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du Far NorthDans le petit monde du businessde la télédétection, la nouvellefrontière est clairement située auNord, dans les régions arctiques.Si dans les années 2000, seulIe Canadien MDA en avait faitsa cible préférentielle pourRadarsat-2 (via le programmePolar Epsilon de surveillancedes glaces et des naviresdu gouvernement canadien),désormais tous les acteurscommerciaux visent ce nouveleldorado.
Une zone à enjeux
Il faut dire que le Grand Nord combinequelques caractéristiquesexceptionnelles. Des intérêts stratégiqueset économiques majeurs s'y développent,nouvelles voies maritimes commercialeset exploration pétrolière en tête.Là s'affrontent désormais toutes les
grandes puissances et la plupart desmajors pétrolières. La surveillance
maritime, celle des infrastructures et les
services géolocalisés (LBS) y sont promis
à un bel avenir.
Mais la zone arctique est également au
cæur d'enjeux environnementaux clés etles acteurs politiques et économiquessavent que leurs futures activités nepourront se développer que sous étroitesurveillance de la société civile et desONG. La surveillance de l'environnementet (malheureusement) la gestion descatastrophes y trouveront égalementun champ d applicalions.
Une zone très observée
Cet espace devenu stratégique bénéficieégalement de possibilités techniquesspécifiques : comme leur nom l'indique,les satellites d'observation à orbite polaire
passent au-dessus des pôles treize àquatorze fois par jour, ce qui permet,grâce aux multiples stations de réceptionsnordiques (pour l'Europe ce sont Kiruna
en Suède, Tromso en Norvège, Svalbardaux Spitzberg), de garantir une
surveillance en temps réel. Pour les
acteurs commerciaux, la zone arctiquedoit permettre de rentabiliser (enfin) desdéveloppements menés depuis vingt ans
et qui pour l'instant n'ont pas eu, horsdéfense, les retombées escomptées.
Certaines applications sont les mêmesque sur toutes les mers du globe.
f imagerie combinée à l'identification AIS
(balises obligatoires des bateaux) serl àdétecter et suivre les déplacements desnavires ainsi qu'à reconnaître les navires
pollueurs. fAgence européenne de
sécurité maritime (EMSA), s'appuyant surl'imagerie Radarsat, Envisat (usqu'à avril
dernier) et Cosmo-Skymed dans le cadredu programme CleanSeaNet permet ainsi
aux autorités locales d'optimiser l'usage
de leurs moyens aériens de surveillance.
f institut finlandais pour l'environnement(SYKE) reçoit par exemple dans ce cadreentre 600 et 1 000 images par an de la
Baltique pour surveiller les 2 000 navires
(dont 200 tankers pétroliers) circulant àtout instant sur cette mer. Heli
Haapasaari, de SYKE soulignaitcependant au dernier Wodd Satellite
Business Week, que la recherche avait
encore des progrès à faire. Le taux defausses alarmes est encore bien tropimportant et une nappe de pétrole peut
encore être confondue avec une zone
sans vent, un boom d'algues (en été) ou
cedaines zones de glaces (en hiver).
Une zone d'innovation ?
Des applications plus spécifiquesémergent, liées à la glace elle-même,sa localisation, son épaisseur, saclassification, Lors d un symposium en
mai dernier, Donatella Giampaolo
d'e-Geos a montré l'intérêt économiqued'une cadographie précise de l'épaisseurde la glace pour diminuer la
consommation en fuel des navires et les
coùts de transporls, ainsi que pour
réduire les dommages causés aux navires
et aux plates-formes.
Sur ce genre deservices, seule une
collaboration étroiteentre opérateurs desatellites d'observationet institutsmétéorologiques
Analyse de la glace par leSYKE,(O e-Geos, image CosmoSkyned @ ASI)
&'..'",,," ,,
Le 26 août 2A12, la glace arctique a atteintson extension minimale depuis le début deI' observation spatiale il y a trente ans. Le traitorange représente son extension minimalemoyenne sur la même période. (@ ScientificVisualization Studio, NASA Goddard SpaceFlight Center)
permet d'obtenir des résultats fiables
pour les utilsateurs.
Certains vont jusqu'à envisager de se
doter de leur propre réseau d'observationdes zones arctiques. C'est le cas du
groupe pétrolier russe Gazprom. qui
souhaite surveiller son réseau sibérien
de pipelines et ses zones d'explorationarctique avec un double réseau de
satellites de télécommunication(Yamal - en cours de déploiement) et de
satellites d'observation optiques et radar(Smotr- en projet pour 2015-2017).
Sans attendre ces moyens futurs, les
différents acteurs de l'exploration arctique
définissent déjà les standards
environnementaux et une expression
commune de besoin. Sous l'impulsion de
l'Agence spatiale européenne, un groupe
de travail associant les industries del'observation et pétrolières (OGEO) a
permis d'identifier les différents types deproduits et services attendus à chaqueétape du cycle de vie des prolets
pétroliers arctiques. Ce travail est
actuellement repris par l'OGP (association
internationale des producteurs de pétrole
et de gaz) qui a publié en octobre 2011 le
document . Health Security Environment(HSE) Guidelines for Metocean and Arctic
Survey,.
Les dernières informations sur la fonte
estivale des glaces 2012 eI les prévisions
pour les années à venir risquent
d'accélérer les appétits d'exploration puis
d'exploitation des zones arctiques.
llfaudra donc suivre l'utilisation des
sources d' information et technologiesgéospatiales avec un double regard.
Professionnel d'abord, car c'est peut-être
*.'.*?9:=
là que se développerontles applications les plus
intéressantes - etréutilisables dansd' autres environnementsmoins médiatiques ;
citoyen égalementcar les bêtises etaveuglements s'ypai eront parl i cu I ièrement
cher rThierry Rousselin
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