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DOCUMENT DE STRATEGIE D’INTEGRATION REGIONALE DE L’AFRIQUE ORIENTALE2011 - 2015
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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT
DOCUMENT DE STRATEGIE DINTEGRATION REGIONALE DE LAFRIQUE ORIENTALE
2011 - 2015
DEPARTEMENTS REGIONAUX EST I & EST II (OREA/OREB)
SEPTEMBRE 2011
TABLE DES MATIRES
SIGLES, ACRONYMES ET ABRVIATIONS iii
RSUM ANALYTIQUE v
I INTRODUCTION 1
II INITIATIVES AU NIVEAU CONTINENTAL ET PROGRAMME AFRICAIN 1
III CONTEXTE RGIONAL ET PERSPECTIVES 2 3.1 Considrations spcifiques, contexte politique, conomique et social 2
3.2 Objectifs stratgiques rgionaux 8
3.3 Principaux dfis et opportunits cls 9
3.4 Rponses et initiatives en cours 11
3.5 Dveloppements rcents dans la coordination de laide et autres interventions 11
IV STRATGIE DU GROUPE DE LA BANQUE POUR LA RGION 12
4.1 Justification des interventions du Groupe de la Banque 12
4.2 Piliers, objectifs et cibles stratgiques 13
4.3. Questions de dialogue rgional et national 21
4.4 Risques potentiels et mesures dattnuation 21
V GESTION ET DISPOSITIF DE MISE EN UVRE 22
VI CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 22
ANNEXES
1. Matrice de rsultats du DSIR
2. Donnes macroconomiques
3. Mthodologie de filtrage des DSIR
4. Cadre rgional pour le processus dintgration de lAfrique orientale
5. Paix et scurit en Afrique orientale
6. Commerce intra-rgional
7. Intgration financire rgionale
8. Comptitivit et environnement des affaires
9. LAccord tripartite COMESA-EAC-SADC
10. Les principaux dfis et opportunits
11. Corridors de transport
12. Afrique orientale Matrice des bailleurs de fonds
13. Portefeuille des oprations rgionales du Groupe de la Banque en Afrique orientale
14. Oprations rgionales potentielles, 2011-2015
15. Corne de lAfrique De la crise alimentaire au renforcement de la rsilience :
Une approche stratgique de la Banque
16. Soudan du Sud et Soudan dans le cadre stratgique du DSIR
ii
GRAPHIQUES
1. Adhsions multiples aux CER dans les mcanismes institutionnels
2. Taux de croissance rels du PIB de 2000 2009
3. Taux de croissance rels du PIB par pays de 2000 2009
4. Contribution de la EAC, de la Corne de lAfrique et des PEID au PIB rgional en
2009
5. PIB rgional Part des pays en 2009
6. Contribution des secteurs au PIB rgional en 2009
7. Indicateurs macroconomiques
8. Flux des IDE rgionaux en 2008 et 2009
9. Flux des IDE destination de lAfrique de lEst par pays, moyenne annuelle, de 2000
2008
10. Indice de comptitivit mondiale (classement de 2010)
11. Facilit faire des affaires (classement 2010)
12. Indice de gouvernance
13. Part du commerce intra-rgional (%) pour la EAC, la Corne de lAfrique et les
PIED, de 2000 2009
14. Commerce inter-rgional (%) par pays, de 2000 2009
15. Secteur financier, 2008
ENCADR
Encadr 1 : Principales leons tires de lvaluation des oprations rgionales non souveraines
antrieures du Groupe de la Banque
TABLEAU
1. Rsum des piliers stratgiques du DSIR, de 2011 2015
Le prsent DSIR se base sur lanalyse et les conclusions des projets de chapitres du Rapport-phare DSIR, prpar sous la
direction de Mme
Catherine Baumont-Keita (Spcialiste en chef en conomie OREA) et de M. Solomane Kon
(Spcialiste en chef en conomie OREB).
Lquipe de la BAD tait constitue de : Shirley Jean (Economiste, OREA), Ccile Ambert (OPSM), Suwareh Darbo
(Economiste principal, OREB), Richard Walker (Economiste suprieur, OREA/KEFO), Lamin Manneh (ONRI), Gisela
Geisler (ORQR4), Osward Chanda (OWAS), Jack Salieu (OITC), Enock Yonasi (OICT), Tonia Kandiero (ONRI),
Lawrence Kiggfundu (OICT/TZFO), Donatien Kouassi (Charg de programme principal, OREB), Audrey Vergnes
(Economiste, OREB), Epifanio Carvalho (ONRI), Gerald Cornells O. Ajumbo (ONRI). Lquipe tient remercier les
Reprsentants rsidents et le personnel des Bureaux de la Banque dans la rgion Afrique de lEst pour leur assistance et
leurs contributions.
Lquipe de consultants tait compose de : Steve Olanrewaju (consultant en chef), Dorothy Okello (consultante pour les
TIC), Bizuneh Fikru (consultant pour lnergie), Hoseana Bohela Lunogelo (consultante pour les transports), Felix
Ndukwe (consultant conomique) et Ryan Short (consultant pour le secteur priv).
Les questions sur ce document doivent tre adresses MM. Gabriel Negatu, Directeur (OREA) et Steve Kayizzi-
Mugerwa, Directeur (OREB).
iii
SIGLES, ACRONYMES ET ABRVIATIONS
ACDI : Agence canadienne de dveloppement international
AEC : Communaut conomique africaine
AGC : Augmentation gnrale du capital
ABP Allocation des ressources base sur la performance (Allocation-pays du FAD)
APC : Aide pour le commerce
APD : Aide publique au dveloppement
APE : Accords de partenariat conomique
BAD : Banque africaine de dveloppement
BM : Banque mondiale
BPR : Bien public rgional
CEA : Commission conomique des Nations Unies pour lAfrique
CEDAW : Convention sur llimination de toutes les formes de discrimination lgard
des femmes
CEDEAO : Communaut conomique des tats de lAfrique de lOuest
CEEAC : Communaut conomique des tats de l'Afrique centrale
CEMAC : Communaut conomique et montaire de l'Afrique centrale
CRS Centre rgional de services de la Banque
CITES : Convention sur le commerce international des espces menaces dextinction
COI : Commission de locan Indien
COMESA : March commun dAfrique orientale et australe
CSRC : Cadre stratgique pour le renforcement des capacits
CUA : Commission de lUnion africaine
DFID : Dpartement du dveloppement international
DSIR : Document de stratgie dintgration rgionale
DSP : Document de stratgie pays
DSRP : Document de stratgie pour la rduction de la pauvret
EAC : Communaut de lAfrique de lEst
EAPP : Pool nergtique de lAfrique de lEst
EASSy : Systme de cbles sous-marins d'Afrique de l'Est
EES : tudes conomiques et sectorielles
FAD : Fonds africain de dveloppement
FMI : Fonds montaire international
IDE : Investissement direct tranger
IFD : Institution financire de dveloppement
IFR : Intgration financire rgionale
IGAD : Autorit intergouvernementale pour le dveloppement
IPPF : Mcanisme de financement de la prparation de projets dinfrastructure
IR : Intgration rgionale
ISD : Initiative spciale pour le dveloppement
JICA : Agence japonaise de coopration internationale
MAEP : Mcanisme africain dvaluation par les pairs
NEPAD : Nouveau partenariat pour le dveloppement de lAfrique
NER : Nouvelles nergies renouvelables
OINF : Dpartement de l'infrastructure
OMC : Organisation mondiale du commerce
OMD : Objectifs du Millnaire pour le dveloppement
ONRI : Dpartement du NEPAD, de lintgration rgionale et du commerce
iv
OR : Opration rgionale
OREA : Dpartement rgional Est 1
OREB : Dpartement rgional Est 2
OSC : Organisation de la socit civile
PAA : Plan daction pour lAfrique
PDIA : Programme de dveloppement des infrastructures en Afrique
PIED : Petits tats insulaires en dveloppement
PESF : Programme dvaluation du secteur financier
PFR : Pays faible revenu
PIB : Produit intrieur brut
PME : Petites et moyennes entreprises
PMR : Pays membre rgional
PRI : Pays revenu intermdiaire
RDC : Rpublique dmocratique du Congo
RNB : Revenu national brut
SADC : Communaut de dveloppement de lAfrique australe
SIR : Stratgie dintgration rgionale
SMT : Stratgie moyen terme
TIC : Technologies de linformation et de la communication
TMEA : TradeMark East Africa
UA : Union africaine
UE : Union europenne
UEMOA : Union conomique et montaire ouest-africaine
ZLE : Zone de libre-change
v
RSUM ANALYTIQUE
1. Lintgration rgionale est au cur du mandat de la Banque, comme le montre
notamment sa Stratgie moyen terme (SMT) 2008-2012 et la Stratgie d'intgration rgionale
(SIR) 2009- 2012. Dans le cadre de la SIR, la Banque est rsolue prparer des Documents de
stratgie dintgration rgionale (DSIR) destins fournir un cadre analytique pour la rationalisation
de ses oprations rgionales (OR) et lidentification des Biens publics rgionaux (BPR). Le prsent
DSIR est le premier produit pour lAfrique Orientale, qui comprend 13 pays : le Burundi, les
Comores, Djibouti, lrythre, lthiopie, le Kenya, lOuganda, le Rwanda, les Seychelles, la
Somalie, le Soudan, la Tanzanie et, depuis le 9 juillet 2011, le nouvel Etat indpendant du Sud-
Soudan. Il sinspire des analyses et des conclusions de diffrentes tudes sectorielles et tire parti des
discussions engages avec les parties prenantes au niveau national et rgional. Il accorde une
attention particulire aux points faibles de la rgion, comme la fragilit, l'inscurit, les conflits
transfrontaliers, les dfis de la gouvernance, ainsi qu'aux questions transversales lies au gendre,
l'environnement et au changement climatique.
2. Ce DSIR repose sur les Cadres stratgiques de la EAC, du COMESA et de lAccord
tripartite COMESA-EAC-SADC (CES). Le soutien cet Accord tripartite est lune des
caractristiques-phares du DSIR. Conformment la vision et aux objectifs de la rgion,
lambition de la Banque pour lAfrique de lEst est de crer une rgion bien connecte,
conomiquement prospre et paisible, en soutenant les acteurs des secteurs public comme priv
engags dans le processus dintgration rgionale.
3. LAfrique orientale compte le plus grand nombre de CER et dorganismes rgionaux
intergouvernementaux en Afrique. Le Sud-Soudan, reconnu par lUnion africaine (UA) a affirm
son engagement jouer pleinement son rle dans les organisations rgionales. Les 12 autres pays qui
lAfrique orientale sont membres de quatre des huit CER reconnues par lUnion africaine, la plupart
dentre eux appartenant 2-4 CER/organisations intergouvernementales rgionales (OIR),
notamment la COI et lIGAD, qui ont galement une forte influence sur le processus dintgration
rgionale. Ces multiples adhsions sont contre-productives et entranent souvent des doubles emplois
de ressources et des conflits au niveau des objectifs et des politiques. LAccord tripartite CES est une
tentative audacieuse visant traiter de cette question.
4. La consolidation de la paix et la scurit ainsi que le renforcement du processus
dmocratique demeurent un dfi majeur pour la rgion. Au cours de la dcennie coule,
lAfrique orientale, en particulier la Corne de lAfrique, a t ronge par des guerres civiles, des
conflits transfrontaliers, des troubles sociaux et des trafics darmes. Plus rcemment, la piraterie en
Somalie a ajout une nouvelle dimension au problme dinscurit dans la rgion, sources de
menaces pour les navires naviguant dans locan Indien. Ltat de la dmocratie reste aussi fragile.
5. Pendant la dcennie 2000-2009, la croissance conomique a t forte en Afrique de
lEst, le PIB rel rgional ayant cr de 6,6 % par an. Les tats partenaires au sein de la EAC
(6,1 %) et les pays de la Corne de lAfrique (6,9 %) ont ralis de fortes performances, mais les
tats insulaires (2,9 %) ont t la trane, en raison de l'instabilit des Comores et du fardeau de la
dette et de lchec de politiques antrieures aux Seychelles. Dautres indicateurs macro-
conomiques ont affich des rsultats mitigs. Linflation est reste sous les 10 %. Les taux de
croissance rels des exportations ont t positifs. La dette externe est globalement soutenable, et le
poids du service de la dette est rest relativement bas. Par contre, le solde budgtaire, la balance
vi
commerciale, le solde des comptes courants ont t dficitaires, ce qui constitue une proccupation
pour la convergence macroconomique.
6. A moyen et long termes, lAccord tripartite CES, lanc en 2008, dfinira la vision et les
objectifs stratgiques rgionaux de lAfrique orientale et australe. Le soutien cet Accord
est donc lun des objectifs cls du DSIR. LAccord tripartie, qui concerne 26 pays et
reprsentant 50 % de la population du continent, est une initiative audacieuse, visant promouvoir
une collaboration entre les CER et lexpansion des changes commerciaux. Il largit la vision
dintgration rgionale de lEAC et du COMESA la cration dune CER unique une date non
encore dfinie. Cette volution cohrente avec la vision long terme des tats-Unis dAfrique.
7. Il existe un certain nombre de problmes qui sont autant de dfis pour lintgration
rgionale de lAfrique orientale, mais galement des opportunits. Les principaux dfis
incluent : Un rseau dinfrastructures rgionales inadquat et insuffisant, la raret de leau et les
difficults de gestion des ressources hydriques communes, la faiblesse des institutions et des
capacits humaines, l'inscurit et l'instabilit politique. Dautres dfis existent, comme la
diversit des conomies et les attitudes divergentes des pays face lintgration rgionale. La
disponibilit de ressources naturelles abondantes prsente des opportunits pour des activits
productives. De mme, lAccord tripartite CES, soutenu par un engagement politique au plus haut
niveau gouvernemental, est riche de promesses pour lacclration du dveloppement soutenu des
infrastructures et de lexpansion des changes commerciaux. Par ailleurs, la facilitation de la
circulation du capital, du savoir-faire en gestion et des technologies au sein de la sous-rgion et
entre celle-ci et le reste du continent est une ralisation prioritaire escompte du processus
dintgration rgionale. cet gard, la structure des investissements intra-rgionaux, domins par
des entreprises prives knyanes oprant sur lensemble du march est-africain, de la gnration
naissante dinstitutions financires panafricaines et la prsence croissante de fonds de capital-
investissement multinationaux lchelle de la rgion constituent une volution positive quil
convient dencourager.
8. Les deux piliers du DSIR sont : linfrastructure rgionale et le renforcement des
capacits. Les questions affrentes aux biens publics rgionaux (BPR), au dveloppement du
secteur priv, la gestion et aux rseaux du savoir sont galement prises en compte dans le cadre
stratgique du DSIR. Ce dernier est conforme la SMT 2008-2012 du Groupe de la Banque. Le
pilier des infrastructures sera centr sur : le transport, lnergie, les TIC et le dveloppement des
ressources communes en eau. La Banque promouvra un dveloppement des infrastructures
respectueux de lenvironnement et du climat (dans les domaines de lnergie et du transport), de
faon rduire les missions de carbone. Les besoins de financement sont normes. Pour ce faire,
la Banque jouera un rle de catalyseur, en mobilisant la fois ses instruments financiers
souverains et non souverains. Au titre du pilier du renforcement des capacits, la Banque fournira
un soutien au processus de lAccord tripartite CES, notamment par le biais dune assistance
technique pour lharmonisation des plans directeurs des infrastructures, pour la Zone de libre-
change (ZLE) tripartite et pour llaboration dun Cadre stratgique tripartite. Les activits de
renforcement des capacits viseront en particulier soutenir les actions menes par la Banque dans
le domaine des infrastructures, en particulier lapproche axe sur les corridors de transport et le
dveloppement des nergies propres. La Banque tudiera galement la possibilit dengager des
actions, de manire slective, dans des initiatives et des institutions qui sont de nature accrotre
les capacits des acteurs publics et privs renforcer lintgration rgionale. Elle uvrera
linstauration dun cadre propice, dune part, et investira dans la cration de richesses et la
ralisation dune croissance partage, dautre part.
vii
9. Conformment laccord conclu lors des ngociations du FAD-12, les oprations
rgionales (OR) seront examines laide dun filtre en deux tapes. La premire tape tient
compte des facteurs suivants : (i) lalignement avec le DSIR et les orientations stratgiques de la
SMT ; (ii) lalignement avec les priorits de lUA, NEPAD et autres entits rgionales majeures ;
(iii) les vecteurs de croissance rgionale et les domaines dintervention privilgis associs ; et iv)
lengagement et lappropriation par les pays participants et les entits rgionales. La deuxime
tape prend en compte deux groupes dindicateurs : (i) les indicateurs lis aux pays participants
(EPIP, Performance du portefeuille, Engagement en matire dintgration rgionale) ; et, (ii) les
indicateurs lis aux projets (Contraintes de ressources de la Banque consacres aux oprations
rgionales, Impact sur le dveloppement, Evaluation de la qualit et de ltat de prparation des
oprations). Les BPR, qui sont exempts du partage des cots par les pays participants, sont traits
sparment par le biais dun filtre en trois tapes. Lannexe 3 prsente la mthodologie de filtrage.
10. La Banque engagera un dialogue avec les parties prenantes au niveau national et rgional
sur un certain nombre de questions essentielles pour renforcer les efforts d'intgration
rgionale. Ces questions comprennent lquilibrage des engagements nationaux et rgionaux, la
garantie dune synergie entre les priorits rgionales et nationales, lharmonisation des politiques,
rglementations et normes et la ncessit dun engagement renforc dans la mise en uvre des OR de
qualit au niveau des CER et des pays. Dautres sujets concernent le renforcement des quipes de
suivi des oprations multinationales et la mise en place dun mcanisme efficace de suivi et
dvaluation des OR au niveau de la Banque, des CER et des PMR.
11. Quatre risques principaux sont considrer dans la mise en uvre russie du DSIR,
savoir : (i) la faiblesse des institutions et des capacits humaines des CER et des units de mise en
uvre nationales ; (ii) la faiblesse des performances des OR, qui pourrait srieusement entraver la
ralisation de rsultats positifs attendus en matire dintgration rgionale ; (iii) linsuffisance dans
la capacit mobiliser la participation des acteurs du secteur priv dans les structures et processus
conduisant la cration dun march rgional intgr ; et, (iv) linscurit et les conflits
transfrontaliers. Dans lattnuation de ce dernier risque, la Banque appuiera et travaillera en troite
coordination avec les institutions internationales et rgionales concernes, dont le mandat vise
principalement promouvoir la paix et la scurit. Pour ce faire, elle exploitera diverses
possibilits offertes par l'ONU, l'UA, l'IGAD et d'autres partenaires au dveloppement.
12. Conclusion : Lobjectif stratgique et lambition de la Banque pour lAfrique orientale
est de crer une rgion bien connecte, conomiquement prospre et paisible, avec le soutien
dacteurs des secteurs public et priv engags dans le processus dintgration rgionale. Pour ce
faire, les actions viseront : (i) le dveloppement dinfrastructures rgionales dans le transport,
lnergie, les TIC et les ressources communes en eau ; (ii) le renforcement des capacits, en
mettant laccent sur lappui au processus de l'Accord tripartite CES, la durabilit de la priorit
accorde aux infrastructures par la stratgie ; et, (iii) lappui slectif des institutions, actions et
plateformes de parties prenantes en vue daccrotre les capacits des acteurs publics et privs en
matire dintgration rgionale. La Banque promouvra aussi les domaines transversaux (galit
des sexes, environnement et changement climatique), ainsi que la gestion et les rseaux du savoir.
13. Recommandation : Les Conseils sont invits examiner et approuver la stratgie
propose dans le Document de stratgie dintgration rgionale (DSIR) pour l'Afrique de l'Est,
portant sur la priode 2011-2015.
1. INTRODUCTION
1.1 Lintgration rgionale est au cur du mandat de la Banque africaine de dveloppement
(BAD) et elle constitue une priorit cl de sa Stratgie moyen terme (SMT) 2008-2012. Dans ce
contexte, le Conseil a approuv la Stratgie dintgration rgionale (SIR) 2009-2012 en mars 2009,
laquelle engage la Banque prparer les Documents de stratgie d'intgration rgionale (DSIR) afin de
fournir un cadre analytique pour la rationalisation des oprations rgionales (OR) de la Banque et pour
identifier les Biens publics rgionaux (BPR) auxquels la Banque pourrait apporter un soutien financier. Le
calendrier de prparation des DSIR est significatif, puisquil concide avec la douzime reconstitution du
Fonds africain de dveloppement (FAD-12) et avec la sixime augmentation gnrale de capital (AGC-6)
de la Banque, qui tous les deux accrotre les ressources pour les OR. Selon les groupements rgionaux
de la Banque pour lAfrique, la rgion de lAfrique orientale actuellement 13 pays : le Burundi, les
Comores, Djibouti, lrythre, lthiopie, le Kenya, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan, la
Tanzanie, lOuganda et, depuis le 9 juillet 2011, le nouvel Etat indpendant du Sud-Soudan.1
1.2 Le soutien lAccord tripartite est lune des caractristiques-phares du DSIR. LAccord
tripartite COMESA-EAC-SADC (CES) (voir section 3.2 et Annexe 9), lanc en octobre 2008, dont la
vision est de fusionner terme les trois CER en une seule, vise la synchronisation, lharmonisation et la
coordination de lintgration des marchs, des infrastructures et du dveloppement industriel des trois
rgions. Dans le contexte de lAfrique de lEst, le prsent DSIR sappuie en particulier sur les deux
communauts conomiques rgionales (CER) qui stimulent le processus dintgration rgionale,
savoir la Communaut dAfrique de lEst (EAC) et le March commun dAfrique orientale et australe
(COMESA). Il prend galement en compte le rle crucial de l'IGAD (autorit intergouvernementale
pour le dveloppement) et de la COI (Commission de l'Ocan indien) dans le processus rgional.
Conformment la vision de la rgion et aux objectifs de lAccord tripartite CES, la stratgie
rgionale de la Banque pour lAfrique de lEst vise crer une rgion bien connecte,
conomiquement prospre et paisible, via lappui des acteurs du secteur public et priv engags
dans ce processus dintgration.
1.3 Le DSIR est organise en six chapitres. Aprs cette introduction, le chapitre 2 prsente les
initiatives continentales et le Programme daction pour lAfrique ; le chapitre 3 aborde le contexte rgional
et les perspectives ; le chapitre 4 explique la stratgie du Groupe de la Banque pour la rgion ; le chapitre 5
traite de la gestion et de la mise en uvre de la stratgie, et le chapitre 6 prsente les conclusions et les
recommandations. Le prsent DSIR est le premier prpar par la Banque pour lAfrique de lEst. Il
sinspire des analyses et des conclusions de diffrentes tudes sectorielles2 et tire parti des discussions
menes avec les parties prenantes aux niveaux national et rgional.
2. INITIATIVES AU NIVEAU CONTINENTAL ET PROGRAMME AFRICAIN
2.1 Lintgration rgionale fait partie de la stratgie de lAfrique pour la transformation
conomique depuis les annes 1960 et des accords concrets ont t adopts, notamment le Plan daction
de Lagos (1980) et le Trait dAbuja (1991). Ce dernier recommandait la rationalisation des CER afin de
1 Le Sud-Soudan est devenu un Etat indpendant le 9 juillet 2011, aprs un rfrendum tenu en janvier 2011 au cours duquel sa population a
massivement vot pour lautodtermination et la sparation avec la Rpublique du Soudan. La Rpublique du Sud-Soudan a formellement soumis une demande dadhsion au Groupe de la Banque. La Banque est en train dacclrer le traitement des formalits pour mettre en place un dispositif de
coopration intrimaire avant laboutissement du dossier de membre part entire. Les activits en cours de la Banque et celles prvues court terme
visent notamment crer les conditions pour la prparation dun document de programmation appropri en vue de sengager de manire pleine et entire. La Banque poursuivra son engagement actuel au Sud-Soudan et renforcera son soutien avec les instruments sa disposition, notamment dans
les activits cruciales de renforcement des capacits en vue dune transition sans heurts et la construction dun Etat indpendant. La Somalie et le
Soudan sont sous le coup de sanctions de la BAD pour dfaut de remboursement de leurs dettes pendant des annes. Nanmoins, la Banque reste engage, principalement travers le suivi de la situation politique et conomique, des activits de renforcement des capacits, la gnration de
connaissances et le dialogue sur le rglement des arrirs. Dans le contexte du prsent DSIR, lutilisation dinstruments appropris la situation
particulire de ces pays sera poursuivie. 2 Ces tudes comprennent celles concernant le contexte macro-conomique et de gouvernance, le secteur nergtique, le secteur du transport, les
technologies de linformation et de la communication (TIC) et le secteur priv.
2
traiter le problme des adhsions multiples. En sappuyant sur les CER comme blocs fondateurs,
lintgration continentale, qui culminera dans lavnement long-terme des tats-Unis dAfrique, devra se
faire progressivement3. Dautres initiatives ont t prises, notamment lActe constitutif de lUnion
africaine et le Nouveau partenariat pour le dveloppement de lAfrique (NEPAD). LAfrique orientale a
pris des mesures dcisives pour atteindre cette vision continentale. Par exemple, les programmes du
COMESA et de lEAC sont troitement aligns sur le Programme daction pour lAfrique (PAA) de
lUA/NEPAD 2010-2015. Lesdits programmes sont pris en compte dans ltude sur le Programme de
dveloppement des infrastructures en Afrique4. Les partenaires au dveloppement et les investisseurs
privs reconnaissent aussi le rle vital de lintgration rgionale dans lacclration du dveloppement et la
rduction de la pauvret en Afrique.
3. CONTEXTE RGIONAL ET PERSPECTIVES
3.1 Considrations spcifiques, configuration rgionale, contexte politique, conomique
et social
3.1.1 Considrations spcifiques et configuration rgionale : Les pays dAfrique orientale
forment un groupe htrogne : cinq pays sont enclavs et deux sont des tats insulaires. Les six autres
ont un accs direct la mer. Parmi les huit pays disposant dinstallations portuaires, trois sont soit sous
le coup de sanctions internationales ou en proie un conflit. La rgion prsente une diversit de
cultures, didentits ethniques et religieuses, de langues et de revendications territoriales ou
dautonomie. Lun des dfis l'intgration dans ce contexte est d'augmenter l'inter-connectivit et les
courants dchanges commerciaux au-del des blocs sous-rgionaux actuels, savoir, les cinq tats
partenaires au sein de la EAC, les cinq pays de la Corne de l'Afrique et les deux tats insulaires de
locan Indien.5 (Voir annexe 4 pour le dtail).
3.1.2 Mcanismes institutionnels dans la rgion : La rgion de lAfrique orientale dispose du plus grand nombre de CER et dorganismes rgionaux intergouvernementaux en Afrique. La
quasi-totalit des pays de la rgion est
membre de quatre des huit CER6. La plupart
dentre eux appartiennent au moins deux
CER, tandis que dautres sont membres de
CER et/ou organisations inter-
gouvernementales rgionales (OIR) pouvant
atteindre quatre. Ces multiples adhsions
(illustres par la figure 1) entranent souvent
des doubles emplois de ressources et des
conflits au niveau des objectifs et des
politiques. En outre, ces pays sont aussi
membres dinstitutions financires de
dveloppement qui couvrent plusieurs
groupements rgionaux diffrents. Parmi ces institutions figurent notamment la banque de la ZEP, la
Banque de dveloppement pour lAfrique de lEst (BDAE), lAgence pour lassurance du commerce en
Afrique.
3 Les tapes intermdiaires sont la cration dune zone de libre-change (ZLE), dune union douanire, dun march commun et dune union montaire
(et, au final, dune monnaie commune). 4 La Banque assure la matrise duvre de ltude PDIA en collaboration avec lUA et la NEPAD. 5 lexception des Seychelles, tous les pays examins dans le DSIR pour lAfrique de lEst sont classs pays FAD. De plus, le Burundi, les Comores,
Djibouti, lrythre, la Somalie et le Soudan sont justiciables des concours de la Facilit en faveur des tats fragiles, car leur note moyenne composite
au titre de lvaluation des politiques et des institutions du pays (EPIP) de la BAD et de la Banque mondiale est de 3,2 ou moins. 6 Les huit CER sont la CEMAC, la CEN-SAD, le COMESA, la EAC, la CEEAC, la CEDEAO, la SADC et lUEMOA.
Graphique 1 : Adhsions multiples aux CER dans les mcanismes institutionnels
CEEAC
COMESA
COI
Burundi
Rwanda
Comore
Seychelles
Tanzanie
Kenya
Ouganda
Djibouti
Erythe
Ethiopie
Soudan Somalie
Source : Banque Africaine de Dveloppement 2009
3
3.1.3 Contexte politique : La consolidation de la paix et de la scurit, et le renforcement du
processus dmocratique sont essentiels pour la rgion afin dattirer les IDE pour stimuler la
croissance et rduire la pauvret. Au cours de la dcennie passe, lAfrique orientale a t ronge par
des guerres civiles, des conflits transfrontaliers, des troubles sociaux et des trafics darmes. Les
problmes actuels dinscurit dans la rgion incluent la situation en Somalie, le conflit du Darfour, la
relation toujours tendue entre lthiopie et lrythre, le conflit Djibouti-rythre et la piraterie sur les
ctes de la Somalie et dans le Golfe dAden. Les questions post-rfrendaires en suspens entre le
Soudan et le Sud-Soudan, y compris la dmarcation des frontires et le statut dAbyei, constituent
galement des proccupations. La rgion a aussi connu des conflits civils intermittents svissant dans
les diffrentes les des Comores et la situation le long de la frontire entre le Rwanda et la Rpublique
dmocratique du Congo (RDC). Tous ces facteurs constituent des menaces linvestissement priv en
Afrique de lEst. Il est donc essentiel que les pays consolident la paix et la stabilit pour approfondir
lintgration rgionale.
3.1.4 La rgion a toutefois ralis des progrs en matire de renforcement de la stabilit politique,
des liberts civiques et de louverture. Nanmoins, le systme dmocratique reste fragile. Si les
processus lectoraux ont t renforcs, la crdibilit des institutions politiques et des rsultats des
lections est renforcer. Une exception notable cet gard est laboutissement heureux du rfrendum
sur la scession du Sud-Soudan. Les rsultats des lections de 2011 aux Seychelles et de 2012 au
Kenya auront un impact significatif moyen et long terme sur la paix et la stabilit dans la rgion.
3.1.5 LUA, le COMESA, lEAC, lIGAD et la COI ont mis en uvre, avec un certain succs, des
mcanismes de prvention et darbitrage des conflits rgionaux, conformment lArchitecture
africaine de paix et de scurit. Bien que la Banque soit apolitique, elle soutient les efforts de paix et de
scurit, travers notamment les institutions rgionales appropries, sa Facilit en faveur des tats
fragiles (FEF), les programmes et les initiatives en matire de gouvernance. Lannexe 5 fournit des
informations dtailles sur le rle de lIGAD, y compris sur les questions relatives la piraterie, et de la
Banque.
3.1.6 Performances conomiques et facteurs de croissance : En termes de poids, lAfrique
orientale reprsente environ 26 % de la population africaine, 16 % du PIB combin de lAfrique
en 2009 en prix courants et 22 % de la superficie du continent. Ceci montre clairement quune
Afrique de lEst intgre aurait un grand potentiel pour le dveloppement des changes commerciaux et
la rduction de la pauvret. Les figures 2-7 ci-dessous illustrent les caractristiques macro-
conomiques cls de la rgion. Globalement, la rgion a relativement bien surmont la crise
conomique mondiale avec une croissance relle positive (5,8 %) en 20097. La croissance du PIB
rgional a t dope par laugmentation de la production de ptrole au Soudan8 les exportations de
minerais en thiopie et en Tanzanie, et par les rformes menes travers la rgion. Le Kenya est le
carrefour commercial de la rgion (voir Annexe 6) et le lien de transport vers le monde entier pour
beaucoup de pays. Un secteur des services plus robuste, grce notamment aux amliorations des TIC,
serait un complment ncessaire pour intgrer les marchs et stimuler la demande de biens
manufacturs dans la rgion. Les niveaux ingaux de comptitivit et de productivit des entreprises
dans certains pays risquent de rfrner la volont politique daller vers une intgration rgionale plus
pousse court terme. Cependant, moyen terme, une circulation plus libre des capitaux, des biens,
des services, de la main-duvre qualifie et de la technologie profitera tous les pays. Cette
perspective est particulirement intressante pour les pays faiblement peupls et aux marchs peu
dvelopps.
7 Quoiquinfrieur au taux de convergence de 7 % de la EAC 8 La contribution du Soudan la croissance du PIB rgional devrait diminuer au fil du temps, moins que de nouvelles rserves de ptrole ne soient
dcouvertes, tant donn la chute de la production ptrolire.
4
En gnral, les performances de croissance de la rgion au cours de la dcennie passe
ont t fortes, en particulier dans lEAC et dans la Corne de lAfrique, mais les tats
insulaires taient en retard par rapport ces deux groupes.
Source : BAD, Plateforme de donnes sur le dveloppement, aot 2010.
LOuganda, la Tanzanie, lthiopie et le Rwanda, avec des taux de croissance
moyens par an du PIB rel de plus de 6 % pour la priode 2000-2009, stimulent
le processus de croissance rgionale.
Source : BAD, Plateforme donnes sur le dveloppement, aot 2010.
LEAC et la Corne de lAfrique ont contribu environ 54 % et 45 % respectivement
du PIB rgional en 2009.
et le Soudan, la Tanzanie, le Kenya, lthiopie et lOuganda reprsentent les
plus grosses parts du PIB rgional en 2009.
Source : BAD, Plateforme de donnes sur le dveloppement, aot
2010. Les services (45,1 %), lagriculture (32 %), ainsi que lexploitation minire (14, 9 %)
stimulent le processus de croissance rgionale, tandis que la contribution du secteur
manufacturier (8 %) est encore peu leve et pourrait samliorer par le biais de la
diversification conomique.
Source : BAD, Plateforme de donnes sur le dveloppement, aot 2010.
Les autres indicateurs macro-conomiques ont affich des rsultats mitigs, avec
un taux dinflation infrieur 10 %, un ratio exportations relles/PIB positif et
une dette externe soutenable. La balance fiscale, commerciale et des comptes
courants ngative constitue un dfi pour la convergence macro-conomique et
donc, pour le processus dintgration.
Source : BAD, Plateforme de donnes sur le dveloppement, aot
2010.
3.1.7 Investissement direct tranger : Parmi les cinq rgions africaines, lAfrique orientale est
celle qui a le moins reu dIDE en 2008 et en 2009 (Figure 8), en raison de conflits civils et de
problmes de gouvernance. Le Soudan est celui qui a attir le plus de flux dIDE, destins en grande
partie au secteur du ptrole, suivi de lOuganda et de lthiopie (Figure 9). Les flux dIDE vers la
Graphique 2 : Taux de croissance rel du PIB
Afrique
orientale EAC Corne de
Afrique
Pays
insulaires
Ouganda
Tanzanie
Soudan
Somalie
Seychelles
Rwanda
Kenya
Ethiopie
Djibouti
Comores
Burundi
Taux de
croissance
Graphique 4 : Contribution de la EAC, de la Corne et des
PIED. Au PIB rgional en 2009
Graphique 3 : Taux de croissance reel du PIB par pays
EAC
Corne
PEID
Source : BAD, Plateforme donnes sur le dveloppement, aot 2010.
Graphique 5 : PIB rgional , part des pays
en 2009
Soudan
Tanzanie
Ouganda
Autres Ehiopie
Kenya
Graphique 6 : Contribution des secteurs
Au PIB rgional en 2009
Industrie (mines,
carrires et construction) 14,9%
Manufactures
8,0%
Agriculture Services
Graphique7
Indicateurs macroconomique
Afrique de lEst : Solde du compte courant (% du PIB / chelle de gauche)
Afrique de lEst : Inflation (%) du PIB / chelle de gauche)
Afrique de lEst : Solde budgetaire aprs subventions (% du PIB / chelle
de gauche)
Afrique de lEst : Epargne nationale brut (% du PIB / chelle de droite)
5
rgion devraient vraisemblablement augmenter moyen terme, en raison des facteurs suivants : (i) un
flux potentiel de nouveaux investissements dans lexploration ptrolire et de minerais au Sud-Soudan,
Ouganda et thiopie ; (ii) l'intensification des rformes conomiques en matire d'environnement des
affaires, dont le Rwanda est champion ; et (iii) les grands projets dinfrastructures en cours, en
particulier les corridors de transport. Certains de ces investissements devraient se faire sous forme de
partenariats public-priv (PPP). Toutefois, lampleur du capital initial requis pourrait contribuer
allonger le dlai pour la mise en uvre des investissements, aussi bien pour les projets publics que les
PPP. Cependant, court terme, des gains non ngligeables pourraient tre raliss par la mobilisation
des ressources et des comptences de gestion prives pour lamlioration et lexploitation
dinfrastructures rgionales existantes (y compris celles situes dans un pays mais desservant plusieurs
marchs rgionaux). En outre, il est ncessaire damliorer le climat des affaires pour attirer les
capitaux trangers et locaux.
Dans toutes les cinq rgions, les IDE ont diminu cause de la
rcession mondiale et lEAC a reu la plus faible part
Tandis que le Soudan a attir la plus forte part dIDE de la rgion suivi de
lOuganda et de lEthiopie
3.1.8 Intgration financire rgionale : Des progrs ont t raliss en matire d'intgration des marchs financiers en Afrique orientale, en particulier au sein de lEAC. L'accs libral aux banques
trangres et la proprit bancaire transfrontalire sont autoriss dans la plupart des pays.9.
Par
exemple, des banques knyanes oprent dans lensemble de la rgion, avec des filiales en Ouganda, au
Rwanda et au Soudan. De plus, de nouvelles banques panafricaines ont vu le jour au cours de la
dernire dcennie, facilitant ainsi le commerce et les investissements intracontinentaux. Mme si des
efforts sont en cours pour renforcer les dispositifs rglementaires et la supervision au niveau national,
le dveloppement de produits uniformes pour des oprations transfrontalires sera difficile raliser
sans une harmonisation des rglements rgissant la structure et les termes des produits financiers. De
mme, en labsence dinformations sur le crdit transfrontalier, qui renforcent la capacit des cranciers
recouvrer efficacement les dettes, les banques nationales risquent dprouver des difficults soutenir
la concurrence sur le march rgional plus large. La finalit de la politique d'intgration de lEAC est
de crer un march unique harmonis dans le domaine des services financiers. cet gard, les tats
partenaires procdent actuellement la modernisation et l'intgration des systmes de paiement, ce qui
facilitera les changes commerciaux rgionaux. Lannexe7 donne des informations plus dtailles.
3.1.9 Commerce: En 2008-2009, la part moyenne du commerce intra-rgional en Afrique orientale
tait de 9%. Parmi les trois groupements de la rgion, le commerce intra EAC domine, avec une part de
71,82%, suivie de la Corne de l'Afrique avec 27,74%. Les pays insulaires ont une part plus faible de
0,44%, ce qui illustre que leurs liens commerciaux sont limits avec le continent. Le Kenya, carrefour
9 Lrythre et lthiopie sont des exceptions.
Graphique 8 : Flux dIDE rgionaux 2008-2009 , milliards
dUSD
Afrique de lEst Afrique de lOuest Afrique du Nord Afrique du Sud Afrique Centrale
Source : Rapport sur linvestissement dans le monde, 2010
Graphique 9 : IDE destination de lAfrique
lEst par pays(moyenne annuelle 2000-2008)
Ethiopie
Soudan
Kenya
Seychelles
Autres
Ouganda
Rgion
Tanzanie
Djibouti
Source : BAD, Plateforme donnes sur le dveloppement, aot 2010.
6
commercial rgional, reprsente 33% du commerce intra-rgional, part quil doit son secteur priv
plus dvelopp, suivi de lOuganda (21%) et de la Tanzanie (11%). Il convient toutefois de noter que
les statistiques officielles tendent sous-estimer les changes intra-rgionaux, dans la mesure o une
part substantielle du commerce transfrontalier est considr comme illgale. Les barrires
commerciales considrables persistent. Le manque d'instruments harmoniss rgissant le commerce
tend limiter le commerce inter-CER. La logistique commerciale complique et encombrante le long
des corridors de transport et les procdures douanires longues font gaspiller du temps et entranent des
retards excessifs et des cots de transit levs. L'efficacit des oprations douanires est entrave par
des exigences documentaires excessives, l'utilisation insuffisante de systmes automatiss et le manque
de coopration entre les douanes et dautres services publics. Il en rsulte que l'Afrique orientale a la
plus faible perception de la logistique commerciale au monde en 2010.
3.1.11 Comptitivit et climat d'affaires: Le Rapport sur la comptitivit mondiale du Forum conomique mondial 2010 place la rgion de l'Afrique de l'Est dans la moyenne africaine en termes de
comptitivit des conomies (figure 10). La cration dun environnement propice aux affaires, y
compris dune manire gnrale les questions de gouvernance, constitue un dfi majeur dans la plupart
des pays. Bien que des progrs soient en cours dans certains pays en matire de renforcement des
cadres institutionnels, lgaux et rglementaires, les cots lis aux affaires restent levs et peuvent
aussi sexpliquer par les dficits importants dinfrastructures. Le Kenya, au 98e rang sur 133 pays, tait
le pays le plus performant de toute lAfrique (voir Annexe 8). Sa performance a t particulirement
bonne dans les domaines de la sophistication du march financier (37e), la sophistication du march du
travail (40e), l'innovation (48
e), la sophistication des affaires (59
e) et l'efficacit du march des biens
(73e). Par ailleurs, les rsultats de la rgion en matire dattraction des investissements privs dans les
infrastructures sont particulirement ingaux. Si lOuganda et le Kenya occupent la tte du peloton, en
particulier dans le secteur de lnergie, rares sont les pays qui ont ralis les rformes rglementaires et
institutionnelles requises pour attirer des capitaux priv et la technologie.
Source: Forum conomique mondial
Source: Rapport Doing Business 2010 de la Banque mondiale
3.1.12 Les classements de Doing Business (figure 11) montrent qu'en moyenne, la performance
de la rgion de l'Afrique de l'Est est comparable celle du pays le moins performant de la rgion (le
Burundi). Toutefois, en termes de bonnes pratiques, le Rwanda, class au 67e rang au niveau mondial
sur 181 pays (voir annexe 8), a t valu le plus rformateur en 2010 et le second rformateur mondial
en 2011. Ce pays a en effet adopt des politiques commerciales judicieuses et supprim des goulots
d'tranglement qui entravaient la cration de PME. En ce qui concerne la facilit de faire des affaires, le
Rwanda a ramen le nombre de procdures de 8 2, et le dlai dimmatriculation des entreprises, de 14
jours 24 heures. Si dautres pays suivent lexemple du Rwanda, ils pourront attirer davantage dIDE.
Une attention prioritaire doit viser galement lapprofondissement du secteur financier, la qualit de
Graphique10 : Indice de comptitivit mondiale
(classement 2010) de lactivit
Sophistication
de lactivit des
entreprises
Taille du march
Veille technologique
Sophistication du
march financier Efficience du march
du travail
Stabilit
macroconomique
Sant et enseignement
primaire
Enseignement
suprieur et formation
Efficience du march
des produits
Classement rgional (moyenne)
Le plus performant(Kenya)
Le moins performant(Burundi)
Graphique 11 : Facilit de faire affaires
(classement 2010)
Cration dentreprise
Classement global pour la
facilit de faire des affaires
Octroi de permis de
construire
Embauche des
travailleurs
Enregistrement de
la proprit
Obtention de prts
Protection des
investisseurs
Paiement des taxes
et des impts
Commerce
transfrontalier
Excution des
contrats
Fermeture
dentreprise
Classement rgional (moyenne)
Le plus performant(Kenya)
Le moins performant(Burundi)
7
lenseignement, ltat de prparation technologique, ainsi que la solidit et la transparence
institutionnelle, y compris dans lexcution des contrats et la protection des investisseurs. La Banque
assistera les pays sattaquer aux facteurs communs et gnraux de lenvironnement des affaires dans
le cadre du DSIR, tandis que les questions spcifiques aux pays seront traites dans le contexte des
DSP.
3.1.13 Gouvernance: La figure 14 prsente une
vue composite de la situation relative de la
gouvernance en Afrique de l'Est, en termes
d'efficacit gouvernementale, d'tat de droit, de
voix citoyenne et responsabilit, et de lutte contre
la corruption. La performance de lAfrique de lEst
reflte la situation gnrale de la gouvernance en
Afrique subsaharienne, mais la rgion a fait pitre
figure en ce qui concerne la perception de la
corruption. Le systme dmocratique demeure
galement fragile (voir paragraphe 3.1.4).
Toutefois, au chapitre des bonnes pratiques,
plusieurs pays ont adhr au Mcanisme africain
dvaluation par les pairs (MAEP). Les valuations du MAEP indiquent que plusieurs dimensions de la
gouvernance occupent une importance croissante dans de nombreux pays, notamment l'adoption de
normes internationales en fiscalit et gestion des recettes publiques. La Banque fournit une assistance
en matire de bonne gouvernance principalement au niveau des pays, par le biais de programmes de
rformes et dappuis institutionnels ainsi que lInitiative pour la transparence dans les industries
extractives (ITIE).
3.1.14 Contexte social: En Afrique orientale, le dfi est de mettre en place des filets de scurit
sociale soutenables ayant un bon rapport cot-efficacit pour les pauvres et groupes vulnrables. Plus
de 50% de la population vit en-de du seuil de pauvret, c'est--dire avec moins de 1 dollar E.U. par
jour. L'accs aux services sociaux de base, surtout l'eau et l'assainissement, est terriblement insuffisant.
cela sajoute le problme des rfugis, au regard du contexte de conflits prvalant dans la rgion.
Malgr ces difficults, des progrs importants ont t accomplis dans la rduction des maladies
transmissibles (polio, paludisme, etc.). Bien que le VIH/SIDA continue d'affecter non seulement le
secteur de la sant, mais virtuellement le dveloppement conomique, la tendance est la stabilisation
ou au recul chez les adultes (15-49 ans). Au milieu des annes 1990, le taux de prvalence tait de 14%
dans ce groupe dges dans la plupart des pays. Daprs l'ONUSIDA, les enqutes ralises entre 2005
et 2006 ont rvl de faibles taux de prvalence lchelle nationale10
grce aux changements de
comportement (abstinence, utilisation du prservatif et diminution du pourcentage d'adultes ayant des
partenaires multiples). Les programmes de lutte contre le VIH/SIDA en place en Afrique de l'Est
comprennent le Programme rgional de partenariat en matire de VIH/SIDA de l'IGAD pour la
population transfrontalire en transit, ainsi que les programmes rgionaux de lutte contre le VIH/SIDA
de lEAC et du COMESA et ceux des partenaires au dveloppement, dont la Banque mondiale,
l'ONUSIDA, l'Union europenne, les tats-Unis, le Fonds mondial et la Fondation Gates.
3.1.15 Malgr la croissance conomique positive des dernires annes, l'atteinte des Objectifs du
Millnaire pour le Dveloppement demeure un dfi en Afrique orientale. Toutefois, la plupart des pays
de la rgion atteindront probablement lOMD en matire d'ducation, mais la qualit reste une
proccupation. Par consquent, les tats partenaires au sein de lEAC se sont convenus d'amliorer la
qualit de lenseignement partir du niveau primaire. Il reste cependant incertain dans quelle mesure
10 Ouganda (6,7 %), Tanzanie (6,5 %), Kenya (5,1 %), Burundi (3,3 %), Rwanda (3,1 %), rythre (2,4 %) et thiopie (1,4 %)
Afrique
de lEst
Perception de la corruption
Etat de droit Voix et redevabilit
Efficacit de lEtat
Afrique
subsaharienne
La plus leve
dAfrique
Graphique 12 : Gouvernance (note 0-4)
La plus faible
dAfrique
8
les politiques et programmes dducation au niveau national influeront sur lconomie en termes de
satisfaction des besoins de comptences et de main-duvre. Heureusement que des centres rgionaux
dducation et de formation complmentaires sont venus pour rpondre aux besoins de
perfectionnement des comptences de la rgion.
3.1.16 Questions de genre : Tous les pays de la rgion, l'exception de la Somalie et du Soudan, ont
sign la Convention des Nations Unies sur llimination de toutes les formes de discrimination
lgard des femmes (CEDAW). LEAC et le COMESA disposent de dispositifs visant l'galit entre les
sexes. Le plan stratgique relatif aux questions de genre de lEAC traite des questions cls, y compris
le cadre rglementaire et lgislatif pour l'galit entre les sexes, les disparits entre les sexes au
pouvoir, et la violence fonde sur le sexe. La politique de genre du COMESA (2002) vise promouvoir
l'intgration et la participation effective des femmes tous les niveaux de dveloppement, surtout au
niveau de la prise de dcisions, et liminer les rglementations et les coutumes discriminatoires
envers les femmes. En dpit de lengagement ferme des pouvoirs publics en matire d'quit entre les
sexes, des disparits demeurent omniprsentes en Afrique orientale.11
3.1.17 Contexte environnemental : Les questions relatives aux ressources environnementales
transcendent par nature les frontires. Des problmes tels que la dforestation, la dgradation des terres et
l'exploitation forestire illgale touchent tous les pays. Par consquent, le respect des normes internationales
de la gestion forestire permettra d'attnuer ces problmes. Des corridors transfrontaliers relatifs la
protection de la faune doivent tre maintenus pour les espces migratrices. Une approche cohrente doit
galement tre adopte pour le maintien des dnombrements des animaux, par le biais d'initiatives telles que
la Convention sur le commerce international des espces menaces dextinction (CITES). La conservation et
la gestion durable des pches marines et intrieures, ainsi que des cours d'eau partags exigent une approche
rgionale. Le changement climatique complique le problme de l'environnement et contribue roder
les acquis durement obtenus au prix de dcennies defforts en Afrique orientale12
. Le changement
climatique a un impact ngatif sur les ressources en eau, la scurit alimentaire, le dveloppement ctier, la
biodiversit, le tourisme et la sant humaine. La rcente crise alimentaire dans la Corne de lAfrique est
une combinaison de facteurs lis au changement climatique et la scheresse, exacerbs par la guerre civile et
la fragilit institutionnelle en Somalie. LAnnexe 15 fournit une description de la situation et propose une
rponse stratgique de la Banque. Par ailleurs, il convient de noter que lEAC a dfini une politique qui
prvoit la cration d'un fonds pour le changement climatique pour aider les pays en attnuer les effets
nfastes.
3.2 Objectifs stratgiques rgionaux
3.2.1 L'Accord tripartite : moyen et long terme, le programme dintgration rgionale en Afrique orientale et australe sera tir par l'Accord tripartite CES. Il a t convenu que lAccord soit
ngoci dans un dlai de 36 mois compter de juin 2011 (voir annexe 9 pour le dtail).
3.2.2 Cadres stratgiques de la EAC : Daprs l'article 5 (1) du Trait portant sa cration, l'objectif
de lEAC consiste dvelopper des politiques et programmes visant largir et approfondir la
coopration dans la rgion dans les domaines politique, conomique, scuritaire, social et culturel.
LEAC se trouve dans son troisime cycle de planification et est en voie de finalisation de sa Stratgie
de dveloppement 2011-2015. Au cours de la dcennie en cours, 2011-2020, laccent est mis sur
lamlioration de la comptitivit et le rapprochement vers les rgions en voie dindustrialisation. Les
lments qui sous-tendent la stratgie sont : le renforcement du dveloppement du cadre lgal et
11
Il convient de souligner que le Burundi, le Rwanda et l'rythre ont ralis des progrs spectaculaires en ce qui concerne l'quit entre les sexes dans ladministration publique et aux postes de responsabilit.
12 L'lvation du niveau de la mer affecte de plus en plus les zones ctires du Kenya et de Tanzanie et les pays insulaires. La perte des rcifs coralliens
est une importante cause de l'rosion ctire et reprsente un problme de gestion du littoral au Kenya et en Tanzanie
9
administratif pour faciliter la capacit de lconomie rgionale gnrer davantage de revenus et de
richesse ; lexpansion des infrastructures ; lamlioration de la sant, de lducation primaire et de la
formation ; linvestissement dans lenseignement suprieur et la formation ; le dveloppement des
marchs financiers, de la technologie et de linnovation ; le dveloppement du commerce avec les
autres CER, en particulier la ZLE du CES tripartite.
3.2.3 Plan stratgique moyen terme du COMESA (MTSP) : Le projet de MTSP 2011-2015
nonce six objectifs stratgiques : (i) liminer les obstacles la mobilit ; (ii) renforcer les capacits
pour soutenir la concurrence lchelle mondiale ; (iii) remdier aux contraintes lies
l'infrastructure ; (iv) promouvoir la paix et la scurit ; (v) sattaquer aux questions transversales ; et,
(vi) assurer le dveloppement institutionnel. Au fil des ans, le COMESA a ralis des avances en
matire dintgration rgionale. Il peut notamment tre mentionn la facilitation des changes
commerciaux travers la suppression des obstacles tarifaires et non tarifaires entre tats membres et la
cration dun Fonds du COMESA pour faciliter la mise en uvre des programmes dinfrastructure. Le
COMESA est galement dans le processus de mise en place dun cadre multilatral de surveillance
budgtaire, avec lappui de la Banque.
3.3 Principaux dfis et opportunits cls
3.3.1 Les principaux dfis et opportunits de l'intgration rgionale en Afrique orientale sont rsums ci-aprs, et prsents en dtail lannexe 10.
Principaux dfis
(i) La faiblesse du rseau rgional d'infrastructures de transport qui limite la croissance conomique et l'expansion du commerce. Les rseaux ferroviaires ne sont pas grs selon des
normes commerciales et son mal entretenus. De plus, les diffrences dcartement des rails
empchent une connectivit rgionale harmonieuse entre lAfrique orientale et lAfrique australe.
Le mauvais tat du rseau routier aggrave davantage la situation. Certaines routes prsentent des
problmes d'incompatibilit, certaines tant conues pour des charges l'essieu plus leves que
d'autres. Les lourdeurs dans la logistique commerciale et les variations rgionales des normes
techniques constituent des dfis au niveau du transit (voir paragraphe 3.1.12). Les principaux
ports maritimes ont des installations de manutention et des quipements vtustes, des contraintes
de capacit, et des insuffisances dans l'infrastructure logistique insuffisante tels que les stations
de transport de conteneurs. Cela entrane des cots de transaction plus levs pour les oprateurs
et entraine des retards excessifs ainsi que des dommages au niveau des cargaisons.
(ii) Le dficit nergtique limite la productivit. Le manque dinvestissement dans le secteur de lnergie a conduit des dficits importants dans les capacits de production d'lectricit dans la
rgion. Le cot de lnergie est exorbitant dans quasiment tous les pays de la rgion. La plupart
des pays nont pas encore drglement ou dconcentr les fonctions dans leurs secteurs
nergtiques. Des monopoles d'tat entreprennent sous un mme toit la production d'lectricit,
la distribution, la gestion du rseau et de la rglementation des prix. Cette situation constitue une
contrainte qui limit le champ des opportunits d'investissement dans l'un des segments,
notamment par le secteur priv.
(iii) Dimportantes lacunes existent dans le rseau des TIC. Cette situation renchrit et limite
laccs aux services Internet haute vitesse ncessaires aux applications lectroniques dans les
administrations publiques, les entreprises et les mnages. Lorsque ces services existent, le cot
10
daccs lInternet large bande est exorbitant13
. L'Afrique orientale est en retard sur d'autres
rgions d'Afrique en matire de possibilits ditinrance intra-rgionale.
(iv) Les faiblesses des capacits institutionnelles et des ressources humaines sont des obstacles
majeurs lefficacit des CER. Les CER, les organisations inter-gouvernementales (OIG) et les
pays membres font face des contraintes de capacits humaines, techniques et financires pour
concevoir, excuter et entretenir des oprations rgionales de qualit, en particulier des projets
complexes dinvestissement dans des corridors de transport. Il y a lieu de souligner galement
linsuffisance de capacit pour ngocier des accords commerciaux internationaux et dautres
accords techniques.
(v) L'inscurit et l'instabilit politique constituent de srieux obstacles une intgration plus
pousse. Les conflits politiques sont un mal rgional, qui effraie les investisseurs, inhibe le
dveloppement et touffe la croissance conomique. Ces conflits consomment des ressources qui
pourraient tre canalises dans des activits productives.
(vi) Le manque de complmentarit entrave lintgration rgionale. Le dfi pour les pays est
didentifier des domaines d'activits complmentaires bass sur leur avantage comparatif.
(vii) La pnurie d'eau et la gestion des ressources en eau partages demeurent des dfis majeurs.
Laccroissement de la population exacerbe le problme chronique de pnurie deau. Les bassins
du lac Victoria et du Nil reprsentent de bons exemples de coopration entre les pays riverains
dans l'utilisation des ressources en eau partages. LAccord sur le bassin du Nil, dont la
ngociation a dur plus de 13 ans (et toujours contest par lgypte et le Soudan) illustre toutefois
la difficult quil y a traiter de ces questions. Cet accord remplace ceux de 1929 et 1959 qui
donnaient lgypte et au Soudan un contrle considrable sur les eaux du Nil, situation juge
dfavorable par les pays situs en amont.
(viii) Ltat de prparation ingal des politiques, de la rglementation et des institutions fait
obstacle aux investissements intra-rgionaux. La rgion comprend des pays qui ont encore des
politiques conomiques et des stades de prparation diffrents pour induire vritablement une
croissance et un dveloppement tirs par le secteur priv. Cette situation est de nature affecter le
niveau de compatibilit et dharmonie entre lorientation des stratgies et politiques des pays pris
individuellement, dune part, et lobjectif dclar dintgration rgionale travers des marchs
communs, dautre part.
(ix) Des dfis communs en matire dapprofondissement du secteur financier : des progrs
doivent tre faits pour garantir la conformit des banques commerciales oprant dans la rgion
Ble II et Ble III. En outre, il est ncessaire de lever les obstacles la participation du secteur
priv aux services financiers (en particulier les caisses de retraite, les marchs interbancaires et le
secteur des assurances) afin dapprofondir lintgration des marchs nationaux et rgionaux et
rduire la dpendance lgard de lAPD et des IDE. Si certaines de ces rformes et volutions
institutionnelles peuvent tre effectivement prises en charge au niveau national, les problmes
auxquels se trouvent confronts de nombreux pays sont tellement analogues que des interventions
lchelle de lensemble de la rgion permettraient de raliser davantage defficience
transactionnelle.
13 De manire gnrale, les cots sont trois fois plus levs en Afrique qu'en Asie.
11
3.3.2. Des atouts existent pour lintgration rgionale, savoir :
(i) Des ressources naturelles, des minraux et un potentiel hydrolectrique abondants, qui
offrent beaucoup de possibilits. La rgion abrite une grande varit despces animales
exotiques et abonde en plages, lacs, chutes deau et forts, surfaces boises et vergers qui
produisent du bois et une vie marine foisonnante.
(iii) LAccord tripartite encouragera les trois CER et les Partenaires au dveloppement promouvoir le dveloppement des infrastructures et lintensification des changes
commerciaux intra-rgionaux. Sous le pilier de l'infrastructure de lAccord, laccent est mis sur
des domaines cls tels que les voies ferres, les routes et des postes-frontires uniques dans le
cadre du dveloppement des corridors.
(iv) Un secteur priv dynamique doit jouer un rle essentiel dans la promotion de l'intgration rgionale. Lapprofondissement de l'intgration rgionale en Afrique de l'Est implique la cration
de conditions adquates garantir la mobilit des facteurs, la libre circulation des personnes, des
biens et services. L'orientation des politiques dans la rgion se tourne de plus en plus vers le
dveloppement du secteur priv comme le vhicule ultime pour l'allocation optimale des
ressources, en vue de favoriser le dveloppement et la prosprit la rgion. Pour le secteur
priv, des services de qualit, la convergence macroconomique et d'autres politiques
complmentaires sur les investissements, les cadres juridiques et rglementaires contribueraient
stimuler la comptitivit.
3.4 Rponses et initiatives en cours
3.4.1 LEAC a lanc plusieurs initiatives rgionales, dont le Dveloppement durable du bassin du
lac Victoria, le Projet de transport sur le lac Victoria, la Concession conjointe des chemins de fer, le
Plan directeur de lnergie en Afrique de lEst, le Systme de cble sous-marin dAfrique de lEst
(EASSy), le Plan directeur pour les infrastructures en lAfrique de lEst, la stratgie commerciale
commune en matire de tourisme et la standardisation des htels. Dautres initiatives comprennent
galement le Programme daction pour lAfrique de la CUA/NEPAD (PAA), lanc en 2009, et le
Programme de dveloppement des infrastructures en Afrique (PDIA). Lapproche du dveloppement
axe sur des corridors de transport constitue une autre initiative majeure, qui a t adopte par lEAC et
le COMESA ainsi que leurs tats membres. Lannexe 11 fournit de plus amples informations cet
gard.14
3.5 Dveloppements rcents dans la coordination de laide et dautres interventions
Un certain nombre de partenaires au dveloppement prennent une part active au processus dintgration
rgionale en Afrique orientale, parmi lesquels la Banque africaine de dveloppement (BAD), la Banque
mondiale, la CE, le DFID, la JICA, lACDI, le programme TMEA, lUSAID, la Norvge, le Danemark,
lAllemagne et les Pays-Bas. Cependant, il nexiste pas de mcanisme de coordination systmatique
des bailleurs. La coordination se limite plutt aux initiatives spcifiques. Le DFID coordonne
linitiative du corridor Nord-Sud ; TMEA, le commerce et linitiative de facilitation du commerce ; la
CE, linitiative de la Corne de lAfrique. La confrence de lInitiative de la CE pour la Corne de
l'Afrique Initiative portant sur le thme l'IGAD et l'infrastructure tripartite, tenue les 28-29 Octobre
2010, a soulign limportance dun mcanisme de coordination plus systmatique afin d'viter la
duplication des efforts. Alors que le COMESA et l'IGAD pourraient dvelopper des mcanismes de
coordination, l'EAC peut aussi sappuyer sur son Forum sur le Fonds de partenariat, qui runit des
partenaires au dveloppement impliqus dans les activits de mobilisation des ressources. Ce Forum
14 En termes de potentiel conomique, une tude de la JICA (2009) a valu et class les corridors de la rgion dans en trois catgories - faible, moyen ou
lev -, en fonction de trois scnarios prsents lannexe 11.
12
permet une rencontre avec le Secrtariat et des changes entre toutes les parties prenantes, dont
notamment laffectation des fonds aux projets et programmes pour assurer l'efficacit de l'aide. En
outre, dans le contexte de la rcente crise alimentaire dans la Corne de l'Afrique, l'IGAD est de plus en
plus considr comme un vhicule appropri pour la coordination rgionale, en particulier en ce qui
concerne la rsolution des conflits et la prvention des crises. La Banque examinera les moyens les plus
efficaces pour s'engager avec ces organisations et prendre une part active dans ces forums.
IV. STRATGIE DU GROUPE DE LA BANQUE POUR LA RGION
4.1 Justification des interventions du Groupe de la Banque
4.1.1 Lintgration rgionale offre une formidable opportunit de renforcer linter-connectivit des
pays et constitue un outil pour la rsolution de conflits. LAccord tripartite fournit une justification
supplmentaire et une opportunit unique pour la Banque et les CER de formuler une rponse
stratgique adapte aux dfis des problmes dinfrastructures et de capacits de la rgion.
4.1.2 Le Groupe de la Banque a une vaste exprience dans les oprations rgionales (OR).
LAnnexe 13 prsente le portefeuille des OR. Ces derniers font face des dfis particuliers. Cependant,
il est encourageant de constater que plusieurs OR non souveraines produisent de bons rsultats. Le
DSIR constitue galement une occasion pour la Banque de rflchir sur la performance des OR
souveraines et de concevoir des rponses appropries. LEncadr 1 prsente les rsultats d'une
valuation interne des OR rcemment conduite par la Banque.15
.
4.1.3 Processus participatif/consultatif : Le DSIR repose sur une approche participative. Dans le
processus de son laboration, la Banque a men des consultations avec diverses parties prenantes, dont
les Secrtariats du COMESA, de lEAC et du NEPAD, ainsi que les pays membres, le secteur priv et
les organisations de la socit civile. Les discussions ont notamment vis obtenir des claircissements
sur lAccord tripartite, les progrs raliss, les contraintes, les perspectives pour lintgration rgionale,
ainsi que lassistance ventuelle de la Banque, la coordination des bailleurs de fonds et les opportunits
de cofinancement. Un atelier regroupant les CER et plusieurs pays membres sest tenu Nairobi le 11
novembre 2010 afin de confirmer les axes du DSIR et de recueillir de plus amples contributions auprs
des parties prenantes nationales et rgionales, ainsi que des partenaires au dveloppement. La Banque a
galement saisi plusieurs autres opportunits de consultation, y compris le Forum de partenariats de la
Banque partenariats, tenu les 28-29 avril 2011 Tunis, dont ldition de cette anne a t entirement
consacre l'intgration rgionale. La Banque intensifiera ces consultations dans la mise en uvre du
DSIR, notamment dans tout le cycle de projet des OR. Elle prendra galement une part active dans les
divers forums sur lintgration rgionale.
15 Banque africaine de dveloppement : Learning Review of Regional Operations, mars 2010. Ltude sest base sur les rsultats des prcdents travaux
analytiques sur les OR dans le Dpartement de lvaluation des oprations (OPEV) et les rapports dachvement de projet, les discussions avec le
personnel et les hauts responsables de la Banque, et la revue dun chantillon dOR choisies.
13
Encadr 1
Principaux enseignements tirs de lvaluation des
OR souveraines antrieures du Groupe de la Banque
Ltude a rvl que les OR progressent plus lentement et posent davantage de problmes au cours de leur mise en uvre que les
oprations nationales impliquant un seul pays. Les principaux enseignements de ltude sont : (i) lurgence de mettre en place au
sein de la Banque les bonnes pratiques de gestion de projet axes sur les clients et adaptes aux besoins des OR et aux dfis quelles
posent, en vue de renforcer lassurance-qualit tous les niveaux. Cette approche pourrait comporter des incitations aux chargs de
projets; (ii) la ncessit de renforcer les OR par une vision stratgique ; cet gard, llaboration des DSIR EST un pas dans la
bonne direction vers lamlioration de la pertinence stratgique et des approches pour la constitution de la rserve de projets ; (iii)
lapproche rgionale doit tre mieux intgre aux DSP et dautres documents de la Banque et en phase avec ceux produits par les
PMR ou les CER ; (iv) la ncessit de renforcer les tudes conomiques et sectorielles (EES) et la formation lapproche
rgionale, aussi bien la Banque que dans les pays clients ; et, (v) la ncessit pour les PMR de faire preuve dune plus grande
appropriation de lefficacit de la mise en uvre des OR et dun engagement accru cet gard.
4.2. Piliers, objectifs et cibles stratgiques
4.2.1 Les deux piliers du DSIR sont : linfrastructure rgionale et le renforcement des capacits. Les
BPR, les questions transversales et la gestion des rseaux du savoir sont galement abords. Sagissant
du nouvel Etat indpendant du Sud-Soudan, il convient de noter que la Banque y a dj initi un certain
nombre dactivits cls qui vont sinsrer harmonieusement dans le cadre du DSIR (voir Annexe 16).
Le tableau 1 rcapitule les domaines de concentration prioritaires du DSIR. Dsormais, la rserve de
projet des OR sera examine selon une approche de filtrage en deux tapes (voir Annexe 3 pour
le dtail). La premire tape tient compte des facteurs suivants : (i) lalignement avec le DSIR et les
orientations stratgiques de la SMT ; (ii) lalignement avec les priorits de lUA, NEPAD et autres
entits rgionales majeures ; (iii) les vecteurs de croissance rgionale et les domaines dintervention
privilgis associs ; et iv) lengagement et lappropriation par les pays participants et les entits
rgionales. La deuxime tape prend en compte deux groupes dindicateurs : (i) les indicateurs lis aux
pays participants (EPIP, Performance du portefeuille, Engagement en matire dintgration rgionale) ;
et, (ii) les indicateurs lis aux projets (Contraintes de ressources de la Banque consacres aux
oprations rgionales, Impact sur le dveloppement, Evaluation de la qualit et de ltat de prparation
des oprations). Les BPR, qui sont exempts du partage des cots par les pays participants, sont traits
sparment par le biais dun filtre en trois tapes.
BPR/Questions
transversales
i) Biens publics rgionaux Changement climatique, Gestion des ressources en eau communes, Services dattnuation des risques politiques.
ii) Questions transversales : genre et environnement iii) Gestion du savoir et des rseaux
Tableau 1 : Rcapitulatif des piliers stratgiques du DSIR, 2011 2015
Pilier 1 : linfrastructure rgionale Pilier 2 : le renforcement des capacits
Grands domaines
dintervention
prioritaires
i) Infrastructures de transport rgionales/ facilitation des
changes commerciaux
ii) Dveloppement de lnergie rgionale (nergie propre et
interconnexions)
iii) Technologie de linformation et de la communication (TIC)
iv) Mise en valeur des ressources en eau communes, en particulier
celles en rapport avec la
productivit agricole
i) Appui lAccord tripartite CES. ii) Appui la facilitation du commerce, aux cadres
statistiques, rglementaires et institutionnels dans
loptique des partenariats public-priv (PPP)
iii) Renforcement des institutions (CER/OIG, organisations continentales, services publics spciaux et units
nationales dexcution).
iv) Renforcement des capacits financires et techniques des institutions et des agences multilatrales rgionales qui
investissent dans les infrastructures et les entreprises
prives.
14
Pilier stratgique 1 : linfrastructure rgionale
4.2.2 Au titre de ce pilier, laccent est essentiellement mis sur le rle capital jou par les
infrastructures pour llargissement de lespace dintgration rgionale, la production et le commerce,
tout en assurant lalignement avec les priorits oprationnelles de la SMT du Groupe de la Banque,
2008-2012 et son avantage comparatif.16
Plusieurs tudes ont rvl que lobstacle majeur au
dveloppement du commerce rgional est le dficit dinfrastructures, la fois en termes de chanons
manquants dans les rseaux rgionaux existants et des insuffisances dentretien de l'infrastructure
existante. Les contraintes majeures sont le manque dinfrastructures de transport, les problmes de
logistique commerciale, le dficit nergtique, le faible accs aux TIC et la rarfaction de leau. La
construction dinfrastructures solides permettra de surmonter ces obstacles. La priorit accorde aux
infrastructures est galement en phase avec les initiatives continentales (NEPAD-PAA, PDIA). Les
besoins de financement pour le dveloppement des infrastructures rgionales sont normes. Au cours
de la priode couverte par le DSIR, la Banque jouera un rle de catalyseur en facilitant les
investissements rgionaux publics et privs travers ses divers instruments de financement, en
particulier le FAD, le guichet BAD et les Fonds fiduciaires. Cette approche sappuiera sur le processus
de filtrage des OR, lassurance qualit dans la prparation des projets, ainsi que les exigences en
matire de maintenance pour la durabilit.
Domaine daction 1.1 : Corridors rgionaux de transport et infrastructures de facilitation des
changes commerciaux
4.2.3 La stratgie dans le secteur des transports vise favoriser une interconnexion sans
interruption au sein du rseau rgional, en vue de rduire significativement le cot du transport et
damliorer le climat des affaires. Laccent sera mis sur les liaisons manquantes le long des principaux
corridors de transport, savoir les corridors Central, Nord, Nord-Sud, TAZARA17
et dans la Corne de
lAfrique. La Banque jouera un rle majeur au niveau de quelques corridors en coordination avec
dautres partenaires, en particulier les corridors Nord-Sud (dans lequel la Banque sest dj prononce
sur un montant denviron 600 million de dollars E.U) et TAZARA. La Banque jouera un rle dappui,
mais des degrs divers au niveau des autres corridors. Dans le cadre de ses efforts visant combler
les liaisons manquantes le long du Corridor Nord-Sud, la Banque finance dj des tudes de faisabilit,
des avant-projets et des travaux de gnie civil sur des portions du rseau en Tanzanie et au Kenya18
. La
Banque finance galement des tudes de faisabilit et des avant-projets dtaills pour la route Arusha-
Holili/Taveda-Voi, la route Malindi-Lungalunga-Tanga-Bagamoyo, le projet de ligne de chemin de fer
Isaka-Kigali/Kesa-Musongati et ltude sur les capacits en matire de passation de marchs publics de
travaux de gnie civil en Afrique orientale. Laccent sera mis sur les chemins de fer dans la
rgion19
, mais les routes continueront dtre finances l o elles sont essentielles pour combler
les chanons manquants ou soutenir la prochaine phase dune opration en cours finance par la
Banque. En outre, la Banque tudiera la possibilit doctroyer des financements en vue daccrotre
lefficience dune infrastructure dj existante. Au regard de son avantage comparatif en matire de
transport en vrac longue distance, le chemin de fer est trs attractif pour la rgion. Le transport de
conteneurs lourds et de marchandises en vrac le long des corridors central et nord serait moins onreux
pour la Corne de lAfrique.
16 Le Fonds africain de dveloppement (FAD) est le principal bailleur de fonds pour les oprations rgionales en Afrique (reprsentant 20 % de lADP
totale), la priorit tant clairement accorde aux infrastructures rgionales. 17 TAZARA est un important corridor ferroviaire. 18 Les tronons sont les suivants : la construction de la route Minjingu-Babati-Singida (224 km) ; Dodoma-Iringa (260 km) ; et des plans dtude pour le
tronon Babati-Kondoa-Dodoma en Tanzanie ; et Mombasa-Nairobi-Addis-Abeba (Agaremarium-Moyale en htiopie et le tronon reliant Turbi
Moyale au Kenya). 19 Un bon exemple dans la Corne de lAfrique est limportance accorde aux chemins de fer par le cinquime Plan national de dveloppement de
lthiopie.
15
4.2.4 Les interventions de la Banque dans le sous-secteur ferroviaire visent en amliorer la
performance. La priorit sera accorde la concession, la restructuration et la modernisation du
rseau, ainsi que la rsolution du problme de pnurie dquipements (locomotives et wagons). Une
tude sera ralise pour identifier des failles dans les contrats de concession actuels et prendre les
mesures lgales pratiques ncessaires lamlioration de leur efficacit. En termes de systme de mise
niveau et de restructuration, les efforts du Kenya et l'Ouganda visant mettre en place un rseau
ferroviaire rgional efficace ont rcemment t consacrs en juillet 2011, lorsque les institutions
financires mondiales se sont accordes sur un montage financier de 164 millions de dollars E.U., dont
40 millions au titre de la BAD. Tout en donnant aux Chemins de fer de la Valle du Rift une boue de
sauvetage, cette initiative contribuera la modernisation de l'infrastructure ferroviaire. Le corridor
TAZARA est une autre initiative rgionale majeure promouvoir, afin de rduire considrablement les
cots oprationnels de l'infrastructure ferroviaire. La Banque a dj fourni une assistance pour l'tude
de faisabilit et de conception technique dtaille du projet ferroviaire Isaka-Kigali/Keza-Musongati
qui reliera le Burundi et le Rwanda au port de Dar es-Salaam (Tanzanie). En outre, la Banque fournira
une assistance technique la Tanzanie et la Zambie pour la formulation dun plan de restructuration de
TAZARA.
4.2.5 Rsoudre le problme de la pnurie dquipements contribuera assurer la viabilit
conomique et financire du systme ferroviaire. Tous les rseaux ferroviaires rgionaux
fonctionnent environ 20-30 % de leur capacit, en raison de dfauts dentretien et de rparations, ainsi
que de pnuries dquipements. La mise en place dun parc rgional de location de locomotives et de
wagons, utilisant les ateliers et les quipements existants, est essentielle. La Banque apportera son
soutien de tels projets, qui favoriserait une utilisation optimale des capacits et dgagerait des recettes
plus importantes.
4.2.6 Amlioration des ports maritimes rgionaux : La Banque apportera son appui des projets
visant amliorer lefficience des deux ports maritimes rgionaux : Mombasa et Dar es-Salaam. Tanga,
Djibouti et Berbera sont aussi des ports rgionaux importants, dont le renforcement de leur efficience
pourrait tre envisag aussi bien sous langle matriel (infrastructures physiques) quimmatriel
(aspects rglementaires et institutionnels). Il sagit dun corridor rgional important, dont la zone
dinfluence stend lthiopie et au Sud-Soudan. cet effet, la Banque tudiera la possibilit
dutiliser des instruments de prt souverains et non souverains. En outre, lintervention de la Banque
dans ce corridor extrieur au Somaliland aurait un impact positif indirect sur le Somaliland, notamment
en collaboration avec dautres donateurs (par ex., UE, Banque mondiale) qui travaillent dj
directement avec le Somaliland.20
4.2.7 Lamlioration du transport par voies deau, arienne et des ports maritimes est
essentielle pour les pays insulaires. Aux Comores, des quatre ports maritimes (Mutsamudu, Moroni,
Fomboni et Mwali), seul celui de Mutsamudu dispose dinstallations en eau profonde. Tous ncessitent
une mise niveau. Aux Seychelles, le principal port maritime est Victoria, et le pays na pas de marine
marchande. Il compte 14 aroports, dont les deux principaux sont laroport international des
Seychelles et laroport de lle de Praslin. Sur les 14 aroports, seuls six disposent de pistes revtues.
La Banque examinera les mcanismes appropris pour apporter son assistance des projets prioritaires
de transport arien et maritime dans ces pays insulaires afin de faciliter les liaisons avec le continent.
En particulier, la Banque est dans le processus de prparation dune Publication-phare pour les pays de
lOcan indien qui servira dinstrument pour mieux prendre en compte les Etats insulaires dans les
oprations rgionales.
20
La Banque a initi le dialogue avec les Autorits somaliennes et partenaires au dveloppement, en vue dlargir son engagement avec toutes les parties somaliennes (Centre-Sud, Puntland et Somaliland) pour contribuer aux efforts de paix et de reconstruction.
16
4.2.8 Les infrastructures de facilitation du commerce seront cruciales, car lobjectif majeur de
lintgration rgionale est dliminer les barrires aux flux intra-rgionaux des populations, des biens et
des services. La Banque apportera son assistance dans la conception et la construction des postes-
frontires guichet unique (PFGU) le long des corridors, afin de rduire le temps dattente aux
frontires et le cot du transport. La Banque finance actuellement le plan dtude du PFGU de
Namanga. Celui-ci compltera les interventions du TMEA, de DFID, de la JICA, de lACDI, de lUE
et de la Banque mondiale dans la rgion.
Domaine daction 1.2 : Dveloppement nergtique rgional
4.2.9 Dans le domaine de lnergie, la Banque soutiendra des infrastructures respectueuses de
lenvironnement et du climat. Lobjectif est de rduire les missions de carbone et contribuer
positivement aux proccupations de changement climatique. La Banque jouera un rle de catalyseur
dans le financement de projets rgionaux dnergie (y compris les tudes de faisabilit et les tudes
techniques dtailles) et mobilisera des ressources supplmentaires travers le cofinancement et le secteur
priv. La stratgie favorisera la production dnergie propre, les interconnexions rgionales et les projets
de facilitation/renforcement des capacits.
4.2.10 Lappui la production dnergie propre portera sur lhydrolectricit et les nergies
nouvelles et renouvelables ENR (nergie olienne et solaire) et la gothermie. Dores et dj, deux
projets ont t identifis pour un appui de la Banque : (i) la centrale hydrolectrique de Rusumo ; et (ii)
la centrale hydrolectrique de Ruzizi. Dans le cas des ENR, la Banque a ralis, avec laide de lACDI,
une tude sur le dveloppement de lnergie olienne en 2004, qui a identifi quatre pays (Djibouti,
rythre, Seychelles et Somalie) dont le potentiel olien est excellent. Laide de la Banque dans ce
domaine se concentrera sur ces pays et le Kenya, o la Banque est dj implique dans la construction
du parc olien du lac de Turkana. Les ENR sont en particulier importantes pour les pays insulaires,
aussi bien pour amliorer la disponibilit que pour protger lenvironnement. La Banque finance
actuellement un Schma directeur de lnergie pour lAfrique de l'Est et de l'tude de codification des
rseaux lectriques. Ils serviront d'instruments de planification long terme permettant d'identifier
toutes les ressources nergtiques potentielles de la rgion et de hirarchiser leur calendrier de
dveloppement sur la base de critres de dveloppement moindres cots pour une priode allant de
2010 2040. En outre, la gothermie pourrait constituer un lment cl du mix d'nergies propres
rgionales.
4.2.11 LA
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