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Ann Dermatol Venereol2007;134:1S63-1S98
ADF 2007 – Posters (communications affichées)
DERMATOSES TROPICALES
Larva migrans cutanée chez un enfant de 12 mois
MANDENGUE CE
BP 13650, Yaoundé, Cameroun.
Introduction : La Larva Migrans Cutanée (LMC), endémique en
zone tropicale au climat chaud et humide, est un accident local d’im-passe parasitaire, d’une larve d’ankylostome du chien ou du chat
égarée dans la peau de l’homme [1-4]. Nous rapportons le cas d’un
enfant de 12 mois.
Matériel et méthodes : Mohamed est né le 1er juin 2005. Il est amené
en consultation en juin 2006 pour « des lésions du siège qui grattentbeaucoup et se déplacent », évoluant depuis une semaine. Il pèse 10 kg
et est en bonne santé. L’examen du siège révèle des lésions érosives
multiples au trajet sinueux, au sein desquelles on observe des cordonsserpigineux (un seul est net). Le pourtour anal est respecté. Mohamed
ne fréquente pas les plages, mais il existe un chat au domicile de ses
parents (habitation moderne, cour cimentée, hygiène respectée). Lediagnostic de larva migrans cutanée est retenu. L’ivermectine est pres-
crit mais non reçu ; au Cameroun ce produit, réservé au traitement et
à la lutte contre l’onchocercose, est absent dans les officines et délivrépar le Ministère de la santé uniquement pour cette indication. La gué-
rison est obtenue par l’application locale d’une préparation à 10 %
d’albendazole dans du crotamiton, 3 fois par jour pendant une semai-ne, associée à une prise orale quotidienne de 200 mg d’albendazole,
3 jours de suite. Le traitement vétérinaire du chat est prescrit.
Discussion et conclusion : La contamination humaine se fait par
contact de sa peau avec le sol, le sable humide ou l’herbe souillée par
des déjections animales. Ce risque élevé dans les plages tropicales,
où des chiens errants sont encore nombreux, est également réel
dans les familles, tout niveau social confondu, où chiens et chats do-
mestiques hébergent des ankylostomes : A. caninum, A. ceylani-cum, et autres (ou des porcs : Necator suillus). Mohamed s’est
infecté par les ankylostomes du chat déposés sur le sol. Le déparasi-
tage régulier des intestins des animaux domestiques préviendrait la
contamination.
Références
1. Caumes E. Dermatologie Tropicale. p. 349-51.
2. Jouan N. Larva migrans cutanée autochtone. Un cas pédiatrique.Ann Dermatol Venereol 2005;132:2S57.
3. Normand Ph. Affections dermatologiques contractées sous les tropi-ques. E.M.C., Dermatologie, 12935 A 10, 9 p.
4. Pradinaud R, Strobel M. Larva migrans cutanées. Le ConcoursMédical ; 107-22, p. 2193-9.
Infections cutanées bactériennes au CHU de Bouaké
BAMBA V, AYEMOU G, AKA BR, GBERY IP
Centre de Dermatologie, CHU Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.
Introduction : Les infections cutanées bactériennes sont des affec-
tions fréquentes habituellement banales mais pouvant être graves
par leurs complications. Les formes primitives semblent plus encli-nes à se compliquer que les formes secondaires.
Matériels et méthodes : Nous avons étudié de façon prospective sur2 ans les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives
des infections cutanées bactériennes primitives des patients vus en
consultation de dermatologie au CHU de Bouaké.
Résultats : Cent vingt cas d’infections cutanées bactériennes primi-
tives soit 10 % des infections cutanées bactériennes et 21,4 % desmotifs de consultation ont été recensés. L’âge moyen était de 21 ans
avec un sex-ratio de 1 ; des âges extrêmes allant de 3 semaines à
71 ans avec 2 pics de fréquence entre 3 et 6 ans (45,7 %) et entre
20 et 30 ans (40 %). Les principales infections cutanées bactérien-nes primitives sont les pyodermites (63,3 %) dont 59,1 % d’infection
de l’appareil pilo-sébacé ; la syphilis secondaire 15,8 % ; l’érysipèle
8,3 % et le botriomycome 6,6 %. Dans 5 % des cas, il y a eu des com-plications dont 25 % étaient secondaires à un érysipèle.
Conclusion : Les infections cutanées bactériennes primitives ne sont
pas fréquentes en dermatologie au CHU de Bouaké. Le quart des
complications provient d’un érysipèle négligé ou mal traité donc de
pathologie curable.
DERMATOLOGIE PÉDIATRIQUE
Nodules palmaires de l’enfant par ténosynovite
OUÉDRAOGO MS (1), LORETTE G (1), MACHET MC (2)
(1) Service de Dermatologie, (2) Service d’Anatomie Pathologique,CHU Trousseau, Tours.
Introduction : Les nodules palmaires chez l’enfant peuvent corres-pondre à différentes entités et ont fait l’objet d’une publication ré-
cente en dermatologie [1]. Parmi ces entités peuvent être évoquées
l’hidradénite eccrine palmo-plantaire, le granulome annulaireprofond, la fibromatose aponévrotique, l’érythème noueux, les
granulomes à corps étrangers. On ne cite pas habituellement lesténosynovites qui sont un diagnostic différentiel. Nous rapportons
une observation de ténosynovite nodulaire granulomateuse à
corps étrangers des fléchisseurs des doigts chez une enfant de10 ans.
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ADF 2007 – Posters (communications affichées) Ann Dermatol Venereol2007;134:1S63-1S98
Observation : Une fillette de 10 ans avait 4 nodules de la face pal-
maire des 2 mains apparus 5 mois auparavant. Elle avait un blocage
intermittent du troisième doigt droit en extension et un phénomène
d’accrochage. Trois nodules étaient fermes et le quatrième mou. Ils
mesuraient environ 1 cm de diamètre chacun pour ceux de la main
droite et 0,5 cm pour celui de la main gauche. Ils étaient mobiles
avec la flexion des doigts. Il n’y avait pas d’inflammation clinique et
biologique. La radiographie des 2 mains ne retrouvait pas de lésion
osseuse ni de calcification anormale décelable des parties molles. Le
diagnostic de ténosynovite a été évoqué devant la localisation des lé-
sions en regard des tendons fléchisseurs. Une ténosynovectomie
des fléchisseurs des zones concernées de la main droite a été entre-
prise. Des follicules giganto-épithélioïdes sans nécrose centrale avec
au centre de certains des éléments biréfringents, étaient mis en évi-
dence à l’examen anatomopathologique. La culture bactériologique
était négative.
Discussion : Dans cette observation, le siège des nodules palmaires
a orienté vers le diagnostic de ténosynovite qui est une inflamma-
tion du tendon et de sa gaine. Ceci a permis la mise en œuvre du
traitement chirurgical. La ténosynovite peut relever de plusieursétiologies : inflammatoire, infectieuse, traumatique ou tumorale.
L’aspect anatomopathologique de la synoviale fait discuter les cau-
ses de follicules giganto-épithélioïdes. Ce qui évoque une tuberculo-se, une sarcoïdose, une maladie de Hansen, un granulome à corps
étrangers, une tumeur à cellules géantes [2]. Le diagnostic de téno-
synovite par réaction à un corps étranger a été posé vu la présencede particules biréfringentes au centre des follicules. Cette cause de
nodules palmaires, peu connue des dermatologues, mérite d’être
ajoutée aux autres causes de nodules.
Références1. Shehan JM, Holly Clowers-Webb E, Kalaaji AN. Recurrent palmoplantarhidradenitis with exclusive palmar involvment and an association withtrauma and exposure to aluminium dust. Pediatr Dermatol 2004;21:30-2.
2. Monaghan H, Salter DM, Al Nafussi A. Giant cell tumour of tendonsheath (localised nodular tenosynovitis): clinicopathological features of71 cases. J Clin Pathol 2001;54:404-7.
Angiokératome circonscrit næviforme
OUÉDRAOGO MS, ATADOKPEDE F, KORSAGA-SOME N, KOUNDE J, ADEGBIDI H, YEDOMON H, DO ANGO PADONOU F
Service de Dermatologie-Vénéréologie, Cotonou, Bénin.
Introduction : L’angiokératome circonscrit næviforme (AKCN) est
une malformation vasculaire congénitale rare [1] isolée ou associée
à des anomalies vasculaires sous-jacentes diffuses. Nous rapportonsl’observation d’une fille de 11 ans présentant un AKCN sans anoma-
lies vasculaires sous-jacentes.
Observation : Une fille de 11 ans avait des lésions papuleuses de la
fesse droite et de la région lombaire basse droite évoluant sur un
mode chronique et extensif depuis la naissance. L’évolution étaitmarquée par des épisodes de douleur à type de brûlures et de suin-
tement avec écoulement noirâtre ou clair [2]. L’examen objectivait
de multiples papules tantôt rouge sombre tantôt hyperpigmentées àsurface lisse ou verruqueuse, dépressibles à la palpation, réalisant
un placard de 80 mm sur 55 mm, aux limites plus ou moins nettes
de disposition métamérique sur la fesse et la région lombaire bassedroites. L’étude du retentissement sur d’autres appareils n’avait rien
révélé d’anormal. L’examen anatomopathologique avait mis en évi-
dence une hyperplasie verruqueuse marquée de l’épiderme associéeà une prolifération vasculaire formant des cavités dilatées et anasto-
motiques intéressant le derme papillaire et refoulant les papilles
dermiques. L’excision chirurgicale des lésions a été réalisée suivie
d’une bonne cicatrisation.
Discussion : Ces lésions posaient surtout une gêne occasionnée parle suintement et un problème esthétique. Elles nécessitent des exa-mens complémentaires (échodopler de la fesse et de la cuisse droi-tes, angioscan, angioIRM) pour la détection des malformationsvasculaires et la prévention des complications qui y sont liées. Cequi n’est pas évident à réaliser vu le niveau socio-économique de nospatients. Sur le plan thérapeutique, nous avons préféré l’excisionchirurgicale à l’électrocoagulation des lésions à cause du manque decoopération de la patiente. Ce type de lésions fait craindre une ma-ladie de Fabry-Anderson, grave par ses atteintes viscérales.
Références
1. Maekawa Y, Arao T. A case of angiokeratoma corporis circumscriptumneviforme. J Dermatol 1975;2:15-8.2. Miwa N, Kobayashi T, Kanzaki T, Tsuji T. Angiokeratoma corporis cir-cumscriptum neviforme with transepidermal elimination. J Dermatol1993;20:247-51.
DERMATOSES TROPICALES
Basidiobolomycose d’évolution fatale chez un enfant co-infecté par le VIH
CISSE M (1), KEITA M (1), MAGASSOUBA NF (2), CAMARA A (1), TOUNKARA TM (1)
(1) Dermatologie-MST, CHU Donka.(2) Laboratoire de Parasitologie-Mycologie, CHU Donka.
Introduction : La basidiobolomycose est une infection fongique cu-
tanée et sous-cutanée, qui peut comporter une atteinte viscérale[1, 2]. Elle est rencontrée dans les zones tropicales et subtropicales
du globe, et évolue sur un mode chronique. Cette affection touche
les jeunes ruraux et se traduit par des tuméfactions dermo-hypoder-miques fermes, très nettement circonscrites, généralement froides
et indolores, devenant chaudes et douloureuses lors des poussées.
Elle est due à des champignons de l’ordre des Entomophtorales, fai-sant partie des zygomycètes. Cette infection est rare, peu rapportée
(38 références dans Pubmed), et survient chez des sujets générale-
ment immunocompétents. Un cas a été décrit chez un diabétique,et un autre chez un transplanté rénal.
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