24 HEURES Diteslebonheur avecdesbrinsdemimosaeasylab.ch/media/articles/20080123_24heures.pdf ·...

Preview:

Citation preview

27MERCREDI 23 JANVIER 200824 HEURES RIVIERA-CHABLAIS

HR3

Dites le bonheuravec des brins de mimosaVENTEDans un premier temps,on se souvient de l’avoirvendu… Plus grand, on ena acheté… Mais qui saitpourquoi le mimosa dubonheur revient chaque moisde janvier en Suisse?Témoignage autourd’une tradition ininterrompueet sexagénaire en 2008.

FLORENCE MILLIOUD HENRIQUES

«M on premiermanteau… c’esten Suisse que je

l’ai eu! Ma famille d’accueil mel’avait offert. A mon retour enFrance, après la guerre, tousmes copains étaient admiratifsdevant ce si beau manteau!»

Avec l’accent chantant deceux qui vivent au soleil duMidi, Maurice Muller – la sep-tantaine passée, ou les huitanteans approchant – a suivi la routedu mimosa du bonheur. Enfant,puis professionnellement. Lafleur qui, dans le langage propreà son espèce signifie «sensibilitéexcessive», c’est toute sa vie.

En culottes courtes, un car-ton autour du cou et seulement10 ans au compteur, il doit faireface à son premier sentimentd’intense tristesse. Une émo-tion lue dans les yeux d’un pèreet d’une mère – ses parents –sur un quai de gare.

Comme près de 3000 jeunesCannois et de milliers d’autrespetits compatriotes, MauriceMuller a fui une France enguerre pour le bon air de laSuisse. De Rotkreuz, plus préci-sément. Une bourgade zougoiseoù le jeune garçon a passé dixmois entre 1944 et 1945. Avec, àla clé, un autre sentiment in-tense, mais de bonheur, cette

fois! «Cette famille que je neconnaissais pas m’a reçu,nourri, hébergé. Et surtoutchoyé. C’est là que j’ai vu mapremière neige, que j’ai été àl’école. En allemand! Oui, oui!…Mais aujourd’hui, je ne me rap-pelle plus que d’une chose: jesuis encore capable de réciter leNotre Père.»

Il y a deux ans, Maurice Mul-ler a retrouvé le village zougois.«Je n’y étais jamais retourné.En entrant dans l’église, j’aipleuré comme un gosse. Jamais,je n’oublierai.»

Adolf Ogi, lui aussi…

Une trajectoire. Commeautant d’histoires qui se disentaujourd’hui dans les milliers de

brins de mimosas vendus cha-que mois de janvier en Suisse.Et cela fait soixante ans que çadure! «Après la guerre, pourremercier la Suisse des soinsprodigués, les internés françaisont envoyé du mimosa pourdécorer l’hôpital de Genève: lefondement de la tradition estlà», explique Maurice Muller.

La suite? Inspirée de son ex-périence pendant la guerre, il laconnaît aussi. Cultivé en France,vendu en Suisse – 400 localités,des centaines de bénévolesœuvrant sur plus de 1000 pointsde vente – le mimosa sert lacause des plus défavorisés. Pourque le plus grand nombrepuisse bénéficier de camp devacances, d’activités de loisir, de

nouveaux vêtements ou de trai-tements dentaires.

Né dans une famille de mi-mosistes, mimosiste de profes-sion, Maurice Muller vit cettesolidarité au plus près. Fortd’un souvenir… hautement fé-déral. «Un jour j’ai eu le plaisirde rencontrer Adolf Ogi qui m’araconté que lui aussi, écolier,avait été vendeur du mimosadu bonheur.» £

Plusieurs collèges de la régionvendront le mimosa du bonheuren fin de semaine. Vendrediet samedi: place du Marchéà Vevey. Samedi: devant le Forumà Montreux. Dans les rues d’Aigle,la vente débute aujourd’hui déjà,et s’achèvera samedi.

SOLIDARITÉ «Lorsqu’on vient vendre le mimosa du bonheur, les gens s’approchent toujoursspontanément pour en acheter. On n’a même pas besoin de les solliciter. C’est

magnifique et j’espère que cette action durera le plus longtemps possible!» raconte Maurice Muller. ARCHIVES

ÉDOU

ARD

CURC

HOD

Nouvelle zone dangereusesous la loupe à OllonURBANISMEAprès avoir régléle problème des oppositionsau déclassement de zonesconstructibles dans le secteurde la Saussaz, la Municipalitéboyarde s’attendà de nouveaux grincementsde dents du côté d’Arveyes.

A peine la première des deuxcartes des dangers, celle concer-nant les hauts du plateau deVillars, a-t-elle cessé de donnerdu fil à retordre à la communed’Ollon qu’il convient déjà, pourla Municipalité, de se penchersur la seconde.

Une bonne nouvelle d’abord:l’Office fédéral des eaux et de lagéologie (OFEG) a définitive-ment validé la «Carte des dan-gers 1» malgré des oppositionsde riverains. Le document pré-voit en effet deux zones «à ris-ques» et les autorités les ontdéclassées en surfaces non cons-tructibles, dévalorisant les biensqui s’y trouvent.

Un groupe de lésés de la zonede la Saussaz, l’un des deuxsecteurs concernés, dans le hautdu quartier de la Résidence,avait tenté de faire annuler ladécision en commandant uneseconde carte des dangers à unautre bureau d’ingénieurs(24 heures du 20 octobre). Envain! L’OFEG, appelé en arbitre,a tranché en faveur de la versiondes autorités boyardes. «Toute-fois, nous avons agendé uneultime réunion prochainementpour discuter avec les opposantsd’éventuelles possibilités d’ex-tension des bâtiments exis-tants», nuance le syndic Jean-Luc Chollet. Le projet définitifsera soumis au Conseil commu-nal lors de sa séance de juin.

Pour rappel, procéder à destravaux de sécurisation à laSaussaz aurait coûté quelque12 millions de francs, sans aidede l’Etat. Dans le secteur En

Barnoud, autre zone «rouge»,un chemin d’accès le traversantest en revanche prévu. Le can-ton assumera 60% des 1,5 mil-lion de francs de la réalisation.

Au tour d’Arveyes…

Depuis peu, Ollon dispose desa «Carte des dangers 2» pourle bas du plateau de Villars. Lesdeux documents doivent per-mettre à la commune, sur leplan urbanistique, d’adapter leplan partiel d’affectation ECVA(Ecovets, Chesières, Villars, Ar-veyes).

A n’en pas douter, des discus-sions sont encore à prévoir.«Certains secteurs sont jugésdangereux et nous ne pouvonspas prendre de risque, avertitJean-Luc Chollet. Nous nous ré-servons l’opportunité d’instau-rer des zones réservées, notam-ment dans le secteur d’Arveyes.Pour nous laisser le temps de laréflexion, étudier d’éventuellesmesures de sécurisation ou déci-der de définir des parcelles nonconstructibles. Ce qui nous vau-dra probablement des opposi-tions. On risque de se retrouverexactement dans la même situa-tion que dans le cas de la Saus-saz…»

KARIM DI MATTEO

La zone de la Saussaz (ici larésidence du Balcon des Alpes),est en zone à risques. Elle a étédécrétée non constructible.

CHAN

TAL

DERV

EY-

A

L’importateur de prothèses dentairesà prix cassés s’étend de Collombey à AigleSANTÉLe Dr Michel Sergentouvrira au 1er juin une cliniquedentaire à Aigle, comparableà celle qu’il exploitedepuis 2005 dans la zonecommerciale de Collombey.

«On est quelque peu débordés àCollombey!» acquiesce le Dr Mi-chel Sergent, à propos de la clini-que dentaire qu’il a ouverte en2005 au cœur de la zone commer-ciale. Les chiffres qu’il avance sontéloquents: en moins de trois ans,ce temple des soins de la bouche,où travaillent une dizaine de pra-ticiens – français pour la plupart –a réussi à drainer plus de douzemille patients. Pourquoi dès lorsen rester là? s’est dit son fonda-teur, qui prévoit d’exploiter dès le1er juin un complexe similaire àAigle, par le biais d’une sociétéanonyme propre. «Le Chablais adeux centres, Monthey et Aigle.Nous avons constaté que les gensfranchissaient peu le Rhône, cettebarrière psychique.»

Nul doute, pour lui, que l’en-droit possède «un bon poten-tiel». D’autant qu’il jouit,comme à Collombey, de la proxi-mité des magasins et des placesde parc qui vont avec. La clini-que s’ouvrira, en effet, dans levoisinage du Chablais Centre,pour un bail de quinze ans. Plusexactement dans des locaux queMichel Sergent convoite depuisquatre ans, mais que l’Ecole-

Club Migros aura occupé depuis2005. Le printemps dernier, lesecrétariat a été rapatrié à Ve-vey, et les cours restants ont étédélocalisés dans la tour de laMigros d’Aigle.

Prothèses venues d’Asie

Le médecin-dentiste, qui atenu un cabinet à Vevey et àVouvry, mise sur la recette qui afait son succès à Collombey: dessoins divers et un service d’ur-gence «crédible»: «C’est rassu-rant pour le patient de savoirque nous sommes là en cas depépin.»

Son autre botte secrète s’ap-pelle Easylab, du nom de lasociété qu’il a fondée fin 2006(24 heures du 15 octobre 2007).Elle lui permet d’importer et derevendre des prothèses dentai-

res d’Asie «70% moins chères».«Le patient peut réaliser uneéconomie de 350 francs par cou-ronne. L’un d’eux a économiséprès de 8000 francs sur uneprothèse. Pour un budget fami-lial suisse, cela fait une belledifférence!» lance Michel Ser-gent. Selon lui, les personnesqui défilent dans la clinique deCollombey sont «nombreuses»à y recourir. «Nous comptonsdes patients venus de France.Un comble lorsque l’on sait quec’était précisément une destina-tion prisée dans le tourismedentaire!»

Le montant des honorairess’avère standard, ajoute-t-il.Reste (lire ci-contre) que l’ouver-ture imminente de ce complexede 530 m2 fait grincer quelquesdents… ESTELLE BRESSOUD

Michel Sergent a décidé d’ouvrir un deuxième complexe, composéde neuf cabinets, dans les anciens locaux de l’Ecole-Club Migros.

PHOT

OSCH

ANTA

LDE

RVEY

La clinique de Collombeyconnaît un franc succès.

VOUS AVEZ LA PAROLERÉORGANISATIONDE LA POSTE À TORGON

Ce n’est pasune première!

A propos de l’article intitulé«Le bistrot qui sert à la foisles timbres et les cafés»(24 heures, 5 janvier 2008):

Ce n’est en tout cas pas unepremière! Cela existait déjàdurant les dernières années 30.Enfants, aux Paccots, nousallions chercher le courrier au

guichet à l’Hôtel Dent de Lys,ou faire toute autre opérationpostale, puis passions del’autre côté de la salle pourl’épicerie, et ensuite au cafépour un sirop à 10 centimes.Chaque fois, c’était la mêmepersonne qui faisait le service.

L’idée était bonne, noustrouvions tout dans cette sta-tion naissante. Et cela pourraitse généraliser actuellement,pour que les petites commu-nautés ne disparaissent pas.

Gilbert Kramer, Monthey

EN BREF

Chasse aux sorcièresAIGLE Dans le cadre desrendez-vous de Connaissance 3L’historienne Martine Ostorerodonnera une conférenceintitulée «Répression de lasorcellerie en Suisse romandeau XVe siècle» vendredià 14 h 30 à l’Ecoleprofessionnelle du Chablais(ch. des Marronniers).Non-abonnés: 10 francs. 2

Parents en deuilBEX L’association Arc-en-CielVaud et Valais accueilletoutes les personnes touchéespar la perte d’un enfant

lundi à 20 h 30, à la Salle del’école, route de l’Allex 15(parking de l’église catholique).Renseignementsau tél. 078 738 70 58. 2

Monologue en scèneVILLENEUVE Abandonnédans une boîte en cartonsur un bateau à destinationde Boston alors qu’il n’avaitque dix jours, un filsd’émigrant grandit auprès duvieux marin qui le découvrit.Devenu par la suite un grandpianiste de jazz, Novecentopasse toute sa vieen mer. Imaginé parAlessandro Baricco, cetitinéraire fascinant etintriguant sera jouévendredi et samedi à 20h30au Théâtre de l’Odéonpar les Tréteaux de Cossonay.Info au tél. 021 960 22 86,ou www. theatre-odeon.ch 2

«Concurrencedéloyale»«Réduire nos soins à un prix,c’est honteux et dénigrant. Celasème la confusion dans la têtedes gens, et contribue à lesdéresponsabiliser!» se désolecette médecin-dentiste d’Aigle,face à la venue annoncéede la clinique dentaireet de ses méthodes low-cost.«Nous ne sommes pas desvendeurs de soins, ni mêmedes prestataires de services.Nous sommes des soignants,juge-t-elle bon de rappeler,sous l’anonymat. Dans uneprofession libérale, on composeavec la concurrence. Maisil s’agit là de concurrencedéloyale.» E. B.

Recommended