1
A vec ses 18.000 employés, Belgacom se situe dans le top 5 des pourvoyeurs d’emplois du pays. Et l’entreprise tient à re- cruter les meilleurs candidats. Des jeunes dynamiques, qui ont le goût du risque et exècrent la routine. Ce groupe que l’on ap- pelle la génération Y (« Why ? », pour signifier la per- pétuelle remise en question de soi et des autres). Pour eux, Belgacom a lancé le programme Young Potential. Il cible des jeunes, qui obtien- dront en 2008 un diplôme en en- gineering, vente, marketing, fi- nance ou encore informatique. L’entreprise souhaite engager 25 personnes qui obtiendront leur diplôme ICT (Information, Communication, Technologie) cette année. Tous trilingues. Pour dénicher les vrais spécialis- tes, Belgacom a récemment, comme d’autres avant elle, recru- té via Second Life. Deux après- midi et deux avant-soirées du mois de février, un bureau vir- tuel accueillait les candidats sur l’« Ile Belgacom ». Ceux-ci pou- vaient tchatter avec un recru- teur, détailler leur profil et leurs attentes… Lin Strabbe, 24 ans, faisait partie de ces recruteurs virtuels. Elle est elle-même « young po- tential ». « Belgacom est une très grosse entreprise avec d’énormes possibilités de carrière. Avec ce programme, j’ai pu me présenter sans expérience professionnelle. Je vais exercer trois cessions de six mois, dans trois domaines différents. » Gagner du temps Les écoles supérieures concer- nées avaient été informées de cette campagne de recrutement via Second Life. Mais l’événe- ment n’a pas récolté le succès es- compté. Les après-midi, le bu- reau virtuel a reçu une petite quinzaine d’avatars seulement. En soirée, une trentaine ont fran- chi la porte. « Ce qui est impor- tant, c’est que 75 % des visiteurs correspondaient au profil recher- ché », note Haroun Fenaux, por- te-parole du Groupe Belgacom. Ces chiffres n’étonnent pas Thierry Desmet, professeur au département de communica- tion de l’UCL et coordinateur de l’enquête Mediappro sur l’em- ploi des nouvelles technologies auprès des jeunes Européens (2005-2006). « Internet répli- que en général des événements de la vie ordinaire, explique-t-il. On se connecte en ce sens à son environnement immédiat : ses amis, son travail… Mais cer- tains sont de véritables « explo- rateurs » du Net. Les entreprises qui ciblent ces candidats-là ga- gnent du temps en recrutant via Second life. » Certains flairent toutefois le coup de pub… Quoi qu’il en soit, Belgacom envisage de tenter de nouveaux essais. Pour Haroun Fenaux, « c’était un projet pilote. Mais nous comptons ouvrir ces bu- reaux de recrutement virtuels en permanence. C’est le recrute- ment international que nous vi- sons à travers ce système. » ANNE-CÉCILE HUWART P as de discrimination à l’hori- zon chez nous : on a besoin de nos plus de 50 ans. » Acteur d’importance dans le domaine des services informatiques, Logi- caCMG ne ménage pas ses pei- nes pour faciliter la vie de son personnel plus expérimenté. Mot d’ordre : la flexibilité. En promouvant les formules de crédit-temps d’abord. Horai- res plus flexibles, projets moins éloignés du domicile, etc. Histoi- re d’équilibrer le plus possible tra- vail et vie familiale. « Nous proposons des solu- tions à la carte pour nos em- ployés plus âgés, explique Sabine Fannes, directrice des ressources humaines chez LogicaCMG Bel- gique. Nous avons du mal à en- tendre qu’ils ne sont plus utilisa- bles : c’est vrai que ces employés coûtent plus cher, mais ils com- pensent largement ce supplément salarial par l’expérience qu’ils dé- tiennent. » Et Sabine Fannes de regretter l’attitude quelque peu contradic- toire des autorités au sujet de cet- te catégorie de travailleurs qui, de plus en plus régulièrement, fi- nirait son parcours professionnel en tant que « freelance » : « Le gouvernement nous dit qu’il est de la responsabilité des em- ployeurs de s’occuper des travail- leurs plus âgés. Mais d’un autre côté, ce même gouvernement prend des initiatives pour que ces mêmes travailleurs âgés cessent au plus vite leur activité et dispa- raissent du marché du travail. » Comme bon nombre de ses confrères, Sabine Fannes se plaît à louer les qualités de ses collabo- rateurs en fin de carrière : con- naissance du métier et des problé- matiques, coaching des jeunes… Mais également, et ce n’est pas négligeable dans ce secteur : proximité avec les clients. « Certains sont plus à l’aise avec la technique. D’autres moins. Mais les postes de busi- ness consultant, de guide pour les jeunes leur sont ouverts. Ce sont souvent les plus jeunes qui font la transition vers la technologie. Mais ce n’est pas la technologie en elle-même qui représente la va- leur ajoutée pour nos clients : le véritable intérêt, c’est de compren- dre les problématiques des clients, les enjeux, les projets », conclut Sabine Fannes. G.V. E lles étaient déjà plus de 1.400 l’an dernier et Isabel- la Lenarduzzi, organisatrice du Forum « Jump » des femmes ac- tives, espère à bon droit que le nombre de participantes sera en- core plus élevé cette année. « Trop de femmes actives éprouvent encore aujourd'hui de réelles difficultés à assumer plei- nement leur ambition de s’épa- nouir sur le plan professionnel, assure Isabelle Lenarduzzi. S’il est bien vu qu’un homme affirme son envie de faire carrière, c’est nettement moins vrai pour une femme qui, pour de multiples rai- sons, est assaillie d’un sentiment de remords voire de culpabilité. Je sais qu’il n’est pas de bon ton de le dire mais c’est la réalité : le mot « carrière » reste, pour de nombreuses femmes, difficile à assumer. » Pour l’organisatrice de ce fo- rum dont il n’est pas impossible qu’il soit honoré de la venue de Ségolène Royal, parler de la vie professionnelle des femmes n’est d’ailleurs pas seulement un en- jeu… pour les femmes. « On ne peut limiter le débat à la notion d’égalité, même si celle-ci est fon- damentale, assure-t-elle. Il faut au contraire le présenter à sa réel- le dimension : un défi majeur pour nos économies qui, en quête de talents, ne pourront plus se passer longtemps de ce vivier lar- gement inexploité. » Pour jouer ce rôle de conscien- tisation, Jump ouvrira ses portes à quelques oratrices de renom comme Avivah Wittenberg-Cox, la fondatrice de l’« European Professional Women’s Network », Lois Frankel, Har- riet Rubin ou Paule Salomon. Le forum accueillera aussi diverses conférences au titre évocateur : « Y a-t-il un prix à payer pour une carrière ambitieuse ? », « La mixité en entreprise est-elle aussi une question de performan- ce économique ? », « Osez deman- der ! L’art de la négociation », « Des femmes au sommet parta- gent les secrets de leur succès », entre autres. Se voulant espace de rencon- tre, d’information et de ré- flexion, ce forum à la dimension « networking » affirmée cultive- ra aussi une vocation très prati- que en proposant des sessions de coaching individuel ainsi que des mises en valeur d’outils desti- nés à « renforcer le développe- ment personnel et profession- nel » des participantes. Au total, quelque 8 conféren- ces et 30 ateliers de formation y seront donc organisés, ainsi que deux séminaires pour les profes- sionnels de la GRH consacrés respectivement à la valorisation du leadership au féminin et au re- crutement de femmes dirigean- tes. Et ce, les 25 et 26 avril pro- chain à Bruxelles (renseigne- ments pratiques sur www.foru- mjump.be). BENOÎT JULY E mpruntons une image à Jean Willemyns, direc- teur de la société Trilogy : l’informatique, c’est comme un chantier de construction. Le pro- grammateur, spécialiste du tapo- tage sur clavier, en serait le ma- çon. Mais sur un chantier, on croise également des ingénieurs, architectes, contremaîtres, comp- tables et on en passe. Le parallèle vient à propos pour traiter le sujet qui nous préoccupe ici : quid des plus de 50 ans dans le domaine des hau- tes technologies ? Domaine qui, par définition, est soumis à d’in- cessantes évolutions et adapta- tions. Chez Trilogy, structure de moyenne taille spécialisée dans le conseil en informatique, un jeu- ne, c’est quelqu’un de 35 ans, pas de 25… « Avec le temps, l’indivi- du perd parfois le goût du “pure- ment technique”. Mais il dévelop- pe plus de capacités en matière de gestion. Et dans notre domaine, la maturité est clairement plus un avantage qu’un inconvé- nient », juge Jean Willemyns. La compétence = la connaissance + l’expérience De la maturité, Jules Colard (57 ans) en a à revendre. Mana- ger d’IBM Learning, il s’occupe depuis 13 mois de la formation in- terne au sein de la fameuse multi- nationale américaine (pour la Belgique du moins). Chaque an- née, les employés – tous les em- ployés – sont évalués. « Com- ment rester employable dans un domaine où tout change en per- manence ? Le département com- munication est important pour que les gens comprennent que l’IT évolue. Chez IBM, c’est vrai que nous avons des gens qui, arrivés à un certain âge, commencent à développer une certaine résistan- ce au changement. Quand on s’est recyclé 20 fois, on court ce risque. Mais il y en a aussi de très moti- vés. Les gens qui ont de l’expérien- ce peuvent devenir des mentors pour les plus jeunes. » Des mentors qui, d’après Jules Colard, présentent une valeur ajoutée certaine : « Cette valeur ajoutée, c’est la compétence : à sa- voir l’addition de la connaissan- ce et de l’expérience. Croyez-moi : les gens compétents peuvent ap- porter beaucoup à ceux qui n’ont que la connaissance. » Son de cloche on ne peut plus similaire chez Getronics, qui oc- cupe 900 personnes sur le Belux. Fabienne Doyen, la responsable des ressources humaines, l’assu- re volontiers : « Nos employés de plus de 50 ans bénéficient d’un ca- pital connaissance que ne peu- vent forcément pas avoir les jeu- nes. Chez Getronics, la volatilité est faible et la loyauté vis-à-vis de l’entreprise est grande, surtout chez les plus de 50 ans. Ils con- naissent nos clients sur le bout des doigts. C’est inestimable. » Quant à l’éventuelle réticence au changement… « Je ne vois au- cun frein à l’adaptation. S’ils ont choisi une carrière dans l’IT, c’est qu’ils sont ouverts au change- ment. Sans compter les fusions et autres acquisitions qui se sont succédé depuis 20 ans et qui ren- forcent cette capacité d’adapta- tion. Dans le secteur des hautes technologies, on manque de per- sonnes qualifiées. Il y va de notre responsabilité de réemployer les gens de plus de 50 ans : on ne peut pas se permettre d’exclure des catégories. » Plus-value, compétence, expé- rience… et pénurie. Le travail- leur de plus de 50 ans, dans le sec- teur des hautes technologies, garde un bel avenir devant lui. Comme le souligne Marijke Van den Spiegel, responsable du re- crutement et de la mobilité inter- ne chez Dexia : « On ne souhaite pas coller des étiquettes aux gens. Etablir des programmes spécifi- ques pour les plus de 50 ou 55 ans nous paraîtrait discriminant. Tout le monde a besoin de forma- tions technologiques, tout le mon- de doit être évalué selon ses com- pétences. » GUY VERSTRAETEN Quand les anciens sont chouchoutés Belgacom tente Second Life FRIANDS D’ÉVOLUTIONS technologiques ou recyclés dans la gestion de projets, les « vieux » informaticiens ont la cote. Les femmes actives en forum Télécoms / A la recherche de jeunes spécialistes Performants à plus de 50 ans Initiative / La deuxième édition de « Jump » ces 25 et 26 avril Carrières / Le secteur des hautes technologies a besoin de l’expérience des plus âgés SABINE FANNES LE SOUTIENT : « Le véritable intérêt, pour une société IT, c’est de comprendre les problématiques des clients. » Les anciens ont, dans cette optique, encore leur mot à dire. © D.R. Semaine 13/2008 5* références www.references.be 1RE

Soir 20080322 Brux Refe 5

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Soir 20080322 Brux Refe 5

A vec ses 18.000 employés,Belgacom se situe dans le

top 5 des pourvoyeurs d’emploisdu pays. Et l’entreprise tient à re-cruter les meilleurs candidats.Des jeunes dynamiques, qui ontle goût du risque et exècrent laroutine. Ce groupe que l’on ap-pelle la génération Y(« Why ? », pour signifier la per-pétuelle remise en question desoi et des autres).

Pour eux, Belgacom a lancé leprogramme Young Potential. Ilcible des jeunes, qui obtien-dront en 2008 un diplôme en en-gineering, vente, marketing, fi-nance ou encore informatique.L’entreprise souhaite engager25 personnes qui obtiendrontleur diplôme ICT (Information,Communication, Technologie)cette année. Tous trilingues.Pour dénicher les vrais spécialis-tes, Belgacom a récemment,comme d’autres avant elle, recru-té via Second Life. Deux après-midi et deux avant-soirées dumois de février, un bureau vir-tuel accueillait les candidats sur

l’« Ile Belgacom ». Ceux-ci pou-vaient tchatter avec un recru-teur, détailler leur profil et leursattentes…

Lin Strabbe, 24 ans, faisaitpartie de ces recruteurs virtuels.Elle est elle-même « young po-tential ». « Belgacom est une trèsgrosse entreprise avec d’énormespossibilités de carrière. Avec ceprogramme, j’ai pu me présentersans expérience professionnelle.Je vais exercer trois cessions desix mois, dans trois domainesdifférents. »

Gagner du tempsLes écoles supérieures concer-

nées avaient été informées decette campagne de recrutementvia Second Life. Mais l’événe-ment n’a pas récolté le succès es-compté. Les après-midi, le bu-reau virtuel a reçu une petitequinzaine d’avatars seulement.En soirée, une trentaine ont fran-chi la porte. « Ce qui est impor-tant, c’est que 75 % des visiteurscorrespondaient au profil recher-ché », note Haroun Fenaux, por-

te-parole du Groupe Belgacom.Ces chiffres n’étonnent pas

Thierry Desmet, professeur audépartement de communica-tion de l’UCL et coordinateur del’enquête Mediappro sur l’em-ploi des nouvelles technologiesauprès des jeunes Européens(2005-2006). « Internet répli-que en général des événementsde la vie ordinaire, explique-t-il.On se connecte en ce sens à sonenvironnement immédiat : sesamis, son travail… Mais cer-tains sont de véritables « explo-rateurs » du Net. Les entreprisesqui ciblent ces candidats-là ga-gnent du temps en recrutant viaSecond life. » Certains flairenttoutefois le coup de pub…

Quoi qu’il en soit, Belgacomenvisage de tenter de nouveauxessais. Pour Haroun Fenaux,« c’était un projet pilote. Maisnous comptons ouvrir ces bu-reaux de recrutement virtuels enpermanence. C’est le recrute-ment international que nous vi-sons à travers ce système. » ■ ANNE-CÉCILE HUWART

P as de discrimination à l’hori-zon chez nous : on a besoin

de nos plus de 50 ans. » Acteurd’importance dans le domainedes services informatiques, Logi-caCMG ne ménage pas ses pei-nes pour faciliter la vie de sonpersonnel plus expérimenté. Motd’ordre : la flexibilité.

En promouvant les formulesde crédit-temps d’abord. Horai-res plus flexibles, projets moinséloignés du domicile, etc. Histoi-re d’équilibrer le plus possible tra-vail et vie familiale.

« Nous proposons des solu-tions à la carte pour nos em-ployés plus âgés, explique SabineFannes, directrice des ressourceshumaines chez LogicaCMG Bel-gique. Nous avons du mal à en-tendre qu’ils ne sont plus utilisa-bles : c’est vrai que ces employéscoûtent plus cher, mais ils com-pensent largement ce supplémentsalarial par l’expérience qu’ils dé-tiennent. »

Et Sabine Fannes de regretterl’attitude quelque peu contradic-toire des autorités au sujet de cet-te catégorie de travailleurs qui,de plus en plus régulièrement, fi-nirait son parcours professionnel

en tant que « freelance » : « Legouvernement nous dit qu’il estde la responsabilité des em-ployeurs de s’occuper des travail-leurs plus âgés. Mais d’un autrecôté, ce même gouvernementprend des initiatives pour que cesmêmes travailleurs âgés cessentau plus vite leur activité et dispa-raissent du marché du travail. »

Comme bon nombre de sesconfrères, Sabine Fannes se plaîtà louer les qualités de ses collabo-rateurs en fin de carrière : con-naissance du métier et des problé-matiques, coaching des jeunes…Mais également, et ce n’est pasnégligeable dans ce secteur :proximité avec les clients.

« Certains sont plus à l’aiseavec la technique. D’autresmoins. Mais les postes de busi-ness consultant, de guide pour lesjeunes leur sont ouverts. Ce sontsouvent les plus jeunes qui font latransition vers la technologie.Mais ce n’est pas la technologieen elle-même qui représente la va-leur ajoutée pour nos clients : levéritable intérêt, c’est de compren-dre les problématiques desclients, les enjeux, les projets »,conclut Sabine Fannes. ■ G.V.

E lles étaient déjà plus de1.400 l’an dernier et Isabel-

la Lenarduzzi, organisatrice duForum « Jump » des femmes ac-tives, espère à bon droit que lenombre de participantes sera en-core plus élevé cette année.

« Trop de femmes activeséprouvent encore aujourd'hui deréelles difficultés à assumer plei-nement leur ambition de s’épa-nouir sur le plan professionnel,assure Isabelle Lenarduzzi. S’ilest bien vu qu’un homme affirmeson envie de faire carrière, c’estnettement moins vrai pour unefemme qui, pour de multiples rai-sons, est assaillie d’un sentimentde remords voire de culpabilité.Je sais qu’il n’est pas de bon tonde le dire mais c’est la réalité : lemot « carrière » reste, pour denombreuses femmes, difficile àassumer. »

Pour l’organisatrice de ce fo-rum dont il n’est pas impossiblequ’il soit honoré de la venue deSégolène Royal, parler de la vieprofessionnelle des femmes n’estd’ailleurs pas seulement un en-

jeu… pour les femmes. « On nepeut limiter le débat à la notiond’égalité, même si celle-ci est fon-damentale, assure-t-elle. Il fautau contraire le présenter à sa réel-le dimension : un défi majeurpour nos économies qui, en quêtede talents, ne pourront plus sepasser longtemps de ce vivier lar-gement inexploité. »

Pour jouer ce rôle de conscien-tisation, Jump ouvrira ses portesà quelques oratrices de renomcomme Avivah Wittenberg-Cox,la fondatrice de l’« EuropeanProfessional Women’sNetwork », Lois Frankel, Har-riet Rubin ou Paule Salomon. Leforum accueillera aussi diversesconférences au titre évocateur :« Y a-t-il un prix à payer pourune carrière ambitieuse ? »,

« La mixité en entreprise est-elleaussi une question de performan-ce économique ? », « Osez deman-der ! L’art de la négociation »,« Des femmes au sommet parta-gent les secrets de leur succès »,entre autres.

Se voulant espace de rencon-tre, d’information et de ré-flexion, ce forum à la dimension« networking » affirmée cultive-ra aussi une vocation très prati-que en proposant des sessions decoaching individuel ainsi quedes mises en valeur d’outils desti-nés à « renforcer le développe-ment personnel et profession-nel » des participantes.

Au total, quelque 8 conféren-ces et 30 ateliers de formation yseront donc organisés, ainsi quedeux séminaires pour les profes-sionnels de la GRH consacrésrespectivement à la valorisationdu leadership au féminin et au re-crutement de femmes dirigean-tes. Et ce, les 25 et 26 avril pro-chain à Bruxelles (renseigne-ments pratiques sur www.foru-mjump.be). ■ BENOÎT JULY

E mpruntons une image àJean Willemyns, direc-teur de la société Trilogy :

l’informatique, c’est comme unchantier de construction. Le pro-grammateur, spécialiste du tapo-tage sur clavier, en serait le ma-çon. Mais sur un chantier, oncroise également des ingénieurs,architectes, contremaîtres, comp-tables et on en passe.

Le parallèle vient à propospour traiter le sujet qui nouspréoccupe ici : quid des plus de50 ans dans le domaine des hau-tes technologies ? Domaine qui,par définition, est soumis à d’in-cessantes évolutions et adapta-tions. Chez Trilogy, structure demoyenne taille spécialisée dansle conseil en informatique, un jeu-ne, c’est quelqu’un de 35 ans, pasde 25… « Avec le temps, l’indivi-du perd parfois le goût du “pure-ment technique”. Mais il dévelop-pe plus de capacités en matière degestion. Et dans notre domaine,la maturité est clairement plusun avantage qu’un inconvé-nient », juge Jean Willemyns.

La compétence = laconnaissance + l’expérience

De la maturité, Jules Colard(57 ans) en a à revendre. Mana-ger d’IBM Learning, il s’occupedepuis 13 mois de la formation in-terne au sein de la fameuse multi-nationale américaine (pour laBelgique du moins). Chaque an-née, les employés – tous les em-ployés – sont évalués. « Com-ment rester employable dans undomaine où tout change en per-manence ? Le département com-munication est important pourque les gens comprennent que l’ITévolue. Chez IBM, c’est vrai quenous avons des gens qui, arrivésà un certain âge, commencent àdévelopper une certaine résistan-ce au changement. Quand on s’estrecyclé 20 fois, on court ce risque.Mais il y en a aussi de très moti-vés. Les gens qui ont de l’expérien-ce peuvent devenir des mentorspour les plus jeunes. »

Des mentors qui, d’après Jules

Colard, présentent une valeurajoutée certaine : « Cette valeurajoutée, c’est la compétence : à sa-voir l’addition de la connaissan-

ce et de l’expérience. Croyez-moi :les gens compétents peuvent ap-porter beaucoup à ceux qui n’ontque la connaissance. »

Son de cloche on ne peut plussimilaire chez Getronics, qui oc-cupe 900 personnes sur le Belux.Fabienne Doyen, la responsable

des ressources humaines, l’assu-re volontiers : « Nos employés deplus de 50 ans bénéficient d’un ca-pital connaissance que ne peu-vent forcément pas avoir les jeu-nes. Chez Getronics, la volatilitéest faible et la loyauté vis-à-vis del’entreprise est grande, surtoutchez les plus de 50 ans. Ils con-naissent nos clients sur le boutdes doigts. C’est inestimable. »

Quant à l’éventuelle réticenceau changement… « Je ne vois au-cun frein à l’adaptation. S’ils ontchoisi une carrière dans l’IT, c’estqu’ils sont ouverts au change-ment. Sans compter les fusions etautres acquisitions qui se sontsuccédé depuis 20 ans et qui ren-forcent cette capacité d’adapta-tion. Dans le secteur des hautestechnologies, on manque de per-

sonnes qualifiées. Il y va de notreresponsabilité de réemployer lesgens de plus de 50 ans : on nepeut pas se permettre d’excluredes catégories. »

Plus-value, compétence, expé-rience… et pénurie. Le travail-leur de plus de 50 ans, dans le sec-teur des hautes technologies,garde un bel avenir devant lui.Comme le souligne Marijke Vanden Spiegel, responsable du re-crutement et de la mobilité inter-ne chez Dexia : « On ne souhaitepas coller des étiquettes aux gens.Etablir des programmes spécifi-ques pour les plus de 50 ou 55 ansnous paraîtrait discriminant.Tout le monde a besoin de forma-tions technologiques, tout le mon-de doit être évalué selon ses com-pétences. » ■ GUY VERSTRAETEN

Quand les ancienssont chouchoutés

Belgacom tente Second Life

FRIANDS D’ÉVOLUTIONS technologiques ou recyclés dansla gestion de projets, les « vieux » informaticiens ont la cote.

Les femmes actives en forumTélécoms / A la recherche de jeunes spécialistes

Performants à plus de 50 ans

Initiative / La deuxième édition de « Jump » ces 25 et 26 avril

Carrières / Le secteur des hautes technologies a besoin de l’expérience des plus âgés

SABINE FANNES LE SOUTIENT : « Le véritable intérêt, pour une société IT, c’est de comprendre lesproblématiques des clients. » Les anciens ont, dans cette optique, encore leur mot à dire. © D.R.

Semaine 13/2008

5*références

www.references.be 1RE