AVK : une mise en garde de l'Afssaps

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de I’Afssaps L es antivitamines K (AVK) ont fait depuis longtemps la preu-

ve de leur efficacite dans la prise en charge initiale des

thromboses veineuses et arterielles, et dans la prevention des

recidives thrombo-emboliques. Leur utilisation en ambulatoire a

pu les a banaliser * alors qu’ils requierent une surveillance biolo-

gique incontournable, une evaluation periodique (INR entre 2 et

3) et une surveillance clinique justifiee par leur possible compli-

cation majeure : le risque hemorragique. Ce risque entre dans le

programme d’evaluation et de prevention des risques iatrogenes

lies aux medicaments de I’Afssaps(‘), dont I’objectif est de pro-

mouvoir le bon usage des medicaments.

Selon les donnees emanant des centres de pharmacovigilance,

13 s/o des hospitalisations pour effets indesirables de medica-

ments ont pour origine des hemorragies sous AVK, soit quelque

17 000 admissions annuelles (1998). Les accidents surviennent

plutot a I’instauration du traitement et a I’occasion de certaines

associations medicamenteuses, l’avance en age &ant un facteur

de risque supplementaire. Cinfonnation des prescripteurs ne suf-

fit pas : celle des patients est indispensable.

Or, si 80 % des patients sont inform& des risques de leur traite

ment (20 % ne le savent done pas !), plus de 50 % ignorent les

signes annonciateurs dun accident. Autre lacune : 4 patients sur

10 ne savent pas qu’ils doivent signaler leur traitement au phar-

macien et 6 sur 10 qu’ils doivent le dire au biologiste. Cluant a la

mauvaise communication medecin-biologiste, p&s de 50 % des

biologistes ignorent I’indication de I’AVK au moment de I’INR en

dehors de la zone therapeutique dans 30 % des cas..

Un traitement equilibre (entre hemorragie et thrombose) corres-

pond a un INR stable a plusieurs controles biologiques pour une

meme dose d’AVK. Mfssaps souhaite done une meilleure sensi-

bilisation des prescripteurs et des patients. Outre une meilleure

information de ces demiers sur la nature et les effets biologiques

de leur traitement, dont le risque iatrogene, il est necessaire de

rappeler le risque que reprfksente une automkkation sans avis

du mkkcin traitant ou du biologiste. De nombreuses molecules

modiiient I’activite des AVK exposant a un risque d’hemorragie ou

de thrombose. CAfssaps propose done une reactualisation de

I’information globale sur les AVK et le traitement anticoagulant

aux medecins, aux biologistes et pharmaciens : nature de la

classe pharmaceutique et modalites de prescription, modalites

et contenu du suivi biologique - d’apres une etude aupres des

laboratoires d’analyses, etc.

l!Afssaps insiste notamment sur les hemorragies du SNC asso-

ciees a un traitement par AVK, complications les plus graves du

risque iatrogene. Won une enquete realisee l’an demier aupres

de 40 services de neurochirurgie, 8 ‘J/o des admissions pour

hemorragie cerebrale concement des patients sous AVK. Les

accidents des AVK constituent un probleme de Sante publique

(presque 1 % de la population trait&& * Contrakement B ce que

certains pensent la surveillance biologique constitue un exercice

difficile.. . *, disait le Pr Bernard Boneu (CHU de Toulouse) lors

des Joumees toulousaines 2000 de biologie medicale..

J.-M. M.

(I’ Le dossier AVK est consultable sur le site

de Mfssaps : www.afssaps.sante.fr

Revue Franpaise des Laboratoires, juin 2001, N” 334

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