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janvier 2010 Revue de Presse Le barom Le barom Le barom Le baromètre de confiance politique tre de confiance politique tre de confiance politique tre de confiance politique Conf Conf Conf Conférence de presse du 11 janvier rence de presse du 11 janvier rence de presse du 11 janvier rence de presse du 11 janvier 2010 2010 2010 2010

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janvier 2010

Revue de Presse Le baromLe baromLe baromLe baromèèèètre de confiance politiquetre de confiance politiquetre de confiance politiquetre de confiance politique ConfConfConfConféééérence de presse du 11 janvier rence de presse du 11 janvier rence de presse du 11 janvier rence de presse du 11 janvier 2010201020102010

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SOMMAIRE « UMP et PS face à la défiance généralisée », EXPRIMEO. fr, 11 janvier 2010, …………………………………………………………………………………p. 5 « Droite ou gauche, la grande défiance des Français », LIBERATION, 11 janvier 2010, …………………………………………………………………………..p. 5 « Pascal Perrineau : Les Français adhèrent aux politiques quand ils sont morts ou retirés de la vie politique », LE POST.fr, 11 janvier 2010, …………………..p. 7 « Les Français ont une confiance sélective envers la politique », LA CROIX, 12 janvier 2010, …………………………………………………………………..p. 8 « Rectificatif », LA CROIX, 13 janvier 2010, ………………………………...p. 9 « 67 % », LIBÉRATION, 12 janvier 2010, …………………………………..p. 10 « Gauche ou droite, méfiance ! », SUD OUEST, 12 janvier 2010, ………….p. 10 « Actualités », CHARENTE LIBRE, 12 janvier 2010, ………………………p. 10 « Un vaste questionnement », L’HUMANITÉ, 12 janvier 2010, ……………p. 11 Jean-Paul Piérot, « Les enseignements de la défiance politique », L’HUMANITÉ, 12 janvier 2010, ……………………………………………………………..p. 11 « Les Français renouent avec la défiance », CB NEWSLETTER, 12 janvier 2010, ……………………………………………………………………………….p. 13 « Les deux tiers des Français n’ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner », AFP, 12 janvier 2010, …………………………………………p. 14 « Défiance maximale des Français », 20 MINUTES.fr, 12 janvier 2010, …...p. 16 Olivier Picard, « Deux Français sur trois, deux sceptiques sur trois », LES DERNIERES NOUVELLES D’ALSACE, 12 janvier 2010, ………………….p. 16

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« Regain de défiance des Français pour la politique », LES ÉCHOS, 12 janvier 2010, …………………………………………………………………………p. 18 Manuel Marci, « Les deux tiers des Français (67 %) n’ont pas confiance dans les politiques pour gouverner le pays », ACTUALITE FRANCAISE. com, 12 janvier 2010, …………………………………………………………………………p. 18 « Les deux tiers des Français (67%) n’ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner », NICE MATIN, 12 janvier 2010, …………………p. 19 « Ni droite, ni gauche», COURRIER PICARD, 12 janvier 2010, …………...p. 19 « La grande méfiance des Français pour leurs élus », MIDI LIBRE, 12 janvier 2010, …………………………………………………………………………p. 20 Michel Vagner, « Claque », L’EST RÉPUBLICAIN, 12 janvier 2010, ……...p. 21 « Gauche et droite n’inspirent guère confiance aux Français », FRANCE SOIR, 12 janvier 2010, ……………………………………………………………..p. 22 « Politique, les Français n’y croient plus », MÉTRO, 12 janvier 2010, …….p. 24 Jean-Baptiste de Montvalon, « A mi-quinquennat, la défiance fait son retour en politique », LE MONDE, 13 janvier 2010, …………………………………..p. 26 Stéphane Sahuc, « Sondage sur l'avenir. Ah si la gauche voulait entendre les Français ! », L’HUMANITÉ DIMANCHE, 21 janvier 2010, ……………………………………………………………………………… p. 28 « Le chiffre 67 % », VALEURS ACTUELLES, 21 janvier 2010, ………………………………………………………………………………. p. 30

Anne Muxel, « Les nouvelles formes de l’abstention », LE FIGARO, 02 février 2010, ………………………………………………………………………….p.31 Émissions de radio et de télévision, ……………………………....................p. 36

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EXPRIMEO. Fr

11 janvier 2010

« UMP et PS face à la défiance généralisée » La dernière enquête Sofres - Cevipof dresse un état très préoccupant des relations entre l'opinion et ses décideurs notamment politiques. Une défiance généralisée s'installe dans des proportions considérables, plus de 75 % en moyenne. Pendant des années, les espaces publicitaires des périodes des fêtes de fin d‘année étaient animés par des trois petits lutins censés être des " voleurs de couleurs ". Un des plus grands publicitaires Français avait eu ce slogan créatif pour promouvoir un grand équipementier de la photographie. Aujourd'hui, à lire les enquêtes sur les relations entre les citoyens et leurs représentants nationaux pourtant élus, on pourrait désormais parler de " voleurs de pouvoir " tant le fossé paraît profond entre les élus et le peuple. En réalité, au moment où il est désormais publiquement question de la coupure entre le " pays légal et le pays réel ", que traduit ce climat ? Il traduit un sentiment profond que chacun a sa vie et que cette vie n'est plus commune mais constituée d'une multitude d'îles où règnent de terribles solitudes sans fin prévisible. Dans cette ambiance, les décideurs publics deviennent étrangers. Bien davantage, chacun devient étranger à autrui, qu'il soit représentant élu ou pas puisqu'il n'y a plus d'espace commun mais un chapelet d'îles. Comment modifier cette situation qui est d'abord celle d'un éclatement sans précédent ? C'est la question principale posée aux prochains candidats à la présidentielle 2012. Cette situation peut être annonciatrice de redoutables et imprévisibles colères comme si l'opinion n'avait plus rien à perdre.

LIBERATION

11 janvier 2010

« Droite ou gauche, la grande défiance des Français » 67% d'entre eux n'ont pas confiance ni en la gauche, ni en la droite pour gouverner ce pays, selon un sondage révélé ce lundi. Les deux tiers des Français (67%) n’ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par

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la Sofrès pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l’institut Pierre Mendès France, présentée lundi. Seules 14% des personnes interrogées ont «confiance dans la gauche pour gouverner le pays» et 16% «ont confiance dans la droite». 3% sont sans opinion. Selon le directeur du Cevipof, Pascal Perrineau, la gauche ne profite pas de son statut d’opposition, la confiance étant même plus forte à droite qu’à gauche. Par ailleurs, plus des trois quarts des Français (78%) considèrent que «les responsables politiques, en général, se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens», contre 22% qui pensent au contraire que les responsables politiques s’en préoccupent «beaucoup ou assez». Le baromètre souligne un succès de la décentralisation puisque le niveau local échappe à la défiance générale: 69% des personnes interrogées font confiance au conseil municipal, 65% au conseil général et 65% au conseil régional. En revanche ils sont 55% à ne pas avoir confiance en l’Union européenne, 64% dans l’Assemblée nationale, 65% dans l’institution présidentielle, et 68% dans le gouvernement. De la même manière, 69% font confiance à leur maire, 62% à leur conseiller général, 59% à leur conseiller régional, et 58% à leur député. 51% ne font pas confiance à leurs députés européens, 58% au Premier ministre actuel, et 64% au président de la République. Sondage réalisé du 9 au 19 décembre, selon la méthode des quotas, auprès d’un échantillon national de 1.500 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, et inscrite sur les listes éléctorales, interrogées par téléphone fixe et mobile. (Source AFP)

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LE POST. fr

11 janvier 2010

François Vignal

« Pascal Perrineau : Les Français adhèrent aux

politiques quand ils sont morts ou retirés de la vie

politique » Les Français n’ont plus confiance dans les politiques. « Rien de nouveau sous le soleil », reconnaît Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences po (Cevipof), qui a présenté ce lundi matin les résultats du baromètre de la confiance politique. Mais avec les effets de la crise, cette défiance se creuse. A gauche comme à droite. « La fracture de confiance n’a jamais été aussi dégradé. Il y a un véritable problème de crédibilité pour l’équipe au pouvoir et l’opposition», décrypte Pascal Perrineau. (67% des sondés disent n’avoir « confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays »). « Les Français adhèrent aux politiques quand ils sont morts ou retirés de la vie politique », glisse le politologue, en ce jour d’obsèques de Philippe Séguin. Seuls 23% des personnes interrogées font confiance aux partis politiques. Au passage, les médias sont emportés dans cette « crise de médiation partisane » et inspirent peu la confiance (27%). En revanche, les institutions publiques comme l’école (83% de confiance), l’hôpital (86%) s’en tirent bien. Tout comme la police (71%) et l’administration (63%). Fillon plus populaire que son gouvernement. L’étude soulève quelques contradictions. « Dans ce jeu de massacre, le local (les conseils municipaux, généraux et régionaux) échappe à la déconnexion » que connait la scène politique nationale avec les citoyens. Autre paradoxe : seuls 35% des personnes font confiance en l’Assemblée nationale mais 58% en leur député. Le cas Fillon est similaire, avec 31% de confiance dans le gouvernement et 40 pour le Premier ministre. A croire cette étude, on imagine les Français pessimistes. Pas du tout ! Ils ont un peu plus confiance en l’avenir que la moyenne des Européens. Et surtout, se disent heureux… à 91%. C’est la clef du prochain scrutin présidentiel, selon Pascal Perrineau. Restaurer le lien de

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confiance avec une dose de proximité, le tout enrobé de bonheur, voilà (la belle) histoire à raconter pour 2012. LA CROIX

12 janvier 2010

Laurent de Boissieu

« Les Français ont une confiance sélective

envers la politique » Les citoyens croient à l’action politique locale et régionale et dans le système étatique mais ils se défient de la vie politique nationale et internationale. « La démocratie représentative ne peut pas fonctionner sans confiance », a rappelé hier Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof), en présentant les premiers résultats d’un nouveau baromètre de confiance politique (1). Le constat semble sans appel : 67 % des Français n’ont « confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays ». La confiance pour son propre camp est toutefois davantage élevée à droite qu’à gauche : 66 % des électeurs UMP ont confiance dans la droite, alors que seulement 49 % des électeurs PS ont confiance dans la gauche. Dans leur ensemble, les électeurs de gauche ne sont que 33 % à avoir confiance dans leur camp pour gouverner. Au total, il existe donc un « électorat en déshérence ». Celui-là même que convoitent Europe Écologie ou le MoDem. Dans le détail, les institutions locales sont les seules à échapper à la défiance : les Français accordent largement leur crédit aux échelons politiques municipal, départemental et régional, qu’il s’agisse des institutions en tant que telles ou des élus. À l’inverse, les institutions nationales et internationales inspirent majoritairement de la défiance. Près de deux tiers des Français éprouvent ainsi de la défiance envers le président de la République actuel comme envers l’institution présidentielle. « Ce n’est pas toute la politique qui est condamnée : il y a une déconnexion entre la scène politique locale et la scène politique nationale », souligne Pascal Perrineau.

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Il existe par ailleurs un décalage entre la défiance envers le gouvernement en tant qu’institution (68 %) et celle envers le premier ministre actuel (58 %). « Il y a un phénomène Fillon, qui conserve un capital de popularité intéressant malgré le contexte de crise », analyse le politologue. Le baromètre a, en outre, mesuré la confiance envers différentes organisations ou institutions. D’un côté, les Français ont confiance envers celles qui représentent l’État régalien et l’État providence : les hôpitaux (86 % de confiance), l’école (83 %), l’armée (75 %), la police (71 %), l’administration (63 %), les grandes entreprises publiques et la justice (60 %). De l’autre, ils n’ont pas confiance dans la plupart des structures de médiation traditionnelles : les partis politiques (76 % de défiance), les médias (72 %), les banques (63 %), les grandes entreprises privées (55 %) et les syndicats (52 %). Seules s’en sortent les Églises (50 % de confiance, 46 % de défiance) et, surtout, les associations (71 % de confiance). Très riche, le baromètre déborde largement du cadre politique. « La crise n’a pas atteint le sentiment privé du bonheur », constate Pascal Perrineau face aux 91 % de Français qui se disent « heureux ». Mais, conséquences de la crise obligent, 55 % des Français estiment qu’ils risquent de se retrouver au chômage dans les mois à venir. Enfin, 40 % d’entre eux veulent « réformer en profondeur » le système capitaliste, et 51 % le « réformer sur quelques points ». Tandis que 55 % demandent « que l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté », contre 41 % qui veulent, « au contraire, que l’État les contrôle et les réglemente plus étroitement ». Une question sur laquelle le clivage droite-gauche joue à plein. (1) enquête réalisée du 9 au 19 décembre par TNS Sofres pour le Cevipof, l’Institut Pierre Mendès France et Edelman auprès d’un échantillon représentatif de 1 502 personnes inscrites sur les listes électorales. RECTIFICATIF

La CROIX

13 janvier 2010

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Contrairement à ce que nous avons écrit dans notre édition d’hier au sujet du baromètre de confiance politique du Cevipof, 55 % des Français demandent « que l’État contrôle et réglemente plus étroitement les entreprises » contre 41 % qui veulent, au contraire, « que l’État leur fasse confiance et leur donne plus de liberté ».

LIBERATION

12 janvier 2010

« 67% » C'est le taux de Français qui n'ont confiance "ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays", selon le premier baromètre de la confiance politique dévoilé hier. TNS Sofres pour le Cevipof et l'Institut Pierre Mendès France du 9 au 19 décembre auprès de 1 500 personnes. SUD OUEST

12 janvier 2010

« Gauche ou droite, méfiance ! » Les deux tiers des Français (67 %) n'ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon un baromètre Sofres présenté hier. 14 % des personnes interrogées ont « confiance dans la gauche pour gouverner le pays » et 16 % « ont confiance dans la droite ». CHARENTE LIBRE

12 janvier 2010

« Actualités » Politiques : défiance de 2/3 des Français. Les deux tiers des Français (67%) n'ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l'institut Pierre Mendès France, présentée hier. Seules

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14% des personnes interrogées ont « confiance dans la gauche pour gouverner le pays» et 16% «ont confiance dans la droite». 3% sont sans opinion. Selon le directeur du Cevipof Pascal Perrineau, la gauche ne profite pas de son statut d'opposition, la confiance étant même plus forte à droite qu'à gauche. L’HUMANITÉ

12 janvier 2010

« Un vaste questionnement » Le baromètre de la confiance politique s’efforce de mesurer l’état de l’opinion par une série de questionnements dans les domaines politiques, économiques et sociaux, ainsi que par un regard sur leur propre vie. Quelques chiffres : 55% estiment que l’État doit contrôler et réglementer plus étroitement les entreprises, 65% considèrent que «pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres». L’HUMANITÉ

12 janvier 2010

Jean-Paul Piérot

« Les enseignements de la défiance politique » Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, a présenté le baromètre de la confiance politique. Les Français font confiance aux élus locaux et régionaux, mais pas au président actuel. La défiance des Français à l’égard des responsables politiques a atteint un niveau record. 78% des personnes interrogées par la Sofres, pour le baromètre de la confiance politique du Centre de recherche politique de Sciences-Po (Cevipof), Edelman et l’Institut Pierre-Mendès-France, ont le sentiment que les dirigeants politiques, «en général, ne se préoccupent que peu ou pas du tout de ce que pensent les gens». Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, qui présentait hier à la presse les résultats de cette étude, a précisé que jamais, jusqu’à

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aujourd’hui, cette question, posée régulièrement depuis les années soixante-dix, n’avait révélé une telle fracture. Le divorce entre dirigeants politiques et citoyens n’est certes pas une spécificité française. Pourtant, alors qu’en moyenne les deux tiers des Européens déplorent le peu de cas que leurs dirigeants font de leurs opinions, en France, ce sont les trois quarts qui pensent ainsi. Un autre chiffre permet de mesurer l’insatisfaction des citoyens: ils ne sont que 14% à avoir confiance dans la gauche et 16% dans la droite pour gouverner le pays. 67% n’ayant confiance ni dans l’une ni dans l’autre! Cette attitude désabusée de l’opinion ne s’est pas aggravée avec la crise, précise Pascal Perrineau. En 2006, cette question avait obtenu à peu près les mêmes réponses. La ventilation des réponses laisse toutefois apparaître une plus grande confiance dans la gauche de la part des salariés du secteur public et des citoyens issus de l’immigration, qui n’inverse pas cependant la tendance générale. Les électeurs socialistes auraient moins confiance dans leur propre vote que les sympathisants de l’UMP vis-à-vis de la droite. Les reculs des uns ne sont pas compensés par la conquête politique des autres, laissant ainsi une sorte de jachère idéologique qu’Europe Écologie entreprend d’occuper. Alors que débute la campagne des élections régionales, il est intéressant de constater que la défiance des Français ne frappe pas uniformément toute la sphère politique. Les maires, les conseillers généraux et régionaux, mais aussi les députés conservent la confiance des citoyens (voir tableau). Les deux bons derniers sont le premier ministre puis le président de la République. Les Français, dont on proclame trop légèrement qu’ils seraient attachés à un certain présidentialisme, ne font pas confiance, pour les deux tiers d’entre eux, au «président de la République actuel». En s’attaquant aux élus territoriaux dont il veut diviser le nombre par deux, Nicolas Sarkozy prend le risque d’apparaître comme mettant en danger la démocratie, sur le fonctionnement de laquelle les Français sont très partagés: 51% estiment qu’elle est appliquée de façon satisfaisante, 49% étant d’un avis inverse. Si, comme l’a souligné Pascal Perrineau, «le local échappe la défiance politique», l’opinion publique oppose aux grands-messes du libéralisme mondial une indifférence proportionnelle au tapage médiatique qui les entoure. La palme revient, avec 30% de taux de confiance, au

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G20, arène dans laquelle le président français aime à se poser en moralisateur du capitalisme. En quoi la crise a-t-elle influé sur le regard que les Français portent sur la politique économique et sociale? Massivement (80%), ils pensent que la situation du pays s’est dégradée, 50% constatent une aggravation de leur situation financière, 55% redoutent de devenir chômeur. Le fonctionnement de l’économie est jugé sévèrement. 75% estiment que les entreprises cherchent seulement à faire des profits plutôt qu’à améliorer la qualité de leurs produits. Ils sont aussi nombreux à accuser les grandes sociétés de s’entendre entre elles pour maintenir des prix élevés. Presque plus personne aujourd’hui n’ose dresser des lauriers à la gloire du capitalisme. Si 51% des Français souhaitent que le système soit «réformé sur quelques points», 40% réclament qu’il soit «réformé en profondeur». Tous ceux qui, à gauche, entendent travailler à la transformation sociale trouveront dans ce chiffre un encouragement à mener le débat au niveau requis par les fortes attentes des Français, qui réclament une plus grande implication de l’État dans l’économie et une autre répartition des richesses. CB NEWSLETTER

12 janvier 2010

« Les Français renouent avec la défiance » Le Cevipof, Centre de recherches politiques de Sciences Po, présentait hier matin les résultats de son baromètre de la confiance politique. Réalisé par la Sofrès en partenariat avec l’agence Edelman et l’Institut Pierre Mendès France, il souligne la défiance "profonde, mais pas générale" des Français à l’égard des politiques et des institutions. 67 % des Français n’ont confiance ni dans la droite, ni dans la gauche pour gouverner le pays, 76 % n’ont pas confiance dans les partis politiques (72 % partagent également ce sentiment envers les médias). Des scores qui confirment le retour de la défiance à son niveau de 2006. Seuls les élus locaux, les institutions régaliennes (armée, police, école,…) ou locales gardent la confiance des Français.

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AFP

12 janvier 2010

« Les deux tiers des Français n'ont confiance ni en la

droite ni en la gauche pour gouverner » PARIS — Les deux tiers des Français (67%) n'ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l'institut Pierre Mendès France, présentée lundi. Seules 14% des personnes interrogées ont "confiance dans la gauche pour gouverner le pays" et 16% "ont confiance dans la droite". 3% sont sans opinion. Selon le directeur du Cevipof Pascal Perrineau, la gauche ne profite pas de son statut d'opposition, la confiance étant même plus forte à droite qu'à gauche. Par ailleurs, plus des trois quarts des Français (78%) considèrent que "les responsables politiques, en général, se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens", contre 22% qui estiment que les politiques s'en préoccupent "beaucoup ou assez". Le baromètre souligne un succès de la décentralisation puisque le niveau local échappe à la défiance générale: 69% des personnes interrogées font confiance au conseil municipal, 65% au conseil général et 65% au conseil régional. En revanche ils sont 55% à ne pas faire confiance à l'Union européenne, 64% à l'Assemblée nationale, 65% à l'institution présidentielle, et 68% au gouvernement. De la même manière, 69% font confiance à leur maire, 62% à leur conseiller général, 59% à leur conseiller régional, et 58% à leur député. 51% ne font pas confiance à leurs députés européens, 58% au Premier ministre actuel, et 64% au président de la République. François Fillon est nettement plus populaire que son gouvernement, avec 9 points de confiance de plus, a relevé M. Perrineau. Pour le directeur du Cevipof, les Français ont exprimé globalement une confiance dans les mécanismes de la démocratie, mais pas dans ceux qui l'exercent. Toutefois, a-t-il estimé, la confiance dans le niveau local ne permet pas de faire des prévisions pour les élections régionales de mars. "Il faut qu'il y ait un important travail de conviction au cours de la campagne", a-t-il dit. "Dans les régions où ce travail de conviction aura été effectué, on aura une participation élevée".

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Le baromètre souligne par ailleurs un degré important de confiance des Français en eux-mêmes et dans leur capacité de changer la société. A la question "pour la défense de vos intérêts, en qui avez-vous le plus confiance ?", 70% répondent en premier: eux-mêmes. De la même manière, 78% des personnes interrogées sont d'accord avec l'affirmation : "les gens peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions". Dans ces conditions, a estimé M. Perrineau, la grande question de la prochaine campagne présidentielle sera la capacité d'intégrer ce potentiel de changer les choses au débat. "Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou avaient su le faire pendant la dernière campagne, ce qui s'était traduit par une forte participation", a-t-il dit. Ce baromètre de confiance sera renouvelé si possible avant la fin 2010, a indiqué M. Perrineau, puis son rythme augmentera à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle de 2012. Sondage réalisé du 9 au 19 décembre, selon la méthode des quotas, auprès d'un échantillon national de 1.500 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, et inscrites sur les listes électorales, interrogées par téléphone fixe et mobile.

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20 MINUTES.fr

12 janvier 2010

V. V.

« Défiance maximale des Français » Avoir confiance en soi. Voilà une bonne résolution que les Français n'auront pas à prendre en 2010. Selon la première vague du baromètre de la confiance politique, réalisé par la Sofres, c'est en effet en eux-mêmes que les Français ont le plus confiance pour affronter l'avenir. « Aujourd'hui, ils sont revenus à un niveau extrême de défiance à l'égard du pouvoir politique et économique », analyse Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, le Centre d'étude de la vie politique française. Non centrée sur les personnalités politiques, l'étude de la Sofres révèle que 67 % des Français n'ont confiance ni en la droite, ni en la gauche pour gouverner le pays. Le constat est pire à gauche : seuls 49 % des sympathisants PS ont confiance dans la gauche pour gouverner le pays. Ils sont 66 % de sympathisants UMP à penser la même chose de la droite. « L'opposition de gauche ne profite absolument pas de sa position, poursuit Pascal Perrineau. Il y a un vrai problème de crédibilité politique...». LES DERNIERES NOUVELLES D’ALSACE

12 janvier 2010

Olivier Picard

« Deux Français sur trois, deux sceptiques sur trois » En temps ordinaire, gouverner est un métier de chien. En temps de crise, c'est une pénitence. Le pouvoir doit avoir d'autres attraits que la popularité, sinon comment expliquer qu'il continue de susciter autant de convoitises, de jalousies, d'envies et de haines pour une si maigre reconnaissance ? Les dirigeants des grandes démocraties semblent condamnés, en effet, à être rapidement mal aimés. Même les états de grâce qu'offre la dynamique d'une

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présidentielle au suffrage universel s'érode très vite. Celui de Nicolas Sarkozy a été fort court, qui n'a jamais retrouvé les niveaux de popularité atteints au lendemain de la victoire. Avec des variations de dix points d'un institut à l'autre, les estimations, il est vrai, sont parfois bien approximatives. Question de calcul, histoires de questionnement, expliquent les sondages. Qu'importe, cette fiabilité à géométrie variable - un grand n'importe quoi pour faire court - contribue, entre autres facteurs, à la dépréciation générale du personnel politique. Une dépréciation ? Non sires, une dévaluation ! Elle est d'autant plus spectaculaire qu'elle est transversale. Selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres, 67 % des Français ne feraient confiance ni à la droite ni à la gauche pour gouverner. Deux sceptiques sur trois ! L'image d'une France désabusée. Politiquement désespérée puisque l'opposition, incarnée par la gauche, suscite encore moins d'espérance (14 %), que la droite à la manoeuvre (16%)... A ce niveau, on s'approche du match nul. Du zéro-zéro morne, départagé aux tirs au but électoraux. La politique ne ferait-elle plus rêver que ses professionnels ? Elle parvient encore à captiver, comme un spectacle, mais on n'en attend plus guère, manifestement. Ce rappel à l'ordre, pourtant, ne semble pas altérer la rhétorique traditionnelle de l'homme providentiel. C'est bien la foi dans la centralisation des responsabilités et des décisions, pourtant, qui est atteinte en premier chef. Car les élus locaux, eux, échappent à cette défiance envers un pouvoir d'en haut. Le maire est un héros (68 % d'opinions positives) et les conseillers régionaux, à la notoriété quasiment nulle, bénéficient d'un préjugé favorable ! Plus significatif encore, et réconfortant : à une écrasante majorité (plus de 70 %), les Français croient d'abord en eux-mêmes et en leur propre action pour changer la société par leurs choix et leurs actions. La marque, réconfortante, d'une démocratie adulte dont les citoyens sont prêts à se prendre en charge... Voilà qui devrait inviter les dirigeants politiques de tous bords à plus d'humilité et moins de ridicule. Auront-ils la force d'être résolus, certes, mais définitivement lucides sur leurs limites. Et d'écouter Philippe Séguin. Ne disait-il pas de la politique que « c'est l'art de gérer l'impuissance ? »

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LES ÉCHOS

12 janvier 2010

« Regain de défiance des Français pour la politique »

Le niveau de défiance des Français pour la politique aurait retrouvé son niveau de 2006, relève un sondage TNS-Sofres réalisé pour le Cevipof (Sciences po), en partenariat avec l'agence Edelman et l'Institut Pierre-Mendes-France. 67 % des personnes interrogées affirment n'avoir confiance « ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays » et à la question « est-ce que les responsables politiques se préoccupent de ce que pensent les gens comme vous », 78 % répondent par « non », un chiffre jusqu'ici jamais atteint. Les institutions politiques sont logiquement touchées. Pas moins de 73 % des Français marquent leur défiance vis-à-vis du gouvernement, soit un niveau nettement supérieur à ce qui est constaté dans les autres pays d'Europe (53 % des Allemands). A ce jeu de massacre échappent les organisations locales (villes, départements, régions), ainsi que les personnalités de proximité : « votre député » inspire confiance, mais pas le Parlement en tant qu'institution. En matière économique, la crise est passée par là : 55 % ne font pas confiance aux grandes entreprises privées, 63 % aux banques.

ACTUALITE FRANCAISE. Com

12 janvier 2010

Manuel Marci

« Les deux tiers des Français (67%) n'ont pas confiance

dans les politiques pour gouverner le pays » Les deux tiers des Français (67%) n'ont pas confiance dans les politiques pour gouverner le pays, selon le baromètre de la confiance politique du Centre de recherche politique de

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Science Po (Cevipof), en partenariat avec l'agence Edelman et l'Institut Pierre-Mendès-France. Dans le détail, 16 % des français sondés ont « confiance dans la gauche pour gouverner le pays », 16 % « confiance dans la droite pour gouverner le pays ». A l’inverse, 67 % des sondés n’ont confiance « ni dans la Droite ni dans la Gauche pour gouverner le pays ». Enfin, trois pour cent sont « sans opinion » sur ce sujet. A la question « A votre avis, est-ce que les responsables politiques, en général, se préoccupent beaucoup, assez, peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme vous ? », 78 % des français ont répondu « non », contre seulement 22 % « oui ». D’autre part, 69% des français sondés font confiance au conseil municipal, 65% au conseil général et 64% au conseil régional. En revanche, ils sont 55% à ne pas faire confiance à l'Union européenne, 64% à l'Assemblée nationale, 65% à l'institution présidentielle, 68% au gouvernement, et 67 % aux grandes conférences internationales, comme le G20. En revanche, 69 % des personnes interrogés font confiance à leur maire, 62 % a leur conseiller général, 59 % à leurs conseillers généraux et 58 % à leur député. De l’autre coté, 51% ne font pas confiance à leurs députés européens, 58% au Premier ministre actuel, et 64% au président de la République. Enquête effectuée par la SOFRES entre le 9 et le 19 décembre 2009 auprès d'un échantillon de 1500 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas. NICE MATIN

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« Les deux tiers des Français (67%) n’ont confiance ni

en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays. » Les deux tiers des Français (67 %) n'ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l'institut Pierre Mendès France.

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COURRIER PICARD

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« Ni droite, ni gauche » Ni droite, ni gauche. Les deux tiers des Français (67 %) n'ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l'Institut Pierre Mendès France, présentée hier. MIDI LIBRE

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K. P. et AFP

« La grande méfiance des Français pour leurs élus » Ils préfèrent le maire au ministre, le conseiller général au député Instructif : 67 % des Français n'ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays. C'est le résultat de la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l'institut Pierre Mendès France. Seules 14 % des personnes interrogées ont « confiance dans la gauche pour gouverner le pays » et 16 % ont « confiance dans la droite » (3 % sont sans opinion). Selon le directeur du Cevipof Pascal Perrineau, la gauche ne profite pas de son statut d'opposition, la confiance étant même plus forte à droite qu'à gauche. Par ailleurs, 78 % des Français considèrent que « les responsables politiques, en général, se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens » , contre 22 % qui estiment que les politiques s'en préoccupent « beaucoup ou assez ». Le baromètre souligne un succès de la décentralisation puisque le niveau local échappe à la défiance générale : 69 % des sondés font confiance au

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conseil municipal, le niveau local échappe à la défiance générale : 69 % des sondés font confiance au conseil municipal, 65 % au conseil général et 65 % au conseil régional. En revanche, ils sont 55 % à ne pas faire confiance à l'Union européenne, 64 % à l'Assemblée nationale, 65 % à l'Institution présidentielle et 68 % au gouvernement. De la même manière, 69 % font confiance à leur maire, 62 % à leur conseiller général, 59 % à leur conseiller régional et 58 % à leur député. 51 % ne font pas confiance à leurs députés européens, 58 % au Premier ministre et 64 % au président de la République. François Fillon est nettement plus populaire que son gouvernement, avec 9 points de confiance de plus. Pour Pascal Perrineau, le Cevipof, les Français ont exprimé globalement une confiance dans les mécanismes de la démocratie, mais pas dans ceux qui l'exercent. Mais selon lui, la confiance dans le niveau local ne permet pas de faire des prévisions pour les régionales de mars : « Il faut qu'il y ait un important travail de conviction au cours de la campagne. (...) Dans les régions où ce travail de conviction aura été effectué, on aura une participation élevée. » Le baromètre souligne aussi un degré important de confiance des Français en eux-mêmes et dans leur capacité de changer la société. A la question «pour la défense de vos intérêts, en qui avez vous le plus confiance ? », 70 % répondent en premier : eux-mêmes. Vraiment très instructif. Les conseillers municipaux recueillent toujours la confiance des Français, à l'inverse du gouvernement. EST REPUBLICAIN

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Michel Vagner

« Claque » Entre les Français et la politique, où s'arrêtera le désamour ? Ce n'est plus un fossé, c'est un gouffre qui engloutit la droite et la gauche, unies dans le même opprobre, si l'on en croit le baromètre publié hier par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). 67 % des sondés disent n'avoir confiance ni dans l'une ni dans l'autre «pour gouverner le pays ». Dans le détail, ils sont à peine 16 % à juger la première, la droite, digne d'assumer le

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pouvoir, et seulement 14 % à penser la seconde capable de diriger le pays. Plus qu'un désaveu, c'est une claque pour le gouvernement comme pour l'opposition même si le Premier ministre et Nicolas Sarkozy (avec respectivement 40 et 35 % d'indice de confiance) tirent un peu mieux leur épingle d'un jeu de massacre qui n'épargne personne. Après les partis politiques, ce sont les médias qui focalisent la défiance des Français (72 % d'opinions défavorables), devant les banques (63 %), les grandes entreprises privées (55 %) et les syndicats (52 %). À l'inverse, les hôpitaux et l'école recueillent leur adhésion alors que le premier au hit parade tricolore avec 90 % des voix (!) est le CNRS. On n'est jamais si bien servi que par soi-même : le Cevipof en fait partie. Cette autocélébration mise à part, ce n'est pas la seule surprise, ni l'unique paradoxe de cette enquête chamboule tout, qui tout à la fois condamne la politique et la sauve du déshonneur en couronnant l'élu de proximité. Le maire, le conseiller général, le conseiller régional (de quoi se rassurer à deux mois des élections) figurent en tête des personnalités politiques préférées d'un peuple pourtant très suspicieux : il considère à 78 % « qu'on n'est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ». Déroutants Gaulois. À décrypter leur humeur, on l'imagine noire et vindicative. À 73 %, ils estiment que les jeunes ont moins de chance de réussir que leurs parents, à 63 %, ils se manifester pour défendre leurs idées, à prétendent prêts à 80 %, ils constatent que la situation économique s'est dégradée, à 63 %, ils réclament que l'on prenne aux riches pour donner aux pauvres. Mais que nenni, ils chaussent des lunettes roses ! Leur sentiment d'être heureux frôle le plébiscite (91 %) et à 67 % ils s'affichent optimistes quant à l'avenir. Le sondage ne le dit pas mais il est bien partagé, l'esprit de contradiction. FRANCE SOIR

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« Gauche et droite n’inspirent guère confiance aux

Français » L’image des hommes politiques qui ressort de ce sondage réalisé par la Sofres est sérieusement malmenée. Seuls les élus locaux conservent une certaine crédibilité.

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Les deux tiers des Français (67 %) n’ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof), Edelman et l’institut Pierre Mendès France. Seulement 14 % des personnes interrogées ont « confiance dans la gauche pour gouverner le pays » et 16 % « ont confiance dans la droite », et 3 % sont sans opinion. Selon le directeur du Cevipof Pascal Perrineau, la gauche ne profite pas de son statut d’opposition, la confiance étant même plus forte à droite qu’à gauche. Par ailleurs, plus des trois quarts des Français (78 %) considèrent que « les responsables politiques, en général, se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens », contre 22 % qui estiment que les politiques s’en préoccupent « beaucoup ou assez ». L’Union européenne Le baromètre souligne un succès de la décentralisation puisque le niveau local échappe à la défiance générale : 69 % des personnes interrogées font confiance au conseil municipal, 65 % au conseil général et 65 % au conseil régional. En revanche ils sont 55 % à ne pas faire confiance à l’Union européenne, 64 % à l’Assemblée nationale, 65 % à l’institution présidentielle, et 68 % au gouvernement. De la même manière, 69 % font confiance à leur maire, 62 % à leur conseiller général, 59 % à leur conseiller régional, et 58 % à leur député. En revanche, 51 % ne font pas confiance à leurs députés européens, 58 % au Premier ministre actuel, et 64 % au président de la République. François Fillon est nettement plus populaire que son gouvernement, avec 9 points de confiance de plus, relève M. Perrineau. Les mécanismes de la démocratie Pour le directeur du Cevipof, les Français ont exprimé globalement une confiance dans les mécanismes de la démocratie, mais pas dans ceux qui l’exercent. Toutefois, estime-t-il, la confiance dans le niveau local ne permet pas de faire des prévisions pour les élections régionales de mars. « Il faut qu’il y ait un important travail de conviction au cours de la campagne », dit-il. « Dans les régions où ce travail de conviction aura été effectué, on aura une participation élevée. » Le baromètre souligne par ailleurs un degré important de confiance des Français en eux-mêmes et dans leur capacité de changer la société. A la question « pour la défense de vos intérêts, en qui avez-vous le plus confiance ? », 70 % répondent en premier : eux-mêmes. De la même manière, 78 % des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation : « Les gens peuvent changer la société par leurs choix et

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leurs actions. »Changer les choses. Dans ces conditions, estime M. Perrineau, la grande question de la prochaine campagne présidentielle sera la capacité d’intégrer ce potentiel de changer les choses au débat. « Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou avaient su le faire pendant la dernière campagne, ce qui s’était traduit par une forte participation », dit-il. Ce baromètre de confiance sera renouvelé si possible avant la fin 2010, indique M. Perrineau, puis son rythme augmentera à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Sondage réalisé du 9 au 19 décembre, selon la méthode des quotas, auprès d’un échantillon national de 1.500 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, et inscrites sur les listes électorales, interrogées par téléphone fixe et mobile. METRO

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« Politique : les Français n'y croient plus » 78 % des Français se sentent délaissés par les responsables politiques. Les chiffres du 1er baromètre de la confiance politique. 67% des Français n’ont confiance "ni dans la droite, ni dans la gauche", 68% marquent leur défiance vis-à-vis du gouvernement et 78% estiment que les responsables politiques ne sont pas préoccupés par ce qu'ils pensent. Le ton est donné. Les résultats du premier baromètre sur la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) sont extrêmement négatifs pour la classe politique française – en partenariat avec l'agence Edelman et l'Institut Pierre-Mendès-France.

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La crise est passée par là et avec elle son vent de défiance vis-à-vis de toutes les entités de la sphère économique, politique et publique : la majorité des Français n’a plus confiance dans les médias (72%), les grandes entreprises privées (55%) ou les banques (63%). Les chiffres des maux. Pour comprendre la raison du malaise, il faut s’attarder sur la vision qu’ont les Français de leur propre situation économique. La moitié estime que leur situation financière s'est dégradée et ne s'améliorera pas dans les 12 prochains mois. Préoccupant quand on sait que 52% disent avoir du mal à joindre les deux bouts. Pour 55% d’entre eux, la crainte de se retrouver au chômage est bien réelle. Et les trois quarts estiment que les jeunes d’aujourd’hui auront moins de chances de réussir que leurs parents. Alors quelle solution apportée à cette liste de chiffres noirs ? Une piste à creuser peut-être, pour 62% d'entre eux qui estiment qu’il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres... Préférence locale. Les organisations locales insufflent quant à elles, une lueur d’espoir : deux tiers des Français gratifient les villes, les départements et les régions d'une marque de confiance plus importante. Les hôpitaux (86 %), l'école (83 %) ou encore la police (71 %) figurent parmi les institutions dans lesquelles les Français ont le plus confiance. A noter que François Fillon, est la seule figure politique à inspirer plus de confiance (40 %) que son gouvernement lui-même (31 %). Alors le pessimisme est-il de rigueur pour entamer cette nouvelle année 2010 ? Pas vraiment. Malgré une confiance en berne vis-à-vis de la politique, ils sont 91% à se dire heureux et 67% restent optimistes en l'avenir. Enquête réalisée par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l'institut Pierre Mendès France du 9 au 19 décembre 2009 sur un échantillon de 1500 personnes.

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LE MONDE

13 janvier 2010

Jean-Baptiste de Montvalon

« A mi-quinquennat, la défiance fait son retour en

politique » 67 % des Français n'ont confiance " ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner " La "parenthèse" de l'élection présidentielle de 2007 est bel et bien refermée. L'engouement suscité par les campagnes de Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, ainsi que le fort taux de participation, qui avait été enregistré lors de ce scrutin, avaient été interprétés comme le signe d'une réconciliation entre les Français et la politique. Las ! La première édition du baromètre de la confiance politique, lancé par le Centre de recherche politique de Science Po (Cevipof) – en partenariat avec l'agence Edelman et l'Institut Pierre-Mendès-France –, confirme qu'il ne s'est agi que d'un feu de paille. Selon cette enquête, réalisée par la Sofres du 9 au 19 décembre 2009 auprès d'un échantillon de 1 500 personnes, et dont les résultats ont été rendus publics lundi 11 janvier, les deux tiers des Français (67 %) n'ont désormais confiance "ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays"; un niveau comparable à ce qui était mesuré en 2006, un an avant le scrutin présidentiel. On mesure mieux encore l'ampleur du désenchantement en observant les réponses apportées à la question suivante : "A votre avis, est-ce que les responsables politiques, en général, se préoccupent beaucoup, assez, peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme vous ?" 78 % des sondés ont répondu par la négative (44 % "peu", 34 % "pas du tout") contre 22 % (2 % "beaucoup", 20 % "assez"). La confiance qui, comme l'a rappelé le directeur du Cevipof, Pascal Perrineau, était "un enjeu essentiel de la présidentielle de 2007", est donc de nouveau en lambeaux. Avec ce paradoxe : l'actuelle majorité suscite sensiblement moins de défiance dans son camp que l'opposition dans le sien. La gauche ne recueille "la confiance pour gouverner" que d'un de ses électeurs sur trois (49 % des électeurs du PS), alors que la droite a la confiance de 51 % des électeurs qui s'en disent proches (66 % des électeurs de l'UMP).

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"JEU DE MASSACRE" Dans ce "jeu de massacre", selon l'expression de M. Perrineau, les institutions locales sont les seules à tirer leur épingle du jeu. Conseils municipal, général et régional conservent la confiance des deux tiers des Français, alors qu'une proportion identique exprime de la défiance vis-à-vis de l'institution présidentielle et du gouvernement. On note que François Fillon est la seule personnalité politique à inspirer sensiblement plus de confiance (40 %) que la fonction qu'il occupe (31 % pour le gouvernement). Seule consolation : cette nouvelle illustration de la crise de la démocratie représentative montre des rouages grippés et des outils en panne, sans que – pour l'instant ? – le modèle soit remis en cause : une courte majorité des personnes interrogées (51 %) estiment, en effet, qu'en France, la démocratie fonctionne bien, contre 49 % qui pensent le contraire. La première vague de ce baromètre de la confiance, réalisée alors que les effets de la crise sont loin de s'être estompés, signe le retour de l'Etat régalien et/ou providence. Les hôpitaux (86 %), l'école (83 %), l'armée (75 %), la police (71 %) et – dans une moindre mesure – les grandes entreprises publiques, ainsi que la justice (60 %), figurent parmi les institutions ou organisations en lesquelles les Français ont le plus confiance. Dans la seconde moitié du tableau, les syndicats (47 %) devancent les grandes entreprises privées (43 %) et les banques (37 %). En queue de peloton de la confiance viennent… les médias (27 %), qui sont à peine mieux considérés que les partis politiques (23 %).

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L’HUMANITÉ DIMANCHE

21 janvier 2010

Stéphane Sahuc

« Sondage sur l'avenir.

Ah si la gauche voulait entendre les Français ! » Le Centre d'études de la vie politique française (CEVIPOF), en collaboration avec l'Institut Pierre-Mendès-France et Edelman France, a confié à la SOFRES le soin de sonder la France. Le résultat est le premier « baromètre de la confiance politique ». Une enquête quantitative réalisée auprès d'un échantillon inscrit sur les listes électorales autour de quinze thèmes, dont les conclusions dressent un portrait de l'électorat français. Les organisations de gauche auraient tout intérêt à en tirer des enseignements. 14 % des Français leur font confiance ! Le premier constat de cette enquête n'est pas une surprise. Elle démontre en effet un profond rejet de l'orientation politique donnée au pays par Nicolas Sarkozy. Pour les Français, la situation de leur pays est plus qu'inquiétante. Symbole de cette inquiétude : 73 % d'entre eux estiment que les jeunes d'aujourd'hui auront moins de chance de réussir que leurs parents. 52 % constatent également qu'ils s'en sortent difficilement avec les revenus dont ils disposent, et 55 % craignent de se retrouver au chômage dans les mois à venir. Des Français qui font preuve également d'une grande lucidité : 59 % n'ont pas confiance dans les compagnies financières comme les banques et les assurances, 75 % pensent que les entreprises cherchent seulement à faire des profits, plutôt qu'à améliorer la qualité de leurs produits ou de leurs services pour les consommateurs. La même proportion juge que les entreprises s'entendent entre elles pour maintenir leurs prix à un niveau anormalement élevé. Conséquence logique, ils sont 55 % à estimer que pour faire face aux difficultés économiques l'État doit contrôler et réglementer plus étroitement les entreprises. Autre enseignement de l'étude, les Français sont attachés très fortement à la notion de justice sociale. À 62 %, ils estiment que pour l'établir il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres. Et ils ont confiance dans les services publics : hôpitaux (86 %), école (83 %), grandes entreprises publiques (60 %), justice (60 %).

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Le système capitaliste est loin de faire l'unanimité si ce n'est contre lui puisque 40 % veulent que ce système soit réformé en profondeur et 51 % qu'il soit réformé sur quelques points contre à peine 6 % qui veulent que rien ne change. Les Français semblent même prêts à bouger, car 78 % d'entre eux pensent que les gens peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions, au premier rang desquelles ils placent le vote aux élections à 57 %. D'ailleurs ils sont des passionnés de politique : 53 % d'entre eux affirment s'y intéresser beaucoup ou assez, contre 15 % qui disent n'en avoir aucun intérêt. Résumons : les Français, dans leur grande majorité, sont inquiets de l'avenir que leur construit Nicolas Sarkozy. Ils ont confiance dans les grands services publics. Ils estiment que l'État devrait avoir un plus grand contrôle sur les entreprises, que la justice sociale passe par une meilleure redistribution des richesses et que le capitalisme doit être réformé. Ils pensent qu'il est possible de changer la société, que les élections sont le meilleur moyen pour faire bouger les choses, et ils s'intéressent à la politique. Autant de thèmes identifiables à des formations de gauche. La gauche, dans son ensemble et dans sa diversité, pourrait donc se frotter les mains. Applaudir même, lorsque l'on se rend compte qu'à peine 35 % des sondés ont confiance dans le président actuel et qu'ils sont seulement 16 % à faire confiance à la droite pour gouverner le pays... Sauf qu'ils ne sont que 14 % à avoir confiance dans la gauche. Ainsi, la défiance vis-à-vis de la droite ne profite pas du tout à la gauche. L'ensemble des responsables politiques apparaissant comme se préoccupant peu (44 %), voire pas du tout (34 %), de ce que pensent les gens. Les partis politiques ne sont pas mieux lotis : seulement 22 % des sondés leur font crédit. Dans ce « jeu de massacre », selon l'expression de Pascal Perrineau, de la Sofrès, les institutions locales sont les seules à tirer leur épingle du jeu. Conseils municipal, général et régional conservent la confiance des deux tiers des Français. C'est peut-être l'une des raisons qui explique le succès des listes Europe Écologie (EÉ) lors des dernières élections européennes et la bonne tenue de ces listes dans les sondages sur les régionales. Sous l'impulsion de Daniel Cohn-Bendit, EÉ continue de jouer la carte « ni de droite, ni de gauche, ni du centre », mais celle du rassemblement des « bonnes volontés et des compétences », tuant les Verts, comme mouvement politique de gauche, au passage. EÉ est devenu le vote refuge pour une partie de ceux qui ne veulent pas simplement voter contre Sarkozy, mais pour « autre chose ». Reste que plusieurs questions sont posées spécifiquement à la gauche et aux organisations qui la composent. Pourquoi un tel décalage entre les aspirations des

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Français et le camp qui, en théorie, les porte ? Peut-être justement car la gauche ne les incarne plus ou, du moins, plus suffisamment. Ainsi, comme l'expliquait le politologue Sté- phane Rozès (1) : « Les socialistes éludent depuis trop longtemps la remise en cause du compromis social-démocrate. La crise ne fait qu'ajouter à la difficulté. La lutte contre les inégalités est un sujet compliqué pour la gauche. Sur le souhaitable, le pays est idéologiquement à gauche, mais sur le possible, il reste politiquement à droite. Quant à la crise écologique, elle oblige à redéfinir le champ du possible et la conception du progrès. L'idée bien ancrée dans l'opinion que demain sera pire met en cause radicalement la vision progressiste. (...) Jusqu'ici, ils donnent principalement dans l'anti-sarkozysme. Or pour les Français, s'ils tapent sur lui c'est parce qu'ils n'ont pas grand-chose à dire. » La conversion d'une partie de la social-démocratie française à la troisième voie blairiste, contribuant au brouillage du clivage droite-gauche, a affaibli non seulement le PS mais l'ensemble de la gauche. L'échec de ce que l'on a appelé la « gauche antilibérale » repose pour une part dans son incapacité à transformer l'antilibéralisme défensif qui s'est exprimé à travers le « non » de 2005 en un anticapitalisme politique. C'est à cette question que les communistes tentent de répondre, dès les régionales, avec les listes du Front de gauche, mais également en portant des propositions ambitieuses dans les régions où ils ont choisi l'union avec le PS dès le premier tour. Afin de réduire cette fracture entre les aspirations sociales et progressistes des Français et l'incapacité de la gauche à les incarner. LECHIFFRE

VALEURS ACTUELLES

21 janvier 2010

« Le chiffre 67 % » C’est, selon le baromètre de la confiance politique TNS Sofrès-Cevipof-Sciences Po, le pourcentage de français qui affirment n’avoir « confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays ».

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LE FIGARO

2 février 2010

Anne Muxel

« Les nouvelles formes de l'abstention » TRIBUNE - Les prochaines élections régionales devraient être marquées par une faible participation. Par Anne Muxel, directrice de recherche au CEVIPOF.

Josseline Abonneau

Les prochaines élections régionales ne passionnent pas. Et l'abstention risque d'atteindre en mars de nouveaux records. À six semaines du scrutin, un Français sur deux paraît disposé à rester en dehors de la décision électorale (CSA). Cet indicateur de tendance doit être pris avec précaution tant l'électeur est devenu imprévisible. Néanmoins, bien des signes laissent penser que ces élections ne connaîtront pas une inversion de tendance comparable à celle qu'avaient enregistrée les régionales de 2004 par rapport à 1998. Premières consultations des Français après le séisme électoral de 2002, le scrutin avait alors suscité une forte participation des Français et leur remobilisation. Une majorité d'électeurs s'était saisie du scrutin pour sanctionner le pouvoir en place et permettre à l'opposition de l'emporter.

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Sans conteste aujourd'hui l'intérêt pour le scrutin apparaît plus faible. Et les régionales ne sont pas attendues par les Français comme un vrai rendez-vous politique. En décembre 2009, plus des deux tiers d'entre eux (69 %) ne s'y intéressent pas. Six ans auparavant, à la même période, ils étaient beaucoup moins nombreux dans ce cas (55 %) (TNS-Sofres). La perspective du scrutin régional n'alimente guère les conversations. À la mi-janvier seuls deux Français sur dix reconnaissent en avoir parlé avec leur entourage (Ifop-Paris Match). Défection électorale lancinanteDéfection électorale lancinanteDéfection électorale lancinanteDéfection électorale lancinante Ces nouvelles élections prennent donc place dans un cycle à nouveau marqué par une défection électorale lancinante et récurrente. Le sursaut civique de la présidentielle 2007 n'aura été qu'une parenthèse éphémère. Depuis, les trois élections pour lesquelles les Français ont été consultés ont enregistré des taux record d'abstention : aux législatives de juin 2007 (39,5 % au 1er tour et 40 % au second) aux municipales de mars 2008 (33,5 % au 1er tour et 34,8 % au second) et aux élections européennes de juin 2009 (60 %). Tout se passe dorénavant en France comme si, en dehors de l'élection reine de la Ve République que représente le scrutin présidentiel, tous les autres scrutins, au niveau local ou supranational, faisaient naître au mieux de l'indifférence au pire de la défiance, l'une et l'autre se creusant au fil des années. En l'espace de vingt ans, l'abstention a progressé de 6 points

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pour les municipales, de 9 points pour les européennes et de 5 points pour les législatives. En 1986, date des premières élections régionales, seuls 22 % des Français s'étaient abstenus. En 2004, 38 % n'ont pas voté au premier tour et 34,3 % au second tour. Si les pronostics se confirment, le nombre des abstentionnistes aux régionales de 2010 aura quant à lui au moins doublé en l'espace de vingt-quatre ans.

Certains obstacles à la participation électorale peuvent être facilement repérés. Les enjeux sont mal identifiés et la méconnaissance des présidents régionaux est grande. Les deux tiers des Français (65 %) ne peuvent pas citer le nom du président de leur région (Baromètre LH2). Mais il reste encore à comprendre pourquoi cette ignorance pèse aujourd'hui davantage sur les motivations des abstentionnistes que lors des scrutins précédents. De toute évidence la campagne actuelle a beaucoup de mal à embrayer. Si l'on ajoute à cela le fait que plus des deux tiers des Français (69 %) ne font confiance ni à la gauche ni à la droite pour gouverner selon la mesure effectuée par le baromètre de confiance politique du Cevipof en décembre 2009, on peut prendre la mesure du fossé qui sépare aujourd'hui les Français de leurs gouvernants et de leurs représentants. Indifférence ou défiance, la réponse abstentionniste trouve nombre de justifications à la fois conjoncturelles et structurelles. Mais, au-delà de ce seul scrutin, il reste encore à l'interpréter et à comprendre pourquoi et comment elle a pu devenir une réponse politique dont les Français font un usage de plus en plus familier. Plusieurs scènes d'expressionPlusieurs scènes d'expressionPlusieurs scènes d'expressionPlusieurs scènes d'expression Les modèles explicatifs traditionnels d'analyse de la défection électorale ne suffisent plus à eux seuls pour comprendre l'ampleur du phénomène. Certes, le lien entre

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insertion sociale et insertion politique est toujours observé. L'impact du niveau d'études est toujours vérifié. Mais alors que le niveau d'instruction de la population est en augmentation, alors que les couches moyennes se généralisent, alors que le niveau de connaissances et d'informations est plutôt à la hausse, la mobilisation électorale n'est pourtant pas de mise. C'est bien le signe d'une profonde mutation du lien des citoyens à l'élection. Cela indique bien qu'une nouvelle conception de la citoyenneté semble peu à peu s'imposer. Car l'abstention progresse quel que soit le niveau d'implication politique des électeurs. Elle fait l'objet d'une même réponse de la part des plus éloignés de la sphère politique comme des plus impliqués. Et par là même elle ne peut pas être interprétée seulement comme une défaillance civique ou comme un déficit démocratique. La participation politique se fait aujourd'hui à partir de plusieurs scènes d'expression : le vote, l'abstention et la manifestation. C'est à partir d'un usage combiné de la démocratie représentative et de la démocratie participative que de plus en plus de citoyens se font entendre. Et l'abstention joue dans ce triptyque politique un rôle décisif. Non pas l'abstention systématique qui est le fait d'une proportion relativement stable d'électeurs, environ 10 %. Mais l'abstention intermittente qui a pour corollaire l'instauration d'un usage différent de l'acte de voter. Cette réponse abstentionniste, de nature politique, est négociée et ajustée au cas par cas en fonction des enjeux perçus par l'électeur. Elle porte certes la marque d'une défiance, mais d'une défiance plus conjoncturelle que structurelle. Elle participe moins d'une contestation diffuse du système social et du système politique que d'une insatisfaction circonstancielle à l'égard de l'offre électorale proposée. Le profil sociopolitique de ces abstentionnistes dans le jeu politique est d'ailleurs plus proche de celui des votants que de celui des abstentionnistes systématiques, qui restent durablement hors du jeu politique.

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Ce qui a profondément changé est la relative mobilité du choix électoral. Lors de la séquence électorale de 2007, les trajectoires de vote des mêmes électeurs prenant en compte les deux tours de la présidentielle et les deux tours des législatives, mettaient en évidence l'importance de leur inconstance et leur mobilité. Cela pourtant dans un moment électoral particulièrement décisif et politisé. Seul un tiers des électeurs a voté constamment et systématiquement pour l'UMP ou le PS et leurs candidats respectifs lors des quatre tours de scrutin (1). L'affaiblissement des fidélités partisanes et la moindre constance de l'électeur ont laissé place à une plus grande imprévisibilité et à davantage de fluidité sur la scène de la décision électorale. L'augmentation de l'abstention intermittente y joue une part active. Les Français rencontrent chaque élection avec cette nouvelle panoplie démocratique. Électeur plus réflexifÉlecteur plus réflexifÉlecteur plus réflexifÉlecteur plus réflexif Le vote dans son principe n'est pas remis en cause. Il est toujours considéré par une large majorité de Français comme le moyen d'action politique le plus efficace, bien devant la grève ou la manifestation. Mais il fait désormais l'objet d'une réponse moins normative et plus affranchie du «devoir civique». Il s'inscrit dans un rapport à la politique à la fois plus individualisé et plus critique, au sein duquel l'abstention peut participer à la généralisation d'une forme de veille démocratique. L'électeur d'aujourd'hui est certes plus inconstant, mais il est aussi peut-être plus réflexif. L'alternance du vote et de l'abstention peut aussi être entendue par les politiques

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comme l'expression d'une conscience citoyenne et d'une exigence politique ayant pu s'affûter. (1) Bruno Cautrès et Anne Muxel : Comment les électeurs font-ils leur choix ? Le Panel Electoral Français 2007, Paris, Presses de Sciences Po, 2009 ÉMISSIONS DE RADIO ET TÉLÉVISION Public-Sénat - 11 janvier 2010 La Chaîne Parlementaire - 11 janvier 2010 Journal de 12h30 de France Culture - 11 janvier 2010 Journal de 19 heures de France Inter - 11 janvier 2010 "Le téléphone sonne", France Inter - 11 janvier 2010 Journal du soir de France 3 - 13 janvier 2010

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