APICULTURE Connaître l’apiculture pour mieux préserver les

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8 L’ANJOU AGRICOLE - VENDREDI 29 AVRIL 2011

COMPRENDRE

APICULTURE Les pratiques des apiculteurs sont souvent mal connues des autres secteurs de l’agriculture. Suite de la découverte de ce secteur*.

Connaître l’apiculture pour mieuxpréserver les abeilles

L’élevage des abeilles est unepratique très ancienne, donton retrouve des traces dèsle XXIVe siècle av. J.C. en

Égypte, à Rome et en Grèceantique. L’apiculture nécessiteaujourd’hui un suivi techniquepointu : la production des rucheset très dépendante du climat, et ellenécessite à la fois une bonne ali-mentation, une démographie favo-rable et un bon état sanitaire. Envi-ron 69 000 apiculteurs possèdentplus d’un million de ruches enFrance. Les professionnels, quireprésentent 2 % environ des api-culteurs, gèrent 40 % du nombretotal de ruches (plusieurs centainesvoire milliers de ruches par exploi-tation). La production française estévaluée entre 15 000 et 18 000tonnes de miel par an.

Gérer la démographie de la rucheUne colonie d’abeilles se composed’une reine, de nombreusesouvrières (femelles), de faux bour-dons (mâles), et d’un couvain(œufs, larves, et nymphes). Unepart importante du travail de l’api-culteur consiste à s’assurer que ladémographie de la ruche lui permet de produire du miel et deconstituer des réserves pour l’hiver, en s’appuyant sur le fonc-tionnement naturel de la colonie.Il peut, à partir d’une ruche pros-père, multiplier les colonies paressaimage artificiel. La sélection génétique est prati-

quée au même titre que dans lesautres secteurs agricoles. Onrecherche la vigueur, la fécondité,la résistance aux maladies notam-ment. Des apiculteurs se spéciali-sent dans l’élevage de reines, par“greffage” de jeunes larves dans descellules à reines (plus grandes quecelles des ouvrières). La féconda-tion de ces reines peut ensuite êtrenaturelle, par des mâles de lasouche souhaitée, ou artificielle. Toutes les opérations dans la ruchenécessitent une protection de l’api-culteur. Des vêtements clairs, unecoiffe à voile métallique, des gants,mais aussi un enfumage de laruche. Le réflexe des abeilles est de

se gaver en prévision d’un essai-mage d’urgence. Elles se détour-nent donc de l’apiculteur. Après l’intervention, elles ventilent laruche et reprennent leurs activitésnormales.

Optimiser l’alimentationLa production du miel dépend dela quantité de nectar que les buti-neuses peuvent trouver dans leurenvironnement. Le rayon efficacede butinage est de 2 à 3 kilomètres.Les abeilles explorent à la fois desfleurs sauvages et cultivées : trèfle,sainfoin, arbres fruitiers, colza,châtaignier, tournesol, lierre,carottes, pissenlits. L’apiculteur

doit donc rechercher, en fonctionde la saison et de l’altitude, desemplacements qui fournissent aurucher des ressources abondantesdu printemps à l’automne.

Protéger contre les parasites et virusLes ruches peuvent être attaquéespar un papillon parasite nomméfausse teigne, qui consomme lacire. Le Varroa, un acarien, et leFrelon asiatique, peuvent causerégalement d’importants dégâts. Lesapiculteurs assurent donc une surveillance régulière des ruchers,et peuvent intervenir avec des traitements. Divers intrus peuventégalement endommager les ruchesl’hiver : souris, pics-verts, quirecherchent un abri ou de la nour-riture.

Récolter les produits de la ruchePlusieurs produits sont récoltés :le miel, mais aussi du pollen etéventuellement de la propolis, dela cire, de la gelée royale.La récolte du miel s’étale sur plusieurs mois. Il est extrait deshausses dans lesquelles les abeillesont fait leur réserve. Après avoirretiré l’opercule des cellules, l’ex-traction du miel se fait par centri-fugation, suivie d’un filtrage. Sacristallisation est naturelle et inter-vient plus ou moins rapidement enfonction du type de miel (rapidepour du miel de printemps, parexemple). Le miel est resté pendantdes siècles la seule ressource desucre pour la cuisine.La production de gelée royalenécessite des techniques particu-lières, elle n’est pas stockée natu-rellement par les abeilles. Elle estrecherchée pour sa richesse en vita-mines et oligo-éléments.Un système de trappe à l’entrée dela ruche permet de prélever unepartie du pollen transporté auniveau des pattes postérieures desouvrières. Il est apprécié pour sarichesse nutritive.La cire, qui constitue les rayons,peut également être commerciali-sée pour l’entretien du bois.

MARIE CALMEJANEFDSEA DU MAINE-ET-LOIRE

*Anjou Agric ole 25 mars, p.19,

22 avril, p.15.

RepèreOn estime que lavaleuréconomique dela pollinisationest 12 à 15 foissupérieure àcelle desproduits de laruche.

Abeille sur fleur de pommier.

Ruches dans un champ de phacélie.

DR-RPA / RÉUSSIR

CHRISTIAN GLORIA-RÉUSSIRdéroulement simplifié d’une saison apicole

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