Cm2 (1)neuropsycho de l'enfant 2014

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LA NEUROPSYCHOLOGIE DE L’ENFANT

I-S.Hachem-Huet

is.hachem.huet@gmail.com

Chambéry– Année universitaire 2013-2014

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PLAN

I. Neuropsychologie de l’enfantII. Quelles différences avec l’adulte?III. Maturation cérébraleIV. Plasticité cérébraleV. Latéralisation et localisation des fonctionsVI. Développement cognitif de l’enfantVII. Les styles cognitifs

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Psychologie du développement:

Etudie de manière scientifique la maturation, la construction, le développement des différentes fonctions mentales (fonctions cognitives, affectives, sociales…).

I. Neuropsychologie de l’enfant

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Psychologie du développement:

Etudie les mécanismes, les étapes (« les ingrédients ») qui sous-tendent les modifications nécessaires, suffisantes, indispensables pour une évolution psychologique satisfaisante et harmonieuse.

I. Neuropsychologie de l’enfant (suite)

Nouveau-néenfantadolescentadultepersonnes âgées

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Psychologie du développement

Neuropsychologie infantile

I. Neuropsychologie de l’enfant (suite)

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Neuropsychologie infantile:

Intervient lorsque le développement, l’évolution se révèle atypique (anomalie, dysfonctionnement, déficit).

I. Neuropsychologie de l’enfant (suite)

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Neuropsychologie infantile:

Fin des années 60 Utilisation des modèles et des batteries de tests par transposition des connaissances acquises chez l’adulte.

Mais ces connaissances ne sont pas directement transférables car:

- délai de maturation du SNC - évolution des comportement .

I. Neuropsychologie de l’enfant (suite)

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Neuropsychologie infantile:

Fin des années 80 création de nouvelles batteries de tests

En réunissant les apports théoriques issus de: -la psychologie du développement-la psychologie cognitive-la neuropsychologie adulte

I. Neuropsychologie de l’enfant (suite)

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I. Définition de la neuropsychologie (suite)

Objectif:

- Analyse les symptômes, - Evaluation des dysfonctionnements et des

fonctions préservées- Proposer des actions thérapeutiques , orienter des

interventions pédagogiques et éducatives.

EVALUATION REEDUCATION

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PLAN

I. Neuropsychologie de l’enfantII. Quelles différences avec l’adulte?III. Maturation cérébraleIV. Plasticité cérébraleV. Latéralisation et localisation des fonctionsVI. Développement cognitif de l’enfantVII. Les styles cognitifs

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ADULTE ≠ ENFANT

Les connaissances ne sont pas directement transférables! Chez l’enfant, les systèmes cognitifs sont en maturation, en construction donc:

- en perpétuelle évolution-très changeants d’un enfant à l’autre

De plus, rien ne prouve que les systèmes en cours de formation aient la même structure et utilisent les mêmes mécanismes que ceux du futur adulte.

Variable du développement

II. Quelles différences avec l’adulte?

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ADULTE ≠ ENFANT

Les connaissances ne sont pas directement transférables!

Chez l’enfant, la latéralisation cérébrale n’est pas statique et définitive. En général chez l’adulte, les fonctions supérieures sont latéralisées:Exemple:

HG fonctions verbalesHD fonctions visuo-spatiales

Les relations anatomo-cliniques perdent donc l’intérêt et l’ importance qu’elles suscitent chez l’adulte.

II. Quelles différences avec l’adulte?

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ADULTE ≠ ENFANT

Les connaissances ne sont pas directement transférables!

La plasticité cérébrale dépend du degré de maturité des fonctions sous-tendues par le site lésionnel.

II. Quelles différences avec l’adulte ?(suite)

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Plasticité cérébrale: capacité adaptative du cerveau à se modifier par l’expérience, l’environnement et lors de lésions cérébrales.

Récupération en générale meilleure chez l’enfant que chez l’adulte

PLAN

I. Neuropsychologie de l’enfantII. Quelles différences avec l’adulte?III. Maturation cérébraleIV. Plasticité cérébraleV. Latéralisation et localisation des fonctionsVI. Développement cognitif de l’enfantVII. Les styles cognitifs

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Le développement est le reflet de l’évolution biologique (innée et commune à l’espèce humaine) qui se superpose à une évolution individuelle, fonction des interactions avec l’environnement, de l’histoire et des expériences personnelles, des échanges…avec le monde environnant.

III. Maturation cérébrale

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La maturation du cortex se poursuit de la naissance à l’âge adulte.

Selon Dawson et coll. (1992), 3 phases interviennent au cours du développement neuronal:

1. L’organisation corticale génétiquement déterminée

2. La synaptogénèse concurrente

3. La modification synaptique adaptative

III. Maturation cérébrale

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III. Maturation cérébrale (suite)

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1. L’organisation corticale génétiquement déterminée

Ontogénèse de l’architecture c’est-à-dire le développement depuis sa conception jusqu’à sa forme mature.

Régulation de la prolifération et de la migration des cellules

Parallèlement:

-Elimination des neurones -Myélination des neurones

Densité neuronale adulte atteinte à 6 ans

III. Maturation cérébrale (suite)

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2. La synaptogénèse concurrente

Création des connexions et des réseaux neuronaux selon un grand nombre de mécanismes dont l’influence de l’environnement.

Elimination compétitive et amplification sélective

permet au système nerveux de répondre de manière optimale aux demandes de l’environnement (flexibilité).

Exemple: La densité neuronale maximale des zones frontales est atteinte vers 12 mois. Elle décroit par la suite pour se spécialiser de plus en plus. La densité synaptique adulte ne sera atteinte que vers l’âge de 16-18 ans. Cela entraîne une perte de plasticité cérébrale. (Huttenlocher, 1990).

III. Maturation cérébrale (suite)

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3. La modification synaptique adaptative

Phase qui dure toute la vie car en lien avec les influences de l’environnement

Changements multiples au niveau neuronal.

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Plasticité ou réorganisation cérébrale :

Capacité adaptative du cerveau à se modifier par l’expérience, l’environnement. Au décours d’une lésion cérébrale, la souplesse dans l’organisation cérébrale permet des remaniements positifs.

Dépend de nombreux facteurs liés au patient et à la pathologie: étiologie, dominance manuelle, âge, sexe…

IV. Plasticité cérébrale

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Etude sur les enfants avec section du corps calleux (Lassonde, Ptitto et Leporé, 1990)

IV. Plasticité cérébrale (suite)

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Récupération quasi complète des capacités d’intégration inter-hémisphérique chez les enfants de 11 ans.

Corps calleux

IV. Plasticité cérébrale (suite)

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Lésion d’aires cérébrales primaires (motrices ou sensorielles)

La plasticité dépend de l’étendue des dommages et de l’âge de survenue:

Si l’atteinte survient pendant la période anté ou périnatale:Une destruction totale d’une aire primaire à l’intérieur d’un seul hémisphère peut-être compensé par l’aire homologue de l’hémisphère opposé.

Si l’atteinte survient plus tardivement au cours de l’enfance:Conséquences plus graves même si des aires intactes peuvent encore permettre une compensation.

IV. Plasticité cérébrale (suite)

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MAIS…

Pour certaines lésions anté ou périnatales (AVC in utéro, prématurité…), le processus de plasticité peut être inopérant . Les séquelles motrices et/ou cognitives seront alors fixées et définitives.

Il existe des situations paradoxales en matière de plasticité qui font parler, a contrario de « vulnérabilité précoce ».

L’objectif sera donc de réduire l’impact de l’atteinte cérébrale dans la vie de l’enfant et d’améliorer les fonctions considérées. (Cf. rééducation et réadaptation)

PLAN

I. Neuropsychologie de l’enfantII. Quelles différences avec l’adulte?III. Maturation cérébraleIV. Plasticité cérébraleV. Latéralisation et localisation des fonctionsVI. Développement cognitif de l’enfantVII. Les styles cognitifs

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V. Latéralisation et localisation des fonctions (suite)

La latéralisation est un phénomène progressif apparaissant très tôt chez le nouveau-né.

Des études sur les nourrissons (Witelson, 1987; De Shonen, 1994…)

ont permis de mettre en évidence une supériorité de:

L’HG pour:

- la perception des stimuli verbaux-le traitement local des patterns visuels

L’HD pour:

- la perception des visages-le traitement global des patterns visuels

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V. Latéralisation et localisation des fonctions (suite)

La localisation des fonctions n’est par contre pas permanentes chez l’enfant

Les résultats des études sont souvent très contradictoires en raison notamment des problèmes méthodologiques qu’impliquent ce type de recherche. Les résultats suggèrent néanmoins une configuration architecturale et fonctionnelle différentes chez l’enfant et l’adulte.

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En résumé…

Le développement de l’enfant résulte à la fois de données innées (maturation et facteurs génétiquement inscrits) et de l’histoire exclusive et personnelle (éléments issus de l’environnement) tissée de façon unique par cet enfant là.

Le développement neurologique se manifeste par l’apparition progressive de comportements selon une chronologie qui sert de référence.

Les comportements n’émergent donc pas en dehors de la physiologie!

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En résumé…

Le cerveau est le siège de modifications structurelles et fonctionnelles tout au long de la vie.

Les circuits neuronaux sont en permanence remodelés par l’expérience:

- adaptations aux modifications de l’environnement- nouveaux apprentissages-amélioration des performances sous l’effet de

l’entrainement

Les comportements modifient donc la physiologie!