View
5
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
Un Peuple - Un But – Une Foi
MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES
ET DU PLAN
DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES ECONOMIQUES
DIRECTION DE LA PREVISION ET DES
ETUDES ECONOMIQUES
Document d’Etude N°35
COMPOSITION OPTIMALE DES
DEPENSES PUBLIQUES AU SENEGAL
DPEE/DEPE @ septembre 2016
2
Résumé
L’objectif du document est de déterminer la composition optimale des dépenses publiques au
Sénégal à travers un modèle DSGE. Ainsi, les résultats montrent que la meilleure composition
des dépenses de l’Etat réparties entre celles courantes et d’investissement est respectivement
de l’ordre de 20% et 80% sur chaque hausse annuelle. Par ailleurs, la configuration des
investissements en termes de capital physique et humain devrait selon le même ordre
d’énumération être de 68% et 32%. Ces mutations devront progressivement modifier la
structure des dépenses publiques et permettront aux investissements d’être légèrement
supérieurs dans le budget de l’Etat, soit 51% (contre 49% pour les dépenses courantes) en
2024. Cette nouvelle structure devrait permettre d’atteindre une croissance économique plus
élevée (soit une contribution d’environ 3% en moyenne) tout en minimisant les besoins de
financement et en réduisant les inégalités sociales au Sénégal.
Mots clés : dépenses publiques, investissement public, DSGE, composition optimale, dépenses courantes
Classification JEL : C54, E62, H21
Abstract
The aim of this document is to determine the optimal composition of public spending in
Senegal through a DSGE model. The results show that the best allocation in each annual
increase of total public expenditure between public consumption and investment is
respectively 20% and 80%. Furthermore, the optimal structure of public investment in
physical and human capital would be respectively 68% and 32%. These modifications will
gradually change the composition of public expenditure and will lead to a level of investment
that is slightly above current expenditure in the government budget, 51% (versus 49% for
current expenditure) in 2024. This new composition would offer highest growth rate (average
contribution of around 3%) while minimizing public financing requirements and reducing
social inequalities in Senegal.
Keywords: public spending, public investment, DSGE, optimal composition, current spending
JEL Classification: C54, E62, H21
Composition optimale des dépenses publiques au Sénégal
Par Babacar DIAGNE, Dame THIAM et Raqui WANE
septembre 2016
3
I. Introduction
La politique budgétaire est l’un des instruments les plus couramment utilisés dans la mise en
œuvre des politiques économiques. Elle consiste à agir sur les dépenses publiques ou la
pression fiscale pour affecter l’économie. A cet égard, elle peut être contra cyclique ou pro
cyclique selon le mécanisme de mise en œuvre. En effet, la politique budgétaire pro cyclique
augmente les dépenses publiques et diminue les taxes en période d’expansion économique.
Contrairement à la phase de récession où l’Etat diminue ses dépenses et augmente la pression
fiscale. Cela fût le cas des pays en développement durant la période des ajustements
structurels. En ce qui concerne la politique budgétaire contra cyclique, elle est expansive pour
booster l’économie en cas de ralentissement de l’activité et restrictive en cas de surchauffe.
La politique budgétaire repose essentiellement sur la théorie keynésienne qui a développé le
concept d’Etat-providence par lequel il consacre un rôle d’acteur économique au
gouvernement pouvant influencer positivement la conjoncture. En effet, elle a souvent été
utilisée comme un instrument majeur par les décideurs durant les plus grandes crises
économiques ayant marqué l’histoire, notamment celle des années 30. En guise d’illustration,
la politique budgétaire fut au cœur du modèle de sortie de crise proposé par Keynes et a
permis aux pays occidentaux de réaliser des performances économiques sur une longue
période communément appelée les 30 glorieuses. En outre, le multiplicateur budgétaire qui
représente la contribution des dépenses publiques à la création de richesses est étroitement lié
à la structure et au contexte des économies. Mendoza et al. (2010) montrent que le
multiplicateur budgétaire est plus faible dans les pays en développement que dans les
économies développées. Par ailleurs, l’impact des chocs de dépenses publiques sur le revenu
des pays varie selon le type de régime de change adopté. A cet égard, le multiplicateur
budgétaire est plus grand pour les pays choisissant un régime de change fixe que pour ceux
optant pour un change flexible. Ce constat empirique est le fruit des caractéristiques liées à
chaque régime. Autrement dit, en régime de change fixe, la politique monétaire est passive et
souvent plus compatible avec celle budgétaire, alors qu’en régime flexible, la politique
monétaire peut être à l’origine d’un effet de compensation qui vient annihiler les retombées
économiques qu’engendrerait un choc de dépenses publiques. Les analyses empiriques
montrent également qu’un degré d’ouverture et une trop forte dépendance vis-à-vis de
l’extérieur tendent à diminuer l’impact de la politique budgétaire sur la croissance et
aggravent le déficit dans la longue durée. En effet, la politique budgétaire est un instrument
4
primordial en matière de conduite de stratégies de développement pouvant permettre
d’atteindre plusieurs objectifs notamment une croissance élevée et soutenue. A cet égard, le
succès des politiques passe inéluctablement par une utilisation optimale des ressources à
travers des dépenses ciblées permettant d’obtenir les meilleures performances économiques.
Dès lors, la question d’une composition optimale des dépenses publiques se pose entre celles
courantes et celles d’investissement pour assurer la stabilité macroéconomique et la création
de richesses compte tenu de la rareté des ressources. Selon le NRF (Natural Resource Funds)
qui vise principalement la stabilité macroéconomique et celle des finances publiques, les
ressources des Etats doivent être utilisées de manière rationnelle en termes de consommation,
d’investissements en infrastructures et/ou en capital humain, de transferts sociaux, etc. Cela
devrait notamment permettre aux pays en développement riches en ressources naturelles, où
ces dernières constituent la principale source de financement de l’Etat, de dissiper les craintes
liées à la viabilité (due à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur) et l’efficience des finances
publiques.
En Afrique, plusieurs pays ont réalisé des performances économiques et budgétaires
remarquables durant la dernière décennie. En effet, dans une étude de la Banque Mondiale
réalisée par Brahmbhatt et Canuto (2012), plus de 70% des Etats ont réalisés des soldes
budgétaires primaires excédentaires. De même, le ratio de la dette publique par rapport au PIB
a connu une baisse vertigineuse imputable notamment à une croissance économique soutenue,
des investissements publics productifs, des réformes du système fiscal et aux initiatives
d’allègement de la dette (dont l’initiative PPTE). Cependant, avec l’avènement de la crise
mondiale, les recettes publiques ont considérablement baissé. Cela constitue une entrave
majeure au développement et devrait pousser les autorités à opter pour une utilisation
optimale des ressources notamment par le biais de dépenses publiques porteuses de
croissance.
Dès lors, la difficulté principale réside dans la stratégie à adopter en matière de politique
budgétaire pour atteindre les objectifs de développement socio-économique. Par exemple, une
manière de promouvoir l’investissement privé pourrait être d’inciter les Etats à investir dans
le capital humain ou dans les infrastructures de support à la production. Une autre manière de
booster l’activité du secteur privé pourrait aussi consister à augmenter les dépenses de
consommation de l’Etat et par voie de conséquence offrir une demande effective incitant à
l’investissement. Ceci dit, les deux composantes des dépenses étatiques sont des leviers de
politique publique capables d’agir sur le niveau d’activité. Mais la contrainte de ressources
5
impose un arbitrage pour déterminer la part de chacune d’elle dans les dépenses totales de
l’Etat pour aboutir à la composition efficiente, d’autant plus que l’amplitude et l’étendue de
l’impact d’un choc de dépenses gouvernementales sur l’économie diffèrent selon la
composante stimulée.
Au Sénégal, l’appartenance à l’UEMOA qui constitue l’organe principal devant conduire la
politique d’intégration économique des Etats membres (dont celle monétaire confiée à la
BCEAO), réduit les instruments à la disposition de l’autorité publique. De fait, la politique
budgétaire devient l’outil incontournable pour mettre en œuvre des programmes de
développement socioéconomique susceptibles d’améliorer le niveau de vie de la population.
C’est dans ce contexte que les dépenses publiques ont connu une forte augmentation passant
environ de 18% à 30% du PIB depuis les années 2000, avec une progression plus ou moins
erratique (sur la période récente, des hausses de 21%, 2% suivies d’un repli de -1%
respectivement en 2005, 2008 et 2012). La mise en œuvre d’une telle politique qui avait
comme objectif phare de stimuler l’activité économique et de favoriser la création de
nouvelles niches de richesses, n’a cependant pas permis d’atteindre les objectifs de croissance
espérés qui peinent à dépasser les 5%. Le Sénégal figure parmi les pays en développement se
caractérisant par des taux de croissance relativement faibles malgré des ratios de dépenses
publiques par rapport au PIB élevés. De plus, les dépenses publiques courantes occupent une
place importante dans le budget soit un peu plus de 60% des dépenses totales, même si depuis
plusieurs décennies elles baissent au profit des dépenses en capital. Cela semble indiquer un
problème d’optimisation des ressources pour davantage impacter la croissance économique.
Même si, les statistiques montrent une relation positive liant les dépenses de l’Etat au PIB, des
améliorations considérables doivent être réalisées via des réformes sur les dépenses publiques.
Dans le nouveau cadre de référence de la politique économique et sociale en l’occurrence le
Plan Sénégal Emergent (PSE), l’Etat compte davantage rationaliser les dépenses publiques en
optimisant leur composition via notamment la suppression de certaines dépenses jugées
faiblement productives pour assainir les finances publiques, dans un contexte de rareté des
ressources. En outre, les mesures de rationalisation devraient être accompagnées d’une hausse
considérable des dépenses d’investissement du fait de la mise en œuvre des projets inscrits
dans le PSE.
Mais, jusqu’à quel niveau les dépenses d’investissement devront-elles augmenter au détriment
des dépenses courantes? En d’autres termes, quel est le niveau optimal de chacune des
6
composantes de dépenses permettant de répondre au mieux aux besoins en investissement
déclinés dans le PSE. La présente étude tente de répondre à cette préoccupation et cherche
ainsi à évaluer la composition optimale des dépenses publiques à travers leurs impacts sur les
autres agrégats macroéconomiques.
A cet effet, le document permettra d’abord de passer en revue la littérature consacrée à la
problématique. En second lieu, la méthodologie reposant sur un modèle DSGE sera présentée.
La troisième partie mettra en exergue les faits stylisés portant essentiellement sur les dépenses
publiques et leurs relations avec les autres agrégats macroéconomiques. Enfin, les résultats et
interprétations des estimations seront présentés, suivis des conclusions et principales
recommandations.
II. Revue de la littérature
La meilleure composition des dépenses publiques devrait idéalement permettre à l’Etat
d’atteindre ses objectifs de développement économique social. Autrement dit, une politique
budgétaire bien structurée permettrait une action gouvernementale plus efficace du point de
vue de l’utilisation rationnelle des ressources tout en cherchant à améliorer les conditions de
vie des populations et d’épanouissement de l’activité économique. Ainsi, la revue de la
littérature aborde les études consacrées à la composition optimale des dépenses
gouvernementales et ses implications sur le plan macroéconomique
La politique budgétaire basée sur les dépenses publiques agit différemment sur l’économie
selon qu’elle soit orientée vers l’une ou l’autre des composantes budgétaires (dépenses
d’investissement publiques ou dépenses courantes). Ainsi, dans la littérature économique,
beaucoup de chercheurs ont tenté d’analyser la composition des dépenses gouvernementales à
travers leurs impacts sur certains agrégats tels que la croissance économique. A cet effet, les
méthodes d’estimation les plus couramment utilisées sont les modèles de croissance endogène
avec dépenses publiques de Barro (1990) avec l’introduction de quelques frictions.
Contrairement à Gupta et al. (2005), N’guessan (2007) et Carvalho et Martins (2012) qui ont
utilisé d’autres types de modèle.
Pour ce qui est des modèles de croissance endogène de Barro (1990), les résultats dépendent
des types de friction intégrés. Futagami et al. (1993) considèrent que la composition des
dépenses publiques est optimale lorsqu’elle permet de maximiser le taux croissance
économique. Les auteurs ont aussi montré que le taux de croissance à long terme d’une
7
économie est maximisé lorsque l’élasticité de la production, qui est constante par rapport aux
dépenses publiques en capital, est égale au taux d’impôt sur le revenu. Par ailleurs, Corsetti et
Roubini (1996) en intégrant les dépenses publiques en capital humain dans le modèle de base,
ont trouvé que dans le cadre d’une composition optimale des dépenses, le ratio dépenses
publiques sur PIB est constant dans le temps.
Cependant, Turnovsky (1998) a intégré l’arbitrage entre le travail et le loisir pour
endogénéiser l’offre de travail dans le modèle. L’auteur considère que les ménages intègrent
les dépenses publiques de fonctionnement dans leur fonction d’utilité. Ainsi, il a obtenu la
composition optimale des dépenses publiques en maximisant la fonction d’utilité des
ménages. Les résultats ont montré qu’à l’optimum, les dépenses publiques de fonctionnement
constituent une part fixe de la consommation privée par rapport au PIB, alors que les dépenses
publiques en infrastructures dépendent de la productivité des facteurs. Park et Philippapoulos
(2003) ont mis en exergue l’indétermination des dynamiques de transition et la politique
budgétaire dans un modèle de croissance endogène. L’indétermination se définit par de
multiples trajectoires de croissance vers lesquelles l'économie peut converger dans un
équilibre de long terme, et/ou de plusieurs phases de transitions qui convergent toutes vers le
même sentier de croissance. Ils ont montré que chaque dépense publique doit constituer une
part fixe des recettes fiscales et doit être exogène afin d’éviter l’indétermination des
trajectoires de croissance.
Chen(2005), Irmen et Kuehnel (2008) ont supposé que le gouvernement est un agent rationnel
qui maximise sa fonction d’utilité. En effet, Chen (2005) a maximisé la fonction d’utilité inter
temporelle du gouvernement afin de déterminer la part de l’investissement public dans le
budget de l’Etat. Les résultats empiriques montrent que l’impact d’une composition optimale
des dépenses de l’Etat sur la croissance via une maximisation de l’investissement public est
significatif surtout dans les pays de l’Asie de l’Est où les investissements publics sont élevés.
Par ailleurs, Irmen et Kuehnel (2008) ont ajouté dans le modèle de base des coûts
d'ajustement et une offre de travail endogène. Selon les auteurs, la composition optimale se
déduit juste à partir de la maximisation de l’utilité du planificateur. Ils ont trouvé que le ratio
dépenses publiques sur PIB est toujours inférieur à la productivité de celles-ci du fait de la
présence des dépenses publiques de fonctionnement.
Dans un autre registre, Gupta et al. (2005) ont utilisé des données de Panel avec la méthode
d’estimation des moments généralisés pour analyser la composition des dépenses publiques
8
sur la croissance économique dans un échantillon de 39 pays en voie de développement dans
les années 1990. Les auteurs ont montré que les pays où les dépenses publiques sont plus
utilisées pour le paiement de salaires tendent le plus vers des croissances faibles. Par contre
les Etats qui misent davantage sur les dépenses en capital réalisent de meilleures
performances en matière de croissance. En effet, selon Gupta et al. (2005), une hausse de 1%
des dépenses en capital augmente la production de 0,1% à long terme, alors qu’un
accroissement des dépenses de fonctionnement de 1% fait baisser la production de 0,5%.
N’Guessan (2007) a utilisé la même spécification pour étudier la composition des dépenses
publiques dans l’UEMOA. Il a montré que ces dernières sont déterminantes dans la
dynamique économique de l’Union. En effet, l’augmentation des dépenses publiques
d’investissement est bénéfique pour la croissance.
Carvalho et Martins (2012) ont utilisé un DSGE pour analyser la question de la composition
des dépenses publiques pour une consolidation budgétaire dans l’union européenne. Les
auteurs la définissent comme une baisse progressive et persistante du ratio de la dette
publique par rapport au PIB à un niveau significativement plus faible que celui de l’état
initial. Les résultats ont montré qu’une baisse des dépenses publiques faiblement productives
engendre une consolidation budgétaire. Ils ont également montré, à court terme, que 70% de
la diminution de ces dépenses devrait renforcer celles qui sont productives.
III. Faits Stylisés
Le ratio des dépenses publiques totales sur le PIB est resté quasiment stable entre 1980 et
2000, fluctuant autour de 20% en moyenne sur cette période. Cela peut être dû aux effets de la
politique d’ajustement structurel qui a contraint l’Etat à restreindre drastiquement l’évolution
de ses dépenses. Toutefois, à partir de 2001, le ratio des dépenses totales par rapport au PIB a
enregistré une hausse notable, passant de 20,8% en 2001 à 30% en 2014. Cette progression est
imputable à de nombreux facteurs dont notamment l’allègement et l’annulation de la dette
(PPTE et IADM) qui ont permis à l’Etat de dégager davantage de marges budgétaires pour
financer d’importants projets, tels que les infrastructures . En outre, la période 2005-2012 a
été fortement marquée par des crises et perturbations, d’origine interne comme externe, qui
ont considérablement pesé sur les finances publiques. Il s’agit, entre autres, au niveau externe,
de la flambée des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers et de la crise
financière de 2009. Au niveau interne, les crises survenues dans les secteurs de la chimie en
2006 et de l’énergie en 2011, ont nécessité le déploiement de ressources considérables. Par
9
ailleurs, en vue de mettre en œuvre des programmes et politiques de développement,
l’investissement public a fortement progressé ces dernières années surtout pour la réalisation
d’infrastructures.
En termes de composition, la figure 2 montre la répartition entre dépenses courantes et
dépenses en capital. Le graphique indique une prédominance des dépenses courantes sur la
période 1980-1990. Toutefois, à partir de 1991, la part des dépenses en capital a
progressivement augmenté de 22% en 1991 à 38,8% en 2014. Cette évolution a été obtenue
grâce aux efforts consentis par les autorités pour une meilleure maîtrise des dépenses
courantes. Cela a permis ainsi d’intensifier les investissements publics nécessaires à la mise
en œuvre des grands projets de développement de l’Etat. La figure 2 permet aussi d’observer
la forte progression des dépenses en capital sur la période 2004-2014, qui a également
bénéficié d’une bonne tenue des recettes fiscales. Toutefois, il est noté que les investissements
en capital physique alloués à l’éducation, restent très négligeables dans les dépenses en capital
(7% en moyenne sur la période 2004-2014). En effet, la majorité des dépenses consacrées à
l’éducation sont affectées au fonctionnement et au paiement des salaires.
Figure 1 : Evolution des dépenses publiques en % du PIB
Source: DPEE
15%
17%
19%
21%
23%
25%
27%
29%
31%
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
10
Figure 2 : Structure des dépenses publiques
Source: DPEE
Les dépenses courantes (figure 3) ont connu un changement structurel important durant la
période 1980-2014. En effet, la rubrique « traitements et salaires » a été la ligne de dépenses
la plus importante jusqu’en 2000, avant d’être surclassée par les autres dépenses courantes.
Cette mutation est principalement imputable à la hausse des lignes budgétaires « fournitures,
entretien et autres » et « transferts et subventions » (qui est en rapport avec les crises des
produits pétroliers et alimentaires).
Cependant, durant toute la période d’analyse, « les intérêts sur la dette publique » ont occupé
la part la moins importante dans la structure des dépenses publiques courantes.
Figure 3 : Evolution de la structure des dépenses courantes
Source: DPEE
Les intérêts sur la dette publique (figure 4) constituent une des composantes importantes des
dépenses courantes. Il apparait sur la période allant de 1990 à 1994 que les intérêts versés par
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
19
80
19
83
19
86
19
89
19
92
19
95
19
98
20
01
20
04
20
07
20
10
20
13
Dépenses courantes Dépenses en capital
0
200
400
600
800
1000
Depenses en capital Capital physique
capital humain
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
en
mill
iard
s d
e F
CFA
Année
Autres dépenses courantes
Intérêts sur la dette publique
Traitements et salaires
11
les autorités publiques restent très maitrisés et sont essentiellement liés aux emprunts
extérieurs. Cependant, à partir de 1994 avec la dévaluation du FCFA les intérêts sur la dette
ont doublé en passant de 34,7 milliards FCFA en 1993 à 71,5 milliards FCFA en 1994. Le
renchérissement de la dette extérieure consécutif à la dépréciation du FCFA est
principalement responsable de cette augmentation. Après cette période, ils ont
considérablement baissé grâce aux programmes d’allégement de la dette (PPTE et IADM),
avant de reprendre une tendance haussière sur la dernière décennie. Par ailleurs, l’Etat utilise
davantage le financement intérieur comme alternative à l’endettement extérieur. En effet, en
2014 les intérêts issus de la dette publique intérieure dépassent ceux de l’emprunt extérieur
avec respectivement 68,3 et 62,7 milliards FCFA, soit des parts respectives de 52% et 48%.
Figure 4 : Evolution de la structure des intérêts de la dette publique
Source: DPEE
Les évolutions des dépenses publiques et du PIB au Sénégal (figure 5) sont très erratiques
entre 1980 et 2014. Par ailleurs, les courbes montrent une relation très étroite entre les deux
agrégats macroéconomiques durant toute la période. Il apparait que les deux variables ont
connu des évolutions favorables après la dévaluation de 1994, imputables aux gains de
compétitivité et à une hausse des intérêts sur la dette extérieure. En outre, malgré la forte
progression des dépenses publiques sur cette période, la croissance n’a pas été aussi
importante. Cependant, d’après les tendances observées, les dépenses publiques semblent être
un bon levier en matière de politique économique pour une croissance forte et soutenue.
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
1980
19
81
1982
19
83
1984
19
85
1986
19
87
1988
19
89
1990
19
91
19
92
19
93
1994
19
95
1996
19
97
1998
19
99
2000
20
01
2002
20
03
2004
20
05
2006
20
07
2008
20
09
2010
20
11
2012
20
13
2014
20
15
Intérêts sur la dette publique
Extérieure
Intérieure
12
Figure 5 : Evolution des taux de croissance des dépenses publiques et du PIB
Sources: DPEE, ANSD
La courbe retraçant l’évolution des dépenses totales de l’Etat et la consommation finale
(figure 6) ne révèle pas l’existence d’une relation apparente entre les deux agrégats. Cela
pourrait s’expliquer par le fait que les traitements et salaires versés par l’Etat sont restés
structurellement stables au fil des années, cela est lié à la volonté de maintenir ces dépenses.
Ainsi, l’évolution des dépenses totales s’explique essentiellement par ses autres composantes.
Figure 6 : Evolution de la consommation finale et des dépenses publiques
Sources: DPEE, ANSD
Au Sénégal, depuis 1980, les dépenses publiques sont structurellement supérieures aux
recettes publiques (figure 8). L’écart est plus significatif sur les périodes 1980-1990 et 2004-
2013 où il est estimé à environ un peu plus de 5 points de pourcentage. Entre 1990 et 2000,
l’écart entre les recettes et les dépenses est faible, s’expliquant notamment par l’adoption
d’une politique budgétaire moins expansive à travers les programmes d’ajustement structurel.
En outre, sur cette période, en plus d’une bonne tenue des recettes, le Sénégal comme
beaucoup d’économies en développement a bénéficié du programme réservé aux pays pauvres
très endettés, édicté par le FMI et la Banque mondiale afin d’assainir les finances publiques.
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
19
81
19
83
19
85
19
87
19
89
19
91
19
93
19
95
19
97
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
20
11
20
13
Croissance Economique
croissance dépenses publiques
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
198
0
198
2
198
4
198
6
198
8
199
0
199
2
199
4
199
6
199
8
200
0
200
2
200
4
200
6
200
8
201
0
201
2
201
4
dé
pe
nse
s p
ub
liqu
es
consommation finale privée en % du PIB
dépenses publiques totales en % du PIB
13
Par ailleurs, la corrélation linéaire entre les deux agrégats est très forte (coefficient de l’ordre
de 0,8).
Les recettes publiques sont plus liées aux investissements publics avec un coefficient de
corrélation linéaire de 0,89 contre 0,23 pour les dépenses courantes. Cela montre que les
augmentations des recettes sont plus utilisées pour effectuer des dépenses en capital. En effet,
sur la première période 1980-1995, la part la plus importante des recettes publiques était
destinée aux dépenses courantes soit 81% du total, au moment où les dépenses en capital ne
représentaient que 19% du total. Toutefois, sur la période 2000-2015, la part des
investissements dans les recettes budgétaires a considérablement augmenté pour atteindre
40%.
Figure 7 : Evolution des dépenses et recettes publiques (% du PIB)
Source: DPEE
La figure 9 montre que le déficit primaire est expliqué essentiellement par l’augmentation des
dépenses publiques. Par ailleurs, sur la période 1990-2000 le solde primaire a été positif, en
raison d’une baisse importante des dépenses courantes. En outre, la hausse des intérêts sur la
dette publique a aggravé le déficit du solde global mais une amélioration a été observée entre
2000 et 2007 liée aux programmes d’allègement de la dette (PPTE et IADM). Cependant, il a
été remarqué une reprise de la trajectoire ascendante de la dette au lendemain des initiatives
PPTE et IADM en liaison avec les importants projets d’infrastructures notamment.
Concernant la dette publique, elle a atteint 57,1% du PIB en 2015. Cependant, malgré la
hausse des dépenses en capital entre 2012 et 2015 au détriment de celles courantes, la dette
publique de long terme reste globalement soutenable.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
recettes totales
dépenses totales
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
19
80
1
98
2
19
84
1
98
6
19
88
1
99
0
19
92
1
99
4
19
96
1
99
8
20
00
2
00
2
20
04
2
00
6
20
08
2
01
0
20
12
2
01
4
recettes totales Dépenses courantes
Dépenses en capital
14
Figure 8 : Evolution des dépenses, soldes budgétaires et endettement public
Source: DPEE
La figure 10 montre que l’augmentation des dépenses publiques s’accompagne d’un
creusement du déficit du compte courant. Depuis 2012, il a été, toutefois, noté une
amélioration du solde courant suite à la baisse des dépenses courantes. Les commandes
publiques satisfaites à partir du marché extérieur contribueraient à expliquer le déficit du
compte courant.
Figure 9 : Evolution des dépenses publiques et solde du compte courant
Source: DPEE
IV. Méthodologie
Dans cette étude, l’objectif est de déterminer la composition optimale des dépenses publiques
(fonctionnement et investissement) en utilisant la production comme principal baromètre.
Pour ce faire, les modèles DSGE ont été choisis pour réaliser les estimations. En effet, en plus
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
solde primaire
solde global
Dépenses en capital
Dépenses courantes
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
14%
16%
18%
20%
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
Dépenses en capital
Dépenses courantes
Intérêt sur la dette
Dette publique (axe secondaire)
-20%
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
Balance courante
Dépenses courantes
Dépenses en capital
15
d’être dynamique, ce type de modèle prend en compte l’impact des chocs exogènes sur
l’ensemble de l’économie en intégrant le comportement de tous les agents (ménages, firmes,
Etat). Par ailleurs, ils occupent une place importante dans la littérature économique et
continuent d’alimenter les débats entre les néoclassiques et les keynésiens via respectivement
les modèles du cycle réel (RBC) et la nouvelle macroéconomie keynésienne (NKM). Les
RBC qui ont été les premiers à être développés, permettent d’expliquer les fluctuations de
l’économie en se basant sur des chocs. En outre, dans les pays en développement, beaucoup
d’hypothèses sur le modèle RBC de base telles que la concurrence pure et parfaite paraissent
trop fortes. Ainsi, la concurrence monopolistique qui paraît plus réaliste est retenue, en plus
d’une flexibilité des prix, un capital humain qui entre dans le processus de production et une
différenciation des ménages (ricardiens et non ricardiens) pour ressortir la structure
économique en termes de secteur formel et informel.
1. Ménage
Au Sénégal, une frange importante de la population s’active dans l’économie informelle et n’a
pas accès au marché des capitaux. Ainsi, il est important de faire une analyse distincte du
comportement des ménages qui ont accès au marché financier (ricardiens) et ceux qui n’y ont
pas accès (non ricardiens). Les agents ricardiens ont la possibilité d’épargner, d’investir,
d’emprunter et de prêter. Par contre, les non ricardiens consomment tous leurs revenus issus
exclusivement du travail.
Par ailleurs le modèle retient également comme hypothèse le fait que seuls les ménages qui
sont dans le secteur formel détiennent le capital intellectuel.
La fonction d’utilité de type Stone Geary est utilisée dans cette étude car, dans les pays en
développement comme le Sénégal, la consommation des ménages n’est pas trop volatile et
vise souvent à satisfaire d’abord une consommation incompressible ou un minimum vital. En
effet, le surplus entre la consommation courante et celle incompressible est l’utilité du
ménage générée par la consommation à la période t.
Les ménages minimisent d’abord les dépenses de consommation et ont la possibilité de
choisir entre les biens différenciés, d’autant plus qu’ils ont une préférence pour la variété.
Ainsi, la demande de bien est déterminée par le programme suivant:
16
Sous la contrainte de
La résolution du programme d’optimisation permet d’obtenir la fonction de demande du bien
.1
, avec la consommation globale, la consommation en bien , le
prix du bien et le prix composite de la consommation globale.
1.1. Ménage ricardien
Il maximise sa fonction d’utilité en tenant compte des ressources disponibles, du coût
d’acquisition du capital et celui de l’installation (coût d’ajustement). Ce dernier est une
dépense supplémentaire de l’investissement qui n’entre pas dans l’accumulation du capital.
Les ressources sont composées essentiellement des revenus salariaux, du profit réalisé par les
firmes et du rendement du capital pour faire face aux dépenses de consommation et
d’investissement ainsi qu’aux payements des taxes.
Les contraintes sont constituées de celles budgétaires, de la dynamique du capital et du coût
d’installation du capital.
La contrainte de ressource des ménages décrit l’égalité entre les revenus et les dépenses.
(1)
: consommation courante; : consommation minimum,
: offre de travail, : poids
du loisir ; : dividendes ; : impôt sur les sociétés ; : impôt sur le revenu ; : salaire
réel ; : rémunération du capital humain, : rendement du capital physique privé ; :
capital physique privée ; : investissement ; : coût d’ajustement; : taxe
additionnelle finançant toute augmentation des dépenses gouvernementales, : les autres
types de taxes non cités tels que les droits de douanes ; : la dette supportée par les
ménages ; : représente le taux d’intérêt sur la dette.
La dynamique du capital privé est décrite par l’équation suivante :
(1)
: dépréciation du capital privé
1 Toutes les démonstrations mathématiques figurent en annexe.
17
Le coût d’ajustement du capital est spécifié par l’expression suivante :
(2)
: est le paramètre du coût d’installation du capital
La relation entre le taux d’intérêt et la dette est la suivante :
(3)
: partie exogène du taux d’intérêt; : le poids de la dette sur le taux d’intérêt et : le niveau
de dette minimal qui maintient le taux d’intérêt constant.
Le programme du ménage est de maximiser l’espérance de son utilité intertemporelle.
Sous contrainte
(1), (2) et (3)
Par conséquent le lagrangien du problème du consommateur ricardien devient :
La résolution du problème d’optimisation permet d’obtenir l’équation d’arbitrage
intratemporel entre le loisir et la consommation (1), l’équation d’Euler (3) et l’expression du
bénéfice marginal de l’investissement qui est la somme entre le coût d’acquisition et le
coût marginal de l’installation de l’investissement (2).
(4)
(5)
18
(6)
(7)
+ + + +
(8)
(9)
(10)
1.2. Ménage non ricardien
Le ménage non ricardien n’a pas de décision intertemporelle. En effet, cette dernière est régie
par le choix du stock de capital à la période future en tenant compte de l’investissement
courant, alors que le ménage non ricardien n’a pas accès au capital. Ainsi, il maximise sa
fonction d’utilité à la période courante sous la seule contrainte du revenu généré par le travail.
Le programme de maximisation de l’utilité du ménage non ricardien s’écrit:
Sous contrainte
Par conséquent le lagrangien devient :
Le programme d’optimisation permet d’obtenir les niveaux optimaux de consommation et de
loisir.
(11)
(12)
Si représente la proportion de ménages non ricardiens dans la population totale, la
consommation globale et l’offre totale de travail sont déterminées dans les expressions
suivantes:
(13)
(14)
2. Firmes et facteurs de production
19
Dans ce modèle, les individus détiennent du capital humain grâce aux années passées dans la
formation académique. L’Etat est considéré comme l’agent ayant en charge le financement du
capital intellectuel par le biais des dépenses gouvernementales orientées vers l’éducation afin
de les mettre en exergue dans la composition des dépenses publiques. Contrairement à
l’accumulation du capital physique qui découle d’une décision d’investissement de chaque
ménage, le capital intellectuel est acquis en investissant du temps dans les études. A cet égard,
l’équation d’accumulation du capital humain, dépend principalement de deux variables, en
l’occurrence l’investissement public en éducation et le stock de capital intellectuel disponible
à l’instant t. En d’autres termes, elle dépend positivement des richesses créées dans
l’économie du fait que ces dernières permettent de financer les investissements dans ce
domaine. L’accumulation du capital humain est supposée être négativement liée à la
diminution de la population active due à la retraite professionnelle qui exclut certains
individus du processus de production à la période suivante. La dynamique du capital humain
est décrite de la manière suivante.
(15)
désigne le capital humain, le pourcentage d’individus ayant pris leur retraite
professionnelle durant la période t, et l’élasticité du capital humain par rapport aux dépenses
publiques ( ).
Dans l’équation d’accumulation du capital humain, la variable représente la partie des
revenus générés par l’économie qui est utilisée pour financer la formation d’une partie du
travail. Du fait que l’Etat assure la redistribution des revenus, sa valeur est supposée être égale
aux dépenses en éducation réalisées par les autorités publiques.
Chaque firme produit un bien de consommation différencié en utilisant le facteur travail et le
capital physique fournis par les ménages, de même que le capital humain détenu par les
travailleurs mais financé par le gouvernement via les dépenses en éducation ( ).
La production agrégée de l’économie est représentée par une fonction de type Cobb-Douglas
avec des rendements d’échelle constants. A chaque période la production est déterminée par
l’expression suivante :
(16)
20
A représente la productivité globale des facteurs, le capital humain, et le capital
physique du secteur public.
La firme maximise son profit à chaque période, ce qui lui permet de déterminer les niveaux
optimaux de la production de la rémunération des différents facteurs qui entrent dans le
processus de production, à savoir le travail , le capital privé physique , le capital public
physique et le capital humain .
(17)
(18)
(19)
, , et
représentent respectivement le taux de salaire, la rémunération du capital
humain, celui du capital privé et l’inverse du markup réalisé par la firme. , , , sont les
élasticités de la production par rapport aux coûts des facteurs : capital physique privé, capital
humain, et capital physique public et l’élasticité-prix de la demande du bien .
La maximisation du profit des entreprises (sous la contrainte de demande des ménages et
l’équation du coût marginal) a également permis de déterminer le prix d’équilibre de la firme
i.
(20)
Puisque les firmes sont identiques, à l’équilibre les prix de tous les biens différenciés
s’égalisent.
(21)
avec le coût marginal nominal.
Par ailleurs qui est la productivité globale des facteurs est principalement affectée par les
dépenses de l’Etat.
(22)
κ élasticité de la PTF par rapport aux dépenses du gouvernement. La technologie est aussi
soumise à un choc aléatoire temporaire qui suit un processus autorégressif d’ordre 1.
(23)
21
Le modèle retient également l’hypothèse de concurrence monopolistique et de flexibilité des
prix pour permettre à la firme de générer un profit nominal. La fonction de coût des firmes
peut s’écrire d’une autre manière, si on considère qu’elle peut être affectée par la technologie
(24)
La firme réalise ainsi un profit grâce au markup
.
3. Gouvernement
Les dépenses du gouvernement sont constituées de dépenses en capital humain et physique, et
celles courantes. Elles sont financées par les recettes de TVA, d’impôt sur le revenu, d’impôt
sur les sociétés, de taxe forfaitaire regroupant tous les autres types de taxe, de taxe
additionnelle pouvant financer toute augmentation des dépenses gouvernementales.
Dépenses publiques
Le gouvernement effectue des dépenses Gt constituées de consommation et d’investissement
publics.
(25)
Les dépenses publiques en investissement peuvent aussi être décomposées en capital physique
et capital humain.
(26)
représente l’investissement en capital humain public et celui en capital physique.
est la part de l’investissement en capital physique des dépenses en capital humain.
Chaque type de dépense publique est soumis à un choc aléatoire temporaire qui suit un
processus autorégressif d’ordre 1.
(27)
(28)
(29)
(30)
(31)
(32)
22
La dynamique du capital physique de l’Etat est donnée par la relation suivante :
(33)
représente la dépréciation du capital physique public, le paramètre d’efficience des
dépenses publiques d’investissement en capital physique.
Ressources publiques
Les ressources de l’Etat sont constituées de l’ensemble des taxes et impôts sur la
consommation et le revenu des ménages, les impôts sur le bénéfice des firmes, la taxe
forfaitaire qui prend en compte tous les autres types de taxes non cités, une taxe additionnelle
pour financer une augmentation d’une quelconque dépense publique considérée et les dons
reçus par le gouvernement .
(34)
La contrainte budgétaire de l’Etat est obtenue via l’expression suivante:
4. Reste du monde
Dans ce modèle, la balance commerciale est considérée comme étant exogène.
Calibrage du modèle (Tableau Annexe 3)
Dans cette étude, il a été supposé que les agents économiques exerçant dans le secteur formel
sont les seuls à disposer du capital intellectuel. Ce choix se justifie par les faits stylisés qui
ressortent de l’enquête ESPS 2 montrant que les travailleurs du secteur formel sont dotés en
moyenne d’un capital connaissance beaucoup plus élevé, matérialisé par un nombre d’années
d’étude d’environ 10 ans (niveau secondaire), contrairement à l’informel où il est d’environ 5
ans (niveau primaire).
La même enquête révèle que les individus du secteur moderne disposent en moyenne d’un
revenu salarial 4 fois supérieur à celui des agents de l’informel qui est relativement faible
(environ 50 000 FCFA). Ce constat explique l’hypothèse selon laquelle le secteur moderne
assure l’essentiel des investissements privés, car ayant une capacité d’épargne nettement
supérieure.
23
Par ailleurs, les variables budgétaires ont été toutes calibrées en se basant sur les données du
TOFE (Tableau des opérations financières de l’Etat) de 2014. Concernant l’IS (Impôt sur le
Bénéfice), il ne concerne que le secteur moderne, car les marges bénéficiaires réalisées par
l’informel sont considérées comme étant un revenu salarial et donc inscrites dans l’IRPP
(Impôt sur le revenu des personnes physiques). A cet égard pour appréhender, la part du
secteur formel dans la création des richesses dans l’économie, sa contribution dans la valeur
ajoutée brute globale a été choisie comme proxy. En outre, le taux appliqué aux autres taxes
est approché par la contribution moyenne de ces dernières dans le total des recettes fiscales
publiques. Les autres agrégats macroéconomiques tels que la consommation privée,
l’Excédent Net d’Exploitation, ont été calculés à partir des données de la Comptabilité
Nationale (TES) de 2014. Pour ce qui est des taux de dépréciation des capitaux physiques et
humains, les valeurs attribuées ont été tirées des estimations réalisées par Dumont et Mesple-
somps (2000) et celles de la banque mondiale (Estache et Muñoz, 2007). En outre, les
élasticités de la production par rapport aux facteurs sont essentiellement issues des
estimations réalisées par la DPEE en 2014. Les paramètres d’efficience des différentes
composantes des dépenses publiques proviennent des estimations réalisées par une étude du
FMI(2015) et celle de la DPEE portant sur l’efficience des dépenses publiques. Les dépenses
de consommation du quintile social le plus pauvre au Sénégal (source ESPS2) ont été choisies
comme proxy du niveau de consommation minimale. Par ailleurs, l’écart de la consommation
privée entre les agents des deux secteurs (formel et informel) est considéré comme étant le
même que celui de leurs revenus.
V. Résultats et interprétations
Pour rappel, dans le cadre de cette étude, la composition optimale des dépenses
gouvernementales est définie comme étant la répartition des dépenses permettant de
maximiser la croissance économique tout en assurant la soutenabilité du budget de l’Etat et la
réduction des inégalités sociales. Ainsi, la taxe additionnelle et les écarts de consommation
entre les ménages exerçant dans les secteurs formel et informel ont été choisis respectivement
comme critère permettant d’appréhender l’état de santé des finances publiques et les
disparités sociales. Le choix porté sur la taxe additionnelle, s’explique par le fait qu’elle
exprime les besoins de financement de l’Etat. En effet, l’autorité publique pourrait être
contrainte de s’endetter sur le marché financier, si l’augmentation des taxes devient
insoutenable pour les ménages, ce qui creuserait le déficit public.
24
Le but est de trouver la meilleure allocation entre les dépenses courantes et celles
d’investissements (en capital humain et physique) afin de générer une croissance soutenue.
Par ailleurs, il a été considéré comme investissements en capital humain toutes dépenses
publiques en éducation (celles courantes incluses). Ce choix se justifie par le fait que ces
dernières agissent directement sur l’accumulation du capital intellectuel.
Pour réaliser les simulations, il a été supposé une hausse annuelle de 6% des dépenses
publiques pendant 10 ans réparties successivement entre ses différentes composantes. Ce
choix a été opéré sur la base des augmentations enregistrées depuis 2012 et celles des
prévisions réalisées dans le DPBEP 2017-2019 (Document de Programmation Budgétaire et
Economique Pluriannuelle). Ainsi, des chocs déterministes temporels sur la période 2014-
2024 ont été effectués sur les composantes des dépenses publiques (dépenses courantes et
celles en capital humain et physique). A cet égard, une première répartition a été effectuée
entre les dépenses en capital afin d’identifier l’allocation optimale des investissements
publics. Par la suite, une deuxième série de simulations a été réalisée pour déterminer la
structure optimale des dépenses totales en termes d’investissements et de consommation
publique.
Enfin, une fois la structure optimale déterminée, un dernier scénario combinant ces chocs
déterministes (sur les variables budgétaires) à un choc aléatoire (sur la productivité globale
des facteurs) a été implémenté. Cela devrait permettre d’anticiper les effets positifs comme
négatifs d’éventuelles perturbations sur les agrégats macroéconomiques tels que le PIB.
Les résultats du premier scénario montrent que pour atteindre les niveaux de croissance
économique forte et soutenue, les nouveaux financements alloués aux investissements de
l’Etat doivent être répartis entre capital physique et intellectuel respectivement de 68% et
32%. Par ailleurs, la hausse annuelle des ressources budgétaires totales devrait être répartie de
telle sorte que les dépenses courantes représentent 20% et les investissements publics 80%.
Cela correspond à la composition optimale des dépenses de l’Etat qui offrirait, à l'autorité
l’opportunité d’atteindre ses objectifs en matière de rationalisation et de réallocation des
ressources en faveur des investissements porteurs de croissance, indispensables pour la
réussite du PSE. Par ailleurs, avec cette nouvelle répartition des augmentations annuelles des
dépenses, la structure devrait être profondément modifiée dans le long terme. En effet, les
changements progressifs ainsi définis devraient aboutir à une augmentation plus rapide des
dépenses d’investissements publics au détriment de celles courantes. Cela donnerait d’ici une
25
dizaine années, une structure assez équilibrée entre les dépenses en capital et celles de
fonctionnement, légèrement en faveur des investissements publics avec respectivement 51 %
et 49% du total (figure 11).
Figure 10: Evolution de la structure des dépenses publiques
Source : calcul des auteurs
Cette répartition des dépenses gouvernementales devrait avoir un impact positif sur la majeure
partie des agrégats macroéconomiques et principalement sur le PIB. Ainsi, ces dépenses
contribueraient globalement à la croissance économique d’environ 3% en moyenne sur les 10
années de simulation à travers un impact direct sur la production et via d’autres agrégats tels
que l’investissement privé et l’offre de travail qualifié. En effet, une hausse des dépenses
d’investissement de l’Etat améliorerait le stock des infrastructures publiques telles que les
routes, l’énergie, le transport et les services de télécommunication, pour dynamiser l’activité
économique et créer de nouvelles niches de richesse. Il apparait également que cette
composition permettrait d’accroitre les infrastructures publiques et le niveau moyen
d’instruction de la population active de manière significative.
Le gouvernement augmenterait aussi considérablement le niveau de ses recettes budgétaires
hors taxe additionnelle avec une progression annuelle de 2,3% sur la période 2014-2024. En
d’autres termes, il sera enregistré une hausse de 26% en 2024 des recettes totales par rapport à
l’année 2014.
La nouvelle structure des dépenses publiques devrait également permettre de réduire l’écart
de consommation rapporté au PIB entre les agents économiques du secteur formel et informel
qui baisserait de 10 points de pourcentage. En effet, cet écart entre les deux catégories
sociales diminuerait progressivement sur les dix années de simulation de 3,5% par an.
0%
20%
40%
60%
80%
100%
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
dépenses courantes dépenses en capital
26
En outre, une augmentation des dépenses de l’Etat financée exclusivement par la taxe
additionnelle dégraderait le revenu disponible des ménages en moyenne de 1% du PIB par an.
Ce qui, dans le long terme pourrait avoir un effet négatif sur la demande globale via la
consommation privée et l’offre de travail des ménages (courbe de Laffer). Par ailleurs, cela
pourrait pousser l’autorité à recourir à d’autres moyens de financement tels que l’endettement,
susceptible de dégrader le déficit.
Concernant la main d’œuvre, il apparait qu’avec l’application d’une telle politique budgétaire,
le travail qualifié deviendrait plus intensif dans la production. Ce résultat révèle l’impact
positif des programmes mis en œuvre par les autorités en matière d’amélioration de la qualité
de la formation pour accompagner les nouveaux investissements en capital physique privé et
public. En effet, la nouvelle structure des dépenses de l’Etat devrait augmenter la durée
moyenne des années d’étude de la main d’œuvre du secteur formel de 3 ans sur les dix
premières années (2014 à 2024).
Les résultats du dernier scénario (annexe 2) permettent d’estimer la nouvelle configuration de
l’économie avec la structure des dépenses publiques ainsi définie suite à un choc aléatoire sur
la productivité globale des facteurs. En effet, les simulations montrent que suite à un choc
négatif (positif) d’environ 10% sur la productivité des facteurs, les valeurs escomptées du PIB
peuvent connaitre une baisse (hausse) maximale de même ampleur.
Cependant, la taxe additionnelle exprimant le besoin de financement est relativement moins
exposée aux chocs aléatoires (environ une variabilité de 0,03). Cela montre qu’en cas de choc
négatif, les dépenses publiques deviennent moins efficientes du fait que le besoin de
financement des nouveaux projets reste assez stable alors que la production pourrait connaitre
des pertes plus importantes.
Par ailleurs, concernant la consommation privée des agents du milieu informel, elle n’est pas
très sensible aux potentiels chocs exogènes touchant l’économie, contrairement à celle des
travailleurs du secteur moderne qui est relativement plus volatile. Ce résultat pourrait avoir
des conséquences non négligeables sur les inégalités sociales, soit en creusant les écarts entre
les classes (si le choc est positif), ou en réduisant les disparités (si le choc est négatif).
27
VI. Conclusion et Recommandations
L’objectif de l’étude est de déterminer la structure optimale des dépenses publiques pour une
meilleure allocation des ressources de l’Etat. Dans ce cadre les modèles DSGE, qui ont la
particularité d’être des modèles d’équilibre général capables d’intégrer des chocs aléatoires,
ont été choisis pour réaliser les estimations. Ainsi, il ressort des simulations une composition
des emplois budgétaires de l’Etat répartis entre dépenses courantes et d’investissement
respectivement de l’ordre de 20% et 80% sur toutes les progressions annuelles. Par ailleurs, la
configuration des investissements en capital physique et humain devrait selon le même ordre
d’énumération être de 68% et 32%. Ces changements devront progressivement modifier la
structure des dépenses publiques, qui au bout d’une dizaine d’années permettraient aux
investissements d’être légèrement prioritaires dans le budget de l’Etat, soit 51% (contre 49%
pour les dépenses courantes).
Ces structures devraient permettre d’atteindre une croissance économique plus élevée (soit
une contribution d’environ 3% en moyenne) tout en minimisant les besoins de financement et
en réduisant les inégalités sociales au Sénégal.
L’Etat devrait ainsi à court terme privilégier les investissements en misant sur une qualité de
la dépense. La poursuite des efforts mobilisés pour améliorer l’environnement des affaires est
fortement recommandée pour accompagner ce processus. En outre, le gouvernement devrait
profiter de la marge de manœuvre budgétaire offerte notamment par le relâchement des cours
du baril de pétrole pour réaliser ses importants programmes d’investissement. Il faut tout de
même signaler qu’à long terme, une telle situation priverait l’Etat de ressources au titre des
recettes fiscales prélevées sur les produits pétroliers.
Par ailleurs, la démarche consistant à modifier la répartition budgétaire en adoptant une
allocation suivant les programmes est encouragée. Sa mise en œuvre prochaine devrait
fortement contribuer à davantage d’efficacité dans l’atteinte de la structure optimale des
dépenses publiques.
L’étude met également en évidence un besoin important de ressources pour financer les
investissements de l’Etat au moins à court terme. A cet égard, des marges d’amélioration de
recouvrements de recettes fiscales sont encore réalisable dans la mesure où le Sénégal n’a pas
atteint son potentiel fiscal et sa pression fiscale bien que satisfaisante reste encore inférieure
au seuil retenu par l’UEMOA. Ainsi, des mesures allant dans le sens d’une meilleure
28
allocation des dépenses fiscales ainsi que la poursuite des efforts de simplification de la
fiscalité du secteur informel aiderait l’Etat à libérer davantage de ressources pour réaliser ses
investissements.
L’étude suggère également une légère progression des dépenses courantes à court terme.
Celles-ci devraient contribuer à stimuler la demande notamment via la commande publique et
les salaires. La réallocation des dépenses jugées peu productives constitue un impératif pour
assainir les finances publiques.
Enfin, les autorités publiques devraient diversifier leurs sources de financement pour
préserver une fiscalité efficace et incitative.
29
BIBLIOGRAPHIE
Adjemian, S., Bastani, H., Karamé, F. et al. (2014): « Dynare, Reference Manual, version
4.4.3 ».
Barro, R. J. (1991): «Economic Growth in a Cross Section of Countries». Quarterly Journal
of Economics.
Barro, R. J. (1990): «Government spending in a simple model of endogenous growth».
Journal of Political Economy 98, 103-25.
Brahmbhatt, M. et Canuto, O. (2012): “Fiscal policy for growth and development”
.Ecnonomic premise.
Burton, A. (1999): « The Effect of Government Size on the Unemployment Rate ». Public
Choice, European Commission, Directorate-General for Economic and Financial Affairs,
"Public Finances in EMU, 2003," European Economy, No. 3, 2003.
Carvalho, M. V. et Martins, M. F. M. (2012): «Macroeconomic effects of fiscal
consolidations in a DSGE model for the Euro Area: does composition matter».
Corsetti, G., Meier, A. et Müller, G. J. (2012): « What Determines Government Spending
Multipliers? », IMF Working Paper WP/12/150, IMF.
Corsetti, G. et Roubini, N. (1996). «Optimal government spending and taxation in
endogenous growth model». National bureau of economic research.
Chen, B. (2005). «Public capital, endogenous growth, and endogenous fluctuations», Institute
of Economics, Academia Sinica, 128 Academia Rd., Sec. 2, Taipei 11529, Taiwan.
Delon, J. B. et Summers, L. H. (2012). « Fiscal Policy in a Depressed Economy »,
Brookings Papers on Economic Activity.
30
Diagne, Y. S. 2014 : « La crédibilité budgétaire au Sénégal » Direction de la Prévision et
des Etudes Economiques.
Diagne, Y. S., Sy, H. et Thiam D. 2014 : « Efficience Des Dépenses Publiques au Sénégal »
Direction de la Prévision et des Etudes Economiques.
Diané, F. et Fall, A. 2007 : « Quelle a été la contribution de la politique budgétaire à la
croissance économique du Sénégal ? » Direction de la Prévision et des Etudes Economiques
Dong, Fu, Lori, L. Taylor, et Mine, K. Yücel, (2003): « Fiscal Policy and Growth »,
Federal Reserve Bank of Dallas
Eichengreen, B. et Huagen, V. 1996: “Fiscal Policy and monetary union is there is a
tradeoff between federalism and budgetary restrictions?”. NBER
Fall, A. et Thiaw, K. 2012 : «Productivité des Dépenses Publiques et Croissance
Economique dans l’UEMOA » Direction de la Prévision et des Etudes Economiques.
Futagami, K., Morita, Y. et Shibata A. (1993): «Dynamic Analysis of an Endogenous
Growth Model with Public Capital, The Scandinavian Journal of Economics», Vol. 95, No. 4,
Endogenous Growth, pp. 607-625.
Gali J. et Monacelli T. 2004: “ Optimal Fiscal Policy in a Monetary Union”
Girard, E. et Biau, O. (2005) : « Politique budgétaire et dynamique économique en France :
l'approche VAR structurel » Persée Economie & Prévision n°169-171, pages 1-23.
Griffoli, T. M. (2007) : « DYNARE User Guide : An introduction to the solution &
estimation of DSGE models ».
Gupta, S., Clements, B. Baldacci S., et Mulas-Granados, C. (2005): «Fiscal policy,
expenditure composition, and growth in low-income countries», International Monetary Fund,
Fiscal Affairs, Journal of International Money and Finance24 (2005) 441e463.
Höppner, F. (2001). « A VAR Analysis of the Effects of Fiscal Policy in Germany »,
Institute for International Economics, University of Bonn.
Ilzetzki, E., Mendoza, E. G. et Vegh, C. A. (2010). “How Big (Small) Are Fiscal
Multipliers?” Working Paper 16479, National Bureau of Economic Research.
Ilzetzki, E., Mendoza, E. G. et Vegh, C. A. (2011): « How Big (Small?) are Fiscal
Multipliers? ». IMF Working Paper WP/11/52, IMF.
31
Irmen, A. et Kuehnel, J. (2008): «Productive Government Expenditure and Economic
Growth», University of Heidelberg, Department of Economics, No. 464.
Miller, S. M. et Russek, F. S., (1997): « Fiscal Structures and Economic Growth at the State
and Local Level», Public Finance Review.
N’Guessan, B. A. (2007) : «Structure des dépenses publiques, investissement privé et
croissance dans l’UEMOA», BCEAO, Département des Etudes Economiques et de la
Monnaie, Direction de la Recherche et de la Statistique, N° DER/07/04.
Park, H. et Philippopoulos, A. (2003): «Indeterminacy and fiscal policies in a growing
economy», Journal of Economic Dynamics & Control 28 645 – 660.
Rendhal, P. (2012): « Fiscal policy in an unemployment crisis », Cambridge Working Papers
in Economics, N°1211.
Sarr, F. S. 2010 « Analyse de l’interaction des politiques budgétaire et monétaire au sein de
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ». Université de Rennes 1.
Sarr, F. 2005 « La soutenabilité de la politique budgétaire dans la zone Uemoa (union
économique et monétaire ouest-africaine) : essai d’évaluation théorique et empirique».
Université d’Orléans.
Shaghil, A. (1986): « Temporary and Permanent Government Spending in an Open
Economy », Journal of Monetary Economics.
Surjaningsih, N., Diah Utari, G. A. et Trisnanto, B. (2012). « The impact of fiscal policy
on the output and inflation ». Bulletin of Monetary Economics and Banking, Bureau of
Economic Research, Bank Indonesia.
Turnovsky, S. J. (1998): «Fiscal policy, elastic labor supply, and endogenous growth»,
University of Washington, Seattle WA 98195.
32
Annexe 1 : Résultats des simulations du dernier scénario.
33
Annexe 2 : Démonstrations mathématiques de quelques éléments de la Méthodologie
34
maximisation de l’utilité intertemporelle du ménage ricardien
Sous contrainte
Par conséquent le lagrangien du problème du consommateur devient :
Choix de
, donc
Choix de
, donc,
En combinant les deux équations précédentes, l’arbitrage intertemporel entre le loisir et la
consommation est spécifié par l’expression ci-dessous.
Choix par rapport à
35
, donc
Par conséquent,
avec
Choix de
Donc
On remplace , par
, ainsi :
, c’est
l’équation d’Euler.
Choix de
En remplaçant par
, il s’en déduit :
Maximisation de l’utilité intertemporel du ménage ricardien
Sous contrainte
On a
, en remplaçant cette expression dans la fonction d’utilité du ménage,
elle devient:
36
Ainsi,
, donc
, ce qui
donne :
, par conséquent,
En remplaçant, l’expression de dans la contrainte, on obtient l’expression de
comme suit :
Minimisation des dépenses de consommation des ménages
Sous la contrainte de
,
,
, en remplaçant
l’expression suivante dans
, on obtient
, d’où
, par conséquent
, ainsi le n’est rien
d’autre que le prix composite de la consommation des ménages dénommé .
En conclusion, nous avons :
37
Maximisation du profit pour trouver les coûts des facteurs
Les conditions de premier ordre donnent :
En remplaçant
par
et en factorisant par
( ) − − on obtient :
On sait que
avec élasticité prix de la demande, ainsi on obtient:
Avec le même raisonnement, on a :
38
Annexe 3 : Résultats du calibrage
Variables endogènes Variables exogènes
Production 1 Consommation minimum 0,05
Salaire 0,53 Dons 0,03
Rémunération du capital
privé 0,05 Prix des biens 1
Rémunération du capital
humain 0,35
Paramètres
Stock de capital privé 3,24 Elasticité de la production par rapport au capital humain 0,24
Stock de capital public 2,64 Elasticité de la production par rapport au travail 0,36
Capital humain 0,3 Elasticité de la production par rapport au capital public 0,12
Profit des entreprises 0,54 Facteur d'escompte 0,98
Coût marginal nominal 0,45 Taux de retraite 0,11
Consommation finale 0,78 Dépréciation du capital public 0,025
Consommation des
ricardiens 0,63 Dépréciation du capital privé 0,03
Consommation des non
ricardiens 0,15 Elasticité de la demande des biens domestique 1,8
Offre de travail des
ricardiens 0,33 Paramètre du coût d’ajustement 2
Offre de travail des non
ricardiens
0,33
Part de l’investissement en capital physique des dépenses en capital
humain 0,17
Investissement privé 0,09 Efficience des dépenses publiques d’investissement 0,6
Investissement public 0,12 Elasticité de la PTF par rapport aux dépenses publiques 0,3
Investissement public en
capital physique 0,11 Efficience des dépenses publiques en éducation
0,4
Investissement public en
capital humain 0,08 Taxe sur la valeur ajoutée
0,07
Dépenses publiques
courantes 0,19 Impôt sur les bénéfices du secteur moderne
0,08
Dépenses publiques
totales 0,30 Impôt sur le revenu
0,14
Recettes du
gouvernement
0,26 Paramètre du taux d’intérêt de la dette
0,02
Dette de l’économie
0,45 Poids du loisir dans la fonction d’utilité des ricardiens
0,83
Taux d’intérêt de la dette
0,02 Poids du loisir dans la fonction d’utilité des non ricardiens
3,12
Productivité globale des
facteurs
1,21
Taxe forfaitaire
0,04
NB : les agrégats sont rapportés au PIB.
39
Recommended