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En 2000, Jean Isnard bouleverse ses références au réel.

Une exigence s’impose au sculpteur : tout faire pour s’abstraire de la masse.

Son passé d’ingénieur en systèmes informatiques l’amène tout naturellement à élaborer à l’aide de l’outil infor-matique des pièces virtuelle libérées de la matière, en lévitation sur l’écran.

Ses formes ne sont pas « automatiques », mais modelées, « décidée » avec l’exigence toujours renouvelée de travailler sur une idée qui se modifie en jouant sur les multiples possibilités offertes par l’ordinateur, qui réduit la distance entre « concept » et « œuvre ».

Fasciné par l’idée de coller à la technologie du présent, il ajoute : « Il est envoûtant qu’une idée, virtuelle par définition, évolue, vive et se matérialise au travers des nouvelles technologies numériques ».

En effet, il bascule le processus : du virtuel il passe à la matérialité.

Les fichiers numériques sont transmis à des spécialistes de la plasturgie. « L’objet Isnard » est le résultat d’une fabri-cation rigoureuse : CAO, stéréolithographie, thermoformage…

Ces sculptures ne masquent pas leurs origines virtuelles. Numériques et calculées, leur aspect épuré n’enlève rien à leur caractère sensuel et organique. Proches du design par leurs surfaces unies et colorées, elles apportent un apaisement par le jeu de leurs courbes.

Par l’évocation de peaux, de mues, de paysages, il s’agit de retrouver un lien avec l’homme et la nature, à tra-vers l’outil informatique et industriel.

MUE2 - résine, peinture cellulosique – 27x15x15cm

MUE4 – résine, peinture cellulosique – 45x30x27cm MUE6 – résine, 28x13x10cm