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GUILLAUME APOLLINAIRE (1880-1918) Poète français dont l’œuvre incarne l’esprit nouveau du début du siècle. Né à Rome, fils d’un officier italien et d’une aristocrate polonaise, Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, passe son enfance en Italie. Il arrive à Paris pour la première fois en 1899. Là-bas, quelques années plus tard, il se lie d’amitié avec Alfred Jarry et André Salmon et collabore à plusieurs journaux littéraires, avant de fonder sa propre revue, Le Festin d’Ésope. Pour subvenir à ses besoins et par goût pour la littérature « libre », il entreprend bientôt la rédaction de romans érotiques, publiés sous le manteau (Les Onze Mille Verges, 1907 ; Les Exploits d’un jeune don Juan, 1907). Cette période est également ponctuée de nombreux voyages à travers l’Europe. Introduit depuis quelque temps dans les milieux artistiques d’avant-garde, il devient rapidement amide Vlaminck , Derain , Picasso , Marie Laurencin, Braque et Matisse . Dès lors, son œuvre devient liée à celle de l’avant-garde picturale dont il se fait, d’ailleurs, le défenseur. Il fait paraître un essai théorique consacré à l’art contemporain, Les Peintres cubistes, méditations esthétiques (1913) ou l’Antitradition futuriste, pour défendre soutenir le futurisme de Marinetti et à défendre la peinture de De Chirico . ALCOOLS ET LA MODERNITÉ POÉTIQUE Dès sa parution en 1913, Alcools devient le manifeste de la poésie

PoéSie Davant Garde

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Page 1: PoéSie Davant Garde

GUILLAUME APOLLINAIRE(1880-1918)

Poète français dont l’œuvre incarne l’esprit nouveau du début du siècle.

Né à Rome, fils d’un officier italien et d’une aristocrate polonaise, Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, passe son enfance en Italie.

Il arrive à Paris pour la première fois en 1899. Là-bas, quelques années plus tard, il se lie d’amitié avec Alfred Jarry et André Salmon et collabore à plusieurs journaux littéraires, avant de fonder sa propre revue, Le Festin d’Ésope.

Pour subvenir à ses besoins et par goût pour la littérature « libre », il entreprend bientôt la rédaction de romans érotiques, publiés sous le manteau (Les Onze Mille Verges, 1907 ; Les Exploits d’un jeune don Juan, 1907). Cette période est également ponctuée de nombreux voyages à travers l’Europe.

Introduit depuis quelque temps dans les milieux artistiques d’avant-garde, il devient rapidement amide Vlaminck, Derain, Picasso, Marie Laurencin, Braque et Matisse. Dès lors, son œuvre devient liée à celle de l’avant-garde picturale dont il se fait, d’ailleurs, le défenseur. Il fait paraître un essai théorique consacré à l’art contemporain, Les Peintres cubistes, méditations esthétiques (1913) ou l’Antitradition futuriste, pour défendre soutenir le futurisme de Marinetti et à défendre la peinture de De   Chirico .

ALCOOLS ET LA MODERNITÉ POÉTIQUE

Dès sa parution en 1913, Alcools devient le manifeste de la poésie moderne. Ce recueil de poèmes, écrit en vers libres, sans aucune ponctuation, il renouvelle en profondeur la poésie française. Par la diversité de son inspiration, Alcools inaugure une perception nouvelle du monde et annonce le surréalisme.

Peu après la déclaration de guerre, Apollinaire s’engage. Il est blessé et dès sa guérison, Apollinaire se remet à l’écriture. En 1918 paraît Calligrammes, sous-titré Poèmes de la paix et de la guerre.

ANDRÉ BRETON(1896-1966)

Page 2: PoéSie Davant Garde

Écrivain français, chef de file et théoricien du surréalisme.

Né à Tinchebray (Orne), étudiant en médecine, André Breton se tourne très jeune vers la poésie, qu’il admire tout d’abord à travers les œuvres de Mallarmé et de Valéry. Durant la 1ère Guerre mondiale, il s’éloigne de ses premières sources d’influence pour se tourner vers la poésie d’Apollinaire et de Rimbaud. En avance sur sa génération, il fait le constat du cataclysme dans lequel les valeurs d’avant-guerre ont sombré.

C’est à cette époque que Breton, lecteur de Freud, décide d’explorer l’abîme ouvert par les recherches psychanalytiques sur l’inconscient, véritable labyrinthe de l’irrationnel.

Avec Philippe Soupault et Louis Aragon, il fonde en 1919 la revue Littérature. Ensuite, il fait la connaissance de Tristan Tzara, jeune chef de file du mouvement Dada que Breton rejoint pour participer à une entreprise sans précédent de destruction de toutes les valeurs traditionnelles. En 1920 est publiée la première œuvre surréaliste, Les Champs magnétiques, recueil rédigé par Breton et par Soupault selon le procédé de « l’écriture automatique » et qui explore les potentialités des états hypnotiques. Mais en 1922, Breton rompt avec Tzara à la suite de nombreux désaccords apparus entre les deux hommes.

Breton établit ensuite ses positions esthétiques dans un premier Manifeste du surréalisme (1924), qui met en lumière le rôle des mécanismes de la pensée et de l’écriture au sein de la poésie surréaliste. À partir de décembre 1924, le groupe se dote d’une revue, La Révolution surréaliste. [···]

1. REMPLISSEZ LES FICHES PERSONNELLES DES POÈTES :

Page 3: PoéSie Davant Garde

par Laurencin

NOM :

PRENOM :

NATIONALITÉ :

LIEU DE NAISSANCE :

DATE DE NAISSANCE :

ÉTUDES :

PROFESSION :

par Marx Ernst

NOM :

PRENOM :

NATIONALITÉ :

LIEU DE NAISSANCE :

DATE DE NAISSANCE :

ÉTUDES :

PROFESSION :

2.RELIEZ CES MOTS AUX NOMS DES DEUX POÈTES :

APOLLINAIRE ANDRÉ BRETON 

Calligrammes Les Champs Magnétiques

3. RELIEZ CES NOMS AUX MOUVEMENTS SUIVANTS 

a. APOLLINAIRE b. ANDRÉ BRETON

Calligrammes – Les Champs Magnétiques – Alcools – Surréalisme – vers

libre – écriture automatique – romans érotiques – Manifeste du surréalisme

voyages Europe – peintres cubistes – Freud – l’inconscient - revue Littérature

Page 4: PoéSie Davant Garde

c. TRITAN TZARA

d. MARINETTI

e. PICASSO

f. FREUD

g. MALLARMÉ

1. symbolisme

2. psychanalyse

3. futurisme

4. cubisme

5. dada

6. avant-garde

7. surréalisme

4. LISEZ CE POÈME DE BRETON : QUEL EST LE THÈME PRINCIPAL ?

LE VERBE ÊTRE

Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas d'ailes, il ne se tient pas nécessairement à une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de la mer. C'est le désespoir et ce n'est pas le retour d'une quantité de petits faits comme des graines qui quittent à la nuit tombante un sillon pour un autre. Ce n'est pas la mousse sur une pierre ou le verre à boire. C'est un bateau criblé de neige, si vous voulez, comme les oiseaux qui tombent et leur sang n'a pas la moindre épaisseur. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Une forme très petite, délimitée par un bijou de cheveux. C'est le désespoir. Un collier de perles pour lequel on ne saurait trouver de fermoir et dont l'existence ne tient pas même à un fil, voilà le désespoir. Le reste, nous n'en parlons pas. Nous n'avons pas fini de désespérer, si nous commençons. Moi je désespère de l'abat-jour vers quatre heures, je désespère de l'éventail vers minuit, je désespère de la cigarette des condamnés. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas de cœur, la main reste toujours au désespoir hors d'haleine, au désespoir dont les glaces ne nous disent jamais s'il est mort. Je vis de ce désespoir qui m'enchante. J'aime cette mouche bleue qui vole dans le ciel à l'heure où les étoiles chantonnent. Je connais dans ses grandes lignes le désespoir aux longs étonnements grêles, le désespoir de la fierté, le désespoir de la colère. Je me lève chaque jour comme tout le monde et je détends les bras sur un papier à fleurs, je ne me souviens de rien, et c'est toujours avec désespoir que je découvre les beaux arbres déracinés de la nuit. L'air de la chambre est beau comme des baguettes de tambour. Il fait un temps de temps. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. C'est comme le vent du rideau qui me tend la perche. A-t-on idée d'un désespoir pareil! Au feu! Ah! ils vont encore venir... Et les annonces de journal, et les réclames lumineuses le long du canal. Tas de sable, espèce de tas de sable! Dans ses grandes lignes le désespoir n'a pas d'importance. C'est une corvée d'arbres qui va encore faire une forêt, c'est une corvée d'étoiles qui va encore faire un jour de moins, c'est une corvée de jours de moins qui va encore faire ma vie.

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