Soir 20080322 Brux Refe 5

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A vec ses 18.000 employés,Belgacom se situe dans le

top 5 des pourvoyeurs d’emploisdu pays. Et l’entreprise tient à re-cruter les meilleurs candidats.Des jeunes dynamiques, qui ontle goût du risque et exècrent laroutine. Ce groupe que l’on ap-pelle la génération Y(« Why ? », pour signifier la per-pétuelle remise en question desoi et des autres).

Pour eux, Belgacom a lancé leprogramme Young Potential. Ilcible des jeunes, qui obtien-dront en 2008 un diplôme en en-gineering, vente, marketing, fi-nance ou encore informatique.L’entreprise souhaite engager25 personnes qui obtiendrontleur diplôme ICT (Information,Communication, Technologie)cette année. Tous trilingues.Pour dénicher les vrais spécialis-tes, Belgacom a récemment,comme d’autres avant elle, recru-té via Second Life. Deux après-midi et deux avant-soirées dumois de février, un bureau vir-tuel accueillait les candidats sur

l’« Ile Belgacom ». Ceux-ci pou-vaient tchatter avec un recru-teur, détailler leur profil et leursattentes…

Lin Strabbe, 24 ans, faisaitpartie de ces recruteurs virtuels.Elle est elle-même « young po-tential ». « Belgacom est une trèsgrosse entreprise avec d’énormespossibilités de carrière. Avec ceprogramme, j’ai pu me présentersans expérience professionnelle.Je vais exercer trois cessions desix mois, dans trois domainesdifférents. »

Gagner du tempsLes écoles supérieures concer-

nées avaient été informées decette campagne de recrutementvia Second Life. Mais l’événe-ment n’a pas récolté le succès es-compté. Les après-midi, le bu-reau virtuel a reçu une petitequinzaine d’avatars seulement.En soirée, une trentaine ont fran-chi la porte. « Ce qui est impor-tant, c’est que 75 % des visiteurscorrespondaient au profil recher-ché », note Haroun Fenaux, por-

te-parole du Groupe Belgacom.Ces chiffres n’étonnent pas

Thierry Desmet, professeur audépartement de communica-tion de l’UCL et coordinateur del’enquête Mediappro sur l’em-ploi des nouvelles technologiesauprès des jeunes Européens(2005-2006). « Internet répli-que en général des événementsde la vie ordinaire, explique-t-il.On se connecte en ce sens à sonenvironnement immédiat : sesamis, son travail… Mais cer-tains sont de véritables « explo-rateurs » du Net. Les entreprisesqui ciblent ces candidats-là ga-gnent du temps en recrutant viaSecond life. » Certains flairenttoutefois le coup de pub…

Quoi qu’il en soit, Belgacomenvisage de tenter de nouveauxessais. Pour Haroun Fenaux,« c’était un projet pilote. Maisnous comptons ouvrir ces bu-reaux de recrutement virtuels enpermanence. C’est le recrute-ment international que nous vi-sons à travers ce système. » ■ ANNE-CÉCILE HUWART

P as de discrimination à l’hori-zon chez nous : on a besoin

de nos plus de 50 ans. » Acteurd’importance dans le domainedes services informatiques, Logi-caCMG ne ménage pas ses pei-nes pour faciliter la vie de sonpersonnel plus expérimenté. Motd’ordre : la flexibilité.

En promouvant les formulesde crédit-temps d’abord. Horai-res plus flexibles, projets moinséloignés du domicile, etc. Histoi-re d’équilibrer le plus possible tra-vail et vie familiale.

« Nous proposons des solu-tions à la carte pour nos em-ployés plus âgés, explique SabineFannes, directrice des ressourceshumaines chez LogicaCMG Bel-gique. Nous avons du mal à en-tendre qu’ils ne sont plus utilisa-bles : c’est vrai que ces employéscoûtent plus cher, mais ils com-pensent largement ce supplémentsalarial par l’expérience qu’ils dé-tiennent. »

Et Sabine Fannes de regretterl’attitude quelque peu contradic-toire des autorités au sujet de cet-te catégorie de travailleurs qui,de plus en plus régulièrement, fi-nirait son parcours professionnel

en tant que « freelance » : « Legouvernement nous dit qu’il estde la responsabilité des em-ployeurs de s’occuper des travail-leurs plus âgés. Mais d’un autrecôté, ce même gouvernementprend des initiatives pour que cesmêmes travailleurs âgés cessentau plus vite leur activité et dispa-raissent du marché du travail. »

Comme bon nombre de sesconfrères, Sabine Fannes se plaîtà louer les qualités de ses collabo-rateurs en fin de carrière : con-naissance du métier et des problé-matiques, coaching des jeunes…Mais également, et ce n’est pasnégligeable dans ce secteur :proximité avec les clients.

« Certains sont plus à l’aiseavec la technique. D’autresmoins. Mais les postes de busi-ness consultant, de guide pour lesjeunes leur sont ouverts. Ce sontsouvent les plus jeunes qui font latransition vers la technologie.Mais ce n’est pas la technologieen elle-même qui représente la va-leur ajoutée pour nos clients : levéritable intérêt, c’est de compren-dre les problématiques desclients, les enjeux, les projets »,conclut Sabine Fannes. ■ G.V.

E lles étaient déjà plus de1.400 l’an dernier et Isabel-

la Lenarduzzi, organisatrice duForum « Jump » des femmes ac-tives, espère à bon droit que lenombre de participantes sera en-core plus élevé cette année.

« Trop de femmes activeséprouvent encore aujourd'hui deréelles difficultés à assumer plei-nement leur ambition de s’épa-nouir sur le plan professionnel,assure Isabelle Lenarduzzi. S’ilest bien vu qu’un homme affirmeson envie de faire carrière, c’estnettement moins vrai pour unefemme qui, pour de multiples rai-sons, est assaillie d’un sentimentde remords voire de culpabilité.Je sais qu’il n’est pas de bon tonde le dire mais c’est la réalité : lemot « carrière » reste, pour denombreuses femmes, difficile àassumer. »

Pour l’organisatrice de ce fo-rum dont il n’est pas impossiblequ’il soit honoré de la venue deSégolène Royal, parler de la vieprofessionnelle des femmes n’estd’ailleurs pas seulement un en-

jeu… pour les femmes. « On nepeut limiter le débat à la notiond’égalité, même si celle-ci est fon-damentale, assure-t-elle. Il fautau contraire le présenter à sa réel-le dimension : un défi majeurpour nos économies qui, en quêtede talents, ne pourront plus sepasser longtemps de ce vivier lar-gement inexploité. »

Pour jouer ce rôle de conscien-tisation, Jump ouvrira ses portesà quelques oratrices de renomcomme Avivah Wittenberg-Cox,la fondatrice de l’« EuropeanProfessional Women’sNetwork », Lois Frankel, Har-riet Rubin ou Paule Salomon. Leforum accueillera aussi diversesconférences au titre évocateur :« Y a-t-il un prix à payer pourune carrière ambitieuse ? »,

« La mixité en entreprise est-elleaussi une question de performan-ce économique ? », « Osez deman-der ! L’art de la négociation »,« Des femmes au sommet parta-gent les secrets de leur succès »,entre autres.

Se voulant espace de rencon-tre, d’information et de ré-flexion, ce forum à la dimension« networking » affirmée cultive-ra aussi une vocation très prati-que en proposant des sessions decoaching individuel ainsi quedes mises en valeur d’outils desti-nés à « renforcer le développe-ment personnel et profession-nel » des participantes.

Au total, quelque 8 conféren-ces et 30 ateliers de formation yseront donc organisés, ainsi quedeux séminaires pour les profes-sionnels de la GRH consacrésrespectivement à la valorisationdu leadership au féminin et au re-crutement de femmes dirigean-tes. Et ce, les 25 et 26 avril pro-chain à Bruxelles (renseigne-ments pratiques sur www.foru-mjump.be). ■ BENOÎT JULY

E mpruntons une image àJean Willemyns, direc-teur de la société Trilogy :

l’informatique, c’est comme unchantier de construction. Le pro-grammateur, spécialiste du tapo-tage sur clavier, en serait le ma-çon. Mais sur un chantier, oncroise également des ingénieurs,architectes, contremaîtres, comp-tables et on en passe.

Le parallèle vient à propospour traiter le sujet qui nouspréoccupe ici : quid des plus de50 ans dans le domaine des hau-tes technologies ? Domaine qui,par définition, est soumis à d’in-cessantes évolutions et adapta-tions. Chez Trilogy, structure demoyenne taille spécialisée dansle conseil en informatique, un jeu-ne, c’est quelqu’un de 35 ans, pasde 25… « Avec le temps, l’indivi-du perd parfois le goût du “pure-ment technique”. Mais il dévelop-pe plus de capacités en matière degestion. Et dans notre domaine,la maturité est clairement plusun avantage qu’un inconvé-nient », juge Jean Willemyns.

La compétence = laconnaissance + l’expérience

De la maturité, Jules Colard(57 ans) en a à revendre. Mana-ger d’IBM Learning, il s’occupedepuis 13 mois de la formation in-terne au sein de la fameuse multi-nationale américaine (pour laBelgique du moins). Chaque an-née, les employés – tous les em-ployés – sont évalués. « Com-ment rester employable dans undomaine où tout change en per-manence ? Le département com-munication est important pourque les gens comprennent que l’ITévolue. Chez IBM, c’est vrai quenous avons des gens qui, arrivésà un certain âge, commencent àdévelopper une certaine résistan-ce au changement. Quand on s’estrecyclé 20 fois, on court ce risque.Mais il y en a aussi de très moti-vés. Les gens qui ont de l’expérien-ce peuvent devenir des mentorspour les plus jeunes. »

Des mentors qui, d’après Jules

Colard, présentent une valeurajoutée certaine : « Cette valeurajoutée, c’est la compétence : à sa-voir l’addition de la connaissan-

ce et de l’expérience. Croyez-moi :les gens compétents peuvent ap-porter beaucoup à ceux qui n’ontque la connaissance. »

Son de cloche on ne peut plussimilaire chez Getronics, qui oc-cupe 900 personnes sur le Belux.Fabienne Doyen, la responsable

des ressources humaines, l’assu-re volontiers : « Nos employés deplus de 50 ans bénéficient d’un ca-pital connaissance que ne peu-vent forcément pas avoir les jeu-nes. Chez Getronics, la volatilitéest faible et la loyauté vis-à-vis del’entreprise est grande, surtoutchez les plus de 50 ans. Ils con-naissent nos clients sur le boutdes doigts. C’est inestimable. »

Quant à l’éventuelle réticenceau changement… « Je ne vois au-cun frein à l’adaptation. S’ils ontchoisi une carrière dans l’IT, c’estqu’ils sont ouverts au change-ment. Sans compter les fusions etautres acquisitions qui se sontsuccédé depuis 20 ans et qui ren-forcent cette capacité d’adapta-tion. Dans le secteur des hautestechnologies, on manque de per-

sonnes qualifiées. Il y va de notreresponsabilité de réemployer lesgens de plus de 50 ans : on nepeut pas se permettre d’excluredes catégories. »

Plus-value, compétence, expé-rience… et pénurie. Le travail-leur de plus de 50 ans, dans le sec-teur des hautes technologies,garde un bel avenir devant lui.Comme le souligne Marijke Vanden Spiegel, responsable du re-crutement et de la mobilité inter-ne chez Dexia : « On ne souhaitepas coller des étiquettes aux gens.Etablir des programmes spécifi-ques pour les plus de 50 ou 55 ansnous paraîtrait discriminant.Tout le monde a besoin de forma-tions technologiques, tout le mon-de doit être évalué selon ses com-pétences. » ■ GUY VERSTRAETEN

Quand les ancienssont chouchoutés

Belgacom tente Second Life

FRIANDS D’ÉVOLUTIONS technologiques ou recyclés dansla gestion de projets, les « vieux » informaticiens ont la cote.

Les femmes actives en forumTélécoms / A la recherche de jeunes spécialistes

Performants à plus de 50 ans

Initiative / La deuxième édition de « Jump » ces 25 et 26 avril

Carrières / Le secteur des hautes technologies a besoin de l’expérience des plus âgés

SABINE FANNES LE SOUTIENT : « Le véritable intérêt, pour une société IT, c’est de comprendre lesproblématiques des clients. » Les anciens ont, dans cette optique, encore leur mot à dire. © D.R.

Semaine 13/2008

5*références

www.references.be 1RE