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Rapelle Toi

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Page 1: Rapelle Toi
Page 2: Rapelle Toi

Rappelle-

toi,

quand

l'Aurore

craintive

ouvre

au Soleil

son palais

enchanté;

Page 3: Rapelle Toi

Rappelle-toi, lorsque la nuit pensivepasse en rêvant sous son voile argenté;

Page 4: Rapelle Toi

A l'appel

du plaisir

lorsque

ton sein

palpite,

aux doux

songes

du soir

lorsque

l'ombre

t'invite,

Page 5: Rapelle Toi

Ecoute au fond des boismurmurer une voix :Rappelle-toi.

Page 6: Rapelle Toi

Rappelle-toi, lorsque les destinéesm'auront de toi pour jamais séparé,

Page 7: Rapelle Toi

Quand le chagrin, l'exil et les annéesauront flétri ce coeur désespéré ;

Page 8: Rapelle Toi

Songe à mon triste amour, songe à l'adieu suprême !L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime.

Page 9: Rapelle Toi

Tant que

mon coeur

battra,

toujours

il te dira

rappelle-

toi.

Page 10: Rapelle Toi

Rappelle-toi, quand sous la froide terremon coeur brisé pour toujours dormira ;

Page 11: Rapelle Toi

Rappelle-toi,

quand

la fleur

solitaire

sur mon

tombeau

doucement

s'ouvrira.

Page 12: Rapelle Toi

Je ne

te verrai

plus;

mais

mon âme

immortelle

reviendra

près de toi

comme

une soeur

fidèle.

Page 13: Rapelle Toi

Ecoute, dans la nuit,une voix qui gémit :Rappelle-toi.

Page 14: Rapelle Toi

Rappelle-toi, quand l'Aurore craintiveOuvre au Soleil son palais enchanté ;Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive

Passe en rêvant sous son voile argenté ;A l'appel du plaisir lorsque ton sein palpite,

Aux doux songes du soir lorsque l'ombre t'invite,Ecoute au fond des bois

Murmurer une voix :Rappelle-toi.

Rappelle-toi, lorsque les destinéesM'auront de toi pour jamais séparé,

Quand le chagrin, l'exil et les annéesAuront flétri ce coeur désespéré ;

Songe à mon triste amour, songe à l'adieu suprême !L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime.

Tant que mon coeur battra,Toujours il te dira

Rappelle-toi.

Rappelle-toi, quand sous la froide terreMon coeur brisé pour toujours dormira ;

Rappelle-toi, quand la fleur solitaireSur mon tombeau doucement s'ouvrira.

Je ne te verrai plus ; mais mon âme immortelleReviendra près de toi comme une soeur fidèle.

Ecoute, dans la nuit,Une voix qui gémit :

Rappelle-toi.

Alfred De Musset