratique, j’ai une crainte concer-nant la possibilité de piratage. Si tout est informatisé, alors tout peut être piraté ou bien perdu en cas de bug de la machine.Je reste positive par rapport à cette transition à la e-santé, mais de là à me laisser opérer entièrement par un robot sans que personne ne le pi-lote je crois que je ne suis pas prête ! il faut quand même de vrais êtres humains pour surveiller, piloter. Un

robot n’a pas d’intuition, il exécute un programme sans aller au delà. Le chirurgien à un temps de réaction d’analyse et en cas de problème il peut adapter sa réponse au besoin.

Je reste positive par rapport à cette transition à la e-santé, mais de là à me laisser opérer entièrement par un robot sans que personne ne le pilote je crois que je ne suis pas prête !

Ça m’amuse de penser à ce que l’on qualifiait d’incroyable il y a 30 ans !

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Le passage progressif à la e-santé est tout à fait na-turel du fait même de l’évolution des performances des machines. Ceci, combiné à l’optimisation des méthodes numériques a permis au secteur médical d’adopter le numérique comme outil de diagnostic et d’aide à la décision.Ce passage s’est bien sûr fait pour le bien-être du pa-tient et l’amélioration de son environnement. Cette évolution je la vis au quotidien puisque mon travail au sein de l’équipe CaRMen, en lien avec l’iHU LiRYC, consiste à introduire la modélisation numérique dans des problématiques précises de la e-santé. Les mé-decins, bien qu’ils aient beaucoup de connaissances, rencontrent des difficultés pour établir un diagnostic précis avec des outils « standards ». nous les aidons en reformulant leur questionnement clinique en un problème mathématique qui peut être traité par la simulation numérique. Leurs hypothèses peuvent ainsi être testées in silico. Les résultats de ces tests permettent aux professionnels du secteur médical d’affiner leur connaissance sur la pathologie et ainsi poser un diagnostic précis qui permettra une prise en charge efficace.

n e J I b Z e m Z e m ICHaRgé De ReCHeRCHe

Dans l’éQuiPe CaRMenCHez inRia DePuis 2008

le numérique comme outil de diagnostic et

d’aide à la décision.

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CARDIOLOGIELe cœur à super résolutionYi Xin est le nom chinois que s’est choisi l’équipe-projet geostat pour son algorithme dévolu à la cardiologie. il signifie «  au cœur de la médecine  » et colle à l’ambition du projet : le cœur à super réso-lution. experts de méthodes issues de la physique pour l’analyse de signaux complexes (images, tem-pératures, potentiel électrique du cœur …), les cher-cheurs de geostat œuvrent à les caractériser quand les méthodes traditionnelles échouent à le faire. Le premier jalon de Yi Xin est la détermination de temps d’activation (autrement dit, des moments-clés) dans les signaux numériques acquis par explo-ration des tissus du myocarde (dans les cas de fibril-lation cardiaque). Lesquels, une fois décryptés et interprétés via un logiciel spécifique, pourront être interprétés dans le but de corroborer un diagnostic clinique. Cette approche s’inscrit dans la tendance de la médecine moderne qui table sur l’introduc-tion d’une interface logicielle intelligente au service d’une nouvelle pratique médicale.

http://geostat.bordeaux.inria.fr

.Zip

CRYPTOGRAPHIEL’afrique aussi !Le thème de la cryptographie, très dynamique en France, est celui de l’équipe-projet lFant. au cœur de la sécurité et de l’authenticité des communica-tions électroniques, cette discipline présente un défi majeur pour les pays en voie de développement, dans le déploiement de réseaux wifi et bornes 3g. C’est la raison pour laquelle Lfant collabore depuis 2013 avec des chercheurs et des maîtres de confé-rence africains qui, ensemble, ont créé une équipe commune, via le LiRima, le Laboratoire international de Recherche en informatique et mathématiques appliquées, sous convention inria depuis 2009. Cette collaboration vise, entre autres, à mettre en place des filières d’enseignement au Cameroun, au gabon et au Sénégal, jusqu’au niveau master. ensei-gnement de qualité grâce aux recherches communes menées au sein du LiRima. Un bel exemple de partenariat nord-sud.

http://lfant.math.u-bordeaux1.fr

Modélisation de la complexité électrophysiologiquecardiaque

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S T r aT É G i e S

enGAGeMent

DOnner le GOût Des sCienCes Du nuMériQue

le numérique façonne aujourd’hui le monde dans lequel nous évoluons.

Des activités professionnelles, aux activités ludiques, domes-tiques et sociales, toutes font appel - au moins en partie - aux technologies issues de l’infor-matique et des Sciences du numérique. Pour les citoyens s’imposent deux nécessités  : maîtriser ces technologies dans leurs usages, mais aussi acquérir la culture scientifique suffisante pour en comprendre les fonde-ments et pouvoir ainsi contri-buer à la mutation de la société engendrée par leur diffusion rapide dans le tissu social. Pour inria, la médiation scientifique doit favoriser l’ap-propriation de cette nouvelle dimension de l’existence, nourrir la curiosité vis-à-vis des applications innovantes et d’intérêt commun de ces technologies, encourager la participation ou l’implication dans la création de ces applications, former des citoyens éclairés et contribuer à lutter contre la fracture numérique.

une mission de service public

Un objectif essentiel est de faire connaître aux jeunes les secteurs de l’économie associés à ces sciences et d’augmen-ter ainsi leurs chances de trouver ou de créer un emploi. C’est aussi une manière de montrer l’importance et l’utilité de l’investissement public en matière de recherche. Faire de la médiation scientifique entre ainsi pleinement dans le champ de la mission de service public d’inria. C’est un devoir mais aussi un plaisir, celui « d’allumer l’étin-

celle dans les yeux des enfants », se plaisait à rappeler gilles Kahn, ancien Président-directeur général d’inria et premier informaticien à être entré à l’académie des sciences. au sein de son centre aquitain et aux côtés des acteurs de l’éducation et de la médiation, inria consacre une part croissante de ses ressources à la médiation avec la volonté de professionnaliser et d’am-plifier cette activité, en accord avec les préconisations européennes et ministérielles.

dans une société devenue numérique, partager une culture scientifique en sciences du numérique est un enjeu majeur : Inria contribue à aider

toutes les générations à découvrir les sciences informatiques, et les sensibilise aux métiers scientifiques dans le numérique.

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S T r aT É G i e S

Accélérer le développement des sciences du numérique dans l’académie

ainsi, pour concrétiser le développement des sciences du numérique dans l’académie, le Centre de Recherche inria Bordeaux − Sud-Ouest et le rectorat de l’académie de Bordeaux ont signé en 2015, une convention de partenariat visant à favoriser leurs synergies autour de projets éducatifs liés au numérique. Les deux partenaires ont établi une politique volonta-riste portant sur deux types d’approches. D’une part, le développement des sciences du numérique dans les établissements scolaires de l’académie de Bordeaux (médiation scientifique) et d’autre part, l’aide à la mise en place de projets de recherche (expérimentation) et la communication de leurs résultats dans les structures pédagogiques.

Les objectifs sont clairs, développer les sciences du numérique, en particulier de l’informatique et de la robotique, lutter contre le décrochage scolaire et œuvrer pour l’égalité des chances.

inria, à travers ses équipes de recherche, s’engage donc à mettre à disposition de l’académie de Bordeaux ses res-sources pédagogiques pour les sciences du numérique ; proposer des conférences ou des animations au sein des écoles primaires, collèges et lycées de l’académie  ; assurer les premières formations aux ressources et kits pédagogiques pour les têtes du réseau de formateurs mis en place par le rectorat  ; et enfin soumettre préa-lablement tout projet d’expérimentation d’une de ses

équipes de recherche dans des classes au Comité Opé-rationnel d’évaluation des Risques Légaux et éthiques (COeRLe) d’inria.

Former et s’auto-former

«  nous travaillons aux côtés des chercheurs pour concevoir des activités (conférences, ateliers, démons-trations) qui permettent d’initier le plus grand nombre aux sciences du numérique et proposer une autre façon d’enseigner, plus coopérative, pariant davantage sur les capacités des enfants en les mettant dans la peau de jeunes chercheurs utilisant des méthodes d’inves-tigation scientifique. C’est aussi une autre approche de l’école et des apprentissages qui se révèle particulièrement efficace notamment pour des enfants en difficulté », explique Séverine Valerius, Responsable du Service Communication et médiation du Centre Bordeaux – Sud-Ouest. «  Les actions de diffusion de l’information scientifique sont explicitement prises en compte dans l’évaluation des chercheurs, il est donc nécessaire de proposer un parcours de formation pour

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S T r aT É G i e S

temPs fort

r 2 T 2 :

u n e e x P é r I e n C e m o n d I A l e e T I n é d I T e e n FAV e u r d e l A d I F F u S I o n d e S S C I e n C e S d u n u m é r I q u e A u P r è S d e S J e u n e S

Le 4 novembre 2015, des enfants d’ayguemorte-les-graves, de Bordeaux, de Floirac, de gradignan et de Talence ont participé - avec le soutien du centre de recherche inria - à la mission internationale R2T2, initiée par le Professeur Francesco mondada de l’ecole Poly-technique Fédérale de Lausanne (ePFL). Leur objectif  : utiliser leurs compétences informatiques pour programmer, depuis la Terre, des robots chargés de réparer le générateur de la base martienne R45 qui vient d’être endommagé par une météorite.Cette mission collaborative internationale a impliqué 16 équipes en afrique du Sud, en Russie, en autriche, en

Suisse, en italie et en France. Chaque équipe, composée de 5 à 6 jeunes de 8 à 14 ans a manœuvré à distance un robot dans une station spatiale sur la planète mars pour en réparer le générateur.

Pour les équipes girondines, composées d’enfants ayant pratiqué durant l’année, en classe ou dans le temps d’accueil périscolaire, les activités robotiques iniRobot, conçues par l’équipe Flowers du Centre inria Bordeaux _ Sud-Ouest, cette mission internationale a été le point d’orgue de leur parcours robotique, et leur aventure a été suivie en direct par leurs camarades roboticiens.

les former à ce volet de leur activité  » précise Brice goglin, chercheur du Centre référent sur la question de la médiation scientifique. «  au sein du centre, j’anime tout un réseau de correspondants afin de concevoir des modules, partager les bonnes pratiques et les retours d’expérience. il existe maintenant tout un référentiel de savoirs et de savoir-faire co-construits avec nos parte-naires et des spécialistes en ingénierie pédagogique qui nous permettent de démultiplier nos actions ».

pOur en sAvOir plus : Rendez-vous sur https://pixees.fr,

https://interstices.info et https://dm1r.inria.fr

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COup De prOJeCteur S U R Le S P e R S O n n AL I Té S q U I C R é e nT Le M O n D e n U M é R I q U e D e D e M A I n . . .

va l e u r S d i S c r è T e S

héloïse BeaugenDre l’as de glace

Le plus clair de son temps, Héloïse Beaugendre le passe actuellement sur STORm, un projet de recherche colla-borative européen qui traite du givrage/dégivrage des avions. impératif écologique, matériaux composites, nouveaux designs, l’aéronautique fait sa «  révolution copernicienne ». Cette maître de conférences, partagée entre l’équipe-projet CaRDaMoM à inria et l’enseirb-matmeca où elle enseigne les maths appliquées, y prend part avec l’aide d’un thésard. Sa tâche consiste à simu-ler numériquement la trajectoire des morceaux de glace qui, en se détachant, pourraient impacter le fuselage ou se faire aspirer par les nacelles de moteur. Un scenario catastrophe pour toute compagnie aérienne. Un enjeu de sécurité de premier ordre pour tous les passagers. La perspective d’applications sociétales, le fort contenu technique et la recherche d’équations nouvelles pour modéliser un phénomène multi-physique plutôt corsé comme celui de la glace, voilà bien le style de combinai-sons qui lui plaît. et pour lequel la globe-trotteuse-pilote de planeur nourrit un vif intérêt depuis des années déjà puisque sa thèse, réalisée au Canada, portait aussi sur ce thème. « Je ne pourrais pas travailler sur des équations si j’ignorais à quoi elles servent », assure-t-elle. Pour cela, Héloïse Beaugendre n’hésite pas à croiser les approches. aux schémas numériques sur maillage dits « non struc-turés », elle a eu l’idée d’introduire dans ses équations la technique de pénalisation. et n’y voit pas de « blocage immédiat ». Tant mieux, cette « enseignant-chercheur » qui a hésité après le bac entre maths et philo goûte peu l’idée d’être « enfermée dans un domaine précis ». L’agilité faite femme.

vincent Perrier Moteur de recherche

À 9 ou 10 ans, son grand-père lui apprend à extraire des racines carrées à la main. Vincent Perrier est fasciné par l’automatisation, les règles à suivre.  « Une logique qui contenait en germe l’informatique. » il s’essaye à la démarche cartésienne aussi  ; décomposer un problème compliqué en une série de problèmes simples pour aboutir à une solution ; en fait son fil rouge. Du coup, les études s’imposent  : les mathématiques, forcément. Un Dea, l’agrégation, puis une thèse en mathéma-tiques appliquées obtenue à Bordeaux, en 2007. C’est une année plus tard qu’il intègre inria. il collabore deux ans avec l’équipe-projet Concha, puis fonde CagiRe, avec Pascal Bruel. Son rôle ? « Réfléchir à de nouvelles méthodes numériques, les implémenter et les tester sur les écoulements aéronautiques ». Deux projets l’animent en ce moment. Le premier, européen (impact-ae), réu-nit la fine fleur européenne des fabricants de turbines aéronautiques (Rolls Royce UK et Deutschland, Snecma, Turbomeca…), lesquels cherchent à améliorer le refroidis-sement des parois des chambres de combustion. L’objet visé est un calcul d’écoulement qui sera rendu public, en accès libre donc, à l’issue du programme en mai 2016. Le second est une action incitative de développement technologique inria, financée à 100% par l’institut. elle a pour but de développer des méthodes multi-grilles au sein de la bibliothèque informatique aerosol, déployée en partenariat avec l’équipe Cardamom.

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Benjamin Bertran ingénieur transfert et innovation

va l e u r S d i S c r è T e S

françois Dufour Optimal control

François Dufour est de ces enseignants-chercheurs qui ont besoin de garder le contact avec le monde du réel, l’industrie, l’hôpital… le terrain. Très tôt, les maths se sont imposées. La physique aussi. élève de l’enS Cachan, doctorant à Paris Xi, il débute en 1994 comme chargé de recherche au CnRS. il aime modéliser avec des outils d’apparence abstraite, mathématiser les choses qui nous entourent. il garde aussi une conscience cri-tique du résultat qui n’est qu’une approximation de la réalité, rien d’autre. mais une approximation qui permet de comprendre, prévoir, contrôler. Spécialiste de l’optimi-sation stochastique, cet enseignant en mathématiques appliquées à l’enseirb-matmeca a fait du contrôle opti-mal des processus soumis à l’incertain, le cœur de ses recherches. estimer les paramètres, prédire le comporte-ment d’un système, l’optimiser et de facto le contrôler sont aujourd’hui plus que jamais prisés des industries des systèmes complexes. CQFD, l’équipe-projet qu’il pilote, collabore avec DCnS pour l’optimisation de tra-jectoires de sous-marins et avec Thalès Optronique pour l’optimisation de maintenance sur ses appareils. Cette thématique du contrôle suppose d’envisager l’approche de manière globale. C’est ce que propose CQFD qui compte des spécialistes de disciplines variées, habitués à interagir ensemble. et animés tout comme François Dufour par le mélange des genres et le souci d’équilibre entre théorie, applications et solutions numériques.

camille Jeunet BCi sans sushi

«  La période critique a commencé  ». Pour Camille Jeu-net, à l’orée de sa troisième année de thèse en sciences cognitives dans l’équipe-projet PotioC, «  tout se bous-cule ». « Projets, médiation, enseignement, idées… il faut faire des choix, finir ce qu’on a entamé et sélectionner ce qu’on va mettre dans le manuscrit ». a Hong Kong la se-maine passée. en Suède et en allemagne un peu avant, la jeune landaise s’apprête à partir pour 3 mois dans un laboratoire universitaire du Sussex, en angleterre. Puis le Québec et l’autriche au retour. elle se dit chanceuse. On la sent douée. D’autres aussi ; le sujet de sa thèse a été « repéré » par l’université de Bordeaux qui lui octroie un financement au titre de l’idex*, rendant possible l’in-ternationalisation de ses recherches. Le jury et le public des demi-finales régionales du concours « ma thèse en 180 secondes » ne s’y sont pas trompés non plus. Pour expliquer son thème de prédilection, l’amélioration des protocoles d’entraînement afin d’augmenter les perfor-mances à l’utilisation des interfaces Cerveaux-Ordina-teurs (BCi en anglais pour Brain Computer interface), Camille n’a pas eu peur des analogies. « Ce qui bloque aujourd’hui, c’est la perte de la capacité à délivrer des messages (mouvements, déplacement, paroles, etc) par les canaux habituels que sont les nerfs et les muscles. alors il faut trouver un moyen alternatif de les récupérer. Un peu comme lorsque vous avez une envie subite de manger des sushis et que le livreur vous annonce qu’il est en panne. Deux solutions s’offrent à vous : renoncer aux sushis ou aller les chercher vous-même. Pour les BCi, c’est pareil. elles permettent d’aller chercher l’information directement à sa source, c’est-à-dire dans le cerveau ». * initiative d’excellence

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va l e u r S d i S c r è T e S

« pour nous, la clé c’est la prévention »

a quelques jours du lancement de l’expérimentation Dom’assist 500, Benjamin Bertran, ingénieur transfert et innovation, est dans les starting-blocks. Son équipe-projet PHoenix s’apprête à l’étude de l’impact d’outils numériques dans la préservation de l’autonomie, à domicile, de 500 personnes âgées résidant toutes en aquitaine. La techno est un moyen. Sa fin est d’identi-fier les leviers à l’œuvre chez chacun pour garder l’envie de faire les choses, à un âge certain ou lorsqu’on est atteint d’une maladie cognitive. Peu documentée en France, cette approche tranche avec l’idée largement répandue que la perte d’autonomie est fatale, seule la compensation peut y remédier. « Pour nous, la clé c’est la prévention  », oppose Benjamin Bertran. Un pas de côté qui requiert l’expertise d’une équipe pluridiscipli-naire, mixant des psychologues spécialistes du vieillis-sement, des sciences cognitives et des informaticiens, autour d’Hélène Sauzéon, enseignant-chercheur en psychologie, et Charles Consel, responsable de l’équipe-projet. Tous trois voient grand. « aucune raison de ne se cantonner qu’à la France ! » evidemment. Tout ce qui a été conçu depuis près de 10 ans pour Dom’assist sera transféré d’ici peu. Benjamin aussi. il intégrera bientôt la start-up montée ensemble, qui restera en lien étroit avec Phoenix.

Benjamin Bertran ingénieur transfert et innovation

Au confort d’une carrière au long cours, il choisit l’adrénaline de l’inconnu.

Si ce n’est une vocation, Benjamin Bertran montrait à l’adolescence, un intérêt certain pour les objets connec-tés et la domotique. intérêt qui l’a mené, une fois diplô-mé de l’institut d’ingénierie informatique de Limoges (3iL), vers Digital Home Concept, une start-up borde-laise du secteur. Son rachat par un grand groupe, un an et demi plus tard, le fait fuir. au confort d’une carrière au long cours, il choisit l’adrénaline de l’inconnu. La ren-contre avec inria et l’équipe-projet Phoenix se fait en 2007. « La techno qui tourne derrière Domassist, c’est un peu moi ». Fin 2011, il retourne à Limoges. explore et intègre les mécanismes de l’innovation auprès du pôle de compétitivité des Hautes-Technologies* elopsys, dont il prendra la direction. Des projets collaboratifs aux transferts, en passant par les levées de fonds, il acquiert toutes les ficelles du montage de la start-up qu’il est revenu créer avec Charles Consel et Hélène Sauzeon (équipe-projet Phoenix).

*photonique, réseaux sécurisés, images et interfaces numériques…

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InrIa-pME : dEs parTEnarIaTs

GaGnanTs !

échanger et collaborer avec le monde industriel est inscrit dans l’ADn de l’institut. Dans le cadre de sa démarche de transfert de technologie et de compétences, les pMe

innovantes apparaissent comme des interlocuteurs essentiels.

pa SS e r e l l e S

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le numérique se diffuse aujourd’hui dans tous les secteurs économiques : la santé, les loisirs, l’énergie, la défense, la santé, etc.

Les domaines d’applications sont infinis pour les chercheurs inria. encore faut-il que les échanges

aient lieu entre les équipes de recherche et le monde économique. C’est la raison pour laquelle inria a mis en place un réseau de profes-sionnels dédiés au transfert. ils sont une cinquantaine, répartis entre les 8 centres inria. ils doivent pour cela repérer le potentiel que représentent les travaux des différentes équipes afin de les guider au mieux. «  mon rôle ici consiste avant tout à orches-trer au mieux tous les éléments, qu’il s’agisse de partenariats bilatéraux, collaboratifs ou européens, de pro-tection de propriété intellectuelle, de logiciels de recherche…, per-mettant une réalisation adaptable et fluide de projets de transfert,

toujours à l’initiative des chercheurs. Dans cette optique, mon background mêlant industrie et recherche publique me permet pré-cisément de mieux com-prendre les intérêts des deux parties et me posi-tionne idéalement pour les faire converger via un dialogue permanent.», explique Pascal moussier, chargé des partenariats et des projets d’innova-tion à Bordeaux. les pMe, au cœur de la stratégie de transfert d’inria

«  Dans les régions, nous concen-trons nos efforts sur les défis industriels et sociétaux contem-porains au sein des écosystèmes d’innovation  » explique eric Horlait,

directeur général délégué au transfert et aux partenariats

industriels. inria a conscience que les Pme font partie des acteurs incontournables de l’innovation : d’après BPiFrance, elles ont été à l’origine d’un tiers

des dépenses de R&D en 2014. 7000 sociétés, parmi les plus inno-vantes sont par ailleurs intégrées dans les 71 pôles de compétiti-vité. autant d’interlocuteurs privi-légiés pour les équipes-projet inria qui souhaitent se confronter à la réalité du marché. Ces collabora-tions peuvent donner lieu à des laboratoires de recherche communs : les «  inria innovation labs  ».

DeS DOMAIneS D’APPLICATIOnS

InfInIS

13/10/2015, le service transfert innovation et partenariats en rDv networking lors de la rencontre inria-industrie sur la santé.

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à Bordeaux, une collaboration de longue date autour de la 3D La société immersion, une Pme fondée en 1994 et qui emploie 42 collaborateurs, a su nouer des liens très étroits avec les cher-cheurs inria du centre aquitain. «  Les échanges ont commencé de manière informelle » explique Julien Castet, chargé de recherche chez immersion. Cette entreprise travaille sur des outils de visualisation d’interaction et de collaboration avec le modèle 3D. «  À l’origine, nous fournissions du matériel au centre de recherche  : casques de réalité virtuelle, gants de

données, puis ils nous ont sollicité pour leur fournir des solutions personnalisées. C’est ainsi que nous avons été amenés à réaliser des salles de réalité virtuelle  », explique-t-il. Cette relation client-fournisseur s’est élargie en 2009, quand immersion s’est lancée dans «  instinct  ». Ce projet de recherche a reçu le soutien financier de l’agence nationale de la Recherche. Les chercheurs d’immersion ont alors fait appel à l’équipe-projet iPaRLa d’abord, puis à celle de martin Hachet, baptisée PotioC. La première concrétisation de cette coopération s’est cristallisée autour de Touchéo  : un prototype

qui permet la manipulation d’objets en 3D. grâce à un écran tactile et à des gestes simples, l’utilisateur peut déplacer des objets et interagir avec eux, de façon intuitive.

Des projets pour améliorer les relations homme-machine

«  aujourd’hui, nos recherches communes portent sur l’utilisation des signaux physiques humains afin d’améliorer les relations homme-machine,  » explique Julien Castet. immersion travaille notamment sur des outils pour la gestion de crises comme les catastrophes naturelles par exemple. Ce type d’événement

touchéo, système interactif combinant l’interaction multitouch directe à la visualisation 3D stéréoscopique.

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nécessite de rassembler les repré-sentants de plusieurs services qui doivent prendre des décisions lourdes de conséquences et coor-donner les équipes sur le terrain. «  nous cherchons à faire en sorte que notre outil repère les signaux émis par le cerveau afin de capter l’état de fatigue et d’attention d’un preneur de décision. S’il est trop fatigué ou s’il est submergé par les informations, notre outil pourrait faire en sorte d’alerter la personne sur son état et même de faire évoluer l’interface pour l’adapter à son état.  » inria et immersion ont d’ailleurs recruté deux stagiaires communs, pour contribuer à leurs travaux. Ce partenariat a donné naissance à un groupe de travail commun baptisé inTeRCO3D, destiné à faire émerger une com-

munauté pluridisciplinaire pour tra-vailler sur les interactions homme-machine. Des partenariats gagnants- gagnants donc et c’est bien là la vision de Pascal moussier qui précise «  Le transfert pour l’innovation ce n’est pas simplement la vente ou la mise à disposition d’une techno-logie issue d’un centre de recherche pour un industriel. Pour utiliser une métaphore informatique, je dirais que le service Transfert innovation et Partenariats fait de « l’orchestra-tion de services  ». il coordonne les collaborations des équipes avec les industriels, gère les interfaces, afin de maximiser l’impact des résultats de nos chercheurs sur la société et l’économie tout en suivant la partition stratégique nationale chez inria ».

Julien Castet, phD, Chargé de recherche, immersion.

pOur en sAvOir plus : Contactez le Service Transfert,

Innovation et Partenariats [email protected]

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exapta, c’est le nom du projet commun mené par la société ertus Consulting (groupe ertus Ma-nagement) et l’équipe-projet commune realOpt (inria, université de Bordeaux, Bordeaux inp, Cnrs). il a pour ambition de simplifier la gestion des opérations dans le domaine viticole.le but est de développer un outil d’aide à la décision permettant de faciliter la planification des travaux de la vigne et de calibrer les équipements et les stratégies telles celles des traitements phytosanitaires ou d’entretien des sols.

PReMIeR InRIA InnOVATIOn LAB POUR Le CenTRe AqUITAInun exemple de partenariat « pMe »

eRTUS Consulting est un cabinet de consultants experts de la filière viti-vinicole qui accompagne les entreprises du secteur dans l’optimisation de tous leurs métiers, notamment la gestion de pro-duction au vignoble et dans les chais.L’équipe RealoPt travaille, via différentes méthodes d’optimisation combinatoire, sur des applications complexes en logistique (problèmes de tournées), en planification de la production et ordonnancement des tâches, conception et gestion des réseaux et des horaires, et sur des problèmes de découpe et de placement.L’outil d’aide à la décision sera développé dans le

cadre de l’Inria Innovation Lab à partir du logiciel BaPCod de RealOpt. Il sera directement implémen-té dans le logiciel innovant de gestion de domaines viticoles Process2Wine, édité par la société D2e (groupe ertus Management). Le viticulteur se verra ainsi accompagné dans son suivi des normes et déchargé d’une partie du travail de planification et d’ordonnancement des travaux du vignoble qui l’accaparent. Il pourra consacrer plus de temps à des activités à plus forte valeur ajoutée comme la gestion fine des coûts de production, l’obser-vation du vignoble, la gestion commerciale, la relation client…

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H e RVé D U fAU , Responsable de l’équipe « Santé du futur, Silver économie » à l’agence Aquitaine Développement Innovation« Les chercheurs trouvent des débouchés stimulants pour leurs travaux »

Comment favorisez-vous le rapprochement entre les PME de votre région et la recherche ?nous organisons régulièrement des événements qui permettent à ces deux mondes de se rencontrer et de mieux se connaître. en octobre dernier, nous avons ainsi co-organiser avec le Centre inria Bordeaux _ Sud-Ouest une «  Rencontre inria-industrie  »  : 19 équipes de recherche ont proposé des démonstrations et 16 Pme ont présenté leurs activités en numérique et santé. nous avons aussi l’opportunité, en réponse à des besoins technologiques pointus exprimés par des entreprises, de susciter des rapprochements avec des chercheurs.

Y a-t-il déjà eu des collaborations fructueuses entre des équipes-projet inria et des entre-prises locales ?il y en eu plusieurs, citons-en un abouti. aérodrones, une entreprise de Bidart (Pyrénées-atlantiques)

a sollicité les chercheurs de l’équipe PotioC pour réaliser une reconstruction d’environnement urbain à partir de données collectées par des drones.

Le secteur de la santé est très dynamique en Aquitaine. Des PME locales ont-elles déjà pu bénéficier des recherches d’inria dans ce domaine ? Oui, c’est le cas d’itwell, une société spécialisée dans la réalisation des tests de lisibilité des notices de médicaments, qui collabore avec l’équipe FLOWeRS d’inria, Le projet permettra aux pharmaciens de mieux accompagner les patients atteints de maladie chronique dans l’adhésion à leurs traitements. Par ailleurs, deux équipes de recherche mixtes associant des chercheurs d’inria et des représentants du monde médical (PHoenix et MonC) sont en train de donner naissance à des start-ups très prometteuses dans les domaines du maintien à domicile des personnes âgées et de la médecine prédictive.

l’entretien

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ASTROPHYSIQUE soleil intus et in cutea l’occasion d’une conférence sur les ondes, Juliette Chabassier (MagiQue 3D) note l’appel à compétences lancé par un chercheur en héliosis-mologie* du max Planck institute de göttingen, en allemagne. « il recherchait des mathématiciens pour résoudre des problèmes difficiles  », se sou-vient-elle. Parce qu’il est impossible d’aller faire des mesures sur le Soleil (c’est loin, il y fait trop chaud …), les héliosismologues recourent à la propagation des ondes acoustiques pour comprendre de quoi il est constitué. La modélisation des ondes, c’est le thème privilégié de magique 3D qui collabore avec l’équivalent allemand du CnRS depuis deux ans ou presque aujourd’hui. L’équipe leur a déjà fourni un logiciel de traitement des problématiques de pro-pagation d’ondes, et a développé spécifiquement pour son partenaire d’outre-Rhin, une nouvelle fonctionnalité adaptée à la présence d’« une sorte d’atmosphère », en bordure de l’astre. À suivre…* étude des tremblements du Soleil

https://team.inria.fr/magique3d/fr/

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JanvieRConcertation nationaleLe 19, monique Thonnat a participé au lancement de la Concertation nationale sur le numérique.

salon AquitecLes 29, 30 et 31, inria a participé, aux côtés de l’inSeRm, du CnRS et de l’inRa, au salon aquitec, 1er

salon régional de l’orientation, des métiers de l’emploi et de la forma-tion.

FévRieRJournée numérique au sénat Le Sénat en partenariat avec inria a organisé le 11 une journée de rencontres avec une vingtaine d’équipes de recherche de l’institut au Palais du Luxembourg.

avRilMa thèse en 180 secondesLa finale de l’université de Bordeaux s’est déroulée jeudi 16. L’objectif de ce concours est de vulgariser ses travaux et faire partager sa passion pour la recherche. Bravo à Perrine Berment et Camille Jeunet d’inria pour leur joli parcours !

Mai30 ans de création d’entreprises Le 27, inria célèbre 30 ans de belles aventures entrepreneuriales à Bercy, avec l’exposition photos «graines d’entrepreneurs». L’occasion de rappeler que, dans sa recherche d’impact économique et sociétal, la création d’entreprises est une des voies qu’inria a décidé de privilégier.

Juinrendez-vous médiationL’événement international Science & You a eu lieu du 1er au 6 à nancy. inria s’est associé à l’inS2i et la SiF pour organiser la session Sciences du numérique.

JuilletColloque « interfaces »Simon Thorpe, Directeur du Centre de Recherche Cerveau & Cognition, fut le premier à nous présenter ses travaux sur le cerveau lors de ce colloque scientifique aquitain des sciences numériques.

sePteMBReConférence Du 21 au 25, inria a accueilli la conférence euromPi, nouveaux développements et applications de transmission de messages informa-tiques parallèles liés à la message Passing interface (mPi).

WorkshopLe 19ème workshop sur la crypto-graphie de courbes elliptiques (eCC) s’est déroulé du 23 au 30.

oCtoBReinauguration « MedicActiv »interaction Healthcare a dévoilé le 12 sa nouvelle plateforme en ligne de simulation numérique médicale.

rencontre inria industrieLe 13, une Rencontre inria indus-trie (Rii) sur le thème «  Dispositif médical, objets connectés, sys-tèmes d’information : quelle gestion de la convergence numérique ? ».Cet évènement, notamment soutenu par aDi, Digital aquitaine, le Cluster TiC Santé et la Région aquitaine, a rassemblé plus de 300 participants au Palais de la Bourse.

DéCeMBReColloque « interfaces »Le 10, «  interfaces  » a accueilli Sriram Subramanian pour un exposé sur «  interaction Homme-machine  : Voir sans écran et sentir sans contact, est-ce possible ? »

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2016les ManiFestations sCientiFiQues

MaRsColloque Mpsen l’honneur de marcel-Paul Schüt-zenberger, du 21 au 25 à l’agora de l’université de Bordeaux (Talence) http://mps2016.labri.fr/

salon educatec - educaticeLe salon professionnel de l’éduca-tion, réunit les acteurs du numérique et de la pédagogie autour de l’usage des technologies de l’information et de la communication dans l’ensei-gnement. Du 9 au 11 à Paris Porte de Versailles. www.educatec-educatice.com

avRilDéfis tandemDu 25 au 29, les étudiants de master 2, les doctorants et les jeunes cher-cheurs pourront participer à l’école «  Défis Tandem  » à inria Bordeaux – Sud-Ouest pour apprendre les enjeux fondamentaux pour modéli-ser et étudier les tsunamis.  

JuilletpMAA 2016Le 9ème « international Workshop on Parallel matrix algorithms and appli-cations » (Pmaa) aura lieu du 6 au 8 à Bordeaux.https://pmaa16.inria.fr/

sePteMBReJev 2016 Les Journées d’étude du vieillisse-ment, où seront mises à l’honneur la gérontechnologie, seront organi-sées en partenariat avec l’iSPeD et l’université de Bordeaux.

rencontres inria industrieDepuis une vingtaine d’années inria organise des Rencontres inria indus-trie pendant lesquelles l’institut présente son offre de recherche et de transfert à destination des entre-prises d’un secteur donné.L’objectif de ces journées est de faire connaître les travaux d’inria et de mieux comprendre les besoins des industriels pour établir des liens entre les deux communautés qui pourront déboucher sur des projets de collaboration et de transfert de technologies. en 2016, inria a choisi la thématique du Calcul Haute Performance (HPC).

Colloque « interfaces »Ce cycle de conférences accueille plusieurs fois dans l’année des scien-tifiques du monde entier reconnus pour la qualité de leurs travaux et des résultats qu’ils produisent. Les sujets traités ont bien sûr un impact dans les domaines informatiques et mathématiques appliquées mais sont aussi caractérisés par leur croi-sement avec d’autres sciences et d’autres domaines. La médecine, les Sciences Humaines et Sociales, l’art sont par exemple des thématiques abordées. en 2016, cinq éditions sont prévues.

retrouvez l’intégralité de l’agenda du Centre sur inria.fr/bordeaux

réponse marque-pageChamp instantané de vitesse

lors d’un déplacement de fluide.

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