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A la mort de son père, dès l’âge de 12 ans, Fébus prendra son envol pour dominer les Pyrénées en tant que Vicomte de Béarn
et de Foix. Dès sa majorité, profitant de sa beauté physique et de sa chevelure blonde couleur soleil, il prendra
comme emblème personnel Phébus, le Dieu grec du Soleil et de l’Intelligence
Tout démarra à Orthez où Gaston III, naquit en 1331 après que Gaston II, Vicomte de Béarn
eut épousé Aliénor de Comminges en 1323.
C’est au Château de Moncade qu’il vit le jour, château fort du
13° s. qui constituait une résidence fortifiée où logeait le
personnel lié au Vicomte de Béarn
Le Pont-Vieux, véritable
porte fortifiée au-dessus du
Gave de Pau date lui de 1250.
Du 13° au 15° s. Orthez
restera la résidence des
Vicomtes de Béarn
Fébus, le Prince Soleil, fin politique et administrateur hors pair, avait pour projet d’étendre ses possessions tout au long des Pyrénées entre Béarn et Comté de Foix pour
en faire un État Pyrénéen souverain.
Il hérita de l’organisation de la « Cour Majour », Conseil souverain créé en 1220, composé de 12 barons-jurats chargés de
veiller à l’administration de la justice et à l’intégrité des « fors ». Il
organisa soigneusement la gestion et le contrôle des finances en instaurant les
taxes de « fouage », impôt provincial perçu sur chaque feux ou foyers, sorte de taxe
d’habitation. Les « Fors de
Béarn », compilés par Marguerite de
Béarn, comtesse de Foix en 1306, rassemblaient l’ensemble des
chartes, coutumes privilèges et
franchises octroyés aux habitants du
Béarn
Sur sa motte castrale, le « Vieux-Château » de
Mauléon domine la vallée du Saison depuis le XI° s. dans ce Vicomté de la Soule assailli et disputé au Moyen Âge entre Anglais, Maison de France et
Maison de Foix.
Lors de la guerre de Cent Ans, Mauléon se mit sous la
protection du puissant Vicomte de Béarn, Gaston Fébus
D’architecture romane, l’église St Michel d’Ordiarp, proche de Mauléon, date du 13°s. Elle servait sous Fébus de halte sur
le chemin de Compostelle.
A cette époque, quand un paroissien mourait la tradition voulait que pour un homme la famille offrait un mouton, une brebis pour une femme et une
poule pour un « pôvre »
Commandé par Fébus en 1373, le Château Fort de Morlanne,
confié à son demi-frère Arnaud Guillem de
Béarn, faisait partie du dispositif défensif face à la Gascogne anglaise
Sur la commune, l’église St Laurent, élevée sur une
motte au X° s. fut remaniée au XIV° s. avec notamment sa massive tour clocher pourvue de
créneaux lui donnant l’aspect d’un château fort
Le Pont de la Légende, remanié par Fébus, point de passage vers la Navarre fut renforcé par une tour, une bretèche et un pont-
levis permettant de traverser le gave de Pau.
Il porte ce nom en l’honneur de la Reine Sancie, épouse du vicomte
Gaston V de Béarn mort en Espagne lors de la croisade contre les Maures. Elle fut miraculeusement sauvée de « l’ordalie » ordonnée en 1170 par son frère, roi de Navarre, la jugeant
coupable d’avoir tué son enfant difforme, héritier du trône
Bâtie sur un escarpement dominant le gave d’Oloron, «
Salvaterra », la terre sauve en occitan, vit ses fortifications
renforcées sous Gaston VII de Moncade qui fit construire la
Tour Montréal au 13° s.
Fébus fit prospérer la cité de Sauveterre de Béarn, halte
indispensable pour les pèlerins de St Jacques de Compostelle
7 siècles plus tard, les Pyrénées trônent toujours majestueusement au-dessus du Béarn. En 1347, lors de la Guerre de Cent ans, Fébus fera allégeance au
Roi Philippe VI de Valois pour le Comté de Foix mais ne cèdera pas le Béarn disant :
Je ne tiens mon pays de Béarn que de Dieu et de mon épée
Entre le Gave d’Aspe et celui d’Ossau l’ancienne Cité épiscopale de
Oloron Ste Marie
Sous Fébus, Oloron vassale du Vicomté du Béarn était
séparée de Ste Marie l’épiscopale.
Grâce à son « for » elle se verra accorder vers 1220 les privilèges du droit de foire
et marché, devenant ainsi la capitale économique du Béarn, connue pour son
artisanat textile
La construction de la Cathédrale Ste Marie fut décidée par Gaston IV
le Croisé en 1102 et construite de style
roman-gothique entre le 12° et le 14° s. grâce aux
butins ramenés de la croisade
Construit dans les années 1200 le
Château de Moumour fut offert en 1215 par
Guillaume Raymond de Moncade aux évêques
d’Oloron
Pendant près de 600 ans,
le Château de Lamothe,
à Moumour, servira de
résidence d’été
aux évêques d’Oloron
Au cœur du Béarn, entre le gave de Pau et celui d’Oloron, Salies de Béarn traversée par le Saleys, faisant le renom de la bourgade depuis le 11° s. grâce à ses eaux salées.
Lors du recensement ordonné par Fébus en 1385, la Cité du Sel comptait 247 « ostaus »
Bellocq, « Beau lieu » en occitan, fut renforcé par Fébus en 1370 pour préserver son indépendance contre les puissants
royaumes de France, d’Angleterre et de Navarre
Dominant le Montanérès, la « sentinelle de brique rouge » offre depuis son donjon de 40 m une vue époustouflante sur les Pyrénées.
Le Château de Montaner date de 1370, Fébus en fera une place
stratégique face à la Bigorre qu’il convoite et à l’Armagnac qu’il
combat.
Il bénéficie du sceau « Fébus Mé Fè » Fébus m’a fait
Entre Aragon et Béarn, le Vignemale domine la chaîne pyrénéenne du haut de ses 3 298 m
En 1365, en pleine Guerre de Cent Ans à laquelle
Fébus ne prit pas part, il confia à l’architecte Sicard de Lordat le renforcement du Château de Pau avec
en particulier la construction de la Tour de la Monnaie face au Gave.
En 1380 il y transféra sa cour en quittant Orthez
C’est à Pau en 1380 qu’il
rédigea le Livre des Oraisons, un recueil de prières après avoir tué son propre fils au cours d’une altercation
En Béarn comme en Ariège
il chassait l’ours dans les
vallées pyrénéennes
Lettré, Fébus composa en
1387 le Livre de la chasse,
un véritable bréviaire sur l’art
de la chasse qui restera un
ouvrage de référence
jusqu’au 16° s.
Au sein des montagnes pyrénéennes Fébus recherchait aussi les isards et les marmottes
Sur la voie du Piémont pyrénéen la silhouette massive du Château de Mauvezin en Bigorre. Réaménagé par Fébus en 1379, il
verrouillait la voie Toulouse – Bayonne. Son donjon quadrangulaire de 37 m de haut est caractéristique de l’architecture militaire
méridionale
Contemplant le bassin de la Garonne, dans l’ancienne capitale des Convènes,
devenant plus tard Comminges, la Cathédrale N.D. de St
Bertrand de Comminges date de 1100
Son clocher porche surmonté de hourds en bois démontre son rôle
défensif à l’époque féodale.
Obtenant la capitulation du Comte d’Armagnac en 1376,
Gaston Fébus proposera sa protection
aux seigneurs de Bigorre et de Comminges
Du haut de son impressionnant rocher, le Château de Foix domine la
ville depuis l’an 1 000.
Au Moyen Âge il passait pour imprenable : El castels es tant forz,
qu’el mezis se defent.
Le château est si fort qu’il se défend par lui-même
La Tour ronde fut entreprise
sous Fébus après sa victoire à
Launac en 1362 contre son
rival, le comte d’Armagnac qu’il
enferma au château et libéra
contre une forte rançon
Digne de l’époque fébusienne le « courtaou » en pierres sèches des Pyrénées servait au berger gardant ses moutons
Sur la montagne du Quié, dont les pentes abruptes et calcaires dominent le rive
droite de la vallée de l’Ariège, les spoulgas ou « caougno paredado », grottes murées,
datent du 12 et 13° s.
Ici la « spoulga » de Bouan proche de Tarascon sur Ariège
Après avoir servi de refuges aux persécutés cathares,
elles complétaient le système défensif du Comté
de Foix sous Fébus.
Ici celle de Verdun au dessus de la rivière Aston à la confluence avec l’Ariège
vers Les Cabanes
Fébus, chef de guerre redoutable avait adopté pour devise « Tocas-i se
gausas » Touches-y si tu oses !
Il lançait ses attaques sous son cri de guerre : Fébus
avan ! Fébus en avant
A Launac en 1362, dans le Lauraguais, il battit le
comte Jean d’Armagnac, son ennemi héréditaire
Fébus avait fait du Château de Mazères en
Ariège sa résidence préférée. Construit en 1380 entre l’Hers et la porte de
Belpech, il y reçut en grande pompe le 7 Janvier 1390 le Roi Charles VI
Le village de Les Bordes sur Arize, mon village natal, où vivent encore des familles
portant le nom de Comminges.
Les ruines du Château des Salenques, bâti sur l’ancienne
abbaye et ravagé par un incendie dans les années 2000
Éléonore de Comminges, mère de Gaston Fébus, fondera avec son fils en 1353, sur la paroisse
de St Félix des Salenques l’Abbaye de filles de N.D de l’Abondance de Dieu, sur la
commune des Bordes sur Arize.
Éléonore s’y fera enterrer
Le monastère sera réduit à l’état de ruine en 1574 quand
les Bordes sur Arize devint protestante
Après une journée de chasse à l’ours sous la canicule, « Nousté Gastounet »
meurt le 1er Août 1391 dans les forêts de l’Hôpital
d’Orion, près de Sauveterre de Béarn, après avoir bu de l’eau glacée !
Clin d’œil de la vie, Orion était un héros de la
mythologie grecque lié à la chasse !
Fébus laissera le souvenir du
Prince le plus charismatique des
Pyrénées, lui qui aimait se
délecter de 3 choses :
« armas, amors e cassa »,
les armes, l’amour et la chasse
Chanson « Aqueras Mountanhas », écrite par Gaston Fébus pour sa dulcinée Agnès de Navarre épousée en 1349 et répudiée en
1362Aqueras montanhasQue tan hautas son
M'empéchan de véderMas amors on son
Répic Se canti, que canti
Canti pas per joCanti per ma mia
Qu'ey auprès de jo.
Si sabi las véderO las rencontrarPasseri l'aïguetaShens paur d'em
negar.Aqueras montanhas
Be s'abaishéranE mas amouretasQue pareisheran.
Ces montagnesQui sont très hautes
M'empêchent de voir,Où sont mes amours.
Refrain S'il chante ce qu'il
chante,Ce n'est pas pour moi,Chante pour ma mie,Qui est près de moi !Saurais-je où les voir
?Où les rencontrer ?Je passerais l'eau,Sans peur de me
noyer !Ces montagnes,S'abaisseront
Et mes chers amours,Apparaîtront.
Conception de l’ ARIÉ….JOIE
guypujol@orange.frPhotos personnelles et du Net
Musique : Montagnes Pyrénées et Aqueras Mountanhas
Réalisation Août 2014
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