geo212.blogs.com · Created Date: 12/2/2012 3:04:53 PM

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du Far NorthDans le petit monde du businessde la télédétection, la nouvellefrontière est clairement située auNord, dans les régions arctiques.Si dans les années 2000, seulIe Canadien MDA en avait faitsa cible préférentielle pourRadarsat-2 (via le programmePolar Epsilon de surveillancedes glaces et des naviresdu gouvernement canadien),désormais tous les acteurscommerciaux visent ce nouveleldorado.

Une zone à enjeux

Il faut dire que le Grand Nord combinequelques caractéristiquesexceptionnelles. Des intérêts stratégiqueset économiques majeurs s'y développent,nouvelles voies maritimes commercialeset exploration pétrolière en tête.Là s'affrontent désormais toutes les

grandes puissances et la plupart desmajors pétrolières. La surveillance

maritime, celle des infrastructures et les

services géolocalisés (LBS) y sont promis

à un bel avenir.

Mais la zone arctique est également au

cæur d'enjeux environnementaux clés etles acteurs politiques et économiquessavent que leurs futures activités nepourront se développer que sous étroitesurveillance de la société civile et desONG. La surveillance de l'environnementet (malheureusement) la gestion descatastrophes y trouveront égalementun champ d applicalions.

Une zone très observée

Cet espace devenu stratégique bénéficieégalement de possibilités techniquesspécifiques : comme leur nom l'indique,les satellites d'observation à orbite polaire

passent au-dessus des pôles treize àquatorze fois par jour, ce qui permet,grâce aux multiples stations de réceptionsnordiques (pour l'Europe ce sont Kiruna

en Suède, Tromso en Norvège, Svalbardaux Spitzberg), de garantir une

surveillance en temps réel. Pour les

acteurs commerciaux, la zone arctiquedoit permettre de rentabiliser (enfin) desdéveloppements menés depuis vingt ans

et qui pour l'instant n'ont pas eu, horsdéfense, les retombées escomptées.

Certaines applications sont les mêmesque sur toutes les mers du globe.

f imagerie combinée à l'identification AIS

(balises obligatoires des bateaux) serl àdétecter et suivre les déplacements desnavires ainsi qu'à reconnaître les navires

pollueurs. fAgence européenne de

sécurité maritime (EMSA), s'appuyant surl'imagerie Radarsat, Envisat (usqu'à avril

dernier) et Cosmo-Skymed dans le cadredu programme CleanSeaNet permet ainsi

aux autorités locales d'optimiser l'usage

de leurs moyens aériens de surveillance.

f institut finlandais pour l'environnement(SYKE) reçoit par exemple dans ce cadreentre 600 et 1 000 images par an de la

Baltique pour surveiller les 2 000 navires

(dont 200 tankers pétroliers) circulant àtout instant sur cette mer. Heli

Haapasaari, de SYKE soulignaitcependant au dernier Wodd Satellite

Business Week, que la recherche avait

encore des progrès à faire. Le taux defausses alarmes est encore bien tropimportant et une nappe de pétrole peut

encore être confondue avec une zone

sans vent, un boom d'algues (en été) ou

cedaines zones de glaces (en hiver).

Une zone d'innovation ?

Des applications plus spécifiquesémergent, liées à la glace elle-même,sa localisation, son épaisseur, saclassification, Lors d un symposium en

mai dernier, Donatella Giampaolo

d'e-Geos a montré l'intérêt économiqued'une cadographie précise de l'épaisseurde la glace pour diminuer la

consommation en fuel des navires et les

coùts de transporls, ainsi que pour

réduire les dommages causés aux navires

et aux plates-formes.

Sur ce genre deservices, seule une

collaboration étroiteentre opérateurs desatellites d'observationet institutsmétéorologiques

Analyse de la glace par leSYKE,(O e-Geos, image CosmoSkyned @ ASI)

&'..'",,," ,,

Le 26 août 2A12, la glace arctique a atteintson extension minimale depuis le début deI' observation spatiale il y a trente ans. Le traitorange représente son extension minimalemoyenne sur la même période. (@ ScientificVisualization Studio, NASA Goddard SpaceFlight Center)

permet d'obtenir des résultats fiables

pour les utilsateurs.

Certains vont jusqu'à envisager de se

doter de leur propre réseau d'observationdes zones arctiques. C'est le cas du

groupe pétrolier russe Gazprom. qui

souhaite surveiller son réseau sibérien

de pipelines et ses zones d'explorationarctique avec un double réseau de

satellites de télécommunication(Yamal - en cours de déploiement) et de

satellites d'observation optiques et radar(Smotr- en projet pour 2015-2017).

Sans attendre ces moyens futurs, les

différents acteurs de l'exploration arctique

définissent déjà les standards

environnementaux et une expression

commune de besoin. Sous l'impulsion de

l'Agence spatiale européenne, un groupe

de travail associant les industries del'observation et pétrolières (OGEO) a

permis d'identifier les différents types deproduits et services attendus à chaqueétape du cycle de vie des prolets

pétroliers arctiques. Ce travail est

actuellement repris par l'OGP (association

internationale des producteurs de pétrole

et de gaz) qui a publié en octobre 2011 le

document . Health Security Environment(HSE) Guidelines for Metocean and Arctic

Survey,.

Les dernières informations sur la fonte

estivale des glaces 2012 eI les prévisions

pour les années à venir risquent

d'accélérer les appétits d'exploration puis

d'exploitation des zones arctiques.

llfaudra donc suivre l'utilisation des

sources d' information et technologiesgéospatiales avec un double regard.

Professionnel d'abord, car c'est peut-être

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là que se développerontles applications les plus

intéressantes - etréutilisables dansd' autres environnementsmoins médiatiques ;

citoyen égalementcar les bêtises etaveuglements s'ypai eront parl i cu I ièrement

cher rThierry Rousselin

GEO212

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