Bêtabloquants et mélanome : potentiel anti-tumoral du propranolol

Preview:

Citation preview

JDP 2014 S397

mollet. Trois semaines après l’amputation, des nodules sous cuta-nés se développaient brutalement et uniquement sur la cicatrice deprise de greffe de la cuisse, aucune autre lésion n’étant constatéesur la cuisse ni sur le reste du revêtement cutané de facon syn-chrone. Le bilan d’extension par scanner corps entier était négatif.L’analyse histologique d’un nodule confirmait le diagnostic de méta-stases sous cutanées de mélanome. Deux mois après, la maladieprogressait cliniquement et des lésions sous cutanées apparaissaientsur la cicatrice de curage et sur le moignon d’amputation. Une chi-miothérapie par dacarbazine était débutée, la tumeur exprimant lephénotype sauvage BRAF.Discussion la localisation exclusive initiale des nodules de per-méation sur un site de prise de greffe dans cette observationconstitue un phénomène de Koebner. L’accroissement de la vas-cularisation et la sécrétion de facteurs trophiques nécessaires auprocessus de cicatrisation après l’acte chirurgical ont probablementfavorisé la prolifération tumorale et son tropisme électif initial pourla zone ayant fait l’objet de la prise de greffe.Conclusion Le phénomène de Koebner ne s’applique pas qu’aupsoriasis ou autres dermatoses inflammatoires mais doit être évo-qué dans le cadre de processus néoplasiques. Ses mécanismes sontprobablement différents selon les conditions de survenue.Mots clés Koebner ; Mélanome ; Métastases sous cutanéesDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.381

P182Bêtabloquants et mélanome :potentiel anti-tumoral dupropranolol�

L.J. Wrobel ∗, F.-A. le GalDermatologie, médecine interne des spécialités, université deGenève, Genève 4, Suisse∗ Auteur correspondant.

Introduction Depuis quelques années, plusieurs études ont mon-tré l’importance de la noradrénaline dans la progression dumélanome. Cependant, des données contradictoires émergent dela littérature concernant l’utilisation des bêtabloquants dans laprévention de la progression du mélanome.Dans notre travail, nous étudions l’effet de bêtabloquants cardio-sélectifs et non-sélectifs sur la prolifération et la survie des celluleshumaines de mélanome. Ensuite nous avons utilisé une méthode dexénogreffe pour étudier l’effet d’un traitement quotidien par lepropranolol sur le développement tumoral. Dans ces conditions, untraitement par propranolol inhibe l’angiogenèse, diminue significa-tivement la prolifération et induit l’apoptose des cellules humainesde mélanome.Matériel et méthodes Échantillons : une tumeur primaire et unemétastase cutanée de mélanome humain ont été obtenues auprèsdu service d’onco-dermatologie de l’hôpital de Genève.Prolifération et cytotoxicité in vitro : Cell Titer (Promega) et Cyto-tox (Promega).Xénogreffes : injection sous-cutanée de 100 000 cellules de méla-nome humain dans les souris NSG (Jaxlab).Analyse de transcriptome : microarrays Genechip Human primeview(Affymetrix).Histologie : prolifération : marquage de l’antigène Ki67 (BD Phar-mingen), angiogenèse : marquage du facteur VIII (Invitrogen), mortcellulaire : TUNEL (Promega).Observations La comparaison de l’effet des bêtabloquants sur lescellules de mélanome en culture montre que le propranolol inhibe laprolifération cellulaire et induit l’apoptose des cellules. À l’inversele bêtabloquant cardio-sélectif Métoprolol s’est révélé beaucoupmoins efficace.

Un traitement quotidien par le propranolol inhibe significative-ment la croissance tumorale dans les xénogreffes de mélanome.L’étude transcriptomique montre que le propranolol induitl’expression de gènes pro-apoptotiques, anti-angiogéniques et anti-prolifératifs et réprime l’expression des gènes anti-apoptotiques,pro-angiogéniques et pro-prolifératifs dans les tumeurs issues dexénogreffes.Ces résultats sont confirmés par les observations histologiques etmontrent une réduction significative de la prolifération cellulaireet de l’angiogenèse ainsi qu’une augmentation de la mort cellulaireintra-tumorale.Discussion Cette étude montre le fort potentiel anti-tumorald’un traitement par le propranolol en ciblant principalementl’angiogenèse, la prolifération cellulaire et l’apoptose, trois cri-tères importants dans la progression du mélanome.Les études in vitro ont également permis de mettre en évidence lesdifférences existant entre les bêtabloquants non-sélectifs et cardio-sélectifs et apportent de nouveaux éléments dans la compréhensiondes résultats contradictoires fournis par les études rétrospectives.Conclusion Ces résultats soutiennent la nécessité d’un essai cli-nique prospectif étudiant l’efficacité d’un traitement adjuvant dumélanome par le propranolol.Mots clés Angiogenèse ; Bêtabloquant ; Mélanome ; MortCellulaire ; XénogreffesDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.382

P183Étude des cellules tumoralescirculantes avant et après traitementsystémique chez les patients atteintsde mélanome métastatique : étudeprospective pilote chez 30 patientsH. Montaudié 1,∗, D. Giacchero 1, M. Ilie 2,3, E. Long 2, E. Selva 2,K. Zorzi 4, F. Leduff 1,4, T. Passeron 1,5, J.-P. Lacour 1,P. Hofman 2,3, P. Bahadoran 1,4,6

1 Service de dermatologie, CHU de Nice, Nice, France2 Laboratoire de pathologie, clinique et expérimentale, CHU deNice, Nice, France3 Équipe 3, Inserm U1081, IRCAN, CHU de Nice, Nice, France4 Centre de recherche clinique, CHU de Nice, Nice, France5 Équipe 12, Inserm U1065, C3M, CHU de Nice, Nice, France6 Équipe 1, Inserm U1065, CHU de Nice, Nice, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Les cellules tumorales circulantes (CTC) font l’objetd’un intérêt croissant en oncologie comme facteur pronostique etmarqueur de réponse thérapeutique. La détection de CTC par triimmunomagnétique (CellSearch®) a fait la preuve de son intérêtdans le cancer métastatique mammaire et colique.Il n’existe pas de méthode validée de détection des cellules demélanome circulantes (CMC). Compte-tenu des avancées thérapeu-tiques récentes dans le domaine du mélanome, il est intéressantde rechercher si les CMC pourraient servir de marqueur de réponsethérapeutique. L’objectif de cette étude était de déterminer l’effetdu traitement sur le nombre de CMC chez les patients atteints demélanome métastatique.Matériel et méthodes Étude prospective menée au CHU de Nice(service de dermatologie) chez des patients atteints de mélanomemétastatique.Pour chaque patient, 2 prélèvements de 7,5 ml de sang étaient réa-lisés ; avant le début du traitement (M0) et à 2 mois d’un traitementpar inhibiteur de BRAF (BRAFi, M2) et à 9 semaines d’un traitementpar chimiothérapie (CT) ou ipilimumab (M2,5).

Recommended