Afrique nouveaux partenaires jl martin_rencontres economiques igpde 20 sept 2011

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Diaporama de présentation de l'intervention de Jean-Louis MARTIN : "De nouveaux partenaires économiques de l'Afrique ?" dans le cadre des Rencontres économiques de l'IGPDE.http://www.institut.minefi.gouv.fr/sections/seminairecolloques/rencecoJean Louis Martin travaille dans le groupe Crédit Agricole depuis 1991. Il est actuellement responsable de l'équipe "Pays Émergents" au Département des ÉtudesÉconomiques du groupe.

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De nouveaux partenaires économiques pour l’Afrique aujourd’hui ?

septembre 20112

L’intensification des relations entre l’Afrique et ses nouveaux partenaires

� Les relations commerciales entre l’Afrique et ses partenaires émergents se développent rapidement

� Mais les relations économiques avec les nouveaux pa rtenaires ne se limitent plus aux échanges commerciaux; deux autres importan ts vecteurs de changement en Afrique :

• les investissements directs

• l’aide au développement

� L'intérêt pour l'Afrique n’est pas limité à la Chin e : l'Inde, le Brésil, la Corée et la Turquie (et d'autres pays émergents de taille plus modeste) sont à l'évidence de plus en plus actifs sur le continent

� Ce nouveau partenariat avec les grands pays émergen ts est une opportunité pour l’Afrique ; mais il est aussi porteur de risques

septembre 20113

Les émergents : des partenaires commerciaux de plus en plus importants

Structure par pays des échanges commerciaux de l’Af rique

� La part des pays émergents dans les échanges de l’Afrique a augmenté de 23% en 2000 (56 mds USD) à 36,5% en 2009 (245 mds USD)

� La Chine a dépassé les Etats-Unis, devenant le principal partenaire commercial bilatéral de l’Afrique (avec une part de 14%)

source : CNUCED (UNCTADstat)

2000 2009

septembre 20114

� Leurs échanges totaux avec l'Afrique sont passés de 26 mds USD en 2000 à 190 mds USD en 2008; ils sont à peu près équilibrés en montant (sauf en 2009)

� Mais les excédents africains sont concentrés sur qu elques pays pétroliers; la plupart des autres sont nettement déficitaires

� En outre, il y a une forte dissymétrie dans l’impor tance relative de l’autre partenaire

Des échanges commerciaux déséquilibrés (1)

source : CNUCED (UNCTADstat)

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1995 2000 2005

mds USD

exports + imports (éch. droite)% de la Chine dans les exports de l'Afrique subsaha rienne (éch. gauche)% de l'Afrique subsaharienne dans les exports de la Chine (éch. gauche)

Echanges commerciaux entre l’Afrique et ses cinq principaux partenaires émergents

Echanges commerciaux entrela Chine et l’Afrique

septembre 20115

� Les pays africains restent très largement des fourn isseurs de produits primaires (pétrole, métaux, ou matières premières agricoles)

� A l'inverse, les importations africaines sont princ ipalement des produits manufacturés � Une évolution de la spécialisation du continent ver s des activités à plus haute valeur ajoutée

semble difficilement envisageable, même à moyen ter me

Structure sectorielle des échanges entre l’Afrique e t la Chine, l'Inde, et le Brésil (2009)

source : Chelem, Crédit Agricole SA

Des échanges commerciaux déséquilibrés (2)

septembre 20116

� Les flux d’IDE à destination de l’Afrique ont progressé de près de 22% en moyenne par an de 2000 à 2008, jusqu’à 72 mds USD en 2008

� En 2009, la part de l’Afrique dans les flux d’IDE mondiaux a atteint 5,3%, contre 0,7% en 2000

Les IDE en Afrique : les pays émergents sont déjà d es partenaires significatifs

Flux d’IDE à destinationde l’Afrique

(mds USD et %)

� Les pays émergents ont apporté 20,8% des entrées d'IDE en Afrique pendant la période 2000-2008

� La part de l’Asie dans le total des entrées d’IDE en Afrique a augmenté, de 6,7% en moyenne sur la période 1995-1999 à 15,2% sur la période 2000-2008

Répartition des entrées d’IDEen Afrique, par région d’origine

(part du total mondial, %)

Stock d’IDE chinois en Afrique : évolution et destination

(millions USD)

� Les principales destinations de l’IDE chinois sont l’Afrique du Sud (près de 40% du total), le Nigéria, la Zambie, le Soudan, Maurice, la Tanzanie, Madagascar et le Congo

� Présence significative de Singapour et de la Malaisie

source : CNUCED (UNCTADstat) source : MOFCOM, 2009 Statistical Bulletinsource : CNUCED (UNCTADstat)

septembre 20117

Les principaux moteurs des IDE des pays émergents en Afrique

� La recherche d’approvisionnements stables en ressource s naturelles

• Conséquence : une concentration forte d’investissem ents dans les industries extractives (Chine mais aussi Inde et Brésil)

• L'opacité des acteurs (notamment chinois) et des mo ntages conduit à des interrogations sur l'impact réel de ces investissements sur le dév eloppement des pays producteurs africains…

• Les opérations foncières : des difficultés spécifiq ues

� L’implantation sur de nouveaux marchés

• L’Afrique : un immense marché pour les constructeur s d’infrastructures; pour la Chine, la construction d'infrastructures est parfois la contr epartie de contrats assurant l'accès à des ressources énergétiques ou minières

• L’Afrique : un marché à fort potentiel pour les bie ns de consommation

▫ Plus de 1 md d’Africains en 2011, 1,6 mds en 2030

▫ Mais les pays émergents n’investissent que rarement dans la production industrielle localement : marchés trop petits, faible compétitiv ité; exceptions : Maurice, Madagascar

▫ Absence du «cercle vertueux» observé en Asie

septembre 20118

Aide publique : de nouveaux partenaires pour l’Afri que

Aide à l’Afrique, par donateur(2008)

� Le volume de l’aide à l’Afrique a fortement progressé depuis 10 ans : il est passé de 15,5 mds USD en 2000 à 47,6 mds en 2009

� La CNUCED estimait l'aide à l'Afrique des pays émergents à 2,8 mds USD en 2006, ce qui représentait 6,4% de l’apport total d’aide à la région… mais l'aide des pays émergents est encore très difficile à évaluer

� La Chine est de loin la principale source d’aide pa rmi les partenaires émergents de l’Afrique. En 2006, el le aurait apporté 2,3 mds USD, soit environ 5,4% de l’aide totale au continent africain et 82% de l’aid e en provenance des pays émergents

� Les flux d’aide des autres économies émergentes (le Brésil, la Corée, la Turquie et l’Inde) à l’Afrique sont d’une ampleur bien plus faible

source : OCDE, CNUCED, Crédit Agricole S.A source : CNUCED (UNCTADStat)

Aide à l’Afrique par les cinq principaux donateurs émergents

(2006, millions USD)

septembre 20119

Les spécificités de l’aide fournie à l’Afrique par les pays émergents

L’aide chinoise

• Motivations :• Accès aux ressources naturelles • Affirmer sa puissance montante

• Types d’aide : • Transactions "ressources naturelles

(à fournir par le pays africain) contre infrastructures (à construire par la Chine)"

• Utilisation des "crédits mixtes"• Contenu élevé en "assistance

technique" (pouvant signifier l'envoi de milliers de travailleurs chinois)

• Montants unitaires parfois très importants

• Critiques : • Les conditions précises des crédits

"mixtes" ne sont pas connues• La sécurisation par les exportations

de matières premières se fait par un enlèvement direct par une entreprise chinoise

• Absence de réel transfert de richesse ou de savoir-faire vers les populations locales

L’aide brésilienne

• Motivations :• Conforter sa place et son influence

sur la scène internationale• Accéder à de nouveaux marchés

prometteurs• Elargir l’influence au-delà des pays

lusophones

• Types d’aide : • Aide commerciale• Programmes de coopération dans

les domaines médical et agricole

• Avantage par rapport à la Chine :• Les liens historiques, linguistiques

et culturels peuvent faire du Brésil un modèle de développement, notamment pour les pays lusophones

L’aide indienne

• Motivations :• Diversifier les sources

d’approvisionnement en énergie et en ressources minérales

• Obtenir le soutien africain dans la conquête d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU

• Types d’aide :• Construction d’établissements

d’enseignement supérieur• Développement d’un réseau

internet panafricain• Activités de maintien de la paix

• Source d’inspiration : • «Echanger des idées et des

services, et non des biens de consommation contre des matières premières» (Gandhi)

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La coopération avec les nouveaux partenaires : les avantages et les risques pour l’Afrique

… mais également des risques :

� Accroissement des possibilités de financement (surtout dans une phase de repli des partenaires traditionnels)

� Engagement des partenaires émergents dans des projets nouveaux et visibles , correspondant à de réels besoins (investissements d ans les mines, construction d’infrastructures)

� Effet indirect positif dû à l’accélération de la cr oissance des émergents : plus forte demande en produits de base ���� redressement durable de leurs cours ���� ressources supplémentaires pour les pays producteurs (mais tous les pays n’en ont pas bénéficié !)

� Une dépendance accrue aux matières premières (pour certains pays, le risque de "maladie hollandaise" est patent); le secteur extra ctif crée peu d’emplois

� Un nouveau cycle de surendettement (réel ou virtuel ? cf. opacité des financements)

� Un impact négatif sur la gouvernance (la Chine est la principale cible des accusations, en raison de sa politique de non-ingérence et de l’opa cité des transactions)

Pour les pays africains, le bilan et surtout les pe rspectives ouvertes par cette nouvelle coopération sont plus ambigus : il y a des avantage s évidents :

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Quelques pistes pour une coopération plus efficace

L’Afrique a besoin de développer ses relations avec les grands émergents

Comment améliorer la contribution de ces nouvelles relations au développement du continent ?

� Une coopération régionale renforcée entre pays africains

• Exemple des infrastructures de transport

� Le renforcement des capacités de planification des pays africains :

• Pour une expression plus affirmée de la stratégie d e développement national...

• ... et une meilleure affectation des ressources exc eptionnelles apportées par les investissements pétroliers ou miniers

� Une plus grande cohérence entre les principaux pays partenaires (traditionnel s et émergents), les institutions multilatérales, et les pays africa ins :

• Mise en place d’une coopération “nord-sud-sud” : il n'y a pas de place dans l'aide à l'Afrique pour une compétition entre anciens et nouveaux part enaires