A petit pas - numéro 3

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Le journal des crèches

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Médecin et psychologue en crèche

Des partenaires pour grandir Vous avez dit psy? Voilà un mot qui fait frémir bien des parents,

souvent synonyme pour eux de «problème». Pourtant, si son rôle est assez méconnu, le psychologue de crèche est un partenaire essentiel de l’équipe d’encadrement et des parents pour veiller à l’épanouissement et au bon développement de l’enfant. Tout comme le pédiatre de la crèche qui, en parallèle du médecin de famille, a un rôle de prévention. Pour mieux comprendre ces deux professions, regards croisés de professionnels.

Guide, écoute, préventionPsychologue et pédiatre vus par les auxiliaires de puériculture et les éducatrices de jeunes enfants des crèches municipales.

En tant que professionnelles de la petite enfance, nous travaillons régulièrement avec une psychologue présente une

journée par semaine. A travers les réunions d’équipe, où nous échangeons sur nos observations, elle nous aide à comprendre des situations parfois complexes auxquelles nous pouvons être confrontées au quotidien. Elle nous amène également à réfléchir sur notre pratique et les besoins des enfants. Elle observe les enfants dans leur section et reçoit les familles. Elle peut aider les parents dans la découverte de leur parentalité. Elle favorise la qualité de la relation entre la crèche et la famille, la crèche et l’enfant mais aussi entre l’enfant et sa famille et entre les membres de l’équipe. Par sa connaissance du domaine psychologique, des interactions enfants-adultes, et par ses interventions, elle permet à la crèche d’avoir un rôle de prévention des problèmes de développement et des difficultés dans la relation parents-enfant. Elle contribue ainsi à l’épanouissement de l’enfant.

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Au sein de la crèche, nous travaillons également avec un pédiatre. Il a un rôle préventif et ne remplace en aucun

cas le médecin de famille. Nous le rencontrons à l’occasion des réunions d’équipe, où nous pouvons partager nos observations et lui soumettre nos questions concernant l’enfant (son alimention, son sommeil, etc.). Chaque année, il organise pour tous les professionnels de la crèche des séances de formation aux conduites à tenir en cas d’urgence, notamment de réanimation. Il rencontre les familles afin de déterminer l’admission définitive de l’enfant en crèche. Le pédiatre met en place des protocoles thérapeuthiques par exemple en cas de diarrhées, de fièvre… et travaille en étroite collaboration avec le cuisinier de la crèche: suivi des menus, regard vigilant sur la composition des produits fournis par le Siresco (Syndicat intercommunal de restauration collective, qui fournit les repas des collectivités de 13 communes, dont les écoles et crèches de Champigny, ndlr). Enfin, il assure la surveillance et le suivi du développement psychomoteur de l’enfant, organisé selon son âge.

Médecin et psychologue en crèche

Des partenaires pour grandirInterviewPsy-pédiatre-crèche-famille: un partenariat au service de l’enfant

Questions à Mme Joubert, directrice de la crèche Françoise-Dolto.

Comment s’articule le travail entre les équipes d’encadrement (auxiliaires, éducatrices) et les psychologue et médecin?Tout d’abord, j’estime que le rôle du pédiatre et du psychologue en crèche

est essentiel; j’y suis très attentive, et même s’ils ne sont présents qu’un seul jour par semaine, ils restent joignables en permanence. Ils interviennent chaque jeudi: le pédiatre reçoit enfants et parents le matin, puis participe à une réunion avec toute l’équipe. C’est le moment d’échanger, de lui faire part de questions, d’observations sur l’état d’un enfant ou l’alimentation par exemple. L’après-midi, la psychologue rencontre d’abord l’équipe puis reçoit les familles à partir de 16h.

Le rôle du psychologue est souvent mal connu et même craint par les parents. Comment rendre cette fonction plus familière?C’est vrai que bien des parents appréhendent un peu le premier entretien, mais cette inquiétude disparaît dès la première rencontre. De toute façon, la parole est libre,la psychologue n’oblige pas les parents à parler, ni à être d’accord avec ses propos. Il faut garder à l’esprit que les parents sont les mieux placés pour connaître leur(s) enfant(s); simplement ils vivent en collectivité des choses différentes, et il s’agit qu’ils les vivent le mieux possible, d’où l’intérêt d’en parler. D’autre part le personnel, y compris la directrice, peut si besoin rencontrer la psychologue: pour parler de ses difficultés, de son travail, bref pour vider son sac! Ce qui permet aussi d’être mieux avec les enfants, de rester motivé… C’est vraiment un travail d’équipe.

Finalement, comment l’enfant profite-t-il de tout cet encadrement?Le travail en crèche, pour être de qualité, est exigeant et demande un gros investissement. L’enfant doit être le centre d’intérêt des adultes: il s’agit de lui donner des repères, des règles, une sécurité affective, mais aussi une autonomie… D’une part, cela lui permettra d’être bien armé pour aborder l’école maternelle, et puis petits bébés deviendront grands adultes…

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Conseil du 30 janvier 2006 1. Thème du conseil: sécurité et autonomie de l’enfant.Les participants ont souligné l’importance de l’accueil des enfants et des parents et une relation personnalisée avec chaque famille pour que la garde soit réussie et pour instaurer des liens de confiance avec les professionnels. Le premier pas vers l’autonomie étant la séparation, l’adaptation est une période transitoire pour bien vivre cette séparation. Les professionnels indiquent qu’ils amènent progressivement les enfants vers l’autonomie, par la parole, le regard, les gestes et encouragent les parents à poursuivre ce travail à la maison; mais qu’il ne faut jamais forcer un enfant à faire des choses pour lesquelles il n’est pas prêt, ni rechercher la performance.

2. La prestation de service unique (PSU):les craintes étaient grandes quant à la mise en place de ce système, mais un accord a été trouvé avec la CAF. Nos crèches gardent comme principe de répondre à un besoin de garde permanent.

3. Questions diversesUn parent pointe des problèmes de stationnement à la crèche Jean-Effel. Les élus municipaux vont en informer le service de la voirie.Une participante exprime ses inquiétudes concernant le couchage en extérieur des enfants, surtout par temps froid. Les professionnels indiquent que ce système a fait ses preuves: les enfants dorment mieux et plus longtemps. A l’exemple de Champigny, une quarantaine d’autres crèches ont adopté ce système.Sur la crèche Dolto, ont été évoqués la mise aux normes du toboggan, la fermeture de la porte en dehors des horaires d’ouverture, l’accès facile au jardin. Toutes ces questions vont être étudiées.Enfin, un parent souhaite savoir si les crèches vont accepter les «Chèque emploi service» comme mode de paiement. La réponse est oui, mais la mise en place n’est pas encore effective.

Conseil du 1er juin 2006 1. Les Rencontres citoyennes: d’octobre 2005 à mars 2006, rencontres et dialogue ont permis aux habitants de faire des propositions, traduites par la municipalité en engagements et objectifs d’actions pour les dix ans à venir. Sur le thème de la petite enfance, 9 propositions ont été retenues, dont la création d’une structure multi-accueil en centre-ville, l’implantation d’une école de formation aux métiers de la petite enfance, une réflexion avec les entreprises locales pour la création d’une crèche inter-entreprise; également à l’étude un point information petite enfance en mairie.

2. Thème du conseil: De l’activité à l’activisme, jusqu’où poser les limites?La discussion portait sur l’importance du jeu chez le jeune enfant, dès la section bébé à la crèche mais aussi à la maison. Le jeu permet à l’enfant de développer sa personnalité, d’aller vers le monde extérieur et de se socialiser. Pour que l’enfant puisse jouer sereinement, il convient de lui proposer des activités adaptées à ses besoins et à son éveil. Il doit être acteur de son jeu, l’expérimenter seul, se l’approprier au fur et à mesure sans intervention des adultes. Il faut essayer de choisir le bon jeu et de ne pas entrer dans la surconsommation. L’enfant détourne souvent le jeu de sa fonction première: tissus, cartons… font parfois des jouets très attrayants.L’activisme, en revanche, c’est être trop dans l’activité. Les parents sont parfois inquiets quand l’enfant ne fait rien. Ils exigent une forme de rendement, de résultats. En crèche, on s’efforce de trouver l’équilibre entre suffisamment d’activités et pas trop d’activité, et de ne jamais laisser l’enfant dans une activité non adaptée à son développement. L’enfant peut et doit avoir des moments d’«ennui», car c’est dans ces instants qu’il fait travailler son imagination: c’est une autre façon d’être autonome.

En bref > La CAF revoit ses aides à la baisseLors de la présentation de son nouveau plan de financement aux élus du département, la Caisse d’allocations familiales du Val-de-Marne annonçait une baisse drastique du soutien financier aux structures de la petite enfance, de l’enfance et de la jeunesse. Pour la seule ville de Champigny, ce désengagement représente une perte de 300 000 €. La mobilisation de tous sera nécessaire pour garder des moyens à la hauteur de l’enjeu.

Conseil des crèches Compte rendu des séances du 30 janvier et 6 juin 2006

Journal rédigé par les membres du Conseil des crèches de ChampignyRéalisation: service communicationPhotos: Virginie Hellot. Maquette et illustrations: Anne de Courseulles. Coordination et secrétariat de rédaction: Nicolas Roger

Ce journal est aussi le vôtre: n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, impressions, critiques ou encouragements…

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Il y a quelques mois, le ministre de l’Intérieur

présentait un nouveau plan de prévention de la délinquance. Ce dernier, en s’appuyant sur un rap-port de l’Inserm, prône le dépistage précoce des troubles comportemen-taux dès la crèche et pré-conise un carnet de déve-loppement de l’enfant dans lequel serait réperto-riées toutes attitudes pré-dictives de délinquance. Les dérives d’une telle position sont nombreuses: risque d’instrumentalisation des acteurs de la santé et de l’éducation à des fins de contrôle des familles, médicalisation des problèmes sociaux, confusion des rôles entre la sphère de la santé et celle de la police. Les élus de Champigny ont une tout autre vision en matière de prévention de la délinquance. C’est pourquoi nous avons voté à la majorité un vœu demandant au gouvernement l’abandon du projet. Cette initiative, ainsi qu’une pétition qui a rallié 190 000 signatures, a porté ses fruits. En effet, dans son projet de loi, le gouvernement a renoncé au dépistage précoce systématique. Cela nous encourage à continuer notre action en faveur de la petite enfance: éveil et accueil de qua-lité, soutien à la parentalité, travail avec des professionnels. Cependant, nous devons rester vigilants et mobilisés contre toutes formes d’abus et de stigmatisation.

Jeannick Le LagadecConseillère municipale déléguée à la Petite enfance

Journal des Conseils de crèches municipales n° 3 janvier 2007

p. 2-3DossierMédecin et psy en crèche: des partenaires pour grandir

p. 4Compte rendu des Conseils de crèches du 30 janvier et du 6 juin 2006

EditoAu sommaire

ActualitéLes 7 et 8 décembre ont eu lieu les élections désignant les représentants de parents aux Conseils de crèches. Retrouvez les résultats du scrutin dans les crèches.

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